Le repos dominical en France est la pratique, en France, d'observer un jour de repos (non travaillé) le dimanche.
Anciens textes
Le repos dominical n'est pas une invention moderne, mais est au contraire déjà décrit dans certains textes anciens comme l'Ancien Testament :
« Observe le jour du sabbat pour le sanctifier, comme te l'a commandé Yahvé, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui est dans tes portes. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante pourront se reposer. »
Dt 5.12-14
D'après les mêmes sources, ceci est rappelé par Moïse :
« Jusqu'à quand refuserez-vous d'écouter mes commandements et mes lois? Voyez, Yahvé vous a donné le sabbat, c'est pourquoi le sixième jour il vous donne du pain pour deux jours. Restez chacun là où vous êtes, que personne ne sorte de chez soi le septième jour. »
Ex 16 28-29
Ce Repos dominical s'est ensuite développé dans l'Empire romain.
Sous l'Ancien régime
Ouvrant son « Histoire du dimanche de 1700 à nos jours » par un chapitre Ier intitulé : « Quand dimanche était jour du Seigneur », l’historien Robert Beck montre bien dans quelle mesure le repos hebdomadaire est issu de la tradition chrétienne, même si le dimanche se caractérise à l’origine comme le premier jour de la semaine tant dans la tradition judaïque que dans la tradition gréco-latine. Il y rappelle notamment que « l’assistance à la messe, obligatoire, constitue la pierre angulaire de l’édifice de sanctification du dimanche » : au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, plusieurs conciles confirment en effet le devoir de se rendre à la grand-messe dominicale (qui contraste avec l'austérité de l'office des églises réformées). À la fin du xviie siècle, la quasi-totalité des Français se rend alors à l’église le dimanche.
Il décrit également de quelle façon « vers la fin de l’Ancien régime (…) le dimanche commence à changer sensiblement de caractère pour prendre de plus en plus celui d’un jour de fête, à laquelle les classes populaires des villes et des campagnes participent », remplaçant la promenade dominicale réservée aux aristocrates qui choisissent dès lors de rejoindre leur maison secondaire dimanche. De plus, le discours des Lumières (particulièrement Montesquieu condamnant ce jour oisif au nom de la morale et Voltaire au nom de l'économie) contribue notamment à l'inobservance de la règle du repos dominical dans le commerce, l'artisanat mais aussi les campagnes. L'État désacralise aussi ce jour en faisant de plus en plus appel au curé pour annoncer des règlements ou festivités officielles. Ainsi, les vêpres se voient concurrencer par les professions qui travaillent ou par une fréquentation accrue des cabarets, bals et guinguettes (développées particulièrement jusqu'à la révolution industrielle pour les artisans chômant le « Saint Lundi », tradition particulièrement vivace à Paris, en Angleterre ou aux Pays-Bas). Seules les femmes de la bourgeoisie, reléguées au rang d'« ilotes de la République », sont exclues de ces réjouissances et se retrouvent en majorité à la messe dominicale
Durant la Révolution française
Au début de la Révolution française, le dimanche reste un jour de culte mais on peut travailler ce jour puisque les lois de l'Église ne s'appliquent plus.
En France, le calendrier grégorien fut supprimé, sous la Convention nationale, par une commission spécialisée. Expérience relativement unique, fut mis en place un calendrier républicain, avec des semaines de dix jours
Le dimanche était donc mécaniquement supprimé. Cela posa des problèmes de repos dans les campagnes, puisqu'on n'avait qu'un jour sur dix pour se reposer. Cela causa aussi des difficultés dans les régions frontalières, pour les échanges économiques
Robert Beck revient sur la période de la « tourmente révolutionnaire » et l’invention d’un « nouveau dimanche », le décadi, aux termes du calendrier entré en vigueur avec la publication du décret du 5 octobre 1793. Mais il montre aussi comment le culte décadaire décline après le 30 prairial an VII : les citoyens seront entièrement libres de choisir leur jour de repos à partir du 7 thermidor an VIII. En effet, avec ce nouveau calendrier, il n'y avait plus que 36 jours chômés et 5 fêtes contre 52 dimanches et 25 fêtes religieuses précédemment.
Napoléon Ier poursuit cette dérégulation. Jean-Étienne-Marie Portalis, l'un des rédacteurs du Code civil, lui suggère de fixer un jour de repos hebdomadaire mais l'empereur refuse d'imposer le dimanche, laissant la liberté aux gens de travailler ce jou
Le calendrier grégorien et le dimanche furent rétablis en 1806.
L’ordonnance publiée le 7 juin 1814 sous Louis XVIII interdit ensuite de travailler ou de faire travailler, d’ouvrir les boutiques ou d’étaler les marchandises le jour du Seigneur. Cette ordonnance sera en partie reprise par la loi du 18 novembre de la même année mais elle est ineffective à partir du règne de Louis-Philippe car les sanctions ne sont plus appliquées dans un contexte de déchristianisation dans les milieux ouvriers où l'on préfère parfois de ne pas travailler le Saint-Lundi. La révolution industrielle (encouragée par des entrepreneurs favorables au libéralisme économique) et la baisse de la pratique religieuse (à nuancer selon les régions françaises) sont à l'origine de l'essor du travail dominical, particulièrement pour le monde ouvrier.
Le catholicisme social de Charles de Montalembert encourage Alfred de Falloux à voter une loi sur le repos dominical en 1848 mais elle aussi échoue. À la même époque, l'industriel protestant Daniel Legrand demande qu'une loi sociale assure à nos populations après six jours de peine, un jour de repos7.
Napoléon III, en même temps que de nombreuses mesures philanthropiques (Société philadelphique, Société alimentaire de Saint-Germain), le rend obligatoire par la circulaire du 15 décembre 18518: Charles de Morny, ministre de l'intérieur, estime le repos du dimanche nécessaire à la santé et au développement intellectuel des classes ouvrières.
Au début de la Troisième république, le contexte de crise et de chômage redéveloppe le mouvement social en faveur du repos hebdomadaire. Des manifestations sont organisées dans plusieurs villes par les travailleurs privés de repos hebdomadaire, notamment des garçons-coiffeurs et employés de grands magasins travaillant jusqu'à 70 heures par semaine.
Sous le prétexte qu'elle avait été adoptée sous la Restauration, la loi du 18 novembre 1814 est abrogée par la loi du 12 juillet 1880 qui supprime l’obligation de repos dominical, à l’exception des fonctionnaires. Cette loi ouvre une période que l’historien Robert Beck dénomme celle du dimanche comme « jour du repos et de la famille ». Il relève que cette loi « établit une des conditions préalables pour dynamiser le débat sur le repos hebdomadaire »
La loi de 1906
Après les lois de 1814, 1852, 1874, 1892 et 1900, consacrées respectivement au repos dominical, au travail des fonctionnaires, des enfants, des femmes et des salariés, et qui ont posé la règle du repos dominical, c’est la loi du 13 juillet 1906 (votée, à la suite de la catastrophe de Courrières, par une chambre républicaine et anticléricale qui refuse la fatalité du début du xxe siècle : 45 % des employés avaient une espérance de vie inférieure à 40 ans) qui l'impose définitivement.
Cependant, cette loi de portée générale prévoit de nombreuses dérogations (domestique, ouvrier agricole) qu'accordent facilement les préfets aux employeurs du commerce et ne s'imposera qu'après la Première Guerre mondiale, en même temps que la journée des 8 heures introduite en 1919.
Principes généraux
Actuellement, en France, un salarié ne peut travailler plus de six jours par semaine : au moins un jour de repos (24 heures, auxquelles s’ajoute un repos quotidien minimum de 11 heures) doit lui être accordé chaque semaine et, en principe, le dimanche (repos dominical).
Le repos dominical est la règle en France car, selon Robert Beck, « cette loi de 1906 reste en vigueur parce qu'elle est fondée autour de deux valeurs : le repos et la famille ». Il constitue une restriction du principe de liberté du commerce et de l'industrie, au profit, selon le Conseil constitutionnel, de la santé et du bien-être publics
Exceptions et dérogations
Toutefois, le principe du repos dominical connaît plusieurs types de dérogations qui peuvent, selon le cas, être permanentes ou temporaires, soumises ou non à autorisation, applicables à l’ensemble du territoire ou à certaines zones précisément délimitées, etc.
Le Code du travail prévoit, dans certaines situations, des compensations obligatoires pour les salariés appelés à travailler le dimanche ; de telles compensations peuvent également résulter des conventions ou accords collectifs applicables dans l’entreprise, auxquelles il conviendra donc de se reporter, ou être prévues par le contrat de travail
Il existe des exceptions, limitées par le code du travail (articles L. 3132-1 et suivants, et R. 3132-1 et suivants). La proposition de loi de Richard Mallié visant à définir les dérogations au repos dominical dans les grandes agglomérations, les zones touristiques et les commerces alimentaires, no 1254, déposée le 12 novembre 2008, a commencé à être discutée le 17 décembre 2008 ; la suite de la discussion a été renvoyée à une autre séance. Le gouvernement a déclaré l'urgence sur cette proposition de loi le 5 décembre 2008. Ceci a abouti finalement à la « Loi réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires ».
En août 1986, Georges Chavanes, nouveau ministre du Commerce, de l'Artisanat et des Services, exprime avec force, dans le souci d'empêcher la concurrence déloyale et d'instaurer des relations plus équilibrées entre la distribution de masse et le petit commerce, son refus sans équivoque d'autoriser l'ouverture des grandes surfaces le dimanche.
En mars 1993, Michel Giraud, le nouveau ministre du Travail du gouvernement Balladur, propose une loi votée en décembre 1993 autorisant l’ouverture le dimanche des magasins spécialisés dans la culture.
De ce fait, la question du travail et de l’ouverture des magasins le dimanche est strictement encadrée par le code du travail et par les tribunaux : les juges doivent donc appliquer la loi de 1906 et à la convention de l'OIT.
L'employeur et sa famille ont le droit d'ouvrir un commerce le dimanche, mais n'ont pas le droit d'y faire travailler d'autres personnes.
En 2007, des exceptions existent, notamment les dérogations dites de plein droit. Les dérogations de plein droit concernent notamment les hôpitaux, les hôtels et les musées. D'autres dérogations concernent les zones touristiques et d'animation culturelle. Par ailleurs, le préfet peut, dans certains cas, autoriser l'ouverture de magasins le dimanche ; le maire et l'inspection du travail peuvent également accorder des autorisations exceptionnelles. Pour l'UMP, ces justifications sont aléatoires : telle enseigne sera autorisée à ouvrir, telle autre non.
Jusqu'en 2007, en France, le travail le dimanche est compensé par un jour de repos hebdomadaire, mais peut ne pas être payé plus qu'un autre jour.
Le 18 mai 2009 Richard Mallié dépose une proposition de loi visant à rénover les dérogations au repos dominical. Dans son intitulé, la proposition de loi « réaffirme le principe du repos dominical » et dispose que « dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche ».
Le dispositif de dérogations se limite à trois cas précis :
pour les commerces de détail dans les communes touristiques et les zones touristiques d’affluences exceptionnelles ;
au sein de « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), où il existe déjà de véritables habitudes, anciennes, de consommation dominicale ;
conformément aux recommandations du Conseil Economique et Social, les commerces de détail alimentaire pourront rester ouverts le dimanche jusqu’à 13 heures, au lieu de 12 heures aujourd’hui.
Zone touristique internationale
L'article 342 de la loi no 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, codifié dans le code du travail sous l'article L 3132-24. a créé les zones touristiques internationales (ZTI).
Cet article précise que « les établissements de vente au détail qui mettent à disposition des biens et des services et qui sont situés dans les ZTI peuvent donner le repos hebdomadaire par roulement pour tout ou partie du personnel ».
Rétablissement du travail dominical
Conflits médiatisés
Affichette de la CFTC dans une rue de Paris en 2010. De nombreux conflits entre employeurs, État et salariés ont été médiatisés, notamment dans les années 2007-2008, afin de pouvoir justifier la modification de la législation sur le travail le dimanche.
Le « préjudice au public » se manifeste le dimanche. Le type de commerce est un critère, mais bricolage, moquettes, habillement et électroménager n'ont pas été considérés comme motifs suffisant par la jurisprudence, dans la mesure où ces produits peuvent être achetés un autre jour. Pour ces commerçants, l'ouverture le dimanche est un enjeu important, dans la mesure où ils réalisent 30 à 35 % de leur chiffre d'affaires ce jour de repos. Toutefois, les syndicats représentants les salariés sont opposés à l'ouverture le dimanche.
En 2008, à Thiais, en Val-de-Marne, certains magasins de Thiais-Village peuvent ouvrir le dimanche, alors que d'autres non. Pour 21 commerçants, un juge des référés de Créteil a interdit l'emploi de salariés le dimanche, mais 12 d'entre eux ont obtenu du préfet une dérogation. Toutefois, des dérogations préfectorales sur l'ouverture le dimanche ont déjà été jugées illégales et donc annulées, notamment par le tribunal administratif de Cergy dans le Val-d'Oise en 2007.
Certains consommateurs estiment au contraire qu'il ne faut pas respecter la loi : « Tant que le salarié n'est pas forcé, les syndicats (de salariés) n'ont pas à se mêler de ça. » Certaines salariées veulent travailler le dimanche, lorsque le salaire est doublé ce jour-là.
L'ouverture le dimanche se fait parfois sans l'autorisation requise par la loi, mais certains magasins n'ouvrent pas ce jour, pour ne pas avoir à payer une amende de 1 000 euros par employé.
Le Conseil économique et social, après avoir été saisi par le premier ministre en octobre 2006 sur la question du travail le dimanche, recommande, dans un avis rendu public le 2 mars 2007, de « ne pas banaliser cette journée en généralisant l’ouverture des commerces et de maintenir le principe du repos dominical ». Le CES propose de modifier la législation, notamment pour les commerces alimentaires qui pourraient ouvrir jusqu’à 13 heures le dimanche. Le CES recommande d'actualiser la délimitation des zones et des périodes touristiques. Le CES propose également pour tous les commerces, une « dérogation exceptionnelle de cinq dimanches de plein droit ».
Septembre 2011, six caissières d’un supermarché ED-Dia à Albertville sont en grève (le dimanche) depuis 2 ans
Affrontement idéologique
Politiquement, l'ouverture des grands magasins le dimanche a été promue par le président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy, qui a notamment donné, par trois fois, ses arguments télévisés par lesquels il dénonce l'ouverture des magasins d'un côté de la rue de l'Élysée, alors qu'ils sont fermés de l'autre. Dans cette intervention, le chef de l'État dit constater que certains salariés sont contents de travailler le dimanche. Pour lui, l'administration est responsable de cette situation. Ce discours pourrait signifier le soutien au CES sur l'actualisation de la délimitation des zones et des périodes touristiques
En 2006, le député Pierre Lellouche a présenté à l'assemblée nationale la proposition de loi no 3262 « visant à modifier l'article L. 221-5 du code du travail afin de permettre l'ouverture des commerces le dimanche ».
En 2015, lors de la discussion du projet de loi Macron, une enquête BVA de décembre 2014 avait estimé que 62 % des français étaient favorables à l'élargissement du travail dominical
Impact économique
Les deux principales raisons invoquées pour justifier le travail le dimanche sont d'une part une augmentation supposée du PIB ou de la croissance du PIB, et d'autre part, la possibilité envisagée pour les salariés travaillant le dimanche de bénéficier d'un salaire horaire supérieur à celui des salariés ne travaillant pas le dimanche. Pour Richard Mallié, député UMP, président du groupe de travail parlementaire, « dans certaines zones de chalandise engorgées, l’ouverture le dimanche permettrait d’améliorer la fluidité et donc de générer de la consommation. Elle créerait aussi du pouvoir d’achat pour les salariés majorés ce jour-là. »
Pour les opposants à l’ouverture des magasins le dimanche, la consommation des jours de semaine serait simplement reportée vers la journée du dimanche, et favoriserait la grande distribution, sans augmenter le PIB. De plus, les majorations salariales s’appliquant uniquement pour les établissements comportant plus de onze salariés, peu de commerces seront concernés, sans compter les grandes enseignes qui créent des entités juridiques afin de contourner ce seuil
Exemple des crèches
En avril 2008, l’inspection du travail avait estimé que l'emploi de salariés le dimanche par une crèche serait illégal.
Le 25 juillet 2008, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille intervient donc auprès de la préfecture des Yvelines pour autoriser la crèche « Baby-Loup » à ouvrir le dimanche : « c’est une question de pragmatisme et de bon sens car cette crèche permet aux parents de travailler et crée des emplois. Ce qui a été fait ici mérite d’être développé au plan national »
Delage est une marque automobile française, fondée en 1905 par Louis Delâge à Levallois-Perret, rachetée par Delahaye en 1935 et disparue en 1953.
En novembre 2019, l'association « Les Amis de Delage », créée en 1956 et propriétaire de la marque Delage, annonce la refondation de la société Delage Automobiles
Historique
Delage était réputée pour le raffinement technique de ses voitures de luxe, et pour ses résultats en compétition, entre 1906 et 1953, soit plus de quarante-cinq années.
Fondation
Publicité Delage pour l'année 1925.
Robert Benoist et Delage, en 1927. D'abord située rue Cormeilles à Levallois-Perret, l'entreprise fut d'abord juste une usine d'assemblage, achetant des moteurs et des châssis à d'autres constructeurs pour les habiller avec des éléments de carrosserie. Le premier modèle est une voiturette type A de 1905 à moteur monocylindre De Dion-Bouton de 9 HP.
En 1907, le succès oblige l'usine à déménager dans la rue Baudin, toujours à Levallois-Perret pour s'agrandir (4 000 m2 d'atelier) et permet l'entrée en compétition dans la Coupe des Voiturettes de L'Auto.
En 1912, les usines déménagent à nouveau boulevard de Verdun à Courbevoie dans des locaux plus vastes. Le moteur monocylindre a disparu et le 6 cylindres « maison » apparaît grâce à François Repusseau.
L'année suivante, des grands modèles sont lancés. La marque commence alors à remporter des courses importantes jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.
En 1914, avec la guerre, la production des châssis avec moteurs pour voitures de tourisme est quasiment stoppée, à l’exception de quelques fabrications pour l’armée. La nouvelle usine de Courbevoie est transformée pour une utilisation militaire va soutenir l’effort de guerre en produisant des obus, des camionnettes et des camions.
La qualité des obus reste fort éloignée de celle appliquée à la production automobile, on verra beaucoup de ces obus éclater à la figure des artilleurs qui tentaient de les tirer sur l'ennemi. Après la guerre Louis se verra décerner la légion d'honneur, sans qu'il se soit réellement distingué tandis que l'ingénieur Gaultier, responsable de la production des obus défectueux, écopera de cinq années de prison
Des modèles prestigieux
Delage D8 S Pourtout 1933. Après la Première Guerre mondiale, la marque Delage prospère, produisant des véhicules de tourisme et de luxe de grande qualité.
En 1918, Delage commercialise la splendide CO étudiée pendant le conflit et fabriquée pour l’armée à partir de 1916 : c’est la première voiture de tourisme avec des freins avant. Grâce à ceux-ci et à son moteur 20 HP à 6 cylindres de 4 524 cm3, Louis Delâge fait Paris-Nice en 16 heures à 67 km/h de moyenne. Quatre autres raids suivront.
Les années 1920 sont véritablement le premier « Âge d’Or » de Delage.
Les Delage les plus abordables, sont la DE et la DI. Toutes deux sont des 11 CV équipées de moteur 4 cylindres d'environ 2 litres de cylindrée. La réputée DI apporte un moteur à cinq paliers avec une distribution à soupapes en tête.
Louis Delâge tente aussi de rivaliser avec les Farman 40 CV, Gnome et Rhône 40 CV, Hispano-Suiza H6 et Renault 40 CV en sortant la GL (Grand Luxe) de 30 CV avec une certaine réussite. Le moteur de 5 954 cm3 est équipé d'un arbre à cames en tête. Puis vient une nouvelle génération de moteur 6 cylindres sur la DM de 3 174 cm3 et la DR de 2 516 cm3. Ce châssis conçu par l’ingénieur Gautier, est le plus vendu de l’histoire de la marque. En 1923, Louis Delâge veut revenir à la compétition à son plus haut niveau et innove en construisant (ingénieur Charles Planchon) une fabuleuse 12 cylindres en V de 2 litres : la 2 LCV.
Après des débuts prometteurs, grace à l’évolution de cette voiture (ingénieur Albert Lory), la marque va se couvrir de gloire en 1924 (Grand Prix d’Europe à Lyon) et 1925 (Grand prix de l’ACF à Montlhéry).
Parallèlement, pour renforcer une stratégie de communication basée sur le principe « la course automobile améliorant la technique et la production industrielle », il fait étudier (ingénieurs Toutée et Planchon) trois voitures de courses de côte et de records à 6 cylindres et 12 cylindres.
L’une d’elles, la 12 cylindres en V DH de 10,5 litres va battre en 1924, le record du Monde de vitesse sur route et établit un nouveau record de vitesse terrestre à 230 km/h.
La production des véhicules de tourisme continue avec les versions S et SS de la DI. La DM s'adjoint la DM S et la DM L, toutes deux équipées du très beau 6 cylindres de 3 litres conçu par Maurice Gaultier.
Toujours passionné de compétition, Louis Delâge poursuit son programme et grâce au travail acharné de l’ingénieur Lory et aux moyens techniques colossaux engagés par l’usine pour concevoir une voiture de 8 cylindres avec un moteur en ligne de 1 500 cm3.
Cette 15.S.8 fiable et performante, menée par les Français Louis Wagner et Robert Sénéchal, remporte dès 1926 le premier Grand Prix de Grande-Bretagne. En 1927, la 15.S.8 pilotée par Robert Benoist va remporter les quatre Grands Prix européens de l’année, condition nécessaire pour que Delage devienne « Champion du Monde des Constructeurs ». De 1929 à 1932, John Cobb s'impose également près d'une dizaine de fois sur le circuit de Brooklands avec sa V12.
En 1930, Louis Delâge est toujours attiré par le luxe et la « belle voiture ». Maurice Gaultier conçoit une 8 cylindres en ligne de 4 061 cm3, la D8 qui évoluera en D8 S (Sport). C’est-elle qui restera dans l’esprit de beaucoup, comme LA Delage… Les plus belles carrosseries habilleront ce châssis et Delage remportera la première place dans la plupart des concours d’élégance.
À la suite du contrecoup de la crise économique de 1929, les difficultés dues aux mévente s’accumulent pour les fabricants de voitures de luxe. Louis Delâge entreprend néanmoins un vaste effort de renouveau technique, aidé par un groupe de concessionnaires et de banquiers. Rien n’y fait : la situation commerciale et financière de la firme est durement ébranlée.
Au Salon de l'auto 1932, arrive la D6-11, une 11 CV avec un petit 6 cylindres de 2 101 cm3, et un an plus tard, la nouvelle Delage huit cylindres : la D8-15 de 2 660 cm3.
Ces deux modèles, équipés de roues avant indépendantes et d’un moteur à la technique innovante ne suffiront pas à freiner la chute des ventes. Les derniers modèles qui voient le jour à Courbevoie sont les D6-65, D8-85 et D8-105, eux aussi techniquement très intéressants (freins hydrauliques), et conçus par le brillant ingénieur Michelat. Rien n’y fera et les appuis de Louis Delâge se dérobent un à un. La mise en liquidation volontaire de l’usine de Courbevoie est décidée le 20 avril 1935.
Renaissance
Delage D6-3 litres course 1946. En 1935, Louis Delâge ne voulant pas s’avouer vaincu, avait envisagé nombre de solutions pour sauver sa société, un nom qui s’était si brillamment illustré sur les circuits, et par la réputation de qualité de ses fabrications. Celles-ci vont reprendre grâce à l’homme d’affaires Walter Watney. Ainsi vont être créées par la « Société Nouvelle des Automobiles Delage » à partir de la production Delahaye, des automobiles parmi les plus réussies de la marque, une sorte de second « Âge d’or »…
Les Delage fabriquées chez Delahaye vont donner naissance au Salon 1935 à une gamme allant de la 4 cylindres DI-12 à la majestueuse D8-120 en passant par la 6 cylindres D6-70, voiture qui remportera un large succès.
Toutes ces voitures, comme leurs devancières, vont porter la « touche Delage » et celles qui seront habillées par les plus grands carrossiers glaneront toutes les premières places dans les concours d’élégance.
La D6-70 sera déclinée en version « course » et l’on verra à nouveau briller le nom de Delage sur les circuits avec un certain succès.
Après la Seconde Guerre mondiale, un modèle six cylindres 3 litres va être produit au sein du groupe Delage Delahaye, mais finalement le nom disparaît après le Salon 1953.
Disparition
Après la faillite de 1935, l'usine Delage de Courbevoie est fermée et son matériel vendu. Walter Watney, proche de Louis Delâge, créée la « Société Nouvelle des Automobiles Delage» ensuite appelée « Delage France », il négocie une licence pour la marque avec Delahaye qui produit les modèles Delage jusqu'à leur disparition fin 1953.
Walter Watney garde les droits sur la marque Delage jusqu’à sa mort en 1970. En 1995, sa petite fille Christina-May Botteril, étend son enregistrement dans les classes des produits de luxe, en particulier la maroquinerie et les accessoires. La Société Denty a racheté ces droits en 2011.
En 1956, un club est créé pour perpétuer le souvenir de Louis Delâge, l'image de la marque et fournir aux propriétaires de Delage un soutien logistique. En 1985 l'association « Les Amis de Delage » enregistre la marque dans la classe des automobiles en France.
Refondation
Le 7 novembre 2019, au salon Époqu'auto de Lyon, Les Amis de Delage et l'entrepreneur Laurent Tapie, fils de Bernard Tapie, annoncent avoir signer un accord pour relancer la marque Delage Automobiles. Laurent Tapie devient le président de Delage Automobiles.
La nouvelle Delage prévue dans ce projet se nomme Delage D12. Il s'agit d'une supercar hybride motorisée par un V12 atmosphérique de 900 ch, couplé à un électromoteur de 330 ch, pour une puissance cumulée de 1 230 ch. Elle sera produite en France comme toutes les Delage. Delage Automobiles s'est associé au pilote automobile Jacques Villeneuve comme pilote de développement du futur modèle de série.
La voiture est présentée lors d'événements privés à Los Angeles et Orange County en Californie en décembre 2019.
Femina est un magazine français créé le 1er février 1901 par Pierre Lafitte et disparu en 1954.
Le titre a donné son nom au prix Femina mais seulement à partir de 1922
Histoire
Sous-titré « La revue idéale de la femme et de la jeune fille », le nom de ce périodique illustré est tiré du mot latin femina pour « femme ». Il s'agit du premier format-magazine français ciblant un lectorat féminin, composé essentiellement de lectrices appartenant à la bourgeoisie, avec une grande place faite aux loisirs, en particulier aux sports. Ainsi, la couverture du 1er avril 1902 montre la photographie de deux femmes jouant au ping-pong. L'autre magazine des éditions Lafitte, La Vie au grand air avait déjà précédemment mis en couverture des femmes adeptes de sports.
Le 15 octobre 1902, Hachette lance un mensuel plus ou moins concurrent intitulé La Vie heureuse, sous-titré « revue féminine universelle illustrée », qui donnera son nom à un prix littéraire en novembre 1904 dénommé « prix La Vie heureuse », décerné par un jury de femmes de lettres.
Le 1er mai 1903, Femina titre sur « Les Artistes femmes au Salon de 1903 », consacrant trois pages illustrées à Louise Abbéma, Louise Catherine Breslau, Camille Claudel, Maximilienne Guyon, Louise Clément-Carpeaux (en couverture), Laure Coutan-Montorgueil, Juana Romani.
Au bout de quelques années, la couverture du magazine, qui était la plupart du temps la reproduction d'une photographie, est accompagnée d'une illustration dessinée rendue en bi-chromie. En 1906, le numéro du 1er novembre montre en couverture le dessin d'une femme allaitant son enfant signé Paul César Helleu.
En 1909, l’Académie française évoque la question de l’élection de membres féminins : aussitôt, Femina demande à ses lectrices d’élire 40 écrivaines, contemporaines ou d’autrefois, pour remplir une académie féminine imaginaire et publie sur une double-page une illustration représentant les 40 élues assises sous la coupole de l'institution.
Après l'avoir suspendu en 1917, Pierre Lafitte revend son titre à Hachette, qui le fusionne avec La Vie heureuse, mais ne garde que le nom Femina en lançant une nouvelle formule mensuelle en janvier 1922. Le « prix Femina-La Vie Heureuse » est alors renommé prix Femina.
Le magazine paraît ensuite régulièrement jusqu'en 1939 avec Lafitte et Robert Ochs en co-directeurs (Ochs passe directeur en 1935) et Martine Rénier en rédactrice en chef mode.
Il reparaît en une version luxueuse trimestrielle et hors-série en couleurs dès 1945, illustré parfois par de grands artistes, avant de disparaître après un numéro daté décembre 1953-janvier 1954.
Orientation éditoriale
Couverture du 15 décembre 1912 avec Jeanne Marnac (dessin de Manuel Orazi). Anne R. Epstein, dans sa critique du livre de Colette Cosnier, Les Dames de Femina. Un féminisme mystifié, pose la question de l'orientation éditoriale du magazine en rappelant que le public était composé essentiellement de femmes bourgeoises à tendances conservatrices. En effet, Pierre Lafitte n'avait pas l'objectif, à l'origine, de publier un magazine féministe, mais plutôt un magazine féminin :
- « Le projet et la stratégie éditoriale de Pierre Lafitte, directeur de la publication, s’inspire du « Ladies Magazine » à succès anglais. Il envisage une revue de luxe, « tendance », mondaine et familiale : à la fois l’ancêtre des magazines « people » et guide de vie et de mode de la femme aisée. »
Cependant, les avancées féministes de cette époque, notamment les revendications des suffragettes en Angleterre, et l'acquisition du droit de vote par les danoises, sont traitées et discutées dans la revue.
Par ailleurs, Lafitte met en valeur les capacités sportives des femmes, lançant plusieurs prix dans le cadre de compétitions (liée au golf, notamment), dont la coupe Femina dès 1906.
Autres titres
De nos jours, Version Femina (groupe Lagardère) est le titre d'une publication destinée aux femmes et Femina est le nom d'un magazine suisse.
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Liens externes | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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DESSIN (S) | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X |
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ADRESSE(S)EXTERNE(S) | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X | X |
DATE | |
NAISSANCE | |
DECES | |
MISE A JOUR : | 2024 |
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