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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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La vie comme une rivière...
La vie …… C'est comme une rivière, elle coule…. et de la source où tu es né, elle t'emporte loin avec elle…et de méandres en lignes droites, elle passe nonchalante ou turbulente…
Longeant les rives de l'enfance et de l'adolescence, au pays du bonheur elle s'attarde un instant…..
Et passe, passe le temps …….et la rivière de la vie court toujours , toujours plus vite bien trop vite , elle tourbillonne et bouillonne, et parfois même elle se trouble, elle fait des vagues, des petits bons, de belles cascades……. mais inexorablement elle continue quoiqu'il advienne, malgré les joies et puis les peines, elle nous emporte comme un bateau au fil du temps , au fil de l'eau ….. Souvent aussi, elle nous éloigne pour quelques uns pour quelques temps de nos campagnes, de nos montagnes, et il faudra tant bien que mal apprendre à vivre loin des racines……
Viendra le jour et le moment où tu voudras certainement tout remonter à contre-sens, et c'est ainsi qu’au beau matin d’un joli jour, tu boucleras le cœur content, tous les bagages du beau voyage ……..
Sur le bateau, au fil du temps au fil de l’eau, tu reviendras sans aucun doute poser à terre, près de la source, les souvenirs bons ou mauvais, et planter là, où tu es né, un havre de vie, un havre de paix …………
(auteur inconnu)
Un bienfait n'est jamais perdu...
Bryan roulait sur une route quasi déserte lorsqu'il vit une Mercedes en panne sur le côté de la route. Malgré la faible lumière du jour, il aperçut la conductrice, une vieille dame qui avait l'air complètement affolée.
Il s'arrêta devant la Mercedes, sortit de sa vieille Pontiac et se dirigea vers la pauvre dame désespérée. Malgré le sourire qui se dessinait sur son visage, il sentit combien elle était effrayée. Depuis le temps qu'elle attendait, personne ne s'était arrêté. Est- ce que ce jeune homme, allait-il lui faire du mal? Il pouvait voir qu'elle était effrayée, debout dans le froid, près de sa voiture. Elle grelottait, la peur tout autant que le froid lui donnaient la chair de poule . Bryan perçut sa peur.
«Je vais vous aider Madame, dit-il, allez-vous asseoir dans la voiture où il fait un peu plus chaud… Mon nom est Bryan Anderson».
Il constata qu'elle avait une crevaison ; mais en raison de son âge avancé, elle ne pouvait rien faire toute seule. Bryan s'accroupit, regarda sous la voiture pour voir comment placer le cric, frotta ses mains pour se réchauffer les doigts et se mit au travail. Elle vit qu'en remplaçant le pneu, il s'était sali et blessé à une main. Pendant qu' il resserrait les écrous, elle abaissa sa vitre et commença à lui adresser la parole. Elle lui expliqua qu'elle était de St Louis et était juste de passage. Elle ne pouvait pas assez le remercier pour son aide.
Bryan souriait en refermant le coffre. La dame lui demanda combien elle lui devait. Elle lui dit que son prix n'avait pas d'importance tellement avait eu peur, s'étant imaginée des choses affreuses auxquelles elle avait été exposée s'il ne s'était pas arrêté.
Bryan lui répondit qu'il n'avait pas à être payé. Ceci n'était pas un travail pour lui. Il n'avait fait qu’aider quelqu'un dans le besoin. Dieu seul savait combien de fois des gens l'avaient aidé dans le passé. Il menait son existence de cette manière et il ne lui venait pas à l’esprit d'agir autrement. Il lui dit que si elle voulait vraiment le payer de retour, la prochaine fois qu'elle verrait quelqu'un dans le besoin, elle devrait donner à cette personne l'assistance nécessaire ; et il conclut, “Souvenez-vous de moi”
Il attendit qu'elle démarrât son véhicule pour s'en aller. C'était une belle journée froide, la vie n'était pas facile pour lui en ce moment, mais il se sentait bien en prenant le chemin de la maison. A quelques kilomètres de là, la vieille dame trouva un restaurant. Elle y entra pour se réchauffer et prendre une bouchée avant de continuer sa route.
C'était un restaurant modeste devant lequel se trouvaient deux vieilles pompes à essence .La serveuse l'accueillit et lui offrit une serviette propre pour assécher ses cheveux mouillés. Elle avait un gentil sourire malgré le fait qu'elle était debout toute la journée. La vieille dame remarqua que la serveuse était enceinte d'environ huit mois mais que ni l'effort ni le travail ne lui enlevaient sa bonne humeur !
La vieille dame se demanda comment une personne avec si peu pouvait être si généreuse envers une étrangère.
Aussitôt, elle se souvint de Bryan. Quand elle finit son repas, elle paya avec un billet de 100$. La serveuse alla vite chercher la monnaie. Mais la dame se faufila dehors, quittant avant que la serveuse ne soit de retour. Lorsque la serveuse revint, elle se demanda où la cliente pouvait bien se trouver. Elle remarqua alors une note sur la serviette de table. Des larmes coulèrent de ses yeux quand elle lut ce que la vieille dame lui avait écrit :
« Vous ne me devez rien. Je suis aussi passée par là. Quelqu'un m'a aidée à m'en sortir comme je le fais pour vous. Si vous voulez réellement me payer de retour, voici ce qu'il faut faire : ne permettez pas à cette chaîne d'amour de prendre fin avec vous.»
Et sous la serviette de table, il y avait quatre autres billets de 100 $. He bien ! Même s'il y avait des tables à nettoyer, des boîtes de sucre à remplir, la serveuse décida de le faire un autre jour. Elle rentra chez elle, et en se mettant au lit, elle pensa à l'argent et à ce que la vieille dame lui avait écrit. Comment la dame aurait-elle pu savoir qu'elle et son mari en avaient besoin ? Avec un bébé le mois suivant, cela s'annonçait très dur. Elle savait combien son mari était inquiet et en se glissant près de lui, elle lui donna un doux baiser et chuchota doucement à son oreille : «Tout ira bien. Je t’aime, Bryan Anderson.»
Pin gemmé en Pays de Buch, sentier du gemmage de la Salie
Le gemmage est une opération qui consiste à blesser le pin pour en récolter la gemme ou résine.
La résine circule dans les canaux résinogènes, qui se trouvent sur le pourtour de l’arbre. Elle sert à la cicatrisation lorsque le pin est entaillé, un peu comme les plaquettes dans le corps humain. Elle est composée à 70 % de colophane (ou arcanson en gascon, qui est à l’origine du nom de la ville d’Arcachon), 20 % d’essence de térébenthine, et 10 % d’eau.
L'invention du gemmage remonte à l'époque gallo-romaine, mais le procédé se généralisa dans les landes de Gascogne à partir du milieu du XIXe siècle avec la fin du système agro-pastoral et le boisement massif de la plaine sableuse des Landes.
On distingue couramment le gemmage à vie, modéré et qui permet la croissance de l'arbre, du gemmage à mort qui l'épuise en quelques années avant son abattage.
Le gemmage est une activité très caractéristique de l'exploitation traditionnelle de la forêt de pin des Landes. On retrouve également la pratique du gemmage, dans une moindre mesure, en Provence durant le XXe siècle.
Le gemmage au Cròt
Depuis plus de 2000 ans, des îlots de forêt spontanée occupaient une grande partie de la région. On retrouvait ces forêts millénaires sur la côte, comme à Lacanau, Le Porge, La Teste de Buch, Biscarrosse, et en Marensin. Les Romains y exploitaient déjà la résine, notamment pour le calfatage des bateaux. La pratique connue la plus ancienne est celle du gemmage au « cròt » (trou en Gascon).
Gravure de 1818 illustrant le gemmage au « cròt » à la Teste-de-Buch
Pour récolter la résine, les anciens gemmeurs creusaient un trou au pied du pin, en général entre les racines, qu’ils tapissaient de mousse. Ils réalisaient ensuite une incision dans l’arbre appelée care avec le hapchòt (hache en gascon, ayant l’extrémité recourbée). De cette blessure coule la résine qui sera récoltée trois à quatre fois par an, c’est l’amassa. Il fallait régulièrement reprendre l’incision, car l’arbre cicatrise rapidement. La care pouvait ainsi s’élever jusqu'à 4 m. À cette hauteur, les résiniers utilisaient le pitèir, sorte d’échelle à un seul montant qui nécessitait un bon sens de l’équilibre !
Vers la fin de la saison (au mois de novembre), on grattait la care pour récupérer la résine cristallisée. Cette méthode n’était pas vraiment optimale car la résine obtenue contenait beaucoup d’impuretés (sable et brindilles) et l'essence de térébenthine s’évaporait lorsque la résine coulait le long de la care.
Invention du pot de résine et gemmage traditionnel
Pierre Hugues, avocat et agriculteur bordelais breveta vers 1840 un nouveau système pour récolter la résine qu'il mit au point à Pessac. Une partie seulement de son procédé, quelque peu compliqué, sera reprise : l’utilisation d’un pot en terre cuite coincé entre une lamelle de zinc et un clou au bas de la care pour récolter la résine. Ce pot était dit ascensionnel car il suivait chaque année la montée de la care.
Une care avec son pot de résine
Le principal avantage était que la résine récoltée contenait moins d’impuretés, et c’est ainsi que durant la deuxième moitié du XIXe siècle ce procédé se généralisa. Le hapchot aussi évolua, la lame devint plus étroite et son tranchant était orthogonal à l’axe du manche, par opposition à la hache traditionnelle, où le tranchant est parallèle.
Le gemmage à l'activée
Une autre technique fut introduite en France dans les années 1950, celle du gemmage à l’activée qui consistait à pulvériser de l’acide sulfurique sur la care augmentant le rendement, mais attaquant le pin en profondeur. Cette technique fut mise au point en Russie et en Allemagne durant la Première Guerre mondiale. La saison chaude étant très courte, et la main d'œuvre faisant défaut à cette époque, des recherches permettant d'augmenter les rendements et de diminuer le temps passé par les opérateurs sur les arbres furent développées, consistant à appliquer des activants sur les cares.
Les Américains reprirent ces travaux et exportèrent le gemmage à l'acide sulfurique en France dans la seconde moitié du XXe siècle. L'acide sulfurique maintient les canaux conducteurs de résine ouverts et ralentit la cicatrisation. Le pin réagit à la blessure en produisant davantage de résine. Les piques peuvent être pratiquées à intervalles moins réguliers (15 jours au lieu de 7 au hapchot) pour une récolte plus rapide (15 jours au lieu d'un mois au hapchot).
L'outil utilisé est une « rainette », incorporant à la fois une lame tranchante de 2 cm de large, servant à pratiquer une pique horizontale sur 10 cm, avant de pulvériser l'acide grâce à un bidon à embout aérosol fixé sur le manche de l'outil. Cette technique a coexisté avec le gemmage au hapchot dans l'ensemble du massif gascon, jusqu'à la disparition du gemmage en 1990.
Déroulement d'une campagne de gemmage
Une campagne de gemmage commence début février. On dit qu'un pin est prêt à être résiné dès que l’on peut l’entourer de son bras sans apercevoir sa main.
Il faut alors préparer la future care, que l’on place à l’est car elle est à l’abri des intempéries. Pour cela on utilise le sarcle à peler, outil en acier, recourbé qui va permettre de racler l’écorce. Le pelage est une opération délicate car il faut laisser une fine épaisseur d’écorce en évitant de blesser le pin prématurément.
Vient ensuite le cramponnage, qui consiste à placer une lame de zinc incurvée dans le pin (le crampon), grâce au pousse-crampon, pièce en métal présentant une extrémité convexe et tranchante, que l’on cogne avec un maillet. Le crampon va retenir le pot et surtout guider la gemme à l’intérieur. Pour préparer le bassot (la première care que l’on ouvre au pied du pin) on place le zinc un peu au-dessus du sol pour pouvoir placer le pot juste en dessous. Pour les arbres dont la care à déjà au moins un an, on place le crampon à environ 10 cm du haut de la care de l’année précédente, ainsi qu’une pointe un peu plus bas, pour retenir le pot que l’on coince entre le zinc et le clou.
Vers la mi-mars, on réalise la première pique à l’aide du hapchot. Pour les cares de première année, on entaille l’arbre juste au-dessus du crampon, pour celles de deuxième, troisième, quatrième année et plus, on poursuit l’entaille de l’année précédente.
La profondeur de la care ne doit pas excéder 1 cm.
Afin que la résine coule régulièrement, il faut rafraîchir les cares toutes les semaines en progressant de quelques centimètres vers le haut à chaque pique. Les copeaux qui tombent sont appelés des galips et sont gardés pour allumer le feu.
La pique
La pique occupe les gemmeurs durant la majorité de la campagne de gemmage, jusqu’au mois d’octobre. On progresse en général de 1 m par an, les cares qui ont plusieurs années peuvent atteindre jusqu'à 5 m. Le résinier montait alors sur son pitey pour pratiquer la pique. Le béret Landais constituait lui aussi un outil de travail, puisqu’il protégeait les yeux du résinier des petits copeaux de bois.
À ce stade, la température et l’ensoleillement sont décisifs, plus il fait chaud, plus la résine coule.
Quand les pots étaient pleins, la femme du résinier les vidait grâce à une petite spatule (la palinette) dans des escouartes (récipients de 16 litres en bois ou en zinc), c’est l’ammasse.
L'ammasse
Les escouartes seront à leur tour vidées dans des barriques en métal pour être enfin acheminées vers les distilleries de résine.
La campagne se termine au mois de novembre avec l’arrivée de l’hiver. La dernière étape est le barrasquage. Le résinier entoure le pied du pin avec un drap et gratte la résine séchée sur la care pendant toute l’année avec le barrasquit. Le barras (résine sèche tombée sur le drap) est ensuite ajouté à la résine molle dans la barrique.
Au fil des saisons, le résinier entamera de nouvelles cares autour de l’arbre, ainsi un pin peut être gemmé pendant près de 80 ans.
Avec le temps, des bourrelets se forment sur les côtés de la care, l’arbre cicatrise. Mais cette cicatrisation est rarement complète, et certains pins gemmés à mort (sur tout le tour de l’arbre) ont été tellement sollicités, qu’en cicatrisant ils s’évasent dans leur partie inférieure. On les appelle des pins-bouteilles.
Le traitement de la gemme
Afin de satisfaire des industries chimiques qui reposaient sur la distillation de la résine de pin, il fallait récolter des quantités considérables de ce produit.
Les barriques remplies de résine, sont acheminées vers les distilleries. De tout temps, la résine issue des forêts du littoral était de meilleure qualité, les pins étant plus vigoureux et le climat plus clément. Par exemple, les résines de La Teste de Buch se vendaient plus cher et étaient d'excellente qualité : on pouvait en extraire jusqu'à 22,1 % de térébenthine contre 19,9 % à Dax et 19,5 % à Mont-de-Marsan.
Coupe transversale d'un pin gemmé : on aperçoit l'empreinte arrondie de la carre, et les bourrelets qui sont venus de chaque côté assurer la cicatrisation
Après la réception des barriques, il fallait épurer la résine, qui contenait souvent de l'eau et quelques débris végétaux. Vient alors la distillation proprement dite. De l'eau pure est ajoutée à la gemme, le tout est chauffé à une température inférieure à 185 °C. À 100 °C, les vapeurs d'eau entraînent la térébenthine qui passent dans le serpentin où elles se liquéfient, et sont ensuite récupérées. Quand la température atteint 180 °C, on filtre le résidu obtenu au fond de la cuve. On obtient alors un produit appelé brai ou colophane selon sa teinte : les plus foncés étaient les brais, redivisés en trois catégories, et les plus clairs, les colophanes, elles aussi redivisées en trois catégories. Les meilleures colophanes étaient exposées au soleil et prenaient une teinte jaune pâle, elles étaient très recherchées. On les produisait principalement à La Teste, et étaient appelées les « colophanes du soleil ».
Les applications de ces deux produits étaient très nombreuses. La térébenthine était utilisée dans quatre grands domaines :
Les brais et colophanes quant à eux servaient dans la fabrication de l'encre noire d'imprimerie, de savons, de linoléums, plastifiants, colles, huiles et graisses industrielles, etc. On s'en servait également pour frotter les crins d'archet des violons. Les plus belles colophanes étaient même gardées pour le glaçage des papiers. En soumettant divers déchets imprégnés de résine à une forte chaleur, on pouvait de plus extraire certains goudrons qui étaient gardés pour le calfatage des bateaux.
L'exploitation de la résine fournissait du travail à un grand nombre d'artisans, du potier au forgeron pour les outils, en passant par les employés de l'usine de distillation, et les gemmeurs bien entendu, sans oublier non plus chimistes et tonneliers.
Le gemmage a décliné progressivement après les années 1960, et a totalement disparu en forêt de Gascogne en 1990. L'industrie chimique (essence de térébenthine et autres dérivés terpéniques, par exemple) a trouvé d'autres sources plus économiques pour ses produits de base en important de la gemme étrangère à faible coût de main-d'œuvre.
Une care au mois d'août
Théophile Gautier évoque la pratique du gemmage dans son poème Le Pin des Landes. Dans une lettre du 5 juin 1845, il écrit :
Un extrait :
Les chants polyphoniques des pygmées Aka de Centrafrique
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : République centrafricaine
(UNESCO)
Les pygmées Aka établis dans le sud-ouest de la République centrafricaine ont élaboré une tradition musicale vocale particulière : une forme complexe de polyphonie contrapuntique à quatre voix, maîtrisée par l’ensemble des membres de la communauté.
La musique et la danse font partie intégrante des rituels des Aka, notamment les cérémonies accompagnant l’inauguration des nouveaux campements, la chasse ou les funérailles. Contrairement aux polyphonies savantes fondées sur la notation écrite, la tradition vocale des pygmées Aka permet l’expression spontanée et l’improvisation. Chaque chanteur peut, au cours d’un morceau, modifier sa voix pour produire une multitude de variations, donnant ainsi l’impression que la musique évolue constamment.
Les chants sont généralement accompagnés par divers instruments à percussion et à cordes spécifiques à chaque circonstance. Les plus utilisés sont l’enzeko, un tambour local, le geedale-bagongo, une sorte de harpe, et le mbela, un arc à une corde. Les chants véhiculent les connaissances considérées comme essentielles à la cohésion du groupe et à la préservation des valeurs de la communauté.
Les chants véhiculent les connaissances considérées comme essentielles à la cohésion du groupe et à la préservation des valeurs de la communauté. Les danses sont rythmées par des battements de mains. Selon le rituel, certaines danses sont exécutées par des hommes, d’autres par des couples mixtes, ou en solo. Reposant exclusivement sur la transmission orale, les pygmées Aka ont su préserver leur savoir dans l’ensemble de la communauté en associant les enfants à tous les rituels dès leur plus jeune âge.
Le mode de vie des pygmées Aka a été fortement perturbé par les récents changements en République centrafricaine. La raréfaction du gibier due à la déforestation, l’exode rural et la folklorisation de leur patrimoine à des fins touristiques comptent parmi les principaux facteurs entraînant la disparition progressive de nombre de leurs coutumes, rituels et savoir-faire traditionnels.
Le Chopi Timbila
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Mozambique
(UNESCO)
Les communautés Chopi, établies principalement dans la province d’Inhambane, dans le sud du Mozambique, sont réputées pour leur musique orchestrale. Leurs orchestres sont composés de cinq à trente xylophones en bois appelés timbila (mbila au singulier), de tailles et tonalités différentes. Lestimbila sont des instruments en bois, confectionnés et accordés avec le plus grand soin. Ils sont fabriqués en mwenje, un arbre à croissance lente dont le bois a une grande résonance.
Chaque lame de bois repose sur une calebasse qui fait office de résonateur. Elle est solidement fixée à l’aide de cire d’abeille et imprégnée d’huile de nkuso, conférant à l’instrument sa riche sonorité nasale et ses vibrations caractéristiques. Les musiciens sont aussi bien des maîtres que des apprentis de tous âges, les enfants jouant aux côtés de leurs grands-pères.
Chaque année, plusieurs nouveaux morceaux sont composés et interprétés lors de mariages et autres événements sociaux. Les rythmes, à l’intérieur de chaque thème, sont extrêmement complexes si bien que le musicien exécute souvent des rythmes différents avec chaque main. Les compositions, qui durent près d’une heure, alternent des solos et des parties orchestrales sur différents tempos. Des danses timbila associées à la musique sont exécutées par deux à douze danseurs devant l’orchestre.
Tout concert de timbila commence par le m’zeno, un chant solennel entonné par les danseurs que les musiciens accompagnent en sourdine sur un rythme lent. Les textes, empreints d’humour et de sarcasme, évoquent des problèmes sociaux contemporains et rendent compte des événements survenus au sein de la communauté.
La plupart des joueurs expérimentés de timbila sont âgés. Si plusieurs maîtres ont commencé à former de jeunes musiciens et ont intégré des filles dans les orchestres et groupes de danse, les jeunes perdent de plus en plus le contact avec ce patrimoine culturel. En outre, la déforestation raréfie le bois nécessaire pour produire la sonorité particulière de ces instruments.
Le langage des fleurs
Les fleurs: Elles naissent dans un mystère
Et jaillissent de la terre,
Avec toutes les couleurs,
Elles apportent le bonheur... Les fleurs
Dans la rosée elles s'ouvrent
Et le soir elles se couvrent,
Sans faire le moindre bruit
Pour s'endormir la nuit.
Elles cherchent le soleil
Qui passe dans le ciel,
Elles se gorgent de chaleur
Et adorent la douceur.
Elles invitent les abeilles
A boire dans leur stigmate,
Pour emplir des corbeilles
De pollens dans leurs pattes
Travaillant de longues heures
Elles emportent en leurs mains
Des grandes prairies de fleurs
Qui renaîtront demain...
Les fleurs ont un langage
Qui parle aux gens sages,
Pour leur dire en silence
Tout l'amour que l'on pense ...
Nobles fleursd'élevages
Qui font de longs voyages,
Petites fleursdes champs
Que ramassent les enfants.
Elles viennent en visite
Pour montrer qu'on existe,
Elles consolent ceux qui pleurent
Et fleurissent ceux qui meurent ... Les fleurs
Si la vie est trop dure
Va donc dans la nature.
0uvre bien grand ton coeur
Pour y mettre des fleurs
Respire tous leurs parfums
Sans y mettre les mains,
Pour que même fanées,
Elles reviennent chaque année ... Les fleurs
Jean-Claude Brinette