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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
10 avril 1919
Le 10 avril 1919, à Cuernavaca, au sud de Mexico, Emiliano Zapata trouve la mort dans un guet-apens tendu par un colonel de l'armée mexicaine qui s'était fait passer pour un ami.
En 1909, Emiliano Zapata, paysan illettré d'une trentaine d'années, a soulevé les misérables paysans (ou peones) de l'État de Morelos, à quelques kilomètres au sud de Mexico, contre le vieux dictateur Porfirio Diaz, un métis né en 1830 et au pouvoir depuis 35 ans. L'année suivante, il rallie l'insurrection de Francisco Madero, de même qu'un autre insurgé, Pancho Villa, un métis à la tête des farouches cavaliers des steppes du nord.
Une fois au pouvoir, Madero, bourgeois vertueux mais malhabile, conserve les hommes de l'ancien dictateur, n'ose fusiller personne et rechigne à distribuer les terres aux peones, comme Zapata le lui demande.
Le révolutionnaire paysan reprend alors les armes contre Madero et ses successeurs, les dictateurs Huerta et Carranza. Solidement établi dans l'État de Morelos, dont Cuernavaca est la capitale, il publie le 25 novembre 1911 le «Plan de Ayala».
Ce texte prophétique réclame la restitution aux Indiens d'au moins un tiers des territoires communaux qui leur ont été volés par les grands propriétaires. C'est la première fois depuis... les Gracques qu'est exposée la nécessité d'une réforme agraire!
Le 6 décembre 1914, Pancho Villa et Emiliano Zapata entrent triomphalement à Mexico. Le premier est surnommé par ses ennemis le «Centaure du nord», le second, l'«Attila du sud» !
Pancho Villa et Zapata
Ils sont accompagnés de leurs troupes respectives de cavaliers rutilants et de paysans en haillons. Ces derniers, les zapatistes, se font précéder par l'effigie de la Vierge de Guadalupe, sainte patronne du Mexique. Ils portent aussi en bannière un mot d'ordre voué à une célébrité mondiale, «Tierra y Libertad» (Terre et Liberté).
Le retour en force de Carranza oblige Villa à l'exil et va entraîner la mort de Zapata... Le général qui le combat au Morelos humilie en public l'un de ses colonels, qui déserte aussitôt avec ses hommes et feint de fraterniser avec Zapata. Trop confiant, le révolutionnaire l'invite dans son hacienda... Lors du pot d'accueil, les soldats, sous prétexte de présenter les armes, tirent alors à bout portant sur lui.
Une guerre religieuse contre les peones catholiques prend le relais de la guerre civile. Le bilan total d'un quart de siècle de guerres meurtrières s'élève à un million de morts (sur 15 millions d'habitants !). Le romancier Graham Green (La puissance et la gloire) et le cinéaste Luis Bunuel (El) ont illustré avec talent cette époque douloureuse.
Le Mexique ne retrouve la paix qu'en 1934, avec l'avènement de Lazaro Cardenas. Les Indiens bénéficient d'une réforme agraire partielle mais sont tenus à l'écart du pouvoir.
Il faut noter qu'au cours du siècle précédent, deux chefs d'origine populaire ont dirigé le pays d'une manière ferme et globalement positive : l'Indien Benito Juarez, de 1858 à sa mort en 1872, et le métis Porfirio Diaz, de 1876 à son éviction en 1910.
Depuis l'avènement de Lazaro Cardenas, les descendants des conquérants espagnols ont évincé les Indiens du gouvernement... comme de la tête du mouvement zapatiste lui-même.
Cavelier de la Salle prend possession de la Louisiane (gravure)
9 avril 1682
Le 9 avril 1682, René-Robert Cavelier de La Salle prend possession du Mississippi au nom du roi de France, Louis XIV.
Entouré de ses compagnons français (23 en tout et pour tout), sous les yeux des Indiens locaux, l'explorateur fait face à l'embouchure du grand fleuve américain. Avec toute la solennité possible, il baptise «Louisiane», en l'honneur du Roi-Soleil, la très vaste région qui s'étend du golfe du Mexique aux Grands Lacs.
Naissance d'une vocation
Né à Rouen 39 ans plus tôt, dans une famille de riches négociants, René-Robert Cavelier de La Salle entre au service du gouverneur de la Nouvelle-France, Louis de Buade, comte de Frontenac.
De Montréal, il part sur les traces de Louis Joliet et du père Marquette. Ces deux missionnaires ont reconnu le Mississippi, (en indien, Missi Sepe, la «Grande Rivière» ou le «Père des Eaux») mais ils n'ont pas dépassé la région des Grands Lacs.
Robert Cavelier de La Salle, plus chanceux, descend le fleuve, baptisé «fleuve Colbert» en l'honneur du grand ministre de Louis XIV, et atteint son embouchure sur le golfe du Mexique. De retour en France, l'explorateur offre la «Louisiane» au Roi-Soleil mais celui-ci hésite à l'occuper, craignant de trop disperser ses forces.
Un peu plus tard, Cavelier de La Salle obtient toutefois de revenir en Louisiane avec quatre vaisseaux et 320 émigrants. Malheureusement, il se trompe de route et aborde sur une côte inconnue du Texas actuel.
Après la mort de la plupart des membres de l'expédition, Cavelier de la Salle tente de rejoindre la Nouvelle-France. Il est tué le 17 mars 1687 par ses derniers compagnons qui ne supportent plus sa brutalité...
8 avril 1341
Les représentants des grandes familles romaines, les Colonna, les Frangipani (qui ont donné leur nom à la frangipane), les Orsini, les Conti.... se dévisageaient du haut de leurs forteresses respectives, installées dans les monuments de la Rome antique, et se faisaient la guerre dans les rues par mercenaires interposés.
Pétrarque tente de convaincre le pape Benoît XII de rentrer à Rome et d'en restaurer la splendeur. À défaut de ramener le pape dans la Ville éternelle, le poète choisit de s'y faire couronner. Avant la cérémonie, l'homme de lettres est audité pendant trois jours par le roi de Naples, Robert d'Anjou.
Le jour venu, devant une assistance nombreuse réunie dans la grande salle du palais du Sénat, sur la colline du Capitole, il fait un discours en latin puis reçoit la couronne de lauriers. Il va la déposer sur le tombeau de l'apôtre Pierre avant de s'en retourner à la cour pontificale d'Avignon.
Francesco Petracco, dit Petrarca (en français Pétrarque), est né le 20 juillet 1304 à Arezzo où son père, un notaire florentin du nom de Ser Petracco, avait été exilé pour des raisons politiques. L'enfant suit ses parents à Avignon, où le pape vient de s'installer. Il fait sa scolarité à Carpentras puis, sur l'injonction de son père, étudie le droit à Montpellier et à Bologne.
Après la mort de son père, l'amitié des Colonna, puissante famille romaine, l'oriente vers la carrière ecclésiastique. Celle-ci va lui assurer l'aisance matérielle et lui permettre de voyager et de se consacrer à sa passion de l'étude.
Son destin se joue le 6 avril 1327, un Vendredi Saint. Ce jour-là, en l'église Sainte-Claire d'Avignon, Francesco tombe sous le charme d'une jeune fille, Laure de Noves, épouse du marquis Hugo de Sade. Il s'ensuit une passion platonique qui va inspirer toute sa poésie sa vie durant !
Avide de voyages et amoureux de l'Antiquité classique, Pétrarque est avant tout connu de ses contemporains comme érudit. Ami du poète Giovanni Boccaccio (en français Boccace), il se plonge dans l'étude des textes anciens en vue de concilier le christianisme et l'héritage antique.
Dans ses poésies, il valorise la langue vulgaire. C'est un adepte du dolce stil nuovo qui désigne la nouvelle poésie amoureuse de l'époque. Ce style a été illustré par Dante Alighieri, un Florentin de quarante ans l'aîné de Pétrarque. L'oeuvre poétique de Pétrarque, soit 366 sonnets et quelques autres poèmes, est regroupée sous le titre de Cansonere (ou Canzoniere). Ce recueil est à l'origine de la langue italienne moderne avec la Divine Comédie de Dante.
Pétrarque s'établit en 1337 à Vaucluse (aujourd'hui Fontaine-de-Vaucluse) tout en gardant avec Avignon et la cour pontificale des liens étroits qui satisfont sa vanité. À la recherche de manuscrits anciens, il se déplace jusqu'en Rhénanie et en Angleterre. Il est accueilli dans les premiers cénacles intellectuels et les grandes familles italiennes.
Rome qu'il a tant aimée sombre dans la violence et tombe sous la férule d'un tyran républicain excentrique, Rienzo. Quand celui-ci est renversé et transféré en Avignon, Pétrarque use de son influence auprès du pape pour lui sauver la mise.
La fin de sa vie est entachée par des drames intimes dont la mort de l'inaccessible Laure, victime de la Grande Peste de 1348, et celle de Giovanni, un fils qu'il a eu d'une maîtresse. Il s'éteint en plein travail le 19 juillet 1374 dans sa retraite campagnarde des environs de Padoue.
Premier humaniste européen, le poète Pétrarque apparaît comme un précurseur de la Renaissance.
Lui-même passionné de culture classique, il s'est montré quelque peu injuste envers la culture de son époque, qualifiant cette dernière de «medium tempus» (autrement dit époque médiane... entre l'Antiquité et le retour à celle-ci). De là nous vient l'expression Moyen Âge. Les Anglais, résolument injustes à l'égard de cette période à l'origine de notre civilisation, lui appliquent l'expression dépréciative Dark Age (période sombre).
Le 7 avril 1795, la Convention adopte le rapport du député Prieur de la Côte d'Or qui officialise le système métrique. Elle propose une unité de mesure universelle destinée à remplacer les unités locales.
La nouvelle unité, le mètre (du grec metron, mesure) est définie comme étant la dix millionnième partie du quart d'un méridien terrestre. C'est une révolution (mondiale) dans la Révolution (française) !
6 avril 1909
Le 6 avril 1909, six hommes atteignent pour la première fois le pôle Nord. Il s'agit de Robert Edwin Peary, de Matthew Henson, son serviteur de race noire, et de quatre Inuits (Esquimaux) : Ootah, Egingwah, Seegloo et Ooqueah.
La conquête de ce point hautement symbolique avait jusque là donné lieu à plusieurs tentatives infructueuses et parfois tragiques, dont la première en 1827.
Un aventurier tenace
Le chef de l'équipée, Robert E. Peary, est un officier de la Marine américaine.
À 53 ans, il a déjà accompli six expéditions dans l'océan Arctique depuis 1891 et prouvé que le Groenland était une île. C'est après cela qu'il s'est mis en tête d'atteindre le Pôle.
Peary et ses chiens
Après deux premières tentatives, il quitte le cap Columbia, au nord du Canada, et s'engage sur la banquise qui recouvre l'océan Arctique avec une équipe de 24 hommes, 19 traîneaux et 133 chiens.
Peary parcourt seul avec Henson et ses accompagnateurs Inuits les 133 derniers miles, laissant derrière lui le reste de l'expédition.
Au retour de l'expédition, cette circonstance, l'arrogance de Peary et aussi, peut-être, le fait que Henson est de race noire suscitent d'abord l'incrédulité et l'indifférence dans l'opinion publique.
Un ancien compagnon de Peary, le médecin américain Frederick Cook, affirme qu'il a lui-même atteint le Pôle quelques mois plus tôt que son rival.
La rivalité entre Peary et Cook sela la presse américaine
Le Congrès américain s'en mêle. Il attribue finalement la paternité de l'exploit à Robert E. Peary, et lui offre en cadeau le grade de contre-amiral (commodore en anglais).
Selon les scientifiques d'aujourd'hui, il n'est pas sûr que Peary et Cook aient véritablement atteint le Pôle, l'un comme l'autre ne s'étant pas donné les moyens de vérifier leur position. Mais qu'importe pourvu qu'on ait l'ivresse et la gloire...
Gustav Klimt
3 avril 1897
Le 3 avril 1897, le peintre Gustav Klimt (35 ans) quitte l'association des artistes viennois et fonde avec 40 compères le mouvement de la Sécession. Leur but déclaré est d'arracher l'art au négoce !
Ils sont rejoints par l'architecte Otto Wagner et par le musicien Arnold Schoenberg. Ce dernier, créateur de l'école musicale de Vienne, est à l'origine de la musique moderne.
Gustav Klimt (1862-1918)
Né à Vienne, Gustav Klimt a commencé sa carrière en décorant de fresques différents bâtiments de la capitale austro-hongroise mais il a dû batailler ferme pour faire reconnaître son style inédit.
Il a fini par obtenir une éclatante reconnaissance internationale. Différents peintres se sont mis à son école et ses affiches, comme celles de Mucha, ont diffusé dans toute l'Europe l'esthétique de l'Art Nouveau.
Un courant européen
Sécession constitue l'une des plus belles illustrations du Jugendstil ou Art nouveau (Liberty en Angleterre).
La naissance de l'Art nouveau peut être datée des premières affiches d'Alfons Mucha, à Paris, en 1894-1895.
Ce courant artistique s'inspire du Symbolisme, un mouvement poétique né en France et en Belgique.
Le Baiser - Gustav Klint
Il puise son inspiration dans l'harmonie de la nature, avec ses volutes et ses couleurs.
Le Jugendstil a marqué de son empreinte l'urbanisme de Vienne.
On peut encore apprécier au gré des promenades dans la ville les constructions élégantes et fragiles d'Otto Wagner et de ses disciples, caractérisées par des motifs sobres aux formes géométriques.
Eve - Gustav Klint
La capitale de l'Autriche-Hongrie jouit au début du XXe siècle d'un éclat culturel et artistique qui rappelle la Vienna gloriosa de l'époque baroque.
Automne viennois
Le caractère multiculturel de la capitale des Habsbourg, qui mêle les influences germaniques, hongroises, slaves et juives, s'accommode tant bien que mal de la montée des idées xénophobes et nationalistes en Europe.
Les arts du spectacle participent à l'effervescence. C'est ainsi que le 30 décembre 1905 triomphe La Veuve Joyeuse, une opérette du compositeur Franz Lehar. Le public se révèle très réceptif à ce genre mineur qui sera exporté dans toute l'Europe.
Après l'effondrement de l'Autriche-Hongrie, on qualifiera d'«apocalypse joyeuse» la période ayant précédé la Grande Guerre de 1914-1918. Dans les faits, il est quelque peu excessif d'y chercher a posteriori les prémices de la catastrophe européenne.
Napoléon et Marie Louise
2 avril 1810
Le lundi 2 avril 1810, l'empereur Napoléon 1er (40 ans) épouse l'archiduchesse d'Autriche Marie-Louise (18 ans). Elle n'est autre que la fille de l'empereur d'Autriche François 1er et la petite-nièce de la reine Marie-Antoinette, guillotinée par les révolutionnaires français.
L'union scandalise les nostalgiques de la Révolution, y compris beaucoup de fidèles de l'empereur. Elle n'a rien, il est vrai, d'un mariage d'amour. Mais Napoléon y voit une ardente nécessité. En premier lieu pour obtenir l'héritier que Joséphine, la première impératrice, a été inapte à lui donner. En second lieu, pour unir sa dynastie naissante aux familles régnantes d'Europe. Marie-Louise ne descend-elle pas de Louis XIV comme de Charles Quint ?
L'empereur fait valoir que les arrangements dynastiques importent peu pourvu que les Français et les peuples assujettis bénéficient du Code Civil, principal héritage de la Révolution.
Quelques mois plus tôt, Marie Walewska, la maîtresse polonaise de l'empereur, est tombée enceinte des oeuvres de l'empereur des Français. L'enfant, Alexandre, futur comte Walewski, naîtra le 4 mai 1810 ! Ainsi rassuré sur sa fertilité, Napoléon 1er se résout dès le 15 décembre 1809 à divorcer de sa première épouse, Joséphine.
Mariée une première fois au comte de Beauharnais, cette jeune et belle créole née à la Martinique avait épousé Bonaparte du temps qu'il était simple général de la Révolution.
Plus âgée que son époux de six ans et déjà mère de deux enfants, Hortense et Eugène, elle a servi son mari avec finesse et efficacité mais n'a pas eu la chance de lui donner un héritier. Au nom d'un reste de tendresse et en remerciement des services rendus, Napoléon 1er ne se montre pas ingrat. Il lui accorde une généreuse pension et une agréable retraite au château de Malmaison, à l'ouest de Paris. Il lui laisse aussi le titre d'impératrice.
Sitôt le divorce prononcé, l'empereur prospecte les cours européennes. Il approche le jeune tsar Alexandre 1er mais son improbable allié hésite à lui accorder sa plus jeune soeur, Anne - d'autant que celle-ci est encore impubère ! C'est alors que le prince de Metternich, ministre des Affaires étrangères d'Autriche, suggère à Napoléon l'archiduchesse Marie-Louise !
L'empereur accepte sans trop hésiter l'offre de l'Autriche qu'il a contrainte à la paix après la difficile victoire de Wagram. «J'épouse un ventre !», dit-il pour s'excuser.
La petite archiduchesse quitte Vienne le 13 mai, après un mariage conclu par procuration.
En amoureux transi, l'empereur ne se contient pas et va à la rencontre du carrosse à Compiègne, le 27 mars. Le soir même, sans attendre le mariage officiel, il initie sa jeune épouse à ses devoirs conjugaux (son empressement rappelle celui du roi Henri IV à l'égard de Marie de Médicis).
Le lendemain, béat, Napoléon glisse à son aide de camp Savary : «Mon cher, épousez une Allemande, ce sont les meilleures femmes du monde, douces, bonnes, naïves et fraîches comme des roses !» Malgré un vieillissement précoce, il ne se départira plus de sa tendresse pour sa «bonne Louise»!
Marie Louise, nouvelle impératrice des Français
Le mariage civil se déroule le 1er avril à Saint-Cloud. Le lendemain, enfin, le cardinal Fesch, oncle de l'empereur, célèbre le mariage religieux dans le salon carré du Louvre,... en l'absence de nombreux cardinaux, mécontents du mauvais traitement qu'endure entre-temps le pape.
Le cortège passe sous l'arc de triomphe de l'Étoile, qui n'est en fait qu'une maquette en toile du futur monument. Marie-Louise porte le somptueux manteau qui recouvrait les épaules de Joséphine lors du sacre.
Napoléon triomphe. Moins d'un an plus tard, le 20 mars 1811, naît l'héritier tant attendu. Mais après l'effondrement de l'empire, l'«Aiglon»connaîtra à Vienne une fin de vie douloureuse et une mort romantique qu'a su mettre en scène Edmond Rostand.
Tandis que l'empereur déchu part pour l'île d'Elbe, Marie-Louise va se refaire une santé à Aix-les-Bains, escortée par le général Adam von Neipperg, un rude soldat de 15 ans plus âgé qu'elle, qui a perdu un oeil au combat. Il a reçu mission du chancelier Metternich d'empêcher Marie-Louise de rejoindre Napoléon en exil. Il y réussit à la perfection en devenant son amant !
Toujours soumise à son père et à la raison d'État, Marie-Louise rentre à Vienne et devient grande-duchesse de Parme.
Elle donne deux premiers enfants à Neipperg et l'épouse sitôt après la mort de Napoléon. Le couple aura deux autres enfants. Veuve une deuxième fois, Marie-Louise se remarie à Parme en 1834. À sa mort, le 17 décembre 1847, à 56 ans, sa dépouille est transférée dans la chapelle des Capucins, à Vienne, nécropole des Habsbourg d'Autriche.
Une tragédie cachée
Le bal de l'Ambassade
Le 1er juillet 1810, l'ambassadeur d'Autriche à Paris, le prince de Schwarzenberg, organise un bal en l'honneur des nouveaux mariés, Napoléon et Marie-Louise. La fête a lieu dans une salle provisoire aménagée dans les jardins de l'ambassade, rue de Provence. 1500 personnes sont invitées. Mais une bougie met le feu aux tentures !...
L'incendie s'étend très vite. Chacun tente précipitamment de s'enfuir dans une bousculade meurtrière. L'empereur ramène sa femme au palais de l'Élysée et revient diriger les opérations de secours. On déplore en définitive plusieurs dizaines de victimes, y compris l'ambassadrice Pauline de Schwarzenberg, carbonisée en tentant de retrouver sa fille.
La censure occulte le drame. L'empereur ne veut pas altérer son image... Il craint que l'on ne fasse le rapprochement avec le drame qui endeuilla les noces d'une autre archiduchesse, Marie-Antoinette, avec le futur Louis XVI.
Un rapport témoigne de l'impréparation du corps des gardes pompiers. En conséquence, Napoléon 1er décide de dissoudre celui-ci et, le 10 juillet 1811, crée un corps militaire de sapeurs du génie pour assurer la sécurité des palais impériaux. C'est la première fois que la lutte contre les incendies est confiée à des militaires. Le 18 septembre suivant, le corps est transformé en«bataillon de sapeurs-pompiers de Paris».De là l'expression sapeur-pompier.
Encore aujourd'hui, la lutte contre les incendies est confiée à Paris à des militaires professionnels tandis que, dans le reste du pays, elle relève de corps mixtes essentiellement composés de volontaires.
23 janvier 1579
Par l'Union d'Utrecht du 23 janvier 1579, sept provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération sous le nom de «Provinces-Unies» (elles forment aujourd'hui les Pays-Bas).
Les dix provinces du sud, à majorité catholique, restent fidèles à leur souverain, le roi d'Espagne, et conservent le nom de Pays-Bas espagnols (elles forment aujourd'hui la Belgique).
De Groningue, au nord, à Cambrai, au sud, les Dix-Sept Provinces appartenaient un siècle plus tôt au duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
Par le hasard des successions et des mariages, elles échoient à l'empereur d'Allemagne Maximilien 1er de Habsbourg, puis à son successeur Charles Quint, enfin au fils de celui-ci, le roi d'Espagne Philippe II. Philippe II les administre par l'entremise de sa demi-soeur Marguerite de Parme et d'un groupe de fonctionnaires bourguignons aux ordres du cardinal de Granvelle.
À la fin du XVIe siècle, on est en pleines guerres de religion. Catholiques et protestants s'affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.
Guillaume de Nassau, jeune noble catholique d'origine allemande, élevé à la cour de Charles Quint, reçoit de Philippe II la charge de «Stathouder» (gouverneur, ou chef, en néerlandais) de la riche province de Hollande. Lui-même a hérité de la principauté d'Orange, au sud de la France, d'où la couleur de ses armoiries... qui est aussi celle de l'équipe de football néerlandaise actuelle !.
À l'unisson des nobles hollandais qui craignent d'être dépouillés au profit de gouverneurs espagnols, il dénonce les persécutions contre les protestants calvinistes et obtient la mise en congé du cardinal de Granvelle.
En 1565, les nobles publient à Breda un «compromis des Nobles» par lequel ils exigent la fin de l'Inquisition et la convocation d'états généraux. Ils se rendent en délégation à Bruxelles pour remettre leur texte à Marguerite de Parme, gouverneur général des Pays-Bas. Celle-ci, qui les voit arriver de son balcon de l'hôtel de ville, glisse à l'un de ses conseillers : «Mais que me veulent donc ces gueux ?» L'expression fait florès et les protestataires, quoique nobles, s'énorgueillissent de cette appellation de «gueux», allant jusqu'à adopter pour insignes l'écuelle et la besace.
Philippe II, en qualité de chef de la Contre-Réforme catholique, est désireux de remettre de l'ordre dans ses provinces rebelles. En août 1567, il nomme un nouveau gouverneur des Pays-Bas en la personne du duc d'Albe, à la sinistre réputation. Celui-ci arrive à Bruxelles avec le titre de vice-roi et les pleins pouvoirs. Il occupe le pays avec 60.000 hommes : Espagnols, Napolitains, Allemands.
La répression ne se fait pas attendre. Elle est dirigée par le Conseil des troubles, que les habitants surnomment le Conseil du sang («Bloedraat») en référence aux 8.000 exécutions dont il se rendra responsable. L'indignation culmine lorsqu'après une agression perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques, deux chefs des gueux, les comtes d'Egmont et de Hornes son jugés et condamnés à mort. Les deux nobles sont décapités à Bruxelles le 5 juin 1568.
L'exécution des deux nobles marque le début d'une longue guerre d'indépendance. Guillaume d'Orange, dit «le Taciturne», arrive à s'enfuir en Allemagne. Il se convertit au calvinisme et revient en mars 1572 aux Pays-Bas avec une petite armée de 20.000 hommes et des marins, les «gueux de la mer». Il devient le chef de l'insurrection avec le titre de Stathouder.
Aprèsla prise de Leyde par les «gueux» et le sac d'Anvers par les Espagnols, Guillaume reçoit le soutien fervent de l'ensemble des Néerlandais, unis contre l'oppression espagnole.
Il obtient des représentants des Dix-Sept Provinces qu'ils signent la Pacification de Gand, le 8 novembre 1576, par laquelle les habitants de la Hollande et de la Zélande obtiennent le droit de pratiquer le calvinisme à leur gré.
Arrive un nouveau gouverneur. Ce n'est autre que le jeune et prestigieux don Juan d'Autriche, demi-frère de Philippe II et héros de la victoire de Lépante sur les Turcs. Il feint de retirer les troupes espagnoles et d'accepter les termes de la Pacification. Là-dessus, il s'empare de Namur. Mais comme les armées de Philippe II sont retenues en France dans d'autres guerres de religion, il lui est impossible de restaurer l'autorité du roi sur la totalité des Pays-Bas.
Arrive un nouveau gouverneur espagnol, Alexandre Farnèse. Faute de soumettre l'ensemble des provinces, il monte habilement les catholiques du sud contre les calvinistes du nord.
Craignant l'hégémonie protestante, les représentants des dix provinces du sud concluent l'Union d' Arras, le 6 janvier 1579, par laquelle ils dénoncent la Pacification de Gand, rejettent l'allégeance à Guillaume d'Orange et réaffirment leur fidélité au roi d'Espagne. La division du pays devient irrémédiable. Il ne reste plus aux Provinces-Unies du nord qu'à confirmer à Utrecht leur propre union autour de la Hollande. C'est chose faite le 23 janvier suivant.
Le roi d'Espagne ne se tient pas pour battu. Il bloque le port d'Anvers par un système de sas à l'embouchure de l'Escaut et interdit aux navires hollandais l'accès à Lisbonne. Il espère ainsi ruiner les marchands hollandais et flamands qui tirent leurs revenus de la revente en Europe des marchandises que ramènent les vaisseaux hispaniques du Nouveau Monde et d'Asie. Mauvais calcul...
Anvers retombe aux mains des Espagnols en 1585 et la moitié des 50.000 habitants s'enfuient aux Pays-Bas pour rester protestants. Le grand port flamand va dès lors décliner irrémédiablement.
Dans le même temps, en Hollande, le port rival d'Amsterdam offre l'hospitalité à des centaines de riches et entreprenants marchands juifs ou protestants chassés des pays occupés par les Habsbourg. Ces marchands font cause commune avec leurs homologues hollandais pour développer une flotte de commerce et lancer des expéditions outre-mer, en vue d'attaquer l'Espagne à la source de sa richesse.
C'est le début d'une irrésisitible expansion. Fortifiées par leur révolte, les Provinces-Unies vont devenir le premier des États modernes, avec une économie capitaliste et un empire colonial très rentable. Malgré cela, leur indépendance ne sera officiellement reconnue par l'ensemble des chancelleries européennes qu'en 1648, lors des traités de Westphalie.
Une Histoire agitée
Les habitants des Provinces-Unies appellent «Guerre de Quatre-Vingts ans» cette longue, douloureuse et palpitante période (1568-1648) - la plus glorieuse de leur Histoire -, qui les a menés à l'indépendance et à la prospérité.
Occupé par les Français pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, le pays prend le nom de République batave (d'après le nom antique de la région) puis de Royaume de Hollande. Après la chute de Napoléon, en 1814, il est réuni aux Pays-Bas du sud, qui, à la fin du XVIIIe siècle, étaient passés des Habsbourg de Madrid à ceux de Vienne avant d'être annexés par la France. L'ensemble reçoit le nom de Royaume-Uni des Pays-Bas. En 1830, enfin, le sud conquiert son indépendance sous l'appellation de Belgique (un nom qui remonte aux Romains) et l'on arrive à la configuration actuelle.
Le roi René 1er
30 mars 1282
Le lundi de Pâques 1282, une émeute éclate à Palerme, capitale de la Sicile. La population s'en prend aux Français installés dans la ville par le roi Charles 1er d'Anjou, qui n'est autre que le jeune frère de Saint Louis, le défunt roi de France, et l'oncle du roi régnant, Philippe III le Hardi.
Le massacre de la garnison française débute au moment des Vêpres et les émeutes s'étirent sur deux jours, les 30 et 31 mars. L'événement restera pour cela dans l'Histoire sous le nom de «Vêpres siciliennes». L'expression est encore utilisée pour désigner un soulèvement spontané et meurtrier contre une puissance occupante.
Le vaincu de ces deux journées, Charles d'Anjou, est chassé de Sicile. L'île, ainsi que la pointe de l'Italie, vont dès lors ne plus cesser d'être convoitées par les puissances étrangères (Aragon, France, Habsbourg....) jusqu'à leur rattachement au royaume d'Italie au XIXe siècle.
Charles 1er, comte d'Anjou et de Provence, s'est implanté en Italie du sud à la faveur des guerres intestines entre guelfes et gibelins (partisans du pape et partisans de l'empereur d'Allemagne). Celles-ci mettent aux prises le pape Clément IV et Manfred, bâtard de l'empereur Frédéric II Hohenstaufen et lointain descendant des rois normands de Sicile.
De son vrai nom Gui Foulques, le pape, qui est originaire de Provence, se tourne vers le frère du puissant roi de France et lui propose les domaines des Hohenstaufen au sud de l'Italie en échange de son soutien. Le comte Charles 1er accepte son offre et vainc Manfred. Celui-ci est tué à Bénévent le 26 février 1266.
Charles reçoit le salaire promis, à savoir la couronne royale de Sicile. Pénétré de l'idée de reprendre le combat contre les musulmans, il entraîne alors le roi de France, son frère, dans une huitième et dernière croisade. Elle se termine sous les murs de Tunis par la mort de Saint Louis.
Charles 1er n'en poursuit pas moins ses chimères et se fait octroyer les couronnes d'Albanie et de Jérusalem. Il obtient même la principauté d'Achaïe, dans le Péloponnèse, au sud de la Grèce, en 1267, ce qui le pose en rival de l'empereur byzantin Michel VIII Paléologue. Celui-ci, dès lors, encourage les Siciliens à se révolter contre leur suzerain. Il n'y a pas trop de mal...
Ambitieux et hardi, Charles veut gérer son nouveau royaume sur le modèle de la France capétienne, avec une administration centralisée et une fiscalité rigoureuse. Mais ses sujets italiens lui en veulent de les accabler d'impôts en vue de financer ses rêves d'Orient et de croisade.
L'émeute de Palerme et l'expulsion brutale des Français consacrent l'échec du royaume angevin. La Sicile passe sous la domination du roi Pierre III d'Aragon, gendre de Manfred, qui s'est empressé d'apporter son soutien aux révoltés.
En 1285 (avec un peu de retard sur l'événement), le pape Martin IV excommunie le roi d'Aragon pour le punir de sa participation aux «Vêpres siciliennes» et il offre les couronnes d'Aragon et de Valence au roi de France Philippe III le Hardi !
Sacre de Philipe III le 15 aout 1271 à Reims
Celui-ci ne reste pas insensible au cadeau. Il prend la route de la Catalogne mais son expédition aboutit à un échec et lui-même meurt d'une épidémie à Perpignan le 5 octobre 1285, à 40 ans.
Maître de la Sicile, Pierre III d'Aragon reste le grand vainqueur des «Vêpres siciliennes». Par le traité de Tarascon (1291), son rival Charles 1er d'Anjou voit son royaume réduit à la Sicile péninsulaire (le sud de la botte italienne), avec Naples pour capitale.
Les héritiers du roi capétien se maintiennent dans la péninsule italienne jusqu'au début du XVe siècle. Parmi les derniers représentants de la lignée angevine figurent deux femmes aux moeurs légères et au destin tourmenté, les reines Jeanne 1ère et Jeanne II. En 1442, le roi de Sicile chasse de Naples le dernier roi angevin, René 1er, et réunit les deux parties de l'Italie méridionale sous le nom de «royaume des Deux-Siciles».
René 1er, exilé à Saumur puis à Aix-en-Provence, finira sa vie au milieu d'une cour raffinée, pleine d'artistes et de poètes. Pour ses sujets provençaux, il restera à jamais le «bon roi René». De célèbres calissons en cultivent encore le souvenir.
Le roi Louis XI héritera habilement des possessions du duc d'Anjou à sa mort en 1480. En 1494, son fils Charles VIII tentera de faire valoir ses droits sur le royaume de Naples. Il s'ensuivra des guerres épiques qui saigneront la noblesse française pendant trois décennies.