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Parcs, réserves... - La Patagonie -

Publié à 13:34 par acoeuretacris Tags : parcs réserves

 S’étendant sur l’Argentine et le Chili, la Patagonie est une région de 785 000 km². Située à l’extrême de l’Amérique du Sud, la Patagonie est également la dernière terre habitable avant le Pôle sud. La ville principale est Bahia Blanca.
La « Terre de feu », terme qui nous vient de Magellan, est aujourd’hui encore le berceau des Mapuches, les seuls indiens à ne pas avoir été exterminés par les Européens.
En Argentine, le parc national de Los Glaciares est l’un des plus beaux sites naturels au monde.
Du haut du glacier Perito Moreno, on embrasse ce champ de glace patagonien aux couleurs féeriques.

L’histoire de la Patagonie

Cette région s’étend de part et d’autre de la cordillère des Andes. Malgré son caractère austère et son climat extrême, la Patagonie a été peuplée par l’homme dès la préhistoire.
La présence de chasseurs-cueilleurs, arrivés après la dernière période glaciaire est attestée par des peintures rupestres, notamment. Cette première vague a été suivie par celle des Indiens Tehuelches.
Leurs descendants furent ensuite exterminés par les Européens.


Patagonie. Torres del Paine au Chili. By Sergio R. Nuñez C

La Patagonie a été découverte par Magellan en 1520. Son nom « terre des grands pieds » lui vient d’une légende colportée par les premiers explorateurs.
Selon eux, cette région aurait été habitée par un peuple de géants aux très grands pieds. Magellan affirme les avoir aperçu, témoignage confirmé par d’autres explorateurs.
Les Européens donnèrent à ces Indiens le nom de « Patagons » ou « Grands pieds ».


Campement de Patagons au Havre Peckett, détroit de Magellan. Expédition par les bateaux français Astrolabe et Zélée sous le commandement de Jules Dumont d'Urville. 1842.

Le nom de « Terre de feu » vient d’une confusion de Magellan. Le navigateur qui cherchait un passage afin de faire le tour du monde, vit sur les côtes des fumées. Il crut qu’il s’agissait d’une activité volcanique alors qu’il s’agissait très probablement de foyers allumés par les Indiens.
Il baptisa l’endroit « Terre des fumées » qui devint la « Terre de feu ».


Patagonie. Punta Tombo (Argentine). By Adventurous Wench

Le 15 février 1877, Francisco Pascasio Moreno, se retrouva face à l’un des plus majestueux spectacles de la Patagonie. Un immense lac d’origine glaciaire s’étendait au pied des cimes des Andes, qu’il baptisa lac Argentina.
Devant lui s’élevait ce qui devint le glacier Perito Moreno qui couvre près de 250 km².


Perito Moreno. Lac Argentina. Patagonie. By nestor galina

Le gouvernement argentin avait chargé Moreno de régler le délicat problème de la délimitation de la frontière entre l’Argentine et le Chili.

En 1881, un partage est effectué mais ce n’est qu’en 1902 que le roi d’Angleterre, Édouard VII, fixera définitivement les frontières.


Fitz Roy. By Andy Hares .

Du côté argentin, la Patagonie est constituée de cinq provinces : Neuquén, Rio Negro, Chubut, Santa Cruz et Terre de Feu.
Du côté chilien, elle est formée par cinq régions : Araucania, Los Lagos, Aisén et Magallanes y la Antartica Chilena.


Glacier Perito Moreno. By Junto

Le sous-sol de la Patagonie est riche. Il fournit à l’Argentine 75% de sa production pétrolière.

Etant donné le climat, les vastes terres glacées de Patagonie ne sont habitées que par une faible population.
Au Chili, le peuple mapuche est le seul peuple originaire d'Amérique latine qui n'a pas été vaincu par la colonisation espagnole. Il constitue 10 % environ de la population actuelle du Chili.


Mapuche. By Antitezo

En 1810, L'indépendance du Chili déclenche un formidable génocide qui fait passer la population mapuche de 1 800 000 à 360 000 personnes en 20 ans.

Les Mapuches sont alors enfermés dans des réserves et "pacifiés", leurs terres spoliées, leur culture niée, leurs traditions et leur langue interdites.


Maison traditionnelle mapuche. By annais

En 1973, le coup d'état militaire du général Pinochet frappe de nouveau durement les Mapuches dont bon nombre sont alors, torturés, fusillés ou portés disparus.

En 1989, la transition démocratique n'apporte aucune amélioration spécifique à la condition de vie des Mapuches.


Manifestation Mapuche en 1995. By darkonewen .

En 1992, les premiers soulèvements Mapuches ont lieu, depuis, et sans que les gouvernements successifs n'apportent aucune autre réponse qu'une répression féroce, ils continuent de lutter contre la déforestation, les mégas projets de centrales hydroélectriques, la contamination de leurs sols par des décharges sauvages, les discriminations économiques, sociales et raciales dont ils sont l'objet, au quotidien.

Le Parc National de Los Glaciares

Ce parc national, du sud de l’Argentine, offre des contrastes saisissants. 50% du parc englobent la partie méridionale de la cordillère des Andes.
Entre les sommets enneigés, le vaste champ de glace patagonien dévoile des paysages inattendus sortis d’un autre monde.


Los glaciares. Patagonie. By R I O M A N S O .

Au nord, les cimes les plus élevées, le Chaltéen et le Torre, se profilent à 3 375 et 3 1280 m de hauteur respectivement.

Ce désert d’une blancheur éclatante qui s’étend sur 350 km est le plus important champ de glace du monde après l’Antarctique.
Son existence à une telle latitude s’explique par le fait que la chaîne des Andes oblige les vents d’ouest humides, venant de l’Atlantique, à gagner des altitudes élevées.
De ce fait, les précipitations tombent sous la forme de neige.


Désert de glace en Patagonie. By longhorndave

Vers l’est, le parc traverse une zone en partie libérée des glaces jusqu’au centre du bassin du lac Argentino.

Devant des milliers de curieux, le 14 mars 2004, une énorme masse d’eau a brisé une barrière de glace de 200 m de haut, engendrant une gigantesque vague qui a déferlé tout le long des 160 km du lac Argentino.
En avançant, le Moreno avait poussé une langue glaciaire en travers du canal de drainage du lac Argentino, bloquant celui-ci


Barrière de glace du Moreno. By untipografico

La glace fondue a élevé le niveau de l’eau à 25 m dans la baie de Rico.
La barrière de glace, incapable de résister à la pression croissante de l’eau, a cédé et une fracture est apparue, créant un gigantesque tunnel qui s’est effondré deux jours après dans un bruit assourdissant.


Chalten Sta Cruz . Argentine. . By R I O M A N S O

La masse du Moreno ne cesse de croître. Périodiquement, le front de ce glacier, large de 5 km et haut de 60 m, atteint la rive opposée.

Magnifique, ce glacier est l’un des 47 principaux glaciers de ce parc. De sourds craquements se font entendre. Soudain, un bloc de glace se détache. Il glisse dans le lac et déclenche une énorme vague.
Il trouve le repos sous forme d’iceberg.


Massif de Chalten-Torre . By John Spooner

Au cours du quaternaire, l’érosion due aux glaciers, a donné naissance aux nombreux pics andins, parmi lesquels le mont Fitz Roy qui culmine à 3 375 m de haut.
C’est le plus haut sommet du parc.


Fitz Roy et pics andins. By betoscopio.

Couvert en grande partie de glaciers et de lacs, ce parc national ne présente pas un grand intérêt du point de vue de la faune et de la flore.
Il est vrai aussi que l’on manque encore d’informations sur les vertébrés peuplant cette zone.
Cependant, le parc comprend une forêt où trois espèces australes de hêtres poussent à proximité du glacier.


Impressionnante cascade en Patagonie. By R I O M A N S O .

Chez les mammifères, on signale le puma, le renard gris d’Argentine ou le guanaco. Parmi les oiseaux, le plus célèbre est le condor des Andes qui nidifie à haute altitude.


Trekking en Patagonie. By mtneer man

Le parc de Los Glaciares, créé en 1945, attire des touristes depuis seulement quelques années.
Calafate, une petite ville, a aujourd’hui une vocation touristique.
Ce qui inquiète les spécialistes, c’est le recul des glaciers lié au réchauffement de la planète.
Les clichés pris par satellite montrent un net recul de tous les glaciers à l’exception du Perito Moreno.


L'embarcation semble bien petite face à cette barrière de glace. By Roger elaws

C’est d’autant plus inquiétant que ce paysage de glaciers joue un rôle important dans l’équilibre hydrologique de toute la région.

Parcs, réserves... - Mesa Verde -

Publié à 14:04 par acoeuretacris Tags : parcs réserves
Parcs, réserves... - Mesa Verde -

 

 

Mesa Verde . Chaco Canyon


La culture Anasazi



Le parc national de Mesa Verde, dans le Colorado, aux Etats-Unis, a abrité pendant des siècles les Indiens Anasazi.
On ignore le nom qu’ils portaient à l’origine mais dans la langue des Navajos, on les appelle Anasazis.


Dans cette région, on a retrouvé de nombreux vestiges de ce peuple, notamment une fabuleuse cité de pierres nichée dans le creux d’une falaise.


Les Anasazis sont cependant très méconnus et nous ne savons pratiquement rien de ceux qui ont édifié ces pueblos.
A Chaco Canyon, au Nouveau-Mexique, des pictogrammes semblent démontrer que les Anasazis étaient de bons astronomes.



Mesa Verde : des palais de pierre



C’est en 1888 que trois éleveurs partis à la recherche de bêtes qui s’étaient échappées découvrirent Sun Point et plusieurs habitations.
La découverte de Cliff Palace, cette cité en pierres, date de cette époque.



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Vue panoramique de Cliff Palace .



Les recherches se poursuivirent grâce à un jeune explorateur suédois, Gustav Nordenskjöld, qui souhaita réaliser une véritable étude archéologique.

Il explora les deux collines appelées Wetherill Mesa et Chapin Mesa. En 1906, Mesa Verde « Table verte », reçut le statut de parc national.


A partir de cette date, les fouilles archéologiques s’intensifièrent.



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Le Cliff Palace. Les premiers Indiens Pueblos bâtirent ces villages troglodytes complexes (cliff-dwellings) entre le XIe et le XIIIe siècle.

En 1959, le professeur J.S Newberry entreprit une expédition pour le compte de l’armée américaine.
Il fit état d’un vaste plateau de 2 600 m d’altitude.

Il fallut encore attendre 15 ans pour qu’un photographe de l’U.S Geological Survey découvre le premier abri troglodytique dissimulé derrière le vaste plateau



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La Spruce Tree House doit son nom au grand pin de Douglas planté devant elle. Construite entre 1200 et 1276, elle comprend 140 pièces et 9 kivas ou lieux de culte

Dès lors cette région suscita la curiosité. On y découvrit de nombreux vestiges de ceux qu’on baptisa Anasazi, mot qui signifie dans la langue navajo « les anciens ».

Cliff Palace est une structure en briques d’argile et de boue, qui compte plus de 200 pièces. On y dénombre 23 lieux de culte ou kivas, des chambres et des magasins pour stocker les récoltes.



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Cliff Palace

Selon les archéologues, Cliff Palace, construit vers la fin du XIIe siècle, pouvait abriter environ 250 personnes.

A Mesa Verde, on a identifié environ 3 900 sites dont plus de 600 habitations troglodytiques.



La culture Anasazi



Pendant de nombreux siècles, les Indiens Anasazis ont vécu sur les plateaux du sud de l’Utah et du Colorado et sur ceux de l’Arizona et du Nouveau-Mexique.



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Des graffitis peints sur la roche qui datent du Xe et XIe siècle représentant des danses et des rituels



L’histoire du peuplement de Mesa Verde dans les premiers siècles de notre ère reste encore très mystérieuse.
Au stade actuel de nos connaissances, on dénombre quatre périodes successives d’occupation du site :



Environ 450 à 700 de notre ère : période Basket Maker III, l'agriculture se généralise (maïs, courges), associée à la chasse et à la cueillette ; outillage lithique, travail de l'os ; développement de la céramique et de la vannerie ; maisons-fosses avec foyers centraux.



(Certains ouvrages avancent les dates de 200 avant notre ère à 700 de notre ère)


Entre 700 et 900 : période Pueblo I : apparition de villages de maisons rectangulaires aux murs de pierre ; kivas cérémonielles
Entre 900 et 1100 : période Pueblo II


Entre 1100 et 1300 : période Pueblo III qui correspond à la construction de grands complexes architecturaux comme Mesa Verde et également au travail de l'argent et de la turquoise
Vivant de l’élevage et de la chasse, les premiers habitants de ces lieux se sédentarisèrent pour pratiquer l’agriculture. Ils maîtrisaient déjà la céramique et fabriquaient des vanneries d’où le nom de Basket Makers « fabricants de paniers ».



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Urne à motifs de corde tressée du XIIe siècle



Appelées « jacal », leurs maisons primitives étaient de simples puits étayés par des poteaux en bois. Rapidement, ils formèrent de petits villages, d'abord situés au pied des éperons rocheux, puis en hauteur, sur les « mesas ».

Vers 500 de notre ère, ils fabriquaient des céramiques, des arcs et des flèches et se mirent à élever des dindes.



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Une des 5 grandes kivas sur le site de Far View House que les Anasazis fondèrent à partir du XIIe siècle

A partir de la phase Pueblo II, les Anasazis ont changé leurs habitudes en matière d’habitation. Ils commencèrent à construire de véritables habitations à la surface du plateau.

Les maisons se transformèrent en villages que les Espagnols appelleront « pueblos ».
Au fil des siècles, les villages se transformèrent en villes et vers 1100, le plateau du Colorado connut une croissance démographique.



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Les kivas étaient de vastes structures souterraines de plan circulaire réservées aux cérémonies et au culte.
Dans de nombreux cas, les kivas étaient reliées à des structures analogues à des donjons dont la fonction n’est pas vraiment connue.

On a également retrouvé un complexe monumental entouré d’un double mur d’enceinte, peut-être un temple, baptisé le « Temple du Soleil ».



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Le "Temple du Soleil" était peut-être un lieu culturel ou un monument funéraire

On pense que les Anasazis ont construit ces troglodytes pour se protéger. La difficulté d’accès empêchait tout intrus de les attaquer.

A partir de 1300 de notre ère, les Anasazis abandonnèrent les lieux. Cet abandon est-il dû à la sécheresse et donc la disette ?

Plus récemment, les autorités locales ont décidé de substituer au terme Anasazi, une appellation plus générale « les anciens habitants du pueblo ».


Actuellement, plus de 23 tribus, en plus des Navajo, peuvent prétendre être les descendantes de ceux qui ont édifié les constructions de Mesa Verde.


Ces tribus ont toutes des ancêtres qui ont habité des pueblos semblables dans le Nouveau-Mexique. Cependant, aucun autre édifice n’a égalé la splendeur de Mesa Verde.



Chaco Canyon: Le mystère Anasazi



Les plateaux rocheux aux tons ocrés semblent indiquer que les indiens anasazis s’intéressaient à l’astronomie. D’après certains archéostronomes, ces roches présenteraient un certain nombre de signes tendant à prouver que ce peuple possédait des connaissances développées en astronomie.


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Chaco Canyon

Sur une saillie, à quelques mètres d’une butte très élevée du Chaco Canyon au Nouveau-Mexique, trois imposants blocs de grès déterminaient une fente à travers laquelle le soleil dardait ses rayons, qui atteignaient deux spirales gravées à même la roche.

Pendant peut-être 1000 ans, ces rayons de soleil indiquaient précisément les solstices d’été et d’hiver, les équinoxes de mars et de septembre ainsi que les jours de l’année où le jour et la nuit ont la même durée.


Les spécialistes pensent que cet étrange phénomène, auquel on a donné le nom de Dague Solaire, est un calendrier anasazi.



La mort d’une étoile



Les rochers du Chaco Canyon semblent indiquer que les Anasazis assistèrent à la mort d’une étoile. En effet, une falaise comporte un rocher qui est orné de trois peintures : un croissant, un disque nimbé de rayons et une main.

Juste en dessous, un point entouré de deux cercles représente le Soleil.



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Hansen Planetarium, Salt Lake City. Image Buggs

Découvert en 1972, ces symboles apparaissent en d’autres endroits des territoires indiens. Ils illustrent une conjonction astrale occasionnelle : le rapprochement de Vénus et de la Lune.
Cependant, certains astronomes pensent que ces peintures commémorent un phénomène céleste. Le disque nimbé de rayons pourrait représenter l’explosion d’une étoile.



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Les symboles du Chaco Canyon datent de l’époque où des astronomes chinois enregistraient sur leurs cartes l’apparition d’une étoile, résultant vraisemblablement de l’explosion d’une supernova.


Cette étoile hôte est apparue le 5 juillet 1054. Le rémanent de cette étoile forme la nébuleuse du Crabe, dans la constellation du Taureau.


Les pictogrammes anasazis dépeignent-ils cette explosion cataclysmique ?

En 1979, un astronome de la NASA a reconstitué la voûte céleste de cette nuit de juillet 1054. Cette nuit-là, la Lune, croissant inversé, se trouvait à deux degrés à peine de la nébuleuse du Crabe.



Des routes sans issue



Les routes des Indiens anasazis du Nouveau-Mexique sont loin d’être de simples sentiers. Elles constituaient un réseau de 800 km de chaussées très bien conçues.

Aujourd’hui, ces routes ont presque totalement disparu. Certaines ont 10 m de large et traversaient le désert, tout droit, quelle que soit la configuration du terrain.

Les Anasazis ne reculèrent devant rien pour tracer des artères rectilignes, n’hésitant pas à creuser la falaise ou à construire des rampes.



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Route photographiée au flash

La plupart de ces routes reliaient Chaco Canyon aux communautés. Mais, le plus mystérieux c’est que certaines routes débouchent en pleine nature. A certains endroits, il y a non pas une mais deux routes strictement parallèles.
La route dite du Grand Nord aboutit sur une butte. Elle ne mène nulle part et par endroits, est jonchée de débris de poterie.

Pourquoi se donner autant de mal pour construire une route sans issue ? De nombreuses légendes anasazis mentionnent des pèlerinages rituels à des montagnes sacrées.
Ces longues routes rectilignes menaient peut-être à des sipapu, orifices à partir desquels il était possible de communiquer avec l’au-delà.


Peut-être que ces magnifiques chaussées servaient exclusivement à relier Chaco Canyon à quelque monde invisible.

Parcs, réserves... - Le grand canyon -

Publié à 11:45 par acoeuretacris Tags : parcs réserves
Parcs, réserves... - Le grand canyon -

Plusieurs témoignages font appel au divin pour décrire la magnificence du Grand Canyon. Certains y ont vu la « volonté de Dieu », d’autres « le Jugement universel de la nature ». Il est vrai qu’aucune définition ne peut retranscrire la beauté du paysage.
Le Grand Canyon est tellement grandiose que, face à lui, l’homme se sent écrasé. C'est en 1919, que le Grand Canyon devint un parc national.



La découverte du Grand Canyon



C’est à la fin du 19e siècle que l’Amérique commence à découvrir la magie de la nature. Jusqu’à présent, les grands espaces de l’Ouest étaient simplement considérés comme des terres à conquérir.


Mais, le Grand Canyon était connu de l’homme blanc depuis 1540. C’est le capitaine Garcia, un conquérant espagnol, qui découvrit cette immensité sauvage.


Il avait été envoyé vers le nord par le vice-roi du Mexique à la recherche des sept légendaires cités d’or de Cibola.
Inutile de dire que sa déception fut grande quand, à la place de ces cités remplies de trésor, il tomba sur le Grand Canyon.



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Grand Canyon. Mather Point. Image Checco

Pendant les siècles suivants, les seuls visiteurs blancs furent des missionnaires, uniquement préoccupés par la conversion au christianisme des populations autochtones navajo et hopi.

En 1869, le Major John Wesley Powell fut le premier à descendre les rapides du Colorado. L’expédition dura 3 mois et sur les 9 personnes, trois périrent.
C’est grâce à ses récits, que les géologues commencèrent à s’intéresser aux lieux.

En 1901, le chemin de fer atteignit la rive sud. Peu après, on inaugura l’hôtel El Tovar. Mais, la plupart des visiteurs venaient alors pour chasser, notamment le Président Théodore Roosevelt.
Plus de 600 pumas furent tué en moins de 5 ans. Heureusement, l’hécatombe prit fin en 1919, date de la création du parc national.

Il est aujourd’hui visité par plus de 5 millions de touristes par an.



La beauté du Grand Canyon



Le Colorado coule en formant une centaine de rapides au fond d’une gorge, profonde de 1 500 mètres, longue de 447 mètres et large de 549 mètres dans sa partie la plus étroite jusqu’à 30 km.
Le débit moyen de ce fleuve est de 650 mètres cube d’eau par seconde.



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Marc Shandro

Les falaises offrent de nombreux points de vue panoramiques. On a donné des noms évoquant des divinités à ces sculptures naturelles : le « temple de Diane » ou le « temple de Shiva ».



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Pfly

Les lieux sont sacrés pour les Hopi, persuadés que les esprits de leurs ancêtres y habitent.

Situé en Arizona, ce lieu est d’un grand intérêt pour les géologues.



Caractéristiques du Grand Canyon



Les roches se sont superposées sur près de 1,5 milliard d’années. Les plus anciennes datent de 1,7 milliard d’années.
Les strates horizontales de roches permettent aux géologues de reconstituer l’histoire de cette région sur les quatre principales ères géologiques : le précambrien, le paléozoïque, le mésozoïque et le cénozoïque.



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Yaki point avec vue sur Mother point. Image Checco

Du haut du plateau de Kaibab, qui domine le Grand Canyon, n’importe quel observateur peut repérer des traces de coraux, de coquillages ou des poissons fossiles.

Le Colorado, long de 2 333 km, a créé le plus extraordinaire canyon du monde. Le fleuve a creusé plus de 1 600 km de canyons.


Le plus spectaculaire est bien sûr le Grand Canyon. Ce fleuve naît de la fonte des neiges dans les montagnes Rocheuses.



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Salt Creek Canyon. image Greg Smith

Sa force érosive apparaît clairement sur les roches sédimentaires.

Façonnés par le fleuve, les magnifiques falaises rocheuses du Grand Canyon sont préservées par l’aridité du climat désertique.




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Mais, les rives sud et nord du Grand Canyon constituent deux univers distincts.



Deux mondes différents



La rive sud est principalement un désert. La végétation est adaptée à ce climat aride : genévrier de l’Utah, pin pignon, cactus.

La rive nord est, elle, plus humide et plus froide. De ce fait, sa végétation est plus riche avec forêts de conifères.

Quand on pense au Grand Canyon, on imagine d’emblée une région très désertique. Mais, le climat est très particulier.

La neige chassée par la tempête se dépose sur les parois du Grand Canyon. Quand la température atmosphérique est basse, les nuages peuvent être formés de cristaux de glace. Les précipitations prennent alors la forme de chutes de neige.



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Brian U

Certains vents locaux ne se manifestent qu’à certains moments de la journée. C’est le cas des vents catabatiques.
Durant la nuit, la chute des températures provoque la condensation de l’humidité. En plongeant dans la vallée, le brouillard froid génère un vent catabatique qui chasse l’air chaud.



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Brian U

Naturellement, la composition de la faune des deux rives présente des différences.



La faune du Grand Canyon



Certaines espèces vivent des deux côtés. C’est le cas du coyote, du puma, du lynx et de la chèvre des montagnes Rocheuses.



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Puma.



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Lynx.



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Chèvre des rocheuses.

En été et à l'automne, la chèvre des Rocheuses reste solitaire. Le reste de l'année, elle vit en petits troupeaux.

Le nombre de coyotes (Canis latrans) dans le parc est en très nette augmentation. Il a même fallu prendre des dispositions pour en limiter la population.



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Coyote.


Par contre, d’autres n’occupent qu’une seule rive.



La rive sud abrite une sous-espèce très rare de serpent à sonnette, le Crotalus viridis abyssus. Il existe deux espèces d’écureuils qui, chacune, occupe un côté.

L’écureuil de Kaibab vit sur la rive nord, tandis que l’écureuil d’Albert occupe la rive sud. Il s’agit de deux espèces qui ont évolué de manière distincte à partir d’un ancêtre commun.
Dans les airs, on a comptabilisé plus de 300 espèces d’oiseaux. Le Grand Canyon abrite notamment une soixantaine de couples de faucons pèlerins (Falco peregrinus anatum).



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Faucon pèlerin. image J.S Bouchard

Ils partagent leur espace avec le faucon des prairies (Falco mexicanus).

Parcs, réserves... - Le plateau du Colorado -

Publié à 15:57 par acoeuretacris Tags : parcs réserves
Parcs, réserves... - Le plateau du Colorado -

 

Le plateau du Colorado



La région du Colorado, dans le sud-ouest des États-Unis, porte le nom attribué par les conquistadors dans les années 1540 au fleuve, qui charriait alors une boue rougeâtre. En effet, colorado signifie "coloré" en espagnol.


Parmi les merveilles géologiques, le Grand Canyon est sans doute le parc le plus connu. Pourtant, quelques 20 vallées sillonnent le plateau du Colorado. II est difficile de dire laquelle est la plus imposante. Le Zion Canyon, le Bryce Canyon, le parc national des Arches ou les Canyonlands ne sont pas moins impressionnants que le Grand Canyon. Chaque vallée du Colorado surprend par un paysage unique, résultat de forces d'érosion considérables. Ces formes multiples, étonnantes, semblent se modifier en fonction de la lumière, comme si la nature nous offrait un gigantesque diaporama.


Actuellement, ce sont 5 millions de visiteurs par an qui viennent admirer les splendeurs du plateau du Colorado.



Voyage dans le temps



En descendant vers le fond du Grand Canyon, qui peut atteindre 1 600 m de profondeur, le visiteur remonte le temps à raison de 1 million d’années par mètre.


Ce voyage nous entraîne à travers des mers, des marécages et des déserts préhistoriques. Ces mondes aujourd’hui disparus laissent entrevoir une faune variée.


Ces créatures sont maintenant pétrifiées dans la roche mais nous laissent un témoignage primordial sur l’évolution de notre planète.



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Plateau du Colorado. image Scingram

Pour les géologues, un affleurement est un endroit de la surface de la Terre où les strates rocheuses sont apparentes.
Le Grand Canyon est l’un des affleurements les plus riches de la planète. En effet, les stratifications vont du protérozoïque au mésozoïque.

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Parc national des Arches. image Atonal

Le premier explorateur du Grand Canyon au 19e siècle, John Wesley Powell , comprenait le langage des strates rocheuses visibles sur les flancs de la gorge, témoins à travers ses couches successives sur une période de 2 milliards d'années soit près de la moitié de l'histoire de la Terre.

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Aperçu des différentes strates :

Calcaire de Kaibab (de 255 à 260 millions d’années)
Grès de Coconino blanc dans la partie supérieure évoque un désert de hautes dunes vieux de 260 millions d’années
Schiste argileux rouge qui est le limon solidifié d’un delta âgé de 270 millions d’années
Calcaire pourpre qui se compose des restes d’animaux marins de plus de 370 millions d’années
Grès de Tapeats qui évoque un littoral sableux où les trilobites (aujourd'hui disparus) barbotaient dans l'eau peu profonde au paléozoïque (de - 540 à - 250 millions d'années)

Dans le fond de la gorge, les schistes de Vishou nous font remonter à 1,7 milliards d’années.

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Bryce Canyon. image Checco

La position inclinée ou verticale des deux strates inférieures révèle des mouvements puissants de la croûte terrestre, la formation de montagnes et leur nivellement. Ces strates sont surmontées de couches presque horizontales, comme si les 540 derniers millions d'années n'avaient plus connu de mouvements importants de la croûte terrestre.

Autour du plateau, les strates sont morcelées comme dans le Grand Bassin désertique (Great Basin) qui le borde à l'ouest, ou plissées comme dans les montagnes Rocheuses limitrophes au nord-est. Depuis la préhistoire, le plateau du Colorado lui-même est resté mystérieusement épargné par les mouvements de la croûte terrestre.

Les parcs naturels du plateau du Colorado

Parmi les nombreuses vallées qui sillonnent le plateau du Colorado, des canyons moins connus que le Grand Canyon sont tout aussi imposants.

Le Bryce Canyon est un spectaculaire amphithéâtre rocheux creusé dans des strates de calcaire tendre.

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Bryce Canyon. image Zogen

Le parc national des Arches, au nord-est de Canyonlands National Park, présente la plus grande collection mondiale d'arches rocheuses. Le vent et la pluie ont façonné de délicates arches de grès rouge.

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Travestyalpha

Ce parc, situé dans le désert de l’Utah, possède environ 200 arches naturelles. Les falaises de grès ocre sont sculptées par l’érosion.
A l’ère du Jurassique, une mer recouvrait ce plateau. Les sables pétrifiés ont fini par former des blocs évidés par le vent, la pluie et le gel.

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image Greg Smith

Dans le Zion Canyon se trouvent des « rochers pleureurs », des parois rocheuses desquelles l'eau ne cesse de suinter.

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Dave Bluedevil

La mesa de l'Échiquier, qui surplombe le Zion Canyon, est formée de dunes pétrifiées, autrefois déposées ici par les vents du désert.

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James Melzer

Le fleuve Colorado

Le Colorado semble étirer paresseusement ses méandres à travers la plaine, mais en réalité, ses eaux sont puissantes et sauvages.
Long de 2 333 km, ce fleuve naît de la fonte des neiges dans les montagnes Rocheuses et se jette dans le golfe de Californie.

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Marc Shandro

Il y a 5 milliards d’années, le Colorado serpentait à travers une plaine. Après le soulèvement du plateau du Colorado, le fleuve a creusé plus de 1 600 km de profonds canyons sans dévier de son cours.

En 1869, pour effectuer son voyage en bateau, qui se révéla plus dangereux que prévu, John Wesley Powell avait choisi la plus mauvaise période qui soit. En effet, avant d'être domestiqué par une succession de barrages, le Colorado connaissait chaque année des crues importantes.
Il atteignait alors ponctuellement le débit de 2 300 m3/s. Lors d'une crue en 1927, le volume d’alluvions charriées par le fleuve a atteint le niveau incroyable de 27 millions de tonnes en une journée au point de mesure de Bright Angel.

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Scingram

Aujourd'hui encore, la déclivité et les importants volumes charriés donnent au Colorado une force d'érosion peu commune. En évaluant le volume d'alluvions pour calculer l'érosion moyenne par mètre carré, on obtient le résultat de 15 cm tous les 1 000 ans, soit 1 500 m en 10 millions d'années.

Le canyon pourrait avoir atteint sa profondeur actuelle en un temps relativement court. Certains éléments laissent penser que la plus grande gorge de la planète serait même plus jeune encore.

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Grand Canyon. image Checco

Le Colorado est le fleuve le plus régulé du monde. En 1935, un grand barrage a été construit, le Hoover Dam, qui fournit de l’électricité et de l’eau.
En 1960, le Glen Canyon Dam, haut de 216 m a permis de stocker l’eau fournie par les eaux de pluie.
Mais, en limitant le débit du Colorado, le barrage exerce un effet négatif sur le Grand Canyon. Trop de sédiments s’accumulent dans certaines parties du canyon.

Parcs, réserves... - L’Alaska en Danger -

Publié à 17:01 par acoeuretacris Tags : réserves parcs
Parcs, réserves... - L’Alaska en Danger -
Forage pétrolier dans une réserve protégée

L’Artic National Wildlife Refuge (ANWR) est une réserve protégée depuis 1960 en Alaska. Or, le Président George W.Bush est décidé à effectuer un forage pétrolier sur la plaine côtière.

L’Alaska a été achetée aux Russes par les Etats-Unis en 1867. Cette grande presqu’île est devenue le 49e état en 1958.
Situé à l’extrémité nord-ouest du continent américain, l’Alaska couvre 1 518 775 km². Les ressources minières y sont importantes : or, argent, cuivre, houille.
Les gisements de pétrole et de gaz naturel, considérables, ont été exploités de façon accrue et très onéreuse à partir de 1968.

On est nombreux à avoir encore en mémoire la catastrophique marée noire de 1989.

Une faune massacrée pour quelques barils de pétrole

Le Sénat américain s’est déclaré favorable aux forages pétroliers dans la réserve naturelle. Le Président Américain a appuyé sa demande en affirmant que cette nouvelle ressource de pétrole permettrait à son pays de renforcer son indépendance énergétique.

Depuis, quelques années, la Chine achète énormément de pétrole. Cette demande accrue a fait monter le prix du baril.
C'est tout l'Alaska qui a besoin d'être protégé de l'activité industrielle humaine.

Oléoduc qui achemine le pétrole. image Rickz
En 1994, un pipeline sibérien s'est rompu, déversant des milliers de tonnes de pétrole brut dans les rivières qui se jettent dans la mer de Barents. Cette catastrophe écologique risque de se reproduire car le réseau de pipelines russe est dans un état de délabrement avancé

Il faut souligner que depuis 1991 déjà, le parti républicain, largement soutenu par l’industrie pétrolière, tente de soulever l’interdiction dans la réserve de l’ANWR pour en exploiter les gisements pétroliers.

Alaska. image B.Mully

Jusqu’à présent, les sénateurs démocrates et certains républicains, avaient réussi à bloquer ce projet.
Face à l’opposition des organisations de défense de l’environnement, M.Bush a assuré : « Le forage se limitera à un « petit coin » de quelques hectares au milieu des 200 000 hectares protégés ».

Or, on sait très bien qu’une telle activité industrielle est une source de pollution supplémentaire et perturbera gravement la faune locale.

Pour acheminer pétrole et gaz, d'immenses oléoducs franchissent les hautes montagnes de l'Alaska. Ces oléoducs font obstacles à la migration de la faune. image Rickz
Cette mesure a été introduite dans le projet de budget 2005-2006. Elle nécessitait pour passer 51 voix contre 60.
L’incertitude est grande quant à l’avenir de cette réserve naturelle.

La faune à protéger
La seule présence humaine dans cette zone située au nord du cercle polaire est une population de 210 esquimaux du village de Kaktovik. Ils vivent essentiellement de pêche et de chasse.
Cette réserve abrite une faune qui est déjà menacée par le réchauffement de la planète.
L'Alaska vu du ciel. image Jack French

Sur la surface immaculée de la banquise, l’ours polaire est parfaitement adapté à l’environnement hostile de l’arctique. Pourra t-il encore longtemps sillonner nonchalamment son domaine ?

Un ours polaire se déplace sur de grandes distances. Toute activité humaine est une menace pour cette espèce.

Ours polaire.
L’extrême arctique est un désert blanc recouvert de calotte glaciaire. Elle abrite une faune très spécifique et très fragile à tout changement, notamment climatique.
Canis lupus.

Le loup, le renard arctique et l’hermine sont les principaux prédateurs terrestres avec, au sommet de la chaîne alimentaire, l’ours polaire qui se nourrit essentiellement de phoques.

Le renard polaire .image Izzie.whizzie

L’avifaune est très variée.


Le sterne arctique est un migrateur au « long cours ». De l’arctique, il migre en Antarctique puis revient.
On y trouve également le Harfang des neiges qui se nourrit principalement de lemmings. On peut également citer la mouette blanche qui, elle, vit en permanence dans l’antarctique. Elle se nourrit des restes de phoques laissés par l’ours polaire.
Hermine . image Law Keven
Aujourd’hui, les atteintes à l’environnement arctique se multiplient : pollutions industrielles, déversement de déchets radioactifs, marées noires et pluies acides.
Toutes ces agressions constituent une véritable menace pour l’avenir de la faune.

L’ours polaire souffre particulièrement des déchets toxiques. Certains ours sont atteints de rachitisme. Un ours adulte recueilli par un chercheur ne pesait plus que 90 kg !

Réchauffement : Danger !

Le réchauffement de la planète est une menace à moyen terme pour la faune polaire mais également pour l’homme.
Un réchauffement, même minime, ferait fondre les glaces des pôles, fractionnant les territoires. Ce fractionnement perturbera le cycle de reproduction des espèces déjà fragilisées.

La réserve abrite également le grizzli . image Chascar.

De plus, les immenses masses glacées assureront moins bien leur fonction de « réfrigérateur » terrestre. Cela accélèrera encore plus le réchauffement planétaire.

Ces phénomènes doivent être pris très au sérieux si on ne veut pas que d’ici moins de 50 ans, la jeune génération actuelle vit dans une fournaise.

L’arctique doit être absolument protégé pour l’homme comme pour la faune.

Parcs, réserves...Terre-Neuve - Parc du Gros-Morne

Publié à 15:58 par acoeuretacris Tags : parcs réserves
Parcs, réserves...Terre-Neuve - Parc du Gros-Morne
On pense que l’île de Terre-Neuve a été le premier point atteint par les Vikings dans le Nouveau Monde. Depuis 1973, le Parc National du Gros-Morne est un espace protégé. Situés sur la côte occidentale de Terre-Neuve, les 180 000 hectares du parc offrent l’un des paysages les plus extraordinaires du Canada.
Histoire de Terre-Neuve et dérive des continents
Les archéologues ont réussi à faire la preuve d’une présence viking dans l’Est canadien au XIe siècle. Jusqu’à maintenant, l’Anse aux Meadows est le seul site authentifié d’un établissement nordique en Amérique du Nord. Les fouilles archéologiques ont révélé que le site servait de base pour l’exploration de régions plus lointaines.
L’Anse aux Meadows. By Jon W
Il y a 600 millions d’années, l’Europe et l’Amérique du Nord, jusqu’alors soudées, ont commencé à se séparer. Des mouvements tectoniques très importants ont créé de profondes fissures.
Côte escarpée de Terre-Neuve. By Zanna Lyon
Au fil des ères géologiques, le fossé s’est élargi pour former une mer. Parallèlement, la dérive des continents faisait émerger la chaîne des Appalaches sur le continent américain.
Vue aérienne d'une partie de Terre-Neuve. By Rosino
Les bouleversements géologiques se lisent parfaitement dans le parc national du Gros-Morne. Cette réserve naturelle suit les Long Range Mountains, une chaîne montagneuse dont la stratification nous offre un très beau catalogue de l’évolution.
Ses roches renferment des fossiles datés du précambrien, du cambrien et du paléozoïque.
Le parc du Gros-Morne
Ce site naturel donne sur le détroit de Belle-Isle qui sépare Terre-Neuve du Labrador et également sur le golfe du Saint-Laurent.
Les Longs Range Mountains sont parsemées de lacs, de cascades, de vallées escarpées. En allant vers la mer, on rencontre des falaises, des fjords et de vastes zones sablonneuses caractérisées par la présence de marais d’eau saumâtre et de dunes qui peuvent atteindre 30 m de haut.
By Jon W
La raréfaction de la faune est due à la chasse pratiquée depuis des siècles par les communautés indiennes de la côte et par les Inuits, ainsi qu’à l’exploitation des ressources ou de la salaison de la morue.
Depuis la création du parc, les habitants ont du abandonner leurs villages pour s’installer à Rocky Harbour, transformé en centre d’accueil pour les touristes.
By Jurek d
C’est à cet endroit qu’en 1497, Jean Cabot, premier européen, accosta à Terre-Neuve. C’est sans doute à lui que l’on doit l’expression « peau-rouge ».
En effet, les autochtones qui vinrent à sa rencontre avaient le visage enduit d’un onguent rituel à base de graisse et de sang de phoque.
La faune du parc du Gros-Morne
La faune terrestre est beaucoup plus limitée que sur le continent. Cependant, on y rencontre des espèces très intéressantes ou rares comme le lynx.
By Andreas Solberg
Dans les vallées, on peut croiser le caribou mais également le bœuf musqué. Cet imposant animal, répandu de l’Alaska à la Sibérie, doit son nom à la forte odeur de musc que dégage son épaisse toison.
ByMharrsch
Dans les montagnes, quelques ours bruns pêchent le saumon dans les torrents.
Au large de cette partie de Terre-Neuve, on peut observer la baleine à bosse et ses plongeons spectaculaires.
By Laura Travels
On peut également admirer le globicéphale noir qui remonte à la surface et éjecte son souffle à
Ce dernier, plutôt curieux, n’hésite pas à venir examiner les bateaux. C’est une chance car d’habitude, il est plutôt difficile à observer.
Très rapide, il peut atteindre 30 km/h. Gracieux et profilé, il est malheureusement chassé en masse par la Norvège et le Japon.
By Ahisgett
Par contre, l’avifaune est très importante. Elle compte au moins 235 espèces, arctiques, boréales et pélagiques.
Une espèce particulièrement plaisante à observer est le macareux moine. Il passe l’hiver en haute mer mais revient sur les côtes au printemps pour la saison des amours. Malgré son habit noir et blanc, cet oiseau fait plus penser à un clown qu’à un moine.
By Albino Flea
Emblème des Etats-Unis depuis 1798, Le Pygargue à tête blanche ou « Bald Eagle » nidifie dans le parc.
By Chuqui
On peut l’admirer alors qu’il chasse en vol au-dessus de l’eau prêt à saisir dans ses serres épineuses ses proies.

Parcs , réserves naturelles, zoos... Les Iles Chausey

Publié à 16:26 par acoeuretacris Tags : parcs réserves
Parcs ,  réserves naturelles, zoos... Les Iles Chausey

Surface : 6 hectares

Période d'acquisition : 1998 - 2002

Nombre d'actes d'acquisition signés : 4

Commune : Granville (50)

Nom du gestionnaire : SYMEL

L'archipel de Chausey, au large de Granville, est constitué d'une multitude d'îles et d'îlots formant environ 68 hectares de terres émergées...

 

NATURE & PAYSAGES

 

Chausey n'a pas toujours été un archipel faisant la joie des pêcheurs à pied chevronnés, il est évident qu'à une époque bien reculée, il n'y avait pas d'archipel mais un amas granitique continental. Entre les îles et le littoral actuel s'étendait la forêt de Scissy. Favorisée par le climat, une végétation hyper-océanique s'exprime pleinement sur les dunes et les falaises. La diversité paysagère du site s'exprime au travers des paysages suivants : rivières et estuaires soumis à la marée, vasières et bancs de sable, lagunes (incluant les bassins de production de sel), mer, bras de mer, galets, falaises maritimes, îlots, marais salants, pré-salés, steppes salées. La faune et la flore sont également diversifiées et protégées sur les Iles et offrent une richesse naturelle d'une qualité exceptionnelle.

 

RICHESSES NATURELLES

La flore

Pour la grande Ile, c'est plus de 300 espèces végétales inventoriées qui reflètent la grande diversité des milieux. Certaines de ces espèces sont d'autant plus intéressantes qu 'elles se révèlent rares à plusieurs échelons. Sur les plans national et régional, trois plantes possèdent un statut d'espèces protégées, l'Oeillet de France, le Géranium sanguin et l'Euphorbe peplis. On les trouve toutes trois sur dune. La Jusquiame noire, le Cynoglosse (plantes médicinales apportées par l'homme), la Centaurée chausse-trape, l'Ombilic, l'Oseille des rochers et les Fougères (colonisant les fissures suintantes des fronts de taille de carrières) sont des plantes rares ou plutôt originales à l'échelle de l'île. L'Orchis à fleurs lâches, symbole de la permanence de l'eau douce dans l'île, est abondant dans les prairies humides du bocage. La flore des dunes est également remarquable avec des tapis de Rosier pimprenelle, de Gaillet vrai, de Petite Euphraise, d'Erodium glutineux. On doit également mentionner bien évidemment aussi le fourré littoral où domine l'Ajonc d'Europe, d'autres arbustes littoraux sont présents sur le site, Aubépine, Prunellier, Sureau, Troène, petits Chênes, Chèvrefeuille, jeunes Ormes... Six noms de plantes sont à retenir, la Centaurée chausse-trape, l'Oeillet de France, l'Euphorbe peplis, le Gaillet commun, le Géranium sanguin et la Patience des rochers. Toutes sont des plantes relativement rares ou protégées.


La faune
La grande île est caractérisée par une faune essentiellement ornithologique, avec une surprenante richesse. La plupart des îlots de l'archipel sont des réserves, où nichent de nombreuses espèces rares : tadornes, sternes, fous de bassan, pingouins torda... Ces lieux protégés permettent aux oiseaux de se reposer et de nidifier en toute quiétude. Tant d'espèces d'oiseux fréquente les îles Chausey que cet archipel est une base avancée pour leur observation par le Groupement Ornithologique Normand. On peut citer l'Aigrette garzette, l'Alouette lulu, le Bécasseau variable, le Bénarche cravant, le Chevalier gambette, le Cormoran huppé, le Courlis cendré...
En dehors des oiseaux de mer, on trouve aussi des hérons et des canards, espèces plutôt attirées par les marécages, mais qui se régalent sur les grèves découvertes. En ce qui concerne les Cormorans, ils ne sont pas rares sur les îles Chausey, on peut les voir sur les rochers lorsqu'ils sèchent leur plumage au soleil. Les Fous de bassan, eux, sont rares au coeur de l'archipel, mais parfois, au large, on peut les voir piquer sur un banc de poissons à fleur d'eau. On peut apercevoir aussi des Martin-pêcheurs d'Europe, des Mouettes mélanocéphales, des Faucons pèlerin, des Grèbes esclavon, le Hibou des marais, l'Huîtrier pie, des Goélands marins, bruns, argentés... Chez les mammifères, il existe une colonie de grands dauphins tursiops dans la baie du Mont St-Michel, les croiser en kayak est rare mais pas exceptionnel. Une autre colonie, de phoques, a été repérée sur le plateau des minquiers. Il s'agit de phoques gris que l'on peut parfois surprendre dans l'archipel de Chausey, tout comme quelques tortues.

 

HISTOIRE ET PRATIQUES

On pourrait croire que Chausey est un site naturel où l'homme n'a jamais marché, or certaines actions humaines sont attestées, telles que l'agriculture, l'extraction de pierres et plus récemment le tourisme. Le pâturage semble exister depuis le XVe siècle alors que la mise en place de cultures demeure embryonnaire. C'est au milieu du XIXe siècle que l'île connaît un pic démographique en raison des activités d'exploitation du granite et de la soude : l'activité agricole se développe donc pour pouvoir subvenir aux besoins de cette population nouvelle. Début XXe siècle, on compte 90 habitants, 45 en 1920, 8 hectares sont alors cultivés, avec un troupeau de chevaux, vaches et veaux. De nos jours, il ne reste plus que quelques pêcheurs l'hiver, il n'y a plus ni d'instituteur ni curé. Au total, on dénombre environ 12 habitants à l'année, l'été venu, l'île se repeuple avec les ornithologues du GON, les pêcheurs amateurs, les plaisanciers et les estivants venant faire un peu de tourisme. Le tourisme a entraîné des vagues de population qui peu à peu dégradent ce site resté, malgré tout, très sauvage


LA GESTION

L'archipel de Chausey est une propriété du Conservatoire du littoral, depuis 1998, d'une superficie de 5 hectares. Plusieurs buts font l'objet du plan de gestion du site, travaux et études sont entrepris pour éviter de dénaturer le site. Il s'agit en premier lieu de poser des panneaux de signalisation, ensuite d'effectuer des travaux d'aménagement lié à l'accueil du public de plus en plus important, de la pose d'une table d'orientation sur l'archipel, et enfin de réaliser des études sur la fréquentation du site. Une étude est en cours pour classer cet archipel en zone Natura 2000. Cette directive européenne a pour objectif de contribuer à préserver la diversité biologique sur le territoire de l'Union Européenne. Il s'agit d'un réseau qui assurera le maintien ou le rétablissement dans un état de conservation favorable des habitats naturels et des habitats d'espèces de la flore et de la faune sauvage d'intérêt communautaire. Par ailleurs, Chausey est déjà classé en Zone de Protection Spéciale (ZPS) depuis juin 1988, sont appliquées également des mesures de conservation spéciale concernant l'habitat de certaines espèces d'oiseaux.

Parcs, réserves naturelles... - Réserve des gorges de l'Ardèche

Publié à 18:54 par acoeuretacris
Parcs, réserves naturelles... - Réserve des gorges de l'Ardèche
Oreillard gris
(Plecotus austriacus)

1 - GEOLOGIE

Trois temps géodynamiques permettent de comprendre l’histoire géologique de la Basse Ardèche Urgonienne : formation (genèse de la roche) ; déformation (dislocation) ; transformation (érosion). C’est un cycle que l’on retrouve à toutes les échelles de temps (géologique ou historique). La géologie permet de comprendre le fonctionnement du milieu naturel, particulièrement dans les gorges de l'Ardèche et sur les plateaux.

Origine :

Formation :
Le massif calcaire s’est formé il y a -125 millions d’années (MA) lorsque la mer recouvrait la plus grande partie du Sud-est de la France, seul le cœur du Massif central émergeait alors des flots. Au cours du temps, les différents dépôts de sédiments (coquilles, restes de récifs, sables, limons…) se transformèrent en roche dure (diagenèse) et donnèrent différentes strates suivant leur composition. Un massif sous-marin de 300 mètres d'épaisseur fut ainsi formé, composé des calcaires dit de l’Urgonien (du nom de la localité de référence Orgon en Provence), lui-même peu à peu recouvert de sédiments.

Déformation :
Quelques millions d’années plus tard (il y a ~110 MA), la mer se retira peu à peu, laissant la place à un régime continental durant lequel une grande partie des derniers sédiments marins déposés furent érodés. L’eau continentale de surface s’est alors écoulée sur la pénéplaine ainsi dégagée, traçant les méandres d'un cours d'eau. Puis, durant le tertiaire (il y a ~60 MA), la croûte terrestre subit des déformations profondes qui conduisirent au soulèvement des Pyrénées et à la formation des Alpes. Le massif calcaire fut alors soulevé et fracturé, parfois sur quelques centimètres, parfois sur des kilomètres. La rivière a certainement eu une partie de son cours détournée par ces fractures.

Transformation :
Lors de la dernière phase, le principal facteur d’érosion est l’eau qui a pu pénétrer le massif calcaire le long des fractures. Elle allie à la fois une action chimique par dissolution du calcaire et une action mécanique par frottements et usure de la roche lors du transport de matériaux. Pendant les périodes de glaciations, le gel de l’eau infiltrée a provoqué une fracturation intense, fournissant l’Ardèche en débris rocheux et accentuant l’érosion mécanique.

Différentes phases de creusement du canyon se sont succédées avec les variations du niveau de la Méditerranée : l’encaissement principal s’est produit il y a environ 6 MA en raison de l’assèchement presque total de la mer, créant ainsi les hautes falaises des gorges. La remontée de la mer dans la vallée du Rhône (~-5 MA) a entraîné une élévation du lit de la rivière. Ensuite, le soulèvement des plateaux a conduit à l’enfoncement de l’Ardèche jusqu’à un niveau proche de l’actuel (~-400 000 ans). En fonction des variations climatiques et du niveau de la mer, les gorges ont alors connu des stades de remblaiement et d’incision, façonnant des entablements calcaires ou terrasses.

Le massif karstique ainsi formé, principalement drainé par l'Ardèche, a des propriétés particulières qui façonnent le paysage de la Basse Ardèche Urgonienne.

Habitats naturels

Quatre grands types de milieux se retrouvent dans les gorges de l'Ardèche et sur les plateaux :

Pelouses, garrigue et forêt

Le massif calcaire, fissuré et plein de failles, ne retient pas du tout l'eau en surface. La végétation s'est donc adaptée pour supporter des températures élevées en été et un apport d'eau très réduit tout au long de l'année. Seules les espèces dites xérothermophiles peuvent se développer.

Dans ces conditions de sécheresse, les formations végétales aptes à pousser sur des sols très pauvres et très drainés sont les pelouses sèches. Cette flore fixe alors la couche très fine de sol, nécessaire au développement des autres plantes méditerranéennes. Ainsi, la garrigue basse, en mosaïque avec les pelouses, regroupe une flore très variée (lavande, thym, aphyllante de Montpellier…). La garrigue haute, quant à elle, trahit un début d'embroussaillement et de fermeture du milieu (recouvrement du sol) souvent par le buis. Si le sol est assez épais, elle peut même évoluer en forêt : la forêt méditerranéenne typique est essentiellement composée de chênes verts, arbres qui résistent à la sécheresse et restent toujours en feuilles. Dans les combes plus fraîches, le chêne blanc (pubescent) peut se développer.

La faune présente est très discrète, trouvant le calme nécessaire à ses occupations (reproduction, alimentation) dans la forêt ou sous les fourrés. Les zones dégagées sont les territoires de chasse de nombreux rapaces, qu'ils préfèrent les petits mammifères, les oiseaux ou les reptiles.

Rivière, sources et berges

La rivière méditerranéenne est caractérisée par une alternance de périodes d'étiage (niveau le plus bas) sévère, voire d'assec, et de périodes de hautes eaux (crues) : le niveau de l'Ardèche dans les gorges peut monter de 15 à 20 mètres !

Lors des crues, la rivière transporte des galets, du sable et des sédiments fins qui usent la roche des berges : la rive en creux (concave) est érodée plus rapidement que la rive en plein (convexe) où des matériaux se déposent, les galets en banc et le sable en plage plus ou moins épaisse (dune). Les méandres se resserrent jusqu'au recoupement : c'est le cas du Pont d'Arc.

La majeure partie de l'eau de l'Ardèche provient d'affluents en amont du Pont d'Arc. L'eau infiltrée des plateaux ressort au niveau des résurgences (sources), très visibles tout le long des gorges. Certaines sources sont pétrifiantes et forment du tuf, amalgame de calcaire et de mousses se développant dans ce milieu très humide.

La faune et la flore se sont adaptées à ce milieu aquatique changeant. Les végétaux supportent inondations, courant fort et sécheresse lors de l'étiage, que ce soit la végétation des bancs de galets ou la ripisylve. Cette forêt des berges, véritable frontière entre le milieu terrestre et aquatique, est essentiellement composée d'arbres et d'arbustes comme les saules, les peupliers.

Les animaux ont chacun leur habitat de prédilection, galets des rapides (radiers) pour ceux qui ont besoin de beaucoup d'oxygène, profondeurs (jusqu'à 7 ou 8 mètres) des plats (mouilles) pour ceux qui aiment le calme, végétation des berges ou dunes de sable pour d'autres : tous ont besoin de la rivière pour vivre.

Falaises et pentes rocheuses

Les falaises sont des milieux particuliers où la contrainte de la verticalité et d'un sol quasi inexistant demande des adaptations pour s'accrocher et résister à la sécheresse.

Les grandes hauteurs de falaises du canyon des gorges de l'Ardèche ont été sculptées par la rivière lors de l’assèchement presque total de la Mer Méditerranée, puis les fortes précipitations d'un climat tropical, favorisant les gros débits, ont accentué le creusement. Les baumes et les éboulis, quant à eux, proviennent de l'érosion par l'action du gel. Il fait éclater la roche, provoquant des fracturations qui s'agrandiront peu à peu, creusant les baumes, et des effondrements de matériau qui formeront les éboulis.

Les espèces capables de vivre ainsi sur la roche sont très spécialisées : elles ne se retrouvent pas ou peu dans d'autres milieux. La rare végétation des falaises se fixe dans les fentes et utilise le peu de sol disponible : on y trouve la biscutelle à feuilles de chicorée, l'alysse à gros fruits ou le genévrier de Phénicie. Il faut beaucoup de temps à ces espèces pour se développer, elles sont souvent de petites tailles, comme des bonsaïs!

Les animaux les plus adaptés sont, les oiseaux, pour ceux capables de fabriquer leur nid à flanc de falaises. La faune terrestre se concentre essentiellement sur les vires rocheuses, replats dans la falaise présentant un peu plus de végétation, souvent inaccessibles à l'homme et à la plupart des prédateurs.

Grottes et cavités

Le massif calcaire, fissuré et faillé, est infiltré par les eaux de pluie qui érodent la roche le long des fissures et les élargissent. Ainsi se forment les grottes, espace vivant, complexe et très fragile.

Le monde souterrain est un milieu fermé à conditions climatiques constantes : hygrométrie élevée, température constante d'environ 12 ou 13°C, obscurité… Les grottes se caractérisent aussi par leur relation avec l'extérieur : certaines ont des échanges réguliers, soit par des courants d'air, soit par des courants d'eau (crues de rivière souterraine, mise en charge). D'autres sont plus ou moins fermées et présentent des conditions intérieures particulières.

Les réseaux formés par l'infiltration des eaux de pluies peuvent être inactifs, si la rivière souterraine est descendue, ou actif, si la circulation aquatique se poursuit. Les concrétions se forment, millimètres par millimètres, par dépôt du calcaire présent dans l'eau qui suinte à travers les microfissures.
La faune cavernicole s'est adaptée aux conditions particulières des grottes et ne pourrait pas vivre en-dehors, tandis que d'autres espèces y trouvent un refuge unique où règne le calme et la tranquillité.

La flore

Pelouses, garrigue et forêt

Parmi les graminées, principales plantes des pelouses sèches, quelques espèces particulières, adaptées à la sécheresse, peuvent être remarquées : des germandrées, à la floraison discrète , l'aphyllante de Montpellier, des orchidées, comme l'ophrys bécasse et l'ophrys jaune, ou des plantes grasses (Sedum) aux feuilles stockant l'eau si rare.

La garrigue, sur les plateaux et dans la réserve, est souvent une formation végétale passagère, traduisant l'embroussaillement d'une pelouse sèche avant la recolonisation par la forêt. Lorsque la lavande, le genêt scorpion, le thym et le ciste cotonneux sont présents, on parle de garrigue basse. Si le sol est régulièrement dégradé (pluie, pâturage, incendies), la végétation n'évolue pas. Sinon, le buis, l'alaterne, le térébinthe et surtout le genévrier oxycèdre, ou cade, se développent, fixant encore mieux le sol et l'enrichissant : la forêt peut s'installer.

L'arbre principal de la forêt méditerranéenne est le chêne vert, toujours en feuilles, longtemps exploité pour le charbon de bois. Il est remplacé par le chêne blanc (pubescent) dans les vallons plus frais, souvent accompagné de l'érable de Montpellier, au feuillage roux flamboyant en automne. Le buis, la filaire et l'alaterne complètent la strate arbustive, tandis que des lianes s'accrochent aux arbres pour trouver de la lumière : la très piquante salsepareille, le lierre et le tamier. Asperges sauvages, fragon petit houx et garance voyageuse se développent à l'ombre des chênes verts. Sur le plateau, la pivoine officinale anime les lisières de forêt et les bords de chemins par la beauté de sa fleur : rare, menacée de cueillette, elle est protégée par la loi française sur tout le territoire.

Rivière, sources et berges

La flore de bord de rivière doit supporter inondations, courant fort et sécheresse lors de l'étiage.
L'orme champêtre et le frêne se situent plus haut sur la berge que les peupliers, noirs et blancs, puis les saules, blancs, pourpres, drapés, régulièrement submergés lors des crues. Ils peuvent d'ailleurs rester sous l'eau plusieurs jours le temps que la crue passe, ce qui leur donne un "air penché" et pas "très net" !

La flore herbacée, souvent la seule présente sur les bancs de galets, risque toujours de se faire emporter lors d'une crue : elle a recours soit à des racines très profondes et puissantes pour la retenir, soit à une stratégie de reproduction en un temps très court. Ce sont des plantes pionnières, les premières à s'installer sur un milieu hostile. S'y trouvent le pavot cornu, le mélilot blanc, la scrofulaire des chiens… Dans les zones où l'eau stagne, le lythrum salicaire et quelques mousses stabilisent un peu le substrat.

Dans le cours de la rivière, au fil de l'eau, des renoncules aquatiques côtoient cératophylles et myriophylles, plantes strictement inféodées à la présence d'eau.
Des dunes de sable visibles ça et là abritent des espèces peu communes pour la région: la sécheresse qui y règne en fait des milieux très hostiles, favorables à une petite fleur bleue, Alkana tinctoria.

Falaises et pentes rocheuses

Sur les replats des vires, l'œil observateur remarque des iris nains, la biscutelle à feuilles de chicorée, des euphorbes et, si la vire est assez large, quelques buis et cades, parfois même des chênes verts ou… des oliviers, preuve d'une présence humaine sur les plus accessibles.

En pleine falaise, quelques mousses et fougères poussent dans les fentes, l'alysse à gros fruit leur disputant le peu d'eau et de sol accumulés. Des lichens s'accrochent aussi et teintent la paroi rocheuse, comme le font les traînées bleues noires des colonies de cyanobactéries.

Le seul arbre à croître sur / dans la falaise est le genévrier de Phénicie, conifère capable de vivre de… presque rien ! Les racines profondément ancrées dans la roche, il survit en ne grossissant que de 2 ou 3 mm par an si les conditions sont rudes. Certains spécimens ont été datés à plus de 1500 ans.

Grottes et cavités

Aucune végétation ne peut se développer sans lumière, les grottes en sont donc dépourvues. Quelques plantes caractéristiques des milieux frais sont visibles à l'entrée, mousses, fougères et végétation propre au milieu où se trouve l'entrée de la grotte.

La faune

La Basse Ardèche se trouve à la limite nord des paysages typiquement méditerranéens. Plusieurs espèces animales se trouvent donc en limite de leur aire de répartition, certaines sont vulnérables et rares à l'échelle nationale, voire européenne. La faune, comme la flore, a besoin de certaines conditions de vie et est caractéristique aux quatre grands milieux.

Pelouses, garrigue et forêt

Les invertébrés

Les pelouses sèches abritent beaucoup d'espèces d'invertébrés, à commencer par des herbivores comme les criquets, des nectarivores comme les abeilles et de nombreuses espèces de papillons, dont l'emblématique moro-sphinx qui ressemble à un oiseau-mouche, ou des détritivores comme les mille-pattes diplopodes. Viennent ensuite les carnivores qui se nourrissent des premiers, dont les mantes religieuses, les sauterelles, les araignées, les mille-pattes chilopodes (dont la scutigère, si commune dans les maisons) et quelques rares scorpions.

Les fourrés plus ou moins denses de la garrigue sont favorables à de nombreux insectes : sauterelles, papillons (flambé, citron de Provence, gazé…), coléoptères, fourmis et autres araignées sont des maillons essentiels de la chaîne alimentaire.

Dans la chênaie verte se cachent beaucoup d'arthropodes du sol et d'insectes saproxylophages, dépendant des vieux arbres et bois morts : la larve du grand capricorne se développe dans les vieux troncs de chênes et d'autres minuscules insectes sous les écorces et les feuilles (collemboles, cloportes…). Espèces emblématiques de la zone méditerranéenne, les cigales (16 espèces en France) pondent leurs œufs dans les branches sèches à la fin de l'été et les larves rejoignent le sol à l'automne, après l'éclosion, où elles restent plusieurs années.

Les vertébrés

Les milieux ouverts que constituent les pelouses sèches servent de terrain de chasse pour de nombreuses espèces de vertébrés. Elles repartent ensuite très vite s'abriter dans les rochers, terriers ou fourrés qu'elles affectionnent. Des lapins de Garenne, peu abondants, peuplent encore quelques sites.
La garrigue est donc très propice aux cachettes, sa proximité avec les milieux ouverts en fait un habitat de choix pour les reptiles : des lézards de murailles, très communs, et lézards verts aux couleurs "flashantes" au très rare lézard ocellé. Des couleuvres (à échelon, d'esculape, de Montpellier) se réchauffent au soleil, faisant toutes concurrence à la vipère aspic, plutôt rare sur le site. Tous s’enfuient au moindre bruit. Dans quelques fourrés plus humides se trouve l'orvet, lézard sans pattes tout à fait inoffensif.

Beaucoup d'oiseaux des milieux ouverts apprécient la garrigue imbriquée de végétation plus basse, ils y trouvent des perchoirs d'où ils peuvent surveiller leur territoire de chasse : les fauvettes méditerranéennes (fauvette pitchou, fauvette mélanocéphale, fauvette passerinette), le pie-grièche écorcheur, qui empale ses proies (gros insectes comme libellules, mantes religieuses, et oisillons, mulots…) sur les épines des buissons, la pie-grièche à tête rousse, plus rare… Quant aux guêpiers d'Europe, oiseaux migrateurs aux couleurs vives, ils nichent dans des talus sableux et chassent en vol, principalement des hyménoptères (guêpes, bourdons…) et quelques libellules. Le circaète Jean-le-Blanc cercle volontiers au-dessus de ces mosaïques de végétation plus ou moins dense à la recherche de ses proies préférées : serpents et lézards.

Adaptée pour grimper aux troncs et aux branches, la couleuvre d'Esculape est le seul reptile à vraiment se plaire dans la chênaie verte.

Les oiseaux y sont souvent très craintifs : de nombreux pics verts, des pics épeiches, le très bruyant geai des chênes, des pouillots, des mésanges et quelques rapaces comme le circaète Jean-le-Blanc nichant à la cime d'un grand arbre, l'épervier, bien présent, ou la chouette hulotte dans les cavités des troncs. Sans oublier des oiseaux plus communs, présents en nombre, ils profitent du retour de la chênaie verte, de sa fraîcheur et de sa tranquillité : la fauvette à tête noire, le pinson des arbres, le tout petit troglodyte mignon, la grive musicienne, le pigeon ramier…
La présence des mammifères est souvent trahie par leurs traces, des plus gros, le sanglier puis le blaireau, aux plus petits, les musaraignes, en passant par les mulots et autres micromammifères et leur prédateur, le renard, mais aussi les chauves-souris, l'écureuil, la genette…

Rivière, sources et berges

Les invertébrés

De nombreux insectes et autres invertébrés (araignées…) vivent parmi les plantes herbacées des bancs de galets : certains s'en nourrissent, d'autres s'y reposent. Ils sont les proies de nombreux oiseaux, grenouilles et poissons et participent à la chaîne alimentaire.
Dans les gorges, la microfaune invertébrée benthique (qui vit sur le fond) est très diversifiée et tous les groupes taxonomiques sont présents dans la rivière. Près de 150 espèces peuvent ainsi être recensées parmi les olichètes ("vers"), les planaires ("vers plats"), les crustacées (gammares), les mollusques (moules et escargots d'eau douce) et les larves d'insectes, qu'elles soient de plécoptère, d'odonates (libellules), de diptères (mouches, moustiques…), de trichoptères (dans un fourreau) ou d'éphéméroptères, etc. Grâce à ses caractéristiques, l’Ardèche accueille des espèces de torrents dans les zones rapides et des espèces de rivière calme dans les zones lentes.

Les vertébrés

Dans le parcours des gorges, l'Ardèche appartient à la zone à barbeau, ce qui veut dire que les poissons caractéristiques des conditions écologiques des gorges (eaux vives) dominent : goujon, spirlin, chevaine, barbeau fluviatile, blageon… Mais les zones plus profondes et calmes favorisent aussi d'autres espèces comme la carpe, la perche, le sandre, le gardon, l'ablette et la brême. Certains poissons sont liés aux conditions particulières de l'Ardèche dans les gorges et à ses affluents les plus méridionaux, tronçons où la température atteint facilement 25-28°C en été : le blageon, le barbeau méridional. Les migrateurs reviennent peu à peu : l'alose feinte du Rhône, l'anguille.

Les amphibiens se manifestent souvent bruyamment : la grenouilles verte est la plus visible au bord de l'eau, mais des rainettes méridionales, des crapauds communs et des crapauds calamites s'entendent aussi en des lieux moins humides. Plus discrets, quelques tritons palmés et salamandres tachetées se montrent lors de leur migration vers l'eau au moment de leur reproduction.

Les reptiles, essentiellement des lézards, sont présents autour de la rivière, se chauffant sur la roche, mais un serpent est complètement inféodé à l'eau : la couleuvre vipérine, capable de rester de longues minutes sous l'eau pour chasser les poissons. Sa ressemblance avec la vipère en fait une victime des nageurs apeurés alors qu'elle est tout à fait inoffensive pour l'homme, comme toutes les couleuvres.

Les oiseaux inféodés au milieu aquatique sont peu nombreux et accompagnés par d'autres plus communs, présents dans la chênaie verte mitoyenne. Le martin-pêcheur se perche dans la ripisylve pour chasser à l'affût, tandis qu'il niche dans des trous creusés dans les berges abruptes. Le loriot au chant fort s'entend aussi dans les arbres où ils nichent. Le cincle plongeur marche au fond de l'eau pour chercher les larves d'insectes et autres invertébrés qui composent son menu. Les bergeronnettes, grises et des ruisseaux, restent quant à elles sur les galets pour débusquer les insectes, tout en hochant la queue. Le grand cormoran hiverne dans les gorges et quelques hérons cendrés s'y sont installés.

Le castor, mammifère rongeur, a toujours vécu dans les gorges de l'Ardèche, s'accommodant du courant violent et des falaises en installant sa famille dans les anfractuosités des rives rocheuses, il est donc devenu troglodyte. Il se délecte des branches et même des troncs des arbres de la ripisylve (saules, peupliers, frêne), et "s’attaque" parfois au chêne vert et au buis ! La loutre fréquente les Gorges depuis peu : elle marque son territoire par ses épreintes (crottes), observées régulièrement depuis 2004.

Falaises et pentes rocheuses

Rares sont les espèces qui survivent dans ce milieu difficile : quelques invertébrés méconnus et des lézards aventureux. Sur les vires de grandes dimensions où la végétation s'impose, la présence de la genette et de la fouine est repérable par les crottoirs.

Les espèces reines de ce milieu, inaccessible à l'homme et à la plupart des prédateurs, sont les oiseaux, souvent farouches, où ils trouvent la quiétude nécessaire à leur reproduction.
Les choucas des tours, bien visibles et bruyants, se déplacent en groupe, comme les martinets à ventre blanc qui rasent les falaises en criant, surtout en fin de journée. Plus discrètes, les hirondelles de rochers chassent les insectes en vol toute la journée, parfois en compagnie d'hirondelles de fenêtres. Le tichodrome échelette hiverne dans les gorges tandis que le vautour percnoptère, charognard et migrateur, revient d'Afrique à partir de mars pour se reproduire. Visible toute l’année, l’aigle de bonelli, espèce emblématique, plane au-dessus des falaises et des plateaux, parfois houspillé par les choucas et les quelques grands corbeaux encore présents. Moins menacé, le faucon pèlerin est revenu nicher dans la réserve. La nuit, le hibou grand-duc chasse et chante.

Grottes et cavités

La faune cavernicole s'est adaptée aux conditions particulières des grottes et ne pourrait pas vivre en-dehors. S'y trouvent essentiellement des invertébrés, certains ayant perdu leur couleur ou/et la vue, inutiles dans un monde sans lumière. Une exception parmi les vertébrés, le protée, amphibien devenu blanc, a gardé ses branchies larvaires et vit exclusivement dans l'eau souterraine.

D'autres espèces trouvent dans les grottes un abri provisoire et n'habitent que celles dont l'accès est relativement facile : elles y hivernent souvent (crapaud, serpents, criquets…).

Les chauves-souris, ou chiroptères, sont les hôtes les plus connus du monde souterrain. 21 espèces ont été dénombrées dans les gorges, toutes strictement protégées par la loi française. Le relief escarpé des gorges, avec d'innombrables grottes, et la proximité de l'eau grâce à la rivière semblent être les conditions idéales pour ces animaux nocturnes, pourtant très vulnérables au dérangement.

Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -

Publié à 18:34 par acoeuretacris
Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -
Région : Rhône-Alpes
Département : Ain (01)
Communes : Culoz, Béon, Ceyzérieu, Flaxieu, Pollieu
Superficie : 474 hectares
Création : Décret du 22 mars 1984

Historique du Marais de Lavours

COMMENT LE MARAIS S'EST-IL FORME ?

Voici 15 000 ans, le climat se réchauffe et les glaciers donnent naissance à un immense lac qui recouvre toute la vallée. Le Rhône et le Séran s'y déversent, et charrient des quantités énormes de sédiments. Peu à peu, le lac post-glaciaire se vide, laissant place aux futurs marais de Lavours et de Chautagne. Il n'en reste aujourd'hui que le lac du Bourget, situé dans une cuvette plus profonde. Dans le marais de Lavours, les débris de plantes tombent sur le sol très inondé et s'accumulent : la tourbe commence à se former, au rythme d'1 mètre par millénaire. Actuellement, le centre de la tourbière présente une épaisseur de 10 mètres.

ACTIVITES HUMAINES

Le Marais de Lavours est, pendant longtemps, exploité pour sa tourbe et son argile. Depuis le 12ème siècle, l'élevage est cependant l'activité essentielle du marais : les moines, puis les paysans y mènent leurs bêtes, à des périodes bien précises. En été, le marais est aussi fauché intégralement, et le foin (la blache) est utilisé pour pailler les vignes et sert de litière pour le bétail. A cette époque, le marais est source de revenus pour les hommes.
Tout bascule à la fin du 19ème siècle. Les crises agricoles et l'exode rural laissent un marais qui petit à petit se boise.
A partir de 1970, le Marais de Lavours intéresse de nouveau l'agriculture. Une grande partie des prairies est labourée et drainée pour permettre la culture des céréales, surtout le maïs. Des plantations de peupliers sont réalisées.

CREATION DE LA RESERVE NATURELLE

Les cultures intensives auraient pu continuer à s'étendre si l'intérêt écologique du marais n'avait pas été révélé par des biologistes.
Le premier projet de réserve naturelle date de 1972. La FRAPNA et le Groupe Ain-Nature en sont à l'origine. La Réserve Naturelle du Marais de Lavours est finalement créée le 22 mars 1984. Douze ans de négociation entre les différents acteurs locaux ont été nécessaires.

Un sentier de découverte sur pilotis, long de 2,4 km, permet de pénétrer au cœur du marais. Le visiteur peut découvrir les richesses de la réserve naturelle grâce aux panneaux pédagogiques disposés le long du sentier et à l'intérieur des observatoires.

Des visites guidées de la réserve naturelle sont proposées par l’équipe d’animation de la Maison du marais.

PROTECTION DE :

La flore

Le marais de Lavours, à la transition du Jura et des Alpes, ouvert vers la vallée du Rhône, recèle une flore très riche et diversifiée.
La végétation s'organise en fonction des types de sol (limoneux et argileux au bord du Séran, tourbeux au centre du marais) et selon la profondeur de la nappe phréatique.
Dans les prairies tourbeuses, à coté des hautes gentianes pneumonanthes et des pimprenelles, se dissimulent de nombreuses plantes plus discrètes, comme la Parnassie des marais, l'Hydrocotyle, et des plantes carnivores telles que le Rossolis à feuilles longues et la Grassette. Quelques joyaux d'orchidées vivent là : l'Orchis des marais, le Spiranthe d'été et le liparis de Loesel. Dans les prairies limoneuses, on remarque la Violette élevée, la Fritillaire pintade et l'imposante Euphorbe des marais.

Les Cryptogames (les plantes sans fleurs)

Plus de 400 espèces de champignons ont été inventoriées.
L'étude des algues, des lichens, des bryophytes (les mousses et les hépatiques) et des ptéridophytes (les fougères) de la réserve naturelle est en cours.

Les phanérogames (les plantes à fleurs)

Le premier inventaire botanique du marais de Lavours date de 1876 ! Aujourd'hui, 371 espèces de plantes ont été recensées, mais chaque année apporte de nouvelles découvertes.

LE ROSSOLIS Á LONGUES FEUILLES (Drosera longifolia ou D. anglica)

Le Rossolis à longues feuilles est une petite plante carnivore, vivace, haute de 10 à 20 centimètres. Les feuilles sont disposées en rosette. Le limbe, étroit et allongé au bout d'un long pétiole, porte de nombreux poils glanduleux sur la surface supérieure. Les petits insectes sont attirés et viennent s'y engluer : certains poils sont sensibles au contact et lorsq'un insecte se pose, ils provoquent le rabattement du limbe dans sa longueur, qui emprisonne la proie. La digestion s'effectue grâce à des glandes qui sécrètent des enzymes et peut durer plusieurs jours.

En juillet-août, les petites fleurs blanches situées à l'extrémité d'une longue hampe florale s'épanouissent, donnant ensuite chacune un fruit, ou capsule, contenant les graines.
La position de la hampe florale permet de différencier plusieurs espèces de rossolis : chez les rossolis à feuilles longues, elle part du centre de la rosette des feuilles.

Le Rossolis à feuilles longues vit préférenciellement dans les marais alcalins comme le marais de Lavours, mais on peut aussi le trouver dans les tourbières à sphaignes. Il a besoin de zones où la tourbe est à nu pour que ses graines germent et il ne supporte pas le couvert des herbacées qui peuvent coloniser son biotope : le Marisque (Cladium mariscus), le Roseau (Phragmites australis), etc.

En dépit de sa protection sur tout le territoire national, le Rossolis à feuilles longues est en forte régression à cause de la dégradation des marais et des tourbières : drainage, mise en culture ou boisement.

Dans le marais de Lavours, une population bien fournie se développe au niveau des résurgences.

Par contre le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), inféodé aux milieux acides, n'est présent que de manière marginale dans le marais de Lavours.

LE LIPARIS DE LOESEL (Liparis loeselii)

Le Liparis de Loesel est une petite orchidée, haute de vingt centimètres au maximum, qui fleurit de juin à juillet. L'inflorescence est composée de deux à huit fleurs de couleur jaune verdâtre, qui forment un épi lâche.

Cette plante est peu spectaculaire et peut facilement passer inaperçue pour un oeil non-averti. Cependant, sa valeur patrimoniale est grande, puisque le Liparis de Loesel est en forte régression en Europe, notamment en France. Ainsi, sur tout le territoire métropolitain, ne subsitent plus qu'une cinquantaine de localités où l'on trouve cette orchidée. Cela est dû à la modification ou à la perturbation de son biotope que constituent les marais alcalins, comme le marais de Lavours, ou encore les zones humides sur sables en arrière des cordons dunaires littoraux.

Le Liparis de Loesel bénéficie d'une protection en France qui interdit sa cueillette, sa mutilation, ainsi que toute transaction le concernant.
Il est protégé en Europe au titre de la "Directive Habitats" et enfin, il figure dans la liste des espèces les plus menacées de France.

Dans le marais de Lavours, la restauration des prairies humides sur tourbe a permis la réapparition de plusieurs dizaines de pieds de Liparis de Loesel. C'est un fait connu : souvent, les seules mesures de protecion ne suffisent pas et il faut permettre à la plante de retrouver un habitat propice à son développement.

LA GENTIANE PNEUMONANTHE (Gentiana pneumonanthe)

La Gentine pneumonanthe est une plante vivace qui mesure entre 10 et 60 cm et qui fleurit de juillet à octobre. Son calice est divisé jusqu'à la moitié et sa corolle est de couleur azure foncé.

On trouve la Gentiane pneumonanthe dans les pelouses, les landes humides et dans les marais acides ou alcalins. Son aire de répartition occupe une grande partie du territoire national, où elle s'observe jusqu'à l'étage montagnard. Toutefois, elle est répartie de manière inégale en France et reste assez rare. De plus, on a noté une certaine régression ou disparition de cette plante en plusieurs endroits.

La Gentiane pneumonanthe ne bénéficie d'aucun statut de protection particulier dans le département de l'Ain. En revanche, elle est protégée en Isère. L'intérêt de cette plante est primordial pour les relations qu'elle entretien avec une espèce de papillon devenue très rare : l'Azuré des mouillères (Maculinea alcon). En effet, ce papillon pond ses oeufs exclusivement sur l'inflorescence de la Gentiane pneumonanthe, qui de ce fait devient essentielle à la survie de cet insecte. Elle n'est pas rare dans le marais de Lavours ; cependant ce n'est qu'en juillet 1998 qu'ont été découvertes les premières pontes d'Azuré des mouillères, dans une prairie sur tourbe qui avait été débroussaillée durant l'hiver précédent. Encore une fois, la restauration des prairies humides s'avère indispensable pour que réapparaissent des espèces qui semblaient disparues et qui n'attendaient en fait qu'un petit coup de pouce pour reconstituer leurs populations.

LA PIMPRENELLE OFFICINALE (Sanguisorba officinalis)

Cette rosacée ne bénéficie d'aucun statut de protection et ne paraît ni rare ni menacée, en France ou régionalement, malgré une répartition très inégale. Elle est commune dans l'Ain, surtout en altitude, et très abondante dans le marais de Lavours, sur sols tourbeux et limono-argileux.

Sa valeur patrimoniale provient du fait qu'elle est l'unique plante-hôte pour deux espèces de papillons azurés remarquables : l'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea telejus) et l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous). La Pimprenelle, comme la Gentiane pneumonanthe, peut être broutée par les bovins et les chevaux : le plan de pâturage respectera donc certaines précautions.

LA FAUNE

Le Marais de Lavours est particulièrement riche en invertébrés : deux faunes y cohabitent, l’une d’origine septentrionale, relique des glaciations, et l’autre méridionale, remontant par la vallée du Rhône. Fait rarissime, les trois espèces de papillons Maculinea inféodés aux marais vivent dans la réserve naturelle, et une quatrième occupe les pelouses sèches à proximité.
Le Marais de Lavours abrite de nombreux amphibiens, comme la Grenouille rieuse, qui est plutôt liée à la vallée du Rhône, le Triton palmé, la Grenouille agile très abondante dans les prairies humides, la Rainette verte et le Crapaud sonneur à ventre jaune, qui affectionne les ornières en forêt.
Les oiseaux les plus remarquables vivent dans les prairies inondables, les roselières et les étangs : Courlis cendré, Busard des roseaux, Bécassine des marais, Gorgebleue à miroir, Locustelle luscinioïde…

Les mammifères les plus couramment observés sont le Sanglier, très abondant, et le Chevreuil. Le Castor, le Renard, le Putois et le Cerf fréquentent aussi la réserve naturelle. Chez les petits mammifères, on notera l’abondance de la Musaraigne musette et du Rat des moissons dans les prairies humides, qui offrent également des territoires de chasse aux chauves-souris.

LA BÉCASSINE DES MARAIS

La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) fréquente les milieux ouverts pourvus d'une végétation dense et une humidité au sol persistant toute l'année. Cette humidité lui permet de s'alimenter en forant le sol avec son bec pour en extraire de petits animaux tels que vers, larves; mollusques et crustacés.
Le site choisi pour la nidification est une zone à végétation basse et hétérogène sur substrat riche en matière organique.
Elle est probablement nicheuse dans les prairies à Carex elata, où les touradons et le sol très humide lui conviennent bien : plusieurs mâles chanteurs ont été entendus au printemps 2002. Toutefois, il n'existe aucune mention ancienne concernant la nidification de la bécassine des marais dans le marais de Lavours.
La préservation des zones humides est essentielle pour la survie de cette espèce.

LE CRAPAUD SONNEUR Á VENTRE JAUNE

L'eau qui stagne dans les ornières laissées par le passage d'un tracteur ou dans une flaque sur un chemin forestier suffit à héberger le Sonneur à ventre jaune. D'une taille de 2 à 3 cm, ce petit anoure se reproduit dans ces modestes points d'eau très peu profonds. Il s'agit d'une espèce cependant très aquatique car les adultes possèdent, à l'instar des poissons, une ligne latérale qui leur permet de détecter, sous l'eau, des vibrations.
La raréfaction du Sonneur en Europe inquiète les protecteurs de la nature. En protégeant une population assez nombreuse, la Réserve Naturelle du Marais de Lavours joue pleinement son rôle de conservatoire pour des espèces en danger d'extinction.

LA GORGEBLEUE Á MIROIR

Ce splendide passereau tout en couleurs arbore un plastron bleu brillant particulièrement visible chez les mâles adultes. Seules trois populations nicheuses de gorgebleues, éloignées les unes des autres, sont implantées dans notre pays (Ouest : entre Bretagne et Gironde, extrême Nord et Centre-Est)

L'essentiel des gorgebleues de l'Est de la France se répartit dans les marais de Chautagne et de Lavours. Les gorgebleues sont apparues dans le Marais de Lavours dans les années 1980 en provenance des marais de Chautagne où elles furent trouvées nicheuses pour la première fois en 1972. En 2002, on dénombrait 35 mâles chanteurs dans la Réserve Naturelle.
Les oiseaux arrivent à la mi-mars et les mâles marquent leur territoire en se mettant en évidence sur des points élevés : buissons, piquets de clôture, tas de branches...


Au coeur du marais, les gorgebleues affectionnent les zones où les jeunes aulnes se mêlent à la phragmitaie en lisière des cultures, des couloirs pare-feu où la végétation est fauchée. La proximité d'un petit canal, la présence d'eau stagnante, même de faible profondeur, dans la tourbière apparaissent comme des éléments essentiels. Depuis leur poste de surveillance, les oiseaux s'élancent en chantant, ailes écartées et queue rousse étalée. Ils se laissent lentement tomber comme de petits parachutes au milieu des graminées. Ces exhibitions et poursuites démontrant une forte rivalité entre mâles ont pour but d'attirer les femelles au comportement toujours discret.

Dans les secteurs les plus favorables, on a pu compter trois ou quatre mâles chanteurs cantonnés à l'hectare. Mais cette densité est trompeuse car elle n'est pas uniforme et dépend beaucoup de la structure végétale. Le nid est dissimulé dans une touffe, presque au sol. Dans le Marais de Lavours, nous savons que les premiers jeunes sont volants au mois de mai.

La migration débute en août. Les migrateurs retardataires traînent encore dans la dernière décade d'octobre.

Les gorgesbleues prennent le chemin de la Camargue (un oiseau bagué le 14 juin entre Lavours et Flaxieu est contrôlé dans le delta du Rhône le 24 août de la même année) avant de suivre les côtes Est espagnoles. Pendant l'hiver, elles se répartissent en Afrique du Nord et peuvent descendre jusqu'au Sahel.

LES AZURES

L'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea teleius), l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous) et l'Azuré de mouillères (Maculinea alcon) éguayent encore quelques marais de France, mais pour combien de temps ?

Les papillons adultes pondent, en juillet-août, dans les capitules de jeunes plantes de la Grande Pimprenelle (Sanguisorba officinalis) pour les deux premiers et sur la corolle de la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) pour le troisième. Les jeunes chenilles se nourrissent aux dépens des pièces florales : étamines, pistils, rachis. Quelques semaines plus tard, les chenilles se laissent tomber au sol. Leur survie dépend alors de leur adoption par des fourmis rouges du genre Myrmica.

Chaque Maculinea ne peut s'associer qu'avec une fourmi particulière : l'espèce Myrmica rubra pour l'Azurée des paluds, l'espèce Myrmica scabrinodis pour l'Azuré des mouillères. La chenille ne laisse rien au hasard. En effet, elle possède une glande sur le dessus de l'abdomen qui secrète un miellat sucré, fort apprécié des fourmis. En outre, la chenille émet une odeur qui semble inhiber les instincts carnassiers de l'hyménoptère. Transportées dans la fourmilière, les chenilles de nos Maculinea vont se nourrir du couvain (les oeufs et les larves) de l'hôte. La chrysalidation a lieu en mai-juin de l'année suivante et le papillon adulte éclot en début d'été. Il sort de la fourmilière tôt le matin, profitant d'une relative tranquilité des fourmis. Cette sortie présente un risque réel pour le papillon, qui peut alors fort bien être consommé comme une proie banale.

La complexité d'un tel cycle, faisant intervenir trois partenaires, explique la précarité des populations des Maculinea partout en Europe. Les marais peuvent être drainés, ce qui élimine la plante-hôte ; même protégés, ils évoluent vers le boisement s'ils ne sont pas entretenus. Lorsque le milieu se ferme, les papillons ne trouvent plus les conditions nécessaires à la ponte. Il faut donc mettre en place une gestion du marais qui tienne compte des exigeances des trois partenaires.

LES ODONATES

Les libellules (ou odonates) représentent un élément important de la faune des milieux aquatiques. Comme prédateurs, elles jouent un rôle non négligeable dans la régulation d'une partie des invertébrés de ces biotopes. Comme proies, elles contribuent au maintien d'autres espèces animales (oiseaux par exemple). C'est pourquoi les libellules sont de bons indicateurs de la richesse faunistique des eaux douces.

C'est à l'état adulte que l'on connait le mieux les odonates. La grande majorité des libellules volent en plein jour. Les adultes se déplacent presque exclusivement à l'aide de leurs ailes ; ce sont des voltigeurs hors pair. Leur vol se remarque par une extrême aisance et leur rapidité. Les plus grosses libellules peuvent atteindre 40 kilomètres à l'heure. Elles peuvent planer, puis brusquement changer de direction, pratiquer des virages sur l'aile, exécuter du "sur place" ou même voler en arrière...

Les libellules sont d'actifs carnivores. Les adultes s'attaquent tout spécialement aux insectes volants. La dimension de leurs proies, très variable, est proportionnée à la taille de la libellule et à ses pièces buccales. Leurs très gros yeux, constellés de
10 000 à 30 000 facettes, et l'extrême mobilité de leur cou, permettent aux libellules de voir dans toutes les directions et de repérer une proie dans un rayon d'environ 20 mètres. Il existe deux types de comportements de chasse : à l'affût à partir d'un support, ou au vol. Dans le premier cas, l'insecte posé sur un perchoir, s'élance vers la proie repérée, s'en empare à l'aide de ses pattes antérieures et de ses mandibules, puis revient le plus souvent à son point de départ pour consommer sa victime. Dans le second cas, qui intéresse surtout les odonates de grande taille, les proies sont attaquées et dévorées en plein vol.

LES ARAIGNÉES

Dans le marais de Lavours, on recense actuellement plus de 180 espèces, soit presque 12% de la faune française. On y trouve des espèces qui sont parmi les plus grosses d'Europe : l'Argiope fasciée et les dolomèdes qui peuvent dépasser les 2 cm.

Les araignées sont toutes carnivores. Elles capturent leurs proies (insectes, araignées) de façon très variée selon les espèces. Certaines sont diurnes et d'autres nocturnes. Les unes construisent une toile géométrique bien régulière. Elle peut être située à différents niveaux dans la végétation, être verticale ou inclinée et de taille variable. D'autres espèces font une toile en nappe horizontale surmontée d'un réseau de fils entrecroisés, d'autres encore une simple petite nappe tendue sur une micro-dépression du sol. Divers types de toiles existent encore, mais surtout, beaucoup d'araignées n'en constituent pas.

Les unes chassent "à courre" en se précipitant sur les proies qu'elles rencontrent au hasard de leurs déplacements. Il y a aussi celles qui chassent "à l'affût", en se postant sous la corolle d'une fleur ou dans un recoin du sol en attendant l'arrivée d'un insecte. Enfin, les salticides ou araignées sauteuses repèrent une proie dont elles vont s'approcher très lentement jusqu'à être à portée de saut et bondir sur leur victime.

Par cette multiplicité des modes de prédation et par leur grand nombre d'espèces et d'individus, les araignées jouent un rôle très important dans le fonctionnement des écosystèmes terrestres et en particulier sur la régulation des populations d'arthropodes.