Date de création : 09.04.2012
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07.11.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
jeu le trouve très joli
Par Anonyme, le 23.09.2024
coucou.il pleut encore et encore.l automne arrive a grand pas .passe une douce soirée.musiqu e à retrouver che
Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par han.t, le 03.09.2024
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Par Anonyme, le 26.06.2024
Une machine à coudre est une machine, d'usage domestique ou industrielle, qui exécute mécaniquement les points de couture, généralement en utilisant deux fils, le fil supérieur enfilé dans l'aiguille, et le fil inférieur venant de la canette.
Les premières machines à coudre, apparues au XIXe siècle, étaient mécaniques et mues manuellement ; de nos jours elles sont généralement électriques et font de plus en plus appel à l'électronique, et par exemple à des mémoires permettant de piloter des motifs complexes ou même de broder des suites de lettres.
Les premiers inventeurs d'une « machine à coudre », l'Américain Elias Howe, l'Allemand Balthasar Krems, l'Anglais Thomas Saint et l'Autrichien Joseph Maderspeger sont, aujourd'hui, pratiquement oubliés.
Machine à coudre des années 1930
En 1830 première machine à coudre véritablement pratique attribuée à un tailleur français originaire de la région lyonnaise, Barthélemy Thimonnier. Il dépose le premier brevet d'une machine à coudre à 1 fil continu. Beaucoup d'inventeurs de cette époque misaient sur la reproduction du mouvement de la main, ce qui limitait la couture à une simple aiguille (Madesperger notamment dont la machine s'appelait « La main qui coud »).
En 1834 l'américain Walter Hunt est le premier à utiliser une navette, et donc utilise deux fils. Cette idée sera reprise et améliorée par Elias HOWE en 1846.
La fabrication des machines françaises allait être brillante sous le second empire: Peugeot, Hurtu, Journaux Leblond, Brion, Reimann. La machine à coudre à navette, fonctionnant au pied avec une pédale, fut brevetée le 12 mai 1868 par Pierre Cobet. Brevet et nom furent vendus à la famille Peugeot qui la fabriqua à Audincourt. À l'Exposition universelle de Paris de 1878, la Légion d'honneur fut décernée à Benjamin Peugeot, constructeur de la machine à coudre.
En 1871 l'allemand Kayser imagine un dispositif qui permet de déplacer l'aiguille transversalement afin d'obtenir une couture en zig-zag. En Alsace Caroline Garcin, imagine un moteur à ressort, car, à cette époque, l'électricité ne pouvait encore être produite que par des piles encombrantes et onéreuses.
En 1873, Ward invente l'ancêtre de la machine à bras libre.
En 1937, Pfad ajoute à cette machine un moteur.
La machine à coudre a révolutionné la couture en la rendant plus rapide et moins chère.
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Institué en France en 1975 suite au choc pétrolier de 1973-74, le changement d'heure a pour objectif d'effectuer des économies d'énergie en réduisant les besoins d'éclairage. Il s'agit principalement de faire correspondre au mieux les heures d'activités avec les heures d'ensoleillement pour limiter l'utilisation de l'éclairage artificiel.
Appliqué au Royaume-Uni et en Irlande depuis la première guerre mondiale et en Italie depuis 1966, le régime de l'heure d'été a été introduit dans l'ensemble des pays de l'Union européenne au début des années 1980. Pour faciliter les transports, les communications et les échanges au sein de l'Union européenne, il a été décidé d'harmoniser par directive du Parlement européen et du Conseil, les dates de changement d'heure. Ainsi, depuis 1998, pour l'ensemble des pays de l'Union européenne, le passage à l'heure d'été intervient le dernier dimanche de mars à 2 heures du matin et le passage à l'heure d'hiver intervient le dernier dimanche d'octobre à 3 heures du matin.
En chiffres
Le changement d'heure a permis d'économiser en 440 GWh en éclairage en 2009, soit la consommation d'environ 800.000 ménages. Grâce à ces économies, la France a ainsi évité l'émission de 44.000 tonnes de CO2. En 2030 la réduction globale des émissions due au changement d'heure pourrait être de 70 000 à 100 000 tonnes de CO2.
La directive 2000/84/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 janvier 2001, publiée au Journal officiel des communautés européennes n° L31 du 2 février 2001 précise le régime de l'heure d'été applicable à compter de l'année 2002 dans l'Union européenne. Les dispositions de cette directive ont été transposées en droit français par arrêté du 3 avril 2001, publié au Journal officiel de la République française du 6 avril 2001.
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Les Restaurants du cœur – Les Relais du cœur, connus sous le nom de Les Restos du cœur, sont une association loi de 1901 à but non lucratif et reconnue d'utilité publique, créée en France par Coluche en 1985.
Cette association a pour particularité d'avoir bénéficié du soutien de plusieurs personnalités françaises, dès ses débuts, et d'une vaste médiatisation, ce qui retient l'attention de la classe politique, permet d'établir de nouvelles lois, et attire la participation de nombreux bénévoles.
Les Restos du cœur se composent de 11 antennes nationales, de 117 associations départementales et de 2 013 centres.
L'aide alimentaire permet une aide d'urgence mais représente surtout le point de contact privilégié pour permettre un accompagnement vers l'autonomie.
Fondés par Coluche en 1985, Les Restos du cœur, association reconnue d'utilité publique, « ont pour but d'aider et d'apporter une assistance bénévole aux personnes démunies, notamment dans le domaine alimentaire par l'accès à des repas gratuits, et par la participation à leur insertion sociale et économique, ainsi qu'à toute l'action contre la pauvreté sous toutes ses formes. »
Actuellement, les Restos du Cœur continuent à aider les personnes en difficulté.
La création des Restos du cœur intervient dans le contexte de la fin de l'« utopie de gauche » marquée par le « tournant de la rigueur » pris par le gouvernement Pierre Mauroy tant au niveau économique qu'au niveau sociétal. L'origine des Restos revient à Daniel Balavoine : en octobre 1983 dans des chroniques sur la radio parisienne Ici et Maintenant !, il commence par un billet d'humeur en interpelant le gouvernement et les patrons de la grande distribution pour qu'ils puissent se réunir et qu'ils créent une banque alimentaire. Mais la radio a une faible diffusion et son idée n'est pas suivie. Ce projet est repris deux ans plus tard par Coluche qui crée les Restos du cœur dont le premier parrain est Balavoine.
Le secrétaire et factotum de Coluche, Jean-Michel Vaguelsy, raconte comment l'idée a germé un jour de février 1985. Alors que Coluche vient de signer au fisc un chèque de 3 millions de francs aux impôts, il s'exclame : « Tu te rends compte, avec tout le pognon que je donne, si tous les mecs qu'ont du blé comme moi s'y mettaient, on pourrait régler le problème ». Quand sa cuisinière Anita lui apprend qu'un repas revient à quinze francs, l'humoriste calcule qu'avec l'argent de ses impôts, il peut offrir 200 000 repas
S'étant engagé contre la famine en Éthiopie en interprétant avec d'autres artistes, la chanson SOS Éthiopie, l'humoriste est interpellé par des lettres et un auditeur d'Europe 1 sur la nouvelle pauvreté en France. Le 26 septembre 1985, Coluche, en direct sur Europe 1, se révolte contre les gaspillages alimentaires d’une société de consommation et dénonce la destruction des surplus agricoles en France et en Europe :
« Quand il y a des excédents de nourriture et qu’on les détruit pour maintenir les prix sur le marché, on pourrait les récupérer et on essaiera de faire une grande cantine pour donner à manger à tous ceux qui ont faim (…) J’ai une petite idée comme ça (…) si des fois il y a des marques qui m'entendent, s'il y a des gens qui sont intéressés pour sponsoriser une cantine gratuite qu'on pourrait commencer à faire à Paris et puis qu'on étalerait dans les grandes villes de France, nous on est prêts à aider une entreprise comme ça, qui ferait un resto qui aurait comme ambition au départ de servir 2 000 à 3 000 repas par jour gratuitement. »
L’idée est lancée. L'ami de Coluche, Aldo Martinez, propose pour générique de l'aventure « Les cantines du cœur » mais son imprésario Paul Lederman le trouve trop misérabiliste et choisit « Les restos du cœur ». Dès le 14 octobre, les statuts de l'association sont déposés. La médiatisation et l'organisation des premiers centres régionaux de distribution ainsi que leur approvisionnement sont assurées par des étudiants des écoles de commerce, fédérés par l'un de leurs camarades étudiant à Sup de Co, Alexandre Lederman, fils de l'imprésario de Coluche. Le premier restaurant du cœur ouvre ses portes en France le 21 décembre1985 sous une tente dans un terrain vague du 19e arrondissement de Paris. Quinze jours plus tard, sont mises en place une vingtaine d'antennes régionales qui distribuent 60 000 paniers-repas jusqu'au 21 mars.
La même année, au Parlement européen, le député belge José Happart a pris la parole et dénoncé une situation économique dont sont victimes des millions de personnes :
« N’est-il pas inadmissible que le coût des soins de santé et des charges dues à la pauvreté sera plus important que celui d’une aide alimentaire fournie à la société concernée ? »
Il demande donc que ces surplus chèrement stockés et détruits soient mis à la disposition de ceux qui en ont besoin, invitant Coluche à Strasbourg pour montrer son initiative. Le Programme Européen d’Aide aux plus Démunis (PEAD) sera institué en 1987
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Le Renault GBC 180 est un véhicule cargo tout-terrain militaire français à trois essieux moteurs (6×6) en tout-terrain et pouvant transporter 4 tonnes de charge utile, notamment des abris en dur sur plateau (shelters en anglais) de 15 pieds.
Il résulte d'une modernisation annoncée en 1997 du Berliet GBC 8KT entré en service dans les années 1960 dont un total de 17 000 exemplaires a été mis en service dans l'armée française et dont on a gardé le châssis et les organes de roulement.
En 2009, 8 300 GBC 180 sont en service. 5 386 exemplaires le sont au 31 décembre 2013, contre 5 410 au 31 décembre 2012. Le 31 décembre 2019, il y a 5 077 véhicules en service ayant 68 % de disponibilité, le second plus élevés des engins de l'armée de terre
Le moteur et la cabine ont été changés afin d'offrir de meilleures performances, un confort accru et une réduction des coûts d'entretien. Ce type de rénovation est de 30 % moins onéreux que la création d'un matériel entièrement nouveau.
Sa rampe limite en charge est 50 % et son dévers de 30 %. Le GBC 180 peut franchir un gué de 1,2 mètre de profondeur.
Le moteur type MIDR 602.26 a la particularité d'être polycarburant, fonctionnant aussi bien au gazole qu'au kérosène par exemple
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Le Minitel est un terminal destiné à la connexion au service français de Vidéotex (service baptisé Télétel). Il a été développé par le Ministère des Postes et Télécommunications et utilisé en France, essentiellement dans les années 1980 et 1990, avant d'être supplanté par l'accès à Internet. Par métonymie, le mot Minitel a fini par désigner l'ensemble du service Vidéotex en France ainsi que les éléments de réseau (concentrateurs, points d'accès) destinés à rendre ce service.
Le Minitel 1, sorti en 1982
En février 2009, selon le Groupe France Télécom, le réseau de Minitel enregistre encore 10 millions de connexions mensuelles sur 4 000 codes de services Vidéotex, dont 1 million sur le 3611 (annuaire électronique). France Télécom fermera le service le 30 juin 2012, bien que 2 millions de personnes l'utilisent encore en 2010, pour 200000 euros de chiffre d'affaires.
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Dictionnaire des girouettes-1815
ou Nos contemporains peints d'après eux-mêmes ; ouvrage dans lequel sont rapportés les discours, proclamations, chansons, extraits d'ouvrages écrits sous les gouvernemens qui ont eu lieu en France depuis vingt-cinq ans; et les places, faveurs et titres qu'ont obtenus dans les différentes circonstances les hommes d'Etat, gens de lettres, généraux, artistes, sénateurs, chansonniers, évêques, préfets, journalistes, ministres, etc. etc. etc. ; par une Société de girouettes. Seconde édition, revue, corrigée, et considérablement augmentée ; ornée d'une gravure allégorique
En juillet 1815, avec le retour de LOUIS XVIII et le départ en exil de NAPOLÉON Ier, la France met un terme à l’une des périodes les plus mouvementées de son histoire. En un quart de siècle, de la Révolution à la chute définitive de l’Empire, le pays a changé plusieurs fois de régime, subi la guerre civile, l’invasion étrangère et les guerres de conquête. Elle aura connu une vie politique, sociale et religieuse constamment agitée.
Dans ce contexte de bouleversement permanent, la constance d’opinion et la fidélité des responsables politiques, des fonctionnaires, des militaires, des artistes, des journalistes et des intellectuels auront été mises à rude épreuve. Les retournements, les reniements et les trahisons se sont multipliés au cours de la période. Si beaucoup y ont laissé leur vie, nombre de personnalités publiques ont réussi à traverser les épreuves, à continuer à occuper des hauts postes tout en bénéficiant des faveurs du nouveau pouvoir.
L’épisode des Cent-Jours a été particulièrement marquant par la rapidité de changements de camp, souvent spectaculaires et inattendus dans une période aussi courte. C’est d’ailleurs au cours de cette période que le journal satyrique le Nain jaune inventera le terme de girouette. Dans ses mémoires, CHATEAUBRIAND témoigne de la lassitude et de la méfiance, sinon du dégoût, d’une partie de l’opinion publique vis-à-vis de ses élites : « Cette époque, où la franchise manque à tous, serre le cœur. Chacun jetait en avant une profession de foi, comme une passerelle pour traverser la difficulté du jour ; quitte à changer de direction la difficulté franchie… À cette impossibilité de vérité dans les sentiments, à ce désaccord entre les paroles et les actions, on se sent saisi de dégoût pour l’espèce humaine. »
Alors que, face à la résignation et à l’attentisme d’une majorité de la population, une nouvelle restauration monarchique se met en place, un petit livre vient jeter un pavé dans la mare et remuer un passé dont beaucoup de personnages revenus sur le devant de la scène souhaiteraient faire abstraction et même voir sombrer dans l’oubli. C’est le Dictionnaire des girouettes sorti le 24 juillet 1815, soit le jour même où LOUIS XVIII promulgue une ordonnance rédigée par Joseph FOUCHÉ, un archétype de girouette, stigmatisant 57 personnalités qui ont rallié NAPOLÉON pendant les Cent-Jours et qui sont placés sous le coup d’un mandat d’arrêt.
Publié par le libraire parisien Alexis EYMERY, ce livre est une œuvre collective dont les auteurs prennent soin de se cacher prudemment sous l’appellation anonyme d’“Une société de girouettes”. Pour rédiger ce livre, EYMERY a bénéficié des notes de plusieurs contributeurs : le chansonnier et poète Pierre-Joseph CHARRIN, l’imprimeur Joseph TASTU, l’écrivain René PERIN, qui niera par la suite avoir participé à l’entreprise, et surtout le comte César PROISY d’EPPE à qui a été attribuée un temps la paternité de l’ouvrage. La première édition est un immense succès qui appellera une seconde édition. Celle-ci sort peu de temps après, enrichie d’augmentations et de nouvelles entrées, dont celle du terrible FOUCHÉ entre-temps tombé en disgrâce et écarté du pouvoir.
Dès l’introduction le ton est donné, ironique et impitoyable : « Le point d’où sont partis tant d’hommes-girouettes, les avantages incontestables que leur système de conduite leur a procurés, ne sont-ils pas, pour la génération naissante, les girouettes en espérances, un encouragement et un gage de prospérité ? » Dans ce que Pierre SERNA appelle le « Who’s Who de la médiocrité civique », ce ne sont pas moins de 777 personnages qui ont droit à l’analyse grinçante de leur fidélité “élastique” et de leurs convictions fluctuantes. Portons quand même au crédit des auteurs qu’ils tentent de faire un tri entre les girouettes occasionnelles, parfois contraintes, et les vraies girouettes professionnelles.
La seconde édition, celle ici présentée, est marquée par une petite innovation. À côté du nom de chaque personne figure une série, plus ou moins étoffée, de petits fanions témoins de leurs revirements successifs. Personnalités de premier plan ou “seconds couteaux”, certains brillent par le nombre d’oriflammes qui leur sont attribués. Ainsi Louis de FONTANES, Laurent TRUGUET, Laurent-Étienne TESTU et le chevalier de PIIS, aujourd’hui bien oubliés, sanctionnés de 12 fanions, se retrouvent à égalité avec FOUCHÉ, l’inévitable TALLEYRAND-PÉRIGORD et même Napoléon BONAPARTE. D’autres girouettes notoires manquent à l’appel, telles Jean-Lambert TALLIEN, Jean-Jacques Régis de CAMBACÉRÈS ou Paul BARRAS.
À noter qu’à côté de ces attaques ad hominem une quinzaine d’institutions et de corps sont également visés, comme l’Académie des jeux floraux, les bureaux de l’Université, l’École de médecine de Paris ou le ministère des finances. Le Sénat fait l’objet d’un article particulièrement fielleux : « Fut-il jamais un corps plus adulateur, plus vil, plus rampant, et plus ingrat ? Institué pour balancer le pouvoir souverain, il devint l’esclave du monarque. » SERNA a pu établir quelques statistiques éloquentes tirées du livre. Celui-ci inclut 348 titulaires de la Légion d’honneur, dont beaucoup seront confirmés par le roi, 121 membres de l’ordre de Saint-Louis et 112 personnalités cumulant les deux distinctions. On y recense 28 % d’élus, 18 % de militaires, 8,5 % de savants et d’universitaires et enfin 8 % de fonctionnaires du ministère de l’intérieur et du corps préfectoral.
Paradoxalement, la longueur et le détail des articles ne sont pas toujours proportionnels au nombre de “girouettes” ni même à la “gravité” des trahisons et des revirements. Si le général AUGEREAU (8 fanions) et le maréchal NEY (4 fanions) sont longuement épinglés pour leurs changements de camp à répétition en 1814 et en 1815, le général MASSÉNA(6 fanions) ne mérite qu’une vingtaine de lignes, le maréchal MARMONT (4 fanions) 9 lignes et l’abbé SIÉYÈS (4 fanions) 12 lignes, alors que les turpitudes du peintre Louis DAVID (2 fanions) sont détaillées sur une cinquantaine de lignes. Benjamin CONSTANT, dont on peut dire qu’il n’a pas mérité son patronyme entre 1814 et 1815, est gratifié de 2 pages et de 3 fanions. L’abbé Jean-Sifrein MAURY, quant à lui, hérite de 11 pages et de 6 fanions, bien qu’il n’ait occupé aucune fonction politique importante, contrairement aux deux précédents. À la lecture de ce dictionnaire, il apparaît que les auteurs se sont particulièrement acharnés sur les polémistes, écrivains et journalistes dont les écrits sont utilisés comme autant de preuves à charge. Ainsi toute une cohorte de littérateurs a-t-elle droit à de longues citations et à des articles plus développés que ceux réservés à des militaires ou à des fonctionnaires plus illustres mais surtout dont les responsabilités étaient autrement plus grandes. Citons pour exemple Pierre-Ange VIEILLARD (6 fanions), Étienne VIGÉE(6 fanions), ou Joseph TRENEUIL (3 fanions).
Quelques semaines seulement après la parution du dictionnaire, un essai est publié sous le titre de Censeur des girouettes, ou les honnêtes gens vengés. L’auteur, un certain DORIS de BOURGE, tente de justifier l’opportunisme de cette période par l’intérêt supérieur de la patrie et pense voir dans le dictionnaire des girouettes une menace contre la paix civile et la réconciliation nécessaire entre tous les Français : « Si ces auteurs, étrangers au bonheur de leur patrie, n’ont pas réfléchi aux dangers de leur compilation dans un moment de tout ce qui existe en France a besoin de tout oublier ; s’ils n’ont point calculé que la haine de tel individu n’attend souvent qu’un léger signal pour se venger d’une injure personnelle ; ces auteurs dis-je d’imprudens Français que seule l’ineptie de leur ouvrage peut seule excuser. » Cette contre-attaque se révèle totalement inefficace ; au contraire, des livres inspirés du dictionnaire des girouettes sont édités, tel le Dictionnaire des immobiles, par un homme qui jusqu’à présent n’a rien juré et n’ose jurer de rien, par Adrien BEUCHOT.
Quoi qu’il en soit, ce dictionnaire de la versatilité politique inaugure un genre promis à un bel avenir. Publié la même année, un Almanach des girouettes proclame en introduction : « Si l’on faisait une liste nominative des personnes qui ont changé d’opinion depuis vingt-cinq ans, il faudrait citer les trois-quarts et demi de la France. » En 1831, un auteur qui se qualifie lui-même de “girouette inamovible”, sans doute de nouveau EYMERY, édite un Nouveau dictionnaire des girouettes, ou nos grands hommes peints par eux-mêmes. En 1842, Napoléon LANDAIS, républicain militant, publie à son tour le Petit dictionnaire de nos grandes girouettes.
Le concept de girouette s’est perpétué jusqu’au XXe siècle où, en 1948, Jean MAZÉ publie, sous le pseudonyme d’ORION, le Nouveau dictionnaire des girouettes, précédé de l’Oubli en politique ; et, plus près de nous, les journalistes Sophie COIGNARD et Michel RICHARD sont les auteurs en 1993 du Nouveau dictionnaire des girouettes, de la volte-face en politique considérée comme un des beaux-arts.
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Les Grosses Têtes est une émission humoristique et culturelle diffusée sur RTL, créée par Roger Krecher et Jean Farran, directeur des programmes de RTL en 1977.
L'émission est diffusée quotidiennement sur les stations de radio RTL et Bel RTL, et en reprise à la télévision sur Paris Première. Émission phare de la station RTL, elle a été animée pendant 37 ans par Philippe Bouvard (de 1977 à 2014), et par Christophe Dechavanne pendant quelques mois entre fin août et décembre 2000. L'émission est animée par Laurent Ruquier depuis la rentrée 2014.
L'émission Les Grosses Têtes provient d'une ancienne émission de radio d'avant et d'après-guerre appelée Les Incollables, animée par Robert Beauvais. Elle consiste à poser des questions de culture générale à un petit groupe d'invités, choisis pour leur humour et leur sens de la répartie. Les invités interrogent l'animateur pour s'orienter.
Le concept premier de l'émission contient des questions posées par les auditeurs, parmi lesquels plusieurs fidèles : Mme Laure Leprieur d'Agon-Coutainville, M. Willy Latré de Sart-lez-Spa1, l'abbé Pierlot de Méaulte, M. Mikolajek de Reims, M. Desfossés de Gagny, ainsi que M. Schraen de Dunkerque, qui envoient le plus de questions pouvant leur rapporter 300 € — d'abord 500 F puis 1 000 F pour finir par 2 000 F avant l'arrivée de l'euro — si la réponse n'est pas trouvée par les invités dans le temps imparti.
D'autres questions sont composées par des assistants de l'émission, et posées comme si elles provenaient d'auditeurs affublés de noms fantaisistes, tels que Mme Bellepaire de Loches, M. Sapan d'Houilles, M. Legrand d'Angers, M. Givet de Spa, Mme Boileau d'Évian, M. Epert du Mans, M. Jules d'Orange, Mme Pleine de Grasse, Mme Lafille de Garches, Mme Touffu de Lamotte, Mme Mauri de Sète, Mme Lenvie de Béziers (qui déménage à Gagny depuis avant de revenir à Béziers à la rentrée 2009).
L'émission est enregistrée le matin en semaine et traite assez souvent des questions d'actualité. Les émissions sont enregistrées deux par deux, les lundis, mardis et mercredis, ou les lundis et mercredis depuis 2006. Pendant quelques années, les Grosses Têtes quittent Paris pour des émissions en région. Les enregistrements ont lieu dans les studios de RTL — situés rue Bayard jusqu'en 2018 — puis en 1985 ils migrent dans le salon Vendôme de l'Hôtel George-V et au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Depuis avril 2018, l'émission est enregistrée dans les nouveaux locaux de RTL, à Neuilly-sur-Seine.
Jusqu'en 2006, l'émission est diffusée du lundi au vendredi de 16 h 30 à 18 h pour les émissions inédites et le week-end aux mêmes heures pour les best-of.
De septembre 2006 à décembre 2019, elle est diffusée les mêmes jours mais est allongée d'une demi-heure (16 h-18 h).
De 2008 à 2014, l'émission de la veille est rediffusée de 3 h à 4 h du matin et en bonus, RTL ajoute une demi-heure de Grosses Têtes « dans la nuit des temps » de 4 h à 4 h 30, rediffusions de la genèse de l'émission (depuis 1980).
À partir du 6 janvier 2020, l'émission est à nouveau allongée de 30 minutes pour commencer ainsi dès 15 h 30. Le but est de profiter des excellentes audiences de l'émission pour redynamiser l'audience globale de la station qui est en baisse
L'équipe est composée de quatre sociétaires, parfois cinq de 1977 à 2000. Lors du retour de Philippe Bouvard le 26 février 2001, l'émission innove en accueillant un invité d'honneur. Depuis 2014, les sociétaires sont au nombre de six à chaque émission.
Diffusée de 16 h à 18 h, l'émission est, entre juillet 2006 et 2014, divisée en un quart d'actualité chaude, un quart de questions culturelles ou assimilées (souvent difficiles), un quart d'éléments extérieurs avec des coups de téléphone et un quart d'invités d'honneur assaisonné de blagues grivoises.
L'émission commence et se termine par une citation dont il faut deviner l'auteur (souvent Alphonse Allais, Tristan Bernard, Sacha Guitry, Woody Allen, Pierre Desproges, Jean Yanne, Michel Audiard, Oscar Wilde, etc.).
Depuis la rentrée 2010, jusqu'en 2014, l'émission du mercredi Les Grosses têtes en folie, est une émission sans invité d'honneur au cours de laquelle les sociétaires discutent librement autour d'un sujet donné tout en répondant aux questions de culture générale.
Parmi les rubriques récurrentes, il y a jusqu'en 2010 l'auditeur du bout du monde où Philippe Bouvard donne la parole à un auditeur installé dans un pays étranger, la honte de l'invité d'honneur, le premier baiser ou encore la visite médicale (à la rentrée 2011). L'interview de l'invité d'honneur se déroule lors de la garde à ouïe (jusqu'en 2009), la visite chez le dentiste (2009-2010), la partie de tennis (2010-2012), la visite médicale (2011), et à la rentrée 2012, les questions sont tirées au sort par les sociétaires dans la baraque foraine. De novembre 2012 à 2014 ces formules sont soumises au choix de l'invité. Une autre rubrique importante est l'invité surprise au cours de laquelle intervient une personnalité par téléphone ou sur le plateau.
En 2012-2013, chaque émission accueille un « auditeur d'honneur » qui se voit remettre un diplôme du même nom. L'année suivante apparaît la Grosse Tête d'honneur, ancien sociétaire ou invité d'honneur revenant dans l'émission pour une pige.
Depuis 2014, plusieurs rubriques interviennent dans l'émission :
Les auditeurs face aux Grosses Têtes (16 h 20 et 17 h 20, de septembre 2014 à décembre 2019) : pour remporter un cadeau, un auditeur au téléphone doit répondre à une question d'actualité avant les Grosses Têtes. Il dispose d'une dizaine de secondes d'avance. À partir de septembre 2019, le jeu n'est plus joué qu'à 17 h 20 avant de disparaître à partir de janvier 2020.
La Valise RTL (16 h 50, depuis septembre 2014) : le jeu emblématique de la station revient, avec, cette fois-ci, en plus de la somme initiale aux alentours de 1 000 €, des cadeaux qui sont ajoutés jour après jour. Un auditeur inscrit et pioché au hasard est appelé au téléphone et doit pouvoir redonner l'intégralité du contenu pour tout remporter.
L'invité mystère (17 h 40, depuis septembre 2014) : une personnalité (chanteur, acteur, écrivain, etc.) est en coulisses avec la voix masquée. Les sociétaires doivent découvrir son identité grâce à des questions qu'ils peuvent lui poser et grâce à des indices sonores et musicaux.
Mais qu'est-ce que vous nous chantez là ? (16 h 20, depuis septembre 2019) : un auditeur au téléphone chante une chanson, peu connue, le plus souvent drôle ou avec un interprète inattendu, et dont les Grosses Têtes doivent retrouver l'interprète. Si les Grosses Têtes ne retrouvent pas l'interprète avant la fin de la chanson, l'auditeur gagne un cadeau.
Grosses Têtes, cinq fake news (15 h 50 et 17 h 20, depuis janvier 2020) : l'auditeur doit identifier laquelle des six informations, en principe grivoises ou inattendues, livrées par chacune des Grosses Têtes est vraie.
Qui est qui, qui fait quoi, c'est à vous de parier sur votre Grosse Tête (17 h 30, depuis mars 2020) : le présentateur demande aux sociétaires quelle est la profession d'une personne dont le nom fait l'actualité. Le jeu continue jusqu'à ce qu'il n'y ait qu'une personne n'ayant pas répondu de façon incorrecte. L'auditeur doit parier sur la victoire d'un sociétaire, il gagne un cadeau si celle-ci se réalise.
L'émission est en partenariat pendant quelques années avec le magazine Télé 7 jours, puis avec Télé Star (1993-1997).
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En 1971, EdF et Renault étudient une R5 à moteur électrique. La citadine électrique est capable de pointes à 80 km/h et ses batteries au plomb allégées permettent une autonomie allant jusqu'à 110 km.
Une nouvelle version électrique est annoncée pour 2024.
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Les Shadoks est une série télévisée d'animation française en 208 épisodes de deux à trois minutes, créée par Jacques Rouxel et un jeune dessinateur Jean-Paul Couturier, produite par la société aaa (animation art-graphique audiovisuel). La série a été diffusée sur la Première chaîne de l'ORTF entre le 29 avril 1968 et 1973 (trois premières saisons) et la quatrième saison, produite par aaa, à partir de janvier 2000 sur Canal+.
La série relate les différentes histoires et mésaventures des Shadoks, des êtres anthropomorphes à l'apparence d'oiseaux rondouillards (à ce jour, toujours non identifiés), possédant de longues pattes et de petites ailes ridicules.
Les Shadoks ont pour antagonistes les Gibis, personnages intellectuellement supérieurs qui, par pitié, aident les Shadoks qui ne représentent pour eux aucune menace réelle. Les Gibis sont coiffés d'un chapeau melon qui leur permet de réfléchir aux problèmes en horde, de communiquer et de se moquer des inventions des Shadoks.
Les Shadoks possèdent pour tout vocabulaire quatre mots monosyllabiques : « Ga, Bu, Zo, Meu ». Ces mots servent aussi de chiffres pour compter (base 4). Les Shadoks sont extrêmement méchants et idiots. Ils construisent des machines improbables qui ne fonctionnent pas, le plus souvent sous l'impulsion du Professeur Shadoko. La liste de ses inventions est longue. La plus emblématique d'entre elles reste la Cosmopompe destinée à pomper le cosmogol 999, allusion à la propulsion à propergol solide des Gibis (série BU), les Shadoks ayant pour but de construire une fusée (la série ayant été écrite pendant la conquête spatiale), projet auquel ils consacrent de nombreux essais marqués par autant d'échecs. D'autres machines suivront comme la machine à pilules, qui manquera de leur coûter la vie dans la série ZO.
Jacques Rouxel propose un premier film d'animation « Drôles d'oiseaux », dans lequel évoluent un inventeur et un oiseau. Le projet n'est pas retenu par les studios d'animation. En 1966, inspiré par les comic strips américains, Jacques Rouxel transforme son projet en spots d'interludes qu'il présente à l'ORTF, au service de la Recherche. Les Shadoks sont des oiseaux avec de longues pattes — du genre échassier — au graphisme simple, uniquement au trait, graphisme étonnement ressemblant avec les oiseaux représentés par le peintre Paul Klee dans sa toile La machine à gazouiller (1922).
Le projet est bien accueilli par André Voisin (directeur des programmes), Michel Treguer et Pierre Mandrin (directeur de production). Débute alors la production de quelques spots sur l'animographe — une machine expérimentale qui permet de faire du dessin animé — avec l'équipe composée de René Borg (chef animateur et réalisateur), Elisabeth Savel et Jean-Paul Couturier (dessinateur d’animation)8. Le format ne convenant pas André Voisin et Jacques Rouxel décident de faire du projet un feuilleton.
Jacques Rouxel, considérant que ces volatiles sont bêtes et méchants, leur donne un nom composé de consonnes dures, comme le D et le K. Il s'inspire également d'un groupe de rock très populaire à l'époque The Shadows. Les Gibis, eux, doivent leur nom à la prononciation anglaise des initiales de la Grande-Bretagne (G.B.). Cette allusion aux Britanniques est renforcée par le port du chapeau melon par ces personnages.
La série suscite l'une des premières grandes polémiques de la télévision française. On aurait compté parmi les téléspectateurs une moitié pour, et une moitié contre ; c'est cette proportion que l'on retrouve dans les courriers reçus. En revanche, les rapports d'audience des deux premières séries sont hostiles à l'émission à près de 80 %. La quantité phénoménale de courriers de téléspectateurs (1 525 courriers conservés, et peut-être 5 000 reçus) a fait l'objet d'une émission présentée par Jean Yanne (et de temps à autre Les Charlots et Daniel Prévost) dans laquelle celui-ci lit les lettres : « Les Français écrivent aux Shadoks »
Saisons
À l'origine, les trois premières saisons n'ont jamais eu de titre officiel et la quatrième série est nommée « Les Shadoks et le Big Blank ». Les titres des trois premières saisons sont apparus, dans l'édition en VHS.
D'après Thierry Dejean, ces titres rompent avec les mathématiques shadokiennes selon lesquelles les quatre saisons auraient dû être numérotées « GA », « BU », « ZO », « MEU » (ce qui est discutable puisque « GA » correspond à zéro, or on ne commence jamais par zéro quand il s'agit de numéroter des saisons) et le titre de la première série « La préhistoire » est inadapté puisque « c'est cette série qui a fait l'histoire des Shadoks »
La première saison (numérotée « BU » et nommée La préhistoire dans l'édition VHS) comprend cinquante-deux épisodes de deux minutes chacun, en 35 mm couleur. Réalisée en 1968, c'est la seule qui a utilisé l'animographe. Elle est diffusée à partir du 29 avril de la même année, mais est interrompue lors des événements de mai 68, puis reprend au mois de septembre.
C'est ici que l'on trouve une grande partie des bases de la logique Shadok, et que sont présentés les personnages principaux. Pendant toute la saison (ou presque), les Shadoks tenteront de se rendre sur la Terre, sans succès avant la toute fin, dans des tentatives relativement répétitives.
Production : service de la Recherche de l'ORTF
Réalisation : René Borg
Textes et storyboard: Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Philippe Beetz et Robert Cohen-Solal
Musique des génériques début et fin : Ted Scotto
La deuxième saison (numérotée « ZO » et nommée Le grand déménagement de la Terre dans l'édition VHS) comprend 52 épisodes réalisés en 1969.
Cette saison a été faite à la suite de nombreuses plaintes de téléspectateurs et est plus variée que la première du fait du passage de l'animographe aux dessins réalisés à la main sur un plus grand format.
Production : service de la Recherche de l'ORTF
Réalisation : Robert Richez
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
Musique génériques de début et de fin : Ted Scotto
La troisième saison (numérotée « MEU » et nommée Les Shadoks pompent toujours dans l'édition VHS) comprend 52 épisodes réalisés entre 1972 et 1973.
Du point de vue du scénario, l'histoire se situe dans la continuité de la deuxième saison. Par la suite, cette saison a une histoire qui lui est propre et qui s'éloigne de celle des précédentes saisons, avec nombre de nouveautés : les valises à ancêtres…
Production : ORTF
Réalisation : Jacques Rouxel assisté de Jean-Paul Couturier
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
La quatrième et ultime saison, nommée Les Shadoks et le big blank (numérotée « BU-GA » dans l'édition VHS), comprend 52 épisodes réalisés en 2000.
Elle reprend pour partie quelques thèmes des saisons précédentes. Le sujet principal en est la peur de la fin du monde puis de la « Bougrinette » (la mort ou la fin inéluctable incarnée), qui est la cause de la fin de l'univers où évoluent les Shadoks (et partant, de la série).
Les graphismes sont plus colorés et détaillés que dans les saisons précédentes
Production : aaa, Canal+ et INA
Réalisation : Jacques Rouxel et Laurent Bounoure
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
Univers
Le chef Shadok
Le Professeur Shadoko
Le Devin Plombier
Le Marin Shadok
L'irrécupérable ou Shadok Population
Une des caractéristiques du monde des Shadoks est sa représentation en deux dimensions. Si l'on introduit du relief, si l'on introduit une troisième dimension, ce n'est plus l'univers des Shadoks. « Je me souviens que quand on a fait des petites poupées Shadok, ça m'a fendu le cœur », a avoué Jacques Rouxel lors d'une émission télévisée. À la fin de la première série, le prototype de l'Animographe rend l'âme. Les Shadoks arboreront par la suite une autre forme de dessin mais qui reste toujours simple, avec les mêmes méthodes d'expression graphique.
« À gauche du ciel, il y avait la planète Shadok… Elle n'avait pas de forme spéciale, ou plutôt elle changeait de forme. »
Dans le monde des Shadoks, l'espace est représenté comme un plan, et comme tel il est plat. Il n'a donc pas de profondeur (comme tout l'univers shadokéen), seulement le haut et le bas, la gauche et la droite. La planète Shadok change de forme. C'est un grand danger pour les Shadoks puisque cela les fait trébucher, et ils risquent de tomber dans le grand vide interstellaire. C'est cet aspect peu pratique qui les poussera au cours de la série à émigrer vers d'autres lieux, avec difficulté toutefois.
« À droite du ciel, il y avait la planète Gibi qui était plate et qui penchait, soit d'un côté, soit de l'autre. »
Les Gibis habitent donc à droite du ciel. Leur planète est plate et déséquilibrée. En conséquence, si les Gibis ne sont pas bien répartis, la planète se met à pencher d'un côté ou de l'autre et ils risquent de tomber. C'est cela qui les poussera également à émigrer vers d'autres lieux. Les Gibis, contrairement aux Shadoks, sont très gentils et intelligents. Ils sont les inventeurs de nombre de machines utilisant les dernières technologies, quand les Shadoks se contentent de « rassembler des trucs et des machins ». Le secret de leur intelligence réside dans leur chapeau, qui leur permet de réfléchir tous ensemble à un problème. Lorsqu'un Gibi perd son chapeau, il perd son intelligence et devient fou. Ce qui permet aux auteurs de dire qu'ils « travaillent du chapeau », au sens propre.
Les Gibis évoquent les Britanniques (G.B., Great Britain) avec leurs chapeaux melons. Les Shadoks représenteraient alors le peuple français et son fameux « système D » dont on parle beaucoup dans les médias de l'époque. Cependant, dans la première série, la course à l'espace entre les occupants des deux planètes fait évidemment penser à la course à la Lune qui faisait alors rage entre les États-Unis et l'Union soviétique, et qui devait se conclure peu après par une victoire américaine. Dans cette optique, les Gibis symboliseraient tous les pays anglophones, en particulier les États-Unis et leurs hippies amateurs de fleurs et de musique, tandis que les Shadoks seraient l'Union soviétique, avec un Goulp omniprésent qui s'inspirerait du Goulag. On peut même supposer que les Shadoks d'en bas seraient les Chinois, dont les relations avec les Soviétiques étaient à l'époque franchement hostiles. Cette interprétation s'estompe rapidement au cours de la deuxième saison. Par la suite, on voit plusieurs fois la Tour Eiffel au milieu des Shadoks, ce qui les assimile sans ambiguïté possible aux Français.
« Au centre du ciel, il y avait la Terre. À cette époque, elle ne comptait qu'un seul et unique habitant, un redoutable insecte nommé Gégène (il y avait bien également quelques dinosaures à la retraite, mais comme ils le disaient eux-mêmes, ils étaient voués à disparaître) qui ne s'appelait pas vraiment Gégène puisqu'il n'y avait personne pour l'appeler. Cependant, on l'appela de cette façon pour plus de simplicité. Passons. » Les Shadoks et les Gibis, qui en eurent assez de vivre sur des « planètes qui ne marchaient pas bien », décidèrent les uns et les autres d'aller vers la Terre qui avait l'air de mieux marcher, bouleversant ainsi la vie de Gégène, qui n'allait pas s'en laisser conter.
La langue Shadok, que certains shadokophiles appelèrent par la suite la langue Gabuzomeuse, comprend quatre phonèmes de base : GA, BU, ZO, MEU. En effet, leur cerveau constitué de quatre cases ne peut en contenir plus, et s'il fallait introduire un nouveau mot dans leur langue – par exemple NI – il faudrait d'abord en enlever un des quatre qu'ils ont déjà. D'autre part, ce qui pose problème c'est qu'ils ne peuvent connaître plus de quatre choses : par exemple, un Shadok ayant appris à marcher la veille ne peut apprendre à faire du vélo sans oublier comment marcher. De plus, leur faire apprendre des mots est très long et très pénible. En fait, la langue Shadok varie un peu entre les premiers épisodes et les livres. Au début de la série, on voit que les Shadoks ne connaissent que ces quatre mots, alors que dans les livres, ils utilisent des mots composés des syllabes Ga, Bu, Zo, Meu. On apprend alors que la langue Shadok est incompréhensible tant les mots sont polysémiques. En fait, les mots peuvent tous signifier à peu près n'importe quoi, ce qui permet à chaque Shadok d'utiliser n'importe quel mot avec l'assurance que son interlocuteur comprend quelque chose qui lui convienne. Malgré cela, le texte narratif indique que les Shadoks sont capables d'échanger des idées complexes.
Quelques exemples de mots en Shadok
ZoGa signifie pomper, ZoBuGa signifie pomper avec une petite pompe et ZoBuBuGa signifie pomper avec une grosse pompe. GaMeu signifie la nuit, BuBu la mer et BuGa la terre.
Les Shadoks, au quotidien, se référent constamment à des principes et proverbes qui leur sont propres, et qui leur sont inculqués par leurs dirigeants (le devin plombier, le professeur Shadoko, ou encore le chef Shadok). Ceci est peut-être dû au fait que leur évidente stupidité les empêche intellectuellement de faire autre chose que d'obéir aveuglément à des principes. La plupart de ceux-ci reposent sur des sophismes, ou parodient des principes humains.
Malgré ses moyens intellectuels limités, le professeur Shadoko finira quand même par inventer une façon de compter en base 4 avec comme chiffres GA, BU, ZO et MEU. Le devin plombier décréta que les écoliers shadoks avaient un jour pour apprendre à compter et que si, au bout de ce délai ils s'en trouvaient incapables, on brûlerait le professeur Shadoko. Les écoliers shadoks, bien sûr, apprirent à compter, ça les intéressait beaucoup mais brûler le professeur, ça les intéressait aussi ! Finalement, le lendemain, tous les écoliers shadoks savaient compter, au-delà de quatre.
Voici donc cette fameuse méthode : « Quand on a MEU shadoks, et qu'on en ajoute BU, il n'y a plus de place. On les met alors dans une poubelle. Il y a donc BU poubelle et GA shadok à côté » Ce qui donne BU GA, soit quatre en décimal.
0 | Ga | 6 | Bu-Zo |
1 | Bu | 7 | Bu-Meu |
2 | Zo | 8 | Zo-Ga |
3 | Meu | 9 | Zo-Bu |
4 | Bu-Ga | 10 | Zo-Zo |
5 | Bu-Bu | 11 | Zo-Meu |
Un logiciel, une page web et une application android existent pour convertir un nombre de l'écriture décimale (base 10), en Shadok ou l'inverse, du Shadok en décimal.
Chez les Shadoks, la reproduction a toujours été un grand problème. Il n'y a pas de Shadoks Mesdames ou de Shadoks Messieurs. Lors de la crise démographique ayant suivi la guerre contre Gégène, il fut envisagé de confier la résolution du problème à l'Irrécupérable, nommé pour ce faire ministre de la Population, et chargé de pondre pour l'ensemble de la communauté. Compte tenu des résultats notoirement insuffisants de cette politique, il fut décidé d'autoriser à pondre tous les Shadoks sachant compter jusqu'à quatre mais au début, ils pondaient des œufs ordinaires et ceux-ci se cassaient à chaque fois en raison des grandes pattes des Shadoks. Alors, ils se mirent à pondre des œufs en fer. Mais dans la série ZO on découvre un nouvel inconvénient : les Shadoks oubliant la clé chez eux, le bébé shadok ne peut évidemment pas sortir de l’œuf. Il fut donc décidé d'attendre que celui-ci rouille, ce qui implique que quand il sort de l’œuf, le « bébé » Shadok est déjà très vieux…
Le service de contrôle des naissances a posteriori ayant conduit à la découverte d'une fraude à la loi particulièrement malhonnête — certains Shadoks se mettant à plusieurs pour compter jusqu'à quatre — il fut ensuite décidé, par synthèse de plusieurs propositions, de modifier le permis de pondre et de ne l'accorder qu'aux Shadoks sachant compter jusqu'à cinq.
Selon un cours magistral du professeur Shadoko — sur la Lune, série ZO — l'œuf est composé de trois sous-ensembles : l'intérieur, l'extérieur, et l'entre-deux (la coquille), mais l'intérieur étant composé de la même chose que l'extérieur, on en déduit donc que l'œuf est composé essentiellement de l'extérieur.
La méthode reproductive en vigueur a considérablement freiné le développement de l'arithmétique, au moins chez ceux des Shadoks qui ne souhaitaient pas pondre, et en particulier parmi les Shadoks chargés de recenser les œufs. Pour qu'une ovulation se déclenche, il faut et il suffit de savoir compter jusqu'au nombre déterminé par le règlement (donc initialement quatre, puis cinq ensuite). De sorte que lorsqu'une équipe de recenseurs se mettait à compter les œufs, le premier à compter modifiait le résultat par sa seule action de comptage puisqu'arrivé à quatre il pondait un œuf, et son travail devait être repris par un second, qui à son tour modifiait le nombre d'éléments à compter, etc. De même, de nombreux mathématiciens se limitaient à compter jusqu'à trois (voire à jusqu'à deux pour les plus prudents) alors même qu'ils avaient les capacités pour compter au-delà. Selon l'un des plus grands spécialistes mondiaux des Shadoks, Jacques Rouxel, le changement de réglementation sur le permis de pondre a « remis en cause le fondement même des mathématiques », — sujet par ailleurs tabou devant les enfants.
Sa plus notable manifestation est le cours magistral du professeur Shadoko sur les passoires, dans le cadre du grand programme d'éducation des Shadoks. La logique des Shadoks revêt, en les caricaturant, les caractéristiques propres à la logique de réalisation des programmes informatiques et des mathématiques. Cette forme d'humour provient en partie des concepteurs de l'Animographe et d'une amorce d'anti-bourbakisme. Par exemple :
tout type d'instrument est appelé passoire, sur lequel on peut définir trois sous-ensembles : l'intérieur, l'extérieur et les trous ;
les trous ne sont pas importants. En effet, on ne change pas notablement les qualités de l'instrument en réduisant de moitié le nombre des trous, puis en réduisant cette moitié de moitié etc. jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trou du tout ;
d'où, théorème : la notion de passoire est indépendante de la notion de trou et réciproquement ;
il y a pourtant trois sortes de passoires : celles qui ne laissent passer ni les nouilles ni l'eau, celles qui laissent passer les nouilles et l'eau, et celles qui laissent passer quelquefois l'un ou l'autre et quelquefois pas. D'où les conclusions suivantes :
une passoire qui ne laisse passer ni l'eau ni les nouilles est une casserole,
une casserole sans queue est un autobus,
un autobus qui ne roule ni vers la droite ni vers la gauche est une casserole.
Citons à ce propos la découverte de Gégène : « L'insecte Gégène avait trouvé le moyen de filtrer les nouilles et pas l'eau. Pour cela il suffit que le diamètre des trous soit inférieur au diamètre de l'eau. »
Le Goulp est une sorte de trou dans la planète Shadok. Avant l'abandon de cette planète, tous les Shadoks ne donnant pas entière satisfaction y étaient entassés. Il est également appelé Enfer, puisque ceux qui sont jetés dedans sont enfermés. Seul le Chef Shadok a le pouvoir d'envoyer quiconque au Goulp. Le professeur Shadoko, parce que sa Cosmopompe produit des résultats médiocres, en fait d'ailleurs l'expérience.
Dans la dernière saison (BU-GA), les Shadoks changent de planète et le Goulp fait place au Grand Dépotoir. Il s'agit de la boîte de conserve où s'enroule le passé de la planète des Shadoks après le Big Blank. Si, à l'instar du Goulp, le Grand Dépotoir permet de se débarrasser des Shadoks n'ayant pas donné entière satisfaction, il leur permet aussi de se débarrasser de toutes leurs vieilleries. Néanmoins, cet enroulement étant inhérent au passage du temps, de nombreux accidents arrivaient : pour y remédier, un service de train fut instauré afin de ramener les Shadoks au bout du rouleau, de l'autre côté de la planète.
Expressions du langage courant issues de la série
« C'est Shadock » (variantes possibles) : décrit un dispositif ou une procédure relevant du principe Shadock « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».
« C'est fait à la GA BU ZO MEU » : réalisé avec des moyens simplistes ou inadaptés, peut-être dans l'espoir qu'à force d'échouer ça finira bien par marcher.
« Et les Shadocks pompaient, pompaient... » : exprimé quand on réalise une tâche fastidieuse dont on ne voit pas la fin et/ou l'efficacité/l'utilité.
Distribution
Claude Piéplu : narrateur
Robert Cohen-Solal : musique originale des Shadoks
Ted Scotto : compositeur et interprète des génériques de début et fin.
Médias
En 1971, une version allemande de la première série est diffusée en Bavière et en Allemagne du nord.
À partir de 1973, une version anglaise de la série est diffusée sur Thames Television, avec Kenneth Robinson à la narration.
En 1974, une version italienne de la première série est diffusée sur la R.A.I, avec Oreste Lionello à la narration.
En 2016, un épisode spécial les Shadoks et la Maladie mystérieuse pour la collection "Dessine toujours!" des programmes courts de Canal +.
À partir de 1994, Jacques Rouxel publie des livres illustrés des Shadoks, aux Éditions Circonflexe :
Les Shadoks GA BU ZO MEU, collection "aux couleurs du temps" (1994)
La Vengeance du marin (1996)
La Course à la lune (2000)
Les Shadoks et le désordinateur (2000)
Les Shadoks et Le Big Blank (2006)
Les Shadoks en grande pompe : textes choisis (2008).
Les Shadoks - Devises et théories (2018)
Chez d'autres éditeurs :
Les Shadoks et les Gibis, par Jacques Rouxel Et J.F.Borredon, éditions Julliard (1968)
Les Shadoks ; pompe à rebours, éditions Grasset (1975)
Les Shadoks et les Gibis Infos, BD pour l’introduction sur le second marché de la société Info Réalités (1995)
Les idées de Valeoman, BD didactique à usage interne pour la société Valéo (1996)
Abécédaire raisonné des Shadoks par Jean-Paul Dupuy, éditions Nicolas Philippe (2003).
Les Shadocks en Grande Pompe - livre + dvd, par Jacques Rouxel, 120 pages, éditions France Loisir (2009)
Les Shadoks, une vie de création - les archives, par Thierry Dejean - Marcelle Ponti-Rouxel, éditions Le Chêne (2012)
Les Shadoks Comics, par Jacques Rouxel - Thierry Dejean, 127 pages, éditions Le Chêne (2013)
Pop up les Shadoks, par Philippe UG et Thierry Dejean, éditions Les grandes personnes (2015)
Les Shadoks, calendrier perpétuel 52 semaines, par Jacques Rouxel, 108 pages, éditions Du Chêne (2016)
Les Shadoks parlent aux Shadoks, l'intégrale, 128 pages, éditions Fage (2017)
Les Shadoks de Jacques Rouxel, par Thierry Dejean, 224 pages, éditions Hoëbeke (2018)
Et Revoilà Les Shadoks - Dessein et Dessins de Jacques Rouxel, par Lucie Cabanes - Maurice Corbet - Thierry Dejean, 264 pages, éditions de l’œil (2018)
Bande dessinée Shadoks quotidienne, en collaboration avec Jean-Paul Couturier, pour France-Soir (1970)
bande dessinée hebdomadaire Les Shadoks en vacances pour le magazine Globe (1993).
Les Shadoks : Édition intégrale 5 DVD comprenant les quatre séries (BU, ZO, MEU, BU GA) et un DVD bonus (sortie le 9 novembre 2006), de René Borg avec Claude Piéplu, Archives Ina - TF1 Vidéo
Les Shadoks - N° BU-GA (volume 4) « Les Shadoks et le Big Blank » (18 avril 2000), Ina - Universal
Les Shadoks - N° BU (volume 1) « La Préhistoire » (1er juillet 2000), Ina - Universal
Jacques Rouxel, les Shadoks… autrement : triple DVD consacré à l’œuvre de Jacques Rouxel, (mai 2006), proposant l’ensemble de ses films éducatifs, environ 10 heures de programme accompagné de bonus.
Les Shadoks, N° ZO « Le grand déménagement de la terre », Polygram Vidéo - Ina
Les Shadoks, N° MEU « Les Shadoks Pompent Toujours ! », Polygram Vidéo - Ina
Les Shadoks, N° BU « La Préhistoire », Polygram Vidéo - Ina
Ces trois vidéocassettes ne sont plus éditées; mais on peut encore les trouver de la même façon que les deux DVD ci-dessus, et leur contenu intégral se trouve dans la nouvelle édition 5 DVD Ina.
En 1997, Bertrand Biss et Jean-Christophe Bardin conçoivent un jeu vidéo, Les Shadoks, Le Jeu, La Promenade ; Jacques Rouxel participe à la réalisation. Il est édité par Microfolie's, peu avant la reprise de la série par Canal+. Le but est d'emmener les Shadoks de planète en planète, en résolvant divers problèmes.
Les studio GlobZ et aaa production développent en 2015 un jeu pour iOS.
En 1981, un spot publicitaire met en scène les Shadoks et les Gibis pour vanter les mérites de la boisson fortifiante Quintonine.
En 2001 sont produits trois spots publicitaires pour Fortis Assurances.
Le 29 avril 2016, pour célébrer les 48 ans de la première diffusion des Shadoks, Google dédie 4 Doodles à cet événement sur sa page d'accueil française. C'est la première fois dans l'histoire des Google Doodles qu'un illustrateur français les réalise et il s'agit pour l'occasion d'Hélène Leroux.
L'exposition « Shadoks ! Ga Bu Zo Miam », au Musée international des arts modestes de Sète (Hérault), s'est tenue de juin à décembre 2016. Le Monde salue Le retour en grande pompe des Shadoks
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« Il est interdit d'interdire ! »
(slogan emblématique de l'époque).
Les évènements de mai-juin 1968, ou plus brièvement Mai 68, désignent une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations d'étudiants, ainsi que des grèves générales et sauvages.
L'historiographie de Mai 68 a rappelé à partir des années 1990 que près de dix millions de personnes ont fait grève juste avant la négociation des accords de Grenelle qui actent un relèvement de 35% du SMIC, la révolte étudiante parisienne, ayant gagné le monde ouvrier et pratiquement toutes les catégories de population sur l'ensemble du territoire, pour constituer le plus important mouvement social du xxe siècle en France.
Prémices
Ce mouvement est caractérisé par une vaste révolte spontanée antiautoritaire (« ici et maintenant »), de nature à la fois sociale, politique et culturelle, dirigée contre le capitalisme, le consumérisme, l'impérialisme américain et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place.
Les évènements de mai-juin provoquent la mort d'au moins sept personnes et des centaines de blessés graves dans les affrontements, aussi bien du côté des manifestants que des forces de l'ordre.
Avec le recul des années, les évènements de mai-juin 1968 apparaissent comme une rupture fondamentale dans l'histoire de la société française, matérialisant une remise en cause des institutions traditionnelles.
Contexte
Paradoxalement, la crise de mai-juin 1968 survient au terme d'une décennie de prospérité inégalée. Sur le plan économique, c'est l'apogée des « Trente Glorieuses », avec un taux de croissance stable de l'ordre de 5 %. Le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat augmente lui aussi beaucoup pendant les années 1960, de l'ordre de 5 % par an. Les conditions de vie s'améliorent en parallèle : entre 1954 et 1968, le taux de foyers disposant d'une baignoire ou d'une douche passe de 10 % à la moitié, et ceux équipés d'une toilette d'un quart à la moitié. La société de consommation s'est installée dans les mœurs, sans que l'on prenne vraiment conscience de toutes ses implications ni des déséquilibres mondiaux qui se développent.
Toutefois, la société française est très inégalitaire, l'indice de Gini est élevé : certains sont exclus de cette période d'enrichissement rapide.
En outre, cette croissance est aussi liée à la concurrence internationale accrue dans le cadre du marché commun européen lancé par étapes à la suite des traités de Rome de 1957. Les barrières douanières entre les Six sont levées le 1er juillet 1968. Dans ce contexte, la pression sociale et salariale s'accroît tandis que persistent de profondes inégalités :
nombreuses fermetures d'usines dans le textile, la mécanique, la métallurgie ;
entre 470 000 et 500 000 demandeurs d'emplois ;
cinq millions de personnes sous le seuil de pauvreté ;
deux millions de personnes perçoivent des salaires de l'ordre de 400 ou 500 francs par mois.
Et depuis quelques mois, voire une année, des symptômes importants d'une détérioration de la situation économique française ont fait leur apparition. Le nombre de chômeurs s'accroît régulièrement : début 1968, ils sont déjà près de 500 000, soit un taux de chômage de 2 %. Les jeunes se trouvaient les premiers touchés et en 1967, le gouvernement doit créer l'ANPE. La grande grève des mineurs de 1963 a signalé le malaise d'un monde de la mine qui vit ses dernières années avant le début d'une crise fatale. Un nombre important de grèves se tiennent aussi entre 1966 et 1967, en région parisienne comme en province. Deux millions de travailleurs sont payés au SMIG et se sentent exclus de la prospérité, dont beaucoup d'ouvriers des usines, de femmes ou de travailleurs immigrés. Les salaires réels commencent à baisser et les travailleurs s'inquiètent pour leurs conditions de travail. Les syndicats s'opposent ainsi aux ordonnances de 1967 sur la Sécurité sociale. Des bidonvilles existent encore, dont le plus célèbre est celui de Nanterre, directement sous les yeux des étudiants.
Même les catégories les plus privilégiées ne sont pas sans motifs d'inquiétude : la massification de l'enseignement supérieur a entraîné sur les campus d'innombrables problèmes de locaux, de manque de matériel, de transports. En 1967-1968, le gouvernement reparle aussi de « sélection scolaire », ce qui inquiète les étudiants.
Sur le plan politique, le mouvement survient en une période d'usure de la République gaullienne, en place depuis 1958. En 1965, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel direct tenue depuis 1848, le général de Gaulle a été mis en ballottage par François Mitterrand et Jean Lecanuet à la surprise générale. Aux élections législatives de 1967, sa majorité à l'Assemblée nationale se réduit à un seul siège. Les centristes tel Valéry Giscard d'Estaing assortissent de réserves critiques leur soutien au pouvoir (le « oui, mais » de 1967). Les démocrates-chrétiens tels Jean Lecanuet restent hostiles. La droite extrême et l'extrême droite ne pardonnent pas au général le procès de Vichy ni l'« abandon » de l'Algérie française. Les gaullistes s'irritent du maintien à Matignon de Georges Pompidou, jugé trop conservateur. Quant à ce dernier, une sourde rivalité l'oppose depuis 1965 au général de Gaulle, dont il lorgne en silence la succession. Le 13 mai 1968, le slogan « Dix ans, ça suffit ! » traduit dans les défilés une certaine lassitude de l'opinion.
De Gaulle était arrivé au pouvoir grâce à des tensions sociales particulières survenues autour du Coup d'État du 13 mai 1958 en jouant habilement de circonstances exceptionnelles en apparaissant comme un recours après l'émeute du 13 mai et la prise du pouvoir par l'armée à Alger. De ce fait, aux yeux de ses opposants, la légitimité de son régime reste fortement entachée par les soupçons d'un « coup d'État » originel. En dépit des succès du pouvoir (fin de la guerre d'Algérie et de la décolonisation, résorption de la crise économique, monétaire et financière, croissance soutenue) et de l'acclimatation progressive de la Constitution française du 4 octobre 1958 renforçant le pouvoir exécutif par un régime semi-présidentiel, renforcé par l'élection du président de la République au suffrage universel direct et ayant recours durant plusieurs années aux référendums (voir comme exemple le Référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République), ses pratiques autoritaires suscitent une critique croissante. Ainsi l'ORTF, détentrice du monopole de l'audiovisuel, se fait ouvertement le relais de la propagande officielle. À Paris, le préfet Maurice Papon, responsable des tueries du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, n'a été remplacé qu'en 1967 par Maurice Grimaud, lettré humaniste venu de la gauche mendésiste. D'autre part, la politique extérieure de prestige de Charles de Gaulle et son nationalisme ne répondent pas nécessairement aux attentes plus matérielles, culturelles et sociales de la majorité des Français, vu son âge (78 ans). En mars 1968, un célèbre éditorial de Pierre Viansson-Ponté dans Le Monde constate que « la France s'ennuie », reprenant le constat prophétique de Lamartine sous le gouvernement Guizot quelques années avant la révolution de 1848
Le Parti communiste français, de loin la première force de gauche, peine à se déstaliniser et a de fait cessé depuis longtemps de poursuivre des objectifs révolutionnaires. Les bureaucraties sclérosées d'URSS et d'Europe de l'Est répugnent aux jeunes militants d'extrême gauche, dont le modèle se situe désormais plutôt du côté de Cuba ou de la Chine populaire.
Parallèlement, les gauches non-communistes ne parviennent pas à sortir de leurs divisions et de leurs discrédits. Aussi un espace est-il ouvert pour que des groupes « gauchistes » (trotskistes, prochinois, etc.) se multiplient, en marge des grandes organisations officielles. La politisation et l'agitation sont entretenues dans la jeunesse, par exemple, par les comités Vietnam, formés majoritairement de lycéens et étudiants, qui dénoncent « l'impérialisme américain » visible par la guerre du Viêt Nam. La guerre froide fait aussi naître des idées antinucléaires.
Les universités de Clermont-Ferrand, Nantes, Montpellier ou Nancy sont en ébullition bien avant le Mouvement du 22 mars, qui leur fait référence dans ses premiers tracts.
Mai 68 ne se comprend que dans un monde en rapide mutation. L'accélération de l'exode rural et de l'urbanisation, l'augmentation considérable du niveau de vie, la massification de l'éducation nationale et de l'université, l'avènement de la culture des loisirs, du spectacle et des médias de masse, représentent des changements accélérés et sans précédents en moins d'une génération.
Les années 1960 sont aussi celles de l'affirmation de la jeunesse (qui représente un tiers de la population) en tant que catégorie socio-culturelle et politique à part entière. En particulier, la jeunesse a maintenant sa propre culture, avec une presse qui lui est destinée (Hara-Kiri, Actuel), des émissions de radio très suivies (Salut les copains) ou ses chanteurs attitrés (les Rolling Stones, les Beatles, Johnny Hallyday, etc.). Elle a aussi ses propres malaises et ses propres revendications (notamment en matière de liberté sexuelle) que les pouvoirs publics et le monde adulte tardent à comprendre.
Sur le plan religieux, la France, encore très catholique, vient de suivre avec passion le concile Vatican II, qui a profondément rénové — mais aussi ébranlé — le catholicisme traditionnel, et surtout les mouvements d'action catholique. En particulier, les Scouts de France représentant à l'époque une part non négligeable des jeunes chrétiens, ont modifié les rapports hiérarchiques dans leurs structures, remettant en cause, à partir de 1964, un modèle de type militaire et introduisant la collégialité des décisions au sein des équipes. La Jeunesse étudiante chrétienne en ébullition doit être reprise en main par la hiérarchie dès 1964. Le mouvement des prêtres-ouvriers, dont la condamnation est levée en 1965, reprend son essor. Beaucoup de chrétiens se préoccupent de rénover les relations des fidèles aux autorités religieuses, de revisiter les pratiques et les dogmes, voire de concilier foi et révolution.
Sur le plan sociologique, la dynamique de groupe s'est répandue pendant les années 1960 dans les formations des responsables de toutes les organisations et des entreprises. La mode est au débat.
Mais les clivages sociaux sont encore extrêmement rigides. 92 % des étudiants viennent encore de la bourgeoisie. Le paternalisme autoritaire est omniprésent. On commence à ouvrir des lycées « mixtes », mais beaucoup d'établissements scolaires sont encore réservés aux garçons ou aux filles. Celles-ci ne sont pas autorisées à porter le pantalon. Par ailleurs, il est interdit de fumer dans un établissement ou que les garçons, dans les universités, accèdent aux internats de filles.
La France a autorisé l'usage de la pilule contraceptive en décembre 1967, mais elle est encore peu répandue. L'éducation n'a pas encore connu de réformes structurelles et le décalage est criant entre les aspirations d'une jeunesse et les cadres moraux qu'ils ressentent comme dépassés.
Sur le plan philosophique, plusieurs auteurs ont eu une influence importante au moins sur une partie du mouvement, pendant et après : le freudo-marxiste Wilhelm Reich, dont le manifeste, La révolution sexuelle (en), est paru en 1936 ; le livre d'Herbert Marcuse L'Homme unidimensionnel, sous-titré Essai sur l'idéologie de la société industrielle avancée, paru en France en 1964 puis réédité en 1968 ; le Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem, paru en 1967 ; La Société du spectacle, de Guy Debord, paru en 1967 ; et, plus tard, L'Anti-Œdipe, de Gilles Deleuze et Félix Guattari, publié en 1972. À l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, le philosophe communiste Louis Althusser a formé une génération de penseurs marxistes-léninistes français, qui forment l'embryon des premières organisations maoïstes.
Cependant, peu des penseurs éminents de l'époque prennent part en personne au mouvement, dont l'explosion les surprend autant que tout le monde. En général, ils sont initialement perplexes, réservés voire hostiles.
Une partie de la jeunesse radicalisée regarde avec fascination vers les mouvements révolutionnaires du tiers-monde : Ho Chi Minh, Che Guevara, Fidel Castro servent de modèle, tandis que l'irruption sur la scène chinoise des jeunes gardes rouges donne l'impression que la jeunesse en tant que telle peut avoir un pouvoir politique dans la société et remettre en cause l'autorité des adultes et des pouvoirs. On suit aussi attentivement les luttes menées aux États-Unis par le mouvement d'émancipation des Noirs, ou encore par les sit-in et les diverses recherches du mouvement hippie et étudiant, notamment à l'université de Berkeley. En avril 1968, des incidents retentissants opposent étudiants du Mouvement des étudiants allemands socialistes (Sozialistischer Deutscher Studentenbund) et autorités ouest-allemandes. Le caractère international de ces mouvements permet de replacer les évènements français au sein d'une dynamique mondiale.
Le Mouvement du 22 Mars, prenant le relais de la contestation menée par de petits groupes (tels les situationnistes, les enragés de René Riesel et les anarchistes), se fait connaître ce jour-là en occupant la salle du conseil au dernier étage du bâtiment B, la tour administrative de la faculté de Nanterre. Sa principale revendication est la protestation contre des arrestations d'étudiants opérées deux jours plus tôt lors d'une manifestation contre la guerre du Viêt Nam. Le 2 mai 1968, une journée « anti-impérialiste » est organisée à l'université de Nanterre, conduisant notamment à l'interruption d'un cours de René Rémond. Le doyen Pierre Grappin décide alors la fermeture administrative de la faculté, ce qui provoque la diffusion du mouvement de contestation, dès le lendemain, au Quartier latin et à la Sorbonne, et le début, proprement dit, de Mai 68.
Antiautoritaire, le mouvement est porteur d'un idéal politique très libertaire au sens des libertés individuelles et très critique vis-à-vis de la société de consommation, de l'autoritarisme, de l'impérialisme. Le mouvement joue aussi de thèmes touchant à la vie de tous les jours, comme le droit d'accès pour les garçons aux résidences universitaires des filles.
Mouvement spontanéiste, le 22 mars émerge par sa pratique systématique de l'action directe (occupations de bâtiments administratifs, notamment) et se développe grâce à la démocratie directe en assemblées générales ouvertes à tous. Tout en refusant l'institutionnalisation en « organisation », il provoque un processus d'auto-organisation des étudiants « ici et maintenant ».
Il n'y a pas eu à proprement parler de « figures de proue » du mouvement, qui est demeuré « multiforme » et sans organisation centralisée. Certains sont cependant devenus, a posteriori, des emblèmes du mouvement, même si leurs discours, singuliers, ne sauraient résumer la diversité d'opinions qui existaient au sein du mouvement et si, pour certains, ce discours postérieur a parfois consisté à réécrire les évènements : parmi eux, Serge July et Daniel Cohn-Bendit.
L'écrivain Robert Merle (prix Goncourt 1949), professeur d'anglais à la faculté de Nanterre, a consacré un roman entier, Derrière la vitre, à la journée du 22 mars et à celles qui l'ont précédée. On y retrouve beaucoup de figures de l'époque, ainsi qu'une bonne analyse des causes et rêves du mouvement. Cet ouvrage sur les événements, est bien complété par celui de Kristin Ross sur les discours qui ont été tenus sur Mai 68, de 1968 à nos jours.
Les causes de ce mouvement sont diverses. Les analyses historiques tournent à la fois autour de l'idée qu'une grande rigidité cloisonnait les relations humaines et les mœurs, et de la constatation d'un début de dégradation des conditions matérielles après la période de reconstruction suivant la Seconde Guerre mondiale. À l'époque, de nombreux bidonvilles jouxtent la capitale, notamment celui de Nanterre. Les étudiants qui se rendaient dans la faculté fraîchement construite découvrirent ce milieu, la pauvreté, la condition ouvrière. Le mécontentement naissant dans le milieu étudiant sera relayé par celui qui se profilait depuis plusieurs années dans le secteur ouvrier.
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