Blocages des dépôts pétroliers : faut-il craindre des pénuries d'essence à la pompe ?
Les professionnels du BTP bloquent des dépôts pétroliers pour protester contre la fin de l'exonération de taxe dont ils bénéficient sur le gazole non routier. Franceinfo fait le point sur leur revendication et leur mobilisation.
Mis à jour le 03/12/2019 | 12:00
publié le 03/12/2019 | 10:40
En plus des perturbations provoquées par la grève du 5 décembre, faut-il craindre une pénurie de carburant ? C'est le risque que font planer les professionnels du BTP. Ces artisans et entrepreneurs bloquent depuis le 29 novembre des dépôts pétroliers pour protester contre la fin de l'exonération de taxe dont il bénéficie sur le gazole non routier utilisé pour les appareils de chantier. Mercredi 3 décembre, les gendarmes sont intervenus pour libérer l'accès à un dépôt à Rennes (Ille-et-Vilaine).
La veille, les manifestants ont été reçus par Bruno Le Maire. Ils ont obtenu du ministre de l'Economie quelques avancées, mais Bercy leur a refusé un nouveau délai concernant la suppression de l'avantage fiscal pour le gazole non routier (GNR). Que réclament les professionnels du BTP ? Où se trouvent les stations-services fermées ? La pénurie risque-t-elle de perdurer jusqu'au 5 décembre ? Franceinfo fait le point.
Pourquoi les professionnels du BTP bloquent les dépôts pétroliers ?
Depuis le 29 avril, des professionnels du BTP bloquent des dépôts pétroliers avec leurs camions et leurs tracteurs, principalement dans l'ouest de la France. C'est en Bretagne que le mouvement est le plus conséquent, autour de Rennes notamment, où de nombreuses stations-services ne sont pas approvisionnées et sont donc fermées.
Les professionnels du BTP protestent contre la suppression d'un avantage fiscal dont ils bénéficiaient jusque-là : l'exonération de taxe sur le gazole non routier. Ce carburant, moins cher que celui que l'on trouve en station-service, est utilisé dans le secteur agricole et dans les travaux publics pour faire fonctionner les engins de chantier.
Dès septembre, la ministre de la Transition écologique et des Transports, Elisabeth Borne, avait dit la volonté du gouvernement de supprimer cette exonération de taxe pour les professionnels du BTP. Pour ces derniers, cette décision représenterait une hausse de 45% du prix au litre et donc une baisse de leur marge. De quoi pénaliser, selon eux, les plus petites entreprises du bâtiment au détriment des géants du secteur. "Cette augmentation va représenter jusqu'à 10% du chiffre d'affaire des entrepreneurs, c'est-à-dire plus que leur marge", explique à franceinfo David Lemaire, secrétaire nationale de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP).
Concrètement, cela veut dire que de nombreuses entreprises ne seront plus viables.David Lemaireà franceinfo
Que répond le gouvernement ? A l'approche de la grève du 5 décembre, lors de laquelle d'importantes perturbations sont attendues sur le réseau ferroviaire et dans les régies de transports de grandes villes de France, les professionnels du BTP souhaitent mettre la pression sur le gouvernement. Ils réclamaient d'être reçus par le Premier ministre, mais ont finalement décroché lundi un rendez-vous à Bercy avec Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.
A l'issue de cette réunion, la présidente de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP), Françoise Despret, s'est félicitée de certaines avancées : "Nous avons obtenu un contrôle renforcé confié à la gendarmerie, un carburant spécifique avec une coloration pour le BTP, une liste des engins qui ne pourront employer que ce carburant." "Cette coloration spécifique permettra d'éviter le vol", tandis que la liste d'engins qui seront dans l'obligation d'utiliser le dit carburant "nous évitera la concurrence déloyale" provenant surtout d'agriculteurs, a-t-elle ajouté.
En revanche, Bercy n'a rien cédé sur leur demande de nouveau délai concernant la suppression de l'avantage fiscal pour le gazole non routier. Les entreprises réclamaient un délai de 10 ans pour pouvoir se tourner vers des engins de chantier plus propres. Mais le gouvernement tient à son calendrier, qui prévoit une disparition progressive de l'avantage fiscal sur le gazole non routier en trois paliers à partir du 1er juillet prochain et jusqu'en 2022.
"C'est vraiment une ligne rouge", indique-t-on à Bercy où on met en avant la nécessité de lutter contre les émissions polluantes. De plus, "on ne peut pas dissocier une entrée en vigueur pour les grandes et les petites entreprises. C'est juridiquement risqué. Par ailleurs, c'est très compliqué à mettre en œuvre", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre de l'Economie.
Quelles stations-services sont à sec ? Le mouvement de blocage a atteint son apogée, juste avant la réunion avec le ministre, avec de nombreuses stations-services à sec. Le 3 décembre, au matin, la pénurie de carburant était surtout en cours en Bretagne et plus ponctuellement dans la région Pays de la Loire, d'après la carte du site participatif Penurie.mon-essence.fr
Le fusil Charleville Modèle 1777 est une arme de guerre française conçue pendant le règne de Louis XVI par l'ingénieur Gribeauval, réputée pour sa production et son emploi massif sur les théâtres militaires européens (Révolution française, Vendée, guerres napoléoniennes) et également américains (Guerre d'indépendance des États-Unis, guerre anglo-américaine de 1812) de la fin du XVIIIe siècle au début du XIXe siècle. Il est progressivement remplacé, au gré des déclassements, par un autre fusil à poudre noire et à silex, le Modèle 1816/1822, mais on trouve le fusil Charleville de 4,6 kg datant de 1777, encore largement en service lors de la prise d'Alger en 1830. Beaucoup d'exemplaires ont été modifiés à partir de 1840 pour devenir des fusils à percussion, et réutilisés comme armes civiles de chasse.
Comme pour l'artillerie, l'ingénieur Jean-Baptiste de Gribeauval s'efforça de parvenir à une interchangeabilité des pièces comparables pour le fusil modèle 1777, qui fut adopté par l'armée royale dès 1776. Devenu inspecteur général de l'artillerie et des manufactures royales, il institua même un système dit « de 1777 », comprenant de nombreuses armes destinées aux différentes spécialités de l'armée.
Le fusil modèle 1777 résulte de la longue évolution d'une arme apparue en 1717 à la Manufacture d'armes de Charleville1, destinée à remplacer les fusils de modèles pour le moins variés que les soldats français employaient au combat. Conçu de la manière la plus rationnelle qui soit, de façon à parvenir à une standardisation plus poussée, le fusil modèle 1777 dut être modifié en 1801. Dans l'intervalle, le système 1777, comptant quatorze types d'armes différents, avait été simplifié en étant porté à six modèles seulement.
Pour tirer avec ce fusil à poudre noire, un soldat devait déchirer le papier de la cartouche avec ses dents2, remplir un peu de poudre (de type pulvérin) servant d'amorce le bassinet, petite pièce creuse de la platine (le soldat devant s'assurer que la platine à silex était bien aiguisée), refermer le bassinet, verser le restant de la poudre dans le canon, la tasser avec la baguette de fer avant, pousser le papier ayant contenu la poudre et devenu la bourre, ensuite glisser ou cracher la balle dans le canon et la pousser jusqu'à la bourre, enfin, armer le chien, viser sans point de mire (le tireur se servant de son pouce gauche pour prendre sa visée) et presser la détente
Variantes
Le modèle 1777 a été décliné en pistolets d'infanterie, de cavalerie avec deux modèles (le mécanisme de platine à silex est enfermé dans un coffre en laiton), et de marine, et en mousquetons, avec des variantes de mousquetons de cavalerie, de grosse cavalerie (carabiniers), de hussards (dit modèle 1786, plus court), de dragons, de gendarmerie, mousquetons de marine (garnitures en laiton).
Il a été produit dans les manufactures royales puis impériales de Saint-Étienne, de Tulle, de Maubeuge, de Versailles, de Chatelleraut, de Mutzig, de Turin,.. et copié dans plusieurs pays comme l'Amérique (Model 1795 Springfield).
Les principales transformations apportées à cette arme concernèrent l'embouchoir, la grenadière et la forme de batterie. Le fusil modèle 1777 se révéla d'une robustesse peu commune, même si sa fiabilité fut assez souvent sujette à caution. Il connut beaucoup de problèmes d'amorçage, et son canon qui ne supportait pas la poudre de mauvaise qualité, employée pourtant à l'époque par l'armée française, était régulièrement encrassé (obligeant le canon à être lavé au chiffon puis séché et graissé après 50 ou 60 coups, chose impossible sur le champ de bataille et qui de fait, obligeait la plupart des soldats à y uriner afin de le décrasser et de pouvoir s'en resservir). En outre, l'obturation de la lumière était très fréquente (par des résidus de poudre, de papier, etc.) faisant que seule la poudre contenue dans ce dernier s’enflammait.
En comparaison, le fusil modèle 1777 fut certainement quelque peu inférieur au Brown Bess utilisé par les troupes britanniques, qui sans être le meilleur du monde comme certains le prétendirent en son temps (car beaucoup moins précis, étant même totalement dépourvu de tout organe de visée) s'avérait toutefois plus puissant et davantage dévastateur contre la cavalerie du fait de son calibre (19 mm) et de sa vitesse de tir de 3 à 4 tirs par minute contre seulement 2 à 3 trois pour le fusil français. La portée maximale du Brown Bess est toutefois limitée à 100 mètres, alors que le Charleville atteint 250 mètres.
Cependant, la longévité de cette arme en dit long sur ses qualités. Fabriquée jusqu'en 1822, elle fut produite à raison de 2 millions d'exemplaires, équipant tous les fantassins du 1er Empire qui combattirent sur l'ensemble des champs de bataille d'Europe et d'outre-mer.
La Garde Consulaire, puis Impériale, se servit du même fusil d'infanterie modèle 1777 que les autres Corps, mais cette arme se différenciait par un certain nombre de détails importants. La monture et les garnitures avaient été modifiées par rapport au modèle de base et le fusil en question disposait d'une platine de sécurité, destinée à empêcher que l'arme ne se déclenchât accidentellement ou que l'amorce fût atteinte par l'humidité.
Caractéristiques
Tableau tiré du Manuel d'infanterie, 1808 Fusil modèle 1777 corrigé an IX :
Poids du fusil : 4,6 kg
Longueur du fusil : 1,529 m
Longueur du canon : 1,1366 m
Calibre du canon : 17,48 mm
Diamètre de la balle : 16,54 mm
Longueur de la baïonnette : 0,4059 m
longueur de la lame de baïonnette : 0,38 m
Poids de la balle : 27,2 g (20 à la livre)
Poids de la charge de poudre : 12,24 g
Poids total de la cartouche : 39,44 g
Lumière : 0,94 mm
Prix du fusil : 25 à 34 francs (selon la manufacture)
Edouard Philippe veut instaurer la réforme des retraites « sans brutalité » Le premier ministre s’est dit ouvert à un compromis sur l’entrée en vigueur de la réforme, estimant qu’on « ne change pas un contrat social brutalement ».
Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 14h54, mis à jour à 15h59
Une réforme des retraites « sans brutalité ». Le gouvernement français ne transigera pas sur l’instauration d’un système universel de retraites, en supprimant notamment les régimes spéciaux, mais est prêt à négocier sur les mécanismes de transition des 42 régimes existants, a déclaré Edouard Philippe mercredi 27 novembre. Le premier ministre s’est dit notamment ouvert à un compromis quant à l’entrée en vigueur de la réforme (théoriquement dès la génération née en 1963), entre « une transition immédiate et brutale » et la « clause du grand-père » qui renverrait l’application de la réforme aux nouveaux entrants sur le marché du travail à compter de l’échéance de 2025. « Entre ces deux extrêmes, on doit pouvoir trouver le bon curseur », a-t-il insisté.
« On ne change pas un contrat social brutalement », a-t-il admis. Les discussions avec les syndicats et le patronat « vont encore se poursuivre un peu sous le pilotage du haut-commissaire » aux retraites, Jean-Paul Delevoye, et « devraient s’achever aux alentours des 9 ou 10 décembre », a déclaré M. Philippe à l’issue du conseil des ministres. « Le dialogue social se poursuit », a assuré M. Philippe, qui a énuméré les pistes de compromis possibles : droits familiaux, emploi des seniors, pénibilité, cumul emploi-retraite ou « garanties » pour certains fonctionnaires, comme les enseignants. « On nous a suffisamment reproché la verticalité pour que nous assumions de prendre le temps de discuter », a-t-il insisté, alors que l’opposition accuse l’exécutif de manier volontairement le flou sur son projet.
Le premier ministre a cependant réassuré la volonté du gouvernement d’aller au bout de cette réforme. Sinon, « ce qui se produirait, nous le savons tous : nous demanderions à nos enfants de payer, c’est totalement injuste, je m’y refuse », a-t-il déclaré. M. Philippe a aussi évoqué la possibilité de travailler plus longtemps : « Je crois que nos compatriotes savent que dans tous les autres pays un allongement progressif de la durée du travail se met en place, et c’est un élément sur lequel travailler. »
En attendant, « certains exprimeront leur opposition dans la rue le 5 décembre », premier jour d’une grève reconductible soutenue par la plupart des syndicats et des partis d’opposition. Cette manifestation, qui s’annonce massive, rassemblera des employés de la SNCF, de la RATP (les transports en commun d’Île-de-France), du transport routier, des hôpitaux, d’EDF, de l’éducation nationale, mais aussi des « gilets jaunes » et des étudiants. Tout en affirmant son « respect pour le droit de grève (et) pour le droit de manifester », M. Philippe a assuré que « le gouvernement mettra tout en œuvre pour accompagner au mieux les Français qui veulent et qui doivent travailler ».
A l’approche de cette date fatidique, l’exécutif enchaîne les réunions : après un déjeuner à l’Elysée et une réunion de la majorité mardi, un nouveau rendez-vous « de calage » est prévu vendredi à Matignon, selon une source gouvernementale. L’ensemble des ministres participera ensuite à un séminaire dimanche afin de « caler la feuille de route » et « fixer le calendrier au-delà du 5 décembre », mais aussi « revoir le plan pour limiter au maximum l’impact de la grève », en particulier dans les transports.