Monde : France
Nicolas Sarközy de Nagy-Bocsa, dit Nicolas Sarkozy, né le 28 janvier 1955 à Paris, est un homme d'État français. Il est président de la République française du 16 mai 2007 au 15 mai 2012.
Il occupe d'abord les fonctions de maire de Neuilly-sur-Seine, député, ministre du Budget et porte-parole du gouvernement ou encore de président par intérim du Rassemblement pour la République (RPR). À partir de 2002, il est ministre de l'Intérieur (à deux reprises), ministre de l'Économie et des Finances et président du conseil général des Hauts-de-Seine. Il est alors l'un des dirigeants les plus en vue de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), qu'il préside de 2004 à 2007.
Élu président de la République en 2007 avec 53,1 % des suffrages face à Ségolène Royal, il inaugure une rupture de style et de communication par rapport à ses prédécesseurs. Il fait voter plusieurs réformes, dont celles des universités en 2007 et des retraites en 2010. Son mandat est également marqué par l'impact de grands événements internationaux tels que la crise économique née en 2008 et la crise de la dette dans la zone euro. Candidat à sa réélection en 2012, il est battu par François Hollande, obtenant 48,4 % des votes exprimés au second tour.
Après son départ de la présidence, il siège pendant quelques mois au Conseil constitutionnel, dont il est membre de droit et à vie. En 2014, il reprend la présidence de l'UMP, qu'il fait renommer Les Républicains. Il quitte la tête du parti en 2016 pour se présenter, sans succès, à la primaire présidentielle de la droite et du centre. Il se met ensuite de nouveau en retrait de la vie politique et doit faire face à plusieurs affaires judiciaires, dont l'affaire Sarkozy-Kadhafi, l'affaire Sarkozy-Azibert et l'affaire Bygmalion.
Origines
Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa naît le 28 janvier 1955 dans le 17e arrondissement de Paris. Il est le fils de Pál (francisé en Paul) Sarközy de Nagy-Bocsa (né en 1928)g, immigré hongrois, et d'Andrée Mallah (1925-2017). La mère d’Andrée, Adèle Bouvier, est française catholique, née à Lyon (Rhône), et son père, Bénédict Mallah, est un juif séfarade de Thessalonique (Empire ottoman)
Le ménage a deux autres garçons : Guillaume (1951) et François (1959). Après avoir divorcé, Pál Sarkozy se remarie trois fois. De son troisième mariage avec Christine de Ganay naissent deux autres enfants : Caroline (1967) et Olivier (1969). Après avoir divorcé, celle-ci se remariera en 1976 avec Frank G. Wisner, fils d'un directeur général de la CIA, alors responsable du département d'État des États-Unis, chez lequel Nicolas Sarkozy fera plusieurs séjours
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Vie familiale
Nicolas Sarkozy s'est marié trois fois et il est père de quatre enfants : Pierre (1985) et Jean (1986), nés de son mariage avec Marie-Dominique Culioli (mariés en 1982, divorcés en 1996), Louis (1997), né de son mariage avec Cécilia Ciganer-Albéniz (mariés en 1996, divorcés en 2007), et Giulia (2011), née de son mariage avec Carla Bruni-Tedeschi (le mariage a eu lieu le 2 février 2008 dans le Salon vert du palais de l'Élysée, sans publication des bans grâce à l'autorisation du procureur de la République, pour ne pas « troubler l'ordre public »). Son couple avec Cécilia fut largement médiatisé, y compris ses problèmes conjugaux en 2005-2007
Études et formation
Élève du lycée Chaptal (8e arrondissement de Paris), il quitte cet établissement pour redoubler sa sixième au Cours Saint-Louis de Monceau situé rue de Monceau, dans le même quartier. Nicolas Sarkozy obtient, après un oral de rattrapage, un baccalauréat B en 1973 (selon Claude Lelièvre, il obtient notamment 8/20 à l'épreuve de mathématiques et 7/20 à l'écrit de français). Hésitant entre la carrière de journaliste et celle d'avocat, il s'inscrit à la faculté de droit de l'université Paris-X Nanterre
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Étudiant dans cette université, il y obtient une maîtrise de droit privé en 1978. L'année suivante, il obtient un diplôme d'études approfondies (DEA) en sciences politiques, lors de la deuxième session, avec un mémoire sur le référendum du 27 avril 1969 et il entre à l'Institut d'études politiques de Paris section « Pol.Eco.Soc. » dont il sort en 1981, non diplômé. Selon Catherine Nay, cet échec est probablement dû à une note éliminatoire en anglais, son point faible, malgré d'excellents résultats dans les autres matières. Il obtient, en 1980, le certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA). Il a l'habitude de raconter que, pour financer ses études de droit, il a travaillé comme vendeur de glaces, livreur de fleurs et jardinier chez Truffaut pendant deux ans
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Il effectue son service militaire en 1978, à la base aérienne 117 Paris (place Balard), dans le 15e arrondissement de Paris, où il appartient au Groupe rapide d'intervention, une unité chargée des tâches de propreté
Jacques Prévert est un poète, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche).
Auteur de recueils de poèmes, parmi lesquels Paroles (1946), il devint un poète populaire grâce à son langage familier et à ses jeux sur les mots. Ses poèmes sont depuis lors célèbres dans le monde francophone et massivement appris dans les écoles françaises.
Il a également écrit des sketchs et des chœurs parlés pour le théâtre, des chansons, des scénarios et des dialogues pour le cinéma où il est un des artisans du réalisme poétique. Il a également réalisé de nombreux collages sonores à partir des années 1940.
Biographie
Jacques André Marie Prévert, deuxième enfant d'André Louis Marie Prévert, un homme de lettres âgé de 29 ans, et de Marie Clémence Prévert, 22 ans, (née Catusse), naît au 19 de la rue de Chartres à Neuilly-sur-Seine (actuellement Hauts-de-Seine) le 4 février 1900. Il y passe son enfance. Jacques a un frère ainé, Jean, né en 1898, qui mourra en 1915 de la fièvre typhoïde. Il a aussi un frère cadet, Pierre, né le 26 mai 1906. Son père André Prévert (bonapartiste anticlérical), fait divers métiers pour gagner sa vie, et de la critique dramatique et cinématographique par plaisir. Il l'emmène souvent au théâtre et au cinéma. Marie Clémence, sa mère (d'origine auvergnate et ancienne vendeuse aux Halles de Paris), l'initie à la lecture. En 1906, André Prévert perd son emploi et la famille, sans le sou, déménage à Toulon, jusqu'à ce que son père trouve un emploi à l'Office central des œuvres charitables ; la famille remonte à Paris et s'installe alors rue de Vaugirard. Jacques Prévert s'ennuie à l'école (faisant souvent l'école buissonnière en parcourant Paris avec la complicité de son père), et dès 15 ans, après son certificat d'études primaires, il abandonne les études. Il multiplie alors les petits travaux, notamment au grand magasin Le Bon Marché. Il fait quelques larcins et fréquente des voyous mais n'est jamais inquiété par la police : « La virginité de mon casier judiciaire reste encore pour moi un mystère », écrira-t-il plus tard. Mobilisé le 15 mars 1920, son service militaire s'effectue d'abord à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle) où il rencontre Yves Tanguy, puis il réussit à se faire affecter en 1921 à Constantinople (aujourd'hui Istanbul), pacifiquement occupée par les troupes alliées depuis la fin de la Première Guerre mondiale. Il y fait la connaissance du traducteur et futur éditeur Marcel Duhamel.
En 1922, il retourne à Paris et y vivote en faisant de petits métiers. Avec Yves Tanguy, il fréquente également la Maison des amis des livres, rue de l'Odéon, tenue par Adrienne Monnier, qui leur fait découvrir la littérature et des personnalités comme André Breton et Louis Aragon. Il est hébergé de 1924 à 1928 par Marcel Duhamel qui s'est installé au 54 de la rue du Château près de Montparnasse. (Duhamel dirige l’hôtel Grosvenor qui appartenait à son oncle et qui est sis non loin de là.)
L'appartement de la rue du Château devient l'endroit de rencontre du mouvement symboliste et surréaliste. C'est en fait un logement « collectif » qui accueille tous les amis désargentés de Duhamel : Raymond Queneau, Yves Tanguy. C'est dans cet endroit que Prévert trouve le terme de « cadavre exquis » pour définir le jeu littéraire auquel ses amis et lui se livrent. Le 30 avril 1925, il épouse Simone Geneviève Dienne (1903-1994), son amie d'enfance devenue violoncelliste dans un cinéma de la rue de Cluny pour accompagner les films muets. En 1928, il quitte la rue du Château et s'installe avec elle au pied de la butte Montmartre et se lance dans l'écriture (en février, il compose Les animaux ont des ennuis, son premier poème). On lui présente également le comédien Pierre Batcheff, qui cherche un scénariste pour son premier film ; c'est un coup de foudre amical et les Batcheff, émus par les conditions de vie très modestes du couple Prévert, décident de l'héberger chez eux. En 1929, plusieurs de ses poèmes paraissent dans des revues (en 1931, Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France est remarqué dans le milieu littéraire). Prévert est toutefois trop indépendant d'esprit pour faire véritablement partie d'un groupe constitué, quel qu'il soit. Il supporte mal les exigences d'André Breton et la rupture est consommée en 1930.
Jacques Prévert ne se sent pourtant pas encore écrivain. Il s’installe rue Dauphine et intègre le groupe des Lacoudem, également lié par une forte amitié.
En 1932, Jacques Prévert est sollicité (à l'initiative du communiste Paul Vaillant-Couturier) par le groupe Octobre pour écrire des textes contestataires d’agitation-propagande. Sa verve, son humour, son aisance à rédiger très rapidement sur des sujets d’actualité brûlants, feront la notoriété du groupe. Le plus célèbre de ces textes, La Bataille de Fontenoy (présenté en 1933 aux Olympiades internationales du théâtre ouvrier à Moscou, devant Staline), se moque des hommes politiques de l’époque. De 1932 à 1936, le groupe est très actif et se produit dans des usines en grève (Citroën), des manifestations, en pleine rue, ou encore dans des bars. Prévert est l’auteur principal, et Lou Bonin le metteur en scène. Les textes, en prise directe avec l’actualité nationale ou internationale, sont écrits à chaud et les représentations données après à peine une nuit de répétition. Aux côtés de Jacques Prévert et de son frère Pierre, on trouve Raymond Bussières, Marcel Mouloudji, Maurice Baquet, Margot Capelier, Agnès Capri ou encore des futurs cinéastes Paul Grimault, Yves Allégret et Jean-Paul Le Chanois. Une équipe d’amis et de fidèles avec lesquels Prévert continuera de travailler par la suite. À l'été 1932, la troupe est invitée à Moscou d'où Jacques Prévert ne revient pas militant communiste. Le groupe se sépare le 1er juillet 1936, à la suite d’une dernière représentation de leur spectacle, Tableau des merveilles. Prévert se consacre alors pleinement au cinéma.
Toute sa vie, Jacques Prévert témoignera d'un engagement politique sincère. Surréaliste inclassable, certains observateurs n'hésitent pourtant pas à l'apparenter au courant libertaire : anarchiste de cœur, Prévert se dit « rêveur » ou « artisan » plutôt que « poète ». En 2012, Jean-Louis Trintignant l'intégrera dans son spectacle Trois poètes libertaires, aux côtés de Boris Vian et de Robert Desnos.
Cet engagement sera à l'origine de ses plus belles réussites et de nombre de ses déboires. Le groupe Octobre, avec lequel il se fit remarquer, était une troupe de théâtre itinérante qui allait jouer dans les usines en grève. Jean Renoir, compagnon de route du Parti communiste français, travaille tout naturellement avec lui, en particulier sur Le Crime de monsieur Lange. Lumière d'été de Jean Grémillon met en scène l'oisiveté et le travail, et Les Visiteurs du soir s'achève, après que le diable a transformé en statues de pierre les amoureux qui lui résistaient, par un battement sourd et cette réplique, que tous les Français comprirent : « Ce cœur qui bat, qui bat…».
Il est le scénariste et le dialoguiste de plusieurs grands films français des années 1935-1945, notamment Drôle de drame, Le Quai des brumes, Le jour se lève, Les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis et Les Portes de la nuit de Marcel Carné, Le Crime de monsieur Lange de Jean Renoir, Remorques et Lumière d'été de Jean Grémillon. Il adapte deux contes d'Andersen, d'abord La Bergère et le Ramoneur, qui devient Le Roi et l'Oiseau, film d'animation de Paul Grimault en 1957, puis, en 1964, Grand Claus et Petit Claus, à la télévision, Le Petit Claus et le Grand Claus de son frère Pierre Prévert.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il protège son ami Joseph Kosma, qui, grâce à lui, peut poursuivre son travail de musicien, et il aide également le décorateur Alexandre Trauner à se cacher.
Ses poèmes sont mis en musique par Joseph Kosma dès 1935 (À la belle étoile) ; ses interprètes sont, entre autres, Agnès Capri, Juliette Gréco, les Frères Jacques, Yves Montand.
C’est en 1938 au bord du paquebot Normandie que Jacques Prévert et Jacques Canetti se rencontrent. Destination New-York. Le premier accompagne l’actrice Jacqueline Laurent qui fait ses débuts au cinéma et dont il est amoureux. Le second, directeur artistique de Radio Cité, va à New-York pour voir comment on fait de la radio outre-Atlantique.
L’un et l’autre se connaissent de nom. Ils ont pour amies Marianne Oswald et Agnès Capri, qui chantent déjà les chansons de Prévert au « Bœuf sur le Toit » de Jean Cocteau. Ils promettent de se revoir, mais la guerre arrive.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il se réfugie à Nice.
Ils se retrouveront dix ans plus tard exactement. En 1949, à Saint-Germain-des-Prés, les Frères Jacques font un triomphe avec Exercices de style de Raymond Queneau. Jacques Canetti, producteur musical des disques Polydor, leur propose de les enregistrer sur un disque consacré aux chansons de Prévert. Canetti fait ensuite enregistrer du Prévert par Juliette Gréco, Yves Montand, Catherine Sauvage, Serge Reggiani. Sans oublier Jacques Prévert lui-même, qu'il enregistre en le faisant accompagner à la guitare par Henri Crolla.
En 1975, ils retrouvent leur complicité grâce au compositeur espagnol Sebastian Maroto, qui compose avec Jacques Prévert ses dernières chansons ; treize chansons aux lignes mélodiques claires. Ces chansons sont, à la demande de Canetti et de Prévert, chantées par Zette, la femme du compositeur, et elles paraissent en disque vinyle aux Productions Jacques Canetti.
Au lendemain de la guerre, l’éditeur René Bertelé obtient de Prévert l’autorisation de rassembler en un recueil ses nombreux textes et poèmes parus depuis les années 1930 dans des revues littéraires. Sorti en mai 1946, Paroles est le premier livre signé Prévert. Il en a lui-même créé le graphisme, à partir d’une photo de graffiti de son ami Brassaï. Le succès, critique comme public, est foudroyant. Le style joyeusement iconoclaste de Prévert et ses thèmes de prédilection, les bonheurs simples, la révolte et l’amour, séduisent autant le cercle de Saint-Germain-des-Prés que le grand public. En quelques semaines, les 5 000 exemplaires du premier tirage s’envolent. Une nouvelle édition enrichie est vite publiée, et ses poèmes sont traduits en anglais, en italien, en japonais, etc. D’autres recueils suivront (Spectacle, La pluie et le beau temps, Histoires, Fatras, Imaginaires, Choses et Autres), dans lesquels aphorismes, dessins, collages, sketches voisinent avec les poèmes. Parallèlement à ses propres recueils, Prévert cosigne des ouvrages avec des photographes, des peintres ou des illustrateurs pour enfants (Jacqueline Duhême, Elsa Henriquez, Ylla…). Jacques Prévert prend alors ses distances avec le cinéma afin de se consacrer à l'écriture.
En 1948, il confie à Henri Crolla la composition des musiques de ses chansons, dont La Chanson des cireurs de souliers de Broadway destinée à Montand. Il se sépare de Kosma qui a pris le parti du producteur dans le film Le Roi et l'Oiseau que Paul Grimault jugeait inachevé. Le film sort dans une première version désavouée par les auteurs Grimault et Prévert, sous le titre La Bergère et le Ramoneur. C'est la fin de sa collaboration avec Kosma.
Le 12 octobre 1948, à Paris, pendant une interview, il tombe accidentellement d'une porte-fenêtre et reste plusieurs jours dans le coma (il reste ensuite marqué par des séquelles neurologiques irréversibles). Le hasard a voulu que Pierre Bergé, qui était arrivé le jour même, pour la toute première fois, dans la capitale, fût témoin de l'accident alors qu'il se promenait sur les Champs-Élysées. En repos forcé plusieurs mois à Saint-Paul-de-Vence, il se met à pratiquer assidûment le collage, qui constitue pour lui une autre forme de poésie. Parallèlement à sa production de collages, il se consacre à des dessins animés et à des films pour enfants et collabore à de nombreux ouvrages avec ses amis peintres, dessinateurs et photographes, le plus souvent pour des éditions limitées : Grand Bal du printemps avec le photographe Izis Bidermanas, Les Chiens ont soif avec Max Ernst, textes pour le peintre Miró, pour le photographe Robert Doisneau, etc. Il travaille aussi avec des illustrateurs : il réalise en 1953 L’Opéra de la Lune avec Jacqueline Duhême, pionnière de l’illustration pour enfants, ou encore Lettre des îles Baladar, avec le dessinateur André François.
Jacques Prévert a longtemps vécu dans des meublés et des hôtels, avant de s'installer en 1956 dans un appartement au 6 bis, cité Véron dans le quartier des Grandes-Carrières, au fond d'une petite impasse derrière le Moulin-Rouge, sur le même palier que Boris Vian qui se produit au cabaret de son frère Pierre Prévert — La Fontaine des Quatre-Saisons — où il lui plaît d'accueillir lors de ses visites les spectateurs de renom coiffé d'une casquette de chasseur marquée en lettres dorées du nom du cabaret.
En 1957, Jacques Prévert expose pour la première fois à la galerie Maeght une série de collages, genre artistique insolite et inclassable qu’il pratique avec passion depuis 1948. Suivront le Musée Grimaldi à Antibes en 1963 et, un an plus tard, la galerie Knoedler à Paris qui présentent 112 collages de Jacques Prévert provenant de sa collection personnelle, et de celles de ses amis Picasso, René Bertelé, Marcel Duhamel, André Villers, Betty Bouthoul et Renée Laporte. Ses collages sont un prolongement direct de son écriture imagée, inspirés de la tradition surréaliste et d’une grande liberté formelle, ils jouent sur le détournement d’aphorismes ou d’expressions populaires, la relecture ou la réappropriation d’images existantes. Ses collages s’intègreront tant et si bien à son œuvre poétique qu'il en publiera cinquante-sept dans son recueil Fatras (1966) et vingt-cinq dans Imaginaires (1970).
Le domicile secondaire de la famille Prévert est à Antibes, mais, à la suite de la résiliation de son bail par le propriétaire qui souhaitait récupérer l'appartement des remparts, il quitte cette ville. Sur les conseils du décorateur Alexandre Trauner, il achète alors une maison en 1971 à Omonville-la-Petite, à l'extrémité nord-ouest du Cotentin, dans la pointe de la Hague (département de la Manche). Le 11 avril 1977, il y meurt des suites d'un cancer du poumon, lui qui fumait trois paquets de cigarettes par jour et en avait toujours une à la bouche. Il avait 77 ans.
Aux côtés de sa femme, de sa fille et de son ami Alexandre Trauner, il est enterré au cimetière d'Omonville-la-Petite, où l'on peut également visiter sa maison. Non loin de là, à Saint-Germain-des-Vaux, ses amis ont aménagé un jardin dédié au poète.
Famille et vie privée
Le 30 avril 1925, il épouse Simone Geneviève Dienne, son amie d'enfance dont il divorce en 1935. Il vit une histoire d'amour avec la comédienne Jacqueline Laurent en 1936, puis avec une jeune actrice de 15 ans, Claudy Emanuelli (dite Claudy Carter), et enfin en 1943 avec Janine Fernande Tricotet (1913-1993), élève du danseur Georges Pomiès, qu'il épouse le 4 mars 1947 et avec qui il a une fille, Michèle (1946-1986).
Sa petite-fille, Eugénie Bachelot-Prévert, gère aujourd'hui l'œuvre de son grand-père.
Marcel Pagnol est un écrivain, dramaturge, cinéaste et producteur français, né le 28 février 1895 à Aubagne (Bouches-du-Rhône) et mort à Paris le 18 avril 1974.
Il devient célèbre avec Marius, pièce représentée au théâtre en mars 1929. Il fonde à Marseille en 1934 sa propre société de production et ses studios de cinéma, et réalise de nombreux films avec les grands acteurs de la période (en particulier Raimu, Fernandel et Pierre Fresnay), dont Angèle (1934), Regain (1937) et La Femme du boulanger (1938).
En 1946, il est élu à l'Académie française. Après 1956, il s'éloigne du cinéma et du théâtre et entreprend la rédaction de ses Souvenirs d'enfance avec notamment : La Gloire de mon père et Le Château de ma mère. Il publie enfin, en 1962, L'Eau des collines, roman en deux tomes : Jean de Florette et Manon des Sources, inspiré de son film Manon des sources, réalisé dix ans auparavant et interprété par Jacqueline Pagnol.
Marcel Pagnol est le fils de Joseph Pagnol (1869-1951), instituteur à Aubagne depuis 1889, laïc et républicain, et d'Augustine Pauline Henriette Lansot (1873-1910), couturière à la santé fragile de confession catholique. Il est l'aîné de trois autres enfants : Paul Pagnol, né en 1898, Germaine, née en 1902 et René, né en 1909. Un frère aîné, Maurice, né le 2 avril 1894 et mort le 18 août de la même année, ne sera jamais mentionné dans l'histoire familiale
Marcel Pagnol écrira en incipit de La Gloire de mon père : « Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers » ; il naît dans un appartement du troisième étage d'un immeuble bourgeois dont ses parents étaient locataires, au 16 cours Barthélemy
Sa famille paternelle est originaire de Romanos, ses ancêtres ayant quitté
l'Espagne au xve siècle pour s'installer dans le Midi de la France. Ses aïeuls se spécialisent dans le métier d'armurier et d'artificier avant que son grand-père ne devienne tailleur de pierre, compagnon du Tour de France
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Une école précoce et buissonnière
En 1897, le jeune ménage s'établit dans le logement de fonction de l'école de Saint-Loup, à Marseille. Lorsqu'elle allait au marché, sa mère le laissait dans la classe de son père, qui eut un jour la surprise de le voir lire couramment, alors qu'il avait trois ans (sa mère l’empêcha aussitôt de retourner à l'école avant l'âge requis)
Puis, à la rentrée 1900, Joseph étant nommé « instituteur titulaire à l'école du Chemin des Chartreux, la plus grande école communale de Marseille », la famille emménage au 54 de l'avenue des Chartreux. En 1902, les Pagnol emménagent rue du Jardin des Plantes, puis rue Terrusse, dans ce « grand rez-de-chaussée, que complétait un sous-sol, éclairé, sur le derrière, par un petit jardin », où Marcel passera une grande partie de son enfance.
À partir de 1904, soucieux de la santé fragile d'Augustine, Joseph décide de louer pour les vacances une « villa dans la colline, juste au bord d'un désert de garrigue qui va d'Aubagne jusqu'à Aix ». Cette Bastide Neuve, située à la sortie du village de La Treille, à la périphérie de Marseille11, et ses collines constitueront ce paradis de l'enfance heureuse où se déroulent les plus beaux épisodes de ses fameux Souvenirs d'enfance.
Reçu deuxième à l'examen des bourses, il entre au lycée Thiers en 1905 où il poursuit de brillantes études, malgré une vie de demi-pensionnaire mouvementée qu'il racontera dans les deux derniers tomes de Souvenirs (Le Temps des secrets, Le Temps des amours). C'est là qu'il commence à écrire des poèmes qui paraîtront à partir de 1910 dans la revue Massilia. Il a pour condisciple l'élève Codert, treize ans, cancre d'avenir (puisqu'il fera fortune dans l'industrie du matériel roulant) qui le prend sous son aile, et Albert Cohen avec qui il se lie d'amitié.
Il n'a que 15 ans lorsque décède sa mère, avec qui il entretenait une relation fusionnelle (« L'âge d'Augustine, c'était le mien, parce que ma mère, c'était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions nés le même jour »). Un coup de froid ayant aggravé sa fragilité pulmonaire, Augustine meurt « des suites d'une congestion » le 16 juin 1910, à l'âge de 36 ans. Elle sera inhumée au cimetière marseillais de Saint-Pierre, puis à La Treille. Joseph s'installe alors avec ses enfants au quatrième étage du 117 cours Lieutaud. Il se remarie le 30 juillet 1912 avec Madeleine Julien, veuve qu'il avait engagée pour s'occuper du ménage et qui n'a que huit ans de plus que Marcel. Ce dernier l'accepte très mal, au point de se brouiller avec son père
En 1913, à 18 ans, il obtient son baccalauréat de philosophie avec mention « Assez bien », et commence ses études de lettres à l'Université d'Aix-en-Provence. Le 10 février 1914, il fonde, avec quelques copains de khâgne, la revue littéraire Fortunio (qui deviendra ensuite Les Cahiers du Sud), dans laquelle il publie quelques poèmes et son premier roman, Le Mariage de Peluque. Puis, la Première Guerre mondiale éclatant, il est mobilisé au 163e régiment d'infanterie de Nice. Il est réformé en janvier 1915 pour faiblesse de constitution. Son ami « Lili des Bellons » (de son vrai nom, David Magnan) sera tué au front en juillet 1918.
Le 2 mars 1916, il épouse Simonne Collin. En novembre de la même année, il obtient sa licence de lettres et littératures vivantes (anglais). Nommé répétiteur d'anglais, il enseignera successivement aux collèges de Digne, Tarascon, Pamiers sur Ariège et Aix-en-Provence, avant d'être promu professeur adjoint au lycée Saint-Charles à Marseille de 1920 à 1922. Durant cette dernière année, il écrit deux drames en vers : Catulle puis, en collaboration avec Arno-Charles Brun, Ulysse chez les Phéaciens.
Philippe Baranès, plus connu sous le pseudonyme de Phil Barney, est un auteur-compositeur-interprète français, né le 2 février 1957 à Bône, en Algérie
Biographie
Le chanteur s'installe en France avec ses parents à l'âge de dix ans, en 1967. Il commence la musique à la même époque, avec des cours de solfège. Son premier instrument est le violon, même s'il préfère à l'époque la guitare. Très vite, il devient autodidacte en matière de musique, et décide de s'initier à la percussion africaine. C'est en tant que batteur qu'il joue pour la première fois devant un public.
À treize ans, Phil Barney rejoint des camarades de classe dans un groupe, « Terre Neuve », qui propose des morceaux jazz-rock. À cette époque, Phil écoute du funk (James Brown) et du hard rock (Led Zeppelin, Deep Purple, Black Sabbath). À seize ans, il intègre un groupe, « Les Diam's », qui joue dans les bals avec qui il travaillera six ans mais cette fois comme chanteur, percussionniste. Pendant ses études, il fait la connaissance de Michel Amsellem, un pianiste, pour qui il s'éprend d'amitié et à qui il voue une réelle admiration. Avec lui, il fait ses premières armes d'auteur et compositeur de chansons.
En 1981, à l'âge de vingt-quatre ans, il participe à la création de la radio libre Carbone 14, sur laquelle il programme exclusivement de la musique noire comme le funk. Il reçoit du label Tommy Boy le premier tube mondial de rap, Rapper's Delight qui l'impressionne beaucoup. Il est ainsi l'un des premiers à avoir diffusé le rap en France, interprétant par ailleurs un générique intitulé Salut les Salauds ! où il rappe en français sur une instrumentale funk. Il est ainsi fréquemment reconnu comme le premier rappeur français par le milieux hip hop français comme Dee Nasty.
En 1982 à la Scala de Paris, la grande discothèque en vogue à cette époque, il rencontre le DJ Bernie pour qui il se lie d'amitié, il lui écrira la chanson Polar sous le nom de Bernard Guyvan. C'est à cette époque qu'il débute comme DJ spécialisé « Funk » dans une autre grande discothèque, Le Biblos à Mantes la Jolie. Il devient par la suite animateur TV pour RTL TV pendant près de deux ans. Une de ses émissions le conduit à présenter quotidiennement une éphéméride en rap. Il est contacté par un des musiciens de Jacques Higelin, Dominique Bouvier, pour chanter des titres en anglais. Il participe au titre 1900 Nineteen hundred en 1983 avec Bouvier, surnommé « Bird ». Un maxi 45 tours verra même le jour sous le nom Bird Barney. Cela amènera Phil Barney à travailler sous la direction de Marvin Gaye. Il est le seul artiste français à avoir collaboré avec ce chanteur américain au château d'Hérouville.
Phil Barney commence alors à enregistrer des mini-maquettes à la guitare et tente de les proposer à des producteurs indépendants, ou des directeurs artistiques. Il en rencontre un, mais son premier 45 tours commercialisé, Marre d'être seul, n'a que peu de succès. Après un passage à la radio et à la télévision, il enregistre en 1986 son premier vrai tube Un enfant de toi qui se vend à 500 000 exemplaires en France. Cette chanson raconte la joie qu'il éprouve en devenant père, contrastée par l'immense chagrin de perdre sa femme au moment de l'accouchement.
En 1988, arrive dans les bacs l'album Recto verseau, suivi de Tour d'ivoire (1990). S'en suivent les albums Carnets de route (1992, le seul classé au Top Albums), Partager tout (1995). Un an plus tard, Phil Barney revient sur le devant de la scène avec la compilation Histoires confidentielles, suivie de Voleurs de rêves et C'est promis (2002).
En 1993, le chanteur fait ses débuts au cinéma dans Le Nombril du monde, film d'Ariel Zeitoun.
En 2002, il ressort le titre Un enfant de toi, cette fois en duo avec Marlène Duval (une candidate de la deuxième saison de l'émission Loft Story). La chanson se classe no 1 des ventes en France durant trois semaines
Début mars 2012, il se produit avec Philippe Cataldo, Joniece Jamison et DJ Cyprien Rose à l'occasion de l'ouverture d'une nouvelle salle de concerts, le Mood's, dans le 13e arrondissement de Paris.
Il intègre la tournée Stars 80 dès 2014 et sort un nouvel album, Au fil de l'eau, le 4 mai 2015.
Discographie
Albums
1988 : Recto Verseau, par Phil Barney (Zone Music)
1990 : Tour d'Ivoire, par Phil Barney (Phonogram, Philips)
1992 : Carnets de route, par Phil Barney (Philips)
1995 : Partager tout, par Phil Barney (Mercury)
1998 : Voleurs de rêves, par Phil Barney (CNR Music France)
2002 : C'est promis, par Phil Barney (XIII BIS Records)
2008 : Acoustic sessions, par Phil Barney (DNS BB)
2015 : Au fil de l'eau, par Phil Barney (Musicast Distribution)
Maxi 45 tours
1983 : 1900 Nineteen Hundred, par Bird Barney (Barclay)
Singles
1983 : 1900 Nineteen hundred (label Barclay)
1984 : Marre d'être seul / Rastaman (labelVogue)
1987 : Un Enfant De Toi - #3 en France
1988 : Avec qui tu vis - #23 en France
1988 : Un cœur qui danse
1989 : Le souvenir de toi
1989 : Comédie d'amour
1990 : Tour d'ivoire
1991 : Tell'ment je pense à toi - #32 en France
1991 : Il est parti - #36 en France
1992 : Loin de tes bras- #40 en France
1992 : J'voudrais qu'on reste amis
1993 : Celui qui passe
1993 : Histoire confidentielle (summer remix) (single promo)
1994 : Quand tu t'enfuis
1995 : Partager tout
1995 : Nouveau monde
1998 : Quand est-ce que je t'ai perdue
1999 : Voleurs de rêves
2002 : Seul
2002 : Un enfant de toi(en duo avec Marlène Duval) - #1 en France, #1 en Belgique
2015 : Comme un ange
Compilations
1996 : Histoires Confidentielles, par Phil Barney (Philips)
1998 : Master Serie, par Phil Barney (PolyGram)
L’incompréhensible augmentation de l’enveloppe de frais des députés
BARTHÉLÉMY PHILIPPE
PUBLIÉ LE 29/01/2021 À 15H33 MIS À JOUR LE 29/01/2021 À 19H15
Le plafond annuel de la dotation matérielle des députés (DMD), qui permet aux élus de couvrir une partie de leurs frais de mandat (téléphonie, taxis/VTC, affranchissement), va passer de 18.950 euros à 21.700 euros. Une décision qui provoque des remous au sein même du collège des questeurs de l’Assemblée.
Bis repetita… En octobre 2019, la décision des questeurs — chargés de l’administration financière de l’Assemblée nationale — d’augmenter la dotation d’hébergement mensuelle des députés de 900 à 1.200 euros, avait suscité la polémique. Monté au front médiatique pour éteindre l’incendie, le premier questeur, Florian Bachelier (LREM), avait justifié cette dépense supplémentaire, en expliquant qu’elle entraînerait à terme... des économies, par le moindre recours des députés aux nuitées d’hôtel payées par l’Assemblée nationale. Un pari audacieux, dans le contexte d’une institution qui puise régulièrement dans ses réserves pour présenter un budget équilibré.
Un an et demi après ce premier “coup de poker”, le collège des questeurs vient de récidiver en augmentant de 15% la dotation matérielle des députés (DMD), une enveloppe spécifiquement dédiée aux frais de téléphonie, de taxis/VTC, et d’affranchissement du courrier. Auparavant fixée à 18.950 euros annuel, celle-ci s’élève donc désormais à 21.700 euros, comme l’ont révélé nos confrères de la Lettre A. Portée par le premier questeur, Florian Bachelier, cette mesure sera compensée par des économies, dont la nature n’a pas été précisée. Officiellement, la hausse de la DMD aura pour but de compenser les dépenses supplémentaires des députés (l’affranchissement, notamment) pour garder le contact avec les électeurs malgré la pandémie. Selon nos informations, il s’agirait plutôt d’un "cadeau" à la cinquantaine de députés qui ont dépassé le plafond autorisé de la DMD, au titre de l’exercice 2020.
Était-ce bien nécessaire ? Pas pour Laurianne Rossi. En rupture avec ses deux collègues questeurs, Florian Bachelier et Eric Ciotti (LR), la députée LREM des Hauts-de-Seine a fait savoir à Capital qu’elle était “défavorable à cette hausse injustifiée”. Minoritaire, elle n’a toutefois pas pu s’y opposer. Pourtant, les arguments ne manquent pas. Outre l’indifférence au contexte économique difficile qu’elle suppose, la décision d’augmenter la DMD de 15% a été prise en dépit de sa sous-utilisation chronique par l’écrasante majorité des députés. Pour rappel, ces derniers disposent également d’une avance de frais de mandat (AFM) de 5.600 euros par mois pour faire face à leurs dépenses professionnelles.
Dans le détail, en 2019, seuls 39 d’entre eux (sur 577) avaient consommé la totalité de leur DMD, soit 18.950 euros. Cette même année, le taux d’utilisation global de la DMD représentait seulement 54% (en hausse par rapport à 2018) du montant maximal théorique de l’enveloppe, fixé à 11 millions d’euros environ. En 2020, la hausse des frais d’affranchissement du courrier, voire de la téléphonie, liée à la crise sanitaire, a été contrebalancée par un moindre recours aux taxis et VTC. Résultat, le taux d'utilisation de la DMD a encore reculé. Selon nos informations, il est même passé en dessous de 50% ! Dans son rapport consacré à la mission “Pouvoirs publics” du budget 2021, le député UDI Christophe Naegelen avait d'ailleurs relevé une très forte sous-exécution des crédits alloués aux voyages, déplacements et charges de représentation, lors du premier semestre.
Pour la députée (LR) Marie-Christine Dalloz, présidente de la commission spéciale chargée de vérifier et d’apurer les comptes de l’hémicycle, la hausse de la dotation matérielle des députés est totalement injustifiée. “Les questeurs augmentent la DMD pour quelques dizaines de députés qui la consomment entièrement, voire dépassent le montant autorisé. Lâchez-vous, vous pouvez y aller ! C’est ça le message ? Je suis inquiète de la progression de toutes les dotations aux députés sur ce quinquennat, en dépit du budget déficitaire de l’Assemblée ! ”, soupire l’élue jurassienne, que Capital a contactée.
Contactés, ni Florian Bachelier ni Eric Ciotti n’ont répondu à nos questions.
Pyrénées : 18.000 paquets de cigarettes abandonnés en pleine montagne par des contrebandiers
Le tabac saisi, dont la valeur sur le marché légal est estimée à 180.000 euros, était vraisemblablement destiné au marché toulousain.
Par Le Figaro Publié il y a 7 heures, mis à jour il y a 6 heures
Dans la nuit de mardi à mercredi 27 janvier, quelque 350 kg de cartouches de cigarettes en provenance d'Andorre ont été abandonnés en pleine montagne par 25 contrebandiers après qu'ils ont été repérés par des douaniers, selon 20 Minutes .
Vingt douaniers des brigades d'Ax-les-Thermes et de Porta avaient mis en place mardi soir un dispositif en altitude pour intercepter les contrebandiers. Une opération qui a été couronnée de succès, puisqu'au cours de la nuit les agents de la douane ont croisé la route de 25 individus à la cargaison plus que suspecte, précise 20 Minutes. Ces hommes ont aussitôt pris la fuite à la vue des douaniers, abandonnant en pleine montagne l'équivalent de 18.000 paquets de cigarettes.
Les contrebandiers transportaient leur marchandise dans des sacs confectionnés spécialement pour cette opération. Le tabac saisi, dont la valeur sur le marché légal est estimée à 180.000 euros, était vraisemblablement destiné au marché toulousain, selon le quotidien.
«Ce trafic de contrebande de cigarettes est le fait d'organisations criminelles organisées et déterminées. D'habitude c'est un trafic de fourmis, là cela montre qu'ils n'hésitent pas à prendre des risques, y compris celui d'être en montagne en pleine nuit malgré les conditions météo difficiles», a indiqué un porte-parole de la direction régionale des douanes de Toulouse à 20 Minutes.
En novembre 2018, un jeune passeur de cigarettes avait ainsi été retrouvé en pleine hypothermie en haute altitude, près du Pas-de-la-Case, en Andorre, avant de mourir dans un hôpital de la région.
Invités par dizaines, champagne : la fête de départ d'une sous-préfète fait scandale dans le Grand Est
Un pot de départ de la sous-préfète de Rethel (Ardennes) organisé par la mairie et réunissant 60 personnes, dont le préfet, provoque une vive polémique dans le Grand Est.
Par Nicolas Zaugra Publié le 27 Jan 21 à 15:53
La fête pourrait bien être celle du scandale en pleine crise sanitaire du Covid-19 et alors que restaurants, bars et soirées font toujours l’objet de fermetures ou de restrictions.
La mairie de Rethel (Ardennes) a organisé dans l’après-midi du jeudi 21 janvier 2021 un pot de départ en l’honneur de la sous-préfète Mireille Higinnen-Bier. Une petite sauterie qui a rassemblé plusieurs dizaines d’invités, dont de nombreuses personnalités et représentants de l’État, alors que la loi d’état d’urgence interdit tout rassemblement dans des salles communales.
Selon le quotidien local L’Ardennais, il y avait environ 60 invités dont le préfet des Ardennes, le procureur de la République et plusieurs élus. Nos confrères s’agacent d’ailleurs de la tenue de l’événement : « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Un buffet avec champagne et petits fours
Les invités ont dû faire tomber leurs masques à un moment puisque le pot de départ proposait du champagne et des petits fours.
« Ce n’était pas une boum », se défend le maire de Rethel qui a organisé cet événement où l’élite locale était conviée. Il assume et s’insurge contre ceux qui n’ont « rien d’autre à commenter en ce moment ».
Gestes barrières respectés
Joseph Afribo, le maire de Rethel, l’assure : les gestes barrières ont été scrupuleusement respectés.
Selon lui, « les tables prévues pour douze n’ont compté que cinq personnes ». Tous les convives auraient par ailleurs respecté la distanciation sociale et n’auraient pas quitté leur place.
« Nous jugions normal de dire au revoir à la sous-préfète, cela fait partie des usages », a quant à lui indiqué le préfet des Ardennes assurant avoir inscrit cet événement à son agenda public. Le même qui doit sanctionner en cas d’organisation de cocktails privés, professionnels, mariages ou tout autre soirée en cette période de fortes restrictions sanitaires.
Louise Laroche, née le 2 juillet 1910 à Paris et morte 28 janvier 1998 dans la même ville, est l'une des dernières rescapées du naufrage du Titanic à être morte. Sa sœur, son père et elle sont célèbres pour avoir été les seules personnes noires à bord du paquebot. Elle est en effet née en France de l'union d'un Haïtien et d'une Française. En 1912, la famille décide de quitter le pays pour rejoindre Haïti afin de fuir les discriminations dont est victime le père.
Ils prennent en avril un billet de deuxième classe à bord du Titanic. Le 14 avril, le navire heurte un iceberg et sombre. Si Louise, sa mère et sa sœur survivent, ce n'est pas le cas de Joseph Laroche qui disparaît avec le navire.
La vie de Louise Laroche après le naufrage est peu connue. Elle ne s'est jamais mariée. Elle a en revanche pris part à un certain nombre de manifestations en rapport avec le Titanic dans les dernières années de sa vie, aux côtés d'autres survivants comme Millvina Dean. La Titanic Historical Society a également mené une étude à son sujet.
Biographie
Naissance et contexte familial
Joseph Laroche est le neveu de Cincinnatus Leconte, président de Haïti.
Louise Laroche naît à Paris le 2 juillet 1910. Elle est la fille de Joseph Philippe Lemercier Laroche et de son épouse Juliette Lafargue, et a une sœur d'un an son aînée, Simonne Marie Anne Andrée Laroche.
Joseph Laroche, né à Haïti en 1886, avait quitté l'île à l'âge de 15 ans pour étudier l'ingénierie à Beauvais, en France. Lors d'un voyage à Villejuif avec son mentor Monseigneur Kersuzan, il rencontre Juliette Lafargue, fille d'un négociant en vins veuf. Les deux jeunes gens se marient en 1908 avec la bénédiction du père, malgré les discriminations très fortes à l'encontre des personnes de couleur. Bien qu'il soit diplômé en ingénierie, et qu'il soit, de surcroît, le neveu du futur président haïtien Cincinnatus Leconte, Joseph Laroche souffre des discriminations en France, et n'arrive pas à trouver de situation convenable.
Il parvient donc à convaincre sa famille de regagner son île natale où s'annonce une vie meilleure. Juliette Laroche étant enceinte d'un troisième enfant, le départ est prévu au printemps 1912 afin que le bébé naisse à Haïti. La famille réserve tout d'abord des billets à bord du France de la Compagnie générale transatlantique, mais annule la traversée en découvrant que les enfants ne peuvent y manger dans la même salle que leurs parents. Ils échangent donc leurs billets pour voyager à bord du Titanic de la White Star Line, paquebot flambant neuf qui fait escale à Cherbourg dans la soirée du 10 avril
Le Titanic
Joseph Laroche et ses enfants étaient les seuls noirs à bord du Titanic.
Le 10 avril 1912 en fin de journée, le Titanic fait escale en rade de Cherbourg. Le port ne disposant pas d'assez de place pour accueillir un navire aussi grand, les passagers embarquent par le biais de deux transbordeurs, le Nomadic et le Traffic. Comme tous les passagers de première et deuxième classe, les Laroche embarquent par le biais du Nomadic. Joseph Laroche est le seul passager noir connu à bord du paquebot. Sur le Titanic, le racisme reste présent, notamment de la part de l'équipage : après le naufrage, la White Star Line doit d'ailleurs s'excuser des propos de certains marins, qui utilisent généralement le terme « Italien » pour désigner toute personne au teint plus sombre et ont des propos parfois dénigrants à leur égard.
Le 14 avril, le Titanic heurte un iceberg vers 23 h 40. Les époux Laroche montent leurs deux fillettes sur le pont supérieur afin d'embarquer dans les canots de sauvetage. D'après le récit de Juliette Laroche à la presse quelques semaines après le naufrage, sa fille Simonne est alors saisie par un marin et jetée dans un canot, sa mère subissant le même sort. Après nombre d'efforts, Joseph réussit à convaincre les marins d'embarquer également Louise. Lui-même promet à son épouse de la retrouver dans un autre canot.
Le canot dans lequel ont embarqué les Laroche reste indéfini. Plusieurs sources supposent qu'il s'agissait du no 14, mais le fait que leur témoignage mentionne une comtesse laisse supposer qu'il s'agit du no 8, où se trouvait la comtesse de Rothes. À leur arrivée à bord du Carpathia, Joseph Laroche n'est pas présent, mais l'espoir demeure : il a pu être sauvé par un autre navire. Ce n'est qu'à l'arrivée à New York trois jours après que la famille doit se rendre à l'évidence : le père est mort.
Une fin de vie méconnue
À la fin de sa vie, Louise Laroche a participé à des commémorations avec Millvina Dean.
Lorsqu'elles arrivent à New York, les trois Laroche n'ont nulle part où aller. Elles sont recueillies à l'hôpital St. Vincent, puis hébergées, nourries et vêtues par Hugh Kelly, un philanthrope. Juliette Laroche décide ensuite de rentrer à Villejuif auprès de son père7. Le retour se fait à bord du paquebot français Chicago.
En France, elle donne naissance à un fils, nommé Joseph en l'honneur de son père. Le père de Juliette Laroche peine à nourrir la famille, et la Première Guerre mondiale aggrave la situation. Il fait donc pression auprès de sa fille pour qu'elle demande dédommagement auprès de la White Star Line. Ce n'est qu'en 1918 qu'elle reçoit 150 000 francs d'époque. Elle peut ainsi ouvrir une teinturerie dans une des pièces de la maison familiale et nourrir sa famille.
En 1920, la mère de Joseph vient en France voir ses petits-enfants, mais la rencontre se passe mal, et ils ne se revoient plus par la suite. La suite de leur vie est obscure. Simonne meurt en 1973, suivie par sa mère en 1980
En 1995, avec une autre rescapée, Millvina Dean, Louise Laroche est invitée à visiter le Nomadic, toujours à flot. La même année, elle est présente à l'inauguration d'une stèle commémorative à Cherbourg par la Titanic Historical Society. Elle meurt à Paris le 28 janvier 1998, ne laissant derrière elle que sept rescapés du Titanic encore vivants
Le Stade de France est le plus grand stade français avec 80 698 places en configuration football/rugby. Il se situe dans le quartier de la Plaine Saint-Denis à Saint-Denis, dans la proche banlieue nord de Paris. Il est l'œuvre de quatre architectes : Michel Macary, Aymeric Zublena, Michel Regembal et Claude Costantini. L'architecture de ce stade s'inspire du Worldport de la compagnie aérienne américaine Pan Am qui se situait à l'aéroport international John-F.-Kennedy de New York.
Il est inauguré le 28 janvier 1998 par Jacques Chirac, président de la République, lors du match de football France - Espagne. Construit pour les besoins de la Coupe du monde de football de 1998 en France afin de remplacer le Parc des Princes jugé trop petit, il a également été conçu pour accueillir différents événements sportifs : football, rugby, athlétisme, courses automobiles. Il peut également abriter des concerts, des grands spectacles et des animations (rêve de neige et la plage au stade). Sa capacité évolue entre 75 000 (athlétisme) et 80 698 places (football, rugby) et les concerts peuvent y réunir jusqu'à plus de 96 000 spectateurs grâce à des tribunes basses rétractables.
C'est le premier stade à avoir accueilli une finale de Coupe du monde de football (en 1998) et une finale de Coupe du monde de rugby à XV (en 2007). En 2019, il est rejoint par le stade Nissan de Yokohama qui accueille la finale de la coupe du monde de rugby à XV après avoir accueilli celle de la coupe du monde de football en 2002.
Il a également été le théâtre le 10 juillet 2016 de la finale du Championnat d'Europe de football. Il a par ailleurs accueilli la finale de la Ligue des champions 2000 et celle de 2006. Il deviendra stade olympique pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, ainsi que les épreuves d'athlétisme des Jeux de Paris 2024, et aura accueilli un an plus tôt une deuxième finale de la Coupe du monde de rugby à l'occasion de l'édition 2023.
Le soir du 13 novembre 2015, lors d'un match de football amical France-Allemagne, trois explosions dans le périmètre du stade font quatre morts. Il s'agit d'actes terroristes faisant partie d'une série d'attentats qui ont lieu à Paris durant cette même soirée.
Histoire
Ancien logo, en vigueur entre sa création et le 28 juillet 2008.
Le projet d'un nouveau grand stade francilien est initié en 1988 par le Premier ministre Jacques Chirac, alors que la France est candidate pour organiser la Coupe du monde de football de 1998. Les noms de plusieurs sites potentiels sont retenus : Vincennes, Nanterre, Marne-la-Vallée ou encore Tremblay-en-France. En 1991, le Premier ministre Michel Rocard tranche pour la ville nouvelle de Melun-Sénart. Le maire de Paris, Jacques Chirac, critique ce choix, considérant que, situé à 35 km de Paris, le site ne sera pas assez accessible ; il refuse alors que la ville de Paris finance le projet.
Le 2 juillet 1992, la Fédération internationale de football association (FIFA) choisit la France pour organiser la Coupe du monde. En contrepartie, la France s'engage à construire un stade d'une capacité de 80 000 places, assises et couvertes. Il y a plus de 70 ans que l'État n'avait pas construit de stade (stade olympique Yves-du-Manoir à Colombes pour les Jeux olympiques d'été de 1924), laissant les villes opérer seules dans le domaine.
Édouard Balladur, alors Premier ministre, enterre le projet de Melun-Sénart et choisit Saint-Denis, proposition qui avait déjà été suggérée en 1988. La création de deux stations de RER, la couverture de l'autoroute A1 et la naissance d'un nouveau quartier d'affaires sont alors projetées.
Un concours est organisé entre deux projets : celui de Macary-Zublena-Regenbal-Costantini et l'autre de Jean Nouvel. Mieux noté par le jury de sélection (10 voix contre 4), le projet de Nouvel est exclu par le gouvernement Balladur, en raison officiellement d'un surcoût par rapport au consortium SGE-Bouygues-Dumez qui portait le projet des architectes Zublena-Macary. Saisies par Nouvel, la Cour des comptes et la Commission de Bruxelles estimeront en juillet 96 que l'appel d'offre et le traité de concession définitif, signé entre les deux tours de la présidentielle, étaient trop favorables au consortium et s'interrogeront sur la pertinence financière et même la valeur juridique de ces choix. Le projet de Nouvel proposait la construction d'un stade rectangulaire qui aurait été le premier en France à se doter d'un toit amovible, ce qui aurait permis de jouer par n'importe quel temps, dans de bonnes conditions. Il proposait également une modularité inédite avec les quatre tribunes qui s'écarteraient et se déplaceraient sur des roues et des coussins d'airs (même si on est dubitatif sur la faisabilité). L'architecte justifie cela car une piste d'athlétisme provoque au moins le recul de 17 mètres des tribunes du terrain et proposait même un dispositif arena (l'équivalent serait le stade Pierre-Mauroy).
Seul l'État pouvait conduire un investissement de cette envergure. La concession est la meilleure réponse à l'importance du coût. Le principe, inédit pour la construction d’un équipement sportif, est le suivant : le concessionnaire prend à sa charge la construction et l'exploitation du stade, et obtient en échange de l'État une concession de 30 ans et une participation financière à son investissement. Ce principe, envisagé dès 1988, a eu des conséquences importantes sur le choix du site (qui devait être bien desservi et proche de Paris) et sur la polyvalence du programme (compétitions de haut niveau en football, rugby et athlétisme, spectacles et manifestations de grande envergure). Après le choix des constructeurs et la signature du permis de construire (le 30 avril 1995), il ne restait plus que 31 mois pour bâtir le stade.
Le chantier commence le 2 mai 1995 mais la pose de la première pierre a lieu le 6 septembre 1995. La construction du stade de France a fait appel à la fois à des techniques de travaux publics (structures des gradins, haubans et ancrage du toit) et de bâtiment (locaux intérieurs, surfaces habitables sous les gradins, façades vitrées).
L'une des caractéristiques de ce chantier fut sa rapidité d'exécution. Les 800 000 m2 de terrassement ont été effectués en cinq mois et les 180 000 m3 de béton coulés en un an. Les aménagements techniques, la pose du toit, l'installation de la tribune mobile de 25 000 places se sont également effectués en un an. En outre, 40 000 plans ont été nécessaires.
Longtemps nommée « Grand Stade », l'enceinte est baptisée « Stade de France » le 4 décembre 1995 par un jury réuni par le ministre des Sports de l'époque, Guy Drut, spécialement pour lui trouver un nom : « Le stade que la France entière attendait depuis si longtemps… s'appellera tout simplement stade de France ». Un concours d'idées avait été lancé par le ministère des Sports ainsi qu'une consultation populaire sur Radio France, et le nom de Michel Platini fut le plus souvent cité ; ce-dernier, co-président du comité d'organisation du Mondial, est cependant contre. Le jury écarta toutefois les noms de personnes et opta pour « stade de France » après une proposition de Liane Foly et Francis Huster
La crue de la Seine de 1910, souvent qualifiée de crue centennale, est le plus important débordement connu de la Seine après celui de 1658. Il a touché la plus grande partie de sa vallée et, bien qu'il n'ait pas été très meurtrier, a causé d'importants dommages à l'économie régionale, en particulier à Paris. La Seine a atteint son niveau maximal, 8,62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz à Paris le 28 janvier. Elle a affecté de nombreux quartiers de la capitale et de nombreuses villes riveraines du fleuve pendant plusieurs semaines avant et après cette date. La montée des eaux s'est faite en une dizaine de jours, et la décrue en 35 jours environ.
Les affluents et les confluents de la Seine connaissent le même sort à des degrés différents à cause de l'interdépendance des différents systèmes hydrologiques. Certaines villes de banlieue subissent des dégâts importants.
Lors de cette grande crue de 1910, les députés, pour réamorcer la reprise du travail, se rendent à l'Assemblée nationale en barque. Le Zouave du pont de l'Alma, sur lequel les Parisiens ont l’habitude de mesurer la hauteur des crues de la Seine, a de l’eau jusqu’aux épaules
Histoire
Les causes
Carte de Paris où la zone hachurée en bleu représente approximativement les crues de 1910. Cette crue de la Seine est occasionnée par la conjonction de plusieurs facteurs :
pluviométrie importante,
neige et gel,
débordement de plusieurs cours d'eau : Yonne, Loing, Grand Morin,
sous-sols saturés dans tout le bassin parisien (en forme de cuvette).
En janvier 1910, des inondations importantes se produisent également en Alsace-Lorraine, alors rattachée à l’Allemagne
L'inondation
Le 20 janvier, la navigation sur la Seine au niveau de Paris est arrêtée car il n'y a plus assez de place pour passer sous les ponts
Le 21 janvier, l'usine de la Société Urbaine d'Air Comprimé située dans le XIIIe arrondissement est arrêtée, ce qui a pour conséquence d'arrêter les horloges publiques et les ascenseurs.
Le 23 janvier, le niveau de la Seine atteint le haut des quais, qui étaient conçus pour résister à une crue équivalant à celle de 1876 : une partie de Paris est inondée
.
Les dégâts et les sinistrés
Le 28 janvier 1910, 22 000 caves et des centaines de rues sont envahies par une eau glacée et de plus en plus polluée car les égouts refluent. En effet, des dizaines de milliers de fosses d'aisance dans les sous-sols qui ne sont pas raccordés aux collecteurs municipaux sont inondées. Les bateaux-citernes qui doivent évacuer hors de Paris les résidus ne peuvent plus passer sous les ponts. La situation sanitaire devient préoccupante, des cas de typhoïde et de scarlatine sont signalés. Il faut attendre la mi-mars pour que la crue soit entièrement résorbée. Les libraires et les éditeurs notamment paieront un lourd tribut à la crue, tous leurs stocks définitivement perdus
.
Comportant un seul pic, alors que celles de 1924 et 1955 sont à pics multiples, l'inondation a causé des dégâts d'un montant de 400 millions de francs-or (soit l'équivalent de plus d'1,6 milliard d'euros) en ce qui concerne les dommages directs auxquels il faut ajouter 50 millions de francs-or distribués à titre de secours
Paris
À Paris, 20 000 immeubles sont inondés. La moitié du réseau métropolitain existant à l'époque est inondée. Ainsi, la ligne 4 qui venait d'être inaugurée quelques semaines plus tôt est fermée.
Les surfaces inondées correspondent aux zones alluviales du méandre de la Seine, étendues en rive gauche notamment dans le quinzième arrondissement et également au cours préhistorique de la Seine qui passait au nord des grands boulevards de la rive droite et jusqu'au pont de l'Alma au débouché du grand égout recouvert vers 1760. Une grande partie du quartier du Marais, qui correspondait au large lit du fleuve à l'époque néolithique puis à des marécages progressivement viabilisés à partir du Moyen Âge, est submergée.
Le gymnase de la rue Saint Lambert est transformé en dortoir pour les sinistrés. Une partie des malades de l'hôpital de la Charité est évacuée, le fonctionnement de l'établissement devenant difficile
Périphérie
La situation de la banlieue est dramatique en amont comme en aval avec plus de 30 000 maisons sinistrées.
Ivry-sur-Seine
Après avoir été inondée, l'usine de vinaigre Pagès Camus explose. Il s'ensuit un incendie qui la détruira totalement. Ivry-sur-Seine, qui sera particulièrement sinistrée, fera l'objet de visites de nombreuses personnalités comme Armand Fallières, Aristide Briand, Alexandre Millerand, Louis Lépine
Gennevilliers
La crue de 1910 n’épargne pas Gennevilliers. Les digues sont complètement submergées et le refoulement des eaux d’égout contribue à rendre la catastrophe encore plus violente. Les dégâts sont gigantesques sur l’ensemble de la commune. Plus de 1 000 maisons sont atteintes, 150 sont évacuées et 13 complètement écroulées.
Villeneuve-la-Garenne
Le bilan des inondations est catastrophique. Malgré les digues, l’eau atteint 1,20 m dans beaucoup d’endroits. Les cultures sont ravagées, les maisons s’écroulent, beaucoup d’animaux périssent noyés. Dans le hameau de Villeneuve-la-Garenne, dépendant alors de Gennevilliers, on est obligé d’entrer dans les maisons par les fenêtres du premier étage. Dès le 21 janvier, les avenues de Gennevilliers (avenue de Verdun) et d'Asnières (boulevard Gallieni) sont submergées. Le 26 janvier, les écoles sont évacuées. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, les digues sont submergées. Les familles les plus touchées sont évacuées en barques ou en embarcations de fortune. Le 29 janvier, l’inondation est générale. C’est seulement début février que la décrue s’amorce, mais il faudra plusieurs semaines pour nettoyer les boues et déblayer les rues des amas de ferrailles et de détritus de toutes sortes.
L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Épinay-sur-Seine
L'inondation fait également de grands dégâts dans la partie ouest de ce qui est aujourd'hui la Seine-Saint-Denis (L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis, Épinay-sur-Seine).
Suresnes
À l'instar des villes des Hauts-de-Seine situées le long de la Seine, Suresnes est partiellement touchée par la crue, le fleuve envahissant les quais et les bas quartiers, jusqu'à la place Eugène-Sue au sud, près de la rue de Verdun au nord et avant la rue des Bourets au centre. Historiquement bâtie sur un plateau de sable inaccessible aux inondations, la majorité de la ville y échappe donc. Toutefois, les rues envahies par les eaux amènent les habitants à circuler en bateau ou sur des passerelles provisoires le long des maisons. Le pont de Suresnes reste cependant accessible à ses deux extrémités. Après la fin de la crue, il faut remettre en état les bâtiments dévastés et aider les chômeurs, grâce à 143 193 francs recueillis, de l’État, de la préfecture, d’entreprises ou encore de la ville anglaise de Keighley, avec laquelle Suresnes est jumelée. Par la suite, un nouveau plan d'aménagement de la Seine permet la construction du nouveau barrage-écluse
Aval de la Seine
Alors que les six usines d'épuration et d'incinération au bord de la Seine sont devenues inaccessibles, le préfet Lépine met en place l'opération « Ordures au fil de l'eau » pour prévenir les épidémies : les 500 chariots hippomobiles qui collectent chaque matin 1 500 tonnes d'ordures déversent des tombereaux de déchets dans la Seine à partir du pont de Tolbiac et du viaduc d'Auteuil pour les évacuer dans la Manche. Lors de la décrue, les ordures se sont déposées sur les quais et les arbres de la ripisylve des communes situées en aval, entraînant des protestations de la part de ces communes
Repères de crue Seine 1910
Au-delà de l'aspect mémoriel, la présence de repères de crue dans les lieux publics a pour objectif de sensibiliser les citoyens et les acteurs au risque de crue, toujours réel, et de leur permettre d'anticiper. À noter aussi que, dans les zones inondables, les normes de construction imposent désormais que le niveau des rez-de-chaussée soit au-dessus de la crue de 1910
Informations diverses
À Paris, le débit maximal est estimé à environ 2 400 m3/s ; les mesures qui ont été effectuées n'ont pu être faites qu'à la décrue.
À Mantes-la-Jolie, le débit maximal a été mesuré par jaugeage ; il est de 3 300 m3/s.
Les dégâts divers estimés pour le département de la Seine s’élèvent à 7 milliards et demi de francs.
La crue de la Seine de 1910 sert de cadre à l'histoire du film Un monstre à Paris.
Centenaire
En 2010, dans le cadre du rendez-vous annuel de la culture scientifique « La Science se livre », qui a pour thème cette année-là « L'eau, un enjeu essentiel du XXIe siècle », le conseil départemental des Hauts-de-Seine organise une exposition sur la crue de 1910, ainsi que des cycles de rencontres, des débats et des animations