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Par allan ehrhardt www, le 19.12.2024
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écrire votre commentaire... peka eme
Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
Par cuisine2jacques, le 15.12.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
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La Renault 21 est une voiture construite par Renault de 1986 à 1995 à Sandouville (Haute-Normandie), à Envigado (Colombie) et à Valladolid (Espagne).
La Renault 21 remplaça la 18 en mars 1986 et se positionnait dans le segment M2 (gamme moyenne haute) du marché européen. Elle fut commercialisée en carrosseries 4 portes, 5 portes (hayon) ou break (Nevada). La gamme comporta des versions à roues antérieures motrices (traction) ou à transmission intégrale et un large éventail de motorisations 4 cylindres essence ou diesel.
En raison d'un manque de moyens pour développer un moteur de fort couple suffisamment compact pour être implanté transversalement, Renault fut contraint de développer deux architectures pour la 21 : l'une à moteur transversal pour les versions 1,7 litre essence et 1,9 litre diesel ("moteurs F"), l'autre à moteur longitudinal pour les 2 litres essence et 2,1 litres diesel (" Moteurs Douvrin"). Le 2 litres essence bien connu depuis la Renault 20 TS de 1977 est proposé dans une version inédite alimentée par une injection électronique Renault avec coupure d'alimentation à la décélération, régulation du ralenti et détection du cliquetis cylindre par cylindre.
La Renault 21 étrenna aussi la boîte automatique "type AR" à 4 rapports qui équipa par la suite (avec ses dérivées type AD pour moteur transversal) la quasi-totalité de la gamme Renault jusqu'à la fin des années 1990. Enfin, côté suspensions, la 21 abandonne l'essieu rigide de la 18.
Le conservatisme technique de Renault eut pour conséquence un lancement réussi sur le plan de la fiabilité qui fit oublier les gros déboires de la 25. La qualité des plastiques et la finition sont très moyennes, comme la plupart des modèles français des années 1980. La ligne de la Renault 21 est inspirée de la Simca-Talbot Solara
Historique
À sa sortie, la Renault 21 n'était disponible qu'en berline 4 portes avec motorisations essence 1,7 ou 2 litres. Ce choix de carrosserie pouvait surprendre vu le goût de la clientèle française pour les berlines 5 portes mais s'expliquait par le désir d'éviter la concurrence interne avec la 25 (bicorps) et de satisfaire les préférences de la clientèle hors France pour les berlines tricorps dans ce segment de marché. Renault avait vu juste : spacieuse et confortable, la 21 recevait les éloges de la presse qui saluait aussi une tenue de route très saine, des consommations inférieures à la moyenne grâce à l'excellente aérodynamique et une impression générale de solidité inhabituelle pour la marque, même si le choix des matériaux de l'habitacle et l'esthétique simpliste de la planche de bord décevaient.
Le succès commercial dépassa les attentes du constructeur, surtout en milieu de gamme essence (1,7 litre 90 ch). La Renault 21 chassa rapidement de la troisième place des ventes en France la Citroën BX pour s'y installer dès 1986 (derrière les intouchables Renault Supercinq et Peugeot 205), puis encore en 1987, 1988 et 1990. Les versions diesel, sorties en mai 1986, ne contribuaient pas peu à ce succès. Les Turbo-D et Turbo-DX, allaient soutenir la comparaison avec la concurrence durant toute la carrière de la Renault 21 sans aucune modification mécanique.
Pour 1987, le break 21 Nevada (Savanna sur certains marchés) se distinguait de la berline par un allongement de 18 cm (4,64 m) qui dépassait de peu la Renault 25 (4,62 m). La Régie cherchait ainsi à réunir les clientèles potentielles des Renault 21 et 25 sur un seul modèle, une stratégie qui s'avéra payante en termes de volumes de vente. Sa longueur conférait au Nevada un volume utile exceptionnel. Banquette rabattue, l'on disposait d'un plancher long de plus de 2,10 m. Une version sept places (strapontins dans le coffre) figurait aussi au catalogue.
Le Nevada 7 places s'est imposé comme le véhicule de la famille française idéale. Pour la première fois, Renault concevait une auto pour répondre aux aspirations d'une catégorie sociale très ciblée. Jamais une famille n'avait été aussi associée à un véhicule. En prenant ses fonctions chez Renault, le président Carlos Ghosn avait dit : Nous devons créer nos voitures pour des familles et par des familles, comme pour nous l'avions fait pour le Nevada.
L'année-modèle 1988 marqua la sortie du modèle-phare de la gamme : la 21 2 litres Turbo de 175 ch (« moteur Douvrin » turbo à essence). Elle était reconnaissable à ses double-optiques et était munie en série de l'ABS. Sa tenue de route et ses performances (227 km/h et 28,5 secondes au 1 000 m départ arrêté) étaient presque équivalentes aux sportives Mercedes 190 2.3-16 et BMW M3 E30. Mais, un extérieur plutôt tape-à-l'œil et une présentation intérieure bon marché eurent tôt fait de cantonner le modèle dans un rôle marginal à l'exportation. À partir de 1992, la gendarmerie française utilise ce modèle comme véhicule d'interception rapide sur autoroute.
La gamme est complétée par les Nevada GTX 4x4 et GTD 4x4, lancées en février 1988, et équipées d'un arbre de transmission couplable vers le pont arrière (suspendu) avec blocage de différentiel.
Les ventes de la Renault 21 subirent le contrecoup de la sortie mi-1987 de deux modèles concurrents : l'Audi 80 et surtout la Peugeot 405. Renault répliqua en juin 1989 par un restylage (faces avant et arrière revues, nouvelle planche de bord, tissus et revêtements intérieurs améliorés) et surtout par le lancement de la 21 à hayon en septembre. Vu la préférence du marché français pour les 5 portes, elle prit vite l'avantage et supplanta la vieillissante Citroën BX. En 2 litres, il fallut l'apparition des TXI 12 soupapes (3 soupapes par cylindre) en quatre ou cinq portes, pour redonner vie à un haut de gamme mis à mal par la 405 mais aussi par la Renault 25, elle aussi restylée, plus spacieuse et à peine plus chère. Des versions à transmission intégrale (Quadra) des TXI et 2 L Turbo furent aussi présentées. Renault avait conçu pour la circonstance un arbre de transmission en fibre de verre dans le but de limiter le surpoids dû aux 4 roues motrices. Cette pièce fut un succès technique mais les versions intégrales se révélèrent quand même fragiles et n'eurent qu'une faible diffusion.
En avril 1992, les appellations changent : Prima pour le bas de gamme, Manager en milieu de gamme et Alizé pour l'équipement luxe. Dans le même temps, les moteurs à injection 1,7 litre, 2 litres 12 soupapes et 2 litres turbo adoptent le catalyseur. Dans l'opération, ce dernier perd près de 10 % en puissance et en couple.
La Renault 21 acheva discrètement sa carrière début 1994 pour faire place à la Laguna. La 21 Nevada (rebaptisée tout simplement Renault Nevada en mai 1993) restera en production jusqu'à la sortie du break Laguna homonyme en septembre 1995. Au total 2,096 millions d'exemplaires ont été produits (dont 1,684 million berlines et 412 000 breaks Nevada). La voiture fit aussi une solide carrière en occasion, surtout en diesel, grâce en particulier à la réputation de robustesse de ses organes mécaniques : les exemplaires ayant dépassé les 500 000 km sont nombreux. Les principaux soucis au milieu des années 2000 (sur des voitures ayant donc entre 10 et 20 ans) portent sur l'usure prématurée des habillages intérieurs (surtout sur les modèles avant restylage) et de nombreux petits problèmes électriques.
La Renault Nevada a été repris dans le film " Les Tuches"
La gamme
Trois niveaux d'équipement (plus un niveau spécifique aux 2 L Turbo) avant restylage en 1989, 4 par la suite. Instrumentation à affichage numérique (déjà vue sur la Renault 11 Electronic) disponible sur le niveau d'équipement e3 avant restylage.
Motorisations :
Essence (4 cylindres en ligne atmosphérique, non catalysé, 2 soupapes par cylindre, sauf indication contraire) :
1,7 litre "moteur F" à carburateur simple corps et rapport volumétrique réduit, 76 ch : TL 4 vitesses (calandre fermée, équipement niveau e1, entrée de gamme supprimé en avril 1992) ;
1,7 litre "moteur F" à carburateur double corps, 90 puis 92 ch : TS, Prima TS (équipement niveau e1, entrée de gamme), GTS, Manager GTS (niveau e2, milieu de gamme), RS (boîte de vitesses courte 8 CV fiscaux, présentation sportive : calandre ouverte noir mat, pare-chocs sans jonc chromé, projecteurs anti-brouillard, sièges baquets et volant 3 branches, niveau e2, jusqu'à l'Année-Modèle 1987), TSE (niveau e3, haut de gamme). Version catalysée, 95 ch à injection sur certains marchés d'exportation (Allemagne, Suisse, Suède) ;
1,7 litre "moteur F" à injection catalysée, 95 ch : Nevada RN (équipement niveau e1, entrée de gamme), Manager GTS, Nevada RT (niveau e2, milieu de gamme), Alizé GTS (niveau e3, haut de gamme) ;
2 litres à injection électronique multipoint, 120 ch : GTX (équipement niveau e2, milieu de gamme), RX (présentation sportive : calandre ouverte noir mat, pare-chocs sans jonc chromé, projecteurs anti-brouillard, sièges baquets et volant 3 branches, niveau e2, jusqu'à A.M. 1987), TI (présentation sportive : joncs rouges sur les baguettes latérales et les pare-chocs, strippings latéraux, élargisseurs de bas caisse et volant 3 branches, niveau e3, à partir de l'A.M. 1988), TXE, Alizé GTX (niveau e3, haut de gamme), Baccara (à partir de l'A.M. 1991, sellerie cuir, climatisation, régulateur de vitesse, niveau e4, haut de gamme) ;
2,2 litres catalysé à injection électronique multipoint, 110 ou 120 ch : GTX (à l'exportation seulement jusqu'en 1992, équipement niveau e2, milieu de gamme) et Alizé GTX (à partir de septembre 1992, niveau e3, haut de gamme) ;
2 litres à injection électronique multipoint, 12 soupapes, 140 ch (137 ch en version catalysée) : TXI (projecteurs anti-brouillard, élargisseurs de bas de caisse, aileron arrière sur 4 portes, vitres teintées, volant à 3 branches, équipement niveau e3, Nevada à partir de mars 1992, Nevada RTI à partir de mai 1993) et TXI Quadra (à transmission intégrale, même équipement que la 2 roues motrices) ;
2 litres turbocompressé à injection électronique multipoint, 175 ch (162 ch en version catalysée) : 2L Turbo et 2L Turbo Quadra (4 portes uniquement, supprimées en avril 1993, équipement spécifique).
Diesel (4 cylindres en ligne, 2 soupapes par cylindre, injection indirecte, pompe rotative mécanique) :
1,9 litre "moteur F" atmosphérique, 65 ch : SD (A.M. 1989-91, équipement niveau e1, entrée de gamme) et GSD (A.M. 1989-91, niveau e2, milieu de gamme) ;
2,1 litres atmosphérique, 67 ch puis 74 ch : TD, Prima TD, Nevada RN (calandre ouverte, équipement niveau e1, entrée de gamme), GTD, Manager GTD, Nevada RT (calandre ouverte, niveau e2, milieu de gamme), GTD Alizé (equipement niveau e3, haut de gamme) ;
2,1 litres turbocompressé, 88 ch : Turbo-D, Manager Turbo-D, Nevada RT (calandre ouverte, équipement niveau e2, milieu de gamme), Turbo-DX, Alizé Turbo-D (calandre ouverte, niveau e3, haut de gamme) ;
À l'export la R21 sera également dotée du "moteur Cléon-Fonte" de 1.4.
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Filmographie
1990 : Les Mille et Une Nuits de Philippe de Broca : Shéhérazade
1992 : Christophe Colomb : La Découverte (Christopher Columbus: The Discovery) de John Glen : Beatriz Enríquez de Arana
1993 : Grandeur et descendance (Splitting Heirs) de Robert Young : Kitty
1995 : Blue Juice de Carl Prechezer : Chloe
1996 : Le Fantôme du Bengale (The Phantom) de Simon Wincer : Sala
1998 : Le Masque de Zorro (The Mask of Zorro) de Martin Campbell : Elena de la Vega
1999 : Haute Voltige (Entrapment) de Jon Amiel : Virginia Baker
1999 : Hantise (The Haunting) de Jan de Bont : Theo
2000 : High Fidelity de Stephen Frears : Charlie Nicholson
2000 : Traffic de Steven Soderbergh : Helena Ayala
2001 : Couple de stars (America's Sweethearts) de Joe Roth : Gwen Harrison
2002 : Chicago de Rob Marshall : Velma Kelly
2003 : Sinbad : La Légende des sept mers (Sinbad: Legend of the Seven Seas) de Patrick Gilmore et Tim Johnson : Marina
2003 : Intolérable Cruauté (Intolerable Cruelty) de Joel et Ethan Coen : Marilyn Rexroth
2004 : Le Terminal (The Terminal) de Steven Spielberg : Amelia Warren
2004 : Ocean's Twelve de Steven Soderbergh : Isabel Lahiri
2005 : La Légende de Zorro (The Legend of Zorro) de Martin Campbell : Elena de la Vega
2007 : Le Goût de la vie (No Reservations) de Scott Hicks : Kate Armstrong
2007 : Au-delà de l'illusion (Death Defying Acts) de Gillian Armstrong : Mary McGarvie
2009 : Mon babysitter (The Rebound) de Bart Freundlich : Sandy
2012 : Rock Forever (Rock of Ages) d'Adam Shankman : Patricia Whitmore
2012 : Lady Vegas : Les Mémoires d'une joueuse (Lay the Favorite) de Stephen Frears : Tulip Heimowitz
2012 : Love Coach (Playing for Keeps) de Gabriele Muccino : Denise
2013 : Broken City (Broken City) d'Allen Hughes : Cathleen Hostetler
2013 : Effets secondaires (Side Effects) de Steven Soderbergh : Dr. Victoria Siebert
2013 : Red 2 (Red 2) de Dean Parisot : Katya Petrokovich
2016 : La British Compagnie (Dad's Army) d'Oliver Parker : Rose Winters
1991-1993 : The Darling Buds of May de Rodney Bennett et Gareth Davies : Mariette Larkin
1991 : The Play on One de Nick Hamm : Chirsty
1992 : Coup de foudre d'Édouard Molinaro : inconnu
1993 : Les Aventures du jeune Indiana Jones (The Adventures of Young Indiana Jones : Daredevils of the Desert) de Simon Wincer : Maya
1994 : The Return of the Native de Jack Gold : Eustacia Vye
1994 : The Cinder Path de Simon Langton : Victoria Chapman
1995 : Catherine la Grande (Catherine the Great) de Marvin J. Chomsky et John Goldsmith : Catherine II de Russie
1996 : Le Titanic (Titanic) de Robert Lieberman : Isabella Paradine
2005 : Saturday Night Live de Lorne Michaels : elle-même
2017 : Feud de Ryan Murphy : Olivia de Havilland
2018 : La Reine des cartels (Cocaine Godmother) de Guillermo Navarro : Griselda Blanco
2018 - 2019 : Queen America de Meaghan Oppenheimer : Vicki Ellis
Discographie
1992 : For All Time
1994 :
In the Arms of Love
I Can't Help Myself
True Love Ways
Catherine Zeta-Jones a également enregistré les chansons de plusieurs bandes originales :
Chicago (2002) :
Overture/All That Jazz
Cell Block Tango
I Can't Do It Alone
Class
Nowadays/Hot Honey Rag
I Move On
All That Jazz
Rock Forever (2012)
Hit Me with Your Best Shot
We're Not Gonna Take It
Liens externes | |||||||||||||||||||||||||||
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Catherine Zeta-Jones est une actrice, danseuse et chanteuse britannique, née le 25 septembre 1969 à Swansea (pays de Galles).
Débutant sur scène très jeune, elle obtient son premier rôle au cinéma dans Les Mille et Une Nuits (1990) de Philippe de Broca. Elle poursuit ensuite sa carrière à la télévision avec la série The Darling Buds of May, qui la fait connaître en Grande-Bretagne. Mais ce n’est qu’en 1998, avec son interprétation d'Elena de la Vega dans Le Masque de Zorro, qu’elle devient mondialement connue.
Par la suite, sa carrière évolue avec le film Traffic de Steven Soderbergh grâce auquel elle obtient sa première nomination aux Golden Globes, dans la catégorie de la meilleure actrice dans un second rôle.
En 2003, Catherine Zeta-Jones obtient la consécration de la profession en remportant l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle pour son interprétation de Velma Kelly dans Chicago de Rob Marshall. En 2010, ses débuts à Broadway aux côtés d'Angela Lansbury sont salués avec l'octroi du Tony Award de la meilleure actrice dans une comédie musicale pour son interprétation de Desiree Armfeldt dans A Little Night Music.
Par ailleurs, l'actrice est aussi connue pour être la partenaire féminine d’acteurs comme George Clooney (Intolérable Cruauté), Brad Pitt (Ocean's Twelve), Tom Hanks (Le Terminal) ou encore Tom Cruise (Rock Forever) ; et pour ses collaborations avec des réalisateurs de renommée mondiale : Stephen Frears, Steven Soderbergh, Steven Spielberg et les frères Coen pour ne citer qu’eux.
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Jean Rottner : « Cette crise va laisser du monde sur le carreau »
Avec plus de 3 700 morts dans ses hôpitaux et Ehpad et encore 800 patients en réanimation, le Grand Est reste le deuxième plus gros foyer épidémique, après l'Île-de-France. Médecin urgentiste de formation, le président (LR) de cette région, Jean Rottner, est en première ligne depuis l'arrivée de la vague qui a déferlé sur Mulhouse, il y a six semaines.
Hôpitaux débordés, « guerre des masques », stigmatisation des travailleurs frontaliers, course aux tests…, il n'élude aucun sujet. Partisan d'une « union nationale », il prône un « nouveau modèle économique » et en appelle à un « pacte social » pour répondre à la colère qu'il sent « monter » passé la sidération.
Le Point : Que pensez-vous du cap fixé par le président de la République lors de sa dernière allocution télévisée ?
Jean Rottner : Il est passé du registre jupitérien à l'humilité, ce qui est suffisamment peu commun, dans le monde politique, pour être souligné. Il a répondu à une demande forte de reprise de l'activité, apportant des réponses claires et précises, ce qui manquait jusque-là. Pour autant, il n'a abordé que les têtes de chapitre, laissant au gouvernement le soin d'en préciser le détail. À cette heure, il manque encore beaucoup de réponses à nos questions : sur les tests, les masques, les transports, l'isolement des personnes atteintes, terme qu'il a employé pour la première fois… Sur le backtracking (géolocalisation numérique), il s'est montré habile en renvoyant la patate chaude au Parlement.
L'annonce de la réouverture progressive des écoles à la date du 11 mai vous semble-t-elle raisonnable ?
Personne ne s'attendait à cette annonce, mais elle peut sembler logique : comment remettre un pays en marche si le problème scolaire n'est pas résolu ? C'est une synchronisation quasi obligatoire.
Je joue le jeu de l'union nationale.
Sur la reprise économique, justement, vous a-t-il convaincu ?
Un élément a été assez peu commenté : la pression relativement forte que le président a mise sur les banques et les compagnies d'assurances, en plus des aides promises pour les plus fragiles et certains secteurs comme l'hôtellerie, le tourisme ou l'événementiel. Finalement, une sorte de relance keynésienne se dessine. Après l'annonce d'un « plan massif » pour l'hôpital lors de son déplacement à Mulhouse, le chef de l'État semble vouloir proposer un nouveau pacte social, qui sonne comme une réponse en creux à la sortie de Geoffroy Roux de Bézieux (patron du Medef), que j'ai trouvée personnellement maladroite et prématurée, sur les Français qui vont devoir « travailler un peu plus ». Certains diront qu'Emmanuel Macron s'est montré lyrique à la fin de son intervention, j'y vois pour ma part un appel à l'union nationale.
Pourra-t-il compter sur vous ?
Pour l'instant, c'est la région Grand Est qui a besoin de moi. Ce matin encore, j'étais avec des chefs d'entreprise qui m'ont parlé de leurs difficultés, de sécurité au travail et de fonds de roulement. Sur le plan sanitaire, il y a la crainte d'une seconde vague. Depuis le début, je joue le jeu de l'union nationale et je veux poursuivre dans cette voie. Car cette crise va laisser du monde sur le carreau, il faut le savoir, oser le dire et se montrer créatif pour limiter la casse, autant que faire se peut.
La région Grand Est a été durement éprouvée par le coronavirus, bien plus que la plupart des autres régions. Sait-on l'expliquer ?
Mulhouse a accueilli un rassemblement religieux qui a concentré 2 000 personnes en quelques jours, avec une diffusion du virus et une propagation à partir de là. C'est très clair et on a dû affronter une vague beaucoup plus forte que celle à laquelle on pouvait s'attendre. Mulhouse a subi ce rouleau compresseur viral et reste victime d'une mortalité toujours extrêmement forte. Cette épidémie massive s'est propagée très vite au reste de l'Alsace, à la Moselle et, dans une moindre mesure, à l'ouest de la région, en Champagne-Ardenne.
Diriez-vous que vous êtes sortis d'affaire ?
Non, pas encore. Nous nous trouvons dans une situation d'accalmie, de moindre tension pour les services d'urgences. On a senti cette courbe plateau à partir du 1er et du 2 avril, mais, en réanimation, la situation reste tendue. Le moindre relâchement sur le confinement et les mesures barrières pourrait faire repartir la courbe.
Médecin ou politique ? Peu importe, il fallait que je prenne des risques.
Les difficultés que rencontrait l'hôpital de Mulhouse avant l'épidémie ont-elles compliqué la prise en charge ?
L'hôpital était dans une situation tendue, c'est vrai, mais l'équipe s'est serré les coudes et a su réaliser l'union sacrée pour transformer l'hôpital en un temps record, avec une déprogrammation de la chirurgie et de la médecine réglée, la mise en place de 200 lits Covid et l'installation d'unités de réanimation dans les blocs opératoires. La solidarité et l'esprit de corps ont permis de dépasser les difficultés connues. Franchement, cet hôpital a su faire face et ce que Mulhouse a su inventer, d'autres s'en sont inspirés ensuite. Un patient qui se présentait, on devait le soigner et il ne devait pas y avoir de perte de chances, faute de capacités d'accueil suffisantes, en réa notamment. Et il n'y en a pas eu. À Mulhouse comme à Colmar ou à Metz, les équipes font un boulot exceptionnel, depuis six semaines, qui laissera des traces positives. De même, des réanimateurs issus du privé sont venus prêter main-forte à leurs collègues du public et cette collaboration dans l'urgence transformera, aussi, la relation entre le monde libéral et hospitalier.
Au cœur de la tourmente, vous êtes-vous senti davantage médecin ou homme politique ?
La question ne se pose pas en ces termes. D'abord, la crise n'est pas finie. Une période cruciale démarre avec la préparation du déconfinement ; le sanitaire influence l'économique et, demain, l'économique influencera le sanitaire dans les choix stratégiques qui seront faits. Mon expérience de médecin a sûrement joué et m'a obligé, comme élu, à avoir à la fois un devoir d'alerte et de protection. Quand j'ai alerté il y a quatre semaines sur la situation terrible que nous vivions, c'était le médecin qui parlait. Quarante-huit heures plus tôt, je régulais aux urgences et voyais que quelque chose de grave se passait. J'étais en deçà de la vérité. Quand on a 20 morts en quelques heures, 200 entrées en service Covid et 30 admissions en réanimation en 24 heures, c'est qu'on est vraiment face à une épidémie majeure. Si on ne bouge pas à ce moment-là, on n'assume pas son rôle. Médical ou politique ? Peu importe comment on l'appelle. Il fallait que j'aille au-delà de mes compétences propres, que je prenne des risques… J'ai appelé le président, alerté le gouvernement, j'ai pris la décision de commander des masques car on était dans une inorganisation majeure et je suis allé sur le terrain pour les distribuer. J'ai pris mes responsabilités et je serai amené à les prendre encore dans les temps qui viennent, sur le terrain économique.
Je peste contre les ARS.
L'État a montré qu'il restait très jacobin dans la gestion de cette crise qui, en effet, n'est pas terminée. La démonstration est-elle faite qu'il faudra, demain, plus de décentralisation ?
Je n'aime pas cette opposition entre jacobins et girondins. Je respecte et reconnais les fonctions régaliennes de l'État, mais, parce qu'elles sont plus agiles et plus réactives, les collectivités peuvent, doivent jouer un rôle. Elles ont le devoir d'agir.
On n'est pas venus en compétition au sujet des masques, on ne le sera pas plus demain avec les tests et l'économique. On amplifie le mouvement, voilà tout. Faut-il plus de décentralisation ? Certainement. En attendant, dans la crise, il faut laisser agir ceux qui peuvent agir en proximité et amplifier les réponses apportées à cette pandémie. Pardonnez-moi, mais nous avons des morts tous les jours ; dans les Ehpad, nous sommes face à un désastre humain. On ne peut pas dire que tout aille bien.
Vous vous êtes montré très critique à l'égard des agences régionales de santé…
Je peste contre les ARS qui, en région, se comportent vraiment comme un État dans l'État. Ces structures ont montré ce qu'elles étaient : des agences de gestion, des agences budgétaires. Du jour au lendemain, on leur a demandé de gérer la crise sanitaire alors que leurs agents ne sont pas formés et n'ont pas la culture pour cela. On a vu une forme d'incohérence et d'incompatibilité entre ce qu'on leur demandait de faire depuis des années, à savoir gérer des budgets et fermer des services, et ce qu'on attendait d'elles quand l'épidémie s'est propagée, devenir des spécialistes de la gestion de crise. Ça ne marche pas, ça ne peut pas marcher, et, d'ailleurs, je ne leur en veux pas.
Mais le résultat est là : quand, au plus fort de la crise, j'abordais un problème urgent avec un préfet de région, je m'entendais répondre qu'il ne s'agissait pas de son secteur. Alors qu'il y avait le feu à l'hôpital et que la liste des morts s'allongeait.
Le gouvernement a-t-il eu raison de limoger le directeur de l'ARS du Grand Est qui déclarait vouloir poursuivre le plan de restructuration du CHRU de Nancy alors que les soignants ne savaient plus à quel saint se vouer ?
Je ne tire jamais sur une ambulance, je ne ferai donc aucun commentaire sur le cas de M. Lannelongue.
Les ARS devront-elles disparaître ?
Elles devront, en tout cas, profondément évoluer. Quand on travaille sur l'aménagement d'un territoire, les gens qui pensent s'y implanter nous posent en général quatre questions : y a-t-il le haut débit ? Les mobilités sont-elles performantes ? L'enseignement est-il de qualité ? Tout cela relève de la compétence régionale. Ils demandent aussi s'ils pourront être bien soignés, et là, on reste sur une compétence forte de l'État. C'est pourquoi les collectivités doivent jouer un rôle et avoir leur mot à dire sur cette question. Pourquoi ne pas renforcer le rôle des départements dans le domaine de la santé alors qu'ils s'occupent déjà de la dépendance, de l'enfance en danger, des maisons de retraite ? Ce sont des réflexions dont on ne peut plus se passer.
La guerre des masques ? Le manque de dialogue est désastreux.
L'affaire des réquisitions de masques sur le tarmac de l'aéroport de Mulhouse-Bâle, où le préfet du Grand Est a fait jouer son « droit de tirage prioritaire », a choqué la population locale. Que dit cet incident de la relation entre les régions et l'État ?
Il a révélé les effets désastreux du manque de dialogue. Je l'ai dit à « ma » préfète, on aurait pu s'en parler avant et s'entendre. Avec Marie-Guite Dufay (présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté), j'avais fait un deal : l'avion qui arrivait devait être pour elle puisqu'elle n'avait rien eu dans le premier. On aurait pu jouer sur plusieurs arrivées, y compris pour l'État. Rien ne vaut le dialogue et la concertation, plutôt que le rapport de force.
Sans la coopération transfrontalière, sans l'Allemagne où de nombreux patients ont été transférés, « nous serions aujourd'hui en train de pleurer », a pu dire un médecin de l'hôpital de Metz. Partagez-vous ce point de vue ?
Ça n'a pas été évident, au début. Il y a une forme de populisme des deux côtés de la frontière et, pour certains frontaliers, se faire insulter ou montrer du doigt n'a pas été facile. Il y a des décisions que nous n'avons pas vues venir, je pense à la fermeture des frontières sans concertation, décidée par le ministre de l'Intérieur fédéral. Entendre l'Institut Robert Koch (chargé en Allemagne de la veille épidémiologique) déclarer que le Grand Est était une « région dangereuse » n'a pas été évident. Le 11 mars, j'ai appelé les trois présidents des Länder qui bordent nos frontières. Muriel Pénicaud a fait un beau travail avec son homologue allemand et a pu débloquer la situation des travailleurs frontaliers. Des marchandises ne passaient plus et, avec Amélie de Montchalin (secrétaire d'État aux Affaires européennes) et la préfète, nous avons pu trouver des accords. Restait la question sanitaire. Les trois présidents des Länder ont compris la situation et se sont déclarés prêts à nous aider. On a pu ouvrir des corridors aériens. Des patients lorrains et alsaciens (250 au total) ont été évacués vers Hambourg, Berlin, mais aussi au Luxembourg, en Suisse, et à Salzbourg, en Autriche. Ce fut une vraie bouffée d'oxygène pour tous nos services de réanimation, sursaturés au plus fort de la crise. Avec, toujours, cette obsession qui nous taraudait : faire en sorte que le manque de lits n'intervienne pas dans la décision médicale. On a réussi cela, collectivement. Nos ambassadeurs ont fait un travail magnifique. Tout le monde a joué le jeu, c'était merveilleux.
« Il ne peut pas y avoir un problème de masques », déclariez-vous au début de la crise. Or ça reste le problème numéro un.
Je me demande toujours comment nous avons pu en arriver à cette situation. Grâce au soutien des entreprises et aux commandes que nous avons passées, notre stock nous permet aujourd'hui de voir venir, en tout cas à l'hôpital, dans les Ehpad, les cabinets libéraux et les établissements sociaux. À présent, il y a une pression forte des maires pour leurs administrés, des entreprises pour leurs salariés. Je l'ai dit très tôt au Premier ministre : on ne peut pas admettre que ceux qui bossent au quotidien pour faire tenir la France confinée – la caissière, le policier, le transporteur routier… – ne soient pas protégés. C'est juste impensable. De même, on ne peut imaginer une reprise sans masques, tests de dépistage, systèmes de backtraking. Donc le sujet des masques n'est pas réglé du côté civil. Il va falloir augmenter la production si l'on veut que l'économie reparte.
3 millions de tests en précommande
La région Grand Est vient de créer une société d'économie mixte locale baptisée Dynamise, chargée de passer commande de tests sérologiques. Sont-ils arrivés ?
On ne les a pas encore obtenus, car, à ce jour, aucun test n'est certifié en France. Simplement, on se prépare, on anticipe, en lien avec l'État, le Premier ministre, le ministre de la Santé et avec les autorités locales. Avec la banque des territoires et le groupe Crédit mutuel, on a mis en place la boîte qui va nous permettre d'anticiper, de ne pas entrer dans la même guerre que celle que nous avons vécue pour les masques. Pour une fois, ayons un coup d'avance. On sait que ces tests sérologiques vont arriver, leur évaluation est en cours de finalisation. Notre société doit permettre de financer l'achat en gros de 3 millions de tests. L'idée est de passer une sorte de précommande pour que nous soyons opérationnels le plus vite possible, à l'échéance du 11 mai, au profit du monde de la santé et du monde économique. Il n'y a pas de course à l'échalote, nous ne sommes pas des francs-tireurs, nous n'entrons pas dans une course à celui qui sera le plus rapide et qui en commandera le plus. Nous souhaitons juste accélérer le mouvement, car la reprise va être plus difficile chez nous ; nous avons été la région la plus touchée, il sera plus difficile ici qu'en région Aquitaine de redonner confiance aux salariés, aux syndicats, aux chefs d'entreprise. Cette opération vise à redonner confiance à l'est de la France. Je tiens à ce que cette distribution se fasse en laboratoire public et privé, dans un cadre épidémiologique national.
Mais n'espérons pas trop : la prévalence de la maladie n'est pas aussi importante qu'on le pensait. Le test sera l'un des instruments du déconfinement mais n'en constituera pas l'alpha et l'oméga.
On peut reprocher au gouvernement son manque de pédagogie. Si vous deviez parler vrai au sujet de déconfinement, que diriez-vous ?
Un, ça va prendre du temps ; il ne faut pas s'attendre à un coup de sifflet qui permettra à tout le monde de sortir, les choses se feront très progressivement. Deux, je suis pour le port du masque pour tout le monde, et partout. Trois, la réouverture des frontières et les grands rassemblements, ce n'est pas pour tout de suite.
Notre vie va être transformée. Nous entrons dans une nouvelle ère qui va nous contraindre à changer durablement nos comportements, car une pandémie de cette nature, nous pouvons nous en prendre une autre à tout moment. Mais il y a des raisons d'espérer. En allant faire mes courses, je me suis rendu compte que cette distanciation sociale renforçait, paradoxalement, le lien social. Dans les files d'attente, les gens se parlent, de nouvelles solidarités se créent, et ça, c'est aussi une chance pour la France.
Vous avez dit qu'il va falloir « réinventer l'économie ». De quelle manière ?
La notion de justice sociale sera importante. Après les Gilets jaunes et la sidération liée à l'épidémie, on sent la colère monter de manière très forte, ce que confirment, du reste, les enquêtes d'opinion. C'est une inquiétude et on doit y répondre. Peut-être avec de nouveaux modèles et une volonté politique renouvelée. Je me dis qu'une redistribution plus juste des richesses, sans verser dans le kolkhoze ni ressusciter Chaban, peut être le déterminant, le marqueur fort, d'un nouveau modèle de société. La recherche d'une égalité liée au travail, à l'accès aux mobilités et à la connaissance peut faire du Grand Est une région dans laquelle s'opère une vraie différenciation, où investir correspondra à des valeurs nouvelles.
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