LE SAVIEZ-VOUS ?
Toussaint : de quand date la tradition des chrysanthèmes ?
La « fleur des morts » orne les cimetières une fois par an pour la fête chrétienne du 1er novembre. Une tradition qui remonte au XIXème siècle.
« Plante vivace de la famille des astéracées » : on pourrait résumer ainsi le chrysanthème, la fleur de la Toussaint qui fleurit les cimetières au milieu de l’automne. Pour être très précis, il s’agit dans ce dernier cas de chrysanthèmes d’automne, dont la floraison s’étale de juin à novembre après avoir été plantés idéalement au mois de mai. En remplacement des bougies : La littérature spécialisée indique que dès la moitié du XIXème siècle, cette plante a commencé à remplacer les bougies laissées dans les cimetières pour la fête des saints, la Toussaint. Elle a été choisie pour une raison simple : c’est l’une des rares à être encore en fleur début novembre.
En un siècle, l'heure française a été bouleversée à trois reprises.
Dans la nuit du dimanche 29 octobre, à 3h00 du matin, il sera 2h00 : nous passons à l'heure d'hiver.
Cette modification horaire relève de la responsabilité de l’Observatoire de Paris, lequel a en charge d’établir, de maintenir et de diffuser le temps légal français, ou plus précisément l’échelle de l’heure légale en France.
Une idée de Benjamin Franklin :
Le passage à l’heure d’été et à l'heure d'hiver est en fait une idée bien ancienne, et son établissement sous la forme que nous connaissons est une petite histoire à elle seule.
En 1784, Benjamin Franklin évoque pour la première fois dans le quotidien français Le journal de Paris la possibilité de décaler les horaires afin d’économiser l’énergie. Cette idée n’est pourtant pas encore très populaire à une époque où la société est encore très largement agricole et où l’heure «utile» est celle du Soleil, qui varie de 50 minutes de l’Est à l’Ouest de la France.
Mais un siècle plus tard, le développement des transports ferroviaires va nécessiter une unification de l’heure sur l’ensemble du territoire français. Cela est d’autant plus primordial que le télégraphe électrique est créé à la même époque.
Cela va être décidé en 1891 : l’heure de Paris devient l’heure nationale. Le même processus se produit dans différents pays du monde, la différence des échelles de temps entre les pays correspondant à la différence de longitude de leur méridien de référence.
L’Allemagne est la première à instaurer ce changement d’heure, le 30 avril 1916. Elle est rapidement suivie par le Royaume-Uni, le 21 mai 1916. En France, l’introduction d’une heure d’été est proposée en 1916 et votée en 1917, devançant de peu les États-Unis qui vont adopter le changement d’heure en 1918.
L’heure allemande pendant l’Occupation :
Ce régime va subsister en France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. L’avancée des troupes allemandes dans le nord de la France va introduire ce qui est appelé «l’heure allemande» dans la partie occupée, avec différente de 60 minutes avec celle de la zone libre, au sud de la ligne de démarcation.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, des échanges ont lieu avec le haut commandement allemand à différentes reprises, avant et après l’occupation totale de la France; ils mettent notamment en jeu la SNCF, pour les écarts des heures et les dates de changement d’heure, ainsi que le secrétaire d’État aux Communications. Plus tard, ce sera le tour du Gouvernement provisoire de la République française, selon l’avance des armées alliées.
Au mois d’août 1945, un nouveau décret rétablit l’heure d’hiver traditionnelle en deux étapes: avec un retard d’une heure le 18 septembre 1945, puis d’une autre le 18 novembre 1945. Mais un décret annule cette dernière décision, ce qui fait que la France demeure à cette époque à l’heure d’hiver de l’Europe centrale, qui est également l’heure d’été de l’Europe occidentale.
La dernière décision de changement d’heure en France remonte au 19 septembre 1975 : un décret introduit alors une heure d’été en France, pour application du 28 mars au 28 septembre 1976.
Cette mesure, prise à la suite du choc pétrolier de 1973, avait pour but d’effectuer des économies d’énergie en réduisant les besoins d’éclairage en soirée. A l’origine, cette mesure devait être provisoire.
Jusqu’en 1995, le passage de retour à l’heure d’hiver a lieu le dernier dimanche de septembre à 3 heures du matin. Mais depuis 1996, il s’effectue le dernier dimanche d’octobre et prolonge la période d’heure d’été durant une partie de l’automne. Le décalage par rapport à l’heure solaire en France est d’une heure environ en hiver et de deux heures environ l’été ...
Harmonisation en Europe :
Le changement d’heure estival a été introduit dans l’ensemble des pays de l’Union européenne au début des années 1980. Pour faciliter les transports, les communications et les échanges au sein de l’UE, il a été décidé d’harmoniser les dates de changement d’heure en 1998 par la directive 2000/84/CE du Parlement européen et du Conseil du 19 janvier 2001.
Lieux hérités des expositions universelles à Paris ...
Des édifices grandioses ont été construits dans le cadre des expositions universelles qui ont eu lieu aux XIXème et XXème siècles à Paris. La plupart de ces monuments, qui n’avaient pas vocation a être conservés, ont rapidement été démontés. Le paysage parisien a quand même hérité de plusieurs édifices qui font désormais partie des monuments les plus emblématiques de la capitale comme la Tour Eiffel, le Palais de Tokyo ou le Palais de Chaillot et la destruction de ces édifices a également permis la création de nouveaux. Simplement déplacés ou presque entièrement remaniés, ils servent aujourd’hui un dessein très différent de leur utilité initiale. Tour d’horizon des vestiges des expositions universelles présents dans la capitale.
Le Théâtre de la Gaîté Montparnasse : Installé dans le quartier de Montparnasse depuis 1868, ce théâtre de 400 places a été créé à partir de matériaux récupérés du Théâtre de l’Exposition Universelle de 1867. Le lieu a d’abord été un café-concert, puis un studio d’art comique et un music-hall. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale qu’il deviendra un théâtre. Pour découvrir ces vestiges de l’exposition de 1867, il faut entrer dans le bâtiment… En effet, la façade ne provient pas de l’exposition, seule la structure interne du théâtre a été conservée.
Théâtre de la Gaîté Montparnasse – 26 rue de la Gaîté, 75014 Paris.
Métro : Gaîté (ligne 13), Montparnasse (lignes 4, 6, 12, 13)
La Cité Fleurie : Ce pittoresque ensemble d’ateliers d’artistes a été construit entre 1878 et 1888 à partir des facades et structures provenant du Pavillon de l’alimentation de l’exposition universelle de 1878. À l’image d’autres cités d’artistes comme leBateau-Lavoir et la Ruche, la Cité Fleurie a accueilli quelques uns des plus grands artistes du XXe siècle parmi lesquels Paul Gauguin, Henri Laurens ou Amedeo Modigliani. Menacée de destruction dans les années 1980, elle a été sauvée in extremis et classée au titre des monuments historiques en 1994.
Cité Fleurie - 61-64 boulevard Arago, 75013 Paris.
Métro : Denfert-Rochereau (lignes 4 et 6), Gobelins (ligne 7)
Les Isbas russes de la Villa Beauséjour : La Villa Beauséjour fait partie de ces quartiers privilégiés de la capitale qu’on appelle « villa », composés de bâtisses de caractère et de demeures raffinées. Comme les villas Seurat dans le 14ème ou Vassilieff dans le 15ème, cette voie cossue du 16ème arrondissement cache quelques unes des pépites architecturales les plus atypiques de la capitale : trois isbas russes, provenant du Pavillon russe de l’exposition universelle de 1867. Malheureusement, l’accès est réservé seulement aux riverains.
Représentation du pavillon de Russie lors de l’exposition universelle de 1867
L’une des trois isbas transférées dans le 16ème arrondissement.
Villa Beauséjour - 7 boulevard de Beauséjour, 75016 Paris.
Métro : La Muette (ligne 9)
La Ruche : Décidément, les artistes aiment s’approprier d’anciens éléments des expositions universelles pour se créer des lieux où ils pourront s’épanouir ! Comme la Cité Fleurie quelques années plus tôt, La Ruche a en effet été construite à partir d’éléments récupérés lors d’une exposition universelle, celle de 1900 cette fois-ci. La grille d’entrée du Palais des Femmes, les cariatides du pavillon d’Indonésie et le pavillon des vins de Gironde conçu par Gustave Eiffel ont ainsi été transférés dans le sud de la capitale et modifiés pour devenir le lieu de vie des grands artistes du XXème siècle.
La Ruche – 2 passage de Dantzig, 75015 Paris.
Métro : Convention (ligne 12)
La Pagode de Vincennes : Si l’exposition coloniale internationale de 1931 n’est pas comptée parmi les expositions universelles officielles, elle n’en a pas moins attiré des millions de Français dans le bois de Vincennes où elle a eu lieu entre mai et novembre 1931. La pagode de Vincennes abrite encore aujourd’hui deux vestiges de cette exposition : le « pavillon du Cameroun », restauré en 1977 puis en 2015, et le « pavillon du Togo ». Tout deux ont été conçus par Louis-Hippolyte Boileau et Charles Carrière. Dans cette enceinte de presque 8000 m², on retrouve désormais différentes congrégations bouddhistes, le majestueux temple bouddhiste tibétain de Kagyu-Dzong, ainsi que le plus grand Bouddha d’Europe, haut de 9 m et recouvert d’or.
Les pavillons du Cameroun et du Togo en 1931.
Les pavillons du Cameroun et du Togo aujourd’hui.
La Pagode du Bois de Vincennes - 40 route de Ceinture-du-Lac-Daumesnil, 75012 Paris
Métro : Porte Dorée (ligne 8)
La boutique Bacqueville, virtuose dans l’art de frapper les médailles ...
Vous êtes-vous déjà demandé où étaient fabriquées les légions d’honneur et autres distinctions nationales remises chaque année par le Président de la République le 14 juillet ? Sans doute pas, mais on vous donne quand même la réponse : elles viennent probablement de cette petite boutique installée dans la Galerie de Montpensier, au coeur du domaine du Palais-Royal, depuis 1790. La boutique Bacqueville fait en effet partie des trois derniers fabricants détenteurs du « droit de frappe » des plus importantes médailles et décorations françaises (légion d’honneur, médaille militaire, ordre national du mérite, etc.) ... Une boutique dans laquelle on entre, en sachant pertinemment que l’on n'achètera rien, mais qui vaut néanmoins le détour !
Boutique Bacqueville– 6/8 Galerie de Montpensier – Palais-Royal, 75001
Métro : Palais-Royal – Musée du Louvre (lignes 1 et 7).
D'où vient l'expression : "être charrette" ?!! L’expression est peut-être moins utilisée aujourd’hui mais elle n ’en reste pas moins connue des Parisiens.
Il n’est pas anodin, lorsqu’un ami ou un collègue appelle pour prévenir qu’il sera en retard, qu’il dise « Désolé, je vais être charrette ».
Comme pour beaucoup d’expressions, il faut en fait se replonger dans l’histoire de Paris pour en comprendre le sens. Aujourd’hui, direction le 19ème siècle, à la rencontre des étudiants des Beaux-Arts de Paris.
À cette époque, les architectes en herbe ont recours à des astuces assez originales lorsqu’ils sont en retard pour rendre leur travail. Ils utilisent ainsi les véritables charrettes des livreurs de la gare Montparnasse, située non loin de leur école.
Ces véhicules transportent alors les panneaux sur lesquels les étudiants réalisent leurs dessins. Une fois partis de leur atelier, il faut alors se précipiter jusqu’à la salle des examens, en plein centre de la capitale.
Lorsqu’ils sont vraiment en retard, il n’est pas étonnant de voir certains étudiants retravailler et terminer leurs travaux à bord de la charrette. Une image insolite qui fait rapidement le tour de la capitale.
Celle-ci sera même popularisée par Émile Zola dans son roman L’Œuvre (1886). Alors que l’auteur décrit ces étudiants retardataires, l’un d’eux déclare alors : « Oh ! que je suis en charrette ! ». Avec le temps, l’expression va se simplifier par « être charrette ».
LES MIELS CONTAMINES ...
Les concentrations de produits présenteraient un faible risque pour l’homme, mais sont susceptibles de provoquer des troubles pour les insectes.
Parfois surnommés « tueurs d’abeilles » pour le rôle déterminant qu’ils jouent dans le déclin d’Apis mellifera, les insecticides néonicotinoïdes – ou « néonics » – contaminent la grande majorité des miels récoltés sur les cinq continents.
C’est le résultat saillant d’une étude franco-suisse publiée vendredi 6 octobre dans la revue Science : 75 % des miels analysés contiennent des traces de ces substances neurotoxiques.
Un chiffre qui révèle, incidemment, la présence généralisée de ces pesticides dans tous les types de paysages.
Les concentrations de produits retrouvées sont réputées ne pas présenter de risque pour les consommateurs de miel.
Mais elles sont le reflet d’une contamination des sources de nourriture des insectes pollinisateurs (nectar, pollen), à des niveaux susceptibles de provoquer une variété de troubles.
« A l’origine, c’est une expérience de science citoyenne, raconte Alexandre Aebi, chercheur à l’université de Neuchâtel (Suisse) et coauteur de ces travaux.
Tout a commencé en 2013 avec une exposition sur l’apiculture au jardin botanique de Neuchâtel, dans laquelle les visiteurs étaient invités à apporter un pot de miel acheté au cours de leurs voyages, si possible directement à des petits producteurs locaux. »
Au total, quelque 300 pots de miels ont ainsi été récupérés en provenance d’Alaska, d’Australie, de Madagascar, d’Europe ou d’Asie. Toutes les latitudes sont représentées.
« Nous avons opéré une sélection pour garder un échantillonnage qui ne surreprésente pas certaines régions par rapport à d’autres, poursuit M. Aebi. Et en définitive, nous avons conservé 198 miels différents pour l’analyse. »
Contamination des paysages :
Cinq molécules de la famille des néonicotinoïdes ont été recherchées : imidaclopride, acétamipride, thiaméthoxame, clothianidine et thiaclopride.
Dans 75 % des échantillons, au moins l’une d’elles a été retrouvée.
Ce taux de contamination varie considérablement selon les régions, expliquent les auteurs : 86 % pour les miels analysés provenant d’Amérique du Nord, 80 % pour les miels asiatiques et 79 % en Europe.
Ce taux est le plus faible en Amérique du Sud, où seuls 57 % des miels contiennent au moins l’un des cinq produits recherchés.
Au total, précisent les chercheurs, « 30 % de tous les échantillons contenaient un seul néonicotinïde et 45 % en contenaient entre deux et cinq ».
Le produit le plus fréquemment détecté est l’imidaclopride, présent dans 51 % des échantillons testés, et le plus rare, la clothianidine, n’était retrouvé que dans 16 % des miels analysés.
« Ces chiffres donnent une bonne idée de l’ampleur de la contamination des paysages, car l’abeille est un excellent capteur de l’état de l’environnement, explique M. Aebi.
Elle butine dans un rayon qui va de 3 km à 5 km autour de sa ruche, à près de 12 km au maximum. »
En outre, le miel est un bon indicateur de l’état général des écosystèmes car, comme l’explique Christopher Connolly, chercheur à l’université de Dundee (Ecosse), dans un commentaire publié par Science, « des voies d’exposition secondaires des abeilles existent, par exemple lorsque des résidus de néonicotinoïdes présents dans les sols se transloquent dans les fleurs sauvages adjacentes, ou lorsque les cultures visitées [par les butineuses] sont plantées sur des terres déjà contaminées ».
Quant aux niveaux de contamination, ils sont en moyenne de 1,8 microgramme par kilo (µg/kg), avec un maximum atteint pour un miel allemand qui contenait près de 50 µg/kg de néonics – soit une valeur proche des limites maximales de résidus.
« En l’état de ce que nous savons, les taux moyens retrouvés ne présentent pas de risques pour l’homme,explique M. Aebi.
Mais ils peuvent poser problème pour toute une variété d’insectes : abeilles, bourdons, papillons, etc. »
8 Secrets sur le Palais de l'Elysée ...
Le Palais de l’Élysée, c’est 365 pièces et 11 000 mètres carrés de superficie, 2 hectares de jardins, 11000 bouteilles de vin dans les caves, près de 300 lignes téléphoniques, 800 employés dont 300 militaires, 17 personnes embauchées pour nettoyer les 6 500 pièces de vaisselle et 6 000 verres et carafes en cristal… Bref, les chiffres de l’Élysée montrent bien à quel point ce lieu est hors du commun ! Siège officiel de la Présidence de la République depuis près d’un siècle et demi, le numéro 55 de la rue du Faubourg Saint-Honoré reste pourtant bien méconnu des Français. Poussons les portes de ce vaste domaine et découvrons ensemble quelques uns de ses secrets les mieux gardés.
1 – « La maison de la putain du roi » : Avant de devenir le plus haut-lieu du pouvoir exécutif, cette demeure construite entre 1718 et 1720 pour le comte d’Évreux a appartenu à de nombreux propriétaires. Ce n’est qu’en 1848 qu’elle devient la résidence d’un Président de la République, situation officialisée vingt cinq ans plus tard, lors de la proclamation de la Troisième République. Sous l’Ancien Régime, la locataire la plus remarquée a sans doute été la marquise de Pompadour, favorite de Louis XV.
Le salon Pompadour du Palais de l’Elysée
C’est en 1753 que le roi décide de lui acheter cet hôtel particulier, alors situé aux portes de Paris. Une décision qui n’a pas vraiment plu aux habitants du coin qui n’hésitaient pas à évoquer la demeure comme la « maison de la putain du roi ». Il faut dire que la jeune femme était un brin excentrique : un jour, elle aurait accueilli un bélier dans son boudoir afin de le présenter à ses invités. Apeuré par son reflet, l’animal se serait mis à courir dans tous les sens… saccageant la pièce au passage !
2 – Un lieu de tous les plaisirs : L’utilisation la plus insolite du lieu a sans doute été celle qui a duré pendant les deux dernières années du Directoire, entre 1797 et 1799. La duchesse de Bourbon, propriétaire du lieu en manque de moyens, décide alors de le louer à un couple de négociants qui en font un établissement « de plaisirs » : bals populaires ou masqués, jeux, expositions, salons de lecture, tous les divertissements de l’époque pouvaient s’y tenir ! L’événement le plus déroutant qui a eu lieu à cette époque ? Une montgolfière posée dans les jardins qui emmène un mouton dans les airs et le lâche avec un parachute. Tout simplement.
L’Élysée au début du XIXe siècle, peinture par Henri Courvoisier-Voisin (1815)
3 – Attention, complot en cours ! Si Napoléon 1er y a vécu quelques temps, il y signa d’ailleurs son abdication le 6 avril 1814, le tout premier chef d’État à s’y installer réellement sera son neveu, Louis Napoléon-Bonaparte, avant qu’il ne devienne Napoléon III. Et il semblerait qu’il ait vraiment eu envie d’y rester… C’est ici qu’il entreprit, le soir du 1er décembre 1851, son fameux coup d’État au cours d’une réunion secrète avec quelques uns de ses plus proches partisans dans le salon d’argent.
4 – L’antre ultra-sécurisée du roi des Dieux : La salle Jupiter est sans doute la plus sécurisée de France. Située dans les sous-sols de l’Élysée, cette pièce est également la plus secrète de France : aucun journaliste n’a jamais pu y entrer. La salle fait partie d’un vaste bunker de 12 pièces construit sous l’aile Est du palais en 1940. Elle a été transformée par Valéry Giscard d’Estaing en poste de commandement militaire en 1978. C’est dans cette salle protégée des interceptions électroniques et électromagnétiques, mais aussi des attaques nucléaires, que les présidents s’échangent les codes nucléaires lors de la passation de pouvoir ou qu’ils prennent les décisions militaires importantes.
5 – Deux décès qui ont marqué les esprits : Le premier, celui de Felix Faure en 1899 a fait les choux gras de la presse. Et pour cause, le président serait décédé en plein ébat avec sa maîtresse, la demi-mondaine Marguerite Steinheil. Ces collaborateurs l’auraient retrouvé agonisant, mais sourire au lèvre, dans une position quelque peu gênante… Presque cent ans plus tard, le 7 avril 1994, c’est un suicide qui fait les gros titres : François de Grossouvre, conseiller et ami de François Mitterrand, est retrouvé mort dans son bureau au premier étage de l’aile Ouest de l’Élysée, un 357 magnum à ses côtés. Il s’agit de l’unique suicide qu’a connu le palais de l’Élysée.
6 – Seul le pain ne vient pas des cuisines du palais : Les 22 cuisiniers permanents de l’Élysée servent chaque année près de 80 000 repas et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne chôment pas : des glaces aux petits fours en passant par les chocolats ou les pâtisseries, tout ce qui se mange à l’Élysée est préparé sur place et seul le pain est livré de l’extérieur. En effet, depuis 1994, le lauréat du Grand Prix de la Baguette organisé chaque année par la ville de Paris gagne aussi l’honneur de fournir l’Elysée durant 1 an à raison de 20 à 50 baguettes par jour ! C’est ce qu’on appelle avoir du pain sur la planche…
7 – Un bail à durée (très) variable : Tous les présidents n’ont pas eu la chance de rester très longtemps. Le locataire resté le moins longtemps dans les murs de l’Élysée est Jean Casimir-Perier. Président de la République entre le 27 juin 1894 et le 16 janvier 1895, il aura vécu au palais pendant seulement six mois et vingt jours ! Il est suivi de près par Paul Deschanel, le président malheureux qui a quitté son poste seulement 7 mois et 3 jours après sa prise de fonction à cause d’une dépression. Au contraire, François Mitterrand y aura passé le plus de temps : 13 ans 11 mois et 26 jours très exactement.
Le bureau du président au Palais de l’Elysée.
8 – La galette des rois de l’Élysée est la plus déprimante de France : Chaque année depuis 1975, une galette des rois de plus d’un mètre de diamètre est dégustée au palais de l’Élysée par une centaine de convives invités pour l’occasion. Sauf que, contrairement à toutes les autres galettes de France, cette galette ne contient ni fève, ni couronne. La raison ? Le président de la République ne peut pas devenir roi ! CQFD.
Quand Baudelaire était dans un groupe de testeurs de drogues ...
Fondé à Paris en 1844 par le Docteur Moreau de Tours, le « Club des Haschischins » était voué à l’expérience des drogues pour pouvoir mieux les étudier. Parmi les membres principaux on comptait tout un panel d’artistes célèbres comme Charles Baudelaire, Eugène Delacroix, Théophile Gautier, Gérard de Nerval ou encore Alexandre Dumas… Qui prenaient leur tâche très au sérieux !
L’étude par l’essai : Spécialisé dans l’aliénation, le Docteur Moreau de Tours étudie en particulier les effets du haschich. Pour son travail, il en consomme donc régulièrement et voyage en Asie, en Egypte et en Syrie. De retour en France, il crée le « Club des Hashischins » et devient le premier scientifique à publier un ouvrage ayant pour sujet la drogue avec son livre « Du haschich et de l’aliénation mentale ».
Des expériences sous contrôle : Le club organise ses séances d’expérience de drogues chez le peintre Fernand Boissard dans l’Hôtel de Lauzun, situé sur l’île Saint-Louis : ils les surnomment les « fantasias ». La drogue la plus souvent consommée est le dawamesk, sorte de confiture verdâtre réalisée à partir de résine de cannabis, de miel et de pistaches, que les membres doivent ingérer sous le contrôle du Docteur qui peut ainsi étudier les effets (et éviter les débordements !).
Des testeurs de premier choix : Le poète Théophile Gautier est l’un des premiers à y participer et c’est là qu’il rencontre Baudelaire pour la première fois. Le haschich créant des liens, il écrira même quelques années plus tard la préface des Fleurs du Mal pour son nouvel ami. Quant à Baudelaire, il va carrément s’installer dans l’appartement au-dessus de celui du club ! Il y trouvera l’inspiration pour son Invitation au voyage. D’autres écrivains, comme Flaubert et Balzac, feront également partie du club.
Attention à l’overdose : Après une dizaine d’années d’expérience(s), Théophile Gautier décide finalement d’arrêter les séances comme il l’explique ici : « Nous renonçâmes pour toujours à cette drogue enivrante, non qu’elle nous eût fait mal physiquement, mais le vrai littérateur n’a besoin que de ses rêves naturels, et il n’aime pas que sa pensée subisse l’influence d’un agent quelconque ». De son côté, Baudelaire exposera les mauvais effets de la drogue dans Les paradis artificiels.
Pourquoi n’y a t-il pas la moindre rue Robespierre dans Paris ?
Cette absence pourrait en surprendre plus d’un, ne serait-ce que par la dimension historique du personnage. Né en 1758, Maximilien de Robespierre renvoie sans difficulté à l’une des pages historiques les plus importantes de France et de Paris. Celui qui fut député de Paris et membre du Comité de salut public est en effet perçu comme un acteur essentiel de la Révolution Française.
On constate donc qu’il est l’un des rares révolutionnaires à n’avoir aucune rue à son nom dans Paris. Des rues Robespierre existent pourtant dans plusieurs villes en France, comme à Montpellier ou à Toulouse. La Ville de Paris lui avait pourtant attribué une place (du côté de la rue St Honoré) mais celle-ci sera finalement débaptisée en 1950. À l’exception d’une station de métro en banlieue parisienne (sur la ligne 9), Robespierre a donc disparu des radars dans la capitale.
Selon les grandes instances de Paris, la raison de cette absence renvoie tout simplement à l’Histoire avec un grand H. Pour beaucoup, Robespierre, c’est avant tout l’homme de la Terreur, cette période particulièrement sanglante de la Révolution Française où se succédèrent les exécutions.
Comme pour de nombreuses figures historiques, Robespierre peut cependant compter sur la présence de fervents soutiens. Ces derniers s’étonnent notamment du fait que d’autres personnages historiques tout aussi controversés, comme Danton ou Malesherbes, aient eu droit à cet honneur. Parmi les autres soutiens, on dit de Robespierre qu’il s’est beaucoup battu en faveur de l’égalité des droits pour les juifs et contre l’esclavage. On lui attribue aussi la première formulation du triptyque «Liberté, Egalité, Fraternité», qui deviendra la devise de la République en 1848. Enfin, c’est lui qui aurait réclamé dès 1791, l’abolition de la peine de mort. Mais pour beaucoup, Robespierre serait avant tout un « buveur de sang », un « monstre ». Des termes très utilisés par les fondateurs de la IIIe République, preuve que ce débat agite la capitale depuis un long moment déjà…
Photo en titre : depuis 1937, la ville de Toulouse accueille une rue Robespierre.
"Mathusalem" ... le plus vieil arbre du monde !
Le plus vieil arbre du monde est un pin de Bristlecone, situé dans les White Mountains de Californie, à plus de 3000 m d'altitude.
Nommé Mathusalem en référence au personnage biblique qui vécut 969 ans, cet arbre à un âge estimé de 4842 ans.
Il naquit donc en même temps que les premières pyramides d'Égypte, et plus de 2000 avant l'Ancien Testament, dont son nom est tiré.
C'est le plus vieil organisme non-clonal de la planète, ce qui signifie qu'il s'agissait déjà du même individu à sa naissance, et qu'il ne s'est pas reproduit depuis par le biais de ses branches ou de ses racines.
A noter qu'un pin de Bristlecone encore plus vieux nommé Prometheus fut coupé par un étudiant en 1964 à des fins de recherche, avec l'accord du Service des Forêts.
Ce n'est qu'après étude qu'ils réalisèrent que l'arbre approchait des 5000 ans...