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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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24 juin 1859
Le 24 juin 1859, les armées franco-sardes se heurtent à l'armée autrichienne à Solferino, en Lombardie, dans une mêlée sanglante et désordonnée qui fait suite à celle de Magenta, le 4 juin.
Le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Emmanuel II et son allié, l'empereur des Français Napoléon III, font face à l'empereur d'Autriche, François-Joseph 1er.
La bataille de Solférino (JA Beaucé,musée de Compiègne)
Le conflit entre l'empire autrichien et la coalition franco-sarde est né de la promesse faite par Napoléon III au roi Victor-Emmanuel II de l'aider à faire autour de lui l'unité de l'Italie en échange de la Savoie et Nice.
L'Autriche occupe la Vénétie et la Lombardie et exerce un protectorat de fait sur les principautés d'Italie centrale. Elle constitue le principal obstacle à l'unification de la péninsule. Victorieuse à Novare, elle a prouvé au roi de Piémont-Sardaigne qu'il ne pourrait tout seul l'évincer de la péninsule.
Au cours d'une entrevue secrète à Plombières, les 20 et 21 juillet 1858, le Premier ministre piémontais Cavour convainc l'empereur des Français, Napoléon III, d'intervenir en faveur du Piémont-Sardaigne en cas de «geste agressif» de l'Autriche. Cavour provoque habilement ce geste de l'Autriche. C'est ainsi que la France est entraînée à son corps défendant dans une guerre entre le Piémont et l'Autriche. Elle déclare la guerre à Vienne le 3 mai 1859 et entame les hostilités le 10 mai 1859.
Les alliés franco-sardes l'emportent difficilement à Magenta le 4 juin 1859, où Napoléon III manque d'être fait prisonnier avec son état-major. Son armée arrive malgré tout à prendre la ville au terme d'une bataille qui laisse 9.000 morts sur le terrain. Trois jours plus tard, elle entre à Milan et le général de Mac-Mahon est fait maréchal et duc de Magenta.
Les alliés affrontent à nouveau les Autrichiens à Solferino. Près de 40.000 soldats restent sur le champ de bataille au terme d'une bataille désordonnée et sans envergure stratégique.
L'empereur des Français, ému par les boucheries de Magenta et Solferino, juge qu'il est temps d'arrêter les frais d'autant que sur le Rhin, les patriotes allemands s'exaltent. La Prusse menace d'unir les principautés allemandes dans une guerre contre la France, jugée trop menaçante.
Malgré les réticences des Piémontais qui ont tout lieu d'être satisfaits de cette guerre par procuration, Napoléon III profite de son avantage pour signer un armistice avec l'empereur d'Autriche François-Joseph 1er à Villafranca le 11 juillet 1859. La guerre entre la coalition franco-piémontaise et l'Autriche n'aura duré que deux mois, du 10 mai au 8 juillet 1859.
Vienne évacue la Lombardie et la remet à Napoléon III, lequel se fait un devoir de la restituer au roi de Piémont-Sardaigne. L'unité de l'Italie est en marche... Mais à Turin, on s'indigne du lâchage prématuré de la France et du renoncement à la Vénétie et à l'Italie centrale. Cavour lui-même démissionne. Napoléon III, confus, renonce à réclamer le prix du sang versé par ses soldats : Nice et la Savoie.
L'intervention bruyante des patriotes garibaldiens en Italie centrale remet les choses en place. Se rendant maîtres de la Toscane, de Modène, de Parme et de la Romagne pontificale, lesdits patriotes forment des assemblées constituantes qui votent leur annexion au royaume du Piémont.
Napoléon III accepte la décision de ces assemblées révolutionnaires sous réserve que les annexions soient approuvées par un plébiscite. Cette caution internationale permet à l'empereur des Français d'obtenir enfin le prix de son intervention. Quelques mois plus tard, par le traité de Turin, la France reçoit Nice et la Savoie.
Solferino inaugure une période de conflits très meurtriers, avec des batailles où mourront des dizaines de milliers de soldats sans emporter la décision. La guerre de Sécession, qui se profile aux États-Unis, sera le premier de ces conflits d'un nouveau genre.
Visitant le champ de bataille de Solferino à l'occasion d'un voyage d'affaires, un banquier genevois de 31 ans, Henry Dunant, s'indigne du sort fait aux blessés et organise de premiers secours. De retour à Genève, il lance un appel à l'opinion européenne dans un livre intitulé : Un souvenir de Solferino. Lui-même s'entretient avec l'empereur Napoléon III.
Avec quatre amis genevois, il crée le 17 juillet 1863 une organisation internationale et neutre destinée à secourir les victimes de guerre, le Comité International de la Croix-Rouge(CICR). Une conférence internationale aboutit à la signature le 22 août 1864 de la première Convention de Genève «pour l'amélioration du sort des militaires blessés dans les armées en campagne».
Alexandre Yersin (1863-1943)
20 juin 1894
Revenu à Paris l'année suivante, Alexandre Yersin met au point avec Calmette et Roux un vaccin et un sérum contre la peste. De retour à Canton, il démontre l'efficacité de ces remèdes sur un séminariste promis à la mort.
Le médecin porte dès lors ses efforts sur le développement des Instituts Pasteur fondés à Hanoi, Saigon, Nha Trang et Dalat (sérums, vaccins, travaux d'hygiène). Il encourage en parallèle l'introduction dans le pays de l'arbre à caoutchouc et de l'arbre à quinine. Il élève des chevaux pour la fabrication du sérum et implante des races de vaches laitières.
Il promeut l'extraction industrielle de la quinine et choisit Dalat pour y établir des sanatoria. Yersin devient le premier doyen de la faculté de médecine de Hanoï en 1902, mais il renonce bientôt aux honneurs pour défendre les intérêts du peuple annamite fort méprisé et exploité, vivant au sein de la population dans le village de Soui Dau, près du port de Nha Trang (Annam).
Selon les termes d'une lettre écrite vers 1890, «demander de l'argent pour soigner un malade, c'est un peu lui dire la bourse ou la vie !»
Alexandre Yersin meurt en 1943, pendant l'occupation japonaise. C'est à peu près la seule figure de l'époque coloniale qui n'a pas cessé d'être vénérée au Viet-Nam, où toutes les villes ont un lycée à son nom. Paradoxalement, la Suisse et la France (dont il avait adopté la nationalité) l'ont en revanche bien délaissé...
19 juin 1907
Au milieu du XIXe siècle, les quatre départements français qui bordent le golfe du Lion se sont spécialisés dans la viticulture. Gard, Hérault, Aude et Pyrénées-Orientales ont su transformer leurs plaines arides et caillouteuses en superbes vignobles.
Profitant des facilités de transport ouvertes par le chemin de fer et de l'amélioration générale du niveau de vie, les paysans du Midi approvisionnent toute la France en vin bon marché. Cette boisson énergétique devient l'un des aliments de base de la population adulte, avec la bénédiction des savants qui, tel Louis Pasteur, y voient non sans raison un excellent antiseptique, préférable à une eau souvent peu potable.
En 1865, à la fin du Second Empire, le vignoble est ravagé par une maladie, le phylloxéra. Après 15 années de crise, les viticulteurs arrivent à reconstituer leurs vignes avec des ceps venus d'Algérie. La prospérité revient lentement puis tout s'emballe...
De 1900 à 1906, la production de vin du Languedoc grimpe de 16 à 21 millions d'hectolitres. Elle se heurte qui plus est à la concurrence de nouveaux producteurs venus en Espagne ou encore en Italie, sans parler de l'Algérie française. Pour ne rien arranger, le gouvernement autorise en 1903 l'ajout de sucre dans le vin d'importation pour élever à bon compte son taux d'alcool. Ce procédé s'appelle «chaptalisation» en l'honneur du chimiste Jean-Antoine Chaptal qui l'a mis au point.
La surproduction se solde par une mévente et une chute brutale des prix. Ceux-ci sont divisés par deux ou par trois en quelques années. C'est la ruine pour de nombreux Languedociens : petits viticulteurs qui n'arrivent pas à rembourser leurs dettes mais aussi négociants dont le sort est suspendu à celui de la viticulture.
Unanimes, les Languedociens réclament pour le moins l'abrogation de la loi de 1903 sur la «chaptalisation» et une surtaxe sur le sucre. Mais le Président du Conseil, l'inflexible Georges Clemenceau, ne veut rien entendre.
Une commission d'enquête parlementaire se rend toutefois à Narbonne, petite cité au coeur du vignoble, le 11 mars 1907. Là, les députés ont la surprise de voir venir à eux, au son d'un clairon, un comité de défense viticole de 87 membres créé par un cafetier d'Argeliers, dans l'Aude, Marcelin Albert.
Marcelin Albert à Argeliers
L'initiative des «fous d'Argeliers» donne le signal de la révolte : Marcelin Albert lui-même multiplie les rencontres dominicales dans les villages du Midi. Les foules grossissent. 150.000 personnes viennent écouter le «prêcheur des platanes» à Béziers, le 12 mai. Ce jour-là, Marcelin Albert avertit le gouvernement que si rien n'est fait avant le 10 juin, il décrétera la grève de l'impôt et appellera les municipalités à démissionner.
La veille de la date fatidique, le 9 juin 1907, Montpellier, principale ville du Languedoc (80.000 habitants), accueille pas moins de 600.000 manifestants, soit presque le tiers de la population languedocienne. Du jamais vu !
Clemenceau en appelle au sentiment républicain des maires et, dans le même temps, envoie dans le Midi 27 régiments représentant 25.000 fantassins et 8.000 cavaliers. Il a soin de les recruter hors de la région pour éviter qu'ils ne fraternisent avec la population.
Le drame survient à Narbonne, le 19 juin, où les soldats tirent sur la foule, faisant deux morts dont un adolescent. Le lendemain, nouveau drame face à une foule qui hurle sa haine : cinq morts.
À Agde, petite ville à l'embouchure de l'Hérault, 600 soldats du 17e régiment d'infanterie prennent connaissance de la tuerie de Narbonne. Eux-mêmes sont originaires de la région (le gouvernement ne pouvait pas tout prévoir). Ils se mutinent et gagnent Béziers où ils sont accueillis par une population en liesse.
les soldats du 17ème régiment à Béziers
La crise se dénoue peu à peu. Dès le 21 juin, Clemenceau annonce à la Chambre que les mutins sont rentrés dans le rang... Ils seront expédiés au fin fond de la Tunisie.
La cavalerie intervient dès le 19 juin à Narbonne où, en pleine nuit et sous les huées de la foule, elle arrête le maire. Le même jour, les forces de l'ordre ont encerclé le village d'Argeliers et arrêté plusieurs meneurs du comité de défense viticole.
Protégé par la foule, Marcelin Albert arrive toutefois à s'échapper. Surprise ! On le retrouve trois jours plus tard à Paris. Le dimanche 23 juin, il se présente de son propre chef au ministère de l'Intérieur, place Beauvau, et demande à rencontrer le Président du Conseil.
Georges Clemenceau le reçoit dans son bureau en tête à tête. Il lui fait la morale avant de lui remettre un billet de 100 francs pour le train du retour. Le rebelle accepte mais promet de le rembourser.
Marcelin Albert face à Georges Clémenceau (gravure)
Le Président du Conseil convoque aussitôt la presse et raconte à sa manière l'entrevue, prétendant que le cafetier a éclaté en sanglots et laissant entendre qu'il n'aurait pas toute sa tête.
En prison, où le naïf Marcelin, ridiculisé, retrouve ses camarades, ceux-ci ne manquent pas de lui reprocher l'entrevue avec Clemenceau. C'en est fini du comité. Finalement, le gouvernement établit une surtaxe sur le sucre et réglemente sévèrement le négoce du vin, donnant ainsi raison aux manifestants.
Le Languedoc conserve le souvenir aigu de cette révolte anachronique et ne manque pas d'invoquer les mânes de Marcelin Albert à chaque fois que la concurrence ou les règlements menacent son vin.
17 juin 1789
Quelques semaines plus tôt, le roi Louis XVI a réuni les états généraux avec des représentants des trois ordres, clergé, noblesse et tiers état (bourgeoisie), en vue de trouver une solution à la faillite qui menace le gouvernement.
Héritée d'une tradition médiévale, l'assemblée des états généraux comporte des représentants des trois ordres : clergé, noblesse et tiers état. Le tiers état représente les Français qui n'ont droit à aucun privilège particulier. Ses députés sont issus de la bourgeoisie. La majorité est composée d'avocats.
Considérant, selon le mot de Sieyès, qu'ils représentent les «quatre-vingt-seizièmes de la Nation», les députés du tiers état rejettent la division en trois ordres, se proclament Assemblée nationale mais aussi s'arrogent le droit d'autoriser la perception des impôts. A l'imitation des conventionnels américains... et des indépendantistes corses, les députés envisagent par ailleurs de fixer par écrit les futures règles de gouvernement et les attributions de chacun (roi, ministres, députés,...) dans une Constitution.
Le roi Louis XVI prend fort mal la chose et, sur les conseils de son entourage, fait fermer la salle des Menus Plaisirs où les députés ont pris l'habitude de se réunir. Qu'à cela ne tienne. Le 20 juin, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils jurent sous la présidence de Bailly, «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides».
Le serment du jeu de paume par David
(Paris,musée Carnavalet)
Trois jours plus tard, le 23 juin, le roi Louis XVI se décide à adresser à l'ensemble des députés un langage de fermeté, leur ordonnant de délibérer séparément. Mais le tiers état et ses alliés du clergé refusent de se soumettre. Le maître des cérémonies rappelle sans succès l'injonction royale au président de l'Assemblée, Bailly.
La postérité va magnifier l'incident en prêtant au tribun Mirabeau la célèbre harangue : «Allez dire à ceux qui vous envoient que nous sommes ici par la volonté nationale et que nous n'en sortirons que par la puissance des baïonnettes». Des gardes entrent dans la salle pour la faire évacuer. Mais voilà que des députés issus de la noblesse s'interposent. Rien moins que le marquis de La Fayette et le duc de La Rochefoucauld. Les gardes n'osent pas agir et se retirent. Informé de l'incident, le roi se soumet : «S'ils ne veulent pas s'en aller, qu'ils y restent !»
Dès le lendemain, 46 députés de la noblesse libérale conduits par le duc d'Orléans en personne (le cousin du roi) se rallient aux députés du tiers état et du clergé au sein de la nouvelle Assemblée nationale.
Le 27 juin, sur le conseil de son ministre Necker, le roi ordonne finalement à l'ensemble des députés de rejoindre l'Assemblée nationale.
Pendant ce temps, dans les campagnes, les paysans s'agitent et commencent à s'en prendre aux châteaux et aux «terriers», les vieux registres sur lesquels sont inscrits les droits de propriété des seigneurs et les droits féodaux. Les rumeurs de massacres se répandent d'un village à l'autre. C'est la «Grande Peur».
À la lumière de ces incidents, les députés comprennent que la refonte des impôts ne suffira pas à ramener la sérénité dans le pays. Ils décident de remettre à plat les institutions monarchiques, un ensemble de droits et de pratiques fondés sur les coutumes et les aléas de l'Histoire...
Le 9 juillet 1789, ils officialisent leur projet de donner une Constitution au royaume. Ils se proclament «Assemblée nationale constituante». C'en est fini de l'absolutisme royal. La Révolution commence.
16 juin 1816
Dans la nuit du 16 juin 1816, les poètes Lord Byron et PercyShelleydevisent avec leurs compagnes respectives, Claire et Mary, ainsi qu'un ami, le docteur John Polidori, dans une grande villa des bords du lac Léman, en Suisse.
En raison d'un été exceptionnellement pourri, consécutif à l'éruption d'un volcan en Indonésie, cela fait plusieurs jours qu'ils ne peuvent sortir...
La faute à la météo
Pour passer le temps, les jeunes gens entament un concours d'histoires macabres sur une suggestion de Lord Byron : «We will each write a ghost story» («Nous allons chacun écrire une histoire de fantôme»).
C'est ainsi que la maîtresse de Shelley, Mary Godwin (19 ans), raconte l'histoire du docteur Victor Frankenstein, qui tenta de créer la vie à l'égal de Dieu.
Mary Shelley
L'histoire lui est inspirée par la vie d'un alchimiste allemand du siècle précédent, Konrad Dippel. Elle prend forme dans les jours qui suivent, après que la jeune fille eut passé quelques nuits cauchemardesques.
Elle débouche sur la publication deux ans plus tard du roman Frankenstein ou le Prométhée moderne, l'un des grands mythes de l'Occident contemporain et une mine intarissable pour les scénaristes du septième Art.
La suite est obscurcie par des drames en série. Harriet, la femme légitime de Percy Shelley, se suicide, n'en pouvant plus des frasques de son génie de mari. Le poète se remarie avec Mary Godwin le 30 novembre 1816.
Il meurt en mer le 8 juillet 1822, à 30 ans, au large de La Spezia (Italie), et est incinéré sur la plage, d'une manière très romantique, en présence de son ami Lord Byron. Ses cendres seront inhumées à Rome. Lord Byron, quant à lui, mourra de maladie le 19 avril 1824, à 36 ans, en participant à la défense de Missolonghi, aux côtés des Grecs. Mary Shelley décédera beaucoup plus tard, le 1er février 1851, à 54 ans, à Londres, d'une tumeur au cerveau. Elle aura eu deux enfants de son tumultueux mariage avec Percy... en sus du monstre du docteur Frankestein.
15 juin 1215
Le 15 juin 1215, les barons anglais imposent à Jean sans Terre, le plus jeune fils d'Aliénor d'Aquitaine et d'Henri II Plantagenêt, un traité qui sera plus tard connu sous le nom de Grande Charte.
C'est dans la prairie de Runnymede, près de Windsor, que le roi, alors âgé de 49 ans, signe ce texte de 63 articles (Magna Charta Libertatum). Sous couvert de renouveler les chartes antérieures comme celle du roi Henri 1er (1100), il inaugure l'évolution de l'Angleterre et de l'Europe vers la démocratie parlementaire .
La loi au-dessus du Roi
«Voici une loi qui est au-dessus du Roi et que même le Roi ne doit pas violer. Cette réaffirmation d'une loi suprême et son expression dans une charte générale est la grande valeur de La Grande Charte "Magna Carta". Ce qui en soi-même justifie le respect qui lui est accordé par le peuple.»
Winston Churchill, 1956
Jean sans Terre (en anglais John Lackland) doit son surnom à ce qu'il n'a pas reçu de terres en apanage à sa naissance, à la différence de ses frères. Violent et sans scrupules, il réussit à se faire haïr de la noblesse comme des bourgeois, du clergé et des paysans.
En 1213, le roi s'allie à l'empereur d'Allemagne et au comte de Flandre, contre le roi de France Philippe II Auguste. Mais il est battu à La Roche-aux-Moines et ses alliés le sont à Bouvines.
Ainsi, non seulement Jean sans Terre aura perdu en quelques années la plus grande partie des terres que possédaient les Plantagenêt en France mais son trône est même menacé ! Dans ces circonstances lamentables, Jean sans Terre ne voit d'autre issue que de se soumettre aux exigences des grands seigneurs du royaume.
Il s'engage par la Grande Charte à ne pas lever d'impôts extraordinaires sans l'accord d'un Grand conseil composé de barons et d'ecclésiastiques. Il s'engage aussi à ne pas procéder à des arrestations arbitraires (article 39 : «Aucun homme libre ne sera saisi, ni emprisonné ou dépossédé de ses biens, déclaré hors-la-loi, exilé ou exécuté, de quelques manières que ce soit. Nous ne le condamnerons pas non plus à l'emprisonnement sans un jugement légal de ses pairs, conforme aux lois du pays»).
Vingt-cinq personnes dont 24 barons et le Maire de Londres doivent surveiller le respect des clauses par le roi.
En imposant au roi la Grande Charte, la noblesse veut simplement imposer au roi le respect des coutumes et de ses droits féodaux. Mais la postérité verra dans ce texte la première limitation imposée à l'arbitraire monarchique et l'amorce de la démocratie moderne. La Grande Charte, qui est conservée au British Museum de Londres, est encore de nos jours le fondement des institutions britanniques.
Extrait du manuxcrit originel de La Grande Charte
(British Museum,Londres)
L'Angleterre en gestation
L'État issu de Guillaume le Bâtard se singularise par la primauté du droit sur l'arbitraire, dans les relations entre le souverain et les différentes classes sociales. Cet État de droit est à l'origine de la puissance anglaise...
14 juin 1982
Le 14 juin 1982, la guerre des Malouines prend fin avec l'entrée des Britanniques à Port Stanley, chef-lieu de l'archipel, au terme de huit semaines de combat.
Cette guerre d'un autre âge, pour quelques îlots sans intérêt, avait mis aux prises la Grande-Bretagne et l'Argentine.
Querelle coloniale
Les îles Malouines sont un archipel désolé de l'Atlantique Sud, composé de 200 îlots, plus grand que la Corse, aujourd'hui peuplé d'à peine 2000 habitants, essentiellement des éleveurs de moutons. Elles doivent leur nom aux pêcheurs de Saint-Malo qui les ont fréquentées au XVIIe siècle.
Elles ont appartenu à l'Espagne puis à l'Argentine avant de devenir colonie britannique sous le nom d'îles Falkland en 1833. Depuis lors, l'Argentine n'a cessé de revendiquer ses droits sur l'archipel.
Au début des années 1980, les généraux qui dirigent l'Argentine d'une main de fer décident de restaurer leur popularité flageolante en mettant à exécution la vieille revendication nationale sur l'archipel des Malouines. Ils sont convaincus que les Britanniques, eux-mêmes aux prises avec de graves difficultés économiques, n'oseront pas riposter...
Le 19 mars 1982, en guise de ballon d'essai, des militaires plantent le drapeau argentin sur l'île de Géorgie du Sud, une dépendance des Malouines à quelques centaines de kilomètres au sud-est de l'archipel. Le 2 avril 1982, en violation du droit international, 5.000 militaires entrent sans coup férir à Port-Stanley et chassent la petite garnison britannique (70 hommes).
Contre toute attente, le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, à la peine dans les sondages d'opinion du fait de sa dureté à l'égard des syndicats, réagit avec une fermeté inattendue.
Au pouvoir depuis 1979, la «Dame de Fer» écarte d'emblée toute idée de négociation. Elle fait de la reconquête de cet archipel du bout du monde, à 15.000 kilomètres de Londres, une question de principe et mobilise les meilleures unités de la Navy pour le récupérer.
Les hostilités commencent les 24 et 25 avril par la reprise de la Géorgie du Sud. Le 2 mai, un sous-marin britannique coule le croiseur General-Belgrano, fleuron de la flotte argentine, faisant 350 victimes.
Le Sheffield en feu pendant la guerre des Malouines en 1982
Deux jours plus tard, les Argentins réagissent en coulant le lance-missiles HMS Sheffield avec un missile français Exocet tiré d'un avion Super-Etendard (le second de ces missiles de haute technologie dont disposent les Argentins est tiré en même temps mais se perd dans les flots).
Le Sheffield est le premier navire de guerre que perdent les Britanniques en opération depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Son naufrage se solde par 20 morts et 24 blessés.
Les Argentins frappent également les frégates Ardent et Antelope, le lance-missiles HMS Coventry (120 morts !), le porte-conteneurs Atlantic-Conveyor et le navire de débarquement Sir Galahad (53 morts). À leur actif aussi 18 avions. Eux-mêmes perdent en sus de leur croiseur un sous-marin, le Santa-Fé, et une bonne partie de leur aéronavale.
Le Coventry victime d'une attaque aéronavale argentine
pendant la guerre de Malouines en 1982
Les généraux argentins au pilori
Les Britanniques n'en arrivent pas moins à débarquer sur l'archipel convoité et malgré leurs «exploits», les Argentins doivent bientôt rendre les armes.
Les fusilliers marins britanniques dans les Malouines en 1982
Le 14 juillet 1982, un mois après la reddition de Port-Stanley, Buenos Aires et Londres concluent un accord qui met fin à la guerre.
Le bilan humain des sept semaines de guerre est élevé : 712 morts du côté argentin (et deux mille blessés et disparus) ; 293 morts du côté britannique.
Pour la dictature argentine, c'est le coup de grâce. Son chef, le général-président Léopold Galtieri est chassé du pouvoir le 29 juin 1982. Un régime constitutionnel démocratique se met en place et mène à l'élection à la présidence de la République du radical Raúl Alfonsín.
L'année suivante, tandis que Galtieri est arrêté, Margaret Thatcher, revigorée par sa victoire des Malouines, gagne haut la main les élections législatives...
Londres et Buenos Aires ont restauré leurs relations diplomatiques le 15 février 1990 mais le sort des Malouines continue d'agiter les esprits sur les bords du río de la Plata. -
13 juin 1944
Le13 juin 1944, la première fusée V1 («Vergeltungswaffe» ou arme de la vengeance) s'écrase dans l'estuaire de la Tamise.
Une nouvelle fois sont visées les villes britanniques. Il ne s'agit plus comme en 1940 d'attaques par des vagues de bombardiers. On a affaire cette fois à une arme nouvelle : la bombe volante.
Ultime défi
Longue de 7,90 mètres, avec une charge de 750 kilogrammes d'explosifs, la V1 est propulsée par un pulso-réacteur mais doit d'abord être catapultée à partir d'une puissante rampe de lancement. La fusée quitte sa rampe à environ 250 km/h mais n'atteint sa pleine vitesse (650 km/h) qu'après que son piston de lancement se soit décroché de sous son ventre. Il arrive (assez rarement) que le piston ne se décroche pas et la fusée chute au bout de 500 mètres de vol.
V1 en vol
Ces bombes volantes font leur apparition quelques jours après le débarquement anglo-saxon du 6 juin en Normandie. C'est pour Hitler une ultime tentative de reprendre la main en terrorisant la population britannique avec des bombardements aveugles.
Les Allemands vont envoyer vers l'Angleterre jusqu'à 250 engins par jour à partir de plusieurs dizaines de rampes installées sur le littoral de la Manche. 70 s'écrasent sur Londres chaque jour, faisant au total, en trois mois, 6.000 tués chez les citadins. Ces engins sont difficilement interceptés en vol et détruits par la chasse britannique.
Grâce à un résistant français, Michel Hollard, qui localise les 104 rampes de lancement, l'aviation britannique va pouvoir détruire celles-ci une à une et annihiler ainsi la menace. Les attaques de V1 cessent le 1er septembre 1944.
Naissance des fusées
Mais le 8 septembre 1944, de véritables fusées, plus puissantes et à plus long rayon d'action, font leur apparition : les V2 (aussi appelées A4), avec une tonne d'explosifs chacune.
V2 sur la place de peenemünde
À la différence de leurs rivales V1, ces puissantes fusées à combustible et comburant liquide n'ont pas besoin de rampes de lancement massives et fixes. Elles sont lancées depuis des installations mobiles légères, ce qui complique leur repérage.
1100 V2 s'écrasent sur Londres jusqu'au 27 mars 1945. Bilan : 2700 tués.
Les V2 ont été mises au point dans le centre de recherches ultrasecret de Peenemünde, sur l'île d'Usedom, dans la mer Baltique, sous la direction d'un génial ingénieur, Wernher von Braun, alors âgé de tout juste 32 ans (il est né le 23 février 1912).
Vue aérienne de la base de Peenemünde
Von Braun a commencé de travailler sur les fusées dès 1932 au centre expérimental de Kummersdorf. Hitler le remarque et le nomme en 1936, à 24 ans, directeur du centre de Peenemünde dont il vient de décider la création. Le centre, qui va occuper jusqu'à 12.000 personnes, travaille d'abord sur la propulsion à réaction avant d'orienter ses recherches vers les fusées.
Vers la conquête de l'espace
Quand capitule l'Allemagne nazie, von Braun en est déjà à projeter des fusées intercontinentales capables de frapper les États-Unis ! Il échappe aux Soviétiques et fuit jusqu'en Bavière, où il se rend aux Français. Ceux-ci le livrent aux Américains, trop heureux de leur bonne prise.
Von Braun prisonnier des français
À l'image des autres savants allemands qui ont mis au point les V2, von Braun entre bon gré mal gré au service des vainqueurs. Il poursuit sans état d'âme ses travaux sur les V2 mais cette fois pour le compte de l'armée américaine.
En 1960, il passe à la NASA et va dès lors accomplir son rêve d'enfant : envoyer des hommes sur la lune ! C'est lui qui dirige en effet le programme Apollo qui va accomplir cet exploit. Wernher Von Braun meurt dans la discrétion le 17 juin 1977 à Alexandria, en Virginie.
12 juin 1898
Le 12 juin 1898, au terme d'un soulèvement contre l'Espagne, puissance coloniale, les Philippins proclament leur indépendance. En souvenir de cet événement, le 12 juin est aujourd'hui fête nationale aux Philippines.
La rébellion de l'archipel contre le gouvernement espagnol avait été encouragée en sous-main par les États-Unis, lesquels étaient entrés en guerre contre l'Espagne quelques semaines plus tôt... mais sans réelle intention de libérer les Philippins.
L'archipel est resté à l'écart des grandes civilisations jusqu'à son occupation par l'Espagne trois siècles plus tôt, au temps du roi Philippe II, lequel lui a donné son nom ! Les colonisateurs y ont introduit la religion catholique, faisant des Philippines le principal État chrétien d'Asie. Mais ils ne l'ont guère développé.
Pendant la période coloniale, les terres étaient distribuées d'office à des particuliers espagnols ou à l'Église. Quant à l'administration, elle relevait du vice-roi du Mexique, faisant des Philippines la colonie d'une autre colonie !
Echec des indépendantistes
Le 7 juillet 1892, Andres Bonifacio fonde la Katipunan. C'est la première organisation indépendantiste notable. Elle déclenche une insurrection en août 1896 mais celle-ci échoue quelques mois plus tard.
Andres Bonifacio est tué par un rival et son meurtrier, Émilio Aguinaldo, prend la tête des indépendantistes. Là-dessus survient la guerre hispano-américaine de 1898.
Emilio Aguilnado
Les États-Unis promettent leur aide aux Philippins. En foi de quoi, ceux-ci s'engagent à leurs côtés et proclament l'indépendance du pays.
Le 1er mai, l'escadre américaine du Pacifique, sous les ordres du commodore Dewey, entre dans les eaux du port de Manille, aux Philippines.
L'escadre détruit la flotte espagnole de l'amiral Montojo... sans perdre un seul homme ! Quelques mois plus tard, les Espagnols abandonnent l'archipel.
Après ce facile succès, le président américain William McKinley envoie une armée de plus de cent mille hommes prendre possession de l'archipel... et réduire à néant les promesses faites aux indépendantistes.
Déconvenues philippines
Dès le départ des Espagnols, Émilio Aguinaldo convoque un congrès national pour établir les fondations de la nouvelle république. Mais après le traité de Paris qui leur livre les anciennes colonies espagnoles, les États-Unis refusent de reconnaître l'indépendance de l'archipel, contrairement à leurs promesses.
Aguinaldo s'aperçoit qu'il a été floué. Le 4 février 1899, il se retourne contre les nouveaux colonisateurs. Ces derniers réagissent avec violence. La répression fait environ 200.000 victimes.
En 1902, enfin, les États-Unis concèdent l'élection d'un Parlement philippin. L'autonomie sera accordée en 1934 et l'indépendance ne deviendra effective qu'en 1946, après une sévère occupation japonaise.
11 juin 1144
Le choeur de la basilique de Saint-Denis, dédiée au premier évêque de Paris, est solennellement consacré le dimanche 11 juin 1144.
L'abbé Suger invite à la cérémonie le roi de France, Louis VII le Jeune, et sa femme, la duchesse Aliénor d'Aquitaine, ainsi que tous les grands personnages du royaume, y compris les évêques et les archevêques. Ces derniers, émerveillés par la lumière des vitraux et l'élancement de la structure, regagnent leur diocèse avec le désir de reconstruire leur propre cathédrale dans le style particulier de Saint-Denis.
C'est le véritable début de l'art gothique.
Vue de la nef lumineuse de Saint-Denis
Suger, un homme d'exception
Fils d'un serf, Suger s'est hissé par ses seuls talents jusqu'au sommet de l'Église et de l'État, devenant abbé de Saint-Denis, au nord de Paris.
Cette abbaye, dont les plus anciennes parties remontent aux rois mérovingiens de la lignée de Clovis, a été très tôt un lieu de pèlerinage. Dès l'époque de Dagobert, des rois et des princes s'y font inhumer. Pépin le Bref et ses deux fils, Carloman et Charlemagne, y ont été sacrés rois de France par le pape (Charlemagne sera par ailleurs sacré empereur à Rome).
L'Abbé Suger sur un vitrail de Saint Denis (XIIème siècle)
Entrepreneur hors pair, Suger fait reconstruire l'église abbatiale de Saint-Denis... Il a le sentiment d'oeuvrer ainsi pour la gloire de l'Église et du royaume. Ses conceptions sont à l'opposé de son contemporain et rival, l'austère Bernard de Clairvaux, qui plaide pour le dépouillement des lieux de culte.
Dans un premier temps, pour la façade et la crypte de l'église, l'abbé adopte le style roman de l'époque, non sans introduire sur la façade une superbe rosace, la première du genre.
Le style roman (ou romain, c'est-à-dire d'inspiration latine) s'est épanoui après l'An Mil en Occident à l'occasion du renouveau de l'Église. Il se caractérise par des voûtes en berceau soutenues par de solides parois en pierre.
Mais vers 1130, à Sens, à l'occasion de la construction de la cathédrale Saint-Étienne, un nouveau style architectural apparaît subrepticement, plus léger, plus élancé, plus lumineux. L'abbé Suger est séduit par ce nouveau style et décide de s'en inspirer pour l'achèvement de sa chère basilique.
Avec la consécration du choeur de la basilique, les contemporains ont conscience d'assister à la naissance d'un nouveau style architectural, proprement révolutionnaire par sa hardiesse et son caractère résolument novateur...
Art gothique ? disons plutôt art français !
Le style architectural qui caractérise le choeur de Saint-Denis est d'abord baptisé «ogival» par référence à l'ogive ou à l'arc brisé, ou encore «art français» car il est né au XIe siècle dans le Bassin parisien, à Sens, Saint-Denis, Laon, Noyon, Paris. Il sera sous la Renaissance baptisé par dérision «art gothique» (c'est-à-dire «à peine digne des Goths»).