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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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12 mai 1588
Le 12 mai 1588, au petit matin, le Quartier latin se couvre de barricades. Le peuple catholique de Paris se soulève contre son souverain légitime et le chasse de la capitale.
Cette révolte d'un caractère inédit est la conséquence des haines entre catholiques et protestants, avivées par les interventions des souverains étrangers et par la crainte de voir un protestant succéder au roi Henri III de Valois.
En 1584 est mort le dernier frère du roi Henri III, le duc d'Alençon. Chef du parti des Politiques, celui-ci était partisan d'une conciliation entre protestants et catholiques au nom de l'intérêt national. Comme Henri III, alors âgé de 33 ans, n'a pas encore d'enfant mâle pour lui succéder, c'est son cousin, Henri, roi de Navarre, qui devient l'héritier légitime de la couronne. L'ennui, c'est qu'il est protestant !
Rejetant la perspective d'un roi huguenot (sobriquet pour désigner les protestants), les bourgeois catholiques de Paris veulent interdire au roi Henri III de se compromettre avec les protestants. Ces bourgeois, à Paris comme dans les autres villes du pays, se sont rapprochés dix ans plus tôt des gentilshommes catholiques et de leur chef, le duc Henri de Guise. Ils ont constitué une Ligue «au nom de la Sainte Trinité pour restaurer et défendre la Sainte Église catholique apostolique et romaine».
Après la mort du duc d'Alençon, ils ne s'en tiennent pas là. 225 hommes déterminés forment le «Conseil des Seize», qui prétend représenter les 16 quartiers du Paris de l'époque (13 sur la rive droite de la Seine, 1 sur l'île de la Cité, deux sur la rive gauche).
Saint-Barthélemy à l'envers ?
Ces ligueurs sont décidés à faire pression sur le roi et résolus, s'il le faut, à abattre la dynastie des Valois. Ils demandent au duc de Guise de les rejoindre à Paris.
Ils reçoivent aussi l'appui du roi Philippe II d'Espagne, qui se dispose à envahir l'Angleterre avec son Invincible Armada et tient à s'assurer la neutralité bienveillante de la France.
Philippe II de Habsbourg ( 1527-1598)
Par Coello Alonso Sanchez
( musée du Prado,Madrid)
Le roi Henri III, méfiant, fait venir de son côté 4.000 gardes suisses et 2.000 gardes françaises. Il les met en position autour du Louvre et de l'île de la Cité.
Le bruit court dans la ville d'une Saint-Barthélemy à l'envers, organisée par le roi et dirigée cette fois contre la majorité catholique. Dans cette atmosphère surchauffée, le peuple prend parti pour la Ligue catholique et acclame le prince Henri de Guise, dit le Balafré. Celui-ci nourrit une haine inextinguible envers les protestants depuis que son père, François 1er de Lorraine, 2e duc de Guise, a été assassiné par l'un d'eux, Poltrot de Méré, en faisant le siège d'Orléans, en 1563 (l'assassin a été rien moins qu'écartelé).
Le matin du 12 mai 1588, les étudiants parisiens et leurs professeurs, suivis par les parlementaires et les bourgeois se regroupent autour de la place Maubert. Craignant une agression de l'armée royale, ils barrent les rues en tendant des chaînes et en entassant des objets divers. C'est une première dans l'Histoire de Paris et de la France.
L'émeute reste connue sous le nom de «journée des barricades». Le mot lui-même est forgé à cette occasion à partir de barriques, l'un des objets les plus utilisés par les émeutiers pour barrer les rues. Près du pont Saint-Michel, un coup de feu éclate et une soixantaine de gardes sont aussitôt massacrés par la foule en représailles. Ici et là, beaucoup de soldats se rendent aux émeutiers.
Le duc Henri de Guise, dit le Balafré, est maître de la capitale. Il ne tiendrait qu'à lui de se faire proclamer roi. Mais il s'en garde bien et laisse s'enfuir le souverain légitime.....
11 mai 330
L'empire romain avait atteint ses plus grandes dimensions au siècle précédent. Il était devenu ingouvernable et résistait mal à la pression des Barbares.
En 293, l'empereur Dioclétien déplace le siège du gouvernement dans quatre villes proches des frontières les plus exposées (Milan, Nicomédie, Sirmium et Trèves). Il instaure un gouvernement collégial pour mieux tenir les frontières mais sa tentative fait long feu.Son successeur Constantin s'établit à Nicomédie (aujourd'hui Izmit, au fond du golfe du même nom, sur la mer de Marmara) après avoir rétabli à son profit l'unité de l'empire.
Constantin cherche un site propice à une nouvelle capitale et en 324, jette son dévolu sur la ville de Byzance. Le choix est judicieux. Byzance a été fondée 1000 ans plus tôt, en 667 avant notre ère, par des colons venus de Mégare, sur les détroits qui séparent l'Europe de l'Asie.
La ville est située sur un promontoire à l'entrée du Bosphore. Cet étroit chenal ouvre sur la mer Noire (le Pont-Euxin en grec ancien), au nord, et sur la mer de Marmara, au sud.
Vue imaginaire de Constantinople
Cette mer fermée débouche elle-même sur la mer Égée et la Méditerranée par le détroit des Dardanelles (l'Hellespont des Grecs anciens).
La nouvelle capitale surplombe la mer de Marmara et le Bosphore.
Elle est délimitée à l'est par un estuaire étroit qui remonte vers le nord et auquel sa beauté a valu d'être appelé la Corne d'Or (aujourd'hui, les bords de l'estuaire sont devenus une zone insalubre).
Contantinople commande les passages entre l'Europe et l'Asie. Elle est également proche des frontières du Danube et de l'Euphrate. Elle est enfin située au coeur des terres de vieille civilisation hellénique.
Comme il en est allé de Rome à ses lointaines origines, le périmètre de la ville a été d'abord délimité par un sillon tracé à la charrue. Puis, des dizaines de milliers de terrassiers se sont mis à l'oeuvre.
L'inauguration solennelle (ou «dédicace») est empreinte de rites païens, avec un sacrifice à la Fortune et une dédicace du philosophe néoplatonicien Sopâtros. Mais Constantinople naît à l'époque où le christianisme s'impose dans l'empire romain et, à la différence de Rome, elle sera dépourvue de temples païens et presque exclusivement chrétienne.
Les habitants reçoivent les mêmes privilèges que les Romains, notamment l'exemption de l'impôt et les distributions gratuites de froment. Un Sénat est constitué à l'image du Sénat romain. Des patriciens romains et grecs bénéficient de palais. Constantin lui-même réside dans la nouvelle capitale jusqu'à sa mort en 337
Mêlant avec bonheur les cultures hellénique et latine, la ville se développe très vite et surpasse Rome. En 395, avec la scission de l'empire romain entre un empire d'Orient et un empire d'Occident, elle devient la capitale de l'Orient. Sa population atteint un million d'habitants à son apogée deux siècles plus tard, sous le règne de l'empereur Justinien.
Le27 décembre 537, celui-ci dote la ville de son joyau : la basilique Sainte Sophie (Haghia Sofia ou Sainte Sagesse comme l'appellent encore les Turcs).
Avec l'empereur Héraclius, Constantinople abandonnera ses références latines et deviendra exclusivement grecque. L'empire prendra alors l'appellation de byzantin, en référence au nom grec de la ville.
Après plus de mille ans d'existence (un record !), l'empire byzantin cèdera le pas à l'empire ottoman. Constantinople en deviendra la capitale sous le nouveau nom d'Istamboul.
DeByzance à Istamboul
Après la prise de la ville par les Turcs en 1453, la cité devient la capitale de l'empire ottoman et la résidence officielle du calife musulman. Dans l'usage courant, elle prend alors le nom d'Istanbul (ou Istamboul en français). Selon une thèse très répandue mais fantaisiste, ce serait une déformation populaire de l'expression qu'employaient les Grecs pour dire : (je vais) eis tin Polin (à la Ville).
Le nom actuel de la ville vient sans doute plus simplement d'une altération populaire progressive de «Konstinoupolis» en Konstantinopol (comme Sevastopolis est devenue Sébastopol) puis Stantinopol. Comme la phonétique turque ne peut prononcer un st sans le faire précéder d'un i (ainsi stylo devenant istilo), on a donc eu Istantinopol puis, la paresse aidant, Istantpol, Istanbul (Istamboul en français littéraire).
10 mai 1857
Le 10 mai 1857, des Cipayes, ou soldats indiens des armées britanniques, refusent d'employer des cartouches suspectées de contenir des graisses animales. C'est le début d'une insurrection généralisée contre la toute-puissante Compagnie britannique des Indes orientales, une entreprise commerciale de droit privé.
Une fois la rébellion brisée, le gouvernement de Londres va remplacer la compagnie dans l'administration des Indes.
Au début du XIXe siècle, l'«Honorable East Indian Company» (Compagnie des Indes orientales) domine sans entrave les principautés du sous-continent indien. Elle a pour seul souci de distribuer un maximum de dividendes à ses actionnaires. L'empereur de Delhi, héritier de la prestigieuse dynastie moghole, n'est lui-même plus qu'un pantin dans les mains des gouverneurs généraux (Dalhousie puis Canning).
La soumission des princes indiens, tant hindouistes que musulmans, se fait essentiellement avec des soldats indigènes (les Cipayes) et un financement par l'impôt sur les sujets indiens !... La pratique de s'approprier les principautés des maharadjas disparus sans descendance mâle permet à la Compagnie d'enrichir ses possessions sans risque. En 1853, le vieil allié des Britanniques Nana Sahib, prince des Marathes, se trouve même privé de sa pension cependant que les droits héréditaires de l'empereur moghol Bahadour Shah II sont remis en cause par le gouverneur-général...
L'effervescence s'accroît d'autant plus dans les années suivantes qu'une croyance populaire veut que la Compagnie des Indes, dite communément «John Company», doit disparaître cent ans après la bataille de Plassey (1757) qui a assuré sa suprématie.
Dans les années 1850, les troupes indigènes réparties en trois armées distinctes s'élèvent à plus de 250.000 Cipayes, alors que l'armée régulière (Queen's regiments) ne dépasse pas 35.000 Européens (surtout des Écossais). Les relations entre ces deux corps ne sont pas particulièrement cordiales du fait de la morgue des officiers et des fonctionnaires britanniques...
En mars 1857, le bruit court dans le 3e régiment de cavalerie légère de Meerout (ou Meerut), dans le Pendjab, au nord-ouest des Indes, que la graisse utilisée pour les nouvelles cartouches réglementaires est tirée de graisses animales (de vaches selon les uns, de porcs selon les autres). Or, ces cartouches doivent être déchirées avec les dents pour être décapsulées avant emploi. Cela ne peut que hérisser les troupes indigènes, tant les hindous qui vénèrent les vaches, que les musulmans qui ne peuvent tolérer le contact avec le porc...
Le 10 mai 1857, 85 Cipayes, qui ont refusé d'utiliser lesdites cartouches, sont condamnés à dix ans de travaux forcés. Le lendemain, la révolte gagne le régiment qui se mutine et marche sur Delhi. La prestigieuse capitale moghole est conquise sans combat. Après quelques hésitations, le vieil empereur Bahadour apporte son appui aux insurgés. Très vite, l'insurrection gagne Allahabad, qui est prise le 11 juin suivant, puis Cawnpore, au sud.
Le drame de Cawnpore
Cawnpore est défendue par plusieurs milliers de Cipayes et quelques centaines de Britanniques, parmi lesquels des femmes et des enfants.
Le général Sir Hugh Wheller qui commande la garnison ne croit pas nécessaire de désarmer les troupes indigènes et celles-ci se mutinent à la mi-juin, portant leur chef Nana Sahib à leur tête. La chaleur est étouffante et l'eau vient à manquer. À bout de ressources, Wheeler négocie une sortie honorable pour ses hommes. La troupe embarque à Satchiura Ghat le 28 juin sur une flottille de fortune. L'affaire tourne au désastre par la maladresse de quelques soldats qui perdent la tête et ouvrent le feu. Seuls quatre rescapés réussissent à rejoindre les lignes anglaises et le 15 juillet suivant, les femmes et les enfants survivants détenus à Bibi-Ghar sont massacrés à l'arme blanche jusqu'au dernier...
À l'est, Lucknow est aussi gagnée par l'insurrection. La ville, qui a été occupée peu avant par les Britanniques, reste peu sûre. Dès qu'il est informé de l'insurrection, le général Lawrence, qui commande la garnison, ne perd pas de temps. Les Européens sont cantonnés dans le périmètre de la Résidence, au milieu de la ville, et défendus par 1700 hommes dont une majorité d'indigènes (fidèles). Les insurgés cipayes s'emparent de la ville alentour dès la fin juin et commencent d'investir le réduit des défenseurs en creusant des mines sous le rempart de torchis. On se bat à l'arme blanche dans les galeries souterraines, par une chaleur insoutenable. Lawrence est atteint mortellement d'une balle de mousquet et remplacé aussitôt par son frère. À la mi-août, une estafette parvient à rejoindre les assiégés à bout de forces, annonçant l'arrivée des troupes de secours... L'attente continue pendant 90 jours.
Entre temps, la panique gagne Bombay, Madras et Londres. Mais la vieille politique britannique («diviser pour régner») porte ses fruits : les Sikhs du Pendjab n'ont guère de sympathie pour l'empereur moghol, et les hindous du sud de la péninsule préfèrent attendre avant de choisir leur camp.
La «John Company» va quérir à Londres les appuis nécessaires. Le Premier ministre Henry Palmerston n'hésite pas à qualifier les massacres «such as to be imagined and perpetrated only by demons sallying forth from the lowest depths of hell»(abominations telles que seuls les démons issus des profondeurs de l'enfer pourraient les concevoir et les perpétrer). Les généraux Campbell et Havelock se lancent dans la reconquête des territoires perdus, sans s'embarrasser de mansuétude pour les insurgés et les populations réputées hostiles.
Un aventurier du nom de Nicholson se met à la tête d'un corps de troupes loyales (Sikhs du Pendjab, Gurkhas du Népal et régiments de la reine) et se rend maître de la plus grande partie du riche Pendjab. Il lui reste à reconquérir Delhi mais il manque d'artillerie lourde pour ouvrir une brèche dans les remparts. Après plusieurs mois d'escarmouches et de préparation, Delhi tombe enfin en septembre 1857. Nicholson est tué au cours de la bataille, entraînant la défection d'une partie de l'armée indigène qui le vénérait. L'empereur est arrêté et ses trois fils sommairement exécutés.
La garnison britannique de Lucknow résiste encore aux insurgés Cipayes lorsqu'une troupe de cavaliers écossais fait irruption le 25 septembre 1857. Et le 18 octobre, après 4 mois de siège, les survivants réussissent à s'échapper de la Résidence qui leur avait servi de réduit, abandonnant la ville aux insurgés. C'est en mars 1858 seulement que les Britanniques s'en rendront maîtres à nouveau.
Reconquête de Lucknow par les Britanniques en 1858
La révolte des Indes septentrionales a vécu. Mais la répression est féroce. On ne fait pas de prisonniers, et la pratique se répand de les exécuter en leur tirant au canon à travers le corps ! Outre son caractère cruel, le fait de disperser sans retour les restes d'un hindou lui interdit définitivement la survie dans l'au-delà...
La révolte des Cipayes (en anglais Indian Mutiny ou Sepoys Rebellion) a fait trembler sur ses bases la domination britannique des Indes. Pour éviter le retour d'une pareille insurrection, le gouvernement de Londres abolit le régime de délégation à l 'East Indian Company et décide de diriger désormais la colonie sans intermédiaire.
Les Indes deviennent officiellement une colonie de la Couronne, administrée depuis Londres par un secrétaire d'État pour l'Inde assisté d'un Conseil de l'Inde. Sur place, à Calcutta, réside un gouverneur général ou vice-roi, aidé d'un Conseil législatif et d'un Conseil exécutif. Ainsi la prédiction populaire se trouve-t-elle réalisée dans un sens que n'imaginaient pas les Indiens.
Le dernier empereur moghol est déporté en Birmanie où il meurt sans successeur en 1862. Dans le même temps, 600 princes hindous ou musulmans (les maharadjahs) conservent un semblant de légitimité jusqu'à la proclamation de la République indienne en 1947.
Les pratiques d'expropriation généralisée sont abolies, le respect pour les traditions religieuses institué en règle et les indigènes désormais admis dans les postes subalternes de l'administration (Indian Civil Service). L'armée des Indes limite le recrutement indigène et prescrit le contrôle de l'artillerie par des soldats britanniques.
Enfin, le 1er janvier 1877, sur une suggestion de son Premier ministre Benjamin Disraeli, la reine Victoria est proclamée impératrice des Indes. C'est l'avènement du British Raj (l'Empire britannique en anglo-hindi), héritier de l'empire moghol. Pour la première et unique fois de son Histoire, le sous-continent indien est uni. Cette unité se rompra à l'indépendance, en 1947, avec la sécession du Pakistan.-
9 mai 1927
Le 9 mai 1927, les Français apprennent avec consternation la disparition des aviateurs Nungesser et Coli.
Charles Nungesser (35 ans) est un as de la Grande Guerre. Avec François Coli, un autre pilote de guerre issu de la marine marchande, il avait projeté de traverser l'Atlantique Nord sans escale.
Une tentative médiatique
Les deux hommes ont décollé le 8 mai 1927 du Bourget à bord de leur biplan Levasseur, baptisé «L'Oiseau blanc».
Leur avion est signalé aux abords de Terre-Neuve et un journal parisien du soir, La Presse, se hasarde à annoncer leur arrivée à New York. Mais c'est en vain que l'on guette les deux aviateurs.
Dans les années 1930, on a retrouvé dans l'État du Maine, non loin de New York, des débris et un moteur d'avion du même modèle que celui de «L'Oiseau blanc». Certains en ont conclu que les deux malheureux avaient malgré tout réussi leur pari.
D'autres pensent que l'avion aurait pu s'écraser sur une plage des rives du Bas Saint-Laurent.
«L'Oiseau blanc»
L'Oiseau Blanc de Charles Nungesser et François Coli est une une extrapolation du Levasseur PL4, un triplace d'observation de la marine nationale. Le voici ci-dessus peu avant son vol fatal du 8-9 mai 1927.
Envergure : 14.60 m
Longueur : 9,75 m
Hauteur : 3,89 m
Surface portante : 61 m²
Masse à vide : 1905 kg
Masse totale : 5030 kg
Motorisation : 1 Lorraine 12Ed de 450 ch
Lejeune Américain Charles Lindbergh (25 ans) relève sans attendre le défi de Nungesser et Coli.
Le 21 mai 1927, soit quelques jours après les deux Français, il réussit la traversée dans l'autre sens. Lindbergh franchit l'Atlantique, de New York au Bourget, en volant seul et sans radio, uniquement aux instruments, à bord d'un monoplan Ryan, le «Spirit of Saint Louis». Il parcourt 6300 km à la vitesse de croisière de... 180 km.
Les heures héroïques de l'aviation commerciale
Les années 1920 marquent la naissance de l'aviation commerciale.
La première liaison régulière est établie le 8 février 1919 par un bimoteur Farman F60 Goliath qui relie en 3 heures et demi Toussus-le-Noble, près de Paris, à Kenley, près de Londres. Vitesse maximale de l'appareil : 150 km/h.
À l'époque de Nungesser, Coli et Lindbergh, de hardis pionniers tels Mermoz et Négrin établissent des liaisons régulières entre Toulouse et l'Amérique du sud.
8 mai 1429
La prise de la ville par les Anglais risquait d'anéantir les dernières chances de Charles VII et de la dynastie des Valois. Or, la ville subissait depuis sept mois déjà un blocus de la part des généraux anglais Suffolk et Talbot aux ordres du régent, le duc de Bedford. Sa capitulation semblait n'être plus qu'une question de jours.
Jeanne d'Arc convainc le roi Charles VII de lui confier une petite troupe. Jean d'Aulon, un écuyer qui lui restera toujours fidèle, fait son éducation militaire. Quand elle se présente en avril 1429 devant les chefs de l'armée royale dans son armure de capitaine avec la prétention de libérer Orléans, ceux-ci la tournent d'abord en dérision.
Mais son énergie et sa foi ont vite fait de lui rallier ces énergiques capitaines : Étienne de Vignolle, seigneur de La Hire (qui deviendra le valet de coeur dans les jeux de cartes), Gilles de Rais (qui sera plus tard supplicié en raison de ses crimes sur des enfants et inspirera le personnage de Barbe-Bleue), le duc d'Alençon, Xaintrailles,... Les rudes soldats acceptent même de mettre un bémol à leurs jurons et de renvoyer les ribaudes et prostituées qui s'attachent d'ordinaire à leurs pas.
Jeanne d'Arc et sa troupe arrivent à point nommé devant Orléans. La Pucelle fait habilement entrer son armée dans la ville en évitant les Anglais et défile avec le Bâtard d'Orléans, comte de Dunois, qui défend la cité depuis plusieurs mois.
Entrée de Jeanne d'Arc à Orléans
(peinture de Jean jacques Scherrer - 1887)
La ville a été ceinturée de bastilles par les Anglais. C'est contre ces bastilles que Jeanne va diriger ses attaques. Après plusieurs sorties à la tête de ses troupes, elle oblige l'ennemi à s'enfermer dans ces bastilles. Les assiégeants deviennent, à leur tour, assiégés ! Le reste n'est plus qu'une question d'heures. L'attaque de la dernière bastille, le fort des Tourelles, commence le samedi 7 mai, au petit matin, après la messe habituelle.
La Pucelle paye de sa personne en montant elle-même à l'assaut des murs. Elle est blessée d'une flèche à l'épaule. Quand le soir tombe, les assaillants français sont épuisés et le bâtard d'Orléans s'apprête à donner le signal de la retraite.
Jeanne, qui s'est retirée à l'écart pour se reposer et prier, voit cela. Elle agite sa bannière, donnant le signal d'un ultime assaut. Le capitaine anglais Glasdale, qui commande la bastille, tombe des murailles et se noie dans le fleuve. La bastille est prise. Les liaisons sont rétablies entre Orléans et le sud de la Loire.
Le lendemain, l'armée anglaise se met en ordre de bataille dans la plaine. Mais Jeanne refuse le combat car ce jour est un dimanche. Le capitaine John Talbot, qui commande l'armée anglaise, comprend très vite qu'il n'a plus rien à gagner s'il reste là. Il lève le siège et se retire. Succès sur toute la ligne.
7 mai 1915
À la fin de l'année 1914, les Européens en guerre les uns contre les autres avaient perdu l'espoir d'une fin rapide du conflit. Les Anglais et les Français tentent le tout pour le tout et entreprennent un blocus maritime de l'Allemagne et de l'Autriche.
Forte de sa supériorité maritime, la flotte britannique se saisit des navires des pays neutres à destination de l'Allemagne. Mais cette dernière riposte en proclamant la guerre sous-marine contre les navires de commerce ennemis, à l'instigation de l'amiral Alfred von Tirpitz, le créateur de la Kriegsmarine. Elle dispose pour ce faire d'environ 25 sous-marins ou U-Boat contre 85 britanniques et 76 français (ce type d'engin est apparu au début du XXe siècle).
C'est ainsi qu'est coulé le Lusitania près des côtes irlandaises par un sous-marin U20. Les Allemands se justifient en prétextant que le paquebot transportait des munitions, ce que les Anglais nient farouchement.
Il faudra attendre 1972 pour que les archives démontrent la mauvaise foi des Anglais. Le Lusitania convoyait en effet des munitions en contrebande. Il était au surplus armé de 12 canons.
(affiche de propagande)
Mais le paquebot transportait aussi 1959 passagers. 1198 disparaissent dans le naufrage. Parmi eux 128 Américains.
Le président américain Woodrow Wilson prend prétexte du drame pour menacer l'Allemagne et exiger réparation. Berlin s'inquiète de l'irruption d'un nouvel ennemi aussi puissant que les États-Unis et suspend la guerre sous-marine. Un peu tard...
De neutraliste, l'opinion publique des États-Unis devient peu à peu favorable à un engagement militaire contre les Puissances centrales, aux côtés de l'Entente. Deux ans plus tard, le pays entrera en guerre contre les Puissances Centrales avec un slogan quelque peu usurpé : «Remember the Lusiania» !
6 mai 1840
Un jour de 1837, si l'on en croit une pieuse légende, un éducateur d'avant-garde, Rowland Hill (42 ans), voit une jeune femme qui pleure à chaudes larmes après le passage du facteur. Elle lui explique qu'elle a dû refuser une lettre de son amoureux faute d'argent pour payer le port.
Rowland Hill
L'imaginatif Anglais, qui a des entrées au gouvernement, rédige un mémorandum et le transmet au Premier ministre, lord Melbourne. Dans ce texte intitulé Postal Reform ; its Importance and Practibility (La réforme postale : importance et faisabilité), il propose le paiement du port à l'avance avec un prix identique quelle que soit la distance dans le pays. Le paiement est garanti par un timbre adhésif et un tampon d'oblitération.
La réforme est inscrite au budget du Parlement en août 1839. Hill la met aussitôt en oeuvre avec le concours d'artistes et de milliers de correspondants anonymes qui lui font part de leurs suggestions.
Le Penny Black
Le premier timbre-poste permet pour un penny d'envoyer une lettre d'un maximum de 14 grammes (moins d'une «half-ounce»).
Surnommé «Penny Black», il recueille un succès immédiat parce qu'il montre sur fond noir le joli profil de la reine Victoria à 15 ans et surtout parce qu'il simplifie l'envoi du courrier et le rend meilleur marché.
Les premières planches de timbres-poste ne comportent pas de perforations et doivent être découpées aux ciseaux par les postiers. Comme tous les timbres du Royaume-Uni jusqu'à ce jour, le Penny Black ne comporte pas l'indication du pays. Sa diffusion et l'expansion du courrier sont facilitées par l'apparition du chemin de fer.
Les cantons suisses de Zurich et Genève ainsi que l'empire du Brésil adoptent à leur tour le timbre-poste en 1843. Bâle emboîte le pas en 1845. Les philatélistes français doivent attendre quant à eux l'avènement de la IIe République.
Le premier timbre français est émis le 1er janvier 1849 à l'initiative du directeur général des Postes de France, l'agitateur républicain Étienne Arago, frère cadet du savant François Arago. Il porte le profil de la déesse Cérès, déesse romaine des moissons. Sa valeur est de 20 centimes pour l'envoi d'une lettre de moins de 7,5 grammes partout en France.
En décembre 1848 est élu à la présidence de la République le prince Louis-Napoléon Bonaparte. En exil à Londres, le neveu de Napoléon 1er a vu comment le timbre-poste pouvait servir la popularité du chef de l'État en diffusant partout son portrait. Il ne tardera pas à mettre à profit ce nouveau média pour diffuser non plus le profil de l'antique déesse mais le sien.
Ballet de plein air
(3ème journée des Plaisirs de l'Ile enchantée)
5 mai 1664
Celles-ci vont se dérouler du 6 au 13 mai dans le parc aménagé avec magnificence par le jardinier André Le Nôtre autour de plusieurs pièces d'eau. Les courtisans découvrent ainsi le site sur lequel le roi nourrit le dessein d'installer un nouveau château, en complément de son palais parisien des Tuileries.
Pour l'heure, à l'entrée du parc, subsiste le pavillon de chasse de briques et de pierres construit par l'ancien roi Louis XIII. L'architecte Le Vau s'apprête à l'agrandir et ce n'est qu'à l'été 1682 que le roi et sa cour s'installeront à titre définitif dans le nouveau palais, que l'on peut encore visiter aujourd'hui.
Les «Plaisirs de l'Île enchantée» sont officiellement destinés à honorer les deux reines, la reine mère Anne d'Autriche et la modeste Marie-Thérèse, épouse du roi.
Mais la véritable vedette enestMademoiselle Louise de La Vallière (20 ans) maîtresse aimante du roi, légèrement boîteuse et que l'on dit plus gracieuse que belle. Elle fait à cette occasion sa première entrée publique à la cour.
Louise de la Vallière en Diane Chasseresse
par Nocret (musée de Versailles)
Les fêtes débutent par un défilé équestre auquel participent de jeunes nobles, y compris d'Artagnan. Le roi lui-même apparaît costumé en chevalier Roger, l'un des personnages du roman Orlando furioso de l'Arioste, phénoménal succès de l'époque.
Suit une course de bague, les courtisans essayant d'attrapper un anneau au bout de leur lance, puis le souper, sur une musique de Lully.
Le lendemain, la cour assiste à La Princesse d'Elide, une comédie-ballet de Lully et Molière, les «deux Baptistes», et le surlendemain à un nouveau ballet assorti d'un feu d'artifice sur la pièce d'eau.
Le 10 mai a lieu un tournoi équestre remporté par le roi et le lendemain une reprise des Fâcheux, comédie-ballet donnée pour la première fois à Vaux-le-Vicomte.
Les réjouissances sont quelque peu troublées par l'affaire Tartuffe. La pièce que Molière présente le 12 mai a l'heur de scandaliser en effet les dévots groupés autour de la reine mère et le roi fait suspendre la représentation. Malgré cet incident, les «Plaisirs de l'Île enchantée» laisseront un délicieux souvenir aux invités et seront suivis d'autres fêtes, toutes aussi somptueuses.
Ces grandes fêtes qui agrémentent ainsi les débuts du règne du Roi-Soleil sont inspirées par l'exemple donné par le malheureux Fouquet . Le roi, fin danseur, ne dédaigne pas de s'y donner lui-même en spectacle. Elles ont pour objectif de mettre en scène la toute-puissance de la monarchie française, ainsi que Louis XIV l'expliquera à son fils, le Grand Dauphin, dans ses Mémoires.
Aujourd'hui encore, leur somptuosité tend à nous faire oublier l'autre facette du Grand Siècle : débauche, vulgarité et arrogance des grands seigneurs de la cour.
Carrousel
De premières fêtes très remarquées ont été organisées par le jeune roi Louis XIV le 5 juin 1662 dans le jardin des Tuileries, son palais parisien. C'était peu après la mort du Premier ministre Mazarin. Ce jour-là, plusieurs milliers de spectateurs ont pu contempler les savantes évolutions de cinq quadrilles... d'où le nom de Carrousel qui est resté à cet endroit (le carrousel désigne un spectacle équestre).
Le Carrousel s'orne aujourd'hui d'un bel arc de triomphe qui rappelle les victoires de Napoléon 1er et fait pendant à l'arc de triomphe de l'Étoile.
4 mai 1919
Le 4 mai 1919, peu après la naissance de la République chinoise, 3000 étudiants manifestent à Pékin, sur la place Tien An Men.
Ils dénoncent les «21 conditions» présentées par le Japon à leur gouvernement, car elles tendent à une colonisation de la Chine. Ils protestent aussi contre le traité de Versailles qui livre au Japon les concessions allemandes du Chang-toung, une province du nord du pays.
Guidés par de jeunes intellectuels progressistes, les étudiants dénoncent également le poids des traditions, le pouvoir des mandarins et l'oppression des femmes. Ils se montrent favorables à la modernité et aux sciences nouvelles.
L'agitation gagne les citadins et les commerçants, dans tout le pays. Elle se double d'un mouvement de boycott des produits japonais. Mais elle reste dans l'immédiat sans effet sur les Occidentaux comme sur les Japonais.
Le «Mouvement du 4-mai», ainsi baptisé par les historiens, n'en est pas moins capital car il traduit l'émergence en Chine d'une conscience patriotique opposée aux Occidentaux comme aux Japonais, et l'abolition de l' empire mandchou.
Plusieurs de ses leaders rejoignent le Parti communiste chinois dans l'espoir de régénérer la Chine. Trente ans plus tard, ils célèbreront sur la place Tien An Men le triomphe de l'insurrection communiste.
70 ans plus tard, se rappelant du «Mouvement du 4-mai», d'autres étudiants réclameront la démocratie sur la même place Tien An Men. Leur révolte finira dans un bain de sang mais débouchera paradoxalement sur une ouverture de leur pays au monde extérieur. -
La première Séance des Jeux Floraux
3 mai 1324
Les concurrents doivent s'exprimer en langue d'oc, la langue du Midi toulousain. Cette langue, imprégnée de tournures latines ou romanes, se distingue de la langue du Bassin parisien, la langue d'oïl, d'où nous vient le français actuel (leur nom respectif vient de ce que oui se disait oc à Toulouse et oïl à Paris).
Pour donner corps à leur initiative, les organisateurs du concours de poésie offrent une violette d'or au gagnant et donnent à leur groupe le nom de «compagnie du gai savoir». Dans cet intitulé plein de gouaille perce déjà l'esprit de Rabelais !...
Les capitouls, bourgeois qui gouvernent la ville au nom du comte de Toulouse, ajoutent un souci d'argent et une églantine d'or aux prix qui seront décernés chaque année.
Les Capitous de Toulouse
(miniature du XIVème siècle,
musée des Augustins - Toulouse)
En 1515, la compagnie prend le nom de Compagnie des Jeux Floraux. Elle se place peu après sous le patronage de Clémence Isaure, une dame du siècle précédent qui lui aurait fait don de ses biens... mais dont l'existence n'est en rien avérée.
Clémence Isaure et les jeux floraux
(Gravure de fantaisie,XIXème siècle)
En 1694, signe des temps, la Compagnie des Jeux Floraux renonce volontairement à la langue d'oc pour le français, qui a pour lui le prestige de la cour de Versailles. Elle se place sous la protection du roi Louis XIV et prend le nom d'Académie, en référence à une Accademia romaine et sans doute aussi pour concurrencer, autant que faire se peut, la jeune Académie française.
Le jury des Jeux Floraux a fait la preuve de sa sagacité en récompensant d'un lys d'or le jeune Victor Hugo (19 ans). Chateaubriand a été également couronné. Et bien sûr le poète François Fabre d'Églantine qui nous a légué le calendrier révolutionnaire et «Il pleut, il pleut, bergère...»(la deuxième partie de son nom rappelle l'églantine d'argent remportée aux Jeux Floraux et dont il était très fier !).
L'Académie des Jeux Floraux est aujourd'hui hébergée dans le somptueux hôtel d'Assézat, une demeure de style Renaissance, en pierre et en brique, bâtie à la fin du XVIe siècle par un marchand enrichi dans le commerce du pastel.
Hotel d'Assézat
Elle poursuit dans une relative discrétion la promotion de la langue d'oc (ou occitan) depuis qu'en 1895, le poète provençal Frédéric Mistral réintroduisit cette langue en son sein.
Troubadours, trouvères et poésie
Les troubadours sont à l'origine de la poésie profane en Occident.
Leur nom vient du bas latin trobar, qui signifie trouver ou... composer des vers ou de la musique. Le mot a donné trouvère en langue d'oïl, le français du nord.
Troubadour (manuscrit castillan du XIIIème siècle)
En général d'extraction noble ou bourgeoise, ces poètes itinérants originaires pour la plupart d'Aquitaine ou de Provence ont inventé l'«amour courtois», fait de tendresse et de passion. Ils vont de château en château et racontent des épopées en vers qui magnifiaient les vertus chevaleresques.
La Chanson de Roland est la plus célèbre de ces épopées ou chanson de geste (du latin gesta qui signifie action et désignait un exploit guerrier). Ce poème en dialecte anglo-normand du XIe siècle comprend pas moins de 4002 vers de dix syllabes, répartis en 291 laisses (ou strophes).
L'un des plus illustres représentants des troubadours ne fut autre que le duc d'Aquitaine Guillaume XI, grand-père d'Aliénor d'Aquitaine.