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Monde : France

Brigitte Barazer de Lannurien : Miss France 1960

Publié à 22:55 par dessinsagogo55 Tags : monde france sur centerblog saint center sommaire merci femme
Brigitte Barazer de Lannurien : Miss France 1960

Brigitte Barazer de Lannurien, née en 1943, est une femme française élue Miss Côte d'Émeraude en 1959, Miss France en 1960, 4e dauphine de Miss Europe en 1960, puis Miss Cinémonde en 1961. Elle est la 30e Miss France.

Brigitte Barazer de Lannurien est née en 1943 en Normandie. Elle a des origines léonardes et malouines

 

L'élection de Miss France 1960 a eu lieu le 31 décembre 1959 au Grand Casino d'Aix-les-Bains. Brigitte Barazer de Lannurien, Miss Côte d'Émeraude (car à l'époque, le titre de "Miss Bretagne" n'existait pas), est élue. Par la suite, Brigitte Barazer de Lannurien a été 4e dauphine de Miss Europe 1960, a représenté la France à Miss International 1961 et a obtenu le titre de Miss Cinémonde la même année.

Miss France 1960, 30e élection de Miss France, s'est déroulée le 31 décembre 1959 à Aix-les-Bains. Elle a été remportée par Brigitte Barazer de Lannurien.

C'est la seconde fois que cette élection se tenait à Aix-les-Bains.

 

 

Résultat Candidate Région
Miss France 1960 Brigitte Barazer de Lannurien Miss Côte d'Émeraude
1re dauphine Véronique Pugévols Miss Hainaut
2e dauphine Henriette Paule Miss Roussillon
3e dauphine Ludivine Germain Miss Loire-Forez
4e dauphine Thérése Bastide Miss Artois
Top 12 Michelle dubillet Miss Rouergue
Teura Bauwens Miss Tahiti
Caroline dubrulle Miss Quercy
Marie-Paul Lorette Miss Pays de Loire
Maria Ribeira Miss Côte Basque
Lise Brat Miss Picardie
René Duffort Miss Touraine

 



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France (paquebot) : Fin de vie

Publié à 13:37 par dessinsagogo55 Tags : center sommaire centerblog sur vie france monde chez société art annonce cadre merci
France (paquebot) : Fin de vie

Un aventurier et amateur d'art, Jacques Dworczak, rachète près de 500 pièces du paquebot en Inde, dont le nez (une partie de l'étrave découpée dans le haut de la proue de l'ancien paquebot, haute de 3,51 mètres et pesant plus de 4 tonnes). Ces pièces sont mises aux enchères chez Artcurial, le 8 et 9 février à Paris. Le nez est acquis pour la somme de 273 000 €, à une société immobilière de Deauville dont le promoteur immobilier, Jean-Pierre Véron, annonce vouloir l'installer dans cette commune, dans l'ensemble « Blue Bay » qu'il commercialise. En attendant de l'y installer, il confie cette pièce à Didier Spade, armateur et entrepreneur du projet du nouveau paquebot France, qui en est le dépositaire de 2009 à 2017 : elle est alors visible sur le quai du port de Grenelle à Paris. Le nez est menacé de diverses saisies-ventes, Jean-Pierre Véron ayant fait l'objet de plusieurs condamnations, dans le cadre de programmes immobiliers. La pièce est finalement acquise aux enchères en mai 2017 pour un montant de 171 600 €, sur préemption du ministère de la Culture, pour le compte de la ville du Havre.

Depuis le 26 septembre 2018, le nez du paquebot a été définitivement installé au Havre, son port d'attache historique, face au siège social du Grand Port Maritime du Havre, après le rachat dans le cadre du droit de préemption par le ministère de la Culture en 2017 et la récupération par la ville du Havre en 2018. Pour l'occasion, la pièce a été décapée et repeinte dans ses couleurs d'origine.

Cette fin est à mettre en parallèle avec la transformation du Queen Mary en musée flottant à Long Beach (Californie) et celle du Queen Elizabeth 2 en hôtel de luxe, à Dubaï.

 



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France (paquebot) : Rachat et changement de nom

France (paquebot) : Rachat et changement de nom

 

 

Finalement, le France est racheté le 24 octobre 1977 par Akram Ojjeh, riche homme d'affaires saoudien, pour 80 millions de francs. S'il dit l'avoir fait pour « le protéger des ferrailleurs », le France ne navigue toujours pas. L'armateur norvégien Knut Ulstein Kloster, propriétaire de la société Norwegian Caribbean Line (NCL), négocie alors avec Akram Ojjeh et lui rachète le navire le 25 juin 1979, pour 77 millions de francs. L'armateur annonce que le paquebot va être renommé Norway et qu'il naviguera, mais dans une configuration pouvant accueillir plus de passagers et avec un équipage réduit et « bon marché ».

Malgré diverses propositions, les chantiers navals du Havre ne remportent pas l'offre pour la transformation du navire ; le départ du Norway est annoncé pour le 15 août 1979 à destination de Bremerhaven, en Allemagne. Après plus de quatre ans à quai, le navire est devenu un symbole pour une ville en crise : une grève générale transforme Le Havre en ville morte. Les Havrais manifestent ce jour-là, bloquent l'écluse François Ier pour retenir le remorqueur Abeille Provence, soutenus par l'équipage, solidaire du mouvement. Les contestataires sont délogés par les CRS pendant la nuit, mais les remorqueurs ne sortent pas. La situation s'envenime même politiquement et l'armateur fait intervenir deux remorqueurs néerlandais pour que le navire appareille le 17 août. Un coup de vent oblige le Norway à rester une nuit de plus.

Il quitte Le Havre et la France, le lendemain matin, 18 août 1979, remorqué par l’Abeille Provence. L'émotion est forte dans la foule qui observe silencieusement le départ et est également traduite par l'absence de réponse des remorqueurs aux trois coups de sirène traditionnels du paquebot. Dans son voyage tout au long des côtes françaises, un public nombreux le regarde passer.

Le 22 août 1979, le Norway arrive à Bremerhaven et entre en cale sèche aux chantiers Hapag-Lloyd, pour des travaux de transformation qui dureront 32 semaines. L'appareil propulsif avant est retiré, l'arrière est entièrement automatisé ; les hélices avant sont également retirées : la vitesse de croisière est ramenée à 16−18 nœuds et la consommation à 228 tonnes de fioul par jour. Trois propulseurs d'étrave sont installés ainsi que deux propulseurs transversaux arrière, afin de pouvoir se passer de remorqueurs. Les ponts arrière sont agrandis, une discothèque et un casino sont ajoutés.

L'architecte naval danois Tage Wandborg revoit l'aménagement intérieur : seules quelques cabines, la bibliothèque, la salle de jeux des enfants, le salon de coiffure ainsi que le restaurant Versailles subsistent de l'ancien France. À l'extérieur, le Norway est repeint en bleu. Il appareille enfin le 15 avril 1980 pour des essais en mer et arrive le 2 mai à Oslo, en Norvège, pour une escale de présentation (visite par le roi Olav V et grand feu d'artifice). Il rejoint ensuite Southampton, en Angleterre, pour effectuer sa première traversée transatlantique sous son nouveau nom. Durant ce voyage, une émission en direct est réalisée par la télévision française. Mais à Southampton, alors que certaines cabines ne sont toujours pas terminées, une inondation survient à bord, provoquant l'annulation de la croisière inaugurale. Réparé, le Norway rejoint Miami, en Floride, son nouveau port d'attache américain. Au cours des années suivantes, il effectue des croisières d'une semaine dans les Caraïbes, embarquant 1 890 passagers pour 790 membres d'équipage.

En avril 1982, le Norway revient à Bremerhaven pour d'autres transformations : remplacement des hélices par deux nouvelles à quatre pales, ancre d'embossage, rénovation de 650 cabines et installation du téléphone par satellite. En septembre 1987, la propulsion est modernisée et le théâtre est rénové ; de nouvelles cabines sont installées en plus d'une boutique et des salles de conférence. La même année, les lois norvégiennes changeant, le navire passe sous pavillon des Bahamas, un pavillon de complaisance, afin, entre autres, de pouvoir embaucher des marins de pays où la main-d'œuvre est peu chère. Employés civils et marins de 25 nationalités différentes valent au Norway d'obtenir le pavillon de l'ONU.

À deux reprises, le Norway est symboliquement rebaptisé France pour deux croisières « à la française », embarquant entre autres de célèbres cuisiniers français, dont Paul Bocuse, Joël Robuchon, Troisgros, Guy Legay, Guy Savoy, Gaston Lenôtre, Léa Linster et Ginette Delaive-Lenoir. La première de ces croisières, du 1er au 10 décembre 1989, remporte un franc succès, mais la seconde, l'année suivante, sera plus mitigée.

 

Du 3 septembre au 3 octobre 1990, le Norway revient une nouvelle fois à Bremerhaven pour des transformations plus visibles de l'extérieur : deux ponts préfabriqués sont ajoutés au-dessus des anciens afin d'abriter 124 cabines de luxe, les cheminées sont dessoudées puis remises en place sur les nouveaux ponts, l'arrière du pont embarcations est redessiné. Le navire peut désormais accueillir 2 560 passagers et 950 membres d'équipage.

Le 10 septembre 1996, le Norway revient au Havre depuis New York, après 17 ans d'absence. Le lendemain, il entre en cale sèche dans la forme King Georges V à Southampton pour les dernières transformations : modernisation de cabines, transformation de magasins et des cheminées qui n'évacuent plus la fumée par les ailerons mais par une tuyauterie verticale plus efficace.

Le Norway désarmé à Bremerhaven en juillet 2004.

Le paquebot est fortement endommagé lors de l'explosion de l'une des quatre chaudières à Miami, le 25 mai 2003, causant la mort de plusieurs marins. Remorqué, il part de Floride le 4 juillet 2003, en direction de Bremerhaven, où il arrive le 24 juillet 2003, pour la réparation du système de propulsion. Son état général reste très bon, mais il a déjà 41 ans de service. Au cours de l'hiver 2003, une tempête s'abat sur la mer du Nord et fait chavirer le dernier-né de la compagnie NCL, le Pride of America. La compagnie décide la réparation de celui-ci, alors en construction, ce qui anéantit tout espoir de revoir le Norway naviguer. Il reste amarré, jusqu'au 23 mai 2005, au Kaiserhafen III (le quai de l'Empereur) de Bremerhaven, qu'il quitte avec l'aide de cinq remorqueurs. Sorti du port, le paquebot est pris en charge par le remorqueur De Da. Il arrive le 10 août 2005 au large de Port Kelang, un grand port à environ 100 km à l'ouest de Kuala Lumpur en Malaisie occidentale, où il attend son sort. Revendu à un ferrailleur indien, Sanjay Mehta, il change de nom pour Blue Lady fin janvier 2006.

Le 16 février 2006, le gouvernement bangladais interdit le démantèlement au Bangladesh du navire qui contient de l'amiante. La veille, la décision du Conseil d'État français obligeait Paris à rapatrier le Clemenceau qui devait être aussi démoli en Inde. Le 2 août 2006, la Cour suprême de l'Inde autorise finalement le démantèlement en Inde du paquebot, et le 14 août 2006, le Blue Lady est amarré devant la plage d'Alang pour y être démoli.

Attendue en mars 2007, puis repoussée au 13 mai 2007, une décision de la Cour suprême indienne a autorisé PriyaBlue, le démolisseur qui a racheté le bateau, à commencer le pompage de l’huile et du fioul se trouvant à bord, sous le contrôle d’experts de l’État de Gujarat. Cette opération rend inéluctable son démantèlement sur place car le navire, échoué pendant presque un an sur une plage d'Alang, est devenu hors d'état de naviguer, malgré deux projets de reprise, dont l'un proposait sa transformation en hôtel-casino, près de Honfleur. Le 11 septembre 2007, la Cour suprême indienne donne son feu vert au démantèlement du navire. Entièrement pillé lors de son passage en Malaisie, son démantèlement intégral nécessite près de deux ans.

 



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France (paquebot) : Au quai de l'oubli

Publié à 13:07 par dessinsagogo55 Tags : société maison jeux france vie merci sur centerblog nuit center sommaire monde loisirs centre
France (paquebot) : Au quai de l'oubli

 

 

Le 19 décembre 1974, le France est remorqué, depuis le quai Joannès-Couvert, jusqu'au canal central dans la zone industrielle du Havre, par quatre remorqueurs. Le navire est amarré près des complexes pétrochimiques et va rester à cet endroit pendant quatre ans et demi, endroit qui est alors surnommé le « quai de l'oubli » ou le « quai de la honte ». Le commandant Pettré débarque le 21 décembre, et seuls quarante hommes restent à bord pour maintenir la chaudière en activité, afin de produire le minimum de chauffage et d'éclairage nécessaire. Cet abandon signifie aussi la fin des traversées transatlantiques pour la ville du Havre et de nombreuses suppressions d'emplois, malgré les promesses de réemploi de la CGM. 2 500 emplois sont directement supprimés par le désarmement du France, quelques milliers d'autres sont menacés indirectement.

L'entretien, le gardiennage et les frais de port du navire coûtant encore 200 000 francs par mois, la dernière chaudière est arrêtée le 29 avril 1975. Six hommes restent à bord pour la veille, pendant que l'électricité vient de la terre. Le France ne sortira du « quai de l'oubli » qu'une seule fois pendant ces quatre années, le 6 mai 1975, alors qu'une tempête casse ses amarres et le met en travers du chenal. Il revient à plusieurs reprises en tête de l'actualité : lorsque Michel Sardou écrit et interprète la chanson Le France, dont 500 000 exemplaires sont vendus en deux semaines et près de 1 000 000 écoulés au total ; ou lorsque, le 17 octobre 1975, une cinquantaine de grévistes d'Atochimie montent à bord pour déployer leurs banderoles ; d'autres grèves et manifestations utilisent le France comme symbole. Cinq ou six jours par an, des visites sont organisées, avec 50 à 60000 visiteurs ; le quai de l'oubli devient un but de promenade : le France devient un symbole d'une ville et d'un pays en crise .

Diverses propositions plus ou moins fantaisistes de réutilisation du navire apparaissent : ainsi Michel Crépeau, maire de La Rochelle, propose de l'amarrer entre l'île de Ré et La Pallice, pour en faire une maison de retraite pour marins ; un chirurgien parisien propose de le convertir en navire-hôpital au large du Liban, alors en pleine guerre civile ; une suggestion d'école hôtelière itinérante apparaît même. Des propositions plus sérieuses consistent en la revente du navire à une société de loisirs pour être reconverti en navire de croisière ou en hôtel flottant. Le musicien et patron de boîte de nuit marseillais Marcel Rossi crée un comité de sauvegarde du paquebot qui vise à le transformer en centre de loisirs flottant et en casino, amarré face au port de l'Estaque à Marseille. Le projet le plus sérieux vient de la ville de Montréal, pour les Jeux olympiques d'été de 1976, mais il échoue. En novembre 1976, le France est mis quelques semaines en cale sèche, pour le débarrasser des algues et coquillages accrochés sur sa coque, puis il revient à son quai.

 



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France (paquebot) : Mutinerie de 1974

Publié à 12:54 par dessinsagogo55 Tags : france vie merci mer sur centerblog center sommaire monde voyage loisirs saint place
France (paquebot) : Mutinerie de 1974

 

 

Le mercredi 11 septembre 1974, le France approche du Havre au retour de New York. À 21 h 6, une délégation de 50 à 60 hommes d'équipage arrive à la passerelle du navire, où se trouve le commandant Christian Pettré. La délégation est emmenée par Marcel Raulin, un cabinier, président du comité intersyndical du bord, et comprend les secrétaires des fédérations syndicales ainsi que plusieurs délégués de l'équipage, du comité central d'entreprise et du comité d'établissement du Havre. Si un mouvement social et une mutinerie étaient attendus, la modalité de la mutinerie, en mer, surprend. Une action d'ampleur était prévue, mais à l'issue du dernier voyage : il semble qu'un noyau d'une centaine de salariés plus décidés aient anticipé l'action. Les rivalités entre CFDT et CGT, ainsi que les différences d'avenir entre équipage, reclassé sur d'autres navires de la CGM, et personnel de cabine, assuré d'être licencié, sont des facteurs qui ont joué. Les Renseignements généraux savaient qu'une action des marins se préparait, sans en connaître la date ; des représentants syndicaux étaient montés à Southampton sans qu'une réunion générale ait été organisée ; les garçons de service en restauration avaient gardé leur tenue noire au lieu de l'habituelle blanche, « en signe de deuil ».

Les ordres donnés à la salle des machines sont contradictoires, mais la vitesse est réduite en quelques minutes ; des sonneries d'alarme se déclenchent dans les compartiments machines ; le bateau du pilote L'Alexandre ne peut accoster. D'autres mutins pénètrent dans les machines. Marcel Raulin ordonne au commandant de diriger le France vers l'entrée du port et de mouiller entre les bouées 9 et 12 afin de bloquer son entrée, tout en annonçant aux passagers l'opération en cours. Celle-ci avait pour nom de code « Amenez les oranges ». C'est la première fois qu'une mutinerie de cette ampleur a lieu sur un bateau à l'entrée du port,(Le Provence avait déjà été immobilisé pendant 48 heures, mais à quai, en décembre 1965, pour protester contre la vente du navire. Cinq cents passagers étaient à bord).

À 23 h 50, le commandant s'adresse aux passagers pour les rassurer ; la délégation confirme à minuit qu'elle ne s'opposera pas à leur débarquement. La passerelle et la salle des machines sont évacuées. À h 10 le 12 septembre, le ferry Viking III de Thoresen Ferries accoste le France et les passagers y montent par une coupée. Les remorqueurs Abeille 26Abeille 27 et Abeille 28 transbordent les bagages à terre. Le débarquement des 1 266 passagers est achevé à 16 h 15, sans incident. Alors que le ferry s'éloigne, les passagers massés sur sa plage arrière entonnent Ce n'est qu'un au revoir, puis crient « Vive le France ! ».

La grève se poursuit. Sont restés à bord les 964 membres de l'équipage et du personnel de cabine. Les marins grévistes forment un « gouvernement de bord ou de crise » (Raulin en est le « Premier ministre ») ; ils impriment un journal quotidien, Le (la) France en rade, et tiennent un « conseil des ministres » chaque matin . Les officiers refusent de s'associer au mouvement. Les mutins se rendent compte que le commandant a mouillé le navire en dehors du chenal, afin que les navires arrivant au port du Havre puissent toujours passer, dans un souci de sécurité.

À terre, les négociations avec les syndicats mettent du temps avant de commencer. Jacques Chirac, alors Premier ministre, rencontre les membres de la compagnie et confirme sa décision avec fermeté : fin de l'exploitation du navire, annulation des voyages suivants. De plus, il organise un blocus du navire par la marine nationale : il semble que le gouvernement ait voulu éviter une expérience autogestionaire semblable à celle de Lip. La compagnie générale transatlantique porte plainte contre les mutins (plainte retirée en décembre, à la fin du mouvement). Un comité de défense du paquebot est créé par André Duroméa et regroupe 31 organisations du Havre ; 40 000 personnes signent une pétition adressée au Président de la République. Des manifestations ont lieu les 12, 20 et 28 en soutien à l'équipage mutiné, mais ne rassemblent pas plus de 3000 personnes. Le gouvernement a cependant d'autres priorités à ce moment précis (prise d'otages à La Haye le 13, attentat à Paris le 15).

Le conflit se durcit : le maire du Havre va retrouver les mutins avec une vedette, malgré le refus du sous-préfet ; une grève générale est lancée dans la marine marchande, les 16 et 17 septembre. Bien suivie le premier jour, elle s'effondre ensuite. Le 18, les voyages restants sont officiellement annulés par la Transat ; une barge pétrolière ravitaille le France le même jour, ce qui laisse penser à un conflit durable. Le problème du ravitaillement en vivres se pose : celui-ci est refusé par la Transat, mais est effectué par un chalutier, le Saint-Joseph, qui tente d'amener 500 kg de tomates, 3 tonnes de pommes de terre et 800 kg de carottes provenant d'organisations diverses (dockers, ouvriers, Secours Populaire, etc.). Le chalutier est alors bloqué, mais une manifestation à la sous-préfecture pousse la Transat à accepter le ravitaillement.

La première personne à quitter le navire est un garçon d'hôtel, Michel Duchemin, qui se jette à l'eau, vite secouru par les bateaux du blocus mis en place autour du bâtiment. Le 23 septembre, un plan est proposé par le ministre de l'Intérieur, Michel Poniatowski pour reconvertir le France en paquebot de loisirs uniquement. Mais le même jour, le vent se lève, obligeant à mouiller une deuxième ancre. Les vents forcissant entre 8 et 10, le navire appareille le 24 septembre au matin et s'éloigne à deux milles au large de Saint-Vaast-la-Hougue, à l'abri de la péninsule du Cotentin ; la baisse des réserves de mazout l'empêche de naviguer plus loin ou de rester dans la rade du Havre. À Saint-Vaast, un patrouilleur de la Marine nationale empêche tout bateau de s'approcher à moins de 100 mètres. Le France est alors isolé et ne peut revenir au Havre, puisque deux bouées ont été mouillées à son ancien emplacement.

Alors que les défections augmentent avec la lassitude et le découragement, les responsables syndicaux rencontrent ceux de la Compagnie Générale Maritime (CGM), le 4 octobre, et trouvent un accord permettant aux marins de regagner Le Havre, après 23 jours de conflit. Le France quitte Saint-Vaast le 9 octobre, avec 540 hommes encore à bord, arrive au Havre quai Joannès-Couvert, où moins de huit cents personnes sont là pour accueillir les mutins.

Un noyau dur de 121 grévistes continuent l'occupation du paquebot jusqu'au 8 décembre. Une fois qu'ils quittent le navire, il est déhalé dans l'arrière-port

 



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France (paquebot) : Désarmement

Publié à 12:44 par dessinsagogo55 Tags : center centerblog france prix sur merci vie monde argent presse annonce
France (paquebot) : Désarmement

 

 

En 1965, les recettes dégagées par le navire sont pour la première fois inférieures aux dépenses, ce qui est accentué par les grèves et événements de mai 68 qui entraînent de fortes augmentations de charges. Le Queen Elizabeth 2 entre en service en 1969 et lui mène une rude concurrence. Cette même année, le paquebot-amiral américain United States est désarmé pour non-rentabilité. La dévaluation du dollar en 1973 fait perdre encore plus d'argent à la Compagnie Générale Transatlantique. Les hausses du prix du mazout provoquées par le premier choc pétrolier de 1973, conjuguées avec la baisse des subventions d'État comblant le déficit, aggravent encore la situation, augmentant les rumeurs de désarmement, notamment après le deuxième tour du monde du paquebot. En 1974, le paquebot transatlantique est en effet devenu un moyen de transport déclinant inexorablement depuis plus de dix ans. Le nombre de passagers ne cesse de chuter après un âge d'or dans les années 1950, qui se termine avec l'arrivée des premiers avions à réaction, DC-8 et Boeing 707.

Le suspense continue à propos d'un éventuel désarmement du navire, alors qu'une réunion interministérielle doit se tenir en avril 1974. Mais Georges Pompidou meurt le 2 avril et Valéry Giscard d'Estaing, candidat à la présidence, déclare durant la campagne présidentielle vouloir maintenir le navire en service. Pourtant, la promesse est oubliée après son élection et le nouveau gouvernement de Jacques Chirac décide, le 1er juillet, de mettre fin à la prise en charge du déficit de la Compagnie Générale Transatlantique. Celle-ci annonce, le 8 juillet, que le France doit être désarmé à la fin de la saison, le 25 octobre. Les réactions sont nombreuses : des comités de soutien se forment, des pétitions sont signées, de nombreux articles le défendent dans la presse.

À quai, on peut voir des manifestations de soutien : des passagers occupent le navire à plusieurs reprises, par solidarité avec l'équipage. La Transat annonce tout de même les deux dernières traversées : Le Havre—New York du 11 au 17 octobre, puis New York—Cannes du 18 au 25 octobre. De nombreuses places sont réservées pour ces traversées, même si célébrer la fin du France au champagne est aussi vu comme une provocation.

Le 19 juillet 1974, une manifestation menée par Henri Krasucki, délégué national de la CGT, et par André Duroméa, maire du Havre, entraîne un retard de huit heures à l'appareillage, le France ne partant qu'à 21 h 5.

 

 



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France (paquebot)

Publié à 12:32 par dessinsagogo55 Tags : center sommaire centerblog sur mer merci vie france saint monde homme
France (paquebot)

 

 

Le France (troisième du nom, rebaptisé Norway en 1979, puis Blue Lady en 2006) était un paquebot transatlantique construit aux Chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire, où il fut mis à l'eau, le 11 mai 1960, en présence du président de la République française, le général de Gaulle. Avec ses 316 mètres de long, il fut pendant toute sa période d'activité le plus long paquebot (navire à passagers) jamais construit au monde jusqu'au lancement en 2004 du RMS Queen Mary 2, long de 345 m (1 132 ft). Symbole du prestige de la France gaullienne, et de son effondrement dans les années 1970, il était surnommé le « petit frère du Normandie » par les chantiers de l'Atlantique.

Son port d'attache est alors Le Havre, et il est mis en service en janvier 1962, pour le compte de la Compagnie générale transatlantique (CGT). Luxueusement meublé, le paquebot a été décoré par plusieurs peintres de l'École de Paris, notamment par Louis Vuillermoz.

Pendant douze ans, il assure des traversées transatlantiques et quelques croisières autour du monde, jusqu'en septembre 1974. Son désarmement est brutalement décidé avec l'accord du président de la République, Valéry Giscard d'Estaing, pour cause de non-rentabilité, alors qu'il s'était engagé, au cours de sa campagne électorale, à le maintenir en service.

Revendu d'abord à un homme d'affaires saoudien, en 1977, puis à un armateur norvégien en 1979, rebaptisé Norway, il assure alors, après plusieurs transformations, des croisières en mer des Caraïbes. Revendu à un ferrailleur, il est rebaptisé Blue Lady en 2006 et son démantèlement prend fin en 2009 en Inde, sur le chantier d'Alang.

 



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Tour Eiffel

Publié à 12:07 par dessinsagogo55 Tags : center tour eiffel centerblog gif sur merci vie france place homme création art
Tour Eiffel

Le projet était de faire une grande tour pour l'exposition universelle de Paris de 1889.

La première moitié du xixe siècle est caractérisée par la révolution industrielle qui, pour beaucoup, doit à l'essor de la métallurgie. La révolution industrielle engendre un bouleversement économique, certes, mais sans doute est-elle avant tout une révolution des matériaux. Dans un premier temps, les ouvrages réalisés en métal le seront surtout avec une visée purement d'ordre pratique (des ponts notamment), mais dès que les techniques seront maîtrisées, les ingénieurs se transformeront en architectes, voire en artistes.

En 1779, le premier pont en fonte est construit à Coalbrookdale dans le Shropshire. Ce type de pont se développe ensuite dans toute l'Angleterre, et ce n'est qu'en 1803 que l'on en retrouvera une inspiration identique en France, lorsque est jeté sur la Seine, le pont des Arts, face à l'Académie des sciences.

 

À partir de 1845, le fer laminé remplace petit à petit la fonte grâce à ses nombreux atouts supplémentaires : plasticité, incombustibilité et résistance. Mais avant toutes choses, le fer laminé s'avère plus économique à produire que la fonte. Ce sont d'abord des ponts qui sont construits avec ce nouveau matériau, notamment du fait de l'extension rapide du réseau ferré, avant que la méthode ne soit appliquée à d'autres types de bâtiments. En Angleterre, le premier exemple marquant est le Crystal Palace, construit pour l'Exposition universelle de 1851. En France, et uniquement en considérant le domaine architectural, le fer sera ouvertement montré pour les premières fois : en 1848 avec la structure de la bibliothèque Sainte-Geneviève construite par Henri Labrouste, puis de manière encore plus démonstrative avec les Halles de Paris édifiées en 1853 par Victor Baltard et Félix Callet. À la suite de cela, dans un contexte d'industrialisation rapide, de nombreux autres bâtiments seront construits de cette manière : gares, marchés, usines, grands magasins, verrières, pavillons d'exposition, kiosques…

L'architecture du fer séduit les ingénieurs pour la robustesse naturelle du matériau, mais aussi parce qu'il insuffle une certaine légèreté aux constructions et autorise la création de bâtiments plus aériens, plus modernes, plus résistants, plus esthétiques. Les ingénieurs peuvent enfin faire preuve d'audace architecturale et libérer leurs envies artistiques.

À partir des années 1870, les spécificités du fer et son comportement sont mieux connus, ce qui en permet une utilisation courante dans les ouvrages d'art et les bâtiments publics. Le fer permet de construire des ensembles spacieux et fonctionnels. Il est utilisé dans la plupart des grands projets de l'époque (à Paris, par exemple, on le retrouvera utilisé pour les Galeries Lafayette, situées Boulevard Haussmann, ou encore la gare du Nord).

Le fer devient alors la source de houleux débats entre ingénieurs et architectes, la place de chacun n'étant plus aussi clairement définie qu'auparavant. Gustave Eiffel sera de ceux qui ont su allier les métiers d'ingénieur avec celui d'architecte, en tirant profit des atouts nouveaux proférés par le fer.

Né à Dijon en 1832, Gustave Eiffel sort treizième de la promotion 1855 de l'École centrale des arts et manufactures qu'il avait intégrée quelque temps plus tôt. Sous l'influence de son oncle Jean-Baptiste Mollerat, il choisit d'y suivre les cours de la spécialité « chimie », mais victime de brouilles familiales, il ne reprendra jamais l'exploitation prospère de houille de celui-ci.

Une fois son diplôme obtenu, c'est aux établissements parisiens Nepveu qu'il commencera sa carrière professionnelle. L'ingénieur apprend vite, et dès 1858, il se voit confier la responsabilité d'un chantier important, celui de la direction des travaux de la passerelle Eiffel à Bordeaux. Se finissant par un succès, cette aventure lui donne l'envie de se mettre à son propre compte, ce qu'il fera effectivement en 1867.

Il installe alors ses ateliers à Levallois-Perret, en banlieue parisienne. Les réalisations des établissements Eiffel seront diverses et variées : des viaducs (Garabit en 1884 ou sur le Douro, au Portugal en 1877), des ponts, des charpentes ou structures métalliques (comme la coupole de l'observatoire de Nice en 1884 ou la structure interne de la statue de la Liberté en 1886), voire des bâtiments entiers, comme la gare de l'Ouest à Budapest, en Hongrie, ouverte en 1877.

Au début des années 1880, les entreprises Eiffel sont placées au cinquième ou sixième rang des constructeurs français, grâce à leurs capacités d'organisation, d'invention dans les procédés de montage et grâce à leurs précisions dans la fabrication et l'assemblage des pièces.

En 1884, lorsque le projet d'une tour de trois cents mètres sera évoqué pour la première fois, la réputation de Gustave Eiffel est donc déjà bien établie et elle est de dimension nationale, voire internationale. Bien qu'âgé de 52 ans à cette époque, après avoir été dubitatif, c'est finalement avec une excitation de jeune homme qu'il s'emparera du projet et le défendra envers et contre tous. Même si elle n'est pas née de son imagination, il lui donnera son nom et surtout la défendra jusqu'à ses derniers jours, même une fois qu'il se sera retiré des affaires, en 1893. C'est que l'entrepreneur avait bien senti qu'il avait affaire là à l'œuvre de sa vie et qu'elle serait marquante.

 
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Macron se décide à agir après avoir vu “Les Misérables”

Publié à 01:48 par dessinsagogo55 Tags : sommaire monde france sur center centerblog
Macron se décide à agir après avoir vu “Les Misérables”

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Le préfet de police de Paris a-t-il le droit de dire

Publié à 23:26 par dessinsagogo55 Tags : sommaire monde paris center image centerblog sur merci france place homme article femme nature
Le préfet de police de Paris a-t-il le droit de dire

Le préfet de police de Paris a-t-il le droit de dire à une "gilet jaune" qu'ils ne sont "pas dans le même camp" ?

De nombreux internautes reprochent au haut fonctionnaire de ne pas avoir respecté son "devoir de réserve". Mais pour les experts en droit public, c'est "une fausse polémique", qui s'appuie sur "une citation un peu hasardeuse d'un code juridique".

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Benoît ZagdounFrance Télévisions

Mis à jour le 18/11/2019 | 19:41
publié le 18/11/2019 | 19:19


Le préfet de police de Paris a-t-il le droit de dire à une "gilet jaune" qu'ils ne sont "pas dans le même camp" ?

Un préfet de police devait-il dire ça ? Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a été filmé par une caméra de BFMTV, dimanche 17 novembre, en train de répliquer à une femme se disant "gilet jaune" : "Eh bien, nous ne sommes pas dans le même camp, madame." Le haut fonctionnaire se trouvait alors place d'Italie, au lendemain des violences survenues lors de la manifestation des "gilets jaunes" à l'occasion du premier anniversaire de leur mouvement.

De nombreux internautes se sont indignés d'une telle réponse. Le député La France insoumise Alexis Corbière a dénoncé sur Twitter des propos "intolérables", mais "révélateurs" d'un préfet "militant" qui n'est pas "au service de l'intérêt général" et qui doit donc "être remplacé". Certains ont même argué que Didier Lallement n'avait pas respecté le code de déontologie de la police nationale qui impose aux policiers un "devoir de réserve""Le policier est tenu à l'obligation de neutralité, y est-il écrit. Il s'abstient, dans l'exercice de ses fonctions, de toute expression ou manifestation de ses convictions religieuses, politiques ou philosophiques." Alors, vrai ou "fake" ? 

Le préfet "parle du camp des casseurs"

L'entourage du préfet de police de Paris assure à franceinfo que Didier Lallement parlait "du camp des casseurs et pas de celui des 'gilets jaunes'" et explique que les images ne sont "pas contextualisées". Cet entourage précise ainsi que la séquence a été filmée juste après un instant de recueillement de Didier Lallement devant la stèle en hommage au maréchal Juin.

Mais la question demeure : un préfet a-t-il le droit de faire ce genre de déclaration ? Oui, répondent les experts interrogés par franceinfo. "Il y a une confusion qui est faite dans les termes, commente Nicolas Hervieu, juriste spécialiste du droit public. En dépit du nom de sa fonction et du port de l'uniforme, le préfet de police n'est pas un policier, c'est un préfet." Et le code de déontologie invoqué pour lui reprocher sa sortie est celui qui s'applique à la police nationale.

"Le préfet de police n'appartient pas à la police nationale, il appartient au corps préfectoral", confirme Serge Slama, professeur de droit public à l'université Grenoble Alpes. Par conséquent, Didier Lallement "n'est pas concerné par ce code de déontologie", tranche Nicolas Kada, lui aussi professeur de droit public à l'université Grenoble Alpes.

Une obligation de "loyalisme" au gouvernement

Toutefois, Didier Lallement "reste un agent public", oppose Thibaud Mulier, maître de conférences en droit public à l'université Paris Nanterre. Et s'il "bénéficie d'une liberté d'opinion", il est bien "astreint à un devoir de réserve" car "il est un représentant de l'Etat, qui plus est lié à l'usage de la force publique". Et ce devoir de réserve l'engage "à ne pas manifester son opinion ou avoir un comportement de nature à porter atteinte à l'image et à la considération du service public, ici de la sécurité publique et du maintien de l'ordre", liste l'universitaire.

Mais le préfet n'est pas un agent public comme les autres. Il "exerce une fonction politique éminemment sensible : il est très dépendant de l'exécutif et met clairement en place la politique qu'il décide", analyse Thibaud Mulier. "Sa situation est d'ailleurs précaire, puisque sa fonction est à la discrétion du gouvernement et du président de la République, en raison de sa nomination en Conseil des ministres. Les préfets disent d'ailleurs souvent qu'ils sont préfets jusqu'au prochain Conseil des ministres. En ce sens, on peut supposer que le préfet de police doit quasiment faire preuve de 'loyalisme'."

Quand un préfet s'exprime publiquement, il est la voix de l'Etat mais aussi celle du gouvernement. Le préfet peut donc s'exprimer librement, dès lors qu'il est sur la ligne politique du gouvernement.Serge Slama, professeur de droit publicà franceinfo

Son devoir de réserve est par conséquent "très allégé", souligne Nicolas Hervieu. Cela le place toutefois "dans une situation délicate", relève Nicolas Kada. 

"Son autorité hiérarchique, soit le ministère de l'Intérieur, doit évaluer s'il y a un manquement à son obligation de réserve", note Thibaud Mulier. Pas sûr cependant que Christophe Castaner – qui a vanté ce "préfet qui a de la poigne" après sa nomination, comme le rappelle Le Figaro – soit très enclin à faire cette analyse. Mais "le juge administratif peut opérer un contrôle. D'ailleurs, sa jurisprudence montre qu'il est bien plus rigoureux à l'égard de l'obligation de réserve pour des fonctions importantes, comme le préfet."

"Un préfet ne devrait pas dire ça"

"S'il dit qu'il n'est pas dans le même camp que les casseurs, il est sur la même ligne que le gouvernement. Il n'y a donc pas de violation du devoir de réserve", juge Serge Slama, qui ajoute néanmoins : "A mon avis, un préfet ne devrait pas dire ça." "J'aurais tendance à penser qu'il a manqué de discernement en s'exprimant ainsi devant des caméras, mais il n'a pas à proprement parler violé son devoir de réserve", confirme Nicolas Kada. "Ce n'était sans doute pas opportun mais, juridiquement, on peut difficilement lui reprocher quoi que ce soit", approuve Nicolas Hervieu. 

"C'est une fausse polémique" qui s'appuie sur "une citation un peu hasardeuse d'un code juridique", poursuit le juriste. "Cette polémique, quand bien même serait-elle maladroitement posée, peut donc au moins avoir une utilité pour conduire les pouvoirs publics à clarifier leur position, estime Thibaud Mulier. Quoi qu'il en soit, la phrase est malheureuse, car elle n'aide pas à apaiser, à un moment où le préfet se sait d'ailleurs filmé."

 

 

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