C'est arrivé un jour - Le 28 juillet -

Publié à 08:33 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 28 juillet -

Saint Just

 

Le saint du jour: St Samson

(moine né au Pays de Galles en 490, qui se rendit en Irlande pour y fonder des monastères puis, évêque, partit pour Dol, en Bretagne. Il opéra de nombreuses conversions. Il mourut en 565).

 

A feter aussi

Acace le Jeune - Alphonsine de l'Immaculée - Camélien - Christodule - Eustache d'Antioche - Innocent Ier (Pape) - Irène de Cappadoce - Les Martyrs de La Thébaide - Nazaire et Celse - Paul de Xiropotamou - Pitirim de Tambov - Samson - Victor Ier (Pape)

 

Le dicton du jour

Si le jour de Saint-Samson,
Le pinson est au buisson,
Tu peux, bon vigneron,
Défoncer ton poinçon

 

La phrase du jour

Moi je lis trois livres par semaine. Après, les gens, ils me croivent, ils me croivent pas, c'est leur problème.
Steevy Boulay, un garçon qui mérite d'être connuve.

 

Naissances célèbres

 

1866 Beatrix Potter, naturaliste puis auteur de livres pour enfants.

1867 Marcel Duchamp, peintre, sculpteur, inventeur des ready-made.

1906 Charles Hard Townes, prix Nobel de Physique en 1964.

1920 Gilbert Trigano, créateur du célèbre Club-Med.

1922 Jacques Piccard, océanographe.

1923 Serge Berg, journaliste, professeur d'histoire et de géographie, fondateur de la rubrique scientifique de l'AFP, un des "pères" du journalisme scientifique en France, chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'Ordre national du mérite au titre de la recherche scientifique, ...

1925 Baruch S. Blumberg, physicien et biochimiste, prix Nobel de physiologie et de médecine en 1976 pour la découverte concernant de nouveaux mécanismes expliquant l'origine et la dissémination des maladies infectieuses.

1925 Juan Alberto Schiaffino, footballeur. Palmares :
46 séléctions en équipe nationale d'Uruguay (11 buts).
4 séléctions en équipe nationale d'Italie (après naturalisation).
Champion du monde 1950
Vainqueur de la Coupe UEFA en 1961 avec l'AS Rome
Champion d'Uruguay en 1944, 1945, 1949, 1951, 1953 et 1954 avec CA Peñarol
Champion d'Italie en 1955, 1957 et 1959 avec Milan AC
Vainqueur de la Coupe Latine en 1956 avec Milan AC
Meilleur buteur du championnat d'Uruguay en 1945 (21 buts)

1929 Jacqueline Bouvier (Jacky Kennedy puis Onassis). Elle connaîtra la célébrité pour avoir épousé l'homme le plus puissant du monde (et président des U.S.A.) puis l'homme le plus riche du monde. Avec ça j'espère qu'elle n'a jamais manqué de rien.

1930 Jean Roba dit Roba, auteur-dessinateur de bandes dessinées : Boule et Bill, La Ribambelle, ...

1937 Francis Veber, réalisateur (Le Jouet, La Chèvre, Les Compères, Les Fugitifs, ...), dialoguiste (Peur sur la ville, Le Placard, "Tais-toi !", ...), scénariste (Appelez-moi Mathilde, Il était une fois un flic, Le Grand Blond avec une chaussure noire, L'Emmerdeur, Le Dîner de cons, ...)

1938 Alberto Fujimori, président du Pérou

1943 Richard Wright, l'un des fondateurs du mythique groupe Pink Floyd.

1954 Hugo Rafael Chávez Frías, président du Venezuela.

1958 Terry Fox, coureur unijambiste du Marathon de l'espoir

1961 Yannick Dalmas
1984 : champion de Formule Renault (sept victoires)
1986 : champion de France de Formule 3, (six victoires en onze courses)
1992 : 24 Heures du Mans (Peugeot 905),
1994 : 24 Heures du Mans (Porsche 962LM)
1995 : 24 Heures du Mans (McLaren F1-GTR)
1997 : 12 Heures de Sebring (Ferrari 333SP)
1999 : 24 Heures du Mans (BMW LMR)

1967 Nelson Minville, auteur, compositeur, interprète

1970 Isabelle Brasseur, patineuse artistique
Championne du monde 1993
Championne du Canada 1989, 1991, 1992, 1993, 1994
Championne du Canada Junior 1985

1971 Annie Perreault, patineuse de vitesse, championne olympique du 500 m en 1998.

1981 Fernando Alonso, pilote de Formule 1 :
Champion du Monde de Formule 1 en 2005 et 2006
Championnat des Asturies de Karting Enfant, 1988, 1989, 1990
Championnat de Galice de Karting Enfant, 1989
Championnat du Pays Basque de Karting Enfant, 1990
Championnat d'Espagne de Karting Cadet, 1991
Championnat d'Espagne de Karting Junior, 1993, 1994, 1995, 1996
Coupe du monde de Karting Junior, 1996
Championnat d'Italie de Karting Inter-A, 1997
Championnat d'Espagne de Karting Inter-A, 1997, 1998
Championnat d'Europe de Karting Inter-A, 1998

 

Décès de...

 

0450 Théodose II, empereur de l'Empire Romain d'Orient ou Empire Byzantin.

1057 Victor II, pape.

1655 Cyrano de Bergerac, poète et libre-penseur,

1741 Antonio Vivaldi, prêtre, compositeur, maître de violon, de concert.

1750 Johann Sebastian Bach, compositeur, organiste, violoniste, chef d'orchestre.

1794 (10 Thermidor) Maximilien de Robespierre, avocat mais surtout juge et parti de la révolution nommée "La Terreur". Après avoir fait goûter de la guillotine à beaucoup de monde, il y passera lui aussi avec son frère et ses amis.

1794 Louis Saint-Just, l'un des plus sanglants révolutionnaires.

1818 Gaspard Monge,
mathématicien,
professeur de mathématiques à l'École militaire française,
membre de l'Académie des sciences,
ministre de la Marine,
enseignant la géométrie à l'Ecole Normale Supérieure,
fondateur de l'École polytechnique,
dont il est professeur de géométrie descriptive,
auteur de travaux sur la géométrie
président de l'Institut d'Égypte,
sénateur,
anobli comme comte de Péluse
Il repose aujourd'hui au Panthéon.

1835 Adolphe Édouard Casimir Joseph Mortier, Duc de Trevise, Maréchal de France, Grand Aigle de la Légion d'honneur, Colonel général de la Garde, Ministre de la monarchie de Juillet, Pair de France

1968 Otto Hahn, chimiste, prix Nobel de chimie en 1944 pour la découverte de la fission nucléaire.

1976 Christian Ranucci, condamné à mort au terme d'un procès qui sucite encore des doutes sur sa culpabilité et exécuté par la justice français le 28 juillet 1976 pour le meurtre de Marie-Dolorès Rambla.
Une association essaie de faire réviser son procès car il semble que des faux en écritures aient émaillées le procès

1977 André Giroux, romancier, professeur

1985 Michel Audiard, scénariste et l'un des plus grand parolier de film. Quel plaisir d'entendre Blier, Ventura ou Gabin le parler (Les Vieux de la vieille, Un taxi pour Tobrouk, Le cave se rebiffe, Un singe en hiver, Les Tontons flingueurs, Cent mille dollars au soleil, Les Barbouzes, Ne nous fâchons pas, ...)

1996 Gabriel Dussurget, mécène, directeur de scènes musicales, fondateur en 1948 du festival d'Aix-en-Provence.

2002 Eddy Marouani, imprésario (Jacques Brel, Edith Piaf, Fernand Reynaud, Serge Lama, Michel Sardou, Mike Brandt, ...), directeur de l'agence artistique "L'Office parisien du spectacle" (Jacques Brel, Edith Piaf, Fernand Reynaud, Serge Lama, Michel Sardou, Mike Brandt, Michel Boujenah, ...), auteur (Pêcheur d'étoiles, profession imprésario).

2004 Francis Crick, prix Nobel de médecine en 1962 (avec Jim Watson et Maurice Wilkins), pour la découverte de la structure de l'ADN, de la médaille Copley en 1975..

2006 David Gemmell, journaliste, auteur d'Heroic Fantasy : le Cycle de Drenaï, le Lion de Macédoine, ...

 

Evènements

 

28 juillet 1794: mort de Saint-Just

Né à Decize, dans le Bourbonnais, le 25 août 1767, Louis Antoine Léon de Saint-Just, fils d'officier, fit ses études à Soissons puis à Reims. En mai 1789, il publia un poème assez plat, "l'Organt", jugé alors obscène et qui lui valut des poursuites judiciaires. La Révolution survenue, il en adopta les idées avec ferveur et fut envoyé à la Convention par les électeurs de l'Aisne. Sa première grande intervention à l'Assemblée eut lieu en 1792, à propos du roi dont il demanda l'exécution immédiate avec un calme glacé. Disciple de Robespierre, il entra avant lui au Comité de Salut public, et fut envoyé à plusieurs reprises auprès des armées où il était en même temps chargé de réorganiser l'armée et de galvaniser les énergies. Pour ce faire, il n'hésita pas à porter la terreur dans les armées, frappant indistinctement les soldats désobéissants mais aussi les officiers incompétents. Contribuant à d'indéniables succès, notamment à la bataille de Fleurus, Saint-Just se montra le théoricien implacable du gouvernement révolutionnaire, traquant tous les ennemis de son idéal, contribuant à l'élimination successive des Girondins, Hébertistes et des Dantonistes. Il fit voter les décrets de ventôse, par lesquels les biens des suspects devaient être redistribués aux indigents. Mais tout comme Robespierre, on lui prête des sentiments de perplexité quant à la dérive dictatoriale du pouvoir. "La Révolution est glacée", aurait-il alors observé. Il ne chercha pas un instant à se défendre le 9 thermidor (27 juillet) quand Tallien l'interrompit, bien que son discours indique une divergence de vues avec Robespierre sur la crise en cours. Il demeura toutefois solidaire de ses compagnons, et monta dignement sur l'échafaud le 28 juillet 1794. Il était en effet l'un des rares à ne pas avoir été blessé durant la répression contre l'Hôtel de Ville, où les députés robespierristes libérés par la Commune de Paris s'étaient réfugiés.

 

1402 Près d'An­gora (aujourd'hui Ankara), le sultan Bayazid Ier (Bajazet) est vaincu par Tamerlan (Ti­mur-i-lang « homme de fer boiteux »).

1488 Bataille de Saint Aubin du Cormier (Ile et Vilaine). L'armée bretonne du duc François II est battue par l'armée du roi de France Charles VIII (âgé de 13 ans, la régence est assurée par Anne et Pierre de Beaujeu). Louis XII d'Orléans, allié du duc de Bretagne, est fait prisonnier puis enfermé à Bourges dans une cage de fer (libéré le 28 juin 1491, il deviendra un serviteur loyal du roi) : c'est la fin de la « Guerre folle ».

1755 Le Conseil de Nouvelle-Ecosse (Canada) décide unanimement de déporter les Acadiens (colons d'origine française).
Plus de 7 000 personnes, sur les 13 000 expatriés, mourront pendant l'exode vers la Nouvelles-Angleterre (nord-est des Etats-Unis).

1812 La Grande Armée de Napoléon 1er prend Vitebsk (au nord est de la Bielorrussie d'aujourd'hui).

1821 Proclamation d'indépendance du Pérou.

1824 Lancement du vapeur Columbus à l'Ile d'Orléans

1835 Louis-Philippe 1er échappe à un attentat à la bombe, perpétré par un républicain, Joseph Fieschi.

1868 Entrée en vigueur du 14ème amendement de la constitution américaine reconnaissant la citoyenneté aux Afro-Américains (voté par le Congrès le 13 juin 1866).

1898 Le chirurgien Eugène Doyen présente à ses homologues anglais les films de ses opérations. La diffusion des films chirurgicaux sont très mal acceptés par les chirurgiens français.

1900 Naissance de l'ennemi héréditaire de Jean Pierre Coffe : le Hamburger, par Louis Lassing.

1907 Invention du Tupperware, récipient pour conserver la nourriture, par Earl S. Tupper.

1912 Odile Defraye remporte le Tour de France Cycliste (5289 km en 15 étapes pour 41 arrivants sur 131 partants).

1913 Création du chemin de fer Constantinople-Bagdad.

1914 Mme Caillaux est acquittée de l'assassinat du directeur du Figaro, Gaston Calmette.

1914 L'Autriche-Hongrie déclare la guerre à la Serbie. C'est le début de la première guerre mondiale avec d'un côté la Triple-Entente (Russie, France et Grande-Bretagne) et de l'autre la Triple-Alliance (Autriche-Hongrie, Allemagne et Italie).

1915 Assassinat du président Vilbrun Guillaume Sam, à Port-au- Prince, Haïti. Le gouvernement des Etats-Unis intervient militairement. Ingérance ?

1920 Début de l'"Affaire Blanche Garneau" au Quebec, par la découverte d'un cadavre près du lac Victoria.

1928 Inauguration des VIII Jeux Olympiques à Amsterdam, Pays-Bas.

1930 Richard Bennett est élu premier ministre du Canada

1935 Grigoriy Nikolaevich Neujmin découvre l'astéroïde (1386) Storeria

1938 Karl Wilhelm Reinmuth découvre l'astéroïde (1485) Isa

1942 Albert Camus publie "L'Etranger".

1943 Du 24 au 30, les bombardiers alliés bombardent Hambourg, créant un grand incendie qui dévaste la ville et entraîne la mort de plus de 30 000 personnes.

1945 Le Sénat américain ratifie la charte des Nations unies.

1945 Un bombardier B-25 se perd dans le brouillard new-yorkais et "se fait" le 79e étage de l'Empire State Building, le plus haut gratte-ciel du monde avec 102 étages. Le bulding résiste à l'impact beaucoup mieux que ne le feront les 2 tours du World Trade Center en le 11/09/2001. Cette accident ne fait, heureusement (ce samedi, le bâtiment est pratiquement vide) que 14 morts (trois dans l'avion, 11 dans l'immeuble).

1948 Maurice Duplessis est réélu premier ministre du Québec

1950 Le crash d'un Lockheed L-049 de la compagnie Panair do Brasil à Sao Leopoldo tue ses 50 passagers et membres d'équipage.

1951 Sortie du dessin animé "Alice au Pays des merveilles".

1951 Droits de l'Homme :
Convention relative au statut des réfugiés :
«Le terme réfugié s'applique ici à des personnes par suite d'événements survenus avant le 1er janvier 1951. Les Etats contractants accorderont aux réfugiés sur leur territoire un traitement au moins aussi favorable que celui accordé aux nationaux en ce qui concerne la liberté de pratiquer leur religion et l'instruction religieuse de leurs enfants, le droit d'ester en justice, l'enseignement primaire et l'assistance publique, l'exercice d'une activité professionnelle salariée. En ce qui concerne les associations à but non politique et non lucratif et les syndicats professionnels, les Etats contractants accorderont aux réfugiés qui résident régulièrement sur leur territoire le traitement le plus favorable accordé aux ressortissants d'un pays étranger dans les mêmes circonstances. S'agissant de l'exercice d'une profession non salariée et d'autres catégories d'enseignement, le traitement accordé sera aussi favorable que possible et en tout cas non moins favorable que celui accordé dans les mêmes circonstances aux étrangers en général.

1957 Dans l'Océan Atlantique, deux bombes atomiques américaines sont larguées d'urgence en mer, sans explosion. Elles ne seront jamais retrouvées.

1958 Création de la N.A.S.A. "National Aeronotic and Space Administration".

1959 Un hovercraft traverse la Manche en 2 h 7 mn à la vitesse de 15 noeuds.

1964 Le crash d'un Ilyushin 18 de la compagnie CSA à Bratislava tue 76 de ses 79 passagers et membres d'équipage.

1976 Un séisme de 8,2 sur l'échelle ouverte de Richter secoue la cité industrielle de Tangshan, nord-est de la Chine, tuant entre 242 000 (officiellement) et 655 000 (officieusement) personnes.

1976 Le capitaine Eldon W. Joesz et le major George Morgan Jr à bord d'un Lockheed SR71A battent le record officiel de vitesse en vol avec 3 529,560 km/h.

1976 Anders Garderud porte le record du monde du 3000 m steeple à 8'08"0.

1978 Perth Observatory découvre les astéroïdes (3188) Jekabsons, (3422) Reid et (4620) Bickley

1982 En France, dissolution du S.A.C. "Service d'Action Civique" après la tuerie d'Auriol.

1984 Joseph-Désiré Mobutu, dit Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu wa Za Banga, est réélu Président de la République Démocratique du Congo.

1986 Osservatorio San Vittore découvre l'astéroïde (4122) Ferrari

1989 Ali Akbar Hachemi Rafsandjani est élu président de la République iranienne.

1992 Stupeur aux Jeux Olympique, Zhang Shan triomphe des hommes dans l'épreuve mixte de skeet (tir, où en plus elle bat le record olympique : 373 cibles sur 375). Afin de s'assurer que cela ne se produise plus (une femme qui bat les hommes !) cette discipline ne sera, à l'avenir proposée qu'aux hommes.
Joli, non, l'olympisme ?

Bonjour à tous...

Publié à 08:15 par acoeuretacris
Bonjour à tous...

 L'Albatros
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à coté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.

 

C. Baudelaire

bonne soirée et bonne nuit à tous....

Publié à 18:55 par acoeuretacris
bonne soirée et bonne nuit à tous....

Je vous souhaite une bonne et douce nuit...

à demain...

gros bisous à tous...

Amitiés...

les plus beaux musées du monde - Le Louvre -France-

Publié à 18:17 par acoeuretacris Tags : musée louvre
les plus beaux musées du monde - Le Louvre -France-

Histoire du Louvre, du Chareau au musée

 

L'apogée du Musée

 

La disparition des Tuileries, démolies en 1882, marque l'acte de naissance du Louvre moderne : le pouvoir quitte définitivement le Louvre qui peut alors se vouer essentiellement à la culture. Seul le ministère des finances, provisoirement installé dans l'aile Richelieu au lendemain de la Commune, fait figure de corps étranger au sein du monument. A partir de cette période, le musée gagne lentement mais sûrement la presque totalité de l'énorme complexe.

 

Reconstruction des Pavillons de Flore et de Marsan

 

Les pavillons de Flore et de Marsan qui faisaient partie du palais des Tuileries sont restaurés à partir de 1874. Le Pavillon de Flore sert de modèle au pavillon de Marsan qui remplace celui de Le Vau ; on double alors en largeur l'aile nord, le long de la rue de Rivoli.

 

Inauguration des salles de Suse

 

En 1888, on inaugure de nouvelles salles consacrées aux antiquités rapportées du site de Suse, en Iran, par les missions Dieulafoy : elles consacrent l'extraordinaire développement des collections proche-orientales du musée et marquent une étape importante dans le développement de la muséographie.

 

Inauguration du musée des Arts décoratifs

 

Créé à la suite des expositions universelles du XIXème siècle, et abrité jusqu'alors au palais de l'Industrie ou au pavillon de Flore, le musée des Arts décoratifs est inauguré le 29 mai 1905. Ses collections, gérées par l'Union centrale des Arts décoratifs (U.C.A.D.), sont déployées dans l'aile longeant la rue de Rivoli, entre les guichets du Louvre et le Pavillon de Marsan.

 

Ouverture de la permière salle islamique

 

A l'origine, les collections d'objets islamiques étaient éparpillées dans les salles d'objets d'art. Le legs, en 1912, de la Baronne Delort de Gléon, enrichit considérablement ces collections dont le regroupement est amorcé et conduit à l'ouverture en 1922, d'une salle entièrement consacrée à l'Orient islamique, située dans le dôme du Pavillon de l'Horloge.

 

Mise en oeuvre du plan de restructuration de 1926

 

En 1926, Henri Verne, directeur des Musées nationaux, met sur pied un projet ambitieux d'agrandissement du musée à l'intérieur du palais. Les travaux débutent en 1930 et se poursuivront pendant et après la guerre : pose d'une verrière sur la Cour du Sphinx pour exposer les sculptures antiques ; ouverture de salles de sculpture européenne dans l'aile de Flore et de salles d'objets d'art et de peintures dans la Cour Carrée ; aménagement complet des salles des Antiquités égyptiennes et orientales.

 

Evacuation des collections et fermeture du musée

 

Dès la déclaration de guerre (septembre 1939), les collections du musée sont évacuées à l'exception des plus pondéreuses protégées par des sacs de sable. Les oeuvres sont tout d'abord expédiées au château de Chambord avant d'être réparties dans de très nombreux lieux, des châteaux surtout. Par mesure de sécurité, les oeuvres sont transférées souvent plusieurs fois. Bien que vidé, où ne pouvant présenter que des moulages, le Louvre rouvre ses portes sous l'Occupation, en septembre 1940.

 

Transfert des collections du musée de la marine

 

Dans le cadre du plan Verne, les collections ne cessant d'augmenter, le musée de la marine est destiné à trouver un lieu plus vaste. Rattachées en 1919 au Service historique du Ministère de la Marine, les collections quittent définitivement le Louvre en 1943 pour trouver place dans une aile du nouveau palais de Chaillot.

 

Départ des collections asiatiques vers le musée Guimet

 

En 1945, alors qu'est établi un nouveau plan de regroupement des collections nationales, les collections asiatiques jusqu'alors conservées au Louvre (notamment les donations Isaac de Camondo, Raymond Koechlin, Grandidier, ainsi que le legs Marteau) sont transférées au musée Guimet à Paris, place d'Iéna.

 

Inauguration du Jeu de Paume

 

L'ancienne salle de jeu construite au nord-ouest du jardin des Tuileries (1861), après avoir accueilli différentes expositions, devient en 1947 une annexe du Louvre en accueillant le Musée de l'Impressionnisme. L'espace venant à manquer, le 18 août 1986, le musée ferme ses portes et les collections sont transférées au musée d'Orsay.

 

Plafond Braque

 

L'ancienne antichambre du roi conserve toujours son plafond d'origine richement sculpté, réalisé en 1557 par le menuisier Scibec de Carpi. Un décor peint, Les Oiseaux, est commandé au peintre cubiste, Georges Braque (1882-1963) pour venir orner les trois compartiments de ce plafond, décor inauguré en 1953.

 

Affectation du Pavillon de Flore

 

En 1961, le pavillon de Flore est abandonné par le ministère des Finances. Le département des sculptures investit le rez-de-chaussée et le sous-sol, les peintures, dans le prolongement de la Grande Galerie, occupent le 1er étage, tandis que les dessins investissent le second étage. Enfin le laboratoire prend place dans les étages supérieurs. Le retour de cette partie du palais au musée devient effectif en 1968, célébré par l'inauguration, la même année, de l'exposition sur l'Europe gothique.

 

Creusement des fossés devant la colonnade

 

En 1964, André Malraux, ministre de la culture, ordonne le creusement de fossés devant la Colonnade de Perrault. Reprenant un modèle souvent utilisé dans l'architecture française à l'époque classique, ils ne répondent pas à un projet ancien : Louis XIV n'en a sans doute jamais envisagé l'aménagement.

 

François Mitterand annonce le projet du Grand Louvre

 

L'amélioration des installations du Musée et une meilleure présentation des collections sont une évidente nécessité, lorsque, le 26 septembre 1981, le président de la République, François Mitterrand annonce que le Palais du Louvre sera entièrement dévolu au Musée. Le Ministère des Finances, logé jusque là dans l'aile Richelieu, est transféré dans de nouveaux locaux. Le projet « Grand Louvre », qui va entraîner un remodelage complet du Musée, est lancé.

 

Nomination de Pei comme architecte du projet. Début des fouilles et création de l'EPGL

 

Le 2 novembre 1983, l'Etablissement public du Grand Louvre (EPGL) assume la charge effective de la conduite des travaux. L'architecte américain d'origine chinoise, Ieoh Ming Peï, célèbre pour ses nombreuses réalisations et notamment celle de la nouvelle aile de la National Gallery à Washington, est désigné pour mener à bien l'agrandissement et la modernisation du Louvre. Des fouilles archéologiques précèdent l'aménagement du sous-sol de la Cour Napoléon et la construction de la pyramide.

 

Inauguration du musée d'Orsay

 

Le musée d'Orsay est inauguré le 9 décembre 1986 ; installé dans l'ancienne gare d'Orsay bâtie par Lalou en 1900, le musée présente, dans toute sa diversité, la seconde moitié du XIXème siècle avec des oeuvres allant de 1848 à la naissance du cubisme. Le musée fait ainsi la transition entre, les collections du Louvre - dont il récupère les oeuvres des artistes nés entre 1820 et 1870 et celles du musée d'Art moderne. Y sont également transférées les oeuvres provenant du musée du Jeu de Paume.

 

Ouverture de la Pyramide

 

Le 30 mars 1989 est inaugurée la Pyramide de verre construite par I. M. Peï. Erigée au centre de la Cour Napoléon, elle détermine les grands axes de circulation du palais et conduit en sous-sol à un vaste hall d'accueil d'où l'on accède aux espaces dévolus aux expositions temporaires, aux salles relatant l'histoire du Palais et du musée, ainsi qu'aux fossés du Louvre de Charles V, à un auditorium et enfin à différents services pour les visiteurs (vestiaires, librairie, cafétéria, restaurant).

 

Le musée du Louvre devient établissement public, ouverture de l'Aile Richelieu et des galeries du Carrousel

 

Le 1er janvier 1993, le Louvre devient établissement public attaché au ministère de la culture ; le changement de statut permet au musée de jouir d'une plus grande autonomie. La même année voit l'ouverture au public de l'Aile Richelieu qui constitue son plus important agrandissement depuis sa fondation deux siècles plus tôt. La couverture des trois cours intérieures permet l'aménagement d'espaces monumentaux adaptés à la présentation de pièces de grandes dimensions, les départements des peintures et des objets d'art augmentent considérablement leur superficie alors que les arts d'islam disposent enfin de salles permanentes. Quelques temps plus tard, on inaugure les galeries du Carrousel, vaste espace commercial situé aux portes du musée ainsi qu'un parking public destiné aux visiteurs.

 

2e grande phase de restructuration du musée (1997)

 

Le musée connaît en 1997 de nouveaux aménagements importants autour de la Cour Carrée avec l'inauguration des salles de l'aile Sackler (Antiquités orientales) et surtout l'ouverture des deux étages totalement réaménagés du département des Antiquités égyptiennes qui double sa superficie d'exposition. Le projet de réaménagement de la Salle des Etats est alors lancé, comme celui de la création de nouvelles salles dites « des trois antiques » creusées sous la cour Visconti.

En 1998, l'Ecole du Louvre s'installe dans l'aile de Flore (5000 m²) où se trouvaient les anciennes collections de sculpture.

 

Ouverture du Pavillon des Sessions

 

En 1996, le Président de la République, Jacques Chirac, décide que soit créé un musée des Arts des civilisations et qu'une sélection de chefs d'oeuvre soit présentée au Louvre. Le rez-de-chaussée de l'ancien pavillon des Sessions est alors choisi pour montrer ces oeuvres provenant d'Afrique, d'Asie, d'Océanie et des Amériques. Les salles, aménagées par J. M. Wilmotte, sont inaugurées en avril 2000, constituant ainsi l'antenne du futur musée du quai Branly.

 

Le Département des Arts de l'Islam

 

L'aménagement du département des Arts de l'Islam connaît une étape décisive avec l'annonce le mardi 26 juillet 2005, par le Président de la République, du projet architectural lauréat des salles du 8ème département du Louvre. Il s'agit de celui des architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini. Le département des Arts de l'Islam s'installera en 2009 dans les nouveaux espaces de la cour Visconti.

 

 

 

les plus beaux musées du monde - Le Louvre -France-

Publié à 17:58 par acoeuretacris Tags : musée louvre
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L'Arc de Triomphe du carousel

 

Histoire du Louvre, du chateau au Musée

 

Le Palais devient Musée

 

Au début de la Révolution, le Louvre entame une phase d'intenses transformations. Louis XVI s'installe pour trois ans aux Tuileries, puis la Convention lui succède. En 1793, le Museum central ouvre au public dans la Grande Galerie et le Salon Carré. D'année en année, le musée s'étend : les appartements d'été  d'Anne d'Autriche accueillent les sculptures antiques, puis naissent les salles du musée Charles X et de nombreux espaces. Les collections envahissent peu à peu l'édifice.

 

Arrivée des tableaux et antiques d'Italie. Ouverture du musée Napoléon

 

Les traités de Tolentino et Campo Formio attribuent à la France les plus belles pièces des collections pontificales et de Venise. Tableaux et antiques sont acheminés en grande pompe au Louvre. Dès lors le musée ne cessera de s'enrichir des conquêtes de Napoléon. Le Musée Napoléon est dirigé par Denon à partir de 1802 et l'année suivante le buste de l'Empereur par Bartolini en domine l'entrée. A la chute de l'Empire en 1815, chacune des nations vient récupérer son bien et le musée est démantelé.

 

Ouverture du musée des antiques dans les Appartements d'été d'Anne d'Autriche

 

Le 9 novembre 1800, anniversaire du coup d'Etat du 18 brumaire, Bonaparte et Joséphine inaugurent le musée des Antiques, aménagé dans l'ancien appartement d'été d'Anne d'Autriche, au rez-de-chaussée du Palais, dont le sol peut supporter le poids des marbres. On y admire les antiques provenant du Vatican, du musée du Capitole et de Florence, mais aussi des anciennes collections royales ou d'émigrés.

 

Aménagement de la Grande Galerie. Décor de la Cour carrée. Début des travaux reliant le Louvre et les Tuileries au Nord

 

L'architecte Fontaine est chargé d'agrandir le musée et d'embellir le palais : un escalier monumental dessert le Salon Carré et la Grande galerie dont la voûte percée de fenêtres crée un éclairage zénithal. Les ailes de la Cour Carrée sont en chantier pour unifier et décorer les façades. Des escaliers s'élèvent à chaque extrémité de la Colonnade dont le pavillon central reçoit une porte de bronze et un tympan. Une aile part des Tuileries le long de la rue de Rivoli pour rejoindre le Louvre.

 

Construction de l'Arc de Triomphe du Carrousel

 

En 1806, Percier et Fontaine édifient, dans l'axe du pavillon de l'Horloge et du pavillon central des Tuileries, un petit arc de triomphe, inauguré en 1808. Denon conçoit un décor de bas-reliefs et de statues à la gloire des armées victorieuses. Au sommet, il fait placer les chevaux de bronze antiques de la basilique Saint-Marc de Venise, qui y retourneront en 1815.

 

Galerie de Sculpture moderne

 

En 1824, est créé le "musée de Sculpture moderne", au rez-de-chaussée de l'aile ouest de la Cour Carrée, entre le pavillon de l'Horloge et celui de Beauvais, dans ce qu'on appela la "Galerie d'Angoulême". Les sculptures, provenant du musée des Monuments français, mais aussi de Versailles, sont disposées dans cinq salles, décorées par l'architecte Fontaine.

 

Champollion est nommé conservateur des Antiquités égyptiennes

 

Fondateur de l'égyptologie, Jean-François Champollion (1790-1832) découvre en 1822 les principes de l'écriture hiéroglyphique, publiés deux ans plus tard dans son Précis. Après avoir organisé le musée égyptien de Turin (1824), Champollion est nommé le 15 mai 1826 conservateur de la nouvelle section des antiquités égyptiennes du Louvre qu'il organise.

 

Inauguration du musée Charles X - Installation du musée de la marine

 

En 1827, est inauguré le musée Charles X au 1er étage de l'aile méridionale de la Cour Carrée. Y sont présentés des antiquités égyptiennes, des bronzes antiques, des vases étrusques et des objets d'art médiévaux et de la Renaissance. Les salles sont décorées de plafonds peints. La même année est ordonnée la création d'un Musée de la Marine. Installé tout d'abord au premier étage, il est ensuite logé au second étage de l'aile nord de la Cour Carrée. Il y demeure jusqu'en 1943.

 

Galerie espagnole de Louis-Philippe

 

Peu exposé en France avant la Révolution, l'art espagnol est révélé au public du Louvre grâce à l'ouverture de la Galerie espagnole de Louis-Philippe. Installée au Louvre de 1838 à 1848 - avant d'être dispersée à Londres en 1853 - celle-ci offre au regard des visiteurs plus de quatre cents tableaux dont l'influence sera très importante sur des artistes tels que Corot ou Manet.

 

Ouverture du musée assyrien

 

Le 1er mai 1847 est inauguré le premier Musée assyrien d'Europe qui occupe deux salles dans l'aile nord de la Cour Carrée. Il a été créé grâce à l'envoi de Paul-Emile Botta (1802-1870), consul de France à Mossoul.

 

Ouverture des musées mexicain, algérien et ethnologique

 

L'engouement pour les mondes lointains, et surtout pour l'étude scientifique des productions artisanales, entraîne, en 1850, la création du musée mexicain - installé au rez-de-chaussée de la Cour Carrée - ainsi que des musées algérien et ethnographique, distincts du musée de la Marine, au second étage du pavillon de Beauvais.

 

Restauration de la Galerie d'Apollon, décoration du Salon Carré et de la Salle des Sept cheminées

 

A l'époque du Prince-Président, d'importants travaux d'aménagement sont menés. Félix Duban est chargé en 1848 de la restauration complète de la Galerie d'Apollon dont il fait achever le décor ; en 1851, on pose le compartiment central de la voûte peint par Delacroix. Dans le même temps, Duban aménage la Salle des Sept-Cheminées avec l'imposant décor de sa voûte ainsi que le Salon Carré. Le musée gagne trois espaces dont le décor est de première importance.

 

Le nouveau Louvre

 

Visconti, puis Lefuel à sa mort en 1854, sont chargés par Napoléon III des travaux d'achèvement de la liaison Louvre Tuileries, côté Nord. Le projet repose sur la construction de bâtiments le long de la rue de Rivoli, prolongeant ceux élevés sous Napoléon Ier et Louis XVIII, et l'édification de deux ailes dotées de cours intérieures. La cour Napoléon, au coeur de cet ensemble, est achevée en 1857. Les décors intérieurs seront complétés jusqu'en 1861.

 

Musée des Souverains

 

Le 15 février 1852, à l'initiative du Prince-Président, est créé le Musée des Souverains, installé à l'étage de la colonnade. Il présente les souvenirs des dynasties régnantes (de Childéric jusqu'à Napoléon) et permet aux collections d'objets d'art de se développer de manière spectaculaire.

 

Reprise des travaux (pavillon de Flore, des Sessions, guichets)

 

En 1861, l'empereur charge Lefuel de reconstruire la partie ouest de la Grande Galerie et le pavillon de Flore qui menacent ruine. On démolit certaines parties dressées sous Henri IV pour les remplacer par des bâtiments copiant ceux élevés plus à l'est par Louis Métezeau : la Grande Galerie gagne en unité, elle perd la diversité voulue par ses concepteurs. Au centre de la nouvelle façade sur la Seine, Lefuel aménage des guichets monumentaux, ornés d'une figure équestre de Napoléon III.

 

Musée Napoléon III

 

Sous le Second Empire, les collections du musée connaissent de nombreux enrichissements. La principale acquisition faite à l’époque est celle de la collection Campana, en 1861. Ses 11385 œuvres (peintures et antiques), forment le musée Napoléon III. Dès 1863, la plupart des pièces archéologiques sont déposées au Louvre dans des salles de la Cour Carrée dont celles qui prennent le nom de Galerie Campana, les objets du marquis constituant une part importante des collections de céramiques grecques, d’antiquités étrusques et de tableaux primitifs italiens.

 

Incendie des Tuileries

 

En mai 1871, pendant les derniers jours de la Commune de Paris, la ville est en voie d'être reprise par l'armée régulière. Des communards parcourent la ville pour préparer la destruction de l'Hôtel de ville, de la Cour des comptes et du Château des Tuileries, symbole de la monarchie. Un incendie est allumé qui consume l'intérieur des bâtiments et menace le Louvre. Les vestiges du palais seront démolis, après une longue polémique, en 1883.

 

 

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Le pavillon de l'Horloge

 

Histoire du Louvre, du chateau au musée

 

Le Louvre classique

 

Les règnes de Louis XIII et Louis XIV marquent profondément les structures du Louvre et des Tuileries. Le prolongement sous Louis XIII de l'aile ouest de la Cour Carrée marque le point de départ d'un projet ambitieux qui sera mené à son terme par Louis XIV et complété sous Louis XV. Le coeur du monument prend alors l'aspect que nous lui connaissons encore de nos jours. Le désintérêt marqué par le roi après la construction de Versailles plonge le palais dans une nouvelle période de sommeil.

 

Reprise des travaux sous Louis XIII

 

En 1625, après plus de dix ans d'arrêt, Louis XIII décide la reprise des travaux du Louvre pour réaliser le Grand Dessein imaginé par Henri IV. Il ordonne la démolition d'une partie de l'aile nord du Louvre médiéval pour prolonger l'aile Lescot dans cette direction en symétrie parfaite avec les même détails de décor.

 

Début de la construction du Pavillon de l'Horloge et de l'aile Lemercier

 

Entre le nouveau et l'ancien bâtiment, l'architecte Jacques Lemercier place un pavillon monumental dit de l'Horloge, aujourd'hui Pavillon Sully. Son dernier étage décoré de puissantes cariatides domine l'ensemble du Louvre avec ses hautes toitures ; il servira de modèle aux autres pavillons du palais.

 

Décoration des appartements d'été d'Anne d'Autriche

 

De 1655 à 1658, Anne d'Autriche, reine et régente pendant la minorité de Louis XIV, fait aménager un appartement d'été au rez-de-chaussée de la Petite Galerie. L'ensemble est constitué de six pièces placées, selon un principe répandu à l'époque, en enfilade : grand salon, antichambre, vestibule, grand cabinet, chambre à coucher et petit cabinet donnant directement sur la Seine. Le décor est confié à l'italien Romanelli qui se charge des fresques des plafonds, et Anguier qui réalise les stucs.

 

Projet Le Vau, achèvement de la Cour Carrée, Cour du Sphinx

 

En 1660, l'architecte Louis Le Vau est chargé du projet d'achèvement du Louvre : doublement de la Petite Galerie ; achèvement de l'aile nord de la Cour Carrée ; de 1661 à 1663, prolongement de l'aile sud, dotée d'un pavillon oriental, symétrique du pavillon du Roi de style Renaissance et d'un pavillon central. Dès 1668, Le Vau doublant le palais en largeur, la première façade de l'aile sud, face à la Seine, terminée en 1663, disparaît au profit d'une nouvelle façade. Les derniers restes du Louvre médiéval sont démolis.

 

Galerie d'Apollon

 

Le 6 février 1661, un incendie ravage l'étage de la Petite Galerie. Tandis que Louis Le Vau dirige les travaux de reconstruction, Charles Le Brun, à la demande de Louis XIV, le Roi-Soleil, compose, à partir de 1663, un décor consacré à la course du soleil sous les traits d'Apollon, dieu antique de la lumière et du soleil, à travers le temps et l'espace. De ce décor inachevé, subsistent en place, trois compositions peintes aux voussures par Le Brun et les grandes sculptures en stuc.

 

Les projets du Bernin

 

En 1665, le roi confie le projet de construction de l'aile orientale de la Cour Carrée au Cavalier Bernin ; l'accès principal de sa résidence doit être à la hauteur de ses ambitions, mais des deux projets successifs du Bernin, aucun ne voit le jour : le roi fait stopper la construction.

 

La colonnade

 

En 1667, une commission à laquelle appartient le médecin Claude Perrault décide de l'édification de la colonnade : face à la ville, une façade monumentale dominée par un péristyle à colonnes doubles occupe tout l'étage. Le gros oeuvre est terminé en 1672, tandis que le roi délaisse peu à peu le Louvre pour Versailles, laissant l'ensemble inachevé.

 

Louis XIV quitte définitivement les Tuileries et le Louvre

 

L'aménagement progressif de Versailles, où le roi s'installe définitivement en 1678, marque, sur ordre de Colbert, l'arrêt des travaux dans les résidences parisiennes. Les bâtiments de la Cour Carrée sont laissés en l'état, sans toitures et ouverts à tous vents ; ils le resteront presque un siècle.

 

Transfert des collections de sculpture antique dans la salle des Caryatides

 

En 1692, Louis XIV ordonne l'installation des sculptures antiques dans la salle des Caryatides. La même année, le palais déserté par la cour reçoit de nouveaux occupants. Après l'Académie française et celle des Inscriptions et Belles Lettres, l'Académie royale de Peinture et de Sculpture s'y installe ; elle y restera jusqu'en 1792. Sept ans plus tard, en 1699, l'Académie organise au Louvre le premier d'une longue série de salons : ils attireront des foules de visiteurs.

 

Première exposition de l'Académie de Peinture et de Sculpture au Louvre

 

En 1699, les artistes membres de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture (fondée en 1648) exposent pour la première fois au Louvre, dans la Grande Galerie. A partir de 1725, cette manifestation se déroule dans le Salon Carré, près des locaux de l'Académie : l'exposition sera nommée le « Salon ».

 

Dégagement de la colonnade. Reprise du décor de la Cour Carrée

 

A partir de 1756, Louis XV ordonne la reprise des travaux au Louvre. Ils vont permettre l'achèvement partiel des ailes bâties sous Louis XIV. On pose enfin les toitures définitives au nord, à l'est et au sud et parallèlement, on commence la démolition des immeubles situés aux pieds de la colonnade qui, enfin dégagée, s'affirme dans toute sa monumentalité. On entame aussi à ce moment l'arasement de toute une série d'édifices parasitaires installés dans la Cour Carrée.

 

Le Louvre consacré par décret à la "réunion de tous les monuments des sciences et des arts"

 

En 1791, par décret de l'Assemblée, le Palais du Louvre est dévolu à la «réunion de tous les monuments des sciences et des arts».

 

Ouverture du Museum central des Arts

 

Le Museum central des Arts ouvre ses portes le 10 août 1793. Placé sous l'autorité du ministre de l'Intérieur, il est administré par les peintres Hubert Robert, Fragonard, Vincent, le sculpteur Pajou et l'architecte de Wailly. Gratuit, il est ouvert en priorité aux artistes, et au public en fin de semaine. Les oeuvres, pour la plupart des peintures des collections royales ou des saisies des biens des émigrés sont disposées dans le Salon Carré et la Grande Galerie.

 

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Publié à 17:24 par acoeuretacris Tags : musée louvre
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Histoire du Louvre, du Chateau au musée

 

Du Louvre aux Tuileries

 

La démolition de la Grosse Tour marque le début de travaux qui vont se poursuivre jusque sous Louis XIV. Le château renaissant de François Ier sera complété par Henri II et ses fils jusqu'à ce que la construction du palais des Tuileries modifie sensiblement la donne : situé à environ 500 mètres du Louvre, les rois n'auront alors de cesse de relier les deux édifices l'un à l'autre par un passage direct : le grand dessein concrétisera ce souhait par l'aménagement de la Grande galerie.

 

Début des travaux de l'aile Lescot, Pavillon du Roi, aile sud

 

Le château de Charles V même transformé ne suffisant plus, François Ier décide en 1546 la construction d'un nouvel édifice. L'aile ouest médiévale est démolie et remplacée par un bâtiment de style Renaissance conçu par Pierre Lescot et décoré par Jean Goujon. C'est Henri II qui mène les travaux : il ordonne l'aménagement, au rez-de-chaussée, de la salle des Caryatides et après la démolition de l'aile sud du château médiéval, une nouvelle aile est érigée. Le Pavillon du Roi avec, au premier étage, l'appartement du souverain, sert de point de jonction entre les nouveaux bâtiments. Les façades uniformes de ces édifices sont une référence pour le style renaissant à Paris ; leur décor sera achevé plus tard, sous Henri IV.

 

Construction des Tuileries

 

Dans la seconde moitié du XVIe siècle, le Louvre est un palais étonnant qui juxtapose des parties neuves, d'autres en voie d'achèvement et certaines à demi ruinées car vieilles de plus de deux siècles. Catherine de Médicis, veuve d'Henri II, supporte mal son inconfort comme les bruits et les odeurs de la ville ; elle décide la construction, plus à l'ouest, du château des Tuileries dont les plans sont dessinés en 1564 par Philibert Delorme. Sa construction est suspendue quelques années plus tard.

 

Début des travaux de la petite galerie

 

En 1566, Charles IX commence les travaux de construction du rez-de-chaussée de la Petite Galerie destinée à servir de point de départ pour un long couloir reliant le Louvre aux Tuileries, le long de la Seine. L'aménagement d'une liaison entre les deux édifices commence à voir le jour.

 

Travaux de la Grande Galerie

 

Henri IV, entre 1595 et 1610 fait édifier la Galerie du bord de l'eau, très long passage qui relie directement les appartements du roi au Louvre aux Tuileries se terminant par le Pavillon de Flore. Le bâtiment s'étire sur 450 m et pour éviter trop de monotonie, on en confie la réalisation à deux architectes : Louis Métezeau, côté est et Jacques II Androuet du Cerceau, côté ouest. Dans le même temps, on ajoute un étage au dessus de la Petite Galerie pour y aménager la Galerie des rois.

 

Assassinat d'Henri IV

 

La mort tragique du roi, le 14 mai 1610, laisse les travaux inachevés : gros oeuvre de la galerie terminé, toitures posées mais à l'intérieur, aucun décor. Trop jeune encore, Louis XIII ne s'intéressera au Louvre que près de 15 ans plus tard pour mener à bien des travaux que Louis XIV achèvera.

 
   

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Publié à 17:04 par acoeuretacris Tags : musée louvre
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Le Louvre médiéval

 

Histoire du Louvre, du château au musée

 

Depuis la fin du XIIe siècle, les bâtiments du Louvre dominent le coeur de Paris ; situés aux limites de la ville, ils ont été peu à peu rattrapés par elle puis englobés en son centre. Dans le même temps, la sombre forteresse des débuts effectuait sa mutation pour devenir la résidence modernisée d'un François Ier puis le somptueux palais du Roi-Soleil.

 

Le Louvre médiéval d'hier

Les quarante-trois années du règne de Philippe Auguste (1180 à 1223) marquent un renforcement considérable du pouvoir monarchique à l'intérieur comme à l'extérieur du royaume. Paris, première ville du continent, est dotée d'une nouvelle et puissante enceinte fortifiée à partir de 1190 et le roi décide de la renforcer, à l'ouest, par une protection supplémentaire. Le château du Louvre naît alors, aux portes d'une cité qu'il est censé protéger du danger Anglo-normand.

 

Sous Philippe Auguste, construction du donjon et de la forteresse.

 

Construit par Philippe Auguste à partir de 1190, le château, quadrilatère de 78 x 72 m ceinturé de fossés, n'est pas une résidence royale mais un arsenal. Des tours circulaires protègent les angles et le centre des faces nord et ouest. A l'est et au sud, deux portes d'accès sont encadrées de tours défensives. Au centre, la « grosse tour », donjon de 15 m de diamètre, domine le quartier du haut de ses 30 m. Deux bâtiments sont accolés au mur d'enceinte, à l'ouest et sud de la cour.

 

Voûtement de la Salle Basse du Logis occidental

 

La « Salle Basse » est le seul vestige des intérieurs du Louvre médiéval mais sa fonction d'origine reste inconnue. Ses voûtes, à présent détruites, reposaient sur deux colonnes placées au centre de la salle ainsi que sur des supports muraux. Dans son état actuel, les voûtements, colonnes et corbeaux remontent aux années 1230-1240 et ont été insérés dans la maçonnerie antérieure.

 

Enceinte de Charles V à partir du rempart de terre d'Etienne Marcel

 

Au milieu du XIVe siècle, Paris se développe largement à l'extérieur du mur de Philippe Auguste. Lors de la guerre de cent ans, il est à nouveau nécessaire de protéger la capitale du royaume. Etienne Marcel, prévôt des marchands, commence l'édification d'un rempart de terre (1356-1358) développé et continué par Charles V : la nouvelle enceinte ceinture les quartiers de la rive droite. Enfermé à l'intérieur de la ville, le Louvre perd son rôle protecteur.

 

Travaux de Raymond du Temple

 

A partir de 1364, sous Charles V, le château défensif devient, grâce à l'architecte Raymond du Temple, une somptueuse résidence royale. Miniatures et tableaux nous donnent une image merveilleuse des toitures ornées de décors. Les logis autour de la cour centrale sont percés de larges fenêtres sculptées. La grande vis, majestueux escalier, dessert les étages des nouveaux édifices. On ajoute un jardin d'agrément au nord. Les intérieurs sont ornés de sculptures, de tapisseries et de boiseries.

 

Destruction du donjon

 

A la mort de Charles VI, le Louvre s'endort pendant un siècle. François Ier le sort du sommeil en décidant, en 1527, de se réinstaller à Paris. Pour donner air et lumière au château destiné à accueillir le roi, on démolit la Grosse tour : le Louvre médiéval laisse place à celui de la Renaissance.

les départements et leur histoire - Orne - 61 -

Publié à 14:27 par acoeuretacris Tags : Départements
les départements et leur histoire - Orne - 61 -
(Région Basse-Normandie)
 

Le territoire du département de l'Orne faisait partie de la Gaule celtique : les peuples qui l'habitaient portaient le nom générique d'Aulerci. C'était, à ce qu'il semble, à Alençon que se réunissaient les députés des trois tribus dont se composaient leur fédération, et qui étaient les Aulerces Éburons (capitale, Ebroïcum, Évreux), les Aulerces Cénomans (capitale, Subdinum, Le Mans), et enfin les Aulerces Diablintes ; ceux-ci occupaient la plus grande partie du territoire qui a formé le départe-ment de l'Orne.

A l'époque où César vint asservir les Gaules, Crassus, son lieutenant, pénétra dans le pays avec la 7e légion, et le soumit facilement ; mais, plus tard, sous la conduite de Viridovix, ces peuples et leurs voisins se soulevèrent et mirent en péril le lieutenant de César, Titurius Sabinus, qui était entré dans leur pays à la première nouvelle de l'insurrection. César raconte, dans ses Commentaires, que l'armée de Viridovix s'était grossie d'une foule de brigands et d'hommes perdus, venus de tous les points de la Gaule : insulte ordinaire des oppresseurs, qui ne se contentent pas d'écraser ceux qui leur résistent, mais veulent encore les déshonorer.

Quoi qu'il en soit, Sabinus, se trouvant dans une position critique, fut obligé de se retrancher dans un lieu fortifié. Entouré par l'armée de Viridovix, qui lui offrit vainement la bataille, il encouragea à dessein l'audace des assaillants, leur envoya même un des Gaulois qui servaient dans ses troupes pour leur faire un tableau meurtrier du découragement des Romains, et les. engager à en profiter. Les confédérés se décident à attaquer Sabinus dans ses retranchements. « Les Romains, dit César, étaient campés sur une hauteur, d'une pente douce et aisée, d'environ mille pas. Ces barbares la montent en courant de toutes leurs forces, pour ne point leur laisser le temps de se réunir et de s'armer, et arrivent hors d'haleine au pied des retranchements. Sabinus, après avoir par ses discours excité l'ardeur de ses soldats, donne le signal. Pendant que les ennemis étaient embarrassés des fascines qu'ils portaient pour combler les fossés, il ordonne une double sortie par deux portes du camp. L'avantage de la position, l'inexpérience et l'épuisement des barbares, la bravoure de nos soldats et leur habitude de la guerre, furent cause que l'ennemi ne soutint pas même le premier choc, et prit aussitôt la fuite. » Le carnage fut effroyable.

A l'époque de l'insurrection générale des Gaulois excitée par Vercingétorix, nous retrouvons encore dans les Commentaires de César les Aulerces payant bravement leur dette à la patrie commune. Sous la conduite de Camulogène, réunis aux Parisii, ils viennent offrir la bataille à Sabinus, près de Lutèce. L'aile gauche des Gaulois plia ; mais la droite, où se trouvait Camulogène, résista intrépidement : ils se firent tuer jusqu'au dernier.

Les habitants d'Essai étaient seuls restés tranquilles pendant ces insurrections. César les favorisa aux dépens des populations moins patientes et plus patriotiques des environs. Leur puissance grandit rapidement sous la domination romaine ; mais, pendant le ive siècle de l'ère chrétienne, les pirates saxons, après avoir formé divers établissements sur la côte, remontent l'Orne, ravagent et détruisent tout sur le territoire des Essuins, et bâtissent, à deux lieues d'Essai, une nouvelle ville, Saxia ou Sées, qui acquit bientôt une grande importance. Les Saxons ne tardèrent pas à se convertir au christianisme, et, parmi les évêques de Sées, on trouve les noms de Sigisbold, de Sanobod, qui révèlent une origine saxonne.

Pendant l'effroyable désordre auquel les invasions des barbares livrèrent la Gaule, l'Armorique (Bretagne) et les populations dont nous nous occupons formèrent une vaste confédération qui maintint quelque temps son indépendance. Ravagé par les Alains et par une nouvelle invasion des Saxons, le pays se soumit à Clovis.

Pendant la période suivante, l'histoire de cette contrée reste fort obscure : nous trouvons que la plus grande partie de cette région dépend d'un archidiaconat nommé Hiesmois ou Oximisum, dont le chef-lieu était Oximum ou Hiesme, maintenant Exmes, bourg voisin d'Argentan. Pendant cette période, nous voyons grandir la puissance de Sées, à laquelle succédera, vers le Xe siècle, celle d'Alençon.

Mais les Normands ont envahi le pays, et le faible Charles le Simple a été obligé de le céder à Rollon, leur duc. Richard Ier, duc de Normandie, donne, en 943, à Yves de Creil ou de Bellême, dont il veut récompenser les services, l'Alençonnais et une assez grande étendue de territoire. Le nouveau possesseur réunit à ces domaines le Perche (Mortagne, Verneuil et Laigle), et la puissance de sa famille se fonde définitivement sous son fils Guillaume ler de Bellême, qui, le premier, prit le nom de Talvas.

Ce fut lui qui éleva les châteaux de Sées, d'Alençon, de Domfront. Mais Robert duc de Normandie, voulant le punir de s'être déclaré contre lui dans la guerre qu'il avait entreprise contre son frère et son prédécesseur Richard III, vint l'assiéger dans Alençon. Le vieux Talvas fut obligé de capituler et de venir pieds nus, en chemise et une selle sur le dos, demander grâce au duc irrité :

Son dos offrit à chevaucher,
Ne se peut plus humilier.

dit le Roman de Rou. Au prix de cette humiliation, le vieillard garda ses possessions ; ses quatre fils jurèrent de le venger. Ils s'armèrent, mais ils furent défaits dans la forêt de Blavon. Guillaume eut deux de ses fils tués dans cette guerre ; en recevant la nouvelle de leur mort, déjà malade, il mourut sur-le-champ. L'aîné des deux fils de Guillaume Ier, Robert, lui succéda ; mais, fait prisonnier par le comte du Maine, il fut tué à coups de hache dans sa prison.

 

Son frère, Guillaume II Talvas, lui succéda. II reçut le surnom de Talvas le Cruel, et le justifia. Il fait étrangler sa femme Hildeburge. Il se remarie et invite à son banquet de noces Guillaume Giroie, chevalier loyal, qui avait eu jadis des différends avec la famille de Tairas.

Malgré Ies représentations de son frère Raoul, Giroie se confie à Talvas le Cruel et se rend à ses noces. Au milieu du festin, Talvas le fait saisir et part pour la chasse. Pendant qu'il se livre au plaisir de la chasse, ses bourreaux ont, par son ordre, crevé les yeux, coupé le nez et les oreilles du malheureux Giroie, qui est jeté en prison. La tour où il fut renfermé, et qui se voyait encore un peu avant la Révolution à l'entrée du château d'Alençon, avait gardé le nom de Tour de Giroie ; mais la vengeance s'appesantit bientôt sur cette horrible famille des Talvas. Le fils de Talvas II, Arnould, chasse son père de ses domaines et est lui-même étranglé dans son lit. Talvas le Cruel mourut à Domfront, en 1052.

Quatre années auparavant, profitant de l'horreur qu'inspirait Talvas, le comte d'Anjou s'était emparé d'Alençon. Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, vint lui-même pour reprendre la ville. Quand il s'approcha des murs, les Angevins, qui les défendaient, se mirent à railler le jeune duc, criant à la manière des pelletiers : « A la pel ! à la pel ! » allusion au métier que faisait le grand-père de Guillaume, un pelletier de Falaise dont Robert de Normandie avait séduit la fille. Guillaume le Bâtard jura par la resplendeur de Dieu qu'il se vengerait. Il tint parole. Il fit couper les pieds et les mains aux trente premiers Angevins qu'il put saisir : la ville, effrayée, se rendit.

Mabille de Bellême, fille de Talvas le Cruel et héritière de son duché, avait épousé Robert dé Montgomery ; la famille de Montgomery devait donner cinq seigneurs à Alençon. Robert étant parti pour l'Angleterre, sa femme, atroce comme toute sa famille, régna par le fer et le poison. Elle tenta d'empoisonner Ernauld, le chef de la maison rivale de Giroie. Celui-ci refusa le verre de via qu'on lui présentait. Un de ses compagnons le prit sans défiance . c'était le frère de Montgomery, Gilbert ; il mourut, trois jours après, du poison qui ne lui était pas destiné.

Une autre fois, Mabille fut plus heureuse et réussit à faire empoisonner Ernauld par son chambellan. Mais un jour Mabille avait été visiter le château de Barre-sur-Dives, appartenant à un de ses fils. Elle s'était endormie après avoir pris un bain. On la trouva la tête coupée. L'émotion fut universelle : ou soumit un gentilhomme que l'on soupçonnait, Pantol, à l'épreuve du feu : il la subit victorieusement. On sut depuis que l'auteur du meurtre était Hugues de Sangey, auquel Mabille avait pris un château, et qui, s'étant introduit furtivement dans le château de Barre pendant son sommeil, s'était vengé et était parti aussitôt pour l'Italie, refuge ordinaire, à cette époque, de tous Tes aventuriers normands et de tous ceux qu'un meurtre éloignait de leur pays.

 

Les Montgomery, en héritant de la seigneurie des Talvas, semblaient avoir hérité de leur cruauté. Nous ne traînerons pas la pensée du lecteur sur cette monotone et sanglante histoire ; ce que nous eu avons dit plus haut suffit pour donner une idée des misères et des crimes de cette époque. Quelques-uns des Montgomery prirent part aux croisades ; leur absence laissa un peu de répit aux malheureux habitants de leur contrée.

Le dernier des comtes d'Alençon de la maison de Montgomery, Robert HI, accompagna Philippe-Auguste en Palestine. Il mourut sans enfants ; Philippe-Auguste, qui. s'était emparé à cette époque de la Normandie, acheta le comté d'Alençon des héritiers de Robert. Le comté fit alors partie du domaine de la couronne. Saint Louis le donna en apanage à son fils Pierre et l'agrandit de quelques villes et territoires voisins. Après la mort de Pierre, le comté revint au roi de France, Philippe le Hardi, qui en disposa en faveur de Charles, son troisième fils. Le fils et le successeur de ce dernier fut ce duc d'Alençon qui, en compromettant l'avant-garde française qu'il commandait à la bataille de Crécy, fut la principale cause de cette défaite et s'y fit tuer.

Parmi les successeurs de ce prince, on remarque son fils Charles III, qui, dégoûté du monde, entra dans l'ordre des dominicains ; Jean Ier, sous lequel le comté d'Alençon fut érigé en duché-pairie et qui périt à la bataille d'Azincourt, expiation bien due par lui à la France dont il avait fomenté les troubles et envenimé les blessures ; son fils, Jean II, pris au combat de Verneuil par les Anglais, qui s'étaient emparé de son duché (Bedford avait pris le titre de duc d'Alençon) ; le duc légitime honora sa captivité par sa constance, par son refus de se soumettre aux conquérants de sa patrie : il ne fut rendu à la liberté qu'après avoir payé une rançon considérable, 300 000 écus d'or (1429).

Il combattit vaillamment pour la délivrance du pays et commanda l'armée française à la bataille de Patay. Ce ne fut qu'en 1449, qu'il rentra en possession de. son duché. Ce prince brillant et chevaleresque, ami du faste, de la musique et de la chasse, fut accusé plus tard, par Charles VII, de connivence avec les Anglais. Condamné à mort en 1458 par la cour des pairs pour crime de haute trahison, il vit sa peine commuée. Délivré par le dauphin, devenu roi sous le nom de Louis XI, et dont l'amitié avait contribué à éveiller envers le duc les défiances de Charles VII, il se jeta néanmoins dans la ligue du Bien public, se lia avec les ennemis du royaume : condamné à mort une seconde fois, sa peine fut encore commuée : il mourut en prison, en 1476.

Son fils René ne reçut du roi, indisposé contre sa race, qu'une partie des domaines de son père ; il fut bientôt, à tort ou à raison, soupçonné d'intrigues contre Louis XI, condamné à une prison perpétuelle et enfermé dans une cage de fer ; il n'en sortit qu'à l'avènement de Charles VIII, qui lui rendit les biens de son père.

Son fils Charles devint l'époux de Marguerite de Valois, soeur du roi François Ier, la Marguerite des Marguerites, comme l'appelait son frère. Il fut une des causes de la défection du connétable de Bourbon aux dépens duquel François Ier avait fait un passe-droit, en le nommant au commandement de l'avant-garde française, et plus tard sa lâche conduite à la bataille de Pavie le couvrit de honte ; il vint mourir à Lyon en 1524.

Sa veuve, Marguerite, séjourna souvent dans ses domaines et épousa en secondes noces Henri II, roi de Navarre, et c'est sous le nom de la reine de Navarre qu'elle est demeurée célèbre dans l'histoire de notre littérature. Elle protégea les poètes, les savants et les protestants. « Ce fut, dit Brantôme, une princesse de très grand esprit et fort habile, tant de son naturel que de son acquisitif : car elle s'adonna fort aux lettres en son jeune âge, et les continua, tant qu'elle véquit, aimant et conversant, du temps de sa grandeur, ordinairement à la cour avec des gens les plus savants du royaume de son frère : aussi tous l'honoroient tellement qu'ils l'appeloient leur Mécénas, et la plupart de leurs livres qui se composoient alors s'adressoient au roi son frère, qui estoit bien savant, ou à elle.... On la soupçonnoit de la religion de Luther ; mais, pour le respect et l'amour qu'elle portoit au roi son frère, qui l'aimoit uniquement et l'appeloit toujours sa mignonne, elle n'en fit jamais aucune profession ni semblant, et, si elle la croyoit, elle la tenoit toujours dans son âme fort secrète, d'autant que le roi la haïssoit fort, disant qu'elle et toute autre nouvelle secte tendoient plus à la destruction des royaumes, des monarchies et dominations qu'à l'édification des âmes. »

Marguerite mourut au château d'Odos, en Bigorre, en 1549. Elle fut la mère de Jeanne d'Albret. Après sa mort, le duché d'Alençon, dont elle n'avait été que l'usufruitière, retourna à la couronne. Charles IX le donna à son frère François, alors âgé de douze ans. Un des seigneurs du pays, Montgomery, qui avait eu le malheur de tuer dans un tournoi le père de Charles IX, Henri II, fut poursuivi avec une haine aveugle parla veuve du roi, Catherine de Médicis.

Protestant et soldat intrépide, il propagea avec ardeur la religion nouvelle dans le pays et devint la terreur des catholiques. Il s'empara d'Alençon, qu'il fut plus tard obligé d'abandonner pour aller rejoindre à La Rochelle le prince de Condé. A l'époque de la Saint-Barthélemy, les catholiques voulurent prendre leur revanche : mais Matignon, lieutenant du roi en basse Normandie, interdit ces représailles et maintint l'ordre dans son gouvernement.

Le duc d'Alençon s'étant échappé de la cour, où il était mal vu à cause de sa modération et de son goût pour les opinions nouvelles, se réfugia à Alençon, et le roi de Navarre, depuis Henri IV, vint l'y trouver. Plus tard, pendant les guerres de la Ligue, le duché devint le théâtre de la guerre. A la mort de Henri III, Henri IV s'empara d'Alençon ; mais, pour acquitter les dettes qu'il avait contractées, il vendit le duché au duc de Wurtemberg, en 1605.

Marie de Médicis, devenue régente, le racheta en 1613. Ce fut là qu'elle se réfugia après s'être brouillée avec son fils Louis XIII, en 1620 ; elle chercha à y rallier ses partisans. Mais le duc de Créqui, à la tête de dix compagnies des gardes, occupa la ville pour le roi. Louis XIII établit une généralité ou intendance à Alençon. En 1646, Gaston, duc d'Orléans, obtint le duché d'Alençon, qui passa après lui successivement entre les mains de sa femme et de sa fille, Madame de Guise. Celle-ci en fit le centre d'une petite cour, assez brillante, qui contribua à la prospérité de la ville.

Après sa mort, le duché retourna au domaine de la couronne, et quand il en fut distrait plus tard pour entrer dans l'apanage d'un des petits-fils de Louis XIV, le duc de Berry, et enfin dans celui du comte de Provence, depuis Louis XVIII, ces princes n'en tirèrent qu'un simple revenu et un titre honorifique : le duché continua à être administré par les gens du roi.

Pendant la Révolution, le pays, après avoir incliné vers les idées nouvelles et s'être attaché un moment au parti girondin, auquel il avait donné un de ses plus énergiques représentants, Valazé, fut dévasté à plusieurs reprises par la chouannerie. Le chef des chouans, M. de Frotté, eut une destinée malheureuse. Après avoir énergiquement soutenu, avec Georges Cadoudal, une. cause désespérée, il fut, en janvier 1800, battu par le général Gardanne, près de La Motte-Fouquet.

Dans son Histoire du Consulat, Thiers écrit qu' « enfin le général Chambarlhac enveloppa dans les environs de Saint-Christophe, non loin d'Alençon, quelques compagnies de chouans, et les fit passer par les armes. Cependant voyant, comme les autres, mais malheureusement trop tard, que toute résistance était impossible devant ces nombreuses colonnes qui avaient assailli le pays, M. de Frotté pensa qu'il était temps de se rendre. Il écrivit, pour demander la paix, au général Hédouville, qui, dans le moment, était à Angers, et, en attendant la réponse, il proposa une suspension d'armes au général Chambarlhac.

« Celui-ci répondit que, n'ayant pas de pouvoirs pour traiter, il allait s'adresser au gouvernement pour en obtenir, mais que, dans l'intervalle, il ne pouvait prendre sur lui de suspendre les hostilités, à moins que M. de Frotté ne consentît à livrer immédiatement les armes de ses soldats. C'était justement ce que M. de Frotté redoutait le plus. Il consentait bien à se soumettre et à signer une pacification momentanée, mais à condition de rester armé, afin de saisir plus tard la première occasion favorable de recommencer la guerre. Il écrivit même à ses lieutenants des lettres dans lesquelles, en leur prescrivant de se rendre, il leur recommandait de garder leurs fusils.

« Pendant ce temps, le premier consul, irrité contre l'obstination de M. de Frotté, avait ordonné de ne lui point accorder de quartier, et de faire sur sa personne un exemple. M. de Frotté, inquiet de ne pas recevoir de réponse à ses propositions, voulut se mettre en communication avec le général Guidai, commandant le département de l'Orne, et fut arrêté avec six des siens, tandis qu'il cherchait à le voir. Les lettres qu'on trouva sur lui, lesquelles contenaient l'ordre à ses gens de se rendre, mais en gardant leurs armes, passèrent pour une trahison. Il fut conduit à Verneuil et livré à une commission militaire.

« La nouvelle de son arrestation étant venue à Paris, une foule de solliciteurs entourèrent le premier consul et obtinrent une suspension de procédure, qui équivalait à une grâce. Mais le courrier qui apportait l'ordre du gouvernement arriva trop tard. La constitution étant suspendue dans les départements insurgés, M. de Frotté avait été jugé sommairement, et, quand le sursis arriva, ce jeune et vaillant chef avait déjà subi la peine de sou obstination. La duplicité de sa conduite, bien que démontrée, n'était cependant point assez condamnable pour qu'on ne dût pas regretter beaucoup une telle exécution, la seule, au reste, qui ensanglanta cette heureuse fin de la guerre civile. Dès ce jour, les départements de l'Ouest furent entièrement pacifiés. »

Pendant la période qui s'écoula de 1815 à 1870, le département de l'Orne puisa dans la sage tranquillité de la paix les précieux aliments d'une prospérité qui fut consacrée aux progrès de son agriculture, de son industrie et de son commerce.

La désastreuse guerre de 1870-1871 vint l'arrêter dans sou essor. S'il n'en supporta pas le poids sanglant, il dut du moins satisfaire à de nombreuses réquisitions qui se chiffrèrent par une dépense de 3 446 234 fr. 45.

Les départements et leur histoire - Oise - 60 -

Publié à 14:22 par acoeuretacris Tags : Départements
Les départements et leur histoire - Oise - 60 -
(Région Picardie)
 

Le territoire du département de l'Oise fut primitivement habité par les Bellovakes, les Silvanectes et les Veromandues. Ces peuples prirent deux fois part au soulèvement de la Gaule contre César, qui, dans ses Commentaires, vante leur courage et leur habileté. Vaincus sur le territoire des Rèmes, en 57, ils perdirent leur capitale, Bratuspantium (Beauvais ou Breteuil). Cinq ans plus tard, ils se donnèrent pour chef le Bellovake Corrée, dont la mort héroïque rendit les Romains maîtres du pays, qui, subjugué, mais non soumis, pendant longtemps encore résista à leur domination, en l'an 29, avec les Trévires, et plus tard avec les Belges.

Après ces vaines tentatives, Rome introduisit dans le pays définitivement conquis son administration, et, si les sauvages habitants de cette partie de la Gaule-Belgique perdirent quelque chose du courage farouche de leurs ancêtres, ils reçurent en échange les bienfaits de la civilisation. De vastes terrains furent défrichés, les forêts s'éclaircirent, les villes s'élevèrent. Il reste aujourd'hui des traces des immenses travaux entrepris par les Romains dans cette contrée : c'est une voie qui traverse le département et qui porte le nom de chaussée Brunehaut, parce que, dans la suite, elle fut réparée par cette reine d'Austrasie.

Dioclétien comprit le territoire des Bellovakes dans la IIe Belgique. Leur principale ville, qui longtemps avait porté le nom de Caesaromagus et qui était une des plus importantes stations de la voie romaine qui unissait Rothomagus (Rouen), Ambiani (Amiens) et Parisii (Paris), eut le nom de Civitas Bellovacorum, avec le droit de cité.

Par la suite, on la désigna sous le nom de Bellovacum, Beauvais. Le christianisme y fut porté dans le Ier siècle de l'ère chrétienne par saint Lucien, fils, disait-on, d'un sénateur romain du nom de Lucius, que saint Pierre avait converti. Ce premier apôtre du Beauvaisis avait deux compagnons, saint Maxien et saint Julien, qui souffrirent avec lui le martyre.

Il paraît que la foi chrétienne s'établit difficilement dans cette contrée ; car, pendant les trois premiers siècles, un grand nombre de ceux qui s'étaient convertis y subirent de fréquentes persécutions. A cette même époque, le pays des Bellovakes eut beaucoup à souffrir des premières invasions des barbares en Gaule ; Dioclétien avait donné à cette partie de l'empire, pour la gouverner, Constance-Chlore, avec le titre de César.

Les Francs et les Alamans firent des invasions si fréquentes que toute l'ancienne Belgique fut en grande partie dépeuplée (292-305) ; il fallut que ce César, pour repeupler la contrée, autorisât, à l'exemple de l'empereur Probus, des colons germains à s'y établir.

Lorsque survinrent en Gaule les grandes invasions des Francs, cette partie septentrionale fut la première conquise ; elle vit, vers 430, le chef de la tribu Salienne, Clodion le Chevelu, franchir la Somme et promener ses bandes dévastatrices au midi de cette rivière ; mais Clodion fut chassé par le patrice Aétius, et c'était à Clovis qu'il était réservé de s'établir définitivement entre le Rhin et la Seine. Le patrice Syagrius, faible représentant des empereurs en Gaule, fut vaincu à Soissons en 486. Sa défaite entraîna la soumission du pays d'entre Rhin et Seine, et par conséquent de la contrée du Beauvaisis.

Cette partie des États de Clovis passa en héritage à son fils Clotaire, qui fut roi de Soissons en 511 ; celui-ci la laissa à Chilpéric Ier, époux de Frédégonde (561 à 584). Au temps de Clotaire II, la fille de l'un des principaux seigneurs du royaume fonda aux environs de Beauvais, à Oroër (Oratorium), une abbaye qui est devenue célèbre ; Angadresme, fille de Robert, chancelier du roi, était recherchée en mariage par un seigneur du Vexin, Ansbert ; mais elle préféra, à une position brillante, la retraite obscure et pieuse d'Oroër.

Ansbert, de son côté, touché de la grâce divine, se consacra au service du Seigneur et devint par la suite archevêque de Rouen. Angadresme, mise au nombre des saintes, pour sa vie pieuse, est devenue la patronne de Beauvais. Le Beauvaisis se trouvait sur les frontières de la Neustrie et de l'Austrasie ; il fut donc souvent le théâtre de la lutte des Austrasiens et des Neustriens, sous les maires Ébroïn et Pépin d'Héristal.

Sous les règnes de Pépin le Bref et de Charlemagne, plusieurs années de paix et de prospérité vinrent réparer les maux occasionnés par les guerres désastreuses qui avaient, sans interruption, désolé le pays pendant le cours de la première race ; des gouverneurs, placés sous la surveillance des legati et des missi dominici, furent donnés aux diverses parties de l'empire, et le territoire du département de l'Oise fut partagé en différents pagi, qui portèrent les noms de leurs principales villes, et qui étaient administrés par des comtes et des barons.

Ils n'étaient d'abord que simples gouverneurs et représentants de l'autorité impériale ; mais ils se rendirent indépendants sous les faibles successeurs de Charlemagne et reçurent de l'un d'entre eux, Charles le Chauve, en 877, la confirmation de leur usurpation et possédèrent alors ces fiefs à titre héréditaire. En même temps que la féodalité commencent les ravages exercés par les 'pirates normands dans toute la Gaule et en particulier dans le pays des anciens Bellovakes ; au milieu du IXe siècle, Hastings, qui, bien que né en Gaule, s'était joint aux Northmans et était devenu un de leurs chefs les plus célèbres, pénétra dans le Beauvaisis après avoir brûlé, près de Paris, l'abbaye de Saint-Denis, et détruisit les monastères de Saint-Oroër et de Saint-Germer.

A cette période du Moyen Age, l'histoire du département se divise forcément en trois parties ; la première, qui concerne le Beauvaisis, sera suffisamment traitée à l'article consacré spécialement à la ville évêché comté de Beauvais ; des deux autres, l'une comprend le Valois, dont les villes principales étaient Senlis et Crépy, et l'autre la ville de Clermont, qui eut des comtes particuliers.

Le Valois, pagus Vadensis, s'étendit, sous les deux premières races, aux territoires de Senlis, Soissons, Crépy, Meaux et Reims ; sa capitale était Crépy, et il en prit souvent le nom de Comitatus Crispeius, Crispeiensis, Crispeicus ; une partie de ce pays appartient aux départements qui avoisinent l'Oise. Cependant nous donnerons ici le nom de ses principaux comtes, dans l'impossibilité où nous sommes de scinder son histoire et en considération de Crépy, sa capitale.

Un comte du nom de Pépin, frère du puissant comte de Vermandois, Herbert, en reçut l'investiture sous le règne du roi Eudes, successeur du faible Charles le Gros, qui avait été déposé en 887, à la diète de Tribur. Après lui, le Valois passa à une famille étrangère. Le comte Raoul II partagea, vers 1040, ses États entre ses deux fils, Raoul III le Grand et Thibaut III, qui fut comte de Blois. Le vaste château de Crépy fut séparé en deux parties ; Raoul reçut l'habitation avec ses dépendances, et Thibaut le donjon.

Après la mort du roi Henri Ier, Anne de Russie, veuve de ce prince, se retira dans le monastère de Senlis ; Raoul l'y vit et résolut de l'épouser ; Anne y consentit. Raoul était marié ; il fit accuser d'infidélité sa femme Éléonore, divorça et célébra publiquement son nouveau mariage en 1052. Mais l'épouse répudiée recourut au pape, qui fit faire, par les archevêques de Reims et de Rouen, une enquête dont le résultat fut favorable à Éléonore. Sommé de répudier Anne, le comte Raoul s'y refusa ; il fut excommunié et n'en persista pas moins dans sa faute.

Une version généralement accréditée fait retourner Anne de Russie auprès de son père, après la mort du roi, son mari. Celle que nous reproduisons a été adoptée par les savants bénédictins de Saint-Maur et le P. Ménétrier.

 

Le fils de Raoul, Simon (1074), fut assez puissant pour combattre le roi de France et lui reprendre quelques places que celui-ci lui avait enlevées. Deux années après avoir succédé a son père, le comte Simon fit transporter la dépouille du grand Raoul de la ville de Montdidier au monastère de Saint-Arnould de Crépy. Présent à l'exhumation du cadavre, il fut si vivement frappé de ce spectacle, qu'il résolut de quitter toutes les pompes de la vie et de se consacrer à Dieu.

Vainement ses amis, pour lui faire oublier cette résolution et resserrer les liens qui l'attachaient au monde, lui firent prendre une femme ; il consentit à épouser Judith, fille d'un comte d'Auvergne. Mais la nuit même de leurs noces les deux époux convinrent de se séparer et d'aller vivre tous deux dans la retraite. Simon partit avec trois compagnons, les plus vaillants chevaliers de sa cour, qu'il avait convertis, et se rendit au monastère de Sainte-Claude, puis dans les gorges du Jura, défrichant et fertilisant des terres jusque-là incultes. Simon fit passer le Valois dans la maison de Vermandois ; ce comté y demeura jusqu'à l'époque de sa réunion à la couronne, par Philippe-Auguste, en 1214.

Le roi saint Louis accorda, en 1224, le Valois à la reine Blanche, sa mère. Cette grande princesse étant morte en 1252, à l'abbaye de Maubuisson, près de Pontoise, le Valois fut réuni de nouveau à la couronne. Mais, deux ans avant sa mort, saint Louis l'aliéna encore en faveur de son quatrième fils, Jean Tristan, comte de Nevers, qui, né à Damiette pendant la première croisade du saint roi son père, mourut, ainsi que celui-ci, en 1270, pendant la seconde.

Le Valois rentra donc de nouveau dans le domaine royal à l'avènement de Philippe le Hardi. Celui-ci le donna en 1285 à Charles, son deuxième fils, qui fut la tige des rois de France de la branche des Valois. Cependant le Valois ne fut pas réuni à la couronne en 1328, à l'avènement de Philippe VI. Ce prince le donna en apanage à son cinquième fils Philippe, qui s'était distingué à la bataille de Poitiers, et qui fut l'un des otages envoyés en Angleterre pour la délivrance du roi Jean.

A sa mort, en 1375, le Valois rentra au domaine royal ; mais le roi Charles VI l'en détacha pour le donner, en 1392, à son jeune frère Louis d'Orléans, en faveur duquel il l'érigea, en 1406, en duché-pairie. Les contrées qui composent le département de l'Oise eurent grandement à souffrir des désordres du malheureux règne de Charles VI. Déjà, sous les rois Philippe VI et Jean le Bon, elles avaient été ravagées par les bandes de paysans soulevés qui prenaient le nom de Jacques.

La jacquerie était sortie, selon une tradition locale, du village de Frocourt-en-Beauvaisis. Les Jacques avaient pillé un grand nombre de villages et la ville de Senlis, lorsqu'ils furent atteints et défaits par le dauphin Charles, depuis Charles V, alors régent pour son père, prisonnier en Angleterre. Le soulèvement se porta plus loin vers le Midi ; mais les misères de toute sorte et les dévastations de la guerre étrangère jointes à la guerre civile dépeuplèrent ce malheureux pays, comme au temps des premières invasions des barbares.

Le duc de Bourgogne entra dans les campagnes de l'Oise et les dévasta, pendant la sanglante rivalité des Armagnacs et des Bourguignons ; puis, après la victoire d'Azincourt (1415), les Anglais s'emparèrent du Beauvaisis et du Valois. Cette partie de la France fut reconquise par Charles VII vers 1430. Jeanne Parc, après avoir fait le siège d'Orléans et remporté la victoire de Patay, poursuivit les Anglais jusqu'au delà de l'Oise, les atteignit à Gerberoy et les battit de nouveau en 1430.

Les Anglais ne renoncèrent cependant pas à leurs tentatives sur le Beauvaisis. Vers 1436, ils se saisirent, dans Beauvais même, par un coup de main habile, du fameux capitaine La Hire, pendant que celui-ci jouait à la paume, et Charles VII fut obligé de leur donner Clermont pour la rançon de son général.

Il est bon, avant de passer à l'histoire des temps modernes, de dire quelques mots des comtes de Clermont. Le premier qui soit connu portait le nom de Renaud ; il fut un des chefs de l'armée conduite en 1054 par Eudes, frère du roi Henri Ier, contre Guillaume le Bâtard, duc de Normandie. Les Français furent battus, et le comte Renaud ne trouva son salut, dit Orderic Vital, que dans la vitesse de ses pieds. Hugues Ier et Renaud II lui succédèrent. Le fils de ce dernier, Raoul Ier, reçut du roi Louis VII la dignité de connétable de France.

II eut plusieurs démêlés avec le chapitre de Beauvais et fut excommunié deux fois ; mais il racheta ses fautes en accompagnant en Terre sainte, à la troisième croisade, en 1189, les rois Philippe-Auguste et Richard Coeur de Lion. Son petit-fils Thibaut le Jeune mourut sans enfants, et Philippe-Auguste, toujours prêt à mettre à profit les occasions d'agrandissement, réunit le comté de Clermont à la couronne.

Le roi de France disposa de cette acquisition, vers 1218, en faveur d'un fils, Philippe Hurepel, qu'il avait eu d'Agnès de Méranie. Ce dernier, qui fut aussi comte de Boulogne, le laissa à une fille, à la mort de laquelle saint Louis réunit de nouveau Clermont au domaine royal (1258). Mais, en 1269, il s'en défit en faveur de son sixième fils Robert, après lequel le comté de Clermont passa à la maison de Bourbon (1318). Robert de France eut pour bailli dans son comté le célèbre Beaumanoir, qui, en 1283, recueillit et rédigea les Coutumes de Beauvaisis, « le premier, dit Loysel, le plus grand et plus hardy œuvre qui ait été composé sur les coutumes de France. »

Pendant les guerres de Louis XI avec les derniers grands vassaux, le Valois et le Beauvaisis furent envahis par le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire. Il sera question plus loin de l'héroïsme des femmes de Beauvais (1472). Les rois Louis XI et Charles VIII témoignèrent leur reconnaissance aux fidèles sujets du Beauvaisis en leur accordant, à plusieurs reprises, d'importants privilèges.

En 1474, Louis XI donna à Beauvais une somme de 972 livres pour faire construire une chapelle à Notre-Dame. L'année suivante, le chapitre de cette ville reçut 3 000 livres pour acheter le seigneurie de Rotangis ; puis, en 1477, en récompense d'un prêt de 600 écus d'or, les habitants furent investis du droit, qui leur avait été enlevé depuis peu, de nommer leur maire.

La peste sévit dans la contrée qui nous occupe vers cette époque ; mais les ravages qu'elle causa furent peu de chose, en comparaison des misères que les querelles de religion entraînèrent dans le siècle suivant. En 1586, l'état des campagnes était des plus misérables ; une disette cruelle s'était jointe aux oppressions du pouvoir et aux brigandages des gens de guerre ; la population, sans ressources et affamée, se formait par bandes, qui s'en allaient la nuit dans les villages et s'emparaient du peu de blé que possédaient les malheureux paysans.

Après les guerres de religion vinrent celles de la Ligue, à laquelle prirent part les villes, puis vinrent les troubles de la minorité de Louis XIII ; la peste exerça de cruels ravages, en 1629 et 1635, dans toute la contrée qui s'étend d'Amiens à Beauvais. La Fronde causa de nouvelles agitations.

Le XVIIIe siècle ne fut pas exempt de misères : épidémies, disettes, troubles intérieurs. La Révolution survint, et ses premières réformes furent accueillies sans scènes de violence. La classe bourgeoise se montra dévouée à la Constituante, et ce parti modéré exerça dans les villes une grande influence.

La condamnation de Louis XVI jeta la consternation dans Beauvais ; deux commissaires de la Convention, Mauduit et Isoré, furent envoyés dans cette ville et, au moment de l'insurrection de la Vendée, levèrent, dans l'Oise, un bataillon de 800 hommes, qu'ils firent marcher contre le département royaliste. Collot d'Herbois vint à son tour à Beauvais ; de cette ville il se rendit à Senlis, où il promulgua un arrêté contre les parents de nobles et d'émigrés. Cependant la Terreur révolutionnaire ne fit pas, dans le département, beaucoup de victimes.

Pendant l'invasion de 1814, les habitants, animés d'un noble sentiment de patriotisme, prirent les armes et se portèrent à la rencontre de l'ennemi. L'époque impériale, la Restauration et les dix-huit années du gouvernement du roi Louis-Philippe rendirent à l'Oise le calme et la prospérité qui semblaient avoir fui ses laborieux habitants.

Mais, pendant la guerre de 1870-1871, le département fut un des premiers envahis ; il eut beaucoup à souffrir de la présence d'un ennemi implacable ; et lorsque enfin le territoire fut évacué, l'invasion allemande se traduisit pour lui par une perte de 11 567 175 francs 62 centimes.