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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Risquer....
Rire, c'est risquer d'avoir l'air idiot.
Pleurer, c'est risquer d'avoir l'air émotif.
Aller vers l'autre, c'est risquer de s'impliquer.
Exprimer ses sentiments, c'est risquer d'exposer le fond de soi-même.
Faire part de ses idées et de ses rêves à la foule,
c'est risquer de les perdre.
Aimer, c'est risquer de ne pas être aimé en retour.
Vivre, c'est risquer de mourir.
Essayer c'est risquer d'échouer.
Mais il faut prendre des risques parce que le plus grand danger,
dans la vie, c'est de n'en prendre aucun.
Les gens qui risquent rien ne font rien,
n'ont rien, ne sont rien.
Peut-être évitent-ils la souffrance et la peine,
mais ils ne peuvent ni apprendre, ni sentir,
ni changer, ni grandir, ni vivre.
Ce sont des esclaves enchaînés par leurs attitudes.
Ils ont perdu leur liberté.
Seul celui qui risque est libre.
On ne peut pas toujours changer ce que l'on affronte,
Mais on ne peut JAMAIS changer ce que l'on n'affronte pas.
(auteur inconnu)
« Marche face au soleil
sans craindre la brûlure du bonheur
et laisse ton ombre lutter
contre les ténèbres dans ton dos. »
Li-Cam
Mon ciel
Mon ciel est grand,
C'est l'étendue du temps,
L'étendue des champs,
Les possibles infinis des choses,
des mots,des gens
Le ciel,c'est aussi dans
Le tout petit que je le trouve.
C'est le sens de l'amour,
Comme un fruit de saison.
Cette joie communicable,
Ce souci vertigineux d'être juste.
C'est le début de l'inconnu
La fin du rationnel,
Une habitude démesurée.
Maurice AUDEJEAN
“L'amitié ne rend pas le malheur plus léger,
mais en se faisant présence et dévouement, elle permet d'en partager le poids,
et ouvre les portes de l'apaisement.”
Tahar Ben Jelloun, Éloge de l'amitié.
Pluie...
Il pleut. J'entends le bruit égal des eaux ;
Le feuillage, humble, et que nul vent ne berce,
Se penche, et brille en pleurant sous l'averse ;
Le deuil de l'air afflige les oiseaux.
La bourbe monte et trouble la fontaine,
Et le sentier montre à nu ses cailloux.
Le sable fume, embaume et devient roux.
L'onde à grands flots le sillonne et l'entraîne.
Tout l'horizon n'est qu'un blême rideau.
La vitre teinte et ruisselle de gouttes ;
Sur le pavé sonore et bleu des routes
Il saute et luit des étincelles d'eau.
Le long d'un mur, un chien morne à leur piste,
Trottent, mouillés, de grands boeufs en retard,
La terre est boue, et le ciel est brouillard,
L'homme s'ennuie : oh! que la pluie est triste!
Sully-Prudhomme
VIVRE , PERMANENTE SURPRISE !
Vivre, permanente surprise !
L'amour de soi, quoi que l'on dise !
L'effort d'être, toujours plus haut,
Le premier parmi les égaux.
La vanité pour le visage,
Pour la main, le sein, le genou,
Tout le tendre humain paysage !
L'orgueil que nous avons de nous
Secrètement. L'honneur physique,
Cette intérieure musique
Par quoi nous nous guidons, et puis
Le sol creux, les cordes, le puits
Où lourdement va disparaître
Le corps ivre d'éternité.
Et l'injure de cesser d'être,
Pire que de n'avoir pas été !
Anna de NOAILLES
Si seulement on pouvait....
Retenir le temps.....
Inexorable temps
Qui jamais nous attend.
On aimerait pourtant
Juste prendre ce temps,
Le poser un instant,
Pouvoir vivre hors du temps,
Et sans être haletant
Se dire qu'on a le temps.
Tout se paye, mais comptant,
Nous laissant mécontent
De n'avoir pu autant
En profiter à temps.
Tant que l'on a le temps
Prenons donc notre temps
Petit enfant étant,
On conjugue ce temps
Disant souvent "attend !"
Pour n'être prêt à temps.
Adolescent étant,
C'est cool, on a le temps,
On travaille à mi-temps,
Que ça dure longtemps,
On aura tout le temps,
C'est ce que l'on prétend,
Mais s'écoule le temps.
Puis sénescent étant,
C'est un vrai passe-temps
Quand à plus de vingt ans,
Toujours à contre-temps,
On se souvient d'un temps
Qualifié d'antan.
Il n'est alors plus temps
De rattraper ce temps
Qui file tout le temps,
En prenant tout son temps
On en a plus le temps,
Inexorable temps
Qui jamais nous attend,
Quand il est enfin temps,
A jamais on s'étend.
Auteur : LEGRES Luc
L'arbre qui voulait rester nu
Il était une fois un arbre. Au beau milieu d’un verger, il était sorti de terre, petite pousse verte et fragile se confondant avec les herbes alentours. Curieux de tout, il regarda bien vite le monde qui l’entourait, les fleurs qui s’ouvraient le matin et se refermaient le soir, les oiseaux qui sifflaient en sautant de branche en branche, le paysan qui venait tôt le matin cueillir les fruits des arbres, les graminées qui ondulaient sous la caresse des vents...
Ah !, il le trouvait beau ce monde autour de lui, il avait envie lui aussi de participer à cette beauté, de trouver sa place dans cette harmonie.
Une année s’écoula et, ayant grandi, il était devenu un petit rameau portant quelques tiges. Il se rendit compte qu’il n’était pas un brin d’herbe comme il l’avait crû tout d’abord, mais un arbre et se mit à observer plus attentivement ses aînés.
Il les trouvait si grands, si beaux recouverts de leurs feuilles et de leurs fleurs ; il fût si émerveillé de voir toutes ces fleurs se transformer en fruits, il fût si attendri des soins attentifs que leur apportait le paysan, mais...
Mais, se regardant, il s’aperçut que son écorce ne ressemblait à aucune de celles qui les habillait, que ses branches n’avaient pas la même forme que les leurs. Alors, il eût peur, peur de n’être pas assez grand, peur de n’être pas assez beau, peur de ne pas porter assez de fruits, il eût peur que les autres, pommiers, poiriers, mirabelliers... n’acceptent pas sa différence et il décida de ne produire ni feuille, ni fleur, ni fruit.
C’est ainsi que les années passèrent, à chaque printemps, son tronc s’épaississait, s’allongeait, de nouvelles branches poussaient, mais... ni feuille, ni fleur, ni fruit.
Pour ne pas se trouver nu face aux autres, il s’était depuis son jeune âge laissé peu à peu recouvrir par un lierre grimpant, par des liserons et par des bouquets de gui : ne sachant à quoi il pourrait ressembler, il se couvrait d’une beauté qui n’était pas la sienne.
Le jardinier plus d’une fois projeta de le couper pour en faire du bois de chauffage, mais trop occupé par ailleurs, il remit chaque fois cette tâche à plus tard. Un matin pourtant il vint, armé d’une grande hache et commença par couper le lierre qui enserrait l’arbre. Du lierre, il y en avait tellement que cela lui prit toute la journée et qu’une fois de plus, il remit l’abattage à plus tard. Cette nuit là, un petit ver parasite piqua le liseron qui en mourut aussitôt et le lendemain, les oiseaux du ciel apercevant le gui vinrent le picorer.
Il ne restait plus de l’arbre au milieu du verger qu’un tronc et des branches : il ne restait plus que l’arbre au milieu du verger.
S’apercevant soudain de sa nudité et ne sachant par quel artifice la couvrir, il se décida enfin à laisser pousser tout au long de ses branches de belles petites feuilles d’un vert tendre, à laisser éclore au bout de chaque rameau de mignonnes petites fleurs blanches contrastant joliment avec le brun de la ramure et le vert du feuillage
Le paysan sur ces entrefaites revint avec sa hache et découvrant à la place du tronc inutile un magnifique cerisier, ne trouva plus aucune raison de le couper. Il le laissa donc, trop heureux du miracle qui s’était produit.
Depuis ce jour, l’arbre vit heureux au milieu du verger, il n’est pas comme les autres, ni plus beau, ni plus grand, mais tout aussi utile. Il a compris que ni la texture de l’écorce, ni le tracé des branches, ni la forme des feuilles, ni la couleur des fleurs n’ont d’importance : seuls importent les fruits qu’il porte et que nul autre que lui ne peut porter.
Aussi, tous les ans, à la belle saison, les enfants du paysan viennent avec une échelle et, s’éparpillant dans sa ramure, se gavent de ses fruits et le réjouissent par leurs rires.
N’ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter, car nul autre ne pourra les porter pour nous, mais chacun pourra s’en nourrir. N’ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter.
Car chaque fois que nous les refuserons, il manquera quelque-chose dans le monde ; n’ayons pas peur des fruits que nous pourrions porter, car chacun d’eux permettra de faire grandir la Vie et l’Amour.
(auteur inconnu)
Sois toi-même
" Restez fous, mais comportez-vous comme des gens normaux. Courez le risque d’être différents, mais apprenez à le faire sans attirer l’attention. Et laissez se manifester votre Moi véritable.
- Qu’est-ce que le Moi véritable ? demanda Veronika.
- ce que tu es, non ce qu’on a fait de toi. "
Paolo Coelho - Extrait de " Veronika décide de mourir "
AVOIR ET ÊTRE
Loin des vieux livres de grammaire,
Écoutez comment un beau soir,
Ma mère m'enseigna les mystères
Du verbe être et du verbe avoir.
Parmi mes meilleurs auxiliaires,
Il est deux verbes originaux.
Avoir et Être étaient deux frères
Que j'ai connus dès le berceau.
Bien qu'opposés de caractère,
On pouvait les croire jumeaux,
Tant leur histoire est singulière.
Mais ces deux frères étaient rivaux.
Ce qu'Avoir aurait voulu être
Être voulait toujours l'avoir.
À ne vouloir ni dieu ni maître,
Le verbe Être s'est fait avoir.
Son frère Avoir était en banque
Et faisait un grand numéro,
Alors qu'Être, toujours en manque
Souffrait beaucoup dans son ego.
Pendant qu'Être apprenait à lire
Et faisait ses humanités,
De son côté sans rien lui dire
Avoir apprenait à compter.
Et il amassait des fortunes
En avoirs, en liquidités,
Pendant qu'Être, un peu dans la lune
S'était laissé déposséder.
Avoir était ostentatoire
Lorsqu'il se montrait généreux,
Être en revanche, et c'est notoire,
Est bien souvent présomptueux.
Avoir voyage en classe affaires.
Il met tous ses titres à l'abri.
Alors qu'Être est plus débonnaire,
Il ne gardera rien pour lui.
Sa richesse est tout intérieure,
Ce sont les choses de l'esprit…
Le verbe Être est tout en pudeur
Et sa noblesse est à ce prix.
Un jour à force de chimères
Pour parvenir à un accord,
Entre verbes ça peut se faire,
Ils conjuguèrent leurs efforts.
Et pour ne pas perdre la face
Au milieu des mots rassemblés,
Ils se sont répartis les tâches
Pour enfin se réconcilier.
Le verbe Avoir a besoin d'Être
Parce qu'être, c'est exister.
Le verbe Être a besoin d'avoirs
Pour enrichir ses bons côtés.
Et de palabres interminables
En arguties alambiquées,
Nos deux frères inséparables
Ont pu être et avoir été.
(auteur inconnu)