Le Citroën Type H est un utilitaire léger de type fourgon automobile de 2,25 à 2,6 tonnes de PTAC produit entre 1948 et 1981 à 473 289 exemplaires.
Chez Citroën, on parlait déjà avant la guerre d'un nouveau véhicule utilitaire qui remplacerait le TUB. On pouvait gagner du poids et puis le TUB avait un défaut : s'il n'était pas chargé à l'arrière, il penchait vers l'avant. Il avait vieilli et il était plus facile de créer un tout nouveau modèle, plus moderne.
Le cahier des charges voulu par Pierre Boulanger (à l'époque directeur de Citroën) était le suivant : un véhicule monocoque à traction avant qui reprendrait des éléments de la Traction Avant à quatre cylindres avec une bonne suspension arrière et surtout en utilisant un maximum de pièces existantes sur d'autres modèles de la marque.
Construit en tôle ondulée plus rigide comme le célèbre avion Junkers Ju 52, le Type H est très cubique. Avec un volume utile de 7,3 m3, il peut charger 1 200 kg de marchandises avec un seuil de chargement bas et une hauteur intérieure permettant de se tenir debout. D'innombrables adaptations ont été proposées par des carrossiers indépendants. Certains ont même adapté la suspension hydropneumatique à l'arrière.
Ce véhicule a connu un long succès malgré la consommation élevée de son moteur à essence et sa vitesse modeste. Il est resté célèbre en France comme le véhicule des commerçants ambulants et de la police, ce dernier connu sous le surnom de « panier à salade ». On l'appelle souvent à tort « Citroën Tube », par confusion avec son prédécesseur TUB.
Pierre Franchiset, travaillant chez Citroën à la conception et à la mise au point des carrosseries, est le père du Type H. Il a pensé le H puis a suivi sa conception jusqu'à sa commercialisation. Il a reçu le projet, a déterminé l'ensemble du véhicule et a réalisé le premier prototype.
Pendant la guerre, les études du H ont été lancées en cachette des occupants qui avaient interdit d'étudier de nouveaux modèles, les conditions de travail n'étaient pas des meilleures car il n'y avait ni essence ni matières premières. Une fois la guerre finie, le H a été terminé très rapidement.
Il y eut seulement deux prototypes sans passer par les maquettes réduites.
Le premier prototype avait à l'origine une porte latérale pivotante qui encombrait le trottoir à l'ouverture et qui n'était guère pratique quand on voulait descendre. Elle sera remplacée par une porte coulissante sur le second prototype.
La camionnette a pu être conçue rapidement car de nombreux éléments proviennent d'autres véhicules de la marque : moteur et boîte de vitesses de la Traction Avant, essieu avant avec voie élargie de la 15-Six, volant, compteur de vitesse, rétroviseurs extérieurs et essuie-glaces de la Traction Avant, poignées de portes et serrures, phares, commande de clignotants de la 2 CV, etc.
Le Type H est monocoque contrairement au TUB et de son principal concurrent national le Renault 1 000 kg qui ont tous deux un châssis séparé. L'ensemble moteur-boîte de vitesses de la Traction Avant est placé inversé en porte-à-faux avant faisant du Type H une traction avant.
Toute pièce est étudiée afin d'obtenir le maximum au moindre coût : de la toile remplace les panneaux latéraux, des projecteurs plus petits semblables à ceux de la 2 CV sont choisis, la retenue du capot se fait au moyen d'un câble accroché aux poignées avant extérieures et la couleur de la carrosserie est du même stock de peinture gris métal que la 2 CV. Le pare-brise, qui était en deux parties sur les premiers modèles (si une partie était abîmée, on ne devait pas remplacer la totalité), passera en un seul élément en 1964, lorsque l'on s'apercevra que le montage est moins cher. Le montant central était embouti et mis en forme avec l'avant de la carrosserie.
Les portes, le capot, le capot moteur intérieur et le volet d'accès latéral à la roue de secours possèdent des charnières « Yoder ». Celles-ci sont réalisées par simple pliage des tôles avec assemblage par emboîtement coulissant latéral, on les retrouve aussi sur les Traction Avant et 2 CV.
Même sur le nom de la camionnette, Citroën avait fait des économies, comme elle arrivait huitième d'une série d'études, on l'appela « H », la huitième lettre de l'alphabet, sans chercher plus loin.
Néanmoins, la porte latérale coulissante, peu fréquente à l'époque, est de série dès le début. Et en contrepartie d'une lunette arrière minimaliste centrale de type hublot ovale sur les premiers modèles, des rétroviseurs extérieurs sont montés sur le haut des portes.
Aussi, le Type H possède un solide sens pratique : la boîte à gants est coulissante, l'ouverture des portières inversées rend possible les descentes rapides lors des livraisons et les petits pare-chocs arrière en tubes coudés permettent de faire tenir un plan incliné qui peut être appuyé dessus pour faire rouler un diable. En 1969 le haut des ailes AR est droit remplaçant l'ancien profil cintré.
En conclusion, le Type H bénéficie de la même solidité, simplicité et bonne ergonomie que la 2 CV.
À une époque où l'on transforme des voitures d'avant-guerre ainsi que des anciens véhicules militaires américains en utilitaires pour pallier la pénurie, le Type H intéresse de nombreux visiteurs lors de sa présentation au Salon de Paris en 1947.
Après son entrée en production à l'usine du quai de Javel en juin 1948, les années défilent et le Type H est toujours là, celui qui en est propriétaire en fait de la publicité aux potentiels clients et qui ne le possède plus en rachète un. Citroën ne s'en occupe pas beaucoup, un minimum de publicité, quelques mises à jour par-ci et par-là et le client est rapidement convaincu. Marchands ambulants : boulangers, bouchers, épiciers, fleuristes, menuisiers, brocanteurs, jardiniers, éleveurs (vans transformés par les carrossiers Heuliez et Theault), corbillards, sont nombreux à l'adopter. Il a été utilisé par La Poste, l'armée, les hôpitaux (ambulance), les administrations, la police, des acteurs, des vacanciers, des voleurs, etc. Chez Citroën, on dit : « à chacun son H », toujours le même et toujours si différent.
Sa plate-forme pouvait être rallongée au milieu entre les essieux, ou sur l'arrière ou les deux. Il est impossible de recenser tous les carrossiers qui, pendant toute la longue vie du « H » (trente-trois ans), l'ont offert au public à toutes les sauces.
En fonction de la charge et de sa carrosserie, l'appellation commerciale changeait, H (1 200 kg de charge utile), HZ (850 kg puis 1 000 kg), HY (1 500 kg puis 1 600 kg), HP (plateau), HX (plateau frigorifique) ou HW (plateau nu pour les carrossiers). Il y a eu aussi des équipements spécifiques pour véhicules de secours d'urgence et pour véhicules de réanimation et de chirurgie avec suspension hydropneumatique à l'arrière.
D'ailleurs, cette dernière a fait ses premiers essais sur ce modèle pour une mise au point accélérée en vue d'un nouveau modèle révolutionnaire que préparait la marque : la DS.
Citroën offrait 14 coloris, dont une partie réservée aux administrations. Le gris reste la couleur la plus fréquente mais le client pouvait choisir le blanc, le rouge ou le bleu.
Pour produire un exemplaire complet, il fallait environ 300 ouvriers, que ce soit en France, aux Pays-Bas, en Belgique ou au Portugal.
La production du Type H s'est arrêtée le 14 décembre 1981, à l'usine d'Aulnay. Le dernier exemplaire porte le numéro de série 473 289 et est de couleur grise. Près d'un demi-million de « H » ont été construits en plus de trente-trois ans de fabrication.
Les Citroën C25 et C35 ont remplacé le Type H.
Extrait d'un catalogue publicitaire des années 1970 titré « Les dix atouts du Type H » :
accessibilité maximum : les portes sont strictement rectangulaires ;
accessibilité mécanique : le moteur est à portée de main sous capot de l'intérieur ;
confort des sièges : vous êtes aussi bien installé que dans votre voiture ;
suspension nouvelle : elle a fait l'unanimité (barres de torsion longitudinales à l'avant et à l'arrière) ;
tenue de route : c'est une « traction avant » ;
braquage : aussi maniable qu'une petite voiture ! ;
robustesse : légendaire (plate-forme rigide et indéformable) ;
plancher plat : à 35 cm du sol seulement ;
prix d'achat : comparez avec les concurrents ;
coût d'utilisation et d'entretien : ils battent tous les records d'économie.
Cinéma, multimédia et théâtre
La longévité du modèle en fait un véhicule inévitable dans les champs des caméras.
Un drôle de paroissien (1963) : apparitions en tant que « panier à salade ».
The Loved One (États-Unis, 1965), en France Le Cher Disparu : le véhicule de service de Dennis Barlow, embaumeur d'animaux familiers, est un Type H gris.
Fantômas se déchaîne (1965): au début du film, quand il télécommande une fusée bombe descendant de l'arrière du camion.
Ne nous fâchons pas (1966) : mémorable course-poursuite entre le Type H et la 2 CV des méchants britanniques qui finit sur le pilier central d'un viaduc effondré. La scène fut tournée quelques jours avant la destruction programmée du pilier.
Dans l'épisode 17 de la série télévisée Amicalement vôtre (1972), un type H joue un rôle important avec Danny Wilde au volant.
Louis la Brocante utilise ce véhicule tout à fait dans l'esprit de la profession de brocanteur, en sillonnant la campagne lyonnaise.
Fantomette (série télévisée, 1993) Ce véhicule est utilisé dans l'épisode 19 Fantomette et l'os préhistorique.
Commandos 2: Men of Courage est un jeu vidéo mettant en scène des soldats pendant la Seconde Guerre mondiale. Les concepteurs du jeu ont visiblement fait un anachronisme en y présentant le petit fourgon Citroën.
Les Charmes de l'été est une série télévisée de 1975.
Les Triplettes de Belleville (Sylvain Chomet, 2003) : Mme Souza suit son petit-fils « Champion » lors d'une étape du Tour du France à bord d'un Type H gris. Mais il sera enlevé par de mystérieux hommes en noir ayant volé une voiture-balai : un autre Type H gris.
Famille d'accueil (série télévisée) : Jeanne Ferrière utilise ce véhicule pour faire son marché dans quelques épisodes.
Haute Tension (film, 2003) : le tueur interprété par Philippe Nahon se déplace avec ce véhicule.
Dr Slump (1980) : le docteur Slump conduit un Type H dans le générique de fin.
Akira (jeu vidéo, 1988) : on peut apercevoir un Type H dans les ruines de l'ancien Tokyo.
Full Metal Jacket (Stanley Kubrick, 1987) : lors de l'offensive du Tết (30 janvier 1968), les Vietcongs attaquent en masse plus de 100 villes à travers le pays. Dans le film, l'attaque est représentée par l'intrusion d'un véhicule-bélier dans le campement américain : un Type H enflammé (héritage de la colonisation française en Indochine).
Ce véhicule fait plusieurs apparitions dans la série télévisée Papa Schultz, ce qui est en contradiction avec l'époque située dans la série (guerre 1939-1945 dans un Stalag en Allemagne) et la commercialisation du Type H (1949). Dans cette série, le Type H est transformé en véhicule-radar de l'armée allemande.
Aussi en contradiction avec l'époque, le Type H apparaît dans L'Odyssée du Hindenburg.
Le Type H fait également une apparition dans la série Mission impossible.
Bébert, un des personnages de la série télévisée Téléchat, est un type H
Nommé « Hachille », il transporte Géraldine et Yann pour la série de documentaires de découverte française Sur les chemins du monde.
Dans Les Municipaux, ces héros, un type H fait une courte apparition au bord d’une station essence.
Pour la saison 2017 de WRC, Citroën Racing utilise un food-truck HY de 1973.
Les 27 et 28 mai 2017, la ville de Thouars (Deux-Sèvres, France) accueille les 70 ans du Type H pour une exposition de 60 à 80 fourgons. Il y a entre autres, un fourgon de police, un d'EDF, deux de sapeurs-pompiers, un d'un glacier.
Dans la mise en scène de l'opéra wagnérien Tannhäuser au Festival de Bayreuth de 2019 par Tobias Kratzer (en), le Type H apparaît en scène comme le monde de Vénus, qui n'est pas seulement le monde de la sensualité du sexe, mais le monde de tous les marginalisés, manifesté par les compagnons de Vénus : la drag queen Le Gâteau Chocolat et Oskar avec son tambour, et où Tannhäuser apparaît en costume de clown. L'équipe de Kratzer avait localisé cinq exemplaires du Type H chez des collectionneurs et parcs à ferraille, qui apparaissent tous sur la scène ou en projection vidéo.
Évolution
1953 :
En mars : moteur 11 Performance 35 ch.
En octobre : lancement du pick-up HP.
1955 :
En janvier : installation sur la face arrière de deux feux de position ronds rouges et d'un feu stop orange à gauche.
En mai : moteur 11 D à carburateur inversé.
1960 :
En janvier : moteur Diesel Perkins 4.99.
1961 :
En juillet : suppression des flèches de direction et installation de clignotants ronds à l'avant et à l'arrière.
1962 :
En septembre : option porte coulissante à gauche.
1963 :
En juillet : à l'arrière une grande vitre carrée remplace la petite vitre ovale.
En septembre : nouveau moteur 9 CV et à l'arrière, deux feux rouges et deux clignotants orange.
1964 :
En février : pare-brise en une partie, tableau de bord similaire à celui de l'Ami 6, nouveau pare-chocs arrière et moteur diesel Perkins remplacé par Indenor.
1966 :
En juillet : lancement du HY Zone bleue (moins de 8 m3) pour Paris. Version à portes spécifiques supprimée en 1970.
En décembre : retour du moteur 11 CV au côté du 9 CV.
1968 :
En septembre : lancement des 1 000/1 600 kg et moteur 8 CV diesel Indenor XDP 88.
1969 :
En novembre : nouveaux feux clignotants avant orange et ailes arrière rectangulaires.
2017 :
En mai : l'expo des 70 ans du Type H expose un prototype du Type H « Tubik » très futuriste, créé en Italie.
Portraits de Macron décrochés à Paris : 500 euros d’amende pour huit militants La juge a reconnu coupables de « vol en réunion » les activistes, âgés de 23 à 36 ans. Le vidéaste qui avait filmé leur action a, lui, été relaxé.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 09h49, mis à jour à 10h15
Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, mercredi 16 octobre, huit militants écologistes à 500 euros d’amende chacun pour avoir décroché des portraits du président Emmanuel Macron dans des mairies de trois arrondissements de la capitale, en février. Ils ont annoncé qu’ils allaient faire appel.
La juge unique a reconnu coupables ces activistes, âgés de 23 à 36 ans, de « vol en réunion ». Le 11 septembre le parquet de Paris avait requis des peines de 1 000 euros d’amende pour chacun des prévenus, dont 500 avec sursis, afin « qu’on ne dévoie pas une lutte totalement légitime ».
La même sanction avait été demandée contre un vidéaste de 29 ans, du média associatif Partager c’est sympa, présent lors d’une action de décrochage dans la mairie du 5e arrondissement, « à 100 % pour [la] filmer, pas y participer », avait-il assuré à la barre. Le tribunal l’a relaxé.
« Devoir moral »
Les huit militants, au casier judiciaire vierge, avaient, eux, reconnu les faits, commis lors de trois actions, les 21 et 28 février, dans le cadre d’une campagne nationale « Décrochons Macron », menée par Action non violente-COP21 (ANV-COP21).
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Comme pour les quelque 130 « réquisitions » symboliques revendiquées par le mouvement, les décrochages s’étaient effectués en quelques minutes, « à visage découvert » et « sans dégradation ».
Ils avaient expliqué avoir agi par « devoir moral » et parce qu’ils n’avaient « d’autre choix » que la « désobéissance civile non violente », face à « la menace » du réchauffement climatique et « l’inaction » du gouvernement en la matière.
Leurs avocats avaient plaidé la relaxe au nom de « l’état de nécessité », qui permet d’écarter la responsabilité pénale « face à un danger actuel et imminent ». La juge parisienne a considéré que ce principe, qui avait été invoqué il y a un mois à Lyon pour relaxer deux « décrocheurs », n’était ici « pas constitué ».
Leur mouvement est né en réaction à une réponse jugée insuffisante de l’exécutif à la pétition sur le climat baptisée « L’Affaire du siècle », signée par plus de deux millions de personnes.