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Le parc national de komodo : l’île aux dragons
L’île de Komodo est devenue célèbre grâce à sa population de varans géants (dragon de komodo). Cette île fait partie des petites îles de la Sonde en Indonésie.
Le parc national de Komodo a été créé en 1980. C’est un site classé au Patrimoine de l’Unesco depuis 1989.
Outre les dragons, ce parc inclus un vaste territoire marin riche en faune et en flore.
Les îles de la Sonde
Les îles de la Sonde ne représentent que 4,5% de toute la superficie terrestre de l’Indonésie. L’histoire géologique de ces îles explique que la faune y soit endémique.
En effet, la profonde fosse océanique qui sépare Bali de Lombok n’a jamais été asséchée lors des périodes glaciaires.
Les animaux du continent asiatique n’ont donc pas pu franchir cette barrière naturelle. C’est ce qui explique la différence entre la faune des grandes îles de la Sonde (Bornéo, Sumatra et Java) et celle des petites îles de la Sonde.
Ile de Komodo. Image Mr Aaron
En fait, la faune est surtout composée d’oiseaux. A part les dragons de Komodo, la faune est relativement pauvre.
9 des 26 familles de mammifères présents sur ces îles ont été introduites par l’homme.
Le parc national de Komodo
Ce parc a une superficie de 219 000 ha. Le relief montagneux et l’absence d’eau ont rendu ces îles inhospitalières pour l’homme.
Seules les îles de Rinca et Komodo ont été colonisées et abritent quelques villages. Ces îles sont recouvertes de forêts.
Image Mr Aaron.
C’est une des régions les plus sèches d’Indonésie.
Le dragon de Komodo
Ce varan qui est le plus gros lézard du monde n’a été découvert qu’en 1912. Les plus gros spécimens peuvent atteindre 3 m de long pour un poids de plus de 150 kg.
Image Mr Aaron.
Il ne reste aujourd’hui qu’environ 4 000 dragons dont la population la plus importante se situe sur Komodo. L’île de Rinca possède une population plus restreinte.
Autrefois, l’île de Padar, qui fait également partie du parc, était aussi peuplée de varans. La chasse intensive du cerf, sa nourriture favorite, a provoqué son extinction.
Quelques groupes survivent dans l’île de Flores mais la destruction de l’habitat les menace de disparition.
Image Mr Aaron.
L’observation des dragons est assez difficile. Les séances d’alimentation pour les touristes ont été abandonnées. Il faut donc être patient et prudent pour pouvoir les observer.
La faune terrestre
La plupart des mammifères ont été introduit par l’homme. On peut citer notamment le cerf, le cochon sauvage, le chien sauvage, le macaque crabier, le sanglier ou le buffle.
On pense qu’avant l’arrivée des hommes, le dragon de Komodo se nourrissait du papagomys, un rat géant.
Varans de Komodo en plein festin.
Le buffle « banteng » qui pèse plus de 500 kg fait partie des proies du dragon de Komodo. Ce buffle vit en troupeau.
Image Mr Aaron.
Le macaque crabier (Macaca fascicularis) est un très bon nageur qui peut rester en apnée pour capturer de petits crustacés. Il doit son nom au fait qu’il attrape souvent des crabes pour s’en nourrir. Les mâles ont de petites moustaches blanches tandis que les femelles portent la barbe.
Les oiseaux
L’avifaune de ces îles est très riche. Komodo est l’une des dernières régions à accueillir le cacatoès à crête jaune.
Image Pierre Pouliquin.
On y trouve également le coq de Java qui se promène dans l’île.
Les îles de Nusa Tenggara sont le refuge de nombreux oiseaux de mer. Plusieurs espèces s’y reproduisent comme la sterne diamant ou la sterne huppée. Ces populations sont rejointes par d’autres espèces qui migrent comme les frégates ariel.
Si vous lézardez sur les plages de sable blanc, vous pourrez admirer le milan sacré en train de chasser le long des falaises.
Divinisé par les brahmanes en Inde, le milan sacré est répandu dans toute l’Asie du Sud-Est.
Volant en basse altitude, en quête d’un poisson ou d’un insecte, il patrouille à la manière d’un busard.
Ses serres ne sont pas suffisamment importantes pour chasser de grosses proies. On le rencontre seul, en couple ou en bande d’une centaine d’individus.
La faune marine
On ne peut accéder à Komodo que par bateau. Le voyage est l’occasion d’observer les dauphins ou une raie manta qui bondit hors de l’eau.
On est toujours surpris de voir les poissons volants jaillir pour échapper à leurs prédateurs.
Image Bob Jagendorf
Dans la région, les bancs de barracudas sont nombreux. Ils peuvent compter des milliers d’individus. Ils sont plutôt curieux à notre égard et, malgré leur mauvaise réputation, très rarement dangereux.
Image Eugene.
Dans les eaux qui entourent l’île, l’abondance de plancton favorise la croissance de coraux ou des éponges tubulaires.
Le piton marin, à l’est du récif, abrite des bancs de poissons pélagiques dont des thons, des requins de récif, des raies et des barracudas.
L’île de Tatawa est également un excellent site de plongée malgré les courants assez forts.
Les pêcheurs du Delta du Gange, lorsqu’ils rament, sur leurs embarcations de bois, au sein des mangroves, portent derrière la tête un masque représentant un visage humain. C’est l’unique moyen de défense dont ils disposent contre le tigre du Bengale qui, dit-on, n’attaque que de dos.
Danger : tigre du Bengale
On l’appelle ici « le mangeur d’hommes », non sans raison, il faut l’avouer. Lors des quatre premiers mois de 2000, les tigres ont tué 65 personnes.
Le danger « tigre » s’ajoute aux conditions déjà très précaires des habitants du Bangladesh. La pauvreté atavique est aggravée par les inondations cycliques des terres du delta du Gange.
Tigre du Bengale.
Ce problème a été pris en charge par plusieurs organisations. Des vies humaines sont en jeu et en parallèle, il faut également sauver le tigre du Bengale dont le delta du Gange est le dernier sanctuaire.
Les zoologues estiment que dans la région deltaïque de l’Etat du Bangladesh, il ne reste que 400 à 450 tigres. L’espèce est d’ailleurs classée dans la liste des espèces en danger établie par l’UICN.
La seule manière d’atténuer la menace pour la population est de préserver l’équilibre de l’écosystème.
Il faut éviter que des parcelles de territoire sauvage ne soient transformées en terres agricoles. 139 699 hectares sont officiellement protégés depuis 1977.
La réserve des Sundarbans
Le delta du Gange, où confluent les eaux du Brahmapoutre et du Meghna, formant le bassin du Bengale, est le plus vaste de la planète.
Prise depuis la navette spatiale Columbia, cette vue du delta du Gange montre la forêt de mangroves
Les îles sablonneuses qui le composent, partagées par des milliers de canaux, abritent la plus vaste forêt de mangroves du monde.
Le nom de la région, Sundarbans, provient de sundri, l’espèce de mangroves (Heritiera fomes) la plus commune du delta.
Pêche traditionnelle au Bangladesh.
Le climat est tropical et humide. Les précipitations annuelles avoisinent 2 790 millimètres, essentiellement concentrées lors des moussons de juin à octobre.
La région comporte une considérable variété d’espèces. Le rhinocéros de Java, le buffle d’eau et le gaur ont disparu des Sundarbans au début du 20e siècle.
Outre le tigre, on a répertorié 49 espèces de mammifères.
Coucher de soleil au Bangladesh.
Les principales proies du tigre sont les sangliers (20 000 environ) et les cerfs axis (80 000 environ).
On trouve également trois espèces de chats sauvages et des loutres. Ces dernières ont été domestiquées par les pêcheurs. Attachées à une corde, elles rabattent les poissons vers les filets.
Les Sundarbans sont également un sanctuaire ornithologique riche de 315 espèces d’oiseaux, dont 95 espèces aquatiques.
Les amphibiens et reptiles sont nombreux dont 19 espèces de serpents. Le python molure est l’une des espèces.
Python molure.
La faune marine revêt bien sur un grand intérêt pour la population. La vente de crabes, de homards et de langoustes est l’une des premières activités commerciales de la ville côtière de Chittagong.
Les Seychelles. Atoll d’Aldabra
Le premier document mentionnant Aldabra, le plus grand atoll du monde, situé aux Seychelles, dans l’océan indien, est une carte portugaise de 1511. Il y figure l’Ilha Dara, ou Aldabra, un nom d’origine arabe : al-Khadra qui signifie « la verte ».
Actuellement, cet atoll est devenu un sanctuaire océanique où le touriste doit se montrer humble face à la nature sauvage.
Découverte et origine d’Aldabra
Les premiers navigateurs semblent s’être orientés en observant le reflet émeraude des eaux de la lagune, à l’intérieur de l’atoll, d’où son nom « la verte ».
Les Français furent les premiers à prendre possession de l’île en 1742. Puis, au début du 19e siècle, les îles furent conquises par la marine britannique. Elle éveilla la curiosité des naturalistes, dont Charles Darwin.
Atoll d'Aldabra. image Johnny Shaw
Le premier homme à étudier en détail l’écosystème d’Aldabra a été Jacques-Yves Cousteau qui s’y est rendu en 1954 à bord de la Calypso. C’est là qu’il a tourné l’essentiel des images du Monde du silence. Pourtant, le nom d’Aldabra n’est jamais cité dans le film.
L’absence d’eau douce interdit toute implantation permanente sur l’atoll.
Les Seychelles. Image tiarescott
Grâce à la Royal Society et à la Smithonian Institution, Aldabra est resté l’un des milieux les plus isolés et surtout les plus inaltérés de notre planète. Après l’indépendance des Seychelles, l’atoll a été confié à la Seychelles Islands Foundation (SIF).
Sous haute protection, Aldabra ne dévoile sa beauté qu’à de rares touristes fortunés. L’accès est possible mais strictement réglementé.
Les Seychelles. image Rachel the Cat
Cet atoll a une origine volcanique. Les îles qui constituent l’atoll sont apparues il y a 125 000 ans. Cette formation corallienne se situe au-dessus d’un volcan sous-marin. Différentes strates de corail apparaissent ce qui confirme la théorie selon laquelle l’île a été submergée à deux ou trois reprises, selon les variations du niveau de la mer.
Les Seychelles. Anse Cocos (La Digue). Image Canardwifi
A chaque fois, la faune terrestre a complètement disparu, puis elle est revenue. On pense, sans en être sûr, que la faune est revenue des îles granitiques et de Madagascar.
Aldabra : un atoll sauvage
La lagune a un diamètre de 35 kilomètres et couvre une superficie de 100 km². Elle communique avec l’océan par quatre chenaux principaux. A l’intérieur de la lagune, la profondeur ne dépasse pas 3 m à marée haute. On peut admirer le fond marin à marée basse.
L’amplitude de la marée peut atteindre 3,70 m dans cette partie de l’océan indien. De ce fait, le lagon se vide et se remplit deux fois par jour.
Tortues marines, requins et raies entrent et sortent au rythme de la marée.
Les tortues marines entrent et sortent du lagon d'Aldabra. Image Olivier Cochard-Labbé
Un bush épineux et impénétrable recouvre une bonne partie de l’île. Toute promenade demande la plus grande prudence. Le sol est parsemé de failles et est extrêmement dangereux. Les rares touristes qui osent l’aventure reviennent souvent avec de nombreuses cicatrices.
Cependant, les plages et les paysages paradisiaques font vite oublier le danger.
Aldabra est hostile à l’homme et lui résiste de toutes ses forces.
Les tortues géantes d’Aldabra
Jusqu’à l’arrivée de l’homme, toutes les îles du sud-est de l’océan indien étaient peuplées de tortues terrestres.
Comme toujours, elles ont été rapidement exterminées. Au 19e siècle, des scientifiques britanniques se sont inquiétés des prélèvements massifs pratiqués sur les tortues géantes d’Aldabra par les marins.
Vers 1870, un certain nombre d’entre elles ont été placées dans des parcs. Sur Aldabra, les prélèvements d’animaux et de bois de mangrove ont duré jusqu’à la fin des années 50. Consommer une tortue géante lors des grands festins était une tradition seychelloise.
Tortue géante d'Aldabra . Image Drew Avery.
Grâce à la protection dont elles ont fait l’objet depuis, la population s’élève entre 120 000 et 150 000. Ce sont les dernières tortues géantes dans l’océan indien.
Cependant, leur taille a diminué. Le manque de nourriture pourrait en être la cause principale. En effet, elles souffrent de la concurrence avec les chèvres, introduites par l’homme. Les chèvres se sont adaptées au terrain abrupt de l’atoll et mangent les basses branches des arbustes, principale nourriture des tortues géantes.
On peut les observer allonger leur cou et se hisser sur leurs pattes pour attraper ces branches.
Tortue géante des Seychelles. Image tiarescott
Le réchauffement de la planète a également une incidence. Il entraîne une diminution de la pluviométrie sur l’île et donc une diminution de la flore.
Il y a 3 ans, une extermination des chèvres a été entreprise. Deux chasseurs professionnels ont abattu en quelques mois 99% des caprins. Malheureusement, les survivants se sont vite reproduits.
Sur l’île Picard, partie occidentale d’Aldabra, les chèvres sont absentes. Là, les tortues grossissent normalement.
Tortue géante des Seychelles. Image tiarescott
Un mâle peut atteindre 250 kg et peut vivre 100 ans environ. L’impact de cette espèce est comparable à celui qu’exercent les éléphants sur la savane africaine.
Aldabra est d’autre part une aire de nidification de la tortue verte marine (Chelonia mydas).
La faune aquatique
La plupart des espèces communes de l’océan indien se retrouvent à Aldabra. Les carangues et les raies manta abondent, tout comme les poissons des récifs.
Depuis peu, un couple de dugong a élu domicile dans le lagon. Ils sont arrivés récemment car ils n’ont été observés qu’à partir d’octobre 2001.
Faune corallienne. Image lander2006
La faune marine qui habite la barrière corallienne est particulièrement riche. La présence de nombreuses variétés de coraux et d’éponges favorise la prolifération de microorganismes qui nourrissent près de 200 espèces de poissons tropicaux.
Requin à pointes noires. Image Erathic Eric
On peut notamment citer les poissons-papillons, les poissons-anges, les rascasses ou les poissons porcs-épics.
Aldabra et ses nombreuses espèces de crabes, d’anémones de mer et de mollusques est un véritable paradis pour les passionnés de plongée sous-marine assez fortunés.
Anse l'islette aux Seychelles. Image Rachel the Cat
Baie Lazare. Seychelles. Image Rachel the Cat
Anse source d'argent. Seychelles. Image Rachel the Cat
Les lacs de Plitvice font partie d’un parc national situé en Croatie. Ces lacs qui forment un tableau d’une incroyable beauté sont enclavés dans la région de la Lika, une zone très montagneuse.
Le parc national est inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1979.
Au cœur de la Croatie, les lacs de Plitvice constituent un émerveillement pour les visiteurs qui se retrouvent plongés au milieu d’un décor de falaises, de grottes et de forêts, le tout dominé par le bouillonnement omniprésent de l’eau.
Caractéristiques des lacs de Plitvice
Ce magnifique ensemble de plans d’eau reçoit les cours du Crna et du Bijela. Il est formé de 16 bassins principaux.
Ces derniers couvrent une superficie de 2 km², divisée en lacs Supérieurs (Gornja Jezera) et lacs Inférieurs (Dolnja Jezera).
Les bassins en tuf sont constamment modifiés ce qui donne cet aspect si féérique au parc de Plitvice. image 29 cm
Les deux systèmes hydrologiques sont réunis par des cours d’eau, des cascades, des chutes et séparés par un dénivellement de 135 mètres.
L’ensemble est d’une beauté spectaculaire. Les lacs scintillent au soleil et leur couleur change constamment passant du bleu azur au vert émeraude, en passant par le gris ou un bleu sombre. L’observateur a devant ses yeux un paysage en perpétuel changement selon l’angle de la lumière du Soleil.
Le lac Kozjak est le plus étendu avec 81 ,5 h. Image Leiabox
La distinction entre lacs Supérieurs et Inférieurs s’appuie sur la géologie. Les bassins du premier groupe sont en dolomies, ceux du second en tuf, et la rencontre entre les deux types de roches s’effectue dans le lit du Kozjak.
Ainsi, cela explique que les paysages soient en constante évolution.
Les 16 bassins sont reliés par des torrents et des cascades. Image Nixonator
L’eau cristalline plonge d’un bassin à un autre par une succession de cascades bouillonnantes.
La cascade surnommée Sastavci, la rencontre en croate, recueille toutes les eaux du Plitvice. Cette chute spectaculaire fait 72 mètres.
Spectaculaire cascade dans le parc. Image Pretty Kate Machine
Les 16 bassins sont le résultat de nombreux phénomènes biochimiques. Les 12 bassins supérieurs sont délimités par des barrières naturelles formées par des dépôts de carbonate de calcium, qui continuent à s’élever.
Les fonds lacustres s’élèvent ainsi de un à trois centimètres par an.
L’apport incessant de carbonate de calcium produit des amas de mousses.
Lacs et cascades dans le parc de Plitvice. Image Nixonator
Les quatre plans d’eau inférieurs ont pour origine l’effondrement de grottes de karst. De gigantesques grottes souterraines ont été creusées par l’eau des bassins supérieurs. Lorsque leur plafond s’effondre, elles se remplissent d’eau et se transforment peu à peu en lacs.
Faune et flore
Englobant les versants de plusieurs montagnes, le parc national a été créé pour sauvegarder ce fascinant décor.
En 1949, un territoire de 200 km² compris entre 400 et 1 280 m d’altitude, a été converti en parc national.
Cette zone est presque entièrement couverte de bois de hêtres, de sapins, de pins, de charmes et d’érables sycomores.
La préservation de ces bois est cruciale pour la survie des lacs. Les arbres évitent l’érosion et favorisent la distribution de l’eau.
La faune locale comprend environ 126 espèces d’oiseaux dont beaucoup nidifient dans le parc comme le magnifique milan royal. Ours bruns et loups peuplent le parc bien qu’ils soient difficile à observer.
Le lynx, qui a été réintroduit en Slovénie dans les années 1970, a également élu domicile dans le parc. Environ 60 couples y vivent.
Image Peter Gasston
Ce milieu naturel est très fragile. Les visiteurs doivent emprunter des passerelles et ne surtout pas quitter les sentiers balisés.
Les lacs de Plitvice sont devenus une destination touristique importante. En l’an 2000, le parc a connu une extension de 102 km².
Image B.Monginoux
Il est à noter que le parc a été le théâtre de conflits armés en 1991 lors de la guerre d’indépendance de la Croatie. Durant ce conflit, le parc a subi quelques dommages mais principalement au niveau des installations touristiques.
Région marécageuse de 10 000 km², située à la pointe sud de la Floride, les Everglades étaient autrefois un paradis pour la faune et la flore tropicales.
Alternant prairies et marais, les Everglades comptent une myriade de petites îles. Ce parc national est surtout connu pour son hôte peu accueillant : l’alligator du Mississippi. Bien qu’il ait failli disparaître, il reste le plus grand prédateur des Everglades.
Présentation des Everglades
Les tribus Miccosukee et Seminole, qui peuplaient la région, avaient baptisé leur terre Pa-may-okee « fleuve d’herbe ».
« Il n’existe rien d’équivalent aux Everglades dans le monde », affirmait Marjory Stoneman Douglas en 1947, année de l’inauguration du site en tant que parc national.
Dans son ouvrage The Everglades : River of Grass, elle décrit avec respect et tendresse ce remarquable phénomène du sud de la Floride, qui n’est pas un fleuve au vrai sens du terme.
Une partie du Parc des Everglades
Le « Fleuve d’Herbe » est un cour d’eau peu profond qui s’écoule sur 200 km entre le lac Okeechobee et la baie de Floride. Il peut atteindre une largeur de 80 km et c’est l’unique écosystème tropical d’Amérique du Nord.
Le Fleuve d’Herbe avance de 30 mètres par jour avec une profondeur maximum de 3 mètres au centre.
Les Everglades possèdent un écosystème unique au monde.
Cette région est riche d’une végétation tropicale où poussent palmiers, pins, chênes ainsi qu’un épais tapis de graminées pouvant atteindre 5 mètres de haut. L’ensemble forme un enchevêtrement inextricable.
En bordure des Everglades se trouvent également de vastes mangroves, où les racines aériennes des arbres semblent sortir directement de la vase.
Ces mangroves produisent de fantastiques masses de détritus organiques, près de 30 tonnes par an et par hectare, qui sont à la base d’un nombre important de chaînes alimentaires.
De fait, la Floride abrite des milliers d’espèces animales et plus de 300 espèces d’oiseaux y ont déjà été observées.
Plus de 300 espèces d'oiseaux habitent aux Everglades. Image Mark A. Vargas
Les Everglades abritent l’un des plus riches éventails d’animaux qui soient au monde. Certaines espèces, extrêmement rares, sont endémiques à cette région.
Du centre d’accueil de Royal Palms, une promenade de passerelles en bois, connue sous le nom d’Anhinga Trail, traverse l’étendue herbeuse au-dessus de l’eau.
Des poissons nagent autour des pierres, des alligators guettent les tortues d’eau douce et des hérons se tiennent à l’affût prêts à fondre sur les poissons.
Jeune alligator du Mississippi .
Lors d’une excursion en bateau de Flamingo aux marécages de Whitewater Bay, on peut se frayer un passage à travers les racines enchevêtrées des palétuviers.
La mangrove protège contre l’érosion et constitue une zone de frai. Sur chaque langue de plage, crocodiles et alligators paressent nonchalamment.
Le déclin des Everglades
Paradoxalement, le moment où l’on a reconnu l’importance des Everglades a coïncidé avec son inexorable déclin.
En 1947, lors de la création du parc, le sud de la Floride comptait 500 000 habitants.
Quand les autorités de l’Etat ont lancé un cri d’alarme en 1985, la région en comptait 6 millions et l’industrialisation avait déjà exercé des ravages.
Les Everglades avaient alors réduit d’un cinquième, 14 espèces animales risquaient de s’éteindre et toute la faune aquatique était contaminée par le mercure.
L'équilibre des Everglades est très fragile.
L’inscription des Everglades sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1993 a permis d’allouer des dizaines de millions de dollars à l’un des plus grands projets de restauration écologique du monde.
Cependant, la situation est toujours compromise.
On rencontre encore environ 800 espèces animales, aquatiques et terrestres. C’est le destin des lamantins qui cause le plus de préoccupation.
La situation de nombreux échassiers est grave : leur population a diminué de 93% au cours des cinquante dernières années.
La situation des Everglades est toujours compromise. Image minds-eye
La situation des reptiles et amphibiens est bien meilleure. Le roi incontesté des Everglades est bien sur l’alligator américain.
Mais, en réalité, les touristes ont bien plus à craindre de l’assaut des 43 espèces de moustiques qui prolifèrent en pondant chaque été 100 000 œufs au mètre carré.
Eux aussi sont protégés, au grand désespoir des visiteurs, car ils constituent un maillon fondamental de la chaîne alimentaire.
Le puma de Floride
Autrefois, d’importantes populations d’une sous-espèce spécifique de pumas, Felis concolor coryi, habitaient les Everglades.
L’animal, baptisé « panthère de Floride » a été protégé à partir de 1958 et élevé au rang d’animal officiel de la Floride en 1982.
Malheureusement, la protection est intervenue trop tard. Il ne reste qu’une petite population de 30 individus dont la moitié est munie de colliers émetteurs.
Puma de Floride . Image Monica R
Cette quasi extinction résulte pour une bonne part de la politique d’assèchement des marais développée au 20è siècle afin de favoriser le développement du tourisme et de l’agriculture. L’équilibre écologique de vastes zones semble avoir été irrémédiablement affecté.
Aujourd’hui, plusieurs actions de repeuplement de pumas et de jaguarondis sont en cours, sans que les résultats soient réellement probants.
Le lamantin de Floride
Ce lamantin (Trichechus manatus latirostris) vit à proximité de la péninsule de Floride. Cette péninsule s’enfonce sur 800 km dans l’océan Atlantique qu’elle sépare du Golfe du Mexique. Sur la côte ouest de la péninsule, sur le Crystal river, s’est créé un refuge pour lamantins.
Discret, le lamantin attend souvent la tombée de la nuit avant d’entamer son dîner. Le qualificatif de « vache marine » s’applique parfaitement aux lamantins.
Herbivores presque exclusifs, ils broutent les fonds marins.
Un lamantin en Floride. Image Naufragio
L’appétit vorace des lamantins a suggéré aux scientifiques un emploi : le nettoyage des fonds marins.
Coopératifs et dociles, les lamantins pouvaient effectivement, en théorie, être employés au nettoyage des rivières envahis par la végétation.
En Guyane, à partir des années 1950, près de 200 lamantins en semi-captivité ont démontré dans cette tache une réussite incontestée.
S’inspirant de cette méthode, Mexique et Etats-Unis décidèrent d’utiliser les lamantins comme « désherbants » de voies d’eaux……sans guère de succès.
Ils avaient surestimé les capacités de ces animaux à supporter des eaux trop froides.
Lamantin. Image Smudgie's Ghost
En Floride, la température de l’eau est toujours au-dessus de 17°C. Le froid ne s’installe qu’à partir de janvier jusqu’en avril environ.
Les lamantins migrent alors vers des eaux plus clémentes.
Le lamantin d’Amérique du Nord n’a jamais été chassé pour sa viande comme les trois autres espèces.
Par contre, son habitat ne cesse de se restreindre. De plus, on compte plus de 700 000 licences de bateaux à moteur en Floride. Les lamantins vivent en eau peu profonde. Leur peau est couverte de cicatrices dues aux hélices de bateaux.
Les collisions sont de loin la principale cause de mortalité chez le lamantin de Floride.
Lamantin.
Malgré ces conditions précaires, cette espèce est la plus protégée. Il y a une mobilisation générale pour sauver ce frileux et paisible mammifère.
Les responsables des centrales électriques déversent en continu des eaux artificiellement chauffées, créant ainsi des refuges thermiques.
D’année en année, les lamantins ont ainsi pris l’habitude de migrer vers ces sites. Au cours d’hivers rigoureux, des rassemblements de 200 animaux ne sont pas rares.
La population de lamantins en Floride est estimée à environ 1 200 individus.
L’alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis)
Cet alligator, également appelé alligator américain, est le crocodilien le mieux connu. C’est aussi un animal dont la préservation à l’état sauvage est une véritable réussite.
Depuis que le braconnage et la chasse, où plutôt un massacre pour sa peau ont cessé, les effectifs ont remonté.
Le record de longueur dépasse 5,80 m. Toutefois, aujourd’hui, les mâles atteignent rarement 4,30 m.
alligator du Mississippi.
En Floride et en Louisiane, on trouve des fermes et des ranchs d’alligators à vocation commerciale. La peausserie qui est contrôlée génère plus de 10 millions de dollars de chiffre d’affaires par an.
On peut contester cette pratique. Cependant, ces revenus importants sont la principale motivation pour préserver l’habitat de ces animaux, et à tolérer leur présence dans des zones habitées.
Sans l’exploitation commerciale, l’alligator du Mississippi ne serait probablement plus là, tant la tuerie qui a culminé après la guerre de Sécession (1865) pour perdurer jusqu’au début du XXe siècle a été intensive.
L'alligator est essentiel à l'équilibre des Everglades
L’alligator est essentiel à l’équilibre des Everglades. Lors de la saison sèche, il creuse dans la boue des marais des dépressions avec sa queue, son museau et ses pattes.
Ces trous deviennent de petites mares pouvant avoir plus de 6 m de diamètre. Bientôt, avec le pourrissement de la végétation, les trous favorisent la croissance d’une végétation luxuriante. Avec le temps, le trou d’alligator devient le centre d’une île entourée d’arbres.
Il offre un sanctuaire pour l’alligator et pour de nombreux animaux aquatiques, qui sans lui, risqueraient de mourir.
La chaîne alimentaire, malgré la sécheresse, peut ainsi perdurer. Dès que la pluie revient, cette vie préservée, va pouvoir repeupler les marécages.
C’est pour cela que l’alligator du Mississippi a été qualifié de gardien des Everglades.
Les Everglades en sursis
Les Américains revendiquent à juste titre un rôle de pionnier dans la politique de protection du patrimoine naturel.
Les Everglades sont un poids sur leur conscience. Cette région extraordinaire n’a suscité leur intérêt que très tardivement.
A leurs yeux, il s’agissait d’une région inhospitalière envahie de moustiques et de reptiles dangereux.
Tourisme dans les Everglades. Image turtlemom4bacon
Aujourd’hui, la prise de conscience est réelle et le désir de sauver l’écosystème de ce parc de 600 000 hectares sincère.
Cependant, c’est un écosystème fragile et malgré tous les efforts fournis, la situation est toujours préoccupante.
Girolata, le golfe de Porto, la réserve de Scandola et les calanques de Piana
Les Grecs de l’Antiquité nommaient la Corse, « la plus belle ». Si l’histoire de la Corse est émaillée d’épisodes plus ou moins tragiques, son passé géologique n’en est pas moins tumultueux.
Tous les visiteurs sont subjugués par la beauté sauvage de cette île, par ses côtes tortueuses ou ses calanques rougeoyantes.
Le golfe de Porto, par son ampleur, ses couleurs et la variété de ses curiosités naturelles compose l'un des ensembles touristiques les plus prestigieux de la Corse. C’est un endroit idéal pour découvrir toutes les merveilles de l’île de Beauté dans la réserve naturelle de Scandola qui forme un ensemble avec le golfe de Porto et les calanques de Piana.
Ce site naturel a été l’un des premiers inscrits sur le Liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
La Corse: Un passé géologique tumultueux
Le plus haut sommet de Corse, le monte Cinto, culmine à 2 710 m dans le nord-ouest de l'île, à 25 Km de la mer Méditerranée. À partir de ce point, la montagne s'étire sur toute la longueur de l'île, jusqu'au sud-est. Les sommets escarpés et les profondes vallées témoignent d'une histoire mouvementée.
C'est ainsi que l'on a trouvé dans les hautes montagnes corses des roches bien plus anciennes que nos continents et océans actuels, des gneiss et des schistes de la chaîne hercynienne d'origine, apparue il y a entre 400 et 500 millions d'années.
Girolata. Image Feuillu
Entre 250 et 350 millions d'années avant notre ère, du magma est remonté des profondeurs de la Terre dans cette montagne hercynienne, pour y former un gros bloc granitique long de plus de 400 km. Pendant les quelques millions d'années qui ont suivi, à l'exception d'un socle résiduel, son enveloppe a été érodée et emportée dans la Thétys, un océan des temps anciens.
Côte de Bonifacio. image Tiarescott
La Méditerranée est un vestige de cette mer gigantesque.
Capo Rosso. Image Phnk
Il y a environ 140 millions d'années, la Thétys a commencé à rétrécir lorsque la plaque continentale africaine est entrée en collision avec la plaque eurasiatique; 100 millions d'années plus tard, la Corse et la Sardaigne se sont retrouvées prises dans cet étau.
Grotte à côté de Bonifacio. Image Tiarescott
La dernière glaciation du quaternaire, dite de Würm pour les Alpes (- 80 000 ans - 10 000 ans), a également atteint la Corse. Il y a 20 000 ans environ les montagnes corses ont été recouvertes d'une épaisse couche de glace. On trouve des traces de cette période en de nombreux endroits, notamment en haute montagne, où la glace a sculpté des vallées en forme de U, les auges.
Les Calanques de Piana
Les calanques doivent elles aussi leur existence à la glaciation. Les gigantesques glaciers ont englacé une telle quantité d'eau que le niveau de la mer était inférieur de 100 m à celui d'aujourd'hui. En Corse, la glace ne descendait pas jusqu'à la côte, de sorte que les cours d'eau alimentés par les eaux de fonte et de ruissellement, ont développé une énorme force corrosive et creusé de profondes vallées dans les montagnes. Puis, lorsque les glaciers ont fondu et que le niveau de la mer est remonté, les vallées basses ont été « noyées » par la mer.
Image Tony. M
Dominant le golfe de Porto, les Calanche (pluriel du mot corse calanca : calanque) constituent un ensemble de curiosités naturelles particulièrement remarquable. Le bleu intense de la mer, la lumière souvent irréelle qui baigne la côte, la palette des oranges et des roses du granit, le relief vigoureux, justifient la réputation de ce site exceptionnel.
Image Nigel Wilson
Les formes d'érosion particulières au granit sont à l'origine de ce paysage chaotique où les blocs de rocher présentent des cavités sphériques appelées « taffoni ».
Golfe de Porto
Profond d'environ 11 km, le golfe de Porto est séparé de celui de Girolata, plus étroit et plus fermé, par l'imposant Capo Senino.
Le maestrale s'y engouffre souvent avec violence, même en été, et la petite crique de Porto, exposée de plein fouet aux lames, ne constitue pas toujours un abri sûr pour les plaisanciers.
Golfe de Porto. Image Certassar
Le golfe doit sa splendeur aux falaises de granit rouge qui l'entourent et qui contrastent avec le bleu intense de la mer.
C’est le feldspath potassique et l’oxyde de fer qui donnent à la roche cette teinte orangée.
Le mouflon (Ovis musimon) est l'unique espèce de chèvre sauvage en Europe, qui est répandu en Corse et en Sardaigne. Image Janten
Cet ensemble fait partie du Parc naturel régional de la Corse et en constitue la fenêtre maritime. Les sites, la flore et la faune en sont donc protégés.
Des cochons semi-sauvages se promènent librement en Corse.
Ainsi la côte Nord du golfe de Girolata et l'île de Gargalo abritent les derniers couples de balbuzards ; la Corse est la seule région de France à posséder encore quelques spécimens de ces splendides aigles pêcheurs.
Le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) niche sur quelques pics rocheux de Corse. Image Amkhosla
Tout autour de Girolata et de Porto, le maquis particulièrement dense offre une grande variété de plantes elles aussi sauvegardées puisque, dans le site de Girolata, les constructions nouvelles sont interdites et que seul un chemin muletier permet l'accès au golfe.
Girolata et la Scandola
A partir de 1559, Gênes assura l’administration de la Corse pendant près de deux siècles. Afin de protéger leur nouvelle conquête, ils construisirent des citadelles comme celles de Calvi ou de Bonifacio.
Bonifacio. Image Bastien Devos
On leur doit également la construction de nombreuses églises, de palais et de forts comme ceux d’Aléria, de Tizzano et celui de Porto Girolata.
Le village de Girolata est inaccessible par la route autrement que par un chemin muletier.
Girolata. Image Certassar
Les touristes y accèdent par bateau.
La visite du parc naturel de Scandola se fait également par voie maritime. La péninsule de Scandola est l’aboutissement de l’intense activité volcanique du permien.
On peut admirer une accumulation de pics, de grottes, de falaises ou d’îlots rocheux. Le bateau vous fera pénétrer dans des calanques étroites et dans des grottes aux eaux transparentes.
C’est très certainement l’un des plus beaux paysages de la Méditerranée
Image Feuillu
Il y a quelques années encore, la péninsule était le refuge temporaire des dernières colonies de phoques moines.
Avec l’extinction due à l’homme de cette espèce en Méditerranée, l’emblème de Scandola est passé au balbuzard pêcheur.
Avec ses 86 504 km², la Guyane est le plus grand département français. Ce département se situe en Amérique du Sud à côté du Brésil.
Si la Guyane française est célèbre pour son bagne à Cayenne, elle est moins connue pour la richesse de sa faune et de sa flore.
La majorité de ce département est couvert par la forêt équatoriale très dense qui abrite 200 espèces de mammifères à protéger ainsi qu’une multitude d’autres espèces animales exceptionnelles.
Or, la ruée vers l’or est actuellement en train de détruire tout l’écosystème. Le braconnage qui se rajoute à cette fièvre de l’or risque à court terme de provoquer l’extinction de nombreuses espèces.
En février 2007, la préservation de l'environnement a commencé à être mise en oeuvre grâce à la mise en place d'un parc national. Cependant, ce projet se heurte à de nombreuses contraintes économiques liées notamment à l’orpaillage.
L’or empoisonne la Guyane
Dans la jungle amazonienne, des orpailleurs opèrent en toute illégalité. Le décor de ces camps de chercheurs d’or rappelle l’ambiance futuriste de Mad Max.
Désordre et criminalité y règnent en maître.
Ces camps sont enfouis au cœur de la forêt équatoriale qui recouvre 95% de la superficie de la Guyane. Ils sont d’un accès très difficile.
Une épaisse forêt équatoriale recouvre 95% de la Guyane
Les prix y sont exorbitants et la vie d’un homme vaut moins cher qu’un plat de riz. En voyant les images rapportées par les journalistes, on se demande si on est bien en Guyane Française au 21e siècle et non au Far West il y a 200 ans.
Tout semble totalement irréel.
Autant préciser que les conditions sanitaires y sont inexistantes. D’ailleurs, sur ordre de la Préfecture, le SAMU a interdiction d’intervenir en cas d’accident. L’insécurité y est trop grande.
L'écosystème de la Guyane est d'une richesse exceptionnelle.
Le plus inquiétant ce sont les dégâts provoqués par les orpailleurs sur l’environnement. Ils utilisent de grandes quantités de mercure pour amalgamer dans leurs tamis les paillettes d’or extraites de l’eau.
Ensuite, le mercure se dissout dans l’eau et pollue les fleuves.
Tous les poissons carnassiers qui sont à la base de l’alimentation des Amérindiens sont ainsi contaminés et totalement impropres à la consommation.
Des taux de mercure très élevés ont été relevés sur les populations il y a 10 ans. Depuis, aucune étude sérieuse n’a été menée.
Pourtant, les fausses couches, les malformations et les handicaps mentaux sont anormalement élevés.
L'eau est polluée par le mercure.
Si une telle chose se produisait sur le continent, le public serait horrifié et les associations monteraient au créneau immédiatement. Mais, là, perdue dans la forêt équatoriale, la population locale pourtant bien française est oubliée de tous.
Le centre de soins de l’association Kwata
Ce centre de soins a été crée en 1998 par Ingrun de Thoisy. C’est le seul centre en Guyane habilité par le Ministère de l’environnement à recueillir et à soigner des mammifères sauvages blessés.
La vocation de cette structure est de soigner les animaux puis de les réintroduire dans la nature. Les pensionnaires, victimes des braconniers essentiellement, sont malheureusement nombreux : ocelots, paresseux, tatous, singes…
Action de l'Association Kwata pour sauver un singe orphelin.
Les singes orphelins dont la mère a été tuée sont les plus difficiles à soigner. En effet, un bébé singe doit être nourri au biberon jusqu’au sevrage. Or, cette période peut aller jusqu’à trois ans.
Ils doivent ensuite réapprendre à vivre et à survivre dans leur habitat naturel.
Une faune animale exceptionnelle
Enclavée entre le Surinam, le Brésil et l'océan Atlantique, la Guyane abrite 26 espèces de perroquets. Profitant de l'abondance de fruits et de graines, l'ara Macao et le perroquet maillé ont élu domicile dans les frondaisons humides de la forêt. On les rencontre principalement à l'intérieur des terres.
Pour les amoureux de la Nature, la Guyane est un paradis ou du moins devrait l'être.
Composée d’essences rares et d’arbres pluricentenaires, la forêt amazonienne est traversée par des fleuves et des rivières qui maintiennent un taux d’humidité constant.
Le paresseux figure parmi les plus gros mammifères le mieux adaptés à la vie dans les forêts tropicales.
Son mode de vie est essentiellement arboricole et phyllophage. Le paresseux vit habituellement suspendu aux branches. Il partage son temps entre les siestes et la collecte de feuilles.
Parmi ses plus grands prédateurs figurent l’ocelot et le jaguar.
Jaguar.
Le jaguar est un formidable chasseur en milieu forestier. C’est le plus grand félin des Amériques. Prédateur nocturne, c’est également l’unique prédateur naturel de l’anaconda.
L’ocelot, plus petit, utilise son magnifique pelage roux taché de brun pour se cacher parmi les feuillages.
Ocelot
Parmi les espèces rares, on peut également citer la loutre géante. Elle peut peser jusqu’à 34 kg pour 2 m de long.
Elle a été baptisée l’otarie des fleuves. La loutre géante a un comportement assez sociable et vit en communauté de 5 à 8 individus.
Malgré son aspect inoffensif, elle est l’un des plus gros prédateurs de la région. Elle se nourrit de poissons, de crabes, de serpents et même de caïmans.
Elle consomme en moyenne 4,5 kg de nourriture par jour. Cette loutre est malheureusement en voie d'extinction.
Loutre géante
Parmi les 110 espèces de reptiles et amphibiens qui vivent en Guyane, il y a le caïman noir.
Le caïman noir ne vit que dans les zones les plus reculées. On a estimé qu’au cours du 19e siècle, la chasse avait fait disparaître 99% de la population.
En Guyane, les reptiles sont nombreux. Ici, un boa constrictor qui attend une proie.
L’animal le plus curieux que l’on puisse observer en Guyane est certainement le tatou à neuf bandes.
Insectivore, cet incroyable animal possède une carapace d’écailles et une peau de reptile. C’est un véritable fouisseur qui creuse en profondeur pour trouver ses proies. Muni de redoutables pattes griffues, le tatou s’adonne à son activité favorite : la recherche de fourmis et de termites.
tatou
Enfin, dans les épaisses forêts de Guyane, le tamandua compte sur son ouïe et son odorat pour repérer ses proies. Gauche et maladroit au sol, le tamandua vit dans les arbres. C’est l’une des quatre espèces de fourmiliers qui existent au monde.
Création d'un parc national (2007)
Déjà en 1992, un projet de parc amazonien en Guyane avait été initié. Ce parc occupe environ 3 millions d'hectares dans le sud de la Guyane.
Mais, il a fallu attendre décembre 2005 pour que l'Assemblée Nationale donne son aval sur ce projet. La préservation de l'écosystème se heurte aux difficultés de subsistance de la population locale et bien sûr à l'extraction de l'or.
Malgré tout, en février 2007 le parc amazonien de Guyane a officiellement ouvert ses portes.
Il était temps que la France se décide à protéger son patrimoine. Il serait vraiment catastrophique qu’une telle richesse disparaisse par négligence.
Cocos . L’île aux requins
Amérique centrale
L’île Cocos est la plus grande île déserte du monde avec ses 2 400 hectares. Cette île située au large de l’Amérique centrale est renommée pour offrir la plus forte concentration mondiale de requins d’où son nom de l’île aux requins.
Cocos est aujourd’hui un parc national protégé du Costa Rica. Jacques Cousteau l’a qualifiée de « plus belle île du monde ». Michael Crichton s’est inspiré de Cocos pour écrire Jurassic Park.
Bien avant, R. Stevenson l’avait prise comme modèle pour écrire l’Île au Trésor.
Les trésors de l’île Cocos
Située à 550 km au large du Costa Rica, Cocos est l’unique île du Pacifique couverte de forêts tropicales, grâce aux abondantes précipitations.
Aujourd’hui encore, on parle d’inestimables trésors cachés au plus profond de la forêt. La plus célèbre de ces légendes concerne le « grand trésor de Lima », constitué d’objets précieux provenant de 50 églises qui auraient été envoyés ici en 1820 par le vice-roi espagnol du Pérou pour les protéger des pillages des révolutionnaires.
Vue aérienne de l'île Cocos.
En 1889, l’aventurier allemand August Gissler se fit conférer le titre de gouverneur de l’île dans le seul but de découvrir ce fameux trésor.
Il y resta pendant 20 ans et repartit avec seulement huit doublons espagnols.
Il est évident que la richesse de l’île Cocos ne réside pas dans un trésor mais dans son patrimoine naturel.
Histoire de l’île Cocos
Cocos est la pointe émergente d’un volcan éteint. L’île est dominée par le mont Iglesias à 634 m de haut.
A l’exception de deux mouillages naturels, la côte de l’île présente des falaises irrégulières qui se dressent presque verticalement jusqu’à 200 m de haut.
Au cœur de l’île, de nombreux cours d’eau créent de superbes cascades.
Falaises abruptes de l'île Cocos.
Elle fut découverte en 1526 par Juan Cabeças. Au XVIIe siècle, les baleinières et les bateaux pirates venaient s’y ravitailler en eau douce.
Les cocotiers, qui ont donné son nom à l’île, y ont été importés au XVIIe siècle, quand on pensait pouvoir s’installer sur cette île.
On y a introduit à la même époque des plants de café, des cochons, des chèvres et des chats, retournés depuis longtemps à l’état sauvage.
La quantité importante de requins a donné sa renommée à cette île.
La faune terrestre indigène compte 87 espèces d’oiseaux et près de 400 insectes. Ce sont surtout les espèces marines qui sont les plus intéressantes.
Cette richesse sous-marine en fait un exceptionnel laboratoire pour l’étude de la biologie évolutive.
La faune marine de Cocos
La barrière corallienne est l’une des plus riches du Pacifique, avec près de 40 espèces de coraux.
On y rencontre des colonies de dauphins et de tortues marines. L’île n’est qu’une escale pour les tortues en pleine migration pour leur reproduction.
Une tortue verte fait escale près de l'île Cocos.
Les eaux riches en plancton constituent l’habitat idéal des requins-baleines. Les requins à aileron blanc de récif patrouillent en permanence.
Ils s’attardent régulièrement dans les « stations de nettoyage » où des myriades de crevettes et de petits poissons les débarrassent des parasites incrustés dans leur peau.
Requins à aileron blanc. image Planeta Agua
Le plus impressionnant est le rassemblement annuel des requins-marteaux. Il s'agit du requin marteau halicorne (Sphyrna lewini). Ces requins forment d’immenses bancs tournoyant au-dessus des fonds marins.
Mais, ces requins ne sont pas là pour chasser mais pour se reproduire.
Les plongeurs doivent se méfier de ce requin au comportement agressif.
La journée, les requins de récifs se reposent sur le fond mais dès la nuit venue, ils entament leur frénésie alimentaire.
Leur épaisse peau les protège des aspérités rocheuses et nul poisson n’est à l’abri de ces prédateurs.
D’autres espèces de requins partagent le même territoire : requins soyeux, requins à pointes blanches.
D’importantes colonies de raies mantas vivent au large du cap Dampler, le promontoire situé sur la côte sud de l’île. Les raies marbrées sont également des résidentes permanentes de ces fonds.
Raie marbrée. image Planeta Agua
Le récif corallien abrite bien sûr une grande quantité de poissons, des murènes, près de 60 espèces de crustacés et plus de 500 espèces de mollusques.
Cocos et El Nino
Si cette île est un univers plein de vie, ce que la nature donne, elle peut aussi le reprendre. Régulièrement, les courants océaniques ne remontent pas.
C’est dû à un phénomène climatique appelé El Nino. Privé des eaux froides, riches en matières nutritives, le plancton commence à disparaître.
Les requins se reposent sur le fond la journée.
A mesure que l’eau se réchauffe, la nourriture se fait rare. Certains animaux meurent de faim et d’autres abandonnent les lieux.
Le corail blanchit et meurt. L’eau s’éclaircit car le plancton a disparu.
Corail mort.
Pourtant, certaines espèces prospèrent grâce à El Nino. Le corail, en mourant, se recouvre d’algues que les étoiles de mer envahissent avidement.
Le fond se recouvre d'étoiles de mer.
Quand les courants océaniques reviennent, la vie revient avec eux. Les eaux froides se mêlent à nouveau aux eaux chaudes et la faune se réinstalle sur les récifs.
Protection de l’île Cocos
Les fonds marins de l’île sont officiellement protégés. Mais, au large, les bateaux de pêche installent d’immenses filets qui sont mortels pour la faune qui s’éloigne des côtes.
Murène à l'affût. image Planeta Agua
De plus, il y a une demande croissante de cartilages de requins de la part de l’industrie pharmaceutique et de l’industrie des cosmétiques.
Cette demande encourage la pêche clandestine. Chaque mois, plus de 5 000 requins sont tués au large de l’île.
Les requins sont en grand danger. image Planeta Agua
Les autorités du Costa Rica ne disposent pas de suffisamment de moyens pour endiguer cette catastrophe écologique.
L’île de Pâques. Entre Enigme et Tourisme
Les statues gigantesques qui parsèment l’île de Pâques ont toujours fait rêver les voyageurs. Quelle civilisation a érigée les moai et avec quels moyens techniques ?
L’île de Pâques, située au milieu de l’océan Pacifique, est devenue aujourd’hui une destination touristique.
Totalement isolée du reste de la Polynésie et de l’Amérique du Sud, l’île ne mesure que 162 km². Inhospitalière, l’île de Pâques dépend du Chili.
Après de multiples théories sur ces énigmatiques statues, aujourd’hui l’île a révélé une grande partie de ses secrets.
La découverte de l’île de Pâques
Lorsque les navigateurs néerlandais accostent sur l’île, pour la première fois, le jour de Pâques 1722, d’où le nom de l’île, ils y trouvent environ 5 000 habitants d’origine malayo-polynésienne, qui vivent d’agriculture et de pêche.
Tout le long des côtes de l’île et sur les pentes du Rano Raraku, un volcan éteint, se trouvent de grandes plates-formes, les âhu, sur lesquels sont érigées d’immenses sculptures, les moai.
Les plus hautes atteignent 20 m.
Ces statues ont le regard vide et un long visage énigmatique.
Moai de l'île de Pâques. Image magical-world
En 1863, des navigateurs tahitiens trouvant à l’île une ressemblance avec Rapa Iti, un îlot de Polynésie française, la baptisèrent Rapa Nui « Nombril du monde ».
Quant à la population locale, on l’appela Te Pito O te Henua, « le vaisseau du monde ».
Le peuplement de l’île de Pâques et son déclin
La datation de quelques statues au carbone 14 a apporté la preuve que l’île avait été peuplée dès 380 de notre ère.
L’origine du peuple qui a érigé les sculptures a fait l’objet de nombreux débats. Des analyses effectuées sur des squelettes datant de 1100 à 1868 ont montré que les habitants de l’île avaient connu trois mutations génétiques que l’on retrouve dans toutes les populations polynésiennes.
La théorie d’une colonisation venue d’Amérique du Sud a donc été largement remise en cause.
L'île de Pâques est déserte. image Individuo
Il est donc apparemment prouvé que les Polynésiens ont été les premiers à coloniser cette île. Dès le Ve siècle, ils y développèrent une culture complexe.
La population de l’île, au moment de sa découverte, se divisait en une dizaine de clans sur lesquels règnait un roi.
Le premier roi aurait été Hotu Matua. Une trentaine de souverains se sont succédés ensuite jusqu’en 1862.
Très hiérarchisée, la société pascuane est continuellement en proie à des luttes violentes. Le cannibalisme y est une pratique courante.
image Phillie Casablanca
Apparemment, la population était devenue trop importante pour les maigres ressources de l’île.
La société aurait alors sombré dans des désordres sociaux et certains moai auraient été volontairement renversés en signe de révolte contre la classe des prêtres.
Il semble qu’à partir du XIVe siècle, une nouvelle vague de Polynésiens a colonisé l’île. Ces nouveaux envahisseurs auraient cohabité avec la population primitive pendant un certain temps.
Puis, les deux communautés se seraient affrontées par les armes, probablement au XVIIe siècle.
Les anciens habitants auraient été massacrés et seuls auraient subsisté les Polynésiens.
image anoldent
Mais, c’est une grande rafle d’esclaves menée en 1862 par des négriers péruviens qui a porté un coup fatal à l’île.
La quasi-totalité de la population a alors été décimée. 2 000 habitants furent capturés et emmenés en Amérique du Sud.
Les rares rescapés qui revinrent quelques années plus tard sur l’île rapportèrent avec eux des maladies qui décimèrent le reste de la population.
image A.
En 1877, l’île ne comptait plus que 150 habitants environ.
Le rongorongo
La découverte de quelques tablettes de bois, dites « rongorongo », prouve que les Pascuans connaissaient l’écriture.
Mais, cette écriture reste toujours en partie indéchiffrable. On ignore toujours s’il s’agit d’un alphabet, d’idéogrammes ou de hiéroglyphes.
Les textes se présentent sous la forme d’alignements de caractères formant des mots écrits de gauche à droite.
Mais, la ligne suivante est écrite en sens inverse. On y trouve également des silhouettes d’hommes et d’animaux.
Les Moai
Beaucoup plus nombreuses à l’origine, les statues sont aujourd’hui environ 850 parsemées sur l’île. Quelques 250 moai jalonnent le périmètre de l’île, tandis que 600 autres, à divers stades d’exécution, sont dispersés le long de la côte et près du volcan Rano Raraku.
La taille des statues varie de un à vingt un mètres.
image P_R
Elles ont été taillées dans le tuf, roche du volcan Rana Raraku. Dans la carrière, creusée dans le flanc du volcan, se trouvent encore environ 200 statues inachevées.
Les plus anciens moai fabriqués datent de 500 de notre ère. Cependant, la plupart ont été exécutés entre 1000 et 1650.
Les moai peuvent être regroupés en deux catégories :
Les premiers se dressent sur les versants du Rano Raraku et leurs corps sont recouverts de symboles
Les seconds, ornés à l’origine de couvre-chefs « pukaos », ont été levés sur des autels « âhu » et tournent le dos à la côte
Les yeux des moai étaient à l’origine représentés par du corail blanc et du tuf rouge. Découverts en 1978, enfouis dans le sable, les yeux ont été replacés dans leur orbite.
Moai. Les yeux sont constitués de corail blanc et de tuf rouge. image A.
Il ne fait pas de doute que les âhu avaient une fonction religieuse. Mais, on ne dispose d’aucun renseignement sur la mythologie des premiers habitants.
Contrairement à ce que laisse penser le paysage actuel, l’île était autrefois recouverte d’arbres. Les habitants avaient donc la matière première pour fabriquer des traîneaux et transporter les statues.
En 1955, une expérience a prouvé que, en 18 jours, avec une douzaine d’hommes, on pouvait dresser une statue de 23 tonnes avec des cordes et des madriers.
Le tourisme sur l’île de Pâques
La population est aujourd’hui d’environ 3 800 personnes. L’île de Pâques est une île volcanique avec trois volcans dont aucun n'est encore en activité. C'est une terre dénudée qui est balayée de façon quasi permanente par des vents très violents.
Anakena, petit paradis pour touristes fortunés. image magical-world
L'île de Pâques fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le parc national de Rapa Nui est inscrit au patrimoine depuis 1995.
Les Européens ont importé sur l’île des moutons et des chevaux. Les chevaux semi sauvages errent aujourd’hui sur l'île.
Cheval semi-sauvage près du volcan Rano Raraku. image scorbette37
L'île vit maintenant du tourisme. La majeure partie de la population vit dans la ville principale de l'île : Hanga Roa.
Le meilleur moyen d'arriver sur l'île est l'avion car l'île est entourée de rochers qui empêchent l'accostage des navires dans la plupart des endroits
Plusieurs excursions sont proposées :
Le volcan Rano Raraku qui culmine à 150 mètres
Anakena qui est le lieu le plus enchanteur de l’île. Les touristes y trouvent le cliché habituel des cartes postales : la palmeraie en bordure d’une plage dorée de sable fin.
Découverte en 1779, la péninsule de Valdès a été baptisée ainsi par l’Italien Antonio Malaspina en l’honneur d’Antonio Valdès.
Unie au continent par un isthme de 35 kilomètres de long, la péninsule a une superficie de 400 kilomètres carrés environ.
La péninsule de Valdès est composée d’une succession de golfes, de baies et de falaises formés de sédiments marins datant du miocène.
Les traces de faune marine fossile y sont donc très nombreuses. Aujourd’hui, les eaux tranquilles des golfes offrent un refuge pour la baleine franche et à d’autres mammifères marins comme l’éléphant de mer.
On peut également observer l’orque et sa technique de chasse perfectionnée.
La péninsule de Valdès
A la fin du 19e siècle, on exploitait le sel de Salina Grande. Mais, aujourd’hui, elle compte à peine 220 habitants qui vivent de l’élevage du mouton.
Depuis qu’elle a reçu le statut de réserve naturelle en 1983, la péninsule est devenu une destination touristique.
Ce tourisme grandissant ne semble pas, pour l’instant, perturber l’équilibre naturel.
Exposée aux vents glaciaux de l’Atlantique, la péninsule de Valdès est caractérisée par une végétation basse de la steppe patagonienne désertique.
La réserve naturelle de l’Isla de los Pajaros (l’île des oiseaux), créée en 1967, a permis de protéger les aires de nidification des oiseaux marins.
L’accès en est interdit aux touristes depuis 1975. Cet îlot constitue en effet l’habitat idéal pour 181 espèces d’oiseaux.
Une colonie de manchots de Magellan y a également élue domicile.
Un sanctuaire pour la baleine franche
Appartenant au sous-ordre des mysticètes, la baleine franche australe (Eubalaena australis) mesure jusqu’à 18 m de long pour un poids qui peut atteindre 90 tonnes.
C’est l’un des mammifères marins les plus menacés de la planète.
Sur sa tête, couverte de plaques de kératine, s’ouvrent les deux évents par où elle exhale les souffles de vapeur d’eau caractéristiques.
Le terme « baleine franche » a été donné par leurs exterminateurs. En effet, ce terme ne dévoile que l’extrême facilité avec laquelle les chasseurs pouvaient les approcher et les tuer. En effet, totalement inoffensives, ces baleines ne coulaient pas, une fois mortes ce qui permettait de les dépecer sans problème.
Rare et vulnérable, la baleine australe est aujourd’hui protégée et l’on en comptabilise entre 2 500 et
4 000.
On est très loin de la surpopulation d’antan mais l’on a évité de justesse l’extinction.
500 d’entre elles se reproduisent dans les eaux du golfe de San José qui échancrent la péninsule de Valdès.
Elles arrivent au début de l’hiver austral et, après 12 mois de gestation, les femelles donnent naissance à un seul baleineau de 5 mètres entre juin et septembre.
L’orque en pleine chasse
Sur les côtes de la péninsule, chaque année, le même spectacle se déroule. L’orque, prédateur patient, nous démontre son ingéniosité quand il s’agit de chasser les mammifères tels que le lion de mer.
Sa technique de chasse est incroyablement perfectionnée. L’orque patrouille le long de la côte.
Elle se laisse entraîner hors de l’eau par les vagues, mais pas trop pour ne pas s’échouer. Puis, comme un éclair, elle s’empare de sa proie, et retourne avec son butin dans l’eau en profitant du ressac.
L’agression est fulgurante et le timing parfaitement orchestré.
Pour bien savourer sa victoire, l’orque ne tue pas immédiatement sa victime mais s’amuse un peu avec en la lançant en l’air comme un ballon.
La colonie de lions de mer assiste alors impuissante à ce jeu cruel.
L’orque, très puissant, peut également s’attaquer à de plus grosses proies comme l’éléphant de mer.
Des colonies d’éléphants de mer se prélassent également sur les plages de la péninsule. Ils y viennent pour se reproduire entre décembre et février.
Ils s’installent alors au pied des promontoires protégés par de hautes falaises qui en interdisent l’accès aux prédateurs terrestres.
La faune terrestre
Mammifère herbivore de la famille des camélidés, le guanaco (Lama guanicoe) est l’habitant le plus caractéristique de la Patagonie argentine.
La péninsule de Valdès en compte environ 2 200.
Répandu dans une grande partie de l’Amérique du Sud, le renard s’aventure jusqu’aux landes désolées de la Patagonie.
Il prolifère d’ailleurs sur la péninsule grâce à l’abondance de gibier.
La faune de la péninsule est riche d’autres espèces comme le pichi, un petit tatou nocturne.
Introduit à la fin du 19e siècle par l’homme, le lièvre commun a colonisé cet habitat. Il menace d’ailleurs sérieusement le lièvre de Patagonie, le mara.
Actuellement, c’est l’homme qui constitue la plus grande menace pour toute cette faune, quelle soit marine ou terrestre.
Il ne s’agit plus de la menace de la chasse impitoyable mais plutôt de l’occupation progressive des habitats par l’homme.