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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
L’Olonkho, épopée héroïque iakoute
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Fédération de Russie
(UNESCO)
Le terme Olonkho désigne à la fois la tradition épique iakoute, l’un des arts épiques les plus anciens des peuples turciques, et l’épopée qui est au cœur de cette tradition. Celle-ci est aujourd’hui encore récitée épisodiquement en République de Sakha (Iakoutie), à l’extrême-orient de la Fédération de Russie.
Ces récits poétiques, qui comptent entre 10000 et 15 000 vers, sont racontés par un chanteur-conteur qui alterne une partie versifiée chantée avec une partie en prose composée de récitatifs. Outre des talents d’acteur et de chanteur, le narrateur doit posséder une grande éloquence et la maîtrise de l’improvisation poétique. L’épopée relate de nombreuses légendes mettant en scène d’anciens guerriers, des dieux, des esprits et des animaux, mais aborde aussi des sujets contemporains comme la désintégration de la société nomade.
Comme chaque communauté avait son propre narrateur possédant un vaste et riche répertoire, de nombreuses versions de l’Olonkho ont circulé. La tradition a vu le jour dans le contexte familial comme forme de divertissement et moyen d’éducation. Reflet des croyances iakoutes, elle est également un témoignage du mode de vie d’une petite nation luttant pour sa survie en période de troubles politiques et dans des conditions climatiques et géographiques difficiles.
Les bouleversements politiques et technologiques intervenus au vingtième siècle en Russie ont failli faire disparaître la tradition épique en République de Sakha. Malgré l’intérêt croissant suscité par l’Olonkho depuis la perestroïka, cette tradition est menacée en raison du vieillissement des derniers praticiens.
L’opéra Kun Qu
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Chine
(UNESCO)
L’opéra Kun Qu s’est développé sous la dynastie Ming (du quatorzième au dix-septième siècle) dans la ville de Kunshan située dans la région de Suzhou, dans le sud-est de la Chine. Plongeant ses racines dans le théâtre populaire, le répertoire de chants s’est peu à peu imposé comme un art dramatique majeur. Le Kun Qu est l’une des formes les plus anciennes d’opéra chinois encore représentées aujourd’hui.
Il se caractérise par sa structure dynamique et sa mélodie (kunqiang). Des pièces comme Le pavillon aux pivoines ou Le palais de la longue vie sont devenues des classiques du répertoire. Cet art associe chant, narration et un système complexe de techniques chorégraphiques, d’acrobaties et de gestuelles symboliques. Les rôles sont distribués en jeune premier, en rôle féminin principal, en vieil homme et en divers rôles comiques, tous vêtus de costumes traditionnels. Une flûte en bambou, un petit tambour, des claquettes de bois, des gongs et des cymbales accompagnent les chants, ponctuant les actions et les émotions des personnages. Réputé pour la virtuosité de ses schémas rythmiques (changqiang), l’opéra Kun Qu a eu une influence prépondérante sur des formes plus récentes d’opéra chinois, comme ceux de Sichuan ou de Pékin.
Depuis le dix-huitième siècle, il connaît un déclin progressif dû au haut niveau de connaissance technique qu’il exige du public. Sur les 400 airs régulièrement chantés lors des représentations au milieu du vingtième siècle, seules quelques douzaines sont encore interprétées aujourd’hui. L’opéra Kun Qu a survécu grâce aux efforts de quelques connaisseurs dévoués et d’adeptes qui cherchent à éveiller l’intérêt d’une nouvelle génération d’interprètes.
Le patrimoine oral et les manifestations culturelles du peuple Zápara
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Équateur, Pérou
(UNESCO)
Les Zápara vivent dans une partie de la jungle amazonienne, à cheval sur l’Équateur et le Pérou. Établis dans l’une des régions du monde les plus riches en biodiversité, ils sont les derniers représentants d’un groupe ethnolinguistique qui comprenait de nombreuses autres populations avant la conquête espagnole. Au cœur de l’Amazonie, ils ont élaboré une culture orale particulièrement riche en connaissances sur l’environnement naturel. En témoignent l’abondance de leur vocabulaire lié à la faune et à la flore, ainsi que leurs pratiques médicales et leur connaissance des plantes médicinales de la forêt. Ce patrimoine culturel s’exprime à travers des mythes, des rituels, des pratiques artistiques et leur langue. Cette dernière, qui est le dépositaire de leurs savoirs et tradition orale, constitue véritablement la mémoire du peuple et de la région.
Quatre siècles d’histoire marqués par la conquête espagnole, l’esclavage, les épidémies, les conversions forcées, les guerres et la déforestation ont presque totalement décimé les Zápara. En dépit de ces nombreuses menaces, ils ont réussi à préserver leurs savoirs ancestraux. Les mariages mixtes avec les Mestizos et d’autres peuples autochtones (Quechua) sont pour beaucoup dans leur survie. Mais cette dispersion signifie également une perte partielle de leur identité.
La situation actuelle des Zápara est critique. Ils encourent aujourd’hui un très sérieux risque d’extinction. En 2001, ils n’étaient pas plus de 300 (200 en Équateur et 100 au Pérou) et seuls cinq d’entre eux, tous âgés de plus de 70 ans, parlaient encore la langue zápara.
Le patrimoine oral Gèlèdé
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Bénin, Nigéria, Togo
(UNESCO)
Le Gèlèdé est pratiqué par la communauté Yoruba-nago établie au Bénin, au Nigeria et au Togo. Depuis plus d’un siècle, cette cérémonie a pour but de rendre hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, et au rôle que jouent les femmes dans l’organisation sociale et le développement de la société Yoruba. Le Gèlèdé a lieu tous les ans après les récoltes, lors d’événements importants et en cas de sécheresse ou d’épidémie. Il se caractérise par ses masques sculptés, ses danses et ses chants en langue yoruba véhiculant l’histoire et les mythes du peuple Yoruba-nago.
La cérémonie se déroule généralement de nuit sur une place publique, près d’une maison où les danseurs se préparent. Les chanteurs et un joueur de tambour apparaissent en premier. Ils sont accompagnés d’un orchestre et suivis des danseurs masqués, parés de magnifiques costumes. Le travail d’artisanat préalable est considérable, notamment pour sculpter les masques et confectionner les costumes. La cérémonie assure la transmission d’un patrimoine oral mêlant poésie épique et lyrique, usant d’ironie, de dérision de masques satiriques. Des figures d’animaux sont souvent utilisées, tels le serpent, symbole de pouvoir, ou l’oiseau, messager des « mères ». La communauté est organisée en groupes d’hommes et de femmes, respectivement dirigés par un et une responsable. C’est la seule société de masques connue à être également dirigée par des femmes. Bien que le Gèlèdé se soit adapté à la société plus patriarcale d’aujourd’hui, son patrimoine oral et ses danses témoignent de l’ancien ordre matriarcal.
L’évolution technique est à l’origine de la disparition progressive des savoir-faire traditionnels, de même que le tourisme contribue à faire de cette cérémonie un produit folklorique. La communauté Gèlèdé a toutefois une conscience aiguë de la valeur de son patrimoine immatériel, comme en attestent l’intense travail de préparation et l’afflux de nouveaux participants.
La Patum de Berga
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Espagne
(UNESCO)
La Patum de Berga est une fête populaire dont l’origine est à chercher dans les réjouissances et processions qui accompagnaient la célébration de la Fête-Dieu au Moyen Âge. Des représentations théâtrales et des défilés d’effigies animent les rues de cette ville catalane située au nord de Barcelone. La célébration a lieu chaque année pendant la semaine de la Fête-Dieu, entre la fin du mois de mai et la fin du mois de juin.
Une réunion extraordinaire du conseil municipal, la sortie du Tabal (gros tambour emblématique qui préside aux festivités) et des Quatre Fuets donnent le coup d’envoi des réjouissances. Les jours suivants voient se succéder diverses manifestations, les plus importantes étant les défilés, la Patum d’apparat, la Patum des enfants et la Patum complète. Le Taba (tambourin), les Cavallets (chevaux de cartons), les Maces (démons brandissant des masses et fouets), les Guites (mules rueuses), l’aigle, les nains à grosse tête, les Plens (diables de feu) et des géants costumés en Sarrasins défilent tour à tour, exécutant des acrobaties, allumant des feux d’artifice et répandant musique dans un joyeux mouvement collectif. Tous ces personnages se retrouvent pour la danse finale, le Tirabol.
La Patum de Berga a su conserver au fil des siècles sa double nature profane et religieuse. Elle se distingue des autres fêtes similaires de la région par sa richesse et sa diversité, la persistance du théâtre de rue médiéval et sa composante rituelle. Si sa survie semble assurée, il apparaît toutefois essentiel de veiller à ce que les développements urbains et touristiques n’altèrent pas sa valeur.
Ramlila - représentation traditionnelle du Ramayana
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Inde
(UNESCO)
Ramlila, littéralement « la pièce de Rama », met en scène l’épopée du Ramayana sous forme de tableaux associant chants, narrations, récitations et dialogues. Elle est représentée dans tout le nord de l’Inde pendant le festival de Dussehra qui se tient chaque année en automne selon le calendrier rituel. Les Ramlila les plus représentatifs sont ceux d’Ayodhya, Ramnagar et Benares,Vrindavan,Almora, Sattna et Madhubani.
Cette mise en scène du Ramayana s’appuie sur le Ramacharitmanas, une des formes de récit les plus populaires dans le nord du pays. Ce texte sacré à la gloire de Rama, le héros du Ramayana, a été composé par Tulsidas au seizième siècle, dans un dialecte proche du hindi, afin de mettre l’épopée sanscrite à la portée de tous. La plupart des Ramlila relatent des épisodes du Ramacharitmanas à travers une série de représentations qui durent entre dix et douze jours, voire un mois pour celui de Ramnagar.
Des centaines de fêtes sont organisées dans chaque localité, ville et village pendant la saison du festival de Dussehra qui célèbre le retour d’exil de Rama. Le Ramlila évoque la bataille qui l’oppose à Ravana et consiste en une série de dialogues entre les dieux, les sages et les fidèles. Il tire toute sa force dramatique de la succession d’icônes représentant les moments culminants de chaque scène. Le public est invité à chanter et à prendre part à la narration. Cette tradition réunit l’ensemble de la population, sans distinction de caste, de religion ou d’âge. Tous les villageois participent spontanément, jouant certains rôles ou s’associant à diverses activités connexes comme la fabrication des masques et des costumes, le maquillage, ou la préparation des effigies et des éclairages. Toutefois, le développement des médias, notamment des feuilletons télévisés, provoque une désaffection du public pour les représentations de Ramlila qui perdent de ce fait leur vocation principale, à savoir rassembler les gens et les communautés.
Le rituel du Calus
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Roumanie
(UNESCO)
Exécutée dans la région d’Olt dans le sud de la Roumanie, la danse rituelle du Calus fait également partie du patrimoine culturel des Valaques de Bulgarie et de Serbie. Bien que les documents les plus anciens concernant la musique accompagnant cette danse remontent au dix-septième siècle, le rituel est probablement issu de rites préchrétiens de purification et de fertilité qui utilisaient le symbole du cheval, animal vénéré comme incarnation du soleil. Le nom du rituel vient de Calus, l’embouchure en bois de la bride du cheval.
Le rituel du Calus consiste en un ensemble de jeux, de parodies, de chants et de danses. Il était exécuté par des danseurs hommes, les Calusari, accompagnés de deux violonistes et d’un accordéoniste. Les jeunes hommes étaient initiés au rituel par un vataf (maître) ayant lui-même hérité des connaissances des descântece (pouvoirs magiques) et des pas de danse de ses prédécesseurs. Arborant des chapeaux de couleur, des chemises brodées et des pantalons ornés de clochettes, les Calusari exécutent des danses complexes qui mêlent frappement de pieds, claquement de talons, sauts et balancement de jambes. Selon la tradition, des groupes de Calusari, que l’on croyait investis de pouvoirs magiques de guérison, allaient de maison en maison, chantant, dansant et promettant santé et prospérité aux villageois.
Témoin de la diversité culturelle de la Roumanie, le rituel du Calus est fortement valorisé dans les festivals de folklore, comme le Concours national de Caracal dans la région d’Olt, devenant un véritable symbole national. Les Calusari continuent de nos jours à se réunir le dimanche de Pentecôte pour se livrer à leurs prouesses chorégraphiques et musicales.
Le rituel royal ancestral du sanctuaire de Jongmyo et sa musique
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : République de Corée
(UNESCO)
Le sanctuaire de Jongmyo, à Séoul, est le théâtre d’un rituel confucéen dédié aux ancêtres de la dynastie Joseon (du XIVe au XIXe siècle) associant chant, danse et musique. Organisé par les descendants de la famille royale, il est pratiqué une fois par an, le premier dimanche de mai. Il offre un exemple unique de rituel confucéen qui n’est plus célébré en Chine. Il s’inspire de textes classiques chinois sur le culte des ancêtres et la notion de piété filiale. Le rituel comprend également une prière pour la paix éternelle des âmes des ancêtres dans un sanctuaire construit pour leur servir de demeure spirituelle.
L’ordre de la cérémonie, fixé au quinzième siècle, est resté pour l’essentiel inchangé jusqu’à aujourd’hui. Pendant le rite, les officiants, vêtus du costume rituel et la tête ornée d’une couronne pour le roi et de diadèmes pour les autres, font des offrandes de nourriture et de vin dans des coupes rituelles. La musique, le Jongmyo Jerye, est interprétée avec des instruments traditionnels tels que gongs, cloches, luths, cithares et flûtes. La danse, exécutée par 64 danseurs sur 8 rangs, présente une alternance des forces Yin et Yang, conforme aux textes confucéens. La danse Munmu, sur la musique Botaepyong harmonieuse et apaisante, débute toujours par un pas vers la gauche, symbolisant la force du Yang. La danse Mumu, accompagnée par la musique Jeongdaeeop, représente la force du Yin et commence par un mouvement vers la droite.
Aujourd’hui, ces rites ancestraux sont souvent considérés comme des cérémonies formelles vides de sens, en particulier avec l’importance accrue du christianisme. Toutefois le rituel et sa musique sont protégés par la Liste nationale du patrimoine immatériel et la loi de 1982 pour la protection des biens culturels.
La Samba de Roda de Recôncavo de Bahia
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Brésil
(UNESCO)
La Samba de Roda est une manifestation festive populaire mêlant musique, danse et poésie. Apparue au dix-septième siècle dans l’État de Bahia, plus précisément aux environs de Recôncavo, elle procède des danses et traditions culturelles des esclaves africains de la région. Elle a également intégré des éléments de la culture lusitanienne, notamment la langue, la poésie et certains instruments de musique. Initialement composante majeure de la culture populaire régionale des Brésiliens d’origine africaine, la Samba de Roda a été apportée par les migrants à Rio de Janeiro où elle a influencé la samba urbaine, devenue au vingtième siècle le principal marqueur de l’identité nationale brésilienne.
Elle rassemble les gens pour des occasions spécifiques telles que la célébration des fêtes catholiques populaires ou des cultes afro-brésiliens, mais aussi de façon spontanée. Toutes les personnes présentes, même les novices, sont invitées à se joindre à la danse, l’observation et l’imitation constituant le moyen privilégié d’apprentissage. L’une des principales caractéristiques de cette samba est qu’elle réunit les participants en cercle, le mot roda faisant référence à un cercle. Généralement, seules les femmes dansent l’une après l’autre au centre du cercle formé par les autres danseurs qui chantent en tapant dans leurs mains. La chorégraphie est souvent improvisée et basée sur des mouvements des pieds, des jambes et des hanches. L’un des mouvements les plus typiques est le fameux umbigada d’influence bantoue, signe par lequel la danseuse désigne celle qui lui succède au centre du cercle. Des pas spécifiques comme le miudinho, l’emploi d’instruments raclés et de la viola machete, petit luth à cordes pincées originaire du Portugal, ainsi que les chants à répons, sont d’autres traits distinctifs de cette samba.
L’influence des médias et la concurrence de la musique populaire contemporaine contribuent à dévaloriser cette samba aux yeux des jeunes. Le vieillissement des praticiens et la diminution du nombre d’artisans capables de fabriquer certains des instruments sont des menaces de plus pour la transmission de la tradition.
Le savoir-faire du travail du bois des Zafimaniry
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Madagascar
(UNESCO)
La communauté des Zafimaniry est la dernière dépositaire d’une culture originale de travail du bois, autrefois très répandue dans toute l’île. Les Zafimaniry se sont établis au dix-huitième siècle dans une région boisée et reculée au sud-est de Madagascar, pour échapper à la déforestation qui ravageait à l’époque la majeure partie du pays. Aujourd’hui, quelque 25 000 Zafimaniry vivent dans une centaine de villages et hameaux dispersés dans les montagnes de la région.
Depuis des générations, les forestiers, charpentiers et artisans ont développé autour du bois un ensemble de connaissances et savoir-faire. Cette tradition artisanale témoigne du rôle central de ce matériau dans tous les aspects de la vie et de la mort. La maîtrise de la foresterie et de la sculpture sur bois transparaît dans les constructions et les objets de la vie quotidienne. Pratiquement toutes les surfaces en bois (murs, fenêtres, poteaux, poutres, tabourets, coffres, outils) sont richement travaillées.
Les Zafimaniry utilisent vingt espèces d’arbres endémiques, adaptées chacune à un type de construction ou à une fonction décorative spécifique. Les maisons et les tombeaux sont assemblés exclusivement par la technique traditionnelle du tenon et de la mortaise, sans clou ni charnière ni autre pièce métallique. Les greniers traditionnels, perchés sur des piliers ronds, sont une particularité du paysage de montagne. Les motifs géométriques extrêmement codifiés trahissent non seulement les origines austronésiennes de la communauté, mais aussi les influences arabes qui imprègnent la culture malgache. Si le nombre de motifs est limité, la créativité des artisans est telle qu’il n’existe pas deux objets identiques. La richesse symbolique de ces motifs est l’expression des croyances et valeurs des Zafimaniry. Par exemple, le tanamparoratra (toile d’araignée) symbolise les liens familiaux, tandis que le papintantely (rayon de la ruche) représente la vie communautaire. Les ornements renseignent également sur le rôle et la position sociale des individus au sein du groupe.
Depuis plusieurs décennies, les Zafimaniry vendent des statuettes et des objets décoratifs ou usuels dans les villes des alentours pour assurer leur survie. Mais cette communauté fragile risque d’être reléguée au rang de simple fournisseur d’objets d’artisanat pour le tourisme. De plus, la déforestation met en péril sa principale source de revenus.