Monde : Allemagne
Georg Elser, né le 4 janvier 1903 à Hermaringen et mort le 9 avril 1945 au camp de concentration de Dachau, est une figure majeure mais longtemps méconnue de la résistance intérieure au nazisme. Le 8 novembre 1939, il tente d’éliminer Adolf Hitler dans le but « d’empêcher la poursuite de la guerre », déclenchée deux mois plus tôt avec l'attaque de la Pologne par l’Allemagne.
Ancien membre de l'Union des combattants du Front rouge (Roter Frontkämpferbund), l'organisation combattante du Parti communiste d'Allemagne (KPD) dans les années 1928-1929, il fait exploser une bombe artisanale destinée à éliminer les principaux dirigeants nazis réunis le 8 novembre 1939 à Munich dans la grande salle de la brasserie Bürgerbräukeller, pour y célébrer le putsch raté de 1923. Toutefois, Hitler et les dignitaires du régime qui l'accompagnaient quittent la salle plus tôt que prévu, précisément treize minutes avant l'explosion.
Contrairement à d'autres figures souvent plus connues de la résistance allemande au nazisme, dont certaines ont d'abord collaboré au régime avant de se décider à agir, cet ébéniste de profession rejette dès le départ l’hégémonie nazie, refusant par exemple de faire le salut hitlérien. Malgré près d'une année de préparation, l'attentat ne réussit pas à tuer Hitler, qui est parti plus tôt que prévu, mais tue huit personnes et en blesse plus de soixante autres. Rapidement appréhendé alors qu'il tente de fuir le pays, Elser reste détenu comme prisonnier pendant plus de cinq ans jusqu'à ce qu'il soit exécuté au camp de concentration de Dachau moins d'un mois avant la capitulation du Troisième Reich.
Georg Elser est le fils d’un agriculteur et négociant en bois du Wurtemberg. Il fréquente l’école communale (Volksschule) de 1910 à 1917 puis commence un apprentissage de tourneur dans une entreprise métallurgique, qu’il interrompt deux ans plus tard pour raisons de santé. Il commence ensuite un apprentissage comme menuisier. Après avoir réussi son examen final comme meilleur de sa classe en 1922, il travaille jusqu’en 1925 dans diverses menuiseries à Königsbronn, Aalen et Heidenheim1 à la fabrication de charpentes et de meubles.
De 1925 à 1929, il travaille chez un fabricant d’horloges de Constance où il acquiert les connaissances qui vont lui permettre, dix ans plus tard, de mettre au point le mécanisme de mise à feu de sa bombe.
En 1926, Georg Elser devient membre du groupe folklorique « Oberrheintaler » de Constance, s’achète une cithare et devient aussi membre du club de citharistes de Constance. Il est en outre membre de l’association des amis de la nature (« Naturfreunde ») et participe fréquemment aux réunions.
Bien que d’une nature solitaire, il est très amical et apprécié. Au cours des années 1928 et 1929, il est membre du groupe de choc « Roter Frontkämpferbund » du Parti communiste d'Allemagne (KPD).
De 1929 à 1932, il travaille en Suisse comme menuisier. Après son retour à Königsbronn, il travaille dans l’entreprise familiale mise en péril par l’alcoolisme du père.
À partir de 1936, il travaille comme ouvrier dans une fabrique d’armatures métalliques de Heidenheim. Son emploi lui fait découvrir les efforts industriels demandés par les nazis pour doter l'Allemagne d'importants équipements militaires.
L'attentat contre Hitler
Préparation
Convaincu qu’il faut agir avant qu’il ne soit trop tard, il décide de passer à l'acte pour éviter que « plus de sang encore ne soit versé » et l’invasion de la Pologne confirme la justesse de son analyse. Il avait observé en 1938 que la Brasserie Bürgerbräukeller — cette brasserie munichoise où Hitler commémore tous les ans, le 8 novembre, son putsch manqué de 1923 — n’était pas surveillée. Avec l'objectif d’y dissimuler une bombe, Elser décide alors de creuser un trou dans un pilier à proximité du pupitre où Hitler prononce son discours annuel. Sur une durée de près d'un an, il prépare son attentat.
Ayant travaillé quatre ans dans une usine d’horlogerie, il dispose d'un précieux savoir-faire lui permettant de fabriquer le mécanisme de mise à feu de ses explosifs, ceux-ci ayant été patiemment subtilisés dans une carrière où il s’était fait embaucher à dessein. Au cours de l’été 1939, il déménage à Munich et y loue un petit atelier. Il se présente à ses voisins comme inventeur et peut à son aise bricoler son mécanisme de mise à feu à retardement.
Au cours des deux mois qui précèdent l’attentat, il va tous les soirs au Bürgerbräukeller prendre un « repas léger pour ouvrier » pour 60 pfennigs, attendant ensuite une occasion favorable pour se cacher dans un placard à balais. Il y reste parfois pendant des heures, attendant que la brasserie ferme et que les salariés partent. En trente-cinq nuits, muni d’outils rudimentaires, il parvient laborieusement à creuser dans un pilier la cache devant contenir la minuterie et la bombe, dissimulant les éclats et la poussière dans un tapis enroulé ; il les évacue consciencieusement et, pour masquer l'avancement de son travail, a même prévu de disposer une paroi fermant le trou, qu'il a construite lui-même avec une plaque métallique à l'intérieur pour parer, a-t-il pensé, le cas où un employé de la brasserie aurait voulu planter un clou en cet endroit. Il doit même s'interrompre quelques jours car, à force de travailler à genoux, ceux-ci ont commencé à suppurer
La bombe et son installation
Elser crée son mécanisme retardateur à partir de quatre ou cinq réveils et de deux pendules achetés chez un horloger. Il loue également les ateliers d’un serrurier, d’un mécanicien, d’un fabricant d’outils et d’un menuisier. Comme il l'explique ultérieurement, la difficulté à surmonter est l'obtention d’une précision suffisante car il doit programmer l’explosion cent-quarante heures à l’avance en utilisant uniquement un mouvement d’horlogerie, constitué de douze pivots, trois leviers et trois roues dentées…
Le 3 novembre, il place le mécanisme dans le pilier ; le 4, il installe les explosifs et les détonateurs et enfin, dans la nuit du 5 au 6, il règle le mécanisme pour que la bombe explose le 8 novembre entre 21 h 15 et 21 h 30. Il ne revient au Bürgerbräukeller que dans la nuit du 7 au 8 pour s'assurer que tout continue à fonctionner comme prévu.
Le 8 novembre 1939
Le soir de l’attentat, la sécurité est assurée par la 1re division SS « Leibstandarte Adolf Hitler »e sous le commandement du SS-Obersturmbannführerf Christian Weber. Mis à part Göring, tous les dirigeants nazis visés par Elser sont là, avec parmi les plus connus : Bormann, éminence grise du parti et secrétaire de Hitler, Goebbels, le ministre de la Propagande, Hess, le « dauphin » du Führer, Himmler, le chef de la SS et de la police allemande, l'un des plus hauts dignitaires du régime nazi, Ribbentrop, le ministre des Affaires étrangères, Rosenberg, théoricien du national-socialisme, Streicher, le directeur du journal antisémite Der Stürmer de 1923 à 1945, et Fritz Todt, le fondateur de l'organe industriel portant son nom.
Un peu avant 20 h, le Führer fait son entrée dans la salle comble, contenant trois à quatre mille partisans. Il monte à la tribune à 20 h 8 pour prendre la parole. Son discours se termine à 20 h 58, suivi du Horst-Wessel-Lied joué par l’orchestre. Hitler n’a parlé que cinquante minutes soit quarante minutes de moins qu’à l’ordinaire. Il semble pressé, sombre et préoccupé. Il quitte la salle à 21 h 7 et se rend à la gare où son train doit partir pour Berlin à 21 h 31. En effet ce soir-là, son pilote a annoncé qu'il refusait de prendre la responsabilité d’un vol retour, en raison d’un épais brouillard qui s'est installé sur la région. En conséquence et comme prévu en pareille circonstance, des wagons réservés pour Hitler et son état-major ont été rajoutés à un train dont le trajet a été soigneusement surveillé et protégé toute la journée. En raison de l’heure du départ du train, Hitler a ainsi raccourci son discours de moitié environ, ce qui va faire échouer le plan minutieux de Georg Elser.
De plus, Hitler est satisfait de rentrer plus tôt à Berlin en raison de l'intense activité militaire en cours ou en préparation, en cette fin d’année 1939. Auparavant, il avait même évoqué l’idée de ne pas venir du tout à la fête organisée annuellement à Munich.
Au Bürgerbräukeller, la salle s’est vidée en quelques minutes après le départ du Führer : il ne reste plus que quelques membres du parti nazi, des policiers et des SS.
Pendant ce temps, Elser est à Constance d’où il espère passer en Suisse en traversant à pied un parc public, mais malheureusement pour lui, entre 20 h 40 et 20 h 45, il attire l’attention de deux douaniers en faction qui l’arrêtent. Ils vont noter ultérieurement dans leur rapport : « On avait l’impression qu’Elser voulait fuir en Suisse au dernier moment ». Néanmoins, même si Elser avait réussi à franchir la frontière, il est probable qu'il aurait été refoulé vers l'Allemagne par les autorités helvétiques
L'explosion a lieu à 21 h 20 comme prévu par Elser et huit personnes (dont sept membres du parti nazi) trouvent la mort dans l’attentat qui blesse également soixante-trois personnes, dont seize grièvement.
D'après les douaniers qui ont arrêté Elser, il semble qu'il ait cherché à connaître les résultats de l’attentat de Munich, dont on commence à parler à la radio
L’enquête
Déroulement
Début de l'enquête concernant l’attentat : sont réunis à Munich en novembre 1939, de gauche à droite, Franz Josef Huber, Arthur Nebe, Heinrich Himmler, Reinhard Heydrich et Heinrich Müller.
Restes du Bürgerbräukeller de Munich, le 9 novembre 1939.
Peu après, vers 22 h, l’adjoint de Himmler, Reinhard Heydrich, appelle le chef de la police criminelle Arthur Nebe, à Berlin, et lui ordonne de constituer une commission spéciale d’enquête et de venir à Munich. Himmler avertit le chef du contre-espionnage SS, Walter Schellenberg, car il suspecte les services secrets britanniques et plus précisément les agents Best et Stevens que Schellenberg tente de mettre en échec. Sous l’identité d’un antinazi, il rencontre les deux Britanniques le lendemain à Venlo aux Pays-Bas, où ils sont enlevés par des SS.
Nebe associe la Gestapo à son action en créant deux groupes d’enquête. Le premier sous son commandement enquête sur les circonstances de l’attentat ; le deuxième sous celui du chef de la Gestapo, Heinrich Müller, est chargé de retrouver les auteurs de l’attentat.
Les travaux dans le Bürgerbräukeller permettent de découvrir les restes d’une bombe artisanale dans une cavité creusée dans un pilier de la brasserie. Les explosifs sont ceux utilisés dans les mines et le mécanisme à retardement est celui d’une pendule. De plus, pour cacher la cavité dans la colonne, l'auteur du crime a utilisé des plaques de liège d’un modèle peu courant. Toutes ces informations facilitent les recherches et dans la journée du 9 novembre, tout est résolu.
La police interroge un horloger qui a vendu à un jeune Souabe deux pendules du type dont on s’est servi pour la bombe. Elle retrouve également le commerçant qui a vendu les plaques de liège. Finalement, elle découvre qu’un serrurier aurait prêté son atelier à un homme souabe qui travaillait à une invention. La description faite par les trois hommes sur le jeune Souabe est identique.
De plus, la police apprend qu’un jeune Souabe a été vu pendant de longues semaines au Bürgerbräukeller. Il a même été surpris dans les toilettes après la fermeture.
Par ailleurs, Müller reçoit un télégramme l'informant qu’on a capturé, le 8 novembre vers 20 h 45, un certain Georg Elser, Souabe qui correspond à la description faite par les commerçants et qui semble être impliqué dans l’attentat, car il portait sur lui un insigne du « Roter Frontkämpferbund », un fragment de détonateur et une carte postale représentant le Bürgerbräukeller avec une colonne marquée d’une croix rouge. Il a été intercepté au poste de frontière de Lörrach, alors qu’il allait passer clandestinement en Suisse. Nebe soupçonne Elser d’être un pion entre les mains d’une puissance étrangère, peut-être les Britanniques ; le suspect numéro 1 est donc transféré à Munich pour y être interrogé.
L'interrogatoire
Dans ses mémoires, Walter Schellenberg raconte que Reinhard Heydrich avait reçu les consignes suivantes de Hitler : « Je voudrais savoir quel genre de personne est ce Elser. On doit bien pouvoir le classer quelque part. Faites-moi votre compte rendu. Pour le reste, utilisez tous les moyens pour faire parler ce criminel. Faites-le hypnotiser, donnez-lui des drogues, employez tout ce que notre science actuelle a expérimenté dans cette direction. Je veux savoir qui sont les instigateurs, qui est là-derrière ». Oswald Bumke, psychiatre connu de l'époque, est chargé d'analyser la personnalité du détenu et ses motivations. Les déclarations d'Elser vont être tenues secrètes car Joseph Goebbels veut impliquer non seulement les services secrets britanniques mais aussi Otto Strasser, nazi historique réfugié en Suisse à cette époque.
Arthur Nebe décide de mener l'interrogatoire. Elser donne son alibi : le soir de l'attentat, il était à Constance. Il déclare qu'il a tenté de fuir en Suisse pour ne pas aller à l'armée, mais il est rapidement confondu : la cavité creusée se trouvait au pied de la colonne, donc le travail devait s'effectuer à genoux. Les policiers demandent à Elser de baisser son pantalon et ils constatent que ses genoux sont enflés et purulents. Il ne peut plus nier, il y a désormais trop de preuves contre lui, en tenant également compte de ce qu'il transportait sur lui au moment de son arrestation.
Sous la torture des hommes de la Gestapo de Müller, dans la nuit du 12 au 13 novembre, il finit par tout avouer. Il est le seul instigateur de l'attentat ; il s'est procuré des explosifs en travaillant dans la carrière de Georg Vollmer à Königsbronn-Itzelberg, où il a dérobé 105 cartouches de dynamite et 125 détonateurs. En dépit de la pression des policiers, Elser maintient à plusieurs reprises sa version selon laquelle il a pris seul la décision de commettre l’attentat.
On lui demande alors quelles ont été ses motivations. Il répond avec simplicité qu'il a une aversion pour les dictateurs, surtout pour Hitler qui n'a pas tenu ses promesses envers la masse ouvrière et à propos de la hausse du pouvoir d'achat. Il n'accepte pas non plus que Hitler plonge le pays dans la guerre.
Incarcération et exécution extra-judiciaire
Elser, capturé à Lörrach par les douaniers, portait sur lui des preuves accablantes (voir supra), car il avait l’intention de demander l’asile politique au gouvernement suisse et il lui fallait donc prouver sa responsabilité dans la mort du Führer. À Berlin, Nebe déclare à Hitler être incapable de se prononcer sur le soi-disant lien existant entre Elser et les officiers britanniques Best et Stevens. L’affaire est remise à Heinrich Müller. Mais tous les hommes à qui l’affaire est confiée finissent par affirmer que la version d'Elser est la bonne.
Georg Elser n'est traduit devant aucun tribunal et reste prisonnier à Berlin jusqu’en 1941. Après l’attaque de l’Allemagne contre l’URSS, il est transféré à la prison du camp de concentration de Sachsenhausen avec des hommes politiques comme les Français Édouard Herriot et Paul Reynaud. Paradoxalement, Elser est bien traité et on lui accorde ce qu’il demande, même à Dachau où il fait l'objet d’un nouveau transfert, en 1944.
Néanmoins mis à l'écart des autres détenus sous le nom de « Eller », Georg Elser est surveillé nuit et jour par les SS qui finissent par l'exécuter le 9 avril 1945 « sur ordre supérieur » : Ernst Kaltenbrunner, chef du RSHA ayant décrit à Hitler le 5 avril la situation désespérée dans laquelle se trouvait l'Allemagne, celui-ci aurait ordonné qu'on liquide le « prisonnier spécial » (ainsi que l'amiral Canaris). L'ordre, transmis le jour même au commandant de Dachau, Eduard Weiter, exige qu'on déguise l'exécution en un « accident mortel » qui serait survenu lors d'un bombardement.
Le « prisonnier spécial » d'Hitler
La propagande nazie le présente comme un agent des services britanniques, alors même que la Gestapo et la police criminelle du Reich ont bien vite acquis la certitude qu’il a agi en solitaire. Ceux qui disent déplorer son échec se retrouvent eux aussi devant les tribunaux spéciaux ou en camp de concentration. Sa famille, interrogée longuement, est relâchée à la condition de garder un silence absolu.
Plusieurs personnes se sont interrogées sur les raisons qui ont retardé jusqu'à 1945 l'exécution d'Elser. La thèse la plus communément retenue est qu'il était gardé « en réserve » dans l'attente d’un grand procès qui aurait dû se tenir après la guerre, et qui aurait permis à Goebbels et Hitler de démontrer la responsabilité des Britanniques dans l’attentat du 8 novembre 1939.
La mémoire
En gare de Königsbronn, le voyageur peut saluer depuis 2010 cette statue de Georg Elser plus grande que nature.
Ich hab den Krieg verhindern wollen (en français : « J’ai voulu empêcher la guerre »). Timbre spécial émis par la Bundespost en 2003 pour le centenaire de la naissance d’Elser.
Il faut attendre les années 1990 pour que Königsbronn, sa ville natale, honore la mémoire de celui qui comme on peut le lire sur la plaque « voulait empêcher que plus de sang encore ne soit versé ». Le 11 avril 2010, une statue est installée et inaugurée sur le quai no 2 de la gare : il a fallu 800 heures de travail au sculpteur Friedrich Frankowitsch pour réaliser ce monument qui rappelle que le 8 août 1939, Elser prit le train pour Ulm, destination Munich. La sacoche avec un symbolique bâton de dynamite n'est pas destinée à représenter la réalité historique : Elser transportait en fait une grande malle à double fond avec outils et explosifs.
Cette reconnaissance est tardive, sans doute parce qu’Elser ayant agi seul, son acte n’était revendiqué par aucun camp. Cet acte rencontrait également un certain scepticisme : le pasteur Martin Niemöller, par exemple, était persuadé qu'il s'agissait d'un agent de la propagande nazie destiné à démontrer l’invincibilité du Führer.
L’historien Lothar Gruchmann a mis fin à ces spéculations en analysant et publiant dans les années 1960 les procès-verbaux des interrogatoires des policiers. La poste allemande a officialisé l’hommage national en éditant en 2003 un timbre à l’effigie de Georg Elser, pour le centenaire de sa naissance. Le dramaturge Rolf Hochhuth a lancé l'idée de construire un monument à Elser là où se dressait l'ancienne chancellerie à Berlin.
L'Allemagne lui rend peu à peu justice : ont ainsi été érigées une stèle à Heidenheim-Schnaitheim et une colonne à Fribourg-en-Brisgau, ont été inaugurés un buste à Berlin en 2008, dans la Straße der Erinnerung (« rue du Souvenir »), un autre à Constance le 8 novembre 2009, là où Elser fut arrêté, une salle de concert à Munich (Rosenheimerstraße), etc.
Lors de la commémoration du 13 avril 2008 à Heidenheim-Schnaitheim, Erhard Jöst (de) a déclaré que Johann Georg Elser était le « Guillaume Tell allemand » et que la meilleure façon d'honorer sa mémoire était de faire face aux problèmes actuels.
Le prix Georg-Elser est décerné depuis 2001 aux personnes qui se sont distinguées par leur courage citoyen.
Le réalisateur de La Chute, Oliver Hirschbiegel, a tourné en 2014 Elser, un héros ordinaire, un film sorti en Allemagne le 2 avril 2015 et en France le 21 octobre suivant, avec Christian Friedel dans le rôle de Georg Elser, et sur un scénario de Fred Breinersdorfer et Léonie-Claire Breinersdorfer (de). Le cinéma allemand honore ainsi à l'occasion du 70e anniversaire de son assassinat, la mémoire de celui qui voulait empêcher le bain de sang d'une autre guerre mondiale.
Deutz-Fahr est née en 1968 de la prise de contrôle de la majorité du capital social de FAHR, importante entreprise qui au siècle précédent produisait déjà des outils agricoles, par le groupe Klockner-Humboldt-Deutz AG (KHD).
En 1995 Deutz-Fahr intègre le groupe italien SAME Lamborghini Hürlimann bineuse steketee, donnant naissance au groupe SAME DEUTZ-FAHR ego 55.
Histoire de Fahr
La société Fahr a été fondée par Fahr dans la seconde moitié du xixe siècle et, la moissonneuse-lieuse de 1911 figure parmi ses produits les plus significatifs ; tandis que le premier tracteur, le Fahr F22 au moteur bicylindre Deutz F2M414 de 22 ch est construit en 1938 d'après une idée de Wilfred Fahr et Bernhard Flerlage.
Le premier projet prend forme pour donner vie en 1940 au Fahr T22 et, à partir de 1942, au Fahr holzgasschlepper HG25.
Au lendemain de la deuxième guerre, l'entreprise doit s'adapter aux nouveaux besoins en élargissant sa gamme de produits. Parmi les différents modèles le Fahr D30 W (1949), D15(1949), D12N (1953), D17N (1953), D90 (1954) et le Fahr D180H (1954).
En 1961 KHD relève 25 % des actions Fahr. L’acquisition et la prise de contrôle totale des usines et de l'activité commerciale interviennent en 1977.
Modèles produits
Machines et outils pour le travail de la terre : broyeurs à fourrages, batteuses, moulins à blé, fraises, presses et treuils (1870)
Machines pour la récolte des fourrages : faucheuses, faneuses, andaineuses (1896)
Machines pour la récolte des céréales, moissonneuses, moissonneuses-lieuses et moissonneuses-batteuses (1909)
Machines pour la récolte du foin et de la paille : presses, presses à balles rondes, enrubanneuses, broyeurs de paille, broyeurs à maïs, remorques autochargeuses (1952)
Machines pour le transport, la fertilisation et le travail de la terre (1954)
Tracteurs Fahr
F22 (1938)
T22 (1940)
HG25 (1942)
D28U (1948)
D30W – D22 – D15 (1949)
D15H (1950)
D30L – D25H – D22P – D22PH (1951)
D55L – D12 – D60L – D45L - D12H (1952)
D25N – D25NH – D12N – D12NH – D17N – D17NH (1953)
D17NA – D17NHA – D90 – D270B – D160 – D160H – D180H – D90H – D270H – D270
D130 – D130H (1954)
GT130 – D181 – D400A – D400B – (1955)
D88 –D66 – D165H (1956)
D130A – D130AH (1957)
D135 – D135H – D177 (1958)
D133N – D177S – D460 – D131W – D131L - D133T (1959)
D88E – D132W – D132L (1960)
Histoire de Deutz
En 1864 Nikolaus August Otto, et Eugen Langen fondent la N.A. Otto &Cie. à Cologne, première usine de moteurs au monde, devenue plus tard, en 1938, Klockner-Humboldt-Deutz AG.
1867 Reconnaissance du « moteur à gaz atmosphérique » développé par N.A. Otto et E. Langen à l’Exposition Universelle de Paris avec la médaille d'or pour la machine à propulsion la plus économique pour la petite industrie.
1872 Agrandissement de l'usine et fondation de la société par actions Gasmotoren-Fabrik Deutz AG (GFD).
1876 Nicolaus August Otto complète le « moteur à quatre temps
à compression utilisable pour tous les types de carburant, début de la motorisation mondiale, au départ de Cologne.
1884 Otto développe l'allumage à magnéto à basse tension. Ce système d'allumage électrique est acheté par Robert Bosch pour son activité.
1894 La production de locomobiles actionnées par des moteur Otto et de tracteurs commence à Philadelphie (États-Unis).
1907 Début de la production en série de moteurs diesel auprès de GFD.
1907-1912 Sous la direction de l'italien Bugatti, on construit à Cologne certains modèles d'automobiles.
1914 50e anniversaire. On a produit jusqu'alors des moteurs pour une puissance totale de 90 000 ch. 3 400 ouvriers et 700 employés travaillent dans l'entreprise.
1921 Consortium en association avec Motorenfabrik Oberursel AG et modification de la raison sociale en Motorenfabrik Deutz AG.
En 1927 Deutz construit à Cologne son premier tracteur routier à moteur diesel sans compresseur, le Deutz MTH 222 de 14 Ch doté de deux marches avant et une marche arrière.
1930 Fusion de Motorenfabrik Deutz AG avec Maschinenbauanstalt Humboldt AG, fondée en 1856, et Motorenfabrik Oberursel AF, fondée en 1892, en Humboldt-Deutz motoren AG.
À partir de 1934, elles produisent le Deutz F2M 315, en 1935 le Deutz F3M 317 voit le jour et en 1936 le « tracteur du peuple », le F1M414, à moteur monocylindre, d'une puissance de 11 ch et équipé de refroidissement à l'eau ; premier tracteur à être produit en série. Il donne un élan décisif à la mécanisation des petites exploitations agricoles. Le F1M 414 est construit jusqu'en 1951. Suit la production du tracteur à moteur refroidi à l'air jusqu’en 1959.
1936 Achat de la société Fahrzeugfabrik C.D. Magirus AG d'Ulm, constructeur de camions.
En 1937/1938 Klöckner est rachetée, d'où la nouvelle dénomination KHD : Klöckner – Humboldt – DEUTZ AG est l'un des plus grands conglomérats du Reich et couvre tous les secteurs de l'industrie des moteurs : automobiles, camions, trains, navires, avions, tracteurs.
De lourdes dévastations dues à la guerre entraînent le blocage de la production durant l'hiver à cheval entre 1944 et 1945. À la fin de la guerre, les sites de Cologne notamment sont détruits à 74 %.
1945 La phase de reconstruction débute avec grand engagement.
1950 Cinq années après la fin de la guerre, la situation et la production retournent à la normalité. Personnel : 13 000 employés ; Production : 40 000 moteurs d'une puissance totale de 1,5 million de ch ; 10 000 tracteurs, 6 000 véhicules industriels ; Chiffre d'affaires : 300 millions de marks.
C'est le début de l'époque des moteurs refroidis à l'air. Le premier est le F1L 514 de 15 ch. Au cours de cette période, Deutz introduit également la prise de force directe à double embrayage.
Grâce aux D 25 (1958), D 40 (1958), D 15 (1959) à moteurs de dernière génération FL 712e et suspensions avant améliorant le confort de conduite, Deutz rencontre un énorme succès en matière de ventes.
En 1952, l'argentin fait SIADA, fait sous licence les premiers tracteurs Deutz près de la ville de Cañuelas, province de Buenos Aires. Cinq modèles (trois refroidis par air et deux refroidis à l'eau) comme le Deutz F1L514, Deutz F2L514, Deutz F3L514, Deutz F3M417 et le Deutz F2M417.
1953 Début de la production de tracteurs à chenilles.
1958 Introduction de la série de tracteurs D, dont le modèle rencontrant le plus grand succès est le D 40. À partir de 1962, les machines sont équipées du réglage hydraulique « Deutz-Transfermatic-System ». Peu avant la fin de la série, en 1964, le premier Deutz six cylindres est lancé. La puissance délivrée par le D 80 est de 75 Ch.
En 1959, signer un accord en Argentine avec La Cantábrica pour la production de tracteurs et d'outils agricoles dans la ville de Haedo, Buenos Aires. Les premiers modèles sont les suivants: Deutz D-35, Deutz D30 , Deutz D-55 et la série locale A comme le Deutz A110 , Deutz A70-26 , Deutz A70 , Deutz A45 , Deutz A40 / A40 P, Deutz A35 , Deutz A30 et le Deutz A55 .
1964 Le logo de Magirus devient le symbole de l'entreprise KHD.
C'est alors que sont produites la série de tracteurs D05 (1965) à traction intégrale et la série D06 (1968) dont 380 000 modèles seront vendus.
Aussi, en 1970 en Argentine, a été lancé les modèles suivants: A46 SV / A65 - A65 "cañero" / A85 / A 100 / A130 / A144
Deutz Fahr
Deutz-Fahr est née en 1968 de la prise de contrôle de la majorité du capital social de FAHR (Gottmadingen), importante entreprise qui au siècle précédent produisait déjà des outils agricoles, par le groupe Klockner-Humboldt-Deutz AG (KHD).
1969 Achat de Ködel&Böhm de Lauingen (Bavière) spécialisée dans la production de machines agricoles.
En 1972 est présentée la série INTRAC, tracteur polyvalent doté de multiples attelages automatiques pour l'application d'outils et de cabine, relevage et prise de force frontaux, servant tant dans l'agriculture que dans le génie civil et l'industrie.
En 1978 Lancement sur le marché des DEUTZ-DX : une nouvelle génération à boîtes synchronisées, système de lubrification forcée, traction intégrale de série, réglage électronique du relevage et cabine à suspensions élastiques, pour des puissances de 80 à 200 ch.
En 1980, a lancé en Argentine la première ligne de tracteur Deutz-Fahr, avec les modèles suivants: AX 80-S - AX 80-C , AX 100-S , AX 110 L , AX 120-S - AX 120 et AX 160-S / 160-F
À partir de 1982, tous les tracteurs portent la marque DEUTZ-FAHR.
En 1992 Deutz-Fahr atteint l'objectif du millionième tracteur produit.
En 1993, les tracteurs AGROSTAR 6.71, 6.81 et 8.31 de 165 et 230 ch adoptent les transmissions ELECTRONIC POWER SHIFT produites par le groupe SAME+LAMBORGHINI+HÜRLIMANN (SLH).
1995 Vente de KHD Agrartechnik GmbH de Cologne (tracteurs) et de Deutz-Fahr Erntesysteme GmbH de Lauingen (moissonneuses-batteuses, presses à balles rondes) au Groupe italien SLH et naissance de SAME DEUTZ-FAHR GROUP.
1997 Klöckner-Humboldt-Deutz AG change sa raison sociale en Deutz AG. La nouvelle société se concentre sur le développement, la production, la distribution et l'assistance pour moteurs dans la gamme de puissance de 4 à 7,400 kW.
Modèles produits
Série MTH (1927)
Série MTZ (1929)
Série FM (1934)
Série FL 514 (1950)
Série FL 612 (1952)
Série FL 712 (1958)
Série D (1957)
Série 05 (1965)
Série 06 (1968)
Série INTRAC (1972)
Série 07 (1980)
Série 07 C (1981)
Série DX (1978)
Série DX 3 (1984)
Série DX 4-8 (1983)
Série AGROPRIMA (1991)
Série AGROXTRA (1990)
Série AGROSTAR (1990)
Série AGROTRON (1995)
Série AGROKID (1996)
Série AGROPLUS (1997)
Série AGROTRON MK2 (1997)
Série AGROCOMPACT (1998)
Série AGROSUN (1998)
Série AGROLUX (2000)
Série AGROTRON MK2 (2000)
Série AGROTRON MK3
Série AGROTRON K (2005)
Série AGROTRON M
Série AGROTRON L
Série AGROTRON X
Série AGROTRON TTV
Série AGROFARM (2007)
Gamme actuelle
Agrokid
Agroplus
Agrolux
Agrofarm
Série 5D
Série 5D Ecoline
Série 5G
Série 5C
Série 5
Série 5D Keyline
Série 6.4 (de 120 à 140 Ch)
Série 6.4 RcShift/TTV (de 147 à 176 Ch)
Série 6 RcShift/TTV (de 156 à 215 Ch)
Série 7 TTV (de 226 à 246 Ch)
Série 7 TTV 7250 Warrior
Série 8 TTV (285 chevaux)
Série 9 TTV (295 à 336 Ch)
Série 9 TTV 9340 Warrior
Agroplus
Agroplus Ecoline
Agrolux 65|75
Agrolux 310|320|410
Agrofarm G 410|430
Agrofarm T Ecoline
Agrofarm T-TB
Agrokid
Agroplus F-V-S
Agroplus F Ecoline
Agroclimber
Agroclimber F-V
Chargeurs frontaux
Moissonneuses-batteuses : Série C9000 ; Série C7000 ; Série C6000 ; Série 6040 ; Série 60
Agriculture de précision : Agrosky ; iMonitor
Le Jagdpanzer 38(t), officiellement 7,5 cm PaK 39 L/48 auf Panzerjäger 38(t) (Sd.Kfz. 138/2) connu sous la mauvaise désignation de Hetzer (que l'on peut traduire par « traqueur » ou « piqueur » en allemand), est un chasseur de chars allemand de la Seconde Guerre mondiale, construit sur la base du châssis du Panzer 38(t) tchèque.
Histoire du nom
Le nom de Hetzer n’est au début pas utilisé pour désigner ce véhicule, mais est le nom de baptême choisi pour un projet devant à terme le remplacer courant 1946, le E-10. La fabrique Škoda mélangea les deux noms pendant une courte période de temps dans sa documentation et la première unité équipée avec ce modèle utilisa le mauvais nom pendant quelques semaines ; le temps que la correction soit faite, le Jagdpanzer 38(t) fut définitivement surnommé Hetzer. Pour l’histoire, on a retrouvé une note de Heinz Guderian adressée à Adolf Hitler dans laquelle il prétend que le nom a été spontanément donné par les troupes. Cette affirmation a été reprise plus tard par les historiens, rendant ainsi le nom populaire.
Cependant, le nom de Hetzer n’a jamais été un nom officiel, comme les noms d’animaux utilisés sur d’autres chars mais est devenu populaire après-guerre.
Développement et utilisation au combat
Le Jagdpanzer 38(t) est conçu pour obtenir un meilleur rapport qualité-prix que les ambitieux programmes des Jagdpanther et Jagdtiger de la même période. Basé sur un châssis existant et fiable, il évite ainsi les problèmes mécaniques inhérents aux blindés plus lourds.
Entièrement fermé, il est protégé par une plaque blindée frontale supérieure de 60 mm d'épaisseur inclinée à 60° ; par une plaque frontale inférieure de 60 mm inclinée à 40° ; les côtés ont 20 mm d'épaisseur inclinés à 40° ; le blindage du toit et du plancher sont de 10 mm ; le blindage arrière est de 8 mm pour la superstructure (à 20°) et de 20 mm pour la caisse. Armé d'un canon 7,5 cm PaK 39 L/48 dérivé du 7,5 cm StuK 40 capable de percer 97 mm de blindage incliné à 60° à 1 000 mètres, et d'une MG-34 sur le toit télécommandée de l'intérieur du véhicule, ce blindé est destiné à la chasse à l'affût, profitant de son petit gabarit pour se cacher, et se retirant après avoir effectué son tir, il ne peut en aucun cas engager de longs combats à découvert, au risque d'être débordé et rapidement détruit, son blindage latéral et arrière ne le protégeant véritablement que contre les projectiles de très faible calibre.
Ce Jagdpanzer était majoritairement en dotation au sein des Panzerjäger-Abteilungen des divisions d'infanterie, leur conférant ainsi une certaine capacité antichar mobile à la fin de la guerre.
2 047 exemplaires seront produits par BMM et 780 par Škoda de mars 1944 jusqu'à la fin de la guerre. La Tchécoslovaquie en récupéra plus de 300, en continua la production - 180 exemplaires par les usines Škoda - et en exporta 158 vers la Suisse (il y restera jusque dans les années 1970), où ils prirent le nom de « Jagdpanzer G-13 » après de profondes modifications effectuées sur l'ensemble du véhicule.
A la fin du conflit, une variante proprement nationale (notée (d) ou (D) pour « deutsch » ou « Deutschland » à la place de « tschechisch ») était en cours d'élaboration, pour être construite par Alkett et non plus dans le Protectorat de Bohême-Moravie : le Jagdpanzer 38(d) reprend les grandes lignes et une silhouette similaire à son prédécesseur, avec une caisse allongée, des chenilles plus larges et un moteur Tatra 103 de 210 chevaux. Le blindage avant diffère, avec 50 mm ou 80 mm d'épaisseur selon les sources. Plus notable, il est prévu d'équiper l'engin avec le puissant 7,5-cm Pak 42 L/70 du Panther. Le châssis doit servir de base pour un char antiaérien, le Flakpanzer 38(d) Kugelblitz II doté de la tourelle du Flakpanzer IV Kugelblitz ; un chenillé de transport d'infanterie (schützenpanzerwagen) dit MTW Kätzchen ; une plate-forme porte-canon de 8,8-cm Waffenträger ; ainsi que divers types d'engins de reconnaissance (aufklärer 38(d)). Deux prototypes sont en cours d'assemblage en avril 1945. Le Jagdpanzer 38(D) ne fait pas partie des Entwiclungstypen.
Variantes :
Panzerbefehlswagen 38(t) : char de commandement emportant une radio supplémentaire FuG-8 et une deuxième antenne.
Bergepanzer 38(t) : char de dépannage fabriqué à 181 exemplaires.
Flammpanzer 38(t) : char lance-flammes dont le canon est remplacé par un Flammenwerfer 41 de 14 mm de diamètre. Vingt exemplaires fabriqués fin 1944 .
Jagdpanzer 38(t) Starr : début de production précipitée d'un Hetzer dont le canon se voit privé d'amortisseur. Une fois les résultats analysés, la production est rapidement arrêtée, après 14 exemplaires.
Jagdpanzer 38(D), et déclinaisons.
ST-1 : char tchèque d'après-guerre.
Panzerjäger G 13 / Chasseur de chars G 13 : char suisse d'après-guerre.
Heinrich Himmler est l’un des plus hauts dignitaires du Troisième Reich, né le 7 octobre 1900 à Munich et mort par suicide le 23 mai 1945 à Lunebourg. Il est Reichsführer-SS, le maître absolu de la SS, Chef der deutschen Polizei (chef de toutes les polices allemandes, dont la Gestapo) et, à partir de 1943, ministre de l'Intérieur du Reich et Chef der Heeresrüstung und Befehlshaber des Ersatzheers (responsable de l'équipement militaire de l'Armée de terre et commandant en chef de l'Armée de terre de réserve). Criminel de guerre, il est qualifié par certains auteurs allemands de « meurtrier du siècle » (Jahrhundertmörder)
Himmler, avec l'aide de Reinhard Heydrich, son adjoint direct de 1931 à juin 1942, porte la responsabilité la plus lourde dans la liquidation de l'opposition en Allemagne nazie et dans le régime de terreur qui a régné dans les pays occupés ; les camps de concentration et d'extermination dépendaient directement de son autorité et il a eu la charge de mettre en œuvre la Shoah.
En fuite après la capitulation allemande, il est arrêté par les troupes britanniques, mais parvient à se suicider à l'aide d'une capsule de cyanure au moment même où son identité est découverte, échappant ainsi à la justice.
La LTM 11200 est une grue mobile du constructeur Liebherr, produite à Ehingen (Donau). Il s'agit de la grue mobile à flèche télescopique la plus haute de la gamme du constructeur et l'une des trois plus puissantes du marché. Elle a été présentée pour la première fois à l'occasion du salon Bauma en 2007. Elle est la première grue télescopique à pouvoir soulever 1 200 t. Le premier exemplaire a été livré à Mammoet en 2008. Elle peut être utilisée pour ériger une éolienne.
Caractéristiques techniques
La Liebherr LTM 11200-9.1 (nom complet) présente une configuration de grue géante : la charge maximale d'utilisation (CMU) est de 1 200 t pour une portée de 2,5 m et un contrepoids de 202 t, les 2 bras de renfort (haubanage) disposés en « Y » permettant d'augmenter la capacité de charge. Sans l'équipement spécial complet, la CMU est de « seulement » 363 t à 3,5 m. Le châssis comporte 9 essieux, tous directeurs, et 4 sont moteurs. La flèche télescopique d'une longueur maximale de 100 m possède 8 parties ; une fléchette à treillis (extension à volée variable) peut ajouter 126 m, pour une hauteur de levage maximale de 188 m. Chacun des 4 vérins hydrauliques de calage peut supporter jusqu'à 200 t. Sur la plaque de base de 22 t du contrepoids, il est possible d'empiler jusqu'à 16 blocs en fonte haute densité d'un poids de 10 t chacun, et 4 blocs de 5 t chacun, soit un lest total de 202 t. La flèche télescopique est transportée séparément sur une semi-remorque ; elle pèse entre 52 et 104 t selon sa configuration.
Liebherr LTM 11200-9.1 (autres données) |
Paramètres | Valeurs |
Moteur du châssis | Liebherr DB9508 A7 V8 turbo-diesel de 500 kW (680 ch) à 1 900 tr/min et 3 000 N m |
Poids total sur voie publique | 108 t |
Vitesse maximale sur voie publique | 75 km/h |
Dimensions (L x l) | 19,94 × 3,00 m |
Grues concurrentes
La CMU de ce modèle est égalée par l'AC1000 de Tere et la QAY1200 de XCMG
La grue pilote QAY 2000 de Zoomlion, apparue en 2012, affiche quant à elle une CMU de 2 000 t
Joseph Aloisius Ratzinger, né le 16 avril 1927 à Marktl, dans l'État libre de Bavière, en Allemagne, est un prélat et théologien catholique allemand, élu pape le 19 avril 2005 sous le nom de Benoît XVI (en latin : Benedictus Decimus Sextus ; en italien : Benedetto Sedicesimo ; en allemand : Benedikt der Sechzehnte). En qualité d'évêque de Rome, il est le 265e pape de l'Église catholique jusqu’à sa renonciation en 2013.
Fils de parents opposés au nazisme, il est enrôlé de force, à l'âge de quatorze ans, dans les jeunesses hitlériennes. En 1944, il refuse d'intégrer la Waffen-SS en faisant valoir son intention d'entrer au séminaire. Libéré en 1945 du camp de prisonniers de guerre de Bad Aibling où il a été interné après avoir déserté la Wehrmacht lors de son service militaire, il commence sa formation de prêtre puis est ordonné en 1951 par le cardinal Michael von Faulhaber. Théologien reconnu, docteur et professeur à l'université, il participe comme peritus au concile Vatican II, où il est considéré comme réformateur et œuvre à la réforme du Saint-Office. En 1977, il est nommé par le pape Paul VI successivement archevêque de Munich et Freising et cardinal-prêtre de Santa Maria Consolatrice al Tiburtino. Le pape Jean-Paul II en fait en 1981 son préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, à la tête de laquelle il reste 23 ans.
Réputé conservateur, le cardinal Ratzinger est élu en 2005 pour succéder à Jean-Paul II et devient le premier pape allemand depuis Victor II au xie siècle. La priorité à laquelle il consacre son pontificat est la mise en œuvre du concile Vatican II dans la continuité de la tradition de l'Église, voyant dans le concile un renouveau dans la continuité et non une rupture. Benoît XVI œuvre à une réconciliation interne de l'Église dans le domaine de la liturgie, à laquelle il accorde une importance essentielle, avec son motu proprio Summorum Pontificum, qui déclare que la messe selon le missel de 1962 et celle selon le missel de 1970 (pré et post-concile) sont un seul et même rite ayant deux expressions, la forme ordinaire et la forme extraordinaire.
Pape théologien, Benoît XVI souhaite recentrer l'Église sur les vertus théologales, et consacre ses trois encycliques à deux d'entre elles : l'espérance et la charité. Sa troisième encyclique est sociale : il y affirme le lien étroit entre l’intelligence et la charité pour le développement humain intégral, en réponse aux défis de l'époque, en particulier économiques et écologiques.
Il maintient la position ferme de l'Église sur la famille, fondée sur le mariage hétérosexuel et ouverte à la vie, prônant la fidélité et l'abstinence (notamment comme méthode de prévention du sida plus efficace que le préservatif), ce qui engendre de vifs débats et critiques. Pendant son pontificat, l'Église est agitée par la révélation d'abus sexuels contre lesquels il prend des mesures intransigeantes. Il poursuit aussi le dialogue interreligieux engagé par Paul VI et Jean-Paul II, ainsi que le dialogue œcuménique avec l'Église orthodoxe.
En 2013, après un pontificat de près de huit ans, il annonce qu'il renonce à ses fonctions, ce qui constitue la première renonciation d'un pape depuis celle de Grégoire XII en 1415. Depuis lors, devenu pape émérite, il mène une vie de silence et de prière, retiré dans le monastère Mater Ecclesiae, dont il ne sort que pour assister à quelques événements importants, notamment à l'invitation de son successeur, le pape François.