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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Alexandre le Grand
21 juillet 356 avant JC à Pella (Macédoine) - 13 juin 323 avant JC à Babylone (Babylonie)
Héritier d'un petit royaume - la Macédoine - que les Grecs cultivés regardaient avec mépris, Alexandre le Grand s’est taillé en dix ans un immense empire, de l'Égypte aux portes de la Chine. Il a ce faisant assuré à la culture hellénique un rayonnement dont nous percevons encore les traces, par exemple dans les représentations de Bouddha, inspirées de l’Apollon grec ! Fauché en pleine jeunesse, à 32 ans, Alexandre le Grand est aussi le plus romanesque des conquérants.
Éduqué par le plus grand savant de l’Antiquité, Aristote, il s’illustre très jeune en domptant un cheval d’exception, Bucéphale. À 18 ans, aux côtés de son père Philippe II et avec le concours des redoutables phalanges macédoniennes, il vainc les Grecs à Chéronée. C’est le début de son épopée. Rassemblant 40.000 soldats grecs et macédoniens, il traverse l’Hellespont (le détroit du Bosphore) et passe en Asie.
Remarquable stratège, il repousse les Perses au Granique et soumet la Grèce d’Asie. Enhardi par ces premiers succès, il décide d’en finir avec l’empire perse. Une nouvelle victoire à Issos lui livre l'Égypte, où il fonde le port qui porte encore son nom, Alexandrie. Puis il défait l’armée du dernier empereur de la dynastie des Achéménides à Gaugamèles et s’empare de la Mésopotamie et de la Perse proprement dite.
Visionnaire, il organise à Suse le mariage de dix mille de ses officiers et soldats avec autant de jeunes filles perses pour fondre entre elles les cultures grecque et perse. Lui-même a succombé aux charmes d’une princesse perse, Roxane. Alexandre envisage de poursuivre sa marche vers le sous-continent indien. Il franchit l’Indus mais ses soldats épuisés refusent de le suivre. Il rentre donc à Babylone dont il a fait sa capitale et où il mourra. Son empire sera peu après sa mort partagé entre ses généraux.
Il a, ce faisant, assuré à la culture hellénique, avatar de la culture grecque classique, un immense rayonnement.
Nous en percevons encore les traces, par exemple, dans les représentations de Bouddha dont les premières ont été sculptées à l'image d'Apollon par des artistes grecs établis au Gandhara (Inde du Nord) ! Fauché en pleine jeunesse, à 32 ans, Alexandre le Grand est aussi le plus romanesque des conquérants.
À 18 ans, aux côtés de son père Philippe II et avec le concours des redoutables phalanges macédoniennes, il vainc les Grecs à Chéronée.C'est le début de son épopée. Deux ans plus tard, rassemblant 40.000 soldats grecs et macédoniens, y compris une puissante cavalerie, il traverse le détroit du Bosphore et passe en Asie.
Remarquable stratège, il repousse sur les bords du Granique, au sud du Bosphore, où il a failli périr, les Perses de Darius III. Sous l'effet de ce succès inattendu sur une armée bien plus nombreuse, il soumet avec une relative facilité la Grèce d'Asie, y compris les cités de Milet et d'Halicarnasse. Enhardi par ces premiers succès, il décide d'en finir avec l'empire perse.
Une nouvelle victoire à Issos lui livre l'Égypte, où il fonde le port qui porte encore son nom, Alexandrie. Puis il défait l'armée du dernier empereur perse de la dynastie des Achéménides à Gaugamèles et s'empare de la Mésopotamie et de la Perse proprement dite.
Il laisse ses soldats piller et brûler Persépolis, la prestigieuse métropole des Achéménides. C'est une façon de venger l'incendie par les Perses de l'Acropole d'Athènes en 480 avant JC.
À cet écart près, Alexandre respecte les croyances des peuples conquis. Il adopte même certaines de leurs coutumes parmi les plus contestables comme la polygamie et la divinisation du roi, au grand scandale de ses hommes qui supportent mal de devoir l'honorer à la manière d'un empereur oriental.
Soucieux de réduire la fracture culturelle entre conquérants et conquis, il organise à Suse le mariage de dix mille de ses officiers et soldats avec autant de jeunes filles perses. Lui-même a succombé aux charmes d'une princesse perse, Roxane.
Alexandre envisage de poursuivre sa marche vers le sous-continent indien, jusqu'à l'extrême limite du monde connu. Il franchit l'Indus mais ses soldats épuisés refusent de le suivre. Il rentre donc à Babylone dont il a fait sa capitale et où il mourra. Son empire sera, peu après sa mort, partagé entre ses généraux. -
Les oiseaux-larmes
Les larmes sont une sorte d'oiseaux
qui habitent le coeurs des êtres.
Quelquefois, elles apparaissent en bande:
Souvent, ce n'est qu'une seule qui prend
son envolée pour se poser sur le bord d'une paupière.
En s'envolant de nous,
ces oiseaux-larmes entraînent comme des pierres
sous leurs ailes de la douleur qui rend le coeur si lourd à porter.
Mais pour ce rendre jusqu'aux yeux,
d'où ils s'échappent, ils doivent lutter
contre les vents de l'indifférence de l'orgueil;
ceux-là qui, quelquefois attrapent les oiseaux
dans un grand filet, les gardent prisonniers
en une boule au centre de la gorge.
Ne capturons jamais d'oiseaux-larmes,
ce sont des messagers du monde de notre coeur.
Ils ont quelque chose à dire, à montrer aux autres.
Les oiseaux-larmes chantent la beauté de notre être.
Lorsqu'une larme jaillit des yeux d'un être pour se
laisser glisser sur la joue, cueillez-la d'un baiser...
Elle donnera à vos lèvres des paroles d'amour.
(Auteur inconnu)
pour vous souhaiter une bonne soirée...
une bonne nuit...
et vous dire à demain....
Dans leur sens les plus connus , les mots pirate et piraterie désignent une forme de banditisme pratiquée sur mer. Cependant, les pirates ne se limitent pas seulement aux pillages de bateau mais parfois attaquent de petites villes côtières.
Étymologie et définitions
Le mot pirate provient à la fois du terme grec πειρατ?ς (peiratês), lui même dérivé du verbe πειρ?ω (peiraô) signifiant « s'efforcer de », « essayer de », « tenter sa chance à l'aventure » et du latin pirata : celui qui tente la fortune, qui entreprend.
Les pirates ne doivent pas être confondus avec les corsaires qui sont des civils faisant la guerre sur mer avec l'autorisation de leur gouvernement, selon les lois de la guerre, avec un statut équivalent aux militaires mais sans être soumis à l'autorité d'un état major mais au contraire d'une façon indépendante. La confusion résulte du fait que les Corsaires faisaient la guerre aux nations ennemies en s'attaquant à leur commerce. Cette apparence ne doit pas faire oublier qu'ils respectaient les vies et les biens personnels ; seul le navire et le fret faisaient l'objet de la prise, une enquête établissait si la prise avait été légitime et le bien était rendu si tel n'avait pas été le cas.
La piraterie connut plusieurs périodes fastes, à la fin du Ier siècle av. J.-c. en Méditerranée, et au XVIIIe siècle dans les Antilles et l’Océan Indien puis peu à peu disparut de ces régions, du fait du quadrillage des marines d'État.
Le mot pirate est utilisé aussi dans différents contextes autres que maritime : le « pirate de la route », que l'on appelait autrefois « voleur de grand chemin », le pirate informatique qui est un individu s'adonnant à des détournements de fonds effectués par Internet, ou des copies d'œuvres sans respecter le droit d'auteur ou le copyright. On parle parfois de pirates dans le cas d'actes politiques et terroristes : c'est le cas des pirates de l'air. Toutefois, il s'agit ici d'une déformation du sens de pirate car il s'agit d'actions terroristes, politiques et non de crimes de droit commun.
Historique de la piraterie maritime
La piraterie existait déjà dans l'Antiquité. Toutes les civilisations anciennes ayant possédé une marine l'ont connue, les Phéniciens comme les Mycéniens.
Jules César dut lui-même affronter la piraterie. Lors d'un voyage vers l'Orient entre les années 75 av. J.-C. et 74 av. J.-C., il fut capturé par ceux-ci, à hauteur de l'île de Pharmacuse, à proximité de la ville de Milet en Asie Mineure. Dès sa libération contre rançon, il entreprit de se venger. Après avoir réuni en toute hâte une flottille, il surprit et captura les pirates qu'il fit exécuter.
Pompée se rendit célèbre en nettoyant la Méditerranée des pirates siliciens.
La première pirate femme fût Hannah Augustin.
Organisation sociale
Contrairement à l'image répandue par les fictions cinématographiques, du fait même de leur mode de vie, peu de pirates mangeaient à leur faim ou devenaient riches, la plupart mourraient jeunes en combat, luttes intestines ou pendus.
De nombreux clans de pirates élisaient les dirigeants. La légitimité du pouvoir ne pouvant exister dans de telles sociétés, le chef s'imposait par son savoir-faire marin, son audace, son autorité naturelle. On élisait le capitaine ainsi que le quartier-maître qui détenait un contre-pouvoir, secondait le chef auprès de l'équipage pour faire régner l'ordre et était le seul à pouvoir convoquer l'Assemblée.
Dans cette assemblée, chaque homme avait le droit à la parole et chaque membre de l'équipage, hormis les mousses et les marins pas encore totalement intégrés, avait une voix dans le vote tout comme le capitaine.
Dans certains équipages pirates, il y avait un conseil : une assemblée où uniquement les officiers et artisans pouvaient siéger avec quelques marins expérimentés.
Le quartier maître élu pouvait aussi faire entamer un procès contre le capitaine. Si le capitaine refusait le procès, il était reconnu coupable et était marronné sur une île le plus souvent.
De nombreux groupes de pirates partageaient les butins obtenus en suivant un schéma préalable. Les pirates blessés au cours d'une bataille recevaient parfois une prime spéciale. Le butin pouvait être partagé de manière à ce que le capitaine reçoive tout au plus 1,5 fois ou 2 fois plus que les autres, mais jamais plus.
Cependant, ces pratiques égalitaires ne se limitaient qu'à très peu des aspects de la vie des pirates, et n'atténuaient pas réellement la rudesse de leurs moeurs.
Stéréotypes sur les pirates
Le pirate est souvent dépeint avec une balafre au visage, borgne avec un cache sur l'œil, et amputé d'une main, remplacée par un crochet. Il a aussi souvent perdu une jambe à cause de la gangrène ou d'un boulet, et s'appuie alors sur une jambe de bois. Cette image, quoi qu'en partie vraie, était aussi valable pour les marins du roi.
Tout au début, chaque bateau de pirates avait son propre drapeau, et les victimes ne savaient pas ce que cela voulait dire. Peu à peu, les drapeaux sont devenus généraux et ils avaient chacun une signification différente.
Les pirates utilisent un drapeau noir représentant des ossements humains (comme le Jolly Roger et ses dérivés), car ils sont réputés pour ne pas faire de prisonniers.
Les pirates utilisent de redoutables flottes et navires de guerre.
Les pirates cachent leur trésor sur une île et ils marquent son emplacement sur une carte au trésor.
Les pirates sont souvent accompagnés d'un perroquet.
Le capitaine est un homme avare, cruel et méchant qui rafle la majorité du butin.
Les pirates boivent du rhum dans d'énormes bouteilles ou dans de petites fioles, afin de se donner du courage !
En fin de soirée, les pirates sont alors souvent pris de nostalgie quant aux pensées cruelles que les femmes leur infligent. La boisson n'arrange rien, ils deviennent alors quelque peu stupides.
Piraterie moderne
Les chiffres de l'année 2008 concernant la piraterie sont les plus élevés depuis le début du recensement du Bureau maritime international avec 293 attaques de navires, 49 capturés, 889 marins pris en otage, 11 tués, 21 disparu et présumés morts.
Lorsqu'il a été détourné par des pirates somaliens le 15 novembre 2008, Le Sirius Star est devenu le plus grand navire de l'histoire moderne capturé par des pirates
La piraterie et le droit international
Dans le domaine du droit international la piraterie est généralement considérée comme le plus ancien exemple d'utilisation du principe de juridiction universelle. Piller les navires en haute mer, bloquer les routes commerciales ou mettre en danger les communications maritimes était considéré par les états souverains comme étant hosti humanis generis (crimes contre l'humanité). Puisque la piraterie, par définition, est pratiquée en dehors des juridictions nationales, les poursuites engagées par des états souverains contre des pirates constituent une situation juridique exceptionnelle.
Convention des Nations unies sur le droit de la mer
Les articles 100 à 108 traitent de la piraterie, en voici des extraits :
En droit pénal français
La piraterie, définie comme « le fait de s'emparer ou de prendre le contrôle par violence ou menace de violence d'un aéronef, d'un navire ou de tout autre moyen de transport à bord desquels des personnes ont pris place, ainsi que d'une plate-forme fixe située sur le plateau continental », est punie de 20 ans de réclusion criminelle par l'article 224-6 du code pénal français. La loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des navires battant un pavillon français, ou à l'encontre de tels navires, en quelque lieu qu'ils se trouvent (article 113-3 du code pénal français).
Un corsaire est un membre de l'équipage d'un navire civil armé, autorisé par une lettre de marque (également appelée lettre de commission ou lettre de course) à attaquer en temps de guerre, tout navire battant pavillon d'États ennemis, et particulièrement son trafic marchand, laissant à la flotte de guerre le soin de s'attaquer aux objectifs militaires. Les corsaires, ne doivent donc pas être confondus avec les pirates puisqu'ils exercent leur activité selon les lois de la guerre, uniquement en temps de guerre et avec l'autorisation de leur gouvernement. Capturés, ils ont droit au statut de prisonnier de guerre.
Le Renard, réplique du bateau de corsaire de Surcouf
Cette forme de guerre navale est appelée guerre de course.
Le mot « corsaire » a été emprunté de l'italien corsaro lui même dérivé du latin cursus, « course »
La guerre de course
La guerre de course a souvent été utilisée par un belligérant pour pallier l'insuffisance de ses moyens à l'encontre d'un adversaire disposant de la suprématie navale. Ce système est très avantageux pour l'État : le poids financier de l'armement corsaire est à la charge de l'armateur et le gouvernement touche une part dans la revente des prises opérées par le corsaire. De plus, c'est à l'armateur de payer la rançon des marins corsaires prisonniers. En résumé, l'État ne paie rien mais peut gagner.
C'est ainsi la stratégie des Français contre les Britanniques pendant une grande partie du XVIIIe siècle et pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire après le départ en exil des officiers de marine (pour la plupart nobles et donc menacés par la Révolution) et à la ruine de la marine d'État (Aboukir et Trafalgar). Les trois ports principaux en France étaient Dunkerque, Saint-Malo et Morlaix, suivis par Calais, Boulogne, Granville et autres. La course est abolie par traité international en 1856, après la Guerre de Crimée.
De même, au cours des deux guerres mondiales, bien que l'expression « corsaire » soit utilisée abusivement dans ce contexte, la marine allemande a armé des bâtiments marchands pour la guerre au commerce allié dans des théâtres secondaires où le trafic n'était pas organisé en convois (océan Indien, Pacifique, Atlantique Sud). Les aventures de ces « corsaires » sont généralement pittoresques mais sans grande conséquence sur le déroulement des deux conflits.
Statue du corsaire Robert Surcouf
Navires corsaires
Ils utilisaient souvent des navires de petite taille, rapides, manœuvrants et discrets tels des cotres, des flutes, pour exécuter des abordages en mer plus par surprise que par force. Lorsque la Fortune leur souriait, ils pouvaient enlever des bateaux de fort tonnage (l'emblématique capture du Kent par la flûte la Confiance de Robert Surcouf le 7 octobre 1800) . Les prises, très souvent des navires marchands, étaient donc peu propices à une activité corsaire et étaient revendues.
Un « équipage de prise » était envoyé sur le navire saisi avec mission :
Pour cela, on pouvait donner une liste de noms des marins qu'on voulait voir libérer ; Surcouf l'a fait pour son frère Nicolas mais les Britanniques désirant faire monter les enchères et se venger, firent la sourde oreille ; mal leur en prit : Surcouf ravagea de plus belle leur commerce en mer des Indes jusqu'à ce que poussés par leurs marchands de Calcutta, les Britanniques lui proposent de libérer son frère.
La Confiance (18 canons et 190 hommes) prend le Kent (40 canons et 437 hommes). Par Ambroise-Louis Garneray, alors sous les ordres de Surcouf.
Une guerre très réglementée
Les corsaires faisaient la guerre selon les mêmes lois que les marins d'État, c'est-à-dire ceux de la Marine (royale puis nationale, impériale en ce qui concerne la France).
Règles générales pendant la course
Avoir une lettre de marque reçue de l'État pour "courir sus aux navires ennemis" ; cette autorisation est caduque dès l'arrêt des hostilités S'il y a possibilité de s'approcher du navire ennemi par ruse en arborant un pavillon neutre ou allié il y a une obligation de hisser, à partir d'une certaine distance, le pavillon véritable. En cas contraire, il s'agirait d'une traîtrise. Respect de la vie des prisonniers Les effets personnels des marins ennemis ou des passagers ne font pas partie du butin, ils les conservent : on pose des scellés sur les coffres, malles, armoires des prisonniers (on peut lire dans des mémoires comme ceux de Garneray ou dans les archives maritimes, que les prisonniers utilisent cet argent pour soudoyer les geôliers, améliorer l'ordinaire, etc., ce qui prouve que cette obligation de respect des biens privés des prisonniers n'était pas seulement théorique mais effectivement respectée). Seuls le navire et sa cargaison peuvent donc faire l'objet d'une prise en guerre de course, encore faut-il que la prise ait été jugée légitime par les autorités compétentes au retour de course. Les marins ennemis sont prisonniers de guerre : ils peuvent être soit libérés à la fin des hostilités, soit échangés, ou encore libérés contre rançon.
Règles administratives au retour de la course
Le capitaine corsaire déposait à l'Amirauté son rapport de mer dont l'examen par les officiers d'administration déclenchait une procédure de plusieurs jours. Personne n'avait le droit de descendre à terre avant que les officiers d'administration n'aient dressé le procès verbal d'inspection du navire, vérifié que les scellés apposés par l'écrivain de bord sur les coffres, malles et armoires de la prise soient intacts. Ensuite ils apposaient leur sceau sur les écoutilles pour éviter que des parties du butin de prise ne soient débarquées à la nuit tombée. Enfin, ils interrogeaient les prisonniers et les menaient vers les prisons de la ville. Alors seulement, l'équipage pouvait quitter le navire et attendait le verdict du Tribunal des Prises, nécessaire avant la vente aux enchères du butin de prise.
Le Tribunal des prises
La prise devait avoir été faite selon les lois de la guerre. En cas de forfaiture, traîtrise ou d'absence de Lettre de Course, le navire était rendu à ses armateurs.
Sous la Révolution, l'enthousiaste Surcouf, parti en guerre sans attendre d'avoir reçu sa Lettre de Course ou Lettre de marque, s'est vu condamné par le Tribunal des Prises de l'actuelle Île Maurice, alors territoire français.
Ce n'est qu'une fois le jugement rendu qu'il pouvait être procédé à la vente des cargaisons.
En France, le tissu pris n'était pas mis en vente mais détruit afin de préserver les manufactures nationales (selon une ordonnance royale).
Les prises (le butin)
En plus du navire, le butin de prise pouvait être très varié : fruits et légumes comme vin et eau-de-vie, sucre, poisson et viande (anchois, harengs, biscuits, bœuf, lard), cuirs, bois précieux, colorants (indigo), épices, café, chocolat ou, beaucoup plus rarement, sacs d'argent ou poudre d'or.
Le produit de la vente aux enchères des prise était alors partagé entre les personnes ayant collaboré à la capture de l'ennemi dans l'ordre des priorités :
Différence entre course et piraterie
La Course est pratiquée par des civils qui, en temps de guerre, sur autorisation des autorités et en obéissant aux lois de la guerre, font la guerre avec un statut équivalent aux militaires mais sans être soumis à l'autorité d'un état major mais au contraire d'une façon indépendante.
La piraterie est un banditisme sur mer.
La confusion résulte du fait que les Corsaires faisaient la guerre aux nations ennemies en s'attaquant à leur commerce.
Cette apparence ne doit pas faire oublier qu'ils respectaient les vies et les biens personnels ; seul le navire et le fret faisaient l'objet de la prise, une enquête établissait si la prise avait été légitime et le bien était rendu si tel n'avait pas été le cas.
Le déroulement des combats
La plupart du temps, il y avait peu de combats ou alors ils étaient très courts. La guerre à mort est une notion récente, la guerre d'extermination n'était pas dans la psychologie du temps mais est apparue lors de la Révolution française. La vie de marin était rude, personne n'éprouvait le besoin de rajouter d'autres souffrances à celles déjà vécues par le simple exercice du métier de marin.
Cependant la politique des pontons (navires désarmés dans lesquels les Britanniques parquaient leurs prisonniers dans un tel entassement que le taux de mortalité y était très élevé) à partir de la Guerre de Sept Ans, a poussé les marins français à une lutte beaucoup plus acharnée. Les évadés des pontons ayant retiré de leur conditions de détention une haine de la Grande-Bretagne, sentiment quasi inconnu jusqu'alors.
Tactique
La plupart du temps, le corsaire se mettait dans le sillage de l'ennemi pour ne pas être dans l'axe de ses canons. Un coup de semonce était tiré si le navire montrait qu'il se rendait en baissant son pavillon. On envoyait alors quelques hommes conduits par un officier prendre possession du navire ; sinon l'abordage avait lieu.
Pour l'abordage le corsaire se plaçait perpendiculairement à l'ennemi (d'où l'importance d'avoir un navire rapide et bien manœuvrant) et engageait son beaupré sur le pont de l'adversaire.
Il pouvait aussi l'engager de bout en bout : la proue contre la poupe de l'ennemi.
L'équipage était couché sur le pont pour se protéger et cacher son nombre (s'il était peu nombreux). Le corsaire préparait l'abordage par un tir nourri de mitraille pour dégager le pont ennemi avec caronades et couleuvrines et aussi des tirs depuis la mâture (d'où l'on avait une meilleure vision) assurés par le chirurgien (qui ne montait pas à l'abordage), le mousse, le cuisinier, l'écrivain... Le but de ces tirs précis était de désorganiser l'adversaire en visant les officiers. On jetait les grappins et l'équipage s'élançait. Il était fréquent que des hommes tombent entre les deux navires et soient écrasés : Duguay-Trouin, lors de son premier combat a été marqué à vie par la vision d'un homme à la tête écrasée entre les deux coques ; Garneray a assisté à la même scène.
Le but du combat était de s'emparer d'un navire et de sa cargaison, d'obtenir une rançon de l'équipage. On tirait à démâter (art dans lequel les artilleurs français étaient passés maîtres), à la mitraille sur la dunette où se tenaient les officiers, rarement à tuer, en "tirant dans le tas". Surcouf s'est vu obligé de le faire lors de la prise du Kent, le 31 août 1800, le navire ayant à son bord deux compagnies d'infanterie qui partaient pour leur garnison, elles chargèrent, culbutant les Français : le capitaine corsaire fit déplacer un canon de son sabord pour le tourner sur le pont vers cette attaque et tirer à mitraille, ce qui arrêta net la contre-attaque britannique.
Le combat se déroulait à l'arme légère : pistolet, fusil, pique, hache d'abordage, sabre d'abordage (la cuillère à pot, d'où l'expression "régler les choses en trois coups de cuillère à pot").
Anecdotes
Époque moderne
Une activité toujours légale aux États-Unis
La « course » a été abolie en 1856 par le Traité de Paris. Cependant, les États-Unis n'en sont pas signataires. Selon la constitution américaine, le Congrès conserve le droit de « déclarer la guerre, d'accorder des lettres de marque et de représailles et d'établir des règlements concernant les prises sur terre et sur mer » (Article 1, section VIII).
Tout récemment, l'administration Bush, après les attentats du 11 septembre 2001, a renforcé le droit constitutionnel de prises en mer en faisant voter une loi, September 11 Marque and Reprisal Actes of 2001, qui autorise le Département d'État à octroyer des lettres de marque sans attendre l'aval du Congrès. Ainsi des personnes ou des sociétés peuvent se voir confier des missions militaires navales offensives. En 2007, une société américaine privée, la société Pistris, s'est vu accorder une lettre de marque pour armer un navire battant pavillon américain chargé de traquer les pirates dans le golfe d'Aden.
Mais illégale dans les pays signataires du Traité de Paris
Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Allemagne utilisa un navire de commerce, le Seeadler, commandé par Felix von Luckner, officier de la Marine impériale. En mettant à profit son apparence de navire de commerce, il pouvait approcher les navires marchands ennemis.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, afin de désorganiser le commerce britannique, l'Allemagne a utilisé des navires marchands pour porter le conflit dans les océans du Sud. Ces navires ont été armés, leurs superstructures modifiées et ces bâtiments ont arboré des pavillons de pays neutres. Ainsi transformés en croiseurs auxiliaires ils ont sillonné l'océan Indien austral notamment entre 1940 et 41. L’Atlantis (coulé par le croiseur britannique Devonshire le 21 novembre 1941), le Pinguin (coulé par le Cornwall), le Komet écumèrent les eaux des îles Kerguelen. Il y eut également l'Orion, le Widder, le Thor, le Kormoran (coulé par le croiseur australien Sydney), le Michel (coulé devant le Japon) et le Stier (coulé par un navire américain en Atlantique sud), qui ont écumé tous les océans du monde.
Dans les deux cas, ces navires étaient commandés par des officiers de marine, qui agissaient certes en totale autonomie et sur un navire à l'origine civil, mais sur ordre reçu de l'Amirauté et surtout sans lettre de course puisque la Prusse avait signé le traité de Paris abolissant la course en 1856.
Il ne s'agit donc pas de corsaires (défini par la possession d'une lettre de course) mais de navires faisant la guerre selon une tactique dont seules quelques apparences peuvent éventuellement rappeler la guerre de course.
Un boucanier (de boucan, gril ou claie de bois, viande fumée dans le dialecte des indigènes des Caraïbes) est à l'origine un coureur des bois de Saint-Domingue qui chassait les bœufs sauvages pour en boucaner la viande (c'est-à-dire la sécher à la fumée).
Par extension, le terme a désigné un écumeur de mer, un pirate, qui infestait l'Amérique. Il s'agit d'aventuriers français, normands, qui, vers la fin du XVIe siècle, allèrent s'établir dans l'île de Saint-Domingue, appartenant alors aux Espagnols, et y vécurent longtemps en chassant des bœufs sauvages dont ils préparaient la peau pour la vendre en Europe. Les Espagnols ayant exterminé les animaux qui faisaient le principal objet de ler commerce, ils n'en restèrent pas moins dans l'île, y formèrent des établissements et se livrèrent à la piraterie. La France les reconnut et leur envoya un gouverneur en 1665.
La dénomination de boucanier était spécifique aux Caraïbes. Ils sont apparus vers 1630 et se sont maintenus jusqu'à la fin de la période de piraterie aux environs de 1730. Les premiers boucaniers étaient souvent des évadés des colonies. À l'origine coureurs de bois sur l'île d'Hispaniola (actuellement Saint-Domingue et Haïti), ils chassaient les bœufs sauvages. La viande était préparée à la manière indigène, c'est-à-dire séchée et fumée sur une sorte de grill en bois : le boucan (barbacoa en espagnol, d'après barbicoa en langue indienne arawak, qui donne barbecue). D'où les termes boucaner et boucanier. Cette viande ainsi conservée permettait de faire du trafic avec des navires de passage ou des colonies isolées. Après avoir été chassés d'Hispaniola par les Espagnols, les boucaniers trouvèrent refuge sur l'île de la Tortue (Tortuga en espagnol), à l'époque possession française, située au nord-ouest d'Hispaniola, à partir de 1663. Ils opéraient avec le soutien partiel des colonies non-espagnoles et leur activité est demeurée légale ou partiellement légale jusque dans les années 1700.
Obligés de survivre avec peu de ressources, ils étaient habiles en construction navale, en navigation et en chasse. On les considérait comme des combattants féroces et ils étaient réputés experts dans l'utilisation de fusils à silex (inventé en 1615). Toutefois, le fonctionnement de ces armes était si incertain que leur utilisation en combat n'était pas très courante avant 1670. Ils furent engagés dans des expéditions à terre organisées par des pirates comme Henry Morgan.
Une grande solidarité régnait entre eux et les décisions étaient prises en commun pour le profit de la communauté. Ceci est en partie à l'origine des règles démocratiques en vigueur à bord des navires pirates.
À la manière des boucaniers, des communautés de bûcherons s'étaient établies au Honduras pour abattre et vendre des bois précieux au nez et à la barbe des Espagnols. Avec les boucaniers et les flibustiers, ils constituaient la communauté des Frères la Côte et non "Frères de la Côte" comme on voit toujours non dans les textes mais dans les romans. On passait facilement d'une profession à l'autre ce qui explique que le terme boucanier est souvent synonyme à tort de pirate.
Remarque : la confusion provient également de l'anglais ou le terme employé pour désigner les pirates des caraïbes est bucaneer ou éventuellement freebooter, tandis que le terme filibuster désigne des aventuriers mercenaires anglo-américains du XIXe siècle engagés dans des actions de colonisation sauvage avec l'intention de renverser le gouvernement en place (la colonisation du Texas par exemple).
Les flibustiers étaient des aventuriers qui, aux XVIe et XVIIe siècles, écumaient les côtes et dévastaient les possessions espagnoles en Amérique.
Le mot flibustier est dérivé du néerlandais vrijbuiter (« qui fait du butin librement »). Certaines sources citent comme origine le mot flibot (sorte de petit bateau), d’autres préfèrent free booter (libre pillard), et font remonter leurs pratiques aux traditions de la soldatesque en Europe.
Selon le centre de ressources lexicales du CNRS , ce terme apparaît dans le vocabulaire français au milieu du XVIIe siècle. Il désigne alors un « corsaire des îles d'Amérique ». À partir du XVIIIe siècle, son sens évolue pour prendre celui d'un homme malhonnête, d'un escroc.
Les origines de la flibuste
Les flibustiers se composent d'aventuriers français, hollandais et anglais exilés aux Antilles à partir du début du XVIIe siècle pour fuir les guerres civiles ou la persécution religieuse en Europe et la pression économique des autorités royales.
La plupart s'installent sur l'île de la Tortue, au large d'Haïti. Disputée par les Anglais, les Hollandais, les Espagnols et les Français, cette île servait d'escale et de port de ravitaillement aux contrebandiers et aux corsaires des Caraïbes. Au début du XVIIe siècle, elle était sous l'autorité du Français Pierre Belain d'Esnambuc, qui avait fondé la Compagnie de Saint-Christophe, devenue la Compagnie des îles d'Amérique en 1635. Chassé par les Espagnols de l'Île Saint-Christophe, Belain d'Esnambuc s'empara avec ses compagnons français et anglais de l'île de la Tortue et en expulsa les Espagnols en 1627. Il fut rejoint plus tard par des Hollandais chassés de l'île Sainte-Croix et par une centaine d'Anglais chassés de l'île de Nevis. Rapidement, les aventuriers qui vivaient sur l'île de la Tortue décidèrent de mener des actions en mer. Ils devinrent les premiers flibustiers.
En 1630, les Espagnols reprirent l'île avant de la céder aux Anglais, qui la renommèrent Isle of Association. Le gouverneur en place laissait les corsaires de toutes nationalités s'y ravitailler. En 1640, le gentilhomme français huguenot, François Levasseur, ex-capitaine de la marine royale, reprit l'île de la Tortue aux Anglais après s'être fait remettre par le gouverneur de Saint-Christophe une « commission », c'est à dire une lettre de marque engageant l’autorité royale, bien que la France soit en paix avec l’Angleterre. Nommé gouverneur de l'île, Levasseur accordait des autorisations aux aventuriers pour piller les navires Espagnols .
L'aspect officieux des opérations menées par les flibustiers est à l'origine de leur statut ambigu, à mi-chemin entre le corsaire et le pirate. Si certains d'entre eux pouvaient faire valoir qu'ils avaient reçu une commission des autorités royales, cette autorisation n'était pas toujours valide : celui qui l'attribuait n'en avait pas toujours le pouvoir, et le gouvernement du royaume n'était pas toujours informé de la mission exécutée en son nom.
Pendant un siècle, à bord de leurs bateaux, les flibustiers s'en prendront aux navires espagnols, prétendant agir au nom des intérêts de leurs pays respectifs. Mais alors que la population de l'île de la Tortue se renforçait avec l'arrivée de boucaniers de Saint-Domingue et de colons européens, notamment des protestants, les évènements politiques provoquèrent une évolution brutale dans leur histoire. La rivalité entre les puissances européennes au début du XVIIIe siècle, puis le règlement de la succession d'Espagne qui installa un monarque français sur le trône d'Espagne contribua au déclin de la flibuste. Ses représentants furent alors condamnés à s'engager dans une activité légale ou à devenir des pirates.
Expulsés par les Espagnols de la Tortue, une partie des flibustiers se réfugia à Saint-Domingue, à Cuba et sur les côtes d'Amérique centrale. À partir de 1659, ils sont nommément cités par le gouverneur de la Jamaïque. Affaiblis par le retour en Angleterre des navires de guerre, les autorités jamaïcaines durent en effet faire appel aux flibustiers pour renforcer leur défense. Ceux-ci enrôlèrent alors un grand nombre de soldats anglais qui refusaient de s'installer sur l'île comme planteurs. Là encore, les commissions dont ils faisaient état provenaient de sources officielles, mais avaient été attribuées dans des conditions douteuses, en fonction du contexte politique.
L'un de ces flibustiers, Jérémie Deschamps seigneur du Rausset, ancien compagnon de Levasseur, avait obtenu à la fois des commissions françaises et anglaises. Ayant repris l'île de la Tortue au nom des autorités anglaises en 1660, il remit à des flibustiers des commissions en son propre nom, ce qui entraîna sa destitution par le gouverneur de la Jamaïque. Du Rausset décida alors de gouverner l'île en vertu de sa commission française, s'affranchissant ainsi de la tutelle anglaise.
En 1664, toutes les colonies françaises d'Amérique sont placées sous l'autorité de la Compagnie des Indes Occidentales créée par Richelieu. Le nouveau gouverneur nommé à la Tortue, Bertrand d'Ogeron, décide de régulariser les activités des flibustiers et parvient à leur imposer de venir lui présenter leurs butins. Il continue néanmoins à attribuer des commissions aux flibustiers qui combattent les Espagnols.
C'est à partir de cette date que des personnages comme le Français François L'Olonnais et le Gallois Henry Morgan marquent l'histoire de la flibuste. Protégés par les gouverneurs des colonies de leur pays (la Tortue pour l'un, la Jamaïque pour l'autre), ils réunissent de véritables flottes pour attaquer les possessions espagnoles. Avec l'entrée en guerre de l'Angleterre contre les Provinces-Unies, des flibustiers britanniques s'en prennent aux intérêts hollandais.
Avant 1648
Les Provinces-Unies protestantes et les Gueux de Mer
Les Provinces-Unies constituent la partie nord et protestante des Pays-Bas espagnols d'alors, appelée à devenir les Pays-Bas au sens d'aujourd'hui ; elles arrachent leur indépendance à l'Espagne au cours de la Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648), appelée aussi Révolte des Gueux (de 1618 à 1648, la Guerre de Quatre Vingt Ans se confond avec la Guerre de Trente Ans, guerre pan-européenne de même objectif : affaiblir la puissance excessive du Saint Empire et de l'Espagne, deux puissances aux mains des Habsbourg). Cette indépendance est reconnue internationalement en 1648 par les traités de Westphalie.
Ce terme de Gueux ne doit pas tromper. C'est une référence ironique à un de leurs adversaires, Charles de Berlaymont qui les avait traités de gueux. En réalité, il y avait aussi des riches et des nobles parmi les protestants. Le plus important est Guillaume Ier d'Orange-Nassau, considéré comme le père fondateur des Provinces-Unies. Même s'il ne faut pas le confondre avec son descendant et homonyme Guillaume III qui deviendra roi d'Angleterre, ce n'est, à coup sûr, pas un mendiant.
La révolte des Gueux comporte un important volet maritime mené par les Gueux de la mer, écumeurs protestants.
S'agit-il vraiment de corsaires, ou plutôt de pirates, ou encore (ce mot sera inventé pour eux) de flibustiers ? Un corsaire agit sur lettre de marque délivrée par un État et se soumet à un contrôle sur ses prises, qui doivent avoir été enlevées sur un navire d'un pays ennemi en temps de guerre. Ce contrôle est exercé par un tribunal de prise. Pas d'État, pas de lettre de marque authentique, pas de tribunaux de prises. Or, les Provinces-Unies ne sont pas un État avant 1648, date de la consécration internationale de leur indépendance par les Traités de Westphalie. En même temps, il peut-être trop sévère de traiter de pirates tous les écumeurs hollandais ou zélandais. En réalité, dans cette Europe d'avant les Traités de Westphalie, toutes les frontières sont en recomposition, et la notion d'État souverain se discute, les armées fournissant l'essentiel de l'argumentaire.
Avant 1648, les lettres de marques délivrées sur le territoire de ce qui sera les Provinces-Unies sont émises par des acteurs comme Guillaume d'Orange, chef de guerre, ou par les grandes sociétés par actions qui arment en course, comme la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales. Cette compagnie est basée à Middelbourg en Zélande et non dans quelque île exotique ; il s'agit d'une des premières sociétés capitalistes par actions ; elle possède ses propres vaisseaux, son propre territoire (qu'elle se taille en Amérique grâce à l'action de ses capitaines), bien plus vaste que celui des Provinces-Unies (dont elle est supposée dépendre), ses propres objectifs, parmi lesquels la course et le commerce des esclaves ne sont nullement dissimulés.
C'est donc le même acteur qui arme en course et qui délivre la lettre de marque ; le contrôle de la limite entre course et piraterie devient pure simulation.
De telles lettres de marque ne protégeaient évidemment pas leur titulaire contre une accusation de piraterie en cas de capture pas les Espagnols. Elles pouvaient cependant avoir un certain effet protecteur (sans automatisme) en cas de capture par un autre pays, car le démantèlement de l'empire colonial espagnol aux Amériques était recherché par toutes les puissances européennes, qui avaient tendance à s'allier contre l'Espagne dans cette zone géographique, ce qui entraînait une tendance à reconnaître de facto les Provinces-Unies comme acteur indépendant.
On assiste à la naissance du personnage du flibustier, mi-corsaire mi-pirate. S'il attaque des galions dans les eaux américaines, le cœur du système est en Europe. Les Provinces-Unies tiennent le premier rôle dans les débuts de la flibuste, avec l'objectif politique de détruire l'empire colonial espagnol ; les installations durables de colonies de peuplement européennes dans ces eaux sont difficiles et tardives, et les flibustiers qui attaquent les galions chargés d'or partent plus souvent de Zélande que de l'île de la Tortue.
Nous sommes devant une machine de guerre maritime totale dont les objectifs sont à la fois politiques (car le cadre est celui d'une guerre séparatiste et d'une guerre de religion, et l'ensemble est animé par ces hommes d'État que sont les stathouders Guillaume d'Orange) et économiques (car certains des acteurs les plus en pointe sont des grandes sociétés par action et des écumeurs cherchant le profit).
La liberté d'action des écumeurs hollandais augmente encore quand la puissance maritime espagnole est détruite par les Hollandais lors de la désastreuse Bataille des Downs, le 31 octobre 1639. Cette destruction incite Anglais et Hollandais (bien que ces derniers, avant 1648, soient encore juridiquement sujets du roi d'Espagne) à tenter de s'emparer des possessions coloniales ibériques en Amérique, ce qui passe par une recrudescence de la piraterie aux Antilles.
Avec les écumeurs hollandais, nous sommes au cœur de l'immense système de course, piraterie ou flibuste, tel qu'il sévira aux XVIe siècle et XVIIe siècle. Il s'agit d'un système mondial. Quelques anecdotes biographiques en montreront la dimension :
L'exemple de Piet Heyn nous montre qu'il n'y a pas un monde d'écart entre les écumeurs des Antilles et ceux de la mer du Nord.
Autres acteurs
Si les écumeurs hollandais constituent le cœur du système flibustier, d'autres acteurs viennent s'y greffer :
Après 1648
L'année 1648 est celle des Traités de Westphalie, qui ont redessiné la carte de l'Europe. La notion d'Etat redevient claire, même si les frontières ont bougé ; en conséquence, d'autres notions devraient en théorie redevenir claires dans la foulée : les notions de contrôle étatique, de lettre de marque, de corsaire en tant que différent du pirate.
En fait, ce n'est pas si simple. Par exemple, dans la législation du Mexique, au début de son indépendance au XIXe siècle, le terme de flibustier s'appliquait aux étrangers occupant illégalement une portion du territoire national et qui se sont naturellement opposés aux autorités, s'adonnant a toutes sortes de trafics, les volontaires américains combattant pour la république du Texas étant classés dans cette catégorie.
Histoire
L’âge d’or de la flibuste se situe avant les années 1680 quand la France et l’Angleterre décident de les disperser. Une partie se dirige vers les côtes d’Afrique, d’autres vers l’océan Pacifique où ils s’installent aux Galapagos et dans l’archipel Juan Fernandez.
En 1697, l'amirl Jean-Baptiste Du Casse, gouverneur français de Saint-Domingue, réunit presque mille anciens flibustiers pour l’opération de Jean-Bernard de Pointis contre Carthagène dans l’actuelle Colombie. Un malentendu sur le partage du butin mène à la reprise de la ville par les flibustiers seuls. C’est leur dernière grande action. Ensuite, Louis XIV obtient la signature d'un traité de paix avec les espagnols qui met fin à la guerre de la ligue d'Augsbourg. Les flibustiers sont désarmés ou chassés.
Quelques flibustiers célèbres :
Sources et critiques
L'une des principales sources d'informations sur des flibustiers est le livre d’Alexandre-Olivier Exquemelin (ou Oexmelin) dont la récente édition annotée par Patrick Villiers donne le texte original et des variantes. Certains épisodes et personnages sont généralement considérés aujourd’hui comme discutables sinon inventés de toutes pièces. C’est le cas en particulier des récits concernant Nau l’Olonnais et Michel le Basque, qui prirent Maracaibo, ou Monbars « l’Exterminateur » qui s’empara de Vera Cruz en 1683. Des autres textes de l’époque, on peut également citer celui de Ravenau de Lussan.
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Nous sommes en 2050... Réponse à Tout ! s’est amusé à imaginer, à partir des recherches actuelles, la vie quotidienne d’une famille française dans quarante ans. A table, on mange du bœuf artificiel, l’imprimante familiale fabrique des objets en 3D, on roule dans des voitures à hydrogène et les robots préparent le petit dej... |
Bienvenue en 2050... La France compte 70 millions d’habitants et un habitant sur 3 ans a plus de 60 ans. Plus de 120 000 Français sont centenaires (dont la majorité sont des femmes) alors qu’ils n’étaient que 16 000 en 2007... En 2050, l’espérance de vie en France est de 90 ans.
Depuis quinze ans, les réserves de pétrole sont à sec. On nous l’avait tellement rabâché que cela a fini par se produire. L’ère du pétrole est donc définitivement révolue. L’énergie des années 2050 a pour nom l’hydrogène. Elle est apparue, il y a vingt ans, dans les années 2025. Depuis, les voitures à hydrogène ont envahi nos villes. Une aubaine, car la technologie est totalement inoffensive pour l’environnement ! Les voitures à hydrogène ne rejettent en effet que de la vapeur d’eau. La vie quotidienne a peu de choses à voir avec ce qu’elle était en l’an 2000. Les nouvelles technologies sont partout. Les robots aussi ! Les scientifiques sont capables de prouesses... Aux Etats-Unis, la viande de bœuf artificiel fait un tabac. Le bœuf est désormais produit dans des labos. Une fois prélevées, les cellules musculaires de l’animal sont placées dans une solution pour se multiplier. En nombre suffisant pour produire une entrecôte. Réponse à Tout ! a imaginé une journée de type de la famille Martin en 2050.
07 H 00
Le robot entre en action
7 h du matin, la famille Martin se réveille. Dans la cuisine, le robot domestique (que tout le monde appelle Anita) prépare déjà le petit-déjeuner. Il sait utiliser micro-onde et grille-pain, et se sert seul dans le réfrigérateur. Il communique par onde radio avec l’équipement électroménager de la maison, et ordonne à la cafetière de se mettre en route pendant qu’il presse le jus d’orange, à partir de fruits enrichis d’actifs anti-vieillissement et protégeant le cœur. En servant le lait, le frigo informe le robot qu’il ne reste plus que quatre bouteilles. Il se connecte alors au serveur informatique qui gère la maison et ajoute un pack de lait sur la liste de courses pour la prochaine livraison prévue dans trois jours. Ses mains bardées de capteurs en tout genre peuvent contrôler la température du café de Monsieur Martin, qui le boit tiède, tandis que Madame Martin préfère déguster son thé très chaud. A l’étage, les fenêtres en verre photosensible dans lesquelles se trouvent des cristaux liquides simulent un lever de soleil et diffusent une lumière douce dans les chambres...
08 H 00
A la recherche du livre à réalité augmentée
Dès que le petit-déjeuner est avalé en vitesse, il faut emmener Jean, le petit dernier de la famille, à l’école, avant d’aller au bureau. Au moment de partir, Monsieur Martin se rend compte que son fils a oublié son livre d’apprentissage de la lecture à réalité augmentée. Toute la famille, robot y compris, se met à la recherche de ce livre qui projette sur chacune de ses pages un petit personnage en 3D qui guide et corrige l’enfant. C’est finalement Anita qui met la main dessus, il était dans le lave-linge qui, heureusement, fonctionne non pas avec de l’eau mais avec des ondes qui pulvérisent les taches.
9H00
A bord de la voiture à hydrogène
Monsieur Martin et son fils Jean s’engouffrent dans la voiture à hydrogène achetée et personnalisée sur Internet, et livrée en 48 heures. Le père indique à l’ordinateur de bord qu’il faut déposer Jean à l’école avant d’aller au bureau, puis enclenche le pilote automatique. La voiture se connecte à Internet sans-fil pour récupérer les conditions de circulation en temps réel et optimiser le trajet. Durant les quelques minutes de route, Monsieur Martin appelle son bureau pour prévenir qu’il sera un peu en retard : un hologramme de la standardiste virtuelle de sa société apparaît devant lui et enregistre son message. Il en profite ensuite pour traduire une lettre en vieux français, datant du début du siècle et retrouvée dans les affaires de son grand-père, à l’aide de son APN (Assistant personnel numérique, un ordinateur miniature qui réunit les fonctions d’un ordinateur, d’un visiophone et d’un téléviseur grâce à son projecteur holographique). La machine numérise le texte avant de lui lire la traduction à haute voix.
10 H 00
Au bureau, des puces sous la peau
Une fois Jean déposé à l’école, Monsieur Martin file à son bureau. La voiture lui demande s’il veut qu’elle aille faire le plein d’hydrogène après l’avoir déposé. Il accepte et crédite le porte-monnaie électronique de l’automobile de 10 euros. Arrivé sur son lieu de travail comme tous les matins, cet ingénieur d’une société spécialisée dans la biométrie passe sous le portique destiné au contrôle des salariés. Depuis deux ans, on lui a implanté une puce électronique sous-cutanée qui renferme son identité, l’identification de son iris, mais aussi les dossiers sur lesquels il travaille et l’autorise à accéder à des lieux stratégiques de l’entreprise. En 2050, les puces électroniques sous-cutanées ont envahi la vie des Français. Elles sont notamment utilisées dans les hôpitaux pour le suivi médical des patients. De la taille d’un grain de riz, ces puces à signal radio (RFID) sont injectées à l’aide d’une seringue dans le bras des patients. Pour récupérer et lire ces données - identité de la personne, son groupe sanguin ou sa pathologie -, le personnel médical utilise un petit scanner.
14 H 30
A l’école, les enfants impriment en 3D
Dans la classe de Jean, les élèves préparent le cadeau de fête des mères. Ils ont dessiné sur leur pupitre tactile une magnifique corbeille à fruits, qui devrait faire moins de scandale que le cendrier dessiné pour la fête des pères l’année dernière, et qui avait contraint le ministre de l’Education à la démission. Un à un, les élèves impriment leur cadeau sur l’imprimante 3D de la classe. Elle fabrique l’objet dans un matériau composite grâce à un laser qui solidifie un gel polymère par couche de 0,2 mm. Chaque enfant peindra ensuite l’objet ainsi fabriqué. L’imprimante en 3D fait décidément un tabac. Au même moment, dans la maison familiale, Etienne, l’aîné, qui suit des études d’architecture à distance, planche sur son projet d’études. Il doit concevoir la maquette d’un jardin high-tech, très tendance. Un jeu d’enfant ! Avec son imprimante 3D, véritable micro-usine personnelle, il peut sans peine fabriquer sa maquette. Les claviers, eux, ne sont plus que de lointains souvenirs. En 2050, tout le monde dispose d’un stylo équipé d’une caméra miniature capable de décrypter votre écriture et de la convertir en texte. Fini les galères de la saisie !
16 H 00
RDV de contrôle de l’utérus artificiel
Madame Martin a rendez-vous chez le Dr Mamour, son gynéco. Elle a toute confiance en lui. Il a créé son utérus artificiel quand elle a eu envie d’avoir des enfants. Elle connaissait des problèmes de fertilité. Elle a tenté en vain une fécondation in vitro, puis pensé à une mère porteuse, pour finalement opter pour un incubateur. En 2050, faire naître un enfant en dehors du ventre d’une femme est devenu une réalité. La technique est très complexe mais il a suffi finalement d’un prélèvement de cellules utérines, d’ovules et de sperme. Après une première culture in vitro, les médecins ont recréé une paroi utérine, ont implanté des tuyaux et l’œuf fécondé et ont mis le tout dans un incubateur. Pas d’accouchement, pas de jambes qui gonflent ou de prise de poids. Juste un bébé dans les bras neuf mois plus tard.
18 H 00
Le foie artificiel est prêt
Monsieur Martin a contracté il y a une vingtaine d’années une hépatite en se rendant en Inde. Son foie commençait à montrer des signes de faiblesse. Nous sommes à une époque fantastique car il n’y a plus besoin de trouver un donneur compatible. Son médecin lui a prélevé quelques cellules du foie par biopsie, puis les a transférées dans un laboratoire spécialisé pour fabriquer un foie tout neuf. Sur place, ils ont ce que l’on appelle des « imprimantes d’organes ». La technique fonctionne sur le mode des imprimantes à jet d’encre. « L’encre », à base de cellules souches issues d’organes, est projetée sur du « biopapier », constitué d’hydrogel spécial. Plusieurs « feuilles » de cellules sont ensuite empilées les unes sur les autres. Tout le processus réside ensuite dans la capacité des cellules à s’auto-assembler. Cœur, rein, vaisseaux sanguins, poumons et même certaines parties du cerveau, tout est remplaçable. Aujourd’hui, ce ne sont plus les mains des chirurgiens qui opèrent mais des robots dont les actions sont guidées à distance.
20 H 00
Soirée télé 3D
La petite famille se réunit autour de la télé 3D. La profondeur de l’écran est de l’épaisseur d’une feuille en papier. Apparue au début des années 2010, la télévision en 3D a fait d’énormes progrès et ce ne sont plus deux caméras mais une vingtaine qui filment pour que la scène littéralement projetée au milieu du salon soit ultra-réaliste. On peut se déplacer tout autour afin de l’apprécier sous différents angles. Une technologie qui a d’ailleurs permis l’apparition d’un genre nouveau au cinéma : les films dont vous êtes le héros ! Vous aidez, par exemple, l’enquêteur à résoudre le meurtre en lui indiquant des indices qui lui auraient échappés sur la scène du crime. Mais ce soir, au programme, c’est les Jeux Olympiques pour robots. La compétition sportive qui réunit les meilleurs robots au monde est un succès d’audience. Elle se déroule juste avant les JO traditionnels des humains et dans les mêmes stades. Pendant trois semaines, les robots humanoïdes s’affrontent dans des épreuves sportives. Cette année, l’attraction est le robot français « Ultime 3 » dont le record du monde du 100 m est de 5’’15.