Les départements et leur histoire - Nord - 59 -

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Les départements et leur histoire - Nord - 59 -

Le département du Nord, formé, en 1790, de la Flandre française, du Cambrésis et de la partie occidentale du Hainaut français, fut peuplé, à une époque dont la date est incertaine, par les Celtes, habitants primitifs du sol gaulois.

 

Deux siècles environ avant notre ère, quatre grandes tribus d'origine germanique envahirent ce territoire, refoulèrent les anciens habitants et s'établirent : les Ménapiens au nord-est, les Morins au nord-ouest, les Atrébates au sud-ouest (il sera particulièrement question de ceux-ci au département du Pas-de-Calais) et les Nerviens au sud-est. Aucun des principaux établissements fondés par ces peuples n'appartient au département du Nord, et la contrée continua à rester couverte de vastes forêts, de marécages, à présenter un aspect de désolation sous un ciel brumeux, attristé par les plaintes continuelles d'un vent glacé, et au milieu des empiétements et des inondations des eaux de la mer.

Les peuplades conquérantes conservèrent sous cet âpre climat, et par le contact avec les autres Germains, le caractère guerrier de leurs ancêtres ; aussi, lorsque César envahit les Gaules, n'éprouva-t-il nulle part plus de résistance que chez les Belges indomptables, à la taille gigantesque, à l'oeil bleu et farouche, à la chevelure blonde, dont il a vanté le courage dans ses Commentaires.

 

Par ses ordres, de grands abatis furent pratiqués dans les forêts et quelques villes, entre lesquelles on distingue Cambrai (Cameracum), commencèrent à s'élever ; mais, rebelles à toute tentative civilisatrice, les Morins et les Nerviens conservèrent leurs moeurs sauvages et indépendantes, pendant les cinq siècles de la domination romaine, et ne cédèrent qu'à d'autres barbares, Germains comme eux, les Francs, qui, dans la grande dissolution de l'empire, quittèrent les rives occidentales du Rhin pour s'avancer vers l'Escaut et envahir la Gaule.

Il n'est rien resté dans le pays de la période celtique ; mais les légions romaines ont laissé quelques traces de leur passage : ce sont des routes stratégiques, improprement appelées de nos jours chaussées de Brunehaut, et dont il ne subsiste que des tronçons à peine reconnaissables. Lorsque, en 445, le chef franc Clodion passa le Rhin et la Meuse et pénétra chez les populations belges, le christianisme, apporté pour la première fuis dans ces pays sauvages par trois martyrs, Piat, Chrysole et Eucher, commençait à s'y établir et à se régulariser.

Le chef franc s'empara de Cambrai et de Tournai, et fit massacrer tous ceux qui pratiquaient la religion nouvelle, Gallo-Romains pour la plupart. Après Clodion, Mérovée, l'allié d'Aétius contre les Huns, Childéric, puis son fils Clovis dominèrent sur une partie du territoire, conjointement avec d'autres chefs de tribu, leurs parents, Cararic et Ragnacaire, roi de Cambrai, que Clovis mit à mort pour s'emparer de leurs États, dans les dernières années de son règne (507-511). Ces nouvelles acquisitions du royaume franc firent naturellement partie de l'Austrasie et entrèrent dans le partage de Théodoric à la mort de Clovis, puis dans celui de Sigebert, après Clotaire Ier, en 561.

 

 

Dans les premières années du VIIe siècle, sous Clotaire II, vivait au fort de Buc, situé sur l'emplacement qu'occupe aujourd'hui la ville de Lille, un homme riche et considéré dans tout le pays ; on le nommait Lyderic ; il sut gagner la confiance du roi franc, devenu tout-puissant par la mort de Brunehaut, et obtint le titre de comte forestier.

 

Cette dignité, qui indique que le pays était encore à cette époque couvert de bois, fut, dans l'origine, simplement bénéficiaire, c'est-à-dire à vie. Après ce premier gouverneur, l'histoire en mentionne encore deux autres, Lyderic II d'Harlebeke, sous Pépin, et Ingelram sous Charles le Chauve ; mais il faut aller jusqu'à la seconde partie du règne de ce prince, à l'année 863, pour trouver une suite de comtes certains et héréditaires, dans cette partie de la Flandre.

 

Balduin ou Baudouin, nom qui en langue teutonique signifie audacieux, succéda à Ingelram, son père, qui d'abord simple missus dominicus dans le pays, c'est-à-dire envoyé par le roi pour surveiller l'administration et la justice, avait fini par s'y établir ; mais son pouvoir était précaire et subordonné au caprice du roi Charles ; le Flamand, dans un séjour à la cour de son maître, séduisit sa fille Judith, l'enleva et obtint avec sa main le titre de marquis, qu'il légua, vers l'an 879, à son fils Baudouin Il le Chauve.

 

Le premier Baudouin, fondateur de la dynastie des comtes flamands, avait été un guerrier et un chrétien irréprochable ; on l'avait surnommé Bras de fer, et une légende populaire, consacrée par le récit de la chronique, racontait qu'il avait dû ce surnom à une lutte et à une victoire sur le diable. Un jour, assailli par l'esprit malin, qui avait voulu le précipiter dans l'Escaut, il l'avait repoussé par la seule force de son bras.

Les Normands commencèrent, sous Baudouin II, à envahir toute la Gaule, et ses États ne furent pas épargnés ; les incursions de ces pirates redoublèrent. sous son successeur ; ils remontaient l'Escaut et ses affluents à une telle hauteur, que les villes les plus éloignées de l'embouchure du fleuve n'étaient pas toujours à l'abri de leurs ravages.

 

Baudouin défendit énergiquement la Flandre ; la partie de ce pays qui nous occupe eut peu à souffrir des pirates. Parmi les autres faits de la vie de Baudouin, on signale sa lutte avec Héribert de Vermandois et l'archevêque de Reims, qu'il fit assassiner tous deux. Comme lui, son fils Arnoul le Vieux (919) fut cruel et se débarrassa de ses ennemis par le meurtre ; sous son gouvernement, en 953, une grande invasion hongroise traversa le Hainaut et la ville de Cambrai ; les barbares s'emparèrent de l'église de Saint-Géri, située hors de la ville et défendue par un grand nombre d'habitants, qui furent tous massacrés. Arnoul, pour expier les fautes de sa vie, consacra ses dernières années au Seigneur et entra dans un monastère, laissant le comté de Flandre à son fils Baudouin III.

 

Quand, peu de temps après cet acte de pénitence, il mourut (964), il y avait un siècle que la dynastie flamande régnait sur le pays. Baudouin III était mort avant son père ; il avait eu pour successeur son fils nommé Arnoul, comme son aïeul, et que, pour distinguer de lui, on a surnommé le Jeune. Ce comte se trouva mêlé aux derniers événements de la dynastie carlovingienne. Lothaire, fils et successeur de Louis d'Outre-mer, pour le punir de ce qu'il lui refusait hommage, envahit ses États, s'empara de Douai et ne se retira qu'avec un butin considérable.

 

Plus tard, Hugues Capet, après avoir pris le titre de roi des Francs, voulut faire acte de suzeraineté sur la Flandre ; le refus d'Arnoul entraîna une nouvelle guerre, le comté fut envahi et ravagé, et Hugues ne se retira qu'après que le Flamand se fût reconnu son vassal. Arnoul le Jeune, dont le gouvernement n'avait cessé d'être malheureux, laissa à un fils en bas âge, Baudouin Belle-Barbe, des États dépeuplés et appauvris par les invasions successives des Normands, des Madgyars, de Lothaire et de Hugues.

 

Le règne de ce Baudouin ne fut pas plus heureux que celui de son père ; des troubles agitèrent sa minorité, puis une guerre avec Godefroi, duc de Lorraine, entraîna des hostilités avec l'empire ; enfin la peste, les inondations, la terreur qu'inspira l'apparition d'une comète, la rébellion de son fils Baudouin le Jeune vinrent l'attrister.

La dynastie flamande, malheureuse sous ses deux derniers chefs, se releva avec Baudoin V de Lille, fils et successeur de Baudouin Belle-Barbe (1036). Fils rebelle et turbulent dans sa jeunesse, il devint un prince sage et résolu ; sa fille Mathilde épousa Guillaume le Bâtard, bientôt le Conquérant, duc de Normandie, et son fils consolida sa domination dans le pays par un mariage avec Richilde, comtesse de Hainaut. Ce fut à sa sagesse et à son habilité reconnues que Baudouin dut d'être nommé par Henri Ier, à sa mort, tuteur du jeune roi de France, Philippe (1060). Il profita de l'influence que lui donnait ce choix pour favoriser l'expédition de son gendre en Angleterre, par des secours d'hommes et d'argent. Il mourut quatre ans après, en 1070 ; ses dernières années furent employées en oeuvres pieuses ; il institua dans le bourg de Lille, alors de fondation récente, et encore peu considérable, mais dont il avait fait son séjour de prédilection, un chapitre de chanoines, devenu célèbre sous le nom de chapitre de Saint-Pierre. Il fut enterré à Lille, dans l'église qu'il avait fondée.

 

Baudouin VI, fils et successeur de Baudouin V, fut surnommé Baudouin de Mons, parce qu'il habitait cette ville de préférence, comme son père avait reçu le nom de Baudouin de Lille pour s'être fixé dans cette ville naissante. Son règne fut de courte durée ; mais les trois années qu'il porta : la couronne comtale furent pour la Flandre, si nous en croyons un chroniqueur contemporain, une époque de complète prospérité. La paix, la concorde, la sécurité étaient universelles ; il n'y avait plus ni voleurs ni assassins, les portes des villes et même des maisons particulières restaient ouvertes, et partout, disent les historiens du temps, se vérifiait cette prophétie : « Ils transformeront leurs épées en socs de charrue et leurs lances en faux. »

 

Mais les dissensions et la guerre intestine commencèrent aussitôt après sa mort ; il avait partagé la Flandre entre ses deux fils en bas âge, Arnoul et Baudouin, sous la tutelle de son frère, Robert le Frison ; leur mère, Richilde, s'empara de l'autorité au nom de son fils Arnoul et se rendit odieuse aux Flamands par ses exactions et ses violences ; une partie de la Flandre se déclara pour Robert ; une bataille eut lieu à Cassel.

Philippe, roi de France, avait conduit une armée au secours de Richilde et d'Arnoul ; les Flamands insurgés considéraient Robert le Frison comme leur chef national ; les hommes du roi de France et les partisans de la comtesse furent entièrement défaits ; le jeune Arnoul fut assassiné sur le champ de bataille par un traître de son camp. Richilde, sans se décourager de ce revers, donna son second fils Baudouin pour successeur à son fils aîné, et, bien qu'abandonnée de son allié Philippe, bien que faiblement secourue par Théoduin, évêque de Liège, dont elle avait consenti à se reconnaître vassale, en échange d'un secours d'argent et de soldats, elle reprit les armes ; une seconde bataille eut lieu à Broqueroie ; le combat fut acharné, et le souvenir s'en est perpétué jusqu'à nous par les noms que porte encore le lieu où il fut livré ; on l'appelle les Haies de la Mort ou les Bouniers sanglants.

Robert ravagea tout le pays entre Bouchain et Valenciennes, mit garnison dans le fort de Wavrechin, qui commandait les frontières du Hainaut, et rentra en Flandre où il fut universellement reconnu comte. Pour faire oublier son usurpation, il chercha à s'attacher le clergé et dota de grands biens la plupart des églises flamandes, fonda un monastère à Watten, bâtit une église collégiale à Cassel ; néanmoins, l'évêque de Cambrai, Liébert, se prononça contre lui et le traita ouvertement de rebelle et d'usurpateur.

 

Robert, pour le punir, vint exercer des ravages dans le Cambrésis et mettre le siège devant la ville ; mais il en fut chassé par l'autorité et les anathèmes du saint prélat. Le pouvoir de Robert, bien qu'appuyé sur deux victoires et sur l'affection des barons flamands, sembla longtemps illégitime aux populations, et on se redisait par toute la Flandre des récits merveilleux, qui promettaient malheur à la postérité du comte.

 

Il avait envoyé une ambassade à l'empereur pour se le rendre favorable ; ses messagers approchaient de la ville de Cologne, quand une femme, d'apparence surhumaine, s'approcha d'eux et leur demanda qui ils étaient ; ils gardèrent le silence à cette question ; mais, les regardant fixement : « Je sais bien, dit-elle, que vous êtes les envoyés du duc des Flamands, et que vous vous en allez prier l'empereur de garder votre comte en paix ; le but de votre voyage sera rempli, l'empereur lui accordera son pardon, mais l'usurpateur sera châtié dans sa race pour avoir violé le serment qu'il avait prêté à son frère Baudouin, et pris le comté de son neveu Arnoul qui a été assassiné ; son petit-fils mourra sans enfant mâle ; alors deux compétiteurs se disputeront le comté, et il y aura meurtre et sang et carnage de génération en génération jusqu'à l'Antéchrist. »

 

Puis, l'apparition s'évanouit et jamais depuis on n'entendit plus parler de cette femme qu'on voyait pour la première fuis dans le pays. Robert, inquiet de l'avenir, fit la paix avec son neveu pour fléchir le courroux du ciel, et lui abandonna en toute propriété le Hainaut.

%ais ce prince perdit encore Douai ; il s'était engagé à épouser une fille de Robert, élevée en Hollande, et avait donné cette ville, l'une des plus considérables du comté qui lui restât, en garantie de sa parole ; quand il vit sa cousine, il la trouva tellement difforme que, plutôt que de l'épouser, il préféra abandonner sa ville.

 

Sur la fin de ses jours, Robert le Frison s'associa son fils, nommé comme lui Robert, et fit un pèlerinage en Palestine pour expier ses fautes ; là encore, selon le récit des chroniqueurs, la colère céleste se manifesta contre lui : en vain voulut-il pénétrer dans la sainte cité de Jérusalem, les portes se fermèrent d'elles-mêmes à son approche, et il ne put s'agenouiller au tombeau du Sauveur, qu'après avoir confessé ses fautes et promis de rendre la Flandre à son légitime héritier.

 

A son retour du saint tombeau, Robert le Frison, accueilli par l'empereur de Constantinople, lui promit des secours, et il n'est pas sans intérêt, pour l'histoire flamande, de voir, dix années avant le grand mouvement qui a entraîné en Asie les populations de l'Europe, 500 cavaliers envoyés par Robert à la défense de Nicomédie contre les entreprises du sultan de Nicée. Le comte, de retour dans ses États, mourut en 1098, à l'âge de quatre-vingts ans, et fut inhumé dans l'église de Cassel, qu'il avait jadis fondée, après sa première victoire.

 

Son fils Robert II lui succéda ; compagnon de Godefroy de Bouillon, il prit une part active à la première croisade et fut le dernier des souverains de Flandre qui se qualifia de marquis ; ses successeurs ne prirent plus que le titre de comte. Baudouin, fils de Robert H et son successeur, dut à sa justice sévère le surnom de : à la Hache.

Baudouin à la Hache offrit un asile à Guillaume Cliton, fils de Robert le Hiérosolymitain, que son frère Henri ler d'Angleterre avait dépouillé de son duché de Normandie ; ayant déclaré la guerre au prince anglais, il fut blessé à la tète au siège de la ville d'Eu et mourut en 1119, tant des suites de sa blessure que de celles de son incontinence.

Ainsi que l'avait prédit la femme mystérieuse qui avait jadis apparu aux messagers de son aïeul, la ligne masculine des comtes de Flandre s'interrompit avec lui. Il avait fait reconnaître comme son successeur au comté Charles de Danemark, fils d'une soeur de Robert le Frison. Celui-ci éprouva au début de son règne une grande opposition ; mais il sut par ses qualités, qui lui valurent le nom de Charles le Lion, pacifier la Flandre et rétablir l'ordre.

 

Sa modestie lui fit refuser la couronne impériale d'Occident et celle de Jérusalem ; mais une conspiration, à la tête de laquelle était le prévôt Bertulphe, s'organisa contre lui et, en 1127, il fut assassiné dans l'église Saint-Donat de Bruges. Le roi de France, Louis VI le Gros, intervint alors dans les affaires du comté et imposa aux Flamands Guillaume Cliton, fils de Robert de Normandie ; mais ce malheureux prince ne put se maintenir en Flandre au delà d'une année.

 

A sa mort, en 1128, il fut remplacé par Thierry d'Alsace , qui conserva le comté jusqu'en 1168 et, après lui, le laissa à Philippe d'Alsace, qui régna sur les Flamands jusqu'en 1191, époque à laquelle il mourut au siège de Saint-Jean-d'Acre. Ce prince ne laissait pas d'héritier. Le comté de Flandre fut alors dévolu à Baudouin de Hainaut, surnommé le Courageux, descendant direct de Baudouin, comte de Flandre.

Ce dernier étant mort en 1195, il laissa la couronne comtale à son fils, Baudouin IX. Ce fut lui qui fut élevé au trône de Constantinople en 1204, à la suite de la quatrième croisade, et qui périt, en 1205, dans une bataille sanglante contre les Bulgares. Sa fille Jeanne avait épousé Ferrand, fils du roi de Portugal qui, pris à la bataille de Bouvines (1214), fut enfermé par Philippe-Auguste dans la tour du Louvre.

 

Impérieuse et absolue, Jeanne gouverna le comté après avoir vainement essayé de racheter son mari. Jeanne passait dans le pays pour une mauvaise fille, et beaucoup la disaient parricide ; un vieillard aveugle s'était présenté en Flandre prétendant être le comte Baudouin, échappé aux Bulgares ; elle le fit mettre en croix, et la rumeur populaire disait que c'était son père lui-même que Jeanne avait fait périr de ce supplice infâme.

 

A la mort de la comtesse qui ne laissait d'enfants ni de Ferrand, ni d'un second mari, Thomas de Savoie, son héritage passa à sa sœur Marguerite, puis au fils de celle-ci, Gui de Dampierre (1280). La guerre, commencée par Jeanne et Ferrand contre la France, s'était continuée sous leurs descendants avec les successeurs de Philippe-Auguste ; les soulèvements intérieurs compliquèrent les difficultés de ce règne ; une partie de la Flandre, Gand, Bruges, Ypres, plus industrieuses que Lille, plus heureuses que Cambrai qui s'était soulevée, mais en vain, pour obtenir les franchises communales, se révoltent. Philippe le Bel envahit le comté avec une armée puissante et s'empare de tous les domaines de Gui qu'il retient lui-même prisonnier.

 

Le tisserand Keninck et le boucher Breydel soulèvent les Flamands, si jaloux de leur indépendance. Ceux-ci anéantissent à Courtrai une armée française, commandée par Robert d'Artois, cousin du roi de France (1302). Mais ils furent battus deux ans plus tard à Mons-en-Puelle (Mons-en-Pévèle) et laissèrent cette fois 14 000 des leurs sur le champ de bataille. Gui de Dampierre mourut au château de Compiègne. Pour obtenir la liberté, son fils Robert de Béthune s'engagea, par le traité de Paris (1320), à abandonner à la France Lille, Douai et Orchies.

Les communes industrieuses et amies de la liberté se soulevèrent contre le petit-fils de ce comte, Louis de Nevers ou de Crécy, qui appela à son secours Philippe de Valois Philippe fut vainqueur à Cassel, mais cette victoire lui coûta cher. De ce moment commença la haine irréconciliable de la Flandre contre la France, les insurrections sans fin contre les seigneurs que cette dernière prétendait maintenir et l'alliance avec l'Angleterre qui fut d'un si grand poids dans la première moitié de la guerre de Cent ans.

 

Mais nous n'avons pas à nous arrêter sur cette histoire, qui concerne non la Flandre française et notre département du Nord, mais les Flandres de Belgique, si fières de leurs libertés et de leurs privilèges, et les deux Artevelde et Pierre du Bois et tant d'autres, dont les noms, illustrés par le courage et la persévérance, se perdent dans le grand nombre de noms glorieux des valeureux enfants des Flandres. La partie de son comté que retint Louis de Crécy fut transmise par lui à son fils, Louis de Male, qui donna sa fille en mariage à Philippe le Hardi, dernier fils de Jean le Bon, et le comté de Flandre passa de la sorte dans la maison de Bourgogne, en 1383.

 

Ainsi, en donnant, si malheureusement, le beau duché de Bourgogne à l'un de ses fils, Jean, roi de France, nuisait deux fois à la couronne : il aliénait l'un des plus riches duchés et empêchait la réunion de la Flandre. Louis XI, bien qu'habile politique, perdit aussi l'occasion de réunir la Flandre, en faisant épouser la princesse Marie, fille de Charles le Téméraire, au dauphin Charles VIII.

 

La fille du duc de Bourgogne épousa Maximilien, archiduc d'Autriche. Leur fils, Philippe le Beau, marié à Jeanne, infante d'Espagne et héritière de Ferdinand le Catholique et de la reine Isabelle, laissa la Flandre et les Pays-Bas à son fils Charles-Quint, qui porta longtemps le nom de Charles de Luxembourg. La monarchie espagnole, unie à la maison d'Autriche et longtemps ennemie irréconciliable de la France, entourait ainsi sa rivale au nord comme au midi, et la province de Flandre facilitait une invasion sur le territoire français.

 

François Ier, battu à Pavie, fut contraint par le traité de Madrid (1525) de renoncer à la souveraineté du comté de Flandre. Les Espagnols conservèrent cette province pendant plus d'un siècle, et c'est durant cette longue domination que s'y forma ce mélange singulier, dont on retrouve encore des traces aujourd'hui, des usages espagnols, du caractère et de la physionomie de cette contrée, avec les mœurs des Flamands, et par suite duquel il arrive souvent que, parmi ces blonds enfants du Nord, on rencontre des visages dont le type et la couleur accusent une origine méridionale.

 

Richelieu comprit l'importance de la possession de la Flandre pour les frontières françaises lorsqu'en 1629 une invasion des Espagnols menaça Paris et fit lever l'armée dite des Portes cochères, six ans après, il conclut avec les Hollandais un traité de partage des Pays-Bas et envoya au secours des protestants une armée de 15 à 20 000 hommes.

Cette armée n'eut aucun succès . mal conduite, elle échoua devant Louvain et périt en partie, dans ses quartiers, de maladie et de misère Plus heureux, Mazarin s'empara d'une partie du Hainaut. Cette province, le Limbourg et le Brabant donnèrent naissance à la guerre dite de Dévolution, par laquelle Louis XIV réclamait, à la mort de Philippe IV, roi d'Espagne, ces contrées du chef de sa femme Marie-Thérèse.

Le traité d'Aix-la-Chapelle (1668) lui en assura une partie. Dans la guerre qui suivit, et que termina le traité de Nimègue, le roi conquit une partie des Pays-Bas et établit un conseil souverain à Tournai. Désirant s'attacher les populations par des privilèges, il érigea ce conseil souverain en parlement, par édit du mois de février 1686 ; mais Tournai ayant été prise par les puissances coalisées contre la France, dans la guerre de la succession d'Espagne, le parlement fut transféré à Cambrai. Au traité d'Utrecht (1713), le siège de ce parlement fut transporté à Douai, et il y resta jusqu'à la Révolution.

 

Vers la fin de la guerre de la succession d'Espagne, la Flandre était redevenue le théâtre de la guerre. Le 11 juillet 1708, l'armée française avait été mise en déroute à Oudenarde, au passage de l'Escaut. Ce fut, à vrai dire, plutôt une affaire d'avant-garde qu'une bataille ; elle nous avait coûté à peine 1 500 hommes.

 

Toutefois, malgré l'avis de Vendôme, le duc de Bourgogne, que Louis XIV avait mis à la tète des troupes, ordonna la retraite ; celle-ci commença et fut désastreuse. « Les régiments allaient à l'aventure, dit Victor Duruy, sans ordre, sans chefs ; l'ennemi survint, qui tua ou prit plus de 10 000 hommes. Gand, Bruges se rendirent. Lille même capitula, malgré l'héroïque défense de Boufflers, » qui tint 72 jours dans la ville et qui se défendit encore 47 jours dans la citadelle. Aussi, le prince Eugène, plein d'admiration, lui laissa-t-il rédiger les articles de la capitulation tels qu'il les voulut.

 

La France était ouverte aux alliés ; un parti de hollandais osa même s'aventurer jusqu'à Versailles et enleva sur le pont de Sèvres le premier écuyer du roi, qu'on prit pour le dauphin. Le terrible hiver de 1709 accrut nos malheurs. Louis XIV demanda la paix et ne put l'obtenir, il fit alors un touchant appel au patriotisme de la nation. Cet appel fut entendu, et, à la bataille de Malplaquet, Villars put opposer aux ennemis, qui comptaient 120 000 hommes, 90 000 combattants et 80 pièces d'artillerie.

Toutefois, notre armée dut reculer entre Le Quesnoy et Valenciennes, et on compta pour une victoire l'honneur de n'avoir perdu que le champ de bataille (1709). La victoire de Villaviciosa, remportée par Vendôme en Espagne, amena le congrès d'Utrecht, auquel l'empereur d'Allemagne refusa de prendre part, ainsi que les délégués de l'Empire. La guerre continua donc de ce côté ; mais la coalition était désagrégée. Le prince Eugène, à la tête de 100 000 hommes, s'était emparé du Quesnoy ; il occupait Bouchain et assiégeait Landrecies. « Il appelait très justement ses lignes, dit un historien, le chemin de Paris ; car, Landrecies tombé, il ne voyait plus de place forte entre Paris et son armée. »

L'alarme se répandit dans le pays. En ce péril extrême, le roi dit à Villars : « La confiance que j'ai en vous est bien marquée, puisque je vous remets les forces et le salut de l'État. Je connais votre zèle et la force de mes troupes ; mais enfin la fortune peut leur être contraire. Si ce malheur arrivait, je compte aller à Péronne et à Saint-Quentin y ramasser tout ce que j'aurai de troupes, faire un dernier effort avec vous et périr ensemble ou sauver l'État. »

 

Une imprudence du prince Eugène et l'heureuse audace de Villars sauvent la France : les Impériaux sont battus à Denain ; Landrecies est délivré ; Douai Marchiennes, Bouchain, Le Quesnoy sont repris ; nos frontières sont dégagées. Cette mémorable victoire de Denain amena la conclusion du traité d'Utrecht (1713) entre la France, l'Espagne, l'Angleterre, la Hollande, la Savoie et le Portugal ; celui de Rastadt (1714), entre la France et l'empereur ; celui de Bade (1714), entre la France et l'Empire. Le traité de Rastadt, en restituant les Pays-Bas à la Hollande, laissa à la France d'une manière définitive l'Artois, la Flandre wallonne et le Hainaut.

Au mois d'avril 1792, lorsque Louis XVI, ou plutôt l'Assemblée législative, eut déclaré la guerre à l'Autriche, les armées françaises se réunirent en Flandre, afin d'exécuter le plan de Dumouriez et de La Fayette, qui consistait, en se portant sur Namur et la Meuse jusqu'à Liège, à se rendre maîtres des Pays-Bas, à révolutionner la Belgique, envoyant ainsi aux souverains la liberté puisqu'ils avaient envoyé la guerre.

Mais les premières opérations, qui eurent en partie pour théâtre la Flandre française, ne furent pas heureuses : le lieutenant général Biron était parti de Valenciennes pour Mons à la tête de 10 000 hommes ; ses troupes, saisies à Quiévrain d'une terreur panique, s'enfuirent et laissèrent prendre par les ennemis le camp et les effets militaires.

En même temps, le général Dillon était massacré à Lille avec quelques-uns de ses officiers par les habitants, qui les accusaient de trahison. Après les événements politiques du 10 août et le départ de La Fayette, les trois corps d'armée formant 30 000 hommes, qui se trouvaient réunis à Maulde, Maubeuge et Lille, eussent été insuffisants pour défendre la frontière septentrionale, si Dumouriez n'eût pris lui-même le commandement de l'armée, abandonné par la La Fayette, et n'eût, par la victoire de Valmy, sauvé la France d'une première invasion.

Bientôt, le duc de Saxe-Teschen vint mettre le siège devant la ville de Lille (octobre 1792) ; mais il fut obligé de se retirer honteusement, après les cruautés d'un bombardement inutile. L'héroïsme que les Lillois avaient déployé en cette occasion fut publié par toute la France, et redoubla l'enthousiasme qu'inspiraient alors les luttes gigantesques d'une seule nation contre toutes pour sa liberté.

 

Les opérations qui précédèrent la bataille de Jemmapes (6 novembre 1792) se passèrent en Flandre, et cette province ne fut pas en danger d'être envahie, tant que Du-mouriez conduisit la guerre. Mais, après la défection de ce général, les Français perdirent Landrecies, Le Quesnoy, Condé et Valenciennes, qui furent incorporés à la Belgique. Cependant, les Anglais et les Hollandais investirent Dunkerque ; les victoires d'Ypres et d'Hondschoote sauvèrent celte place et rendirent à la France celles qu'elle avait perdues. Pichegru occupa les Flandres et le Brabant, et termina cette glorieuse campagne par l'occupation complète des provinces bataves.

Sous le premier Empire, la Flandre cessa d'être le théâtre de la guerre. Elle avait accueilli avec peu d'empressement les idées révolutionnaires, sans toutefois y opposer une résistance ouverte comme Lyon ou la Vendée ; mais elle avait fourni d'excellents soldats et continua à apporter aux armées de Napoléon un de ses meilleurs contingents en hommes et en officiers.

 

En 1814, ses places ouvertes furent occupées sans coup férir, et les villes fortes furent assiégées. Aux Cent-Jours, la Flandre vit une partie des préparatifs de la courte guerre dont Waterloo fut le triste dénouement ; pendant que Napoléon Ier, concentrait ses troupes dans la Flandre , les Prussiens et les Anglais formaient des camps dans le Brabant et le Hainaut. La France perdit, au second traité de Paris, quelques districts et forteresses, qui furent réunis au nouveau royaume des Pays-Bas.

De 1815 à 1818, le département du Nord subit l'occupation des armées étrangères. Après une ère de prospérité due à l'active industrie de ses habitants et à ses inépuisables richesses, ses campagnes retentirent de nouveau, en 1870, du clairon des armées allemandes ; le général Bourbaki et après lui le général Faidherbe furent chargés d'organiser la défense dans le Nord. Le général Faidherbe, enfant du département (il est né à Lille), eut bientôt levé, armé, exercé une armée de 20 000 hommes qui, appuyée sur les places fortes de Lille, de Douai, de Valenciennes, etc., put enfin prendre l'offensive.

 

A la bataille de Pont-Noyelles, cette jeune armée garda victorieusement toutes ses positions ; à la bataille de Bapaume (2 janvier 1871), elle enleva les positions de l'ennemi ; mais, affaiblie par ses succès eux-mêmes, elle dut pour se refaire aller chercher ses cantonnements à 6 kilomètres en arrière.

 

Pendant ce temps l'ennemi recevait de nombreux renforts ; quoique privé de cavalerie, le général Faidherbe voulut reprendre l'offensive ; cette fois, la fortune des armes trahit sous les murs de Saint-Quentin le courage et le patriotisme de l'armée du Nord et de son général (19 janvier 1871) ; l'armée du général Faidherbe s'était mise en retraite vers Cambrai, Valenciennes, Douai, Arras et Lille ; elle chantait encore dans ses étapes forcées Mourir pour la Patrie ! tandis que d'autres soldats, montrant leurs rangs clairsemés, disaient avec un juste orgueil : Voilà ce qui reste des chasseurs à pied !

 

Quelques jours après, le département du Nord était envahi, occupé, réquisitionné par les armées allemandes, et cette occupation se soldait pour lui par 1 918 885 fr. 18 c. de pertes. L'armée du Nord et le général Faidherbe avaient bien mérité de la patrie ; leurs efforts avaient réussi à retarder l'occupation du département du Nord et aussi à empêcher l'ennemi de se rendre maître du Havre et d'une partie de la haute Normandie.

Les départements et leur histoire - Nièvre - 58 -

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Les départements et leur histoire - Nièvre - 58 -

(Région Bourgogne)

 

L'histoire de ce département n'égale pas en intérêt celle de quelques autres, que leur situation, leur richesse ont mêlés davantage aux grands événements. Ce pays de montagnes, caché au centre de la France, a eu une existence plus modeste et plus obscure. A cheval sur la chaîne des monts du Morvan (Mar, noir ; vand, montagne), qui se détache des montagnes de la Côte-d'Or, possédant à la fois les sources de l'Yonne et une partie de la rive droite de la Loire, son histoire et ses intérêts se trouvent engagés également dans les deux bassins de la Manche et de l'océan Atlantique. Mais son influence ne rayonna bien loin ni d'un côté ni de l'autre.

 

Au temps des Gaulois, son territoire était occupé, pour la plus grande partie, par les Éduens (&Aeligdui), et, pour la partie nord-ouest, entre Clamecy, Cosne et La Charité, par les Sénonais (Senones). Quelques dolmens ou menhirs encore debout, quelques haches en pierre trouvées dans le sol, voilà tout ce qu'a laissé dans le pays l'époque druidique.

César vint, et deux fois s'en rendit maître. L'administration romaine eut grand souci d'un pays si voisin du centre de partage des eaux de la France, si propre à établir des postes militaires inexpugnables, et enfla situé sur la route d'Autun à Bourges, deux des plus grandes villes de cette époque. Aussi trouve-t-on de nombreux vestiges de voies, de camps romains. Le sommet du mont Beuvray, particulièrement, était un centre où aboutissaient plusieurs routes. Des savants ont prétendu que l'ancienne Bibracte était située sur un plateau élevé de 680 mètres au-dessus de la mer. Une levée de terre circulaire semble indiquer, en effet, ou une ancienne ville gauloise, ou un camp romain.

 

Le camp est plus probable. Il y en avait un autre à Saint-Sauges, dont les traces sont encore visibles, et Château-Chinon possède les ruines d'un fort bâti par les Romains. Mais les plus curieux débris de ces temps sont les ruines d'une ancienne ville trouvée à Saint-Révérien ; l'amphithéâtre de Bouhy, des fragments de statues, de cippes trouvés à Entrains, et surtout les thermes de Saint-Honoré.

 

Les eaux thermales et minérales que toute cette région doit à sa nature volcanique, étaient sans doute une des causes les plus actives qui attiraient les Romains. Les thermes de Saint-honoré, dont la découverte s'est complétée en 1821 par des fouilles faites au pied même des montagnes du Morvan, sont remarquables par une salle de bains toute revêtue de marbre, au milieu de laquelle trois réservoirs donnent une eau abondante, et par les nombreuses et brillantes habitations dont les Romains avaient orné cette petite ville.

Ils y fondèrent même un hospice militaire où les bains se prenaient dans dix-neuf bassins aujourd'hui rendus à la lumière. Si l'on en croit Gui Coquille, savant magistrat du pays même, la plupart des noms en y de la province seraient dérivés de noms latins par la transformation suivante : villa Cecilii, Cézilly ; Germanici, Germancy ; Cervini, Corbigny ; Cassii, Chassy ; Sabinii, Savigny ; Ebusii, Bussy, etc. La terminaison fréquente nay viendrait de la terminaison non moins fréquente chez les latins anum : Lucianum, Lucenay ; Casianum, Chassenay ; Appianum, Apponay ; etc.

 

C'est sous la domination romaine que cette province, comme presque toutes celles de la Gaule, reçut le christianisme prêché par saint Révérien et le prêtre saint Paul, qui furent martyrisés à Nevers en 274. Saint Pèlerin, apôtre de l'Auxerrois, vint presque aussitôt après enseigner l'Évangile aux habitants du district d'Entrains, où il eut à lutter contre les prêtres d'un temple de Jupiter élevé dans ce pays. Pèlerin finit aussi par le martyre ; car, Dioclétien étant devenu empereur, il fut persécuté comme tous les chrétiens, enfermé dans un souterrain et enfin massacré.

La domination des Burgondes, établie sous Honorius dans le sud-est de la Gaule, comprit le Nivernais. Les Francs survinrent, et Clovis, à l'occasion de son mariage avec Clotilde, s'en empara. A sa mort (511), ce fut le roi d'Orléans qui eut le Nivernais. Sous les derniers Mérovingiens, sous les premiers Carlovingiens, la province suit le sort du reste de la Gaule. Louis le Débonnaire la donne ensuite à Pépin, roi d'Aquitaine, dans le partage qu'il fait de ses États en 817, et elle est de nouveau entraînée dans les vicissitudes des grands événements de l'époque ; elle souffre de tous ses maux.

 

Rien ne donne une plus terrible idée des ravages des Normands, que de voir ces pirates barbares porter la désolation jusque dans le Nivernais, au coeur même de la France. Nevers eut cependant pour comte le fameux Gérard de Roussillon, héros de tant de romans de chevalerie. Mais Gérard se brouilla, en 865, avec Charles le Chauve, qui transféra son comté, avec l'Auxerrois, à Robert le Fort.

 

Puis, les liens de l'obéissance à l'autorité royale se relâchant de plus en plus, à la fin du même siècle, le Nivernais fit partie des domaines du duc de Bourgogne, qui le donnait à gouverner à des comtes de son choix. L'un de ces comtes, Rathier, suivant une tradition, fut accusé par un certain Alicher d'avoir violé la femme du duc, son suzerain ; le procès se plaida par le combat judiciaire, et déjà Rathier avait enfoncé son épée dans la mâchoire inférieure de son adversaire, quand celui-ci le frappa d'un coup mortel. Le suzerain offensé et vengé était alors Richard le Justicier. Il donna le fief à un certain Séguin.

 

Henri le Grand en investit ensuite Otto-Guillaume, fils d'Adalbert, roi d'Italie, qui, en 992, le donna en dot à sa fille Mathilde, en la mariant avec Landry, sire de Metz-le-Comte et de Monceaux. C'est de ce moment que date l'existence séparée du Nivernais. Il eut ses comtes distincts, en même temps comtes d'Auxerre. Les autres petits seigneurs du pays, vassaux du comte, se fortifiaient à la même époque dans leurs châteaux et se rendaient presque indépendants, faisant à l'égard des grands vassaux ce que les grands vassaux faisaient à l'égard du roi.

Maintenant nous sommes en pleine vie féodale. Guerres continuelles, de voisinage, à droite, à gauche, principalement avec les ducs de Bourgogne à propos du comté d'Auxerre. Le plus remarquable des comtes de Nevers dans cette période est Guillaume Ier (1040). Le chroniqueur assure qu'on ne trouverait pas, dans toute sa vie, une seule année de paix. Autour de lui, il entretenait sans cesse cinquante chevaliers, et cela ne l'empêchait pas d'avoir toujours 50 000 sous d'argent dans ses coffres, ce qui est assez remarquable pour l'époque. II battit le fils du duc de Bourgogne. Moins heureux lorsqu'il porta secours au roi de France contre le seigneur du Puiset, il fut fait prisonnier au siège de ce château qui tint en échec la faible royauté de ce temps.

 

Vers la fin de ce siècle, le Tonnerrois fut réuni par héritage au Nivernais et à l'Auxerrois, et Guillaume II porta le titre de comte d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre. Ce Guillaume partit, en 1101, avec 15 000 hommes pour la Palestine, passa par Constantinople, perdit à peu près tout son monde en Asie Mineure, et arriva presque nu à Antioche, d'où il revint en Europe.

Il fut un des fidèles alliés de Louis le Gros. Comme il revenait de combattre le fameux Thomas de Marie, sire de Coucy, il fut fait prisonnier dans une rencontre avec Hugues le Manceau qui le livra au comte de Blois. Celui-ci le tint quatre ans enfermé dans son château avec une opiniâtreté qui résista longtemps aux sollicitations de la plupart des puissances de l'époque. On s'est demandé la cause d'un tel acharnement, et peut-être la trouverait-on dans le mécontentement que devait exciter chez certains seigneurs la persistance des comtes de Nevers à aider les progrès de la royauté.

L'existence des comtes de Nevers fut assez agitée à cette époque. C'est Guillaume III qui accompagne Louis VII en terre sainte et qui va ensuite en pèlerinage en Espagne. C'est Guillaume IV qui voit son comté dévasté par les comtes de Sancerre et de Joigny et qui réussit à les battre à La Marche, entre Nevers et La Charité (1163). Cette guerre lui avait coûté fort cher ; il avait fait des dettes ; comment les payer ? Or, écoutez comment s'y prenait un débiteur féodal pour rétablir ses finances.

La ville de Montferrand passait pour très riche et renfermait, disait-on, un magnifique trésor. Guillaume prend la route de Montferrand, se jette sur la ville, la pille et emmène le seigneur du lieu en disant aux habitants qu'il le leur rendra quand ils auront payé une certaine somme. Un peu plus tard, on le voit marcher sous la bannière du roi Louis le Jeune contre le comte de Châlons.

 

Puis, pour expier tous ses péchés, il va en terre sainte et meurt à Saint-Jean-d'Acre. Le clergé ne lui sut aucun gré de cette dévotion tardive, et Jean de Salisbury, écrivant à l'évêque de Poitiers, lui fait cette triste oraison funèbre qui pourrait aussi bien s'appliquer à la plupart des seigneurs féodaux de ce temps : « Ce n'est ni par les traits des Parthes ni par l'épée des Syriens qu'il a péri ; une si glorieuse fin consolerait ceux qui le regrettent ; mais ce sont les larmes des veuves qu'il a opprimées, les gémissements des pauvres qu'il a tourmentés, les plaintes des églises qu'il a dépouillées, qui sont cause qu'il a échoué dans son entreprise et qu'il est mort sans bonheur au champ de la gloire. »

De tous ces comtes aventureux, le plus célèbre et le plus malheureux fut Pierre de Courtenay. Il n'était comte de Nevers que par sa femme. En effet, avec Guillaume V s'était éteinte la descendance mâle, et le fief avait fait retour à la couronne. Philippe-Auguste eut la générosité de le rendre à Agnès, soeur de Guillaume V, à laquelle il fit épouser Pierre de Courtenay, petit-fils de Louis le Gros, et, par conséquent, de sang royal.

A la mort d'Agnès, Pierre continua de gouverner le Nivernais, comme chargé de la garde-noble de -ce fief pour sa fille Mahaut, que le roi de France maria plus tard avec Hervé, sire de Gien. A ce moment, Pierre de Courtenay se retira dans ses autres domaines. Quelque temps après, appelé au trône de l'empire latin de Constantinople, il partit pour en prendre possession ; mais un Comnène qui régnait en Épire l'arrêta par trahison, et le tint si bien prisonnier qu'on n'eut plus jamais de nouvelles de son sort.

 

Les comtes de Nevers et Pierre de Courtenay, le premier de tous, se montrèrent libéraux dans la question communale. Nevers, Clamecy (voyez ces villes) obtinrent des franchises. Des règlements furent publiés, d'accord avec les principaux barons du pays, pour protéger les agriculteurs dans leurs travaux, pour faciliter les mariages des femmes serves avec les hommes des autres seigneurs, sauf toutefois l'autorisation de leur propre seigneur, enfin pour maintenir la paix publique, et le bannissement fut prononcé contre quiconque, ayant détruit ou incendié une maison, refuserait la réparation exigée.

L'intervention de la royauté n'était donc pas fort impérieusement réclamée par l'intérêt des peuples dans ce pays. Mais la royauté, encore plus guidée par l'ambition d'un pouvoir qui sent croître ses forces que par ce beau motif du bonheur des peuples, intervenait partout.

En 1280, un arrêt du parlement interdit aux comtes de Nevers de créer des nobles. C'était le temps de l'impitoyable Philippe le Bel. Par un nouvel arrêt du parlement, le comte de Nevers se voit confisquer ses comtés de Nevers et de Rethel pour avoir refusé de venir se justifier, en cour des pairs, de quelques violences contre le clergé et la noblesse de son fief. Il est vrai que, sous Louis le Hutin, la féodalité regagne du terrain, et ce roi promet, en 1316, par lettres patentes, de ne plus permettre les empiétements de ses officiers sur la juridiction des comtes de Nevers.

Une nouvelle famille de comtes était encore une fois venue s'asseoir sur le siège comtal de Nevers. Yolande, seule héritière (1272), avait épousé Robert de Dampierre, qui fut quelque temps comte de Nevers par sa femme, et, après la naissance de leur fils,. Louis Ier continua de gouverner le fief. Lui-même devint comte de Flandre. Philippe le Bel accusa Louis de Nevers d'avoir soulevé les Flamands, et le fit emprisonner.

 

Rendu à la liberté, il en usa pour contester à Philippe le Long son droit de succession au trône, de concert avec le duc de Bourgogne, le comte de Joigny, etc. Un arrêt du parlement confisqua toutes ses seigneuries, qui lui furent peu après rendues. Louis II épousa la fille de Philippe le Long, et devint, du chef de son grand-père et de son père, comte de Flandre et de Nivernais (1322). On l'appelle souvent Louis de Crécy, parce qu'il mourut à la bataille de Crécy, en 1346.

Le Nivernais souffrit alors de l'invasion des Anglais. Ils le ravagèrent après la bataille même de Crécy, et, dix ans après, à l'époque du désastre de Poitiers, ils s'emparèrent de La Charité, d'où leurs partis désolèrent la province. En 1359, elle fut obligée de se racheter d'un nouveau pillage, lors du passage de l'armée conduite par Édouard III.

Louis III de Male avait obtenu de Philippe de Valois des lettres patentes qui érigeaient en pairie viagère les comtés de Nevers et de Rethel. Il ne laissa qu'une fille, Marguerite, qui épousa Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et lui porta à la fois la Flandre et le Nivernais. Les deux époux détachèrent le comté de Nevers et le donnèrent à l'aîné de leur fils, Jean (sans Peur) ; et celui-ci le céda à son frère Philippe, qui se fit tuer à Azincourt.

 

Les fils de ce Philippe moururent aussi, ne laissant qu'une fille, Élisabeth, et les Nivernais virent encore arriver un seigneur étranger ; c'était le duc de Clèves. Son petit-fils, François Ier, se distingua par ses talents militaires et obtint l'érection définitive du Nivernais en duché-pairie (1538).

 

Les seigneurs de Nevers firent alors exécuter un travail qui était bien dans l'esprit de cette époque de fusion, de centralisation, d'étude, c'est-à-dire la rédaction des coutumes de la province (1534), dont les états provinciaux (1490) avaient jeté les bases. Dans les guerres de religion, les Nivernais se montrèrent d'abord en majorité très catholiques et assez intolérants ; mais à la fin ils changèrent et se rallièrent à Henri IV. Leur pays fut, après Henri IV, le centre de cette nouvelle guerre folle que les seigneurs formèrent contre Marie de Médicis. La mort du maréchal d'Ancre apaisa tout.

 

La maison de Gonzague possédait alors le Nivernais depuis le mariage de Louis de Gonzague avec Henriette de Clèves, seule héritière (1565). Le cardinal Mazarin acheta le duché (1659), qui, à sa mort, passa à son neveu Philippe-Julien Mazarin, et sa maison l'a possédé jusqu'en 1789. Quelques-uns des derniers ducs de Nivernais se sont distingués au XVIIe et au XVIIIe siècle par leur esprit, leur goût pour la littérature. Le dernier de tous, à la fois auteur de gracieuses poésies légères et ambassadeur à Rome, à Berlin et à Londres, perdit ses biens à la Révolution, et sut vivre en sage, modestement, jusqu'en 1798.

Quant à la province, elle forma à peu près le département de la Nièvre. Auparavant, elle était un des trente-deux gouvernements militaires, et se divisait, pour l'administration ,financière, en quatre élections, dont deux (Nevers et Château-Chinon), faisaient partie de la généralité de Moulins ; la troisième (Clamecy), de la généralité d'Orléans ; la quatrième (La Charité), de la généralité de Bourges.

 

Pour la justice, elle était comprise dans le ressort du parlement de Paris ; mais elle avait sa coutume écrite, dont on a parlé plus haut, sa chambre des comptes établie au nom du duc de Nivernais ; son hôtel des monnaies, qu'on faisait remonter à Charles le Chauve ; enfin ses Grands-Jours, institués en 1329 par Louis II, tribunal d'appel composé de « trois prud'hommes, un chevalier et deux gradués, pour juger les appeaux de Nivernais, tant des prévosts que des baillis, » avec pouvoir de juger, retenir ou renvoyer. Il y avait trois assises des Grands-Jours avant 1563 ; elles furent alors réduites à deux par un édit royal. Le Nivernais comptait 273 890 habitants.

 

On ne peut omettre, dans l'histoire du département de la Nièvre, celle du commerce tout spécial qui le fait vivre et l'enrichit, d'autant plus qu'elle présente des incidents assez curieux. Il s'agit du commerce des bois. Les hautes montagnes du Morvan attestent que les volcans ont remué ce sol ; et, en effet, si l'on perce la couche de sable qui le recouvre, on trouve un fond de basalte et de granit. Cette chaude nature du sol a produit de tout temps une riche végétation de forêts.

Si, aujourd'hui qu'on a tant exploité les bois, le département de la Nièvre en possède encore 204 000 hectares sur 6 millions qui existent en France, combien en devait-il être couvert lorsque la France entière, au XVIe siècle, en possédait 30 millions d'hectares ! C'est à cette époque, en effet, que le commerce se développant, les communications s'ouvrant de toutes parts, et Paris, de plus en plus peuplé, manquant de bois, les Nivernais imaginèrent d'expédier le leur à la capitale.

Une compagnie de marchands se forma sous la raison René Arnoult et compagnie, et des lettres patentes lui furent accordées, qui portaient « autorisation de flotter sur les rivières de Cure et d'Yonne, sans qu'il fût donné empêchement par les tenanciers et propriétaires ou autres possesseurs d'aucuns moulins, écluses, ou ayant droit de seigneurie, pêcheries ou autres, et défense au parlement de Dijon de s'immiscer dans les contestations sur le flottage des bois, attribuées spécialement aux prévôts et échevins de la bonne ville de Paris en première instance, et, par appel, au parlement de Paris. »

 

Le flottage dont il est ici question avait été, dit-on, déjà employé en 1490 sur la rivière d'Andelle ; mais c'est véritablement à Jean Rouvet que l'on attribue (1549) l'invention de ce moyen de transport au profit de la compagnie susdite. Son système consistait à retenir par écluses les eaux au-dessus de Gravant, puis à les lâcher en y jetant Ies bûches à bois perdu, pour les recueillir ensuite au port de Gravant, et les expédier de là, par trains, sur l'Yonne et la Seine jusqu'à Paris.

 

On retrouve l'usage de ce même procédé au XIXe siècle. Des étangs creusés à la tête de chacun des ruisseaux qui vont former ou grossir l'Yonne amassent l'eau ; dès qu'on lève les pelles, elle s'écoule avec impétuosité, et le torrent emporte les bûches ; les premières, la cataracte franchie, sont jetées à droite et à gauche du ruisseau inférieur et s'y arrêtent : c'est ce qu'on appelle border la rivière ; il ne reste plus alors qu'un goulet étroit, au milieu du cours d'eau, par où les autres sont emportées rapidement. On passe ensuite à l'opération qui s'appelle toucher queue, c'est-à-dire qu'on déborde le ruisseau et qu'on ramène dans le milieu les bûches égarées sur les rives, pour les envoyer rejoindre celles qui ont marché plus vite. Arrivées au port, elles sont toutes arrêtées, tirées de l'eau, triées selon les marques des divers marchands, et empilées jusqu'à la saison d'automne, qui permet d'en former des trains sur la rivière et de les envoyer ainsi à Paris.

Mais les marchands nivernais ne jouirent pas sans conteste des avantages qui leur avaient été accordés. Les propriétaires riverains se plaignaient de la servitude qui leur était imposée, du chômage que souffraient leurs moulins.

 

D'un autre côté, les marchands de Paris, favorisés par la juridiction parisienne à laquelle avaient été attribuées toutes les contestations en cette matière, se rendirent maîtres des prix ; et, en 1704, ils gagnaient 30 livres sur la corde de 36 livres 10 sols, tandis que, les frais déduits, il ne revenait aux propriétaires que 5 sols par corde. Les propriétaires, les marchands forains se liguèrent contre cette tyrannie et s'entendirent pour flotter à leur gré, quelques-uns même pour conduire des trains jusqu'à Paris.

L'autorité intervint. Le subdélégué de l'hôtel de ville de Paris résidant à Auxerre se rendit sur le port de Clamecy avec une brigade à cheval et se vit entouré d'une foule menaçante de 5 ou 600 personnes, qui s'armèrent de bâtons et de bûches prises dans les piles, qu'ils aiguisaient par le bout.

 

« Allons , s'écriaient-ils , marchons, allons à la guerre ; mourir aujourd'hui ou mourir demain, cela est égal ; voilà de beaux hommes bien habillés ; il faut les f..... à la rivière. » Le subdélégué leur défendit de toucher aux piles. « Eh ! monsieur, lui dit l'un d'eux, je n'aurais. qu'à rencontrer un chien enragé. » L'exaspération allait croissant, les bâtons étaient levés ; ne se sentant pas en force pour lutter, l'officier public se retira et dressa le procès-verbal où ces détails sont écrits.

 

Depuis, le flottage fut libre, une rivalité existant cependant entre les marchands nivernais et ceux de Paris , le ministre de l'intérieur ayant dû intervenir en 1850 pour régler le partage des flots de l'Yonne.

Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, l'invasion s'arrêta aux limites mêmes de ce département, et, dans le tableau général des pertes éprouvées par les départements envahis, la Nièvre n'a été comptée que pour la somme insignifiante de 5 618 francs.

Les plantes carnivores - Découverte de la Carnivorité -

Publié à 11:49 par acoeuretacris Tags : plantes carniv
Les plantes carnivores - Découverte de la Carnivorité -

Si certaines de ces plantes sont connues depuis des siècles, la reconnaissance de la carnivorité est elle assez récente.

 

Du XVIème au XVIIIème siècle de nombreux savants se sont enthousiasmés pour les feuilles remarquables de Drosera:

"Car combien qu'elle soit battue du soleil en été, ses feuilles ne laissent pas pour cela d'être couvertes de rosée et de petites gouttes d'eau: ainsi, au contraire, il semble que tant plus le soleil est chaud, cette humidité s'augmente et s'entretient; tant s'en faut qu'elle diminue."

 

(J. Dalechamps, Histoire générale des plantes, 1615)

ou du Sarracenia d'Amérique:

"... plus on considère celle-ci, plus on en admire la structure: sa fleur semble être un dais d'étoffe jaune dont les pétales forment les rideaux.; ses feuilles roulées ont l'air de corne d'abondance. Chacune contient environ une pinte d'une eau fraîche, limpide, pure comme la rosée du matin."

(W. Bartram, Voyage en Amérique, 1791 )

La présence de petits animaux n'éveille pas la curiosité, tout au plus observe-t-on bizarrement que les réservoir d'eau de la plante américaine doivent servir "d'asile et de retraite sûre à de nombreux insectes" qui peuvent échapper ainsi aux grenouilles et aux autres prédateurs.


Avec la découverte de la Dionée, la capture des insectes est indiscutable, la question est de découvrir dans quel but un végétal est-il doté de feuilles aussi sophistiquées.

L'anglais J. Ellis soupçonna le mode de nutrition de cette plante et adressa à C. Linné un spécimen sec et une description détaillée de la plante. Cependant le botaniste suédois préféra classer le phénomène de "miraculum Naturae" dans les limites de l'extraordinaire et de l'accidentel.

 

Il faudra attendre 1875 pour que la publication de "Les Plantes Insectivores" de C. Darwin marque un tournant dans l'étude des Plantes Carnivores. Ceci va être le début d'interminables controverses entre les partisants de la carnivorité végétale et ses adversaires.

Les recherches contemporaines ont aujourd'hui mis en évidence les processus d'assimilation dont disposent certaines de ces plantes, confirmant définitivement les théories darwiniennes. Aujourd'hui encore la liste des plantes reconnues carnivoresne cesse de s'allonger.

Les plantes carnivores - utilisation traditionnelle -

Publié à 11:41 par acoeuretacris Tags : plantes carniv
Les plantes carnivores - utilisation traditionnelle -

En France, la Rossolis (Drosera) et les Grassettes (Pinguicula) sont connues depuis une période bien antérieure à la reconnaissance de leur caractère carnivore. Les magiciens et sorciers médiévaux remarquèrent vite l'étrangeté des Drosera.

 

Ils virent dans leur faculté de rester parés de mille gouttelettes même en plein soleil, le signe d'une alliance magique entre la plante et l'astre, et peut-être même avec le Diable lui-même. Les alchimistes pensaient donc que la plante contenait l'un des constituants de la pierre philosophale qui transformait le plomb en or.


Cette réputation de plante maléfique n'empécha pas la plante d'être utilisée pour ses propriétés médicinales. On l'utilise en application contre les verrues ou les brûlures dues au soleil, en infusion pour soigner la toux et diverses affections pulmonaires. La plante semble aussi posséder des propriétés antibiotiques expectorantes et diurétiques.


Aujourd'hui on peut encore la trouver sous forme d'extraits ou de teinture, elle entre également dans la composition de nombreux sirops.

Les grassettes sont aussi connues depuis longtemps par les bergers. Si la plante est réputée être un poison pour les moutons, leur faisant gonfler le ventre et "pourrir le foie", il n'empêche que les propriétés cicatrisantes, adoucissantes du mucilage gluant ont été utilisées autant pour l'homme que pour les animaux.


L'acidité du suc a la propriété de faire cailler le lait. Certains fromages scandinaves sont faits avec une variété nordique de Grassette.

Les plantes carnivores - origine et evolution -

Publié à 11:33 par acoeuretacris Tags : plantes carniv
Les plantes carnivores - origine et evolution -

Les recherches palynologiques (relatives au pollen fossile) n'ont pas à ce jour permis de retrouver de façon certaine l'origine des plantes carnivores. Il est certain toutefois que le phénomène n'a pas une origine unique car il a émergé dans des famillesde plantes très éloignées. Les plus anciens grains de pollen fossiles retrouvés datent de l'ére tertiaire.


Certaines théories ont pu fixer à la fin de l'ère secondaire (crétacé) l'apparition de la famille des Droséracées. Il s'agirait d'une plante possédant des poils collants sur lesquels accidentellement se collaient des insectes. Quel intérêt y trouva la plante ? Il est probable qu'au départ la dégradation bactérienne des insectes déposait aux pieds de la plante les produits de leur décomposition qui pouvaient alors être absorbés par les racines. Aujourd'hui les deux espècesde Roridula d'Afrique du Sud sont à ce stade de l'évolution vers la carnivorité.

On ne doute plus aujourd'hui de la faculté de beaucoup de végétaux d'absorber des produits divers par leur feuillage. L'utilisation actuelle d'engrais foliaires, d'insecticides ou d'herbicides systémique en est la confirmation. Pourquoi ne pas supposer qu'une plante capturant les insectes puisse absorber les produits de leur décomposition directement par la surface des feuilles ? Le stade ultime du perfectionnement a été de secréter des enzymesdigestives (Drosera, Drosophylum,Pinguicula...).

 

L'évolution des Sarraceniacées est tout aussi fascinante. On peut même chez les espècesactuelles retrouver les différents stade de l'évolution. Le piège à urne serait l'aboutissement de la fermeture en cornet d'une feuille de type nénuphar.

 

Chez Heliamphora, les bords de la feuille sont bien visiblement soudés, le cornet se remplit d'eau et tout est mis en oeuvre pour que les insectes glissent dans le fond: cuillère à nectar pour attirer, rebord étroit, glissant, poils dirigés vers le bas pour empêcher la victime de remonter. La digestion est uniquement bactérienne la plante ne produit pas d'enzyme.


Avec Sarracenia purpurea apparaissent les enzymes
digestives et le futur couvercle encore en forme de collerette, alors que la soudure devient invisible, remplacée par une aile tout le long du cornet.


Sarracenia flava a un couvercle bien formé puisque la plante secrète ses sucs digestifs, il est préférable que la pluie ne les dilue pas trop. Cette espèceest même capable d'ajuster le niveau du liquide en fonction du nombre d'insectes entassés au fond du piège.


Sarracenia leucophylla a le haut du piège et le couvercle constellés de fenêtres transparentes. L'insecte, rassuré par l'issue qu'il croit apercevoir, s'aventure plus facilement à l'intérieur du piège.


Le couvercle de Sarracenia minor commence à se refermer alors qu'il est parfaitement clos pour Sarracenia psittacina.


Darlingtonia californica, enfin, dispose d'une "moustache" pleine de nectar pour conduire les insectes jusqu'à l'entrée du dôme.

 

Les plantes carnivores - qu'est ce qu'une plante carnivore?

Publié à 11:20 par acoeuretacris Tags : plantes carniv
Les plantes carnivores - qu'est ce qu'une plante carnivore?

Les Plantes Carnivoresmériteraient plutôt le qualificatif d'insectivores.

 

Leurs proies peuvent cependant être des petits crustacés, des arachnides, des mollusques. Bien qu'il ait été retrouvé dans les plus grands pièges de Nepenthes rajah (Bornéo) des grenouilles et même des petits mammifères, il reste que ces captures ne sont qu'exceptionnelles et ne constituent chez aucune plante l'essentiel du menu.

 

Le caractère de carnivorité n'a rien de complètement révolutionnaire. Il faut d'abord renoncer à l'image de la fleur féroce qui happe l'infortuné papillon d'un rageur coup de dents. Une plante carnivorereste un végétal dépourvu de musculature. N'entendons pas par là incapable de mouvement, certaines fleurs se ferment chaque soir pour se rouvrir le lendemain, l'hélianthe (tournesol) suit le soleil dans son déplacement tout au long de la journée, la sensitive (Mimosa pudica) referme très rapidement ses feuilles au moindre choc. Le mouvement n'est toutefois pas indispensable à toutes les Plantes Carnivores, certains pièges passifs n'ont rien à envier quant à leur efficacité.

 

La très grande majorité des plantes carnivorespousse en des milieux très pauvres en matières nutritives: le sol délavé des marécages, les rochers perpétuellement humides sur les berges des torrents de montagne, la vase de certains bords d'étang. Même les Nepenthes des forêts tropicales poussent parfois en épiphytessur de grands arbres ou dans les amas de débris végétaux qui s'ammoncellent sur le sol. La lutte pour la survie dans de tels milieux favorise les végétaux qui ont développé des mécanismes nutritifs originaux. Tous ces milieux humides regorgent d'insectes en tous genres, il est donc tout naturel que certaines plantes parviennent à en profiter.

 

Il faut dans un premier temps attirer la proie. Beaucoup de moyens sont mis en oeuvre, de la couleur vive de certaines urnes (Nepenthes, Sarracenias), à la production de substances sucrées (Nepenthes, Sarracenias, Heliamphora, Dionée...), il faut rajouter certaines odeurs difficilement décelables par un nez humain (Pinguicula, Drosophylum...) et l'aspect humide de nombreuses gouttelettes (Byblis, Drosera, Drosophylum). Nous sommes en droit également de supposer d'autres stratagèmes car nous savons bien peu de choses de la sensibilité et du goût des insectes.

 

Une fois la proie attirée, il est possible de la coller grâce à des mucilages produits par certaines catégories de glandes pédonculées (Byblis, Droséra, Drosophylum, Pinguicula...), de refermer très rapidement une cage autour (Aldrovanda, Dionée), ou même de l'aspirer dans une poche digestive (Genlisea, Utricularia). Mais parfois il faudra la rassurer pour qu'elle pénètre à l'intérieur d'une urne (Cephalotus, Darlingtonia, Heliamphora, Nepenthes, Sarracenia). Certaines comportent un couvercle transparent qui laisse passer la lumière (Cephalotus, Darlingtonia, certains Sarracenia). Ainsi la proie, croyant voir une issue au-dessus d'elle, pénètrera sans se méfier dans le piège fatal. Certains Sarracenia produiraient dans la sécrétion sucrée qui entoure l'entrée de l'urne des substances ayant un effet stupéfiant sur les insectes. Complètement "ivres" ceux-ci trébucheraient plus facilement à l'intérieur du piège.

 

Enfin une fois capturé l'insecte doit être digéré afin que ses matières azotées puissent être assimilées. Là le plus dur ayant été fait certaines espècesse contentent de laisser agir les bactéries d'attendre que la proie pourrisse (Darlingtonia, Heliamphora...) et que ses tissus se décomposent alors que d'autres sécrètent de vraies enzymesdigestives assez semblables d'ailleurs à nos liquides digestifs.

Dans tous les cas ne seront absorbées que les parties internes molles de l'insecte. La carapace restera au fond de l'urne ou sera emportée par le vent, à moins que la feuille responsable de la capture n'ait été déjà remplacée par une nouvelle.

Les plantes carnivores - Introduction -

Publié à 11:15 par acoeuretacris Tags : plantes carniv
Les plantes carnivores - Introduction -

Pris séparément les deux mots " PLANTE" et "CARNIVORE" sont tout ce qu'il y a de plus banals.

 

Pour beaucoup de nos contemporains, une "plante" ne peut être en appartement qu'un objet décoratif, présentant l'inconvénient de se détériorer assez vite. Il est parfois possible de la conserver quelque temps en lui fournissant périodiquement sa ration d'eau, mais il est parfois plus simple d'en racheter une nouvelle dès que la précédente n'est plus présentable. Une plante est quelque chose de statique, passif, qui ne peut que subir son environnement, sans toutefois agir dessus.

 

Le terme "carnivore", lui, s'applique plutôt à de sauvages animaux souvent méchants qui, Dieu merci, ont disparu de notre environnement proche. Les chiens et les chats peut-être... Mais des siècles aux côtés de l'homme les ont tellement dénaturés !

 

Lorsque ces deux mots se retrouvent accolés là on ne reste pas indifférent. Comment des plantes peuvent-elles faire preuve d'un comportement strictement animal ? N'ont-elles pas été créées pour servir de nourriture aux animaux (Génèse I, 29-30) ?

 

Une fois admise l'existence de telles diableries, l'imagination va bon train. De tels végétaux ne peuvent être qu'animés d'intentions malignes.

Les fantasmes collectifs, alliés à de nombreux et délirants récits "vécus" d'explorateurs du XIXème siècle, ont contribué aux légendes tenaces dont celle du terrible "Arbre mangeur d'hommes de Madagascar".

La littérature et le cinéma sont aussi à l'origine de l'aura de mystère qui entoure ces plantes.

C'est arrivé un jour - Le 27 juillet -

Publié à 10:50 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 27 juillet -

La bataille de Bouvines

 

Le saint du jour: Ste Nathalie (martyre à Cordoue, morte en 852 avec son mari Aurèle)

 

Le prénom du jour: Nathalie

 

Noms dérivés: Natacha, Natalina, Natascia.

Les Nathalie sont des femmes qui parviennent à garder leur équilibre même dans les tempêtes. Elles sont intelligentes et curieuses de tout. Mais la réussite dans leur vie professionnelle importe peu au regard des sentiments. Leur existence est régie par l'amour, qu'elles considèrent comme primordial.

 

A feter aussi

Clément d'Ochrid - Désiré - Galactoire - Hugues de Lincoln - Jean Soreth - Joasaph de Moscou - Les Sept Dormants d'Ephèse - Marie-Madeleine Martinengo - Nathalie et ses compagnons (Aurèle, Felix, Liliose et Georges) - Pantaléon

 

Dicton du jour

Les Sept Dormants
Redressent le temps

 

La phrase du jour

Le sexe c'est comme la belote : si tu n'as pas un bon partenaire, tu as intérêt à avoir une bonne main !!! Jean-Claude Vandame

 

Naissances célèbres

 

1768 Marie-Anne-Charlotte de Corday d'Armont, dite Charlotte Corday, assassin du révolutionaire Jean-Paul Marat.

1801 Sir George Biddell Airy, mathématicien, astronome, géodésien et physicien.

1806 Julienne Gauvain, dite Juliette Drouet, actrice et maîtresse de Victor Hugo pendant près de 50 ans.

1824 Alexandre Dumas "fils", écrivain : La Dame aux camélias, ...

1835 Giosuè Carducci, poète (Odes Barbares, ...), prix Nobel de littérature en 1906.

1881 Hans Fischer, maître de conférence en physiologie à l'Institut de physiologie de Munich, professeur de chimie médicale à l'université d'Innsbruck puis à l'université de Vienne, professeur de chimie organique à l'université technique de Munich, prix Nobel de chimie en 1930 pour ses recherches sur l'hémine et la chlorophylle, lauréat de la Médaille Davy en 1937.

1912 Igor Markevitch, chef d'orchestre et compositeur

1913 Gérard Côté, coureur de fond :
114 victoires en 261 courses
24 victoire en 89 marathon (dont 4 victoires à Boston)

1915 Mario del Monaco, ténor

1917 André Raimbourg, dit Bourvil, acteur (Le Passe-Muraille, le Rosier de madame Husson, le Trou normand, Les Trois Mousquetaires, Si Versailles m'était conté..., La traversée de Paris, la Jument verte, la Cuisine au beurre, Le jour le plus long, Le Corniaud, La Grande Vadrouille, Le Cerveau, Le Mur de l'Atlantique : Le Cercle rouge, ...), chanteur (Les crayons, La Tactique du gendarme, Ballade irlandaise, Un clair de lune à Maubeuge, ...)

1921 Emile Genest, acteur (La Famille Plouffe, ...), animateur-radio

1931 Khieu Samphan, Président du présidium d'État du Cambodge de 1976 à 1979. Avec Hun Nim, Hou Yuon, Pol Pot et Ieng Sary, il est responsable de 2 millions de morts.

1936 Philippe Labro, écrivain (Des cornichons au chocolat, ...), journaliste, réalisateur (L'Héritier, L'Alpagueur, "Rive droite, rive gauche") et auteur de chansons ("Oh ! Ma jolie Sarah", Il faut boire à la source, Mon Amérique à moi, ...)

1938 Thérèse Coquerelle, dite Isabelle Aubret, sportive (championne de France de gymnastique en 1958), chanteuse (Grand Prix du Concours Eurovision de la chanson avec "Un premier amour")

1942 Marie Nicole Butler, dite Edith Butler, auteure, compositeure, interprète : "Paquetville", "Grain de mil", "Laissez-moi dérouler le soleil", "Je vous aime, ma vie recommence", "C'est beau l'amour", "C'est une chanson d'amour", "Voguer sur des étoiles de mer", "J'étions fille du vent et d'Acadie", "Escarmouche à Restigouche", "Hymne à l'espoir", "Un million de fois je t'aime", ...

1953 Carl Béchard, acteur, metteur en scène : "4 et demi...", "Virginie", ...

1968 Julian McMahon acteur : Charmed, Profiler, Les 4 Fantastiques, ...

1969 Gino Chouinard, acteur, animateur-télé (Salut Bonjour)

1970 Patrick Labbé, acteur : La Maison Deschênes, Virginie, ...

 

 Décès de...

 

1675 Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, Maréchal de Turenne est tué à la bataille de Sasbach par un boulet de canon.

1917 Emil Kocher, chirurgien, créateur de la chirurgie des goitres, d'instruments "les pinces hémostatiques" et d'une méthode de réduction des luxations de l'épaule, prix Nobel de médecine et physiologie en 1909.

1934 Louis-Hubert Lyautey, Maréchal de France, ministre de la guerre de 1916 à 1917, il entre à l'Adacémie Française en 1912.

1970 Antonio de Oliveira Salazar
1973 Edward Vernon Rickenbacker, as de l'aviation durant la première guerre mondiale (26 victoires).

1980 Mohammad Reza Chah Pahlavi, dernier chah (empereur) d'Iran.

1984 James Mason, acteur (20 000 lieues sous les mers, Voyage au centre de la Terre, La mort au trousses, Le Crépuscule des aigles, ...), producteur, scénariste, réalisateur.

1986 Lester Anthony Minnelli , dit Vincente Minnelli, réalisateur (Un Américain à Paris (Oscar du meilleur film), Tous en scène (Oscar du meilleur réalisateur), Gigi (Oscar du meilleur film)), père de la fameuse Liza.

1996 Eduardo Miura, éleveur de taureaux de combat pour corrida.

 

Evènements

 

27 juillet 1877: naissance d'Erno Dohnanyi

Né en Hongrie, Erno Dohnanyi fut un pianiste virtuose dont la renommée devint vite internationale. Directeur du Conservatoire de Budapest, il émigra aux Etats-Unis en 1949. Mais sa musique -il était aussi compositeur- resta toujours très influencée par son pays natal. Bien qu'il ait été l'un des premiers à interpréter des oeuvres contemporaines, ses propres compositions, inspirées par Liszt et Brahms, se rattachent au mouvement post-romantique. Avec Bartok et Kodaly, il a participé au renouveau de la musique dans son pays, mêlant la tradition au vocabulaire le plus classique. On lui doit des opéras, des symphonies, des concertos et de nombreuses pièces de musique de chambre. Ses "Ruralia Hungarica", dans lesquelles on trouve une inspiration tzigane, sont très caractéristiques de son style.

 

1214 A Bouvines près de Lille, le roi Philippe II de France dit Philippe Auguste (50 000 h) bat l'empereur d'Allemagne Otton IV de Brunswick et les coalisés flamands du roi d'Angleterre, Jean sans Terre (150 000 h) : Otton s'enfuit, les comtes de Flandres, de Boulogne et de Salisbury sont faits prisonniers. C'est la première victoire na­tionale.

1794 Maximilien de Robespierre est arrêté. Ainsi prend fin la terreur.

1804 8 thermidor an XII - L'"aigle éployé" (aigle chimérique représenté avec les ailes étendues) devient l'emblème de l'Empire.

1830 Début des "trois glorieuses", trois journées qui renversèrent la monarchie de juillet de Charles X.
Des barricades sont dressées dans les quartiers populaires, l'archevêché de Paris est mis à sac, les ec­clésiastiques sont agressés

1830 La cocarde et le drapeau tricolore redeviennent les symboles de la France.

1866 Inauguration de la première liaison télégraphique qui traverse l'Atlantique entre les U.S.A. et l'Angleterre.

1872 Le service militaire passe à 5 ans en France.

1879 Christian Heinrich Friedrich Peters découvre l'astéroïde (200) Dynamène

1884 En France, la loi Naquet rétablit le divorce et déclare que l'adultère de l'homme sera sanctionné par une amende et celui de la femme par une peine de prison.

1890 Vincent Willem van Gogh, peintre, se tire une balle dans la tête mais ne décède que le 29.

1892 Début du système de correspondance dans le transport en commun de Montréal

1905 Johann Palisa découvre les astéroïdes (569) Misa et (668) Dora

1913 Philippe Thys remporte le Tour de France (5287 km en 15 étapes pour les 25 arrivants sur 140 partants).

1915 En Haïti, prise du palais nationale par les révolutionnaires. Le président Vilbrun Guillaume Sam se réfugie à la légation française.

1921 Le docteur Frédérck Grant Banting et son assistant Charles Best isolent l'insuline, une hormone pancréatique qui permet la régulation de la glycémie, utile pour les soins des diabétiques. Cette découverte leur permet d'obtenir le Pix Nobel de Médecine en 1923.

1924 Fin des VIII èmes Jeux Olympiques d'été de Paris : la France gagne 8 médailles d'or, 5 médailles d'argent et 8 médailles de bronze.

1926 On coule le premier lingot d'aluminium à Arvida

1930 La France remporte sa quatrième Coupe Davis d'affilé.

1933 Georges-Achille Van Biesbroeck découvre l'astéroïde (1312) Vassar

1933 Karl Wilhelm Reinmuth découvre l'astéroïde (1284) Latvia

1940 Première apparation du célèbre lapin Bugs Bunny dans une bande dessinée

1941 Ilsebill Pfenning porte le record du monde de saut en hauteur à 1,66 m

1946 Explosion d'une bombe atomique américaine sous-marine, dans l'atoll de Bikini.

1949 L'Assemblée nationale de France approuve le pacte de l'OTAN.

1949 Premier vol d'un avion civil à réaction. Il atteint une vitesse de 788 km/h, à une altitude de 12 000 mètres avec 36 passagers.

1952 Shirley Strickland, Marjorie Jackson, Verna Johnston et Winsome Cripps portent le record du monde du relais 4 x 100 m fémin en 46"1

1953 Signature de L'armistice en Corée, entre L'ONU et la Corée du Nord et la Chine mais le traité ne sera signé qu'en 2007.

1955 Indiana University découvre l'astéroïde (1751) Herget

1956 En Grande-Bretagne, un B-47 heurte, en atterrissant, un bunker d'armes nucléaires. Les bombes seront endommagées mais n'exploseront pas.

1959 Un avion Lockheed L-049 de la compagnie El Al se crashe à Petrich et tue ses 58 passagers et membres d'équipage.

1963 Don Schollander porte le record du monde du 200m nage libre à 1'58"8. Il est le premier nageur en dessous les 2 minutes.

1967 Sortie du film "Le rideau déchiré" d'Alfred Hitchcock avec Julie Andrew et Paul Newman.

1972 Début, en Angleterre, de la construction du pont "Humber Estuary" qui doit être le plus grand pont suspendu du monde.

1974 La commission judiciaire de la Chambre des représentants des U.S.A. se prononce pour la mise en accusation de Richard Nixon dans le scandale du Watergate.

1976 Rodney Pattison, déjà deux fois médaille d'or aux J.O. en flying dutchman (voile), ne peut cette fois faire mieux que l'argent.

1976 A Tangshan, en Chine, un seïsme de 8,2 fait 750 000 morts.

1976 La fabuleuse Tina Turner demande le divorce d'avec Ike.

1982 L'homosexualité n'est plus passible de prison en France.

1984 Première du film de Prince qui deviendra "Love Symbol".

1985 Le président ougandais Milton Obote est renversé par le commandant des forces armées, le général Tito Okello, qui devient chef d'Etat le 29.

1986 Greg Lemond remporte son premier Tour de France.

1987 Stéphane Peyron réussit la première traversée de l'Atlantique sans assistance... en planche à voile !

1987 Pour la première fois, un américain remporte le tour de France : c'est Greg Lemon.

1987 Eric Walter Elst découvre l'astéroïde (4943) Lac d'Orient

1989 Robert H. McNaught découvre l'astéroïde (4456) Mawson

1989 Le crash d'un DC-10 de la Korean Air à Tripoli tue 75 personnes

1990 Fin de la production de la Citroën 2CV après 42 ans d'exploitation !

1990 Proclamation d'indépendance de la Biélorussie (fête nationale)

1990 L'OPEP décide, pour la première fois depuis décembre 1986, un relèvement du prix du baril de 18 à 21 US dollars.

1993 Les deux assemblées legislatives (Assemblée et Sénat) se réunissent en Congrès pour réformer le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et instituer la Cour de justice de la République pour juger les crimes ou délits commis par les ministres durant leur mandat.

1993 Javier Sotomayor porte le record du monde de saut en hauteur à 2,45 m.

1994 La CEE interdit l'exportation des veaux britanniques âgés de plus de 6 mois en raison de l'épidémie d'ESB.

1996 Steve Redgrave, accompagné de Matthew Pinsent, gagne sa quatrième médaille d'or consécutive. Après 1984, 1988 et 1992, il reste le plus rapide en aviron en deux sans barreur.

1996 Un attentat endeuille les Jeux Olympiques les plus mal organisés depuis l'ère des jeux modernes. Une bombe fait 2 morts et 111 blessés.

1996 Donovan Bailey porte les records du monde et olympique du 100 m à 9"84.

1997 Jan Ullrich remporte le Tour de France

1998 Le préfet Bonnet forme le GPS (Groupe de Peleton de Sécurité) pour des missions de renseignements et d'intervention. Ce GPS se rendra célèbre en mettant le feu à des restaurants construits illégalement sur les plages corses, tout aussi illégalement..

1999 Karoline M. Meyer Dal porte le record d'"apnée statique" à 2'27, à El Gouna, Egypte
"Apnée statique" : l'apnéiste s'immerge à faible profondeur sans bouger, le seul but est le temps total d'immersion, sans inhalation d'oxygène.

2000 Bettina Oedum, petite amie du prince héritier Frederik de Danemark perd toutes ses chance de devenir un jour reine du Danemark lorsque des photos d'elle, les seins à l'air sont publiés par le tabloïd "Se og Hoer". Bien que les photos aient été prises à son insu sur un yacht à Port Grimaud par des paparazzi, cette parution lui interdirait d'accéder au trône.

2000 Une revue chinoise nous apprend que les dinosaures pesaient de 80 à 100 tonnes, dévoraient en moyenne entre 130 et 260 kilos de nourriture par jour, ... et devaient péter sans arrêt !

2000 Un fétichiste est condamné à 18 mois de prison avec sursis, 35 000 F d'amende, une mise à l'épreuve de trois ans, à l'obligation de se soigner et à l'interdiction d'approcher sa victime.
Habillé comme "Rambo" (Sylvester Stallone), il avait été surpris treillis militaire, rangers, gants de latex, torche et coutelas glissé dans la ceinture en train de fouiller dans l'armoire de sa jeune voisine.

2001 Sortie du film "La planète des singes" de Tim Burton.

2001 Je me suis toujours demandé pourquoi sur les rames de TGV il y a toujours une locomotive à l'avant et une autre à l'arrière. Je viens de comprendre : aujourd'hui un TGV part de Paris-Montparnasse vers Nantes et est orienté par erreur sur Bordeaux au niveau de Courtalain. Le conducteur se rend compte de l'erreur, freine, signale le problème par téléphone, descend de sa motrice et remonte tout le train. Arrivé à l'autre bout, il monte dans la dernière locomotive et repart dans l'autre sens.

2002 Alesia Tourova porte le record du monde du 3 000 steeple féminin à 9 minutes 16 seconde 51.

2002 Attention si vous êtes en Finlande un 27 juillet dans le village de Naadendal. Une tradition locale veut que ce jour là on se lève tôt pour prier et que ceux qui, à 7 h 00, sont encore au lit soient jetés à l'eau dans le port. Personne n'échappe à cette tradition quand tout le monde parcourt le village à la recherche de dormeur pour le jeter à l'eau. Non personne n'échappe à la tradition, pas même le mari de la présidente de Finlande Tarja Halonen qui a été surpris dans son lit. Pentti Arajaervi, a obtenu le titre officiel 2002 de "dormeur de Finlande à 7h00 du matin" et est porté, mouillé, en triomphe à travers le port.

2002 Horreur : une mère de famille de Guingamp est mise en examen pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans" après la découverte d'un bébé dans son congélateur !

2002 Le volcan Nyiragongo se reveille en République démocratique du Congo et menace la ville de Goma forte d'une population de 500 000 personnes et déjà devastée en janvier 2002.

2002 Un accident aérien tue 83 personnes et en blesse plus de 200 quand un avion de chasse Soukhoï s'écrase sur la foule lors d'un meeting aérien à Lviv, Ukraine.

2003 A Scranton, USA, un homme se rend au commisariat pour récupérer son portefeuille oublié ... sur les lieux d'un cambriolage, dans l'église de la ville. Il est arrêté !

2004 La 1ère chambre civile du tribunal de grande instance de Bordeaux annule le mariage homosexuel de Bègles célébré par Noël Mamère, député-maire (Verts) de Bègles .

2005 Un incendie ravage une plateforme pétrolière en mer d'Oman et tue au moins dix personnes. La plateforme géante (110 000 barils de brut/jour) est détruite par les flammes et sombre en mer.

Bonjour à tous...

Publié à 10:13 par acoeuretacris
Bonjour à tous...

Je vous souhaite une belle journée...

bisous à tous...

 

à demain....

Publié à 20:24 par acoeuretacris
à demain....

bonne et douce nuit à tous...

bisous...