animaux années 50 antiquité aquariophilie eau douce arbres archeologie astrologie astronomie au jardin boissons bonbons bonjour
Rubriques
>> Toutes les rubriques <<
· Animaux - Oiseaux - (58)
· Mythologie Greco-romaine- (74)
· La(les)mode(s) - (17)
· Années 50 - (37)
· Arbres et arbustes (22)
· Préhistoire - (25)
· Au Jardin - (27)
· Parcs , réserves naturelles, zoos... (49)
· Bonjour + texte (589)
· Cadeaux de mes ami(e)s - (582)
Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
La danse Mbende Jerusarema
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Zimbabwe
(UNESCO)
Le Mbende Jerusarema est une danse populaire pratiquée par les Zezuru Shona, une ethnie établie dans l’est du Zimbabwe, en particulier dans les districts de Murewa et d’Uzumba-Maramba-Pfungwe.
Exécutée par les hommes et les femmes, la danse se caractérise par des mouvements acrobatiques et sensuels. Elle est rythmée par le battement polyrythmique d’un tambour accompagné d’un groupe d’hommes jouant des claquettes et de femmes frappant dans leurs mains, jodlant et soufflant dans des sifflets.
Contrairement à d’autres danses similaires d’Afrique de l’Est, le Mbende Jerusarema ne demande ni enchaînements élaborés de pas ni grands ensembles de tambours. La musique est exécutée par un seul maître tambour, sans chants ni paroles.
Au cours de la danse, les hommes s’accroupissent à plusieurs reprises en agitant les bras et frappent vigoureusement le sol de la jambe droite pour imiter la taupe creusant son terrier. Le nom étrange de la danse en dit long sur les vicissitudes qu’elle a traversées au fil des siècles. Avant la domination coloniale, cette ancienne danse de fertilité s’appelait Mbende, mot shona qui signifie « taupe », animal qui symbolisait autrefois la fertilité, la sexualité et la famille.
Sous l’influence des missionnaires chrétiens qui désapprouvaient cette danse sexuellement explicite, elle a été rebaptisée Jerusarema, adaptation en shona du nom de la ville de Jérusalem, afin de lui conférer une connotation religieuse. Aujourd’hui, les deux noms sont couramment employés. En dépit de sa condamnation par l’Église chrétienne, la danse a conservé sa popularité, devenant un objet de fierté et d’identité dans la lutte contre le colonialisme.
De plus en plus souvent exécutée comme un divertissement exotique pour touristes, elle perd de son caractère et de sa signification. Elle est également plus fréquemment utilisée dans les réunions de partis politiques où elle est dépourvue de ses intentions originelles. Le tambour mitumba, les hochets et les sifflets qui l’accompagnaient traditionnellement ont été successivement remplacés par des instruments de mauvaise qualité, contribuant à la perte du caractère unique de la musique du Mbende.
Les dessins sur le sable de Vanuatu
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Vanuatu
(UNESCO)
Situé dans le Pacifique Sud, l’archipel de Vanuatu a préservé une tradition originale et complexe de dessins sur le sable. Plus qu’une expression artistique indigène, cette « écriture » multifonction intervient dans de nombreux contextes : rituels, contemplation et communication.
Les dessins sont exécutés directement sur le sol, dans le sable, la cendre volcanique ou l’argile. À l’aide d’un doigt, le dessinateur trace une ligne continue qui se profile en arabesques selon un canevas imaginaire pour produire une composition harmonieuse, souvent symétrique, de motifs géométriques.
Cette tradition graphique, riche et dynamique, est devenue un moyen de communication entre les membres des quelque 80 groupes linguistiques différents qui vivent dans les îles du centre et du nord de l’archipel. Les dessins font aussi office de moyens mnémotechniques pour transmettre les rituels, les connaissances mythologiques et d’innombrables informations orales sur l’histoire locale, les cosmologies, les systèmes de parenté, les cycles de chant, les techniques agricoles, l’architecture, l’artisanat ou les styles chorégraphiques.
La plupart des dessins sur le sable ont plusieurs fonctions et niveaux de signification : ils peuvent être « lus » comme œuvres artistiques, sources d’information, illustrations de récits, signatures ou simples messages et objets de contemplation.
Ce ne sont pas de simples « images », mais une combinaison de connaissances, de chants et de récits empreints de significations sacrées ou profanes. Un maître dans l’art du dessin de sable doit par conséquent non seulement connaître parfaitement les motifs, mais aussi comprendre leur signification. De même, il doit être capable d’interpréter les dessins pour les spectateurs.
En tant que symboles de l’identité de Vanuatu, ces dessins sont souvent présentés comme une sorte de folklore décoratif aux touristes ou à d’autres fins commerciales. Sans une attention particulière, cette tendance à ne considérer que l’aspect esthétique des dessins pourrait faire perdre à la tradition sa signification symbolique plus profonde et sa fonction sociale originale.
El Güegüense
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Nicaragua
(Unesco)
Expression virulente de protestation contre le colonialisme, El Güegüense est un drame satirique connu dans tout le pays. Il est représenté pendant la fête de Saint-Sébastien, patron de la ville de Diriamba, dans la province nicaraguayenne de Carazo. Synthèse des cultures indigène et espagnole, El Güegüense mêle le théâtre, la danse et la musique. Il est considéré comme l’une des formes d’expressions latino-américaines les plus remarquables de l’époque coloniale.
Les textes les plus anciens ont probablement été composés au début du dix-huitième siècle. Les récits évoquent des affrontements entre les autorités coloniales espagnoles et les Amérindiens, représentés principalement par le personnage central éponyme. Figure vénérable et respectée du Nicaragua préhispanique, El Güegüense déjouait les accusations portées contre lui par les autorités coloniales grâce à une série d’habiles manœuvres verbales.
Au lieu de s’opposer directement ou de défier l’autorité, il s’efforce de paraître toujours coopératif et conciliant, tout en utilisant des subterfuges pour saper l’autorité des Espagnols. Alternant avec les défilés de rue, les pièces sont généralement jouées par huit personnages principaux accompagnés de danseurs et d’un ensemble de violons, de guitares et de tambours.
Costumes, masques de bois, chapeaux et autres attributs distinguent les personnages. Cette tradition est connue de la majorité de la population du Nicaragua, essentiellement hispanophone, grâce à la couverture de la procession annuelle de la Saint-Sébastien par la télévision nationale. Elle est d’ailleurs si populaire que les Nicaraguayens ont inventé l’expression « se donner un air de Güegüense » pour qualifier quelqu’un qui respecte en apparence les règles tout en œuvrant habilement pour les ébranler.
Malgré sa popularité, El Güegüense est menacé de désaffection, voire de disparition, en raison de la difficile situation économique du pays, du soutien insuffisant apporté aux praticiens et du manque d’intérêt que lui portent les jeunes.
L’épopée Al-Sirah al-Hilaliyyah
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Égypte
(UNESCO)
Ce poème oral, également appelé « épopée Hilali », raconte l’histoire de la tribu de bédouins Bani Hilal et sa migration au dixième siècle de la péninsule d’Arabie jusqu’en Afrique du Nord. Cette tribu a dominé pendant plus d’un siècle un vaste territoire dans le centre de l’Afrique du Nord, avant d’être anéantie par ses rivaux marocains. De tous les grands poèmes épiques de la tradition populaire arabe, l’épopée Hilali est la seule à être encore interprétée dans sa forme musicale intégrale. Autrefois répandue dans tout le Moyen-Orient, elle ne subsiste aujourd’hui qu’en Égypte.
Depuis le quatorzième siècle, l’épopée Hilali est chantée en vers par des poètes qui s’accompagnent d’un instrument à percussion ou du rabab, un violon à pique à deux cordes. Elle est interprétée à l’occasion de mariages, de cérémonies de circoncision ou de réunions privées et peut durer plusieurs jours. Les poètes étaient autrefois formés au sein du cercle familial et l’exécution de l’épopée constituait leur seule source de revenus. Le laborieux apprentissage commençait dès l’âge de cinq ans et durait une dizaine d’années. Aujourd’hui encore, les apprentis poètes suivent une formation spéciale pour développer leur mémoire et perfectionner la maîtrise de leur instrument. Ils doivent en outre apprendre à improviser des commentaires pour rendre les intrigues plus parlantes au public contemporain.
Le nombre d’interprètes de l’épopée Hilali décline sous l’effet conjugué des médias modernes et de la diminution du nombre de jeunes prêts à se soumettre à la rigoureuse formation. La pression de l’industrie touristique égyptienne, très lucrative, incite les poètes à présenter non plus l’intégralité du répertoire, mais de brefs extraits interprétés lors de spectacles folkloriques.
L’épopée Darangen des Maranao du lac Lanao
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Philippines
(Unesco)
Le Darangen est une ancienne épopée chantée qui recèle un véritable trésor de connaissances des Maranao, un peuple établi sur les rives du lac Lanao, à Mindanao. Cette île, située à l’extrême sud de l’archipel des Philippines, est le pays d’origine des Maranao, l’un des trois principaux groupes musulmans du pays.
Comprenant 17 cycles et près de 72000 vers, le Darangen célèbre des épisodes de l’histoire des Maranao et les tribulations de héros mythiques. Outre un contenu narratif captivant, l’épopée explore les thèmes fondamentaux de la vie et de la mort, de l’art de la séduction, de l’amour et de la politique à travers symboles, métaphores, ironie et satire. Le Darangen véhicule également un code du droit coutumier, des normes de comportement social et éthique, des principes de beauté esthétique et des valeurs sociales propres aux Maranao. Aujourd’hui encore, dans l’exercice du droit coutumier les anciens font référence à ce texte consacré par l’usage.
Le Darangen, qui signifie littéralement « raconter en chantant », existait avant l’islamisation des Philippines au quatorzième siècle. Il s’inscrit dans une culture épique liée à des traditions sanscrites anciennes et répandue dans la quasi-totalité de l’île de Mindanao. Bien qu’il ait été pour l’essentiel transmis oralement, certains passages ont été consignés dans des manuscrits à l’aide d’un ancien système d’écriture arabe. Il est chanté lors des mariages, par des hommes et des femmes spécialement formés, et peut durer plusieurs nuits. Les exécutants doivent posséder une mémoire prodigieuse, des talents d’improvisation, une imagination poétique, une bonne connaissance du droit coutumier et de la généalogie, une technique vocale impeccable et élégante, ainsi qu’un talent certain pour captiver un auditoire pendant de longues heures. La psalmodie est parfois accompagnée de musique et de danse.
De nos jours, le Darangen est moins souvent exécuté, en partie à cause de son vocabulaire extrêmement riche et de ses formes linguistiques archaïques qui ne sont comprises que des praticiens, des anciens et des érudits. En outre, la standardisation des modes de vie pourrait constituer une menace pour la survie de cette épopée ancienne.
L’espace culturel de Kihnu
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Estonie
(Unesco)
Situées en mer Baltique, au large des côtes de l’Estonie, les petites îles de Kihnu et Manija abritent une communauté de 600 personnes dont les expressions culturelles et les traditions agricoles sont restées vivantes au fil des siècles, en grande partie grâce aux femmes. Depuis toujours, les hommes de la communauté vont en mer chasser le phoque et le poisson, tandis que les femmes restent à terre pour cultiver les champs et entretenir le foyer. Les femmes de Kihnu sont ainsi devenues les principales gardiennes des traditions culturelles qui se manifestent à travers chants, jeux, danses, cérémonies de mariage et artisanat. Le chant occupe une place de choix dans les activités artisanales collectives et les célébrations religieuses. Parmi le répertoire musical des insulaires, il est une tradition orale d’origine préchrétienne particulièrement remarquable : le Kalevala ou chant runique.
L’emblème le plus connu de la culture Kihnu reste les vêtements en laine portés par les femmes de la communauté. Travaillant chez elles avec les métiers à tisser traditionnels et la laine de production locale, elles tissent et tricotent des moufles, des bas, des jupes et des chemises, mêlant couleurs vives, rayures éclatantes et broderies savantes. Nombre de symboles et de couleurs ornant ces habits empruntent à d’anciennes légendes. L’espace culturel de Kihnu se distingue également par les liens étroits unissant les riches patrimoines culturel et naturel. Sur les deux îles, le paysage caractéristique de prairies, de bosquets de sapins et de plages est resté relativement préservé.
L’isolement géographique, un solide sens de la communauté ainsi qu’un farouche attachement aux coutumes ancestrales ont permis aux habitants de Kihnu de préserver leurs artisanat et coutumes. Cette culture est aujourd’hui menacée par les difficultés économiques, la construction incontrôlée de logements et l’intrusion de touristes insensibles aux traditions et à l’environnement naturel des îles.
L’espace culturel de la Fraternité du Saint-Esprit des congos de Villa Mella
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : République dominicaine
(Unesco)
La Fraternité du Saint-Esprit des congos de Villa Mella se distingue dans le domaine de la musique, de la danse et des festivités populaires. Les musiciens de la Fraternité jouent d’instruments appelés congos. Ces congos, dont l’origine est attribuée au Saint-Esprit, sont des tambours frappés à la main. La Fraternité, aujourd’hui ouverte à tous sans distinction de sexe ou d’origine, a été fondée au seizième siècle par les esclaves africains et les métis. Pour des raisons historiques, elle est un élément majeur de l’identité culturelle de ses membres et de l’ensemble de la région.
Pour la fête du Saint-Esprit, célébrée à la Pentecôte, la Fraternité se livre à un rituel comportant prières, danses et chants accompagnés par les congos, ainsi qu’une procession pendant laquelle est transportée la colombe représentant le Saint-Esprit. La fraternité célèbre également les rites mortuaires, accomplissant ce même rituel lors de la veillée funèbre, la procession au cimetière et le neuvième jour de deuil, avec récitation de prières devant un catafalque à trois étages contenant une poupée qui représente le défunt. Pour la cérémonie du Banko, qui se déroule trois ans après le décès, le même catafalque est préparé et les vivants prennent congé du mort qui devient alors un ancêtre. À cette occasion, tous les invités dansent au rythme des congos.
La pérennité de la Fraternité est depuis toujours menacée par le manque d’intérêt des autorités pour les cultures d’origine africaine et métisse. Aujourd’hui, l’urbanisation accélérée, les migrations, le chômage et l’uniformisation des valeurs renforcent les préjugés et incompréhensions à l’égard de la Fraternité.
L’espace culturel de la place Jemaa el-Fna
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Maroc
(UNESCO)
La place Jemaa el-Fna est l’un des principaux espaces culturels de Marrakech. Devenue l’un des symboles de la ville depuis sa fondation au onzième siècle, elle offre une concentration exceptionnelle de traditions culturelles populaires marocaines qui s’expriment à travers la musique, la religion et diverses expressions artistiques.
Située à l’entrée de la Médina, cette place triangulaire entourée de restaurants, d’échoppes et de bâtiments publics est le théâtre quotidien d’activités commerciales et de divertissements. Elle est un point de rencontre pour les habitants de la ville, mais également pour les gens venus d’ailleurs. Tout au long de la journée, et jusque tard dans la nuit, on peut y acheter des fruits, déguster des mets traditionnels et trouver toute une variété de services tels que soins dentaires, médecine traditionnelle, divination, prédication, tatouage au henné ou portage d’eau.
On peut également y voir et entendre conteurs, poètes, charmeurs de serpents, musiciens berbères (mazighen), danseurs gnawis et joueurs de senthir (hajhouj). Les expressions orales étaient autrefois continuellement renouvelées par les bardes (imayazen) qui parcouraient les territoires berbères. Aujourd’hui encore, ils mêlent le geste à la parole pour enseigner, divertir et charmer le public. Ils tendent désormais à adapter leur art au monde contemporain en improvisant sur la trame d’un texte ancien, rendant ainsi leurs récits accessibles à un plus large public.
La place de Jemaa el-Fna est un lieu majeur d’échanges culturels et bénéficie d’une protection depuis 1922 au titre d’élément du patrimoine artistique du Maroc. Mais l’urbanisation, en particulier les spéculations immobilières et le développement de l’infrastructure routière, est considérée comme une sérieuse menace pour cet espace culturel. Si la place Jemaa el-Fna jouit d’une grande popularité, les pratiques culturelles pourraient toutefois être affectées par une acculturation, notamment liée au développement du tourisme.
L’espace culturel de Palenque de San Basilio
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Colombie
(UNESCO)
Le village de Palenque de San Basilio, qui compte près de 3 500 habitants, est situé dans les contreforts des Montes de María, au sud-est de Cartagena, la capitale régionale. Palenque de San Basilio est l’un des villages fortifiés appelés palenques fondés au dix-septième siècle par des esclaves fugitifs cherchant refuge. Des nombreux palenques qui existaient jadis, seul San Basilio a survécu jusqu’à nos jours, devenant un espace culturel unique.
Statue de Benkos Bioho sur la place principale de Palenque
L’espace culturel de Palenque de San Basilio recouvre des pratiques sociales, médicales et religieuses ainsi que des traditions musicales et orales qui ont pour la plupart des racines africaines. L’organisation sociale de la communauté est fondée sur les réseaux familiaux et sur des groupes d’âges appelés ma kuagro. L’appartenance au kuagro crée entre les membres du groupe un ensemble de droits et de devoirs et se caractérise par une forte solidarité interne. Des tâches quotidiennes et des événements particuliers sont effectués par tous les membres du kuagro.
Les rites funéraires et les pratiques médicales complexes témoignent de systèmes spirituels et culturels distinctifs dans lesquels s’inscrivent la vie et la mort. Des expressions musicales comme le Bullernege sentado, Son palenquero ou Son de negro accompagnent les célébrations collectives, telles que les baptêmes, les mariages et les fêtes religieuses, ainsi que les loisirs.
La langue palenquero occupe une place centrale dans l’espace culturel de Palenque de San Basilio. C’est la seule langue créole des Amériques à associer une base lexicale espagnole et des caractéristiques grammaticales des langues bantoues. Elle constitue ici un facteur vital de cohésion sociale entre les membres de la communauté.
L’espace culturel de Palenque est menacé non seulement par les changements économiques qui touchent les modes locaux de production, mais aussi par le conflit armé entre les forces paramilitaires colombiennes et les groupes de guérillas locaux. Hors de Palenque, les habitants sont souvent victimes de discrimination et de préjugés qui provoquent un rejet de leurs valeurs culturelles.
L’espace culturel des Bedu de Petra et Wadi Rum
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Jordanie
(UNESCO)
Les Bedu sont des communautés sédentaires et nomades vivant dans le sud de la Jordanie, en particulier près de Petra et de Wadi Rum, région de montagnes semi-arides et de déserts. Ces conditions ont permis le développement et la coexistence des deux types de communautés unies par des liens de complémentarité.-
Plusieurs tribus de Bedu (les Bdul, les Ammarin et les Sa’idiyyin) utilisent encore les citernes de captage d’eau et les grottes des anciens Nabatéens qui se trouvent près de Petra. Les communautés Bedu qui vivent dans cette région perpétuent une culture pastorale traditionnelle et les savoir-faire associés. Ils ont préservé des connaissances spécifiques concernant la faune et la flore, la médecine traditionnelle, l’élevage des chameaux, la fabrication des tentes, la traque ou encore l’escalade. Les Bedu ont développé une connaissance approfondie de leur environnement ainsi qu’un code moral et social complexe qui s’exprime et est transmis oralement. Leur riche mythologie se manifeste à travers diverses formes d’expression orale, notamment la poésie, les récits populaires et des chansons, étroitement liés à des lieux particuliers et à l’histoire de ces communautés.
Depuis une cinquantaine d’années, de plus en plus de Bedu se sont sédentarisés. L’éducation, le logement, les infrastructures sanitaires et les soins de santé ont rendu la vie sédentaire plus attrayante à nombre de Bedu. Cette mutation a toutefois entraîné une érosion des savoir-faire développés au fil des générations. Il ne faudrait pas laisser le développement du tourisme dans les déserts, allant de pair avec une recherche de « culture Bedu authentique », dégrader plus encore le patrimoine immatériel des Bedu de Petra et Wadi Rum.