Gérald Darmanin: 167 parlementaires LREM défendent la présomption d’innocence
Les parlementaires défendent mercredi dans une tribune la présomption d’innocence y compris pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, visé par des accusations de viol.
Les signataires de cette tribune au journal Le Monde
soulignent que «le nouveau gouvernement est l’objet d’attaques particulièrement violentes de la part de manifestantes et manifestants qui dénoncent la nomination de deux ministres régaliens», Gérald Darmanin et Eric Dupond-Moretti (Justice), très critique envers le mouvement #MeToo.
Des slogans « indignes et diffamants »
Emmenés par les députées LREM Alexandra Louis et Anne-Laurence Petel, ils dénoncent des «slogans aussi indignes et diffamants que +Bienvenue au ministère du viol+, +Violeurs en prison, pas au gouvernement+ ou encore +La culture du viol En marche+».
Mardi, Emmanuel Macron a dit respecter «l’émoi et la colère» des féministes après l’arrivée au ministère de l’Intérieur de Gérald Darmanin, mais le chef de l’Etat a défendu cette nomination au nom de la présomption d’innocence dont il s’estime le «garant».
«Il y a aussi une relation de confiance, d’homme à homme», avait-il souligné.
Les parlementaires assurent être engagés depuis 2017«pour faire progresser l’égalité entre les femmes et les hommes et pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes», mais plaident qu’il faut avancer sur ces sujets «sans renoncer à ce que nous sommes: un Etat de droit».
«La présomption d’innocence est protégée par notre Constitution, la même qui consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes», soulignent-ils, ajoutant que«la vindicte populaire n’est pas la justice».
« Quel message adressé aux victimes quand on sait le rôle de la police dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles ? »
L’ancienne ministre sarkozyste Rachida Dati considère, dans une autre tribune publiée aussi dansLe Monde, qu’Emmanuel Macron, en nommant M. Darmanin à ce poste«envoie les pires symboles en considérant qu’une suspicion de viol, d’harcèlement et d’abus de confiance ne serait +pas un obstacle+ à diriger le pays».
«Quel message adressé aux victimes quand on sait le rôle de la police dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, notamment dans la réception des plaintes et la conduite des enquêtes ?», demande l’ancienne candidate LR à la mairie de Paris, qui souscrit «aux propos de (la militante féministe) Caroline De Haas quand elle affirme que le seul crime pour lequel on accepte cela est le viol».
L’ancienne ministre de la Justice rappelle qu’«au début du quinquennat, des ministres ont été congédiés en quelques semaines pour des affaires judiciaires sans être condamnés», dont le chef du MoDem François Bayrou et la députée MoDem Marielle de Sarnez, tous deux mis en examen dans une affaire d’assistants parlementaires européens présumés fictifs.
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a affirmé sur France Inter qu’il ne savait «pas si il y a eu viol ou pas et, évidemment, la présomption d’innocence doit être garantie. Mais ça n’est pas le seul principe en droit pénal, on doit aussi garantir l’équité et l’équilibre entre les parties».
Or «comment voulez-vous qu’il y ait un équilibre entre les parties quand vous en avez un qui devient ministre de l’Intérieur qui va avoir toutes les informations sur une enquête dont il est lui-même partie, et une femme qui est aujourd’hui vilipendée par les soutiens du chef de l’Etat?», a-t-il demandé.
14-Juillet : une cérémonie militaire réduite, qui rend hommage à ceux qui ont lutté contre le coronavirus
Emmanuel Macron a présidé la cérémonie mardi, place de la Concorde, avant de participer à un entretien télévisé depuis l’Elysée.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 10h18, mis à jour à 15h10
Emmanuel Macron, président de la république, passe les troupes en revue lors de la cérémonie militaire de la fête nationale sur la place de la Concorde à Paris, mardi 14 juillet 2020. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
Le traditionnel défilé des armées à Paris, pour la fête nationale du 14-Juillet, était remplacé mardi par une cérémonie au format réduit, qui a mis à l’honneur les militaires et civils mobilisés pendant la crise sanitaire. Présidée par Emmanuel Macron, elle avait pour thème « une nation engagée, unie et solidaire ».
L’événement, qui rassemble d’habitude une foule compacte, n’était pas ouvert au public, mais retransmis à la télévision.
Transport de masques, protection de sites sensibles, appui sanitaire : de multiples unités militaires qui ont œuvré dans la lutte contre le coronavirus au sein de l’opération Résilience, lancée le 25 mars par le président de la République depuis Mulhouse, étaient mises en avant. La cérémonie s’est achevée par un hommage plus large aux soignants, au son de la Marseillaise. La Patrouille de France a réalisé un second passage exceptionnel en leur honneur.
Dans les gradins, 2 500 invités, dont 1 400 représenteront les Français en première ligne pendant l’épidémie : soignants, familles de soignants morts du Covid-19, enseignants, caissiers, agents funéraires, policiers, gendarmes, pompiers, salariés d’usines de masques ou de tests.
Dans un message publié mardi matin, Emmanuel Macron a déclaré :
« En ce 14-Juillet (…) je souhaite, avec tous les Français, avec les armées elles-mêmes, rendre un vibrant hommage aux personnels de santé et à celles et ceux qui, dans tous les secteurs, ont permis à la vie publique, sociale et économique de continuer. »
De Gaulle et l’Europe
France lors de la cérémonie militaire de la fête nationale sur la place de la Concorde à Paris, mardi 14 juillet 2020." /> Passage de la Patrouille de France lors de la cérémonie militaire de la fête nationale sur la place de la Concorde à Paris, mardi 14 juillet 2020. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
L’édition 2020 du 14-Juillet a débuté par un hommage au général Charles de Gaulle, dont la mémoire est célébrée cette année à l’occasion d’un triple anniversaire : le 130e de sa naissance, le 50e de sa mort, et le 80e de l’appel du 18 juin 1940.
Quatre pays européens – Allemagne, Suisse, Autriche, Luxembourg – étaient symboliquement représentés, pour les remercier d’avoir pris en charge dans leurs hôpitaux un total de 161 patients français, quand les services de réanimation de l’est de la France étaient débordés.
Le nombre de militaires participant au défilé est réduit cette année à cause de la crise due au coronavirus. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
La Patrouille de France a lancé les festivités en dessinant dans le ciel son emblématique panache de fumée bleu-blanc-rouge. Au total, une vingtaine d’hélicoptères et une cinquantaine d’avions ont participé au défilé aérien, dont un appareil de transport A400M et un avion ravitailleur A330 de l’armée de l’air, utilisés au plus fort de la crise sanitaire pour transférer des patients atteints du Covid-19, afin de désengorger les régions françaises les plus saturées.
Dispositif resserré sur la place de la Concorde
Pour parer aux risques sanitaires, les autorités ont prévu un dispositif resserré sur la place de la Concorde, qui a accueilli quelque 2 000 participants, contre plus de 4 000 militaires habituellement.
Le service de santé des armées (SSA) a été particulièrement mis à l’honneur. Le SSA, qui représente 1 % de l’offre de soins en France, a pris en charge 3 % des patients en réanimation atteints du virus, dans ses huit hôpitaux, par des interventions tous azimuts, tout en continuant à assurer sa mission première de soutien médical des forces armées et de leurs blessés.
Les troupes se préparent à la cérémonie militaire de la fête nationale sur la place de la Concorde à Paris, mardi 14 juillet. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR « LE MONDE »
Parmi les troupes représentées figuraient également le régiment médical de l’armée de terre, mobilisé pour ouvrir une structure médicale de réanimation sous tente à Mulhouse, ou encore le 2e régiment de dragons, spécialisé dans les menaces nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques, qui a assuré la désinfection d’infrastructures et de moyens de transport militaire mis à disposition de patients atteints du Covid-19.
Etaient aussi présents des personnels de l’armée de l’air ayant transféré des patients par voie aérienne, ainsi que des marins-pompiers de Marseille et des membres d’équipage des porte-hélicoptères ayant convoyé du matériel médical et des renforts outre-mer.
Entretien télévisé d’Emmanuel Macron
Lors du tableau final, des soignants en blouse blanche ont rejoint les rangs des militaires sous les applaudissements nourris de toute l’assistance, alors qu’était déployé sur la place de la Concorde un immense drapeau bleu-blanc-rouge, au son de la Marseillaise.
Après la cérémonie militaire, le chef de l’Etat a participé à un entretien télévisé diffusé en direct sur France 2 et TF1. L’occasion pour lui de préciser les grandes lignes du « nouveau chemin » qu’il entend emprunter pour relancer le pays. Outre la situation sanitaire, avec la crainte d’une deuxième vague de l’épidémie, le chef de l’Etat a précisé le contenu du plan de relance économique promis pour septembre.
« Notre pays, comme d’autres, a traversé une crise d’une gravité exceptionnelle (…). Il est naturel que le président de la République souhaite partager avec les Français ses priorités et ses préoccupations pour les deux années qui viennent », a commenté mardi matin la ministre des armées, Florence Parly, au micro de Franceinfo.