La Ferrari Testarossa (et ses évolutions Ferrari 512 TR et Ferrari F512 M) est une voiture de sport du constructeur automobile italien Ferrari, et du designer Pininfarina. Présentée au Mondial de l'automobile de Paris en 1984, et produite à 7 177 exemplaires jusqu'en 1996, elle est l'avant-dernière création du Commendatore Enzo Ferrari (1898-1988) avant la Ferrari F40 de 1987.
Historique
La Testarossa est baptisée d'après la Ferrari 250 Testa Rossa à moteur V12 Colombo, modèle de course mythique de la Scuderia Ferrari des années 1950.
Selon la philosophie de toute une vie d'Enzo Ferrari, elle est, avec la F40, le dernier modèle de supercar Ferrari à repousser les limites du génie mécanique automobile sans recours aux nouveaux systèmes d'assistance et aides technologiques à la conduite en vogue dans le monde de la conception automobile de l'époque.
Carrosserie
Conçue sur une base de châssis et de structure de Ferrari 512 BB, à laquelle elle succède, la carrosserie est dessinée par le designer historique de la marque, Pininfarina, avec Leonardo Fioravanti (chef designer) et son équipe Ian Cameron, Guido Campoli, Diego Ottina, Emanuele Nicosia (en)...
Réalisée en aluminium léger (sauf les portes et pavillon), elle est fabriquée en série par Scaglietti, avec des phares escamotables, d'importantes entrées d'air de refroidissement latérales situées dans les portières et les ailes arrière, et capot moteur à l'arrière en forme d'aileron de deux mètres de large, lequel améliore son excellente tenue de route à haute vitesse. L'habitacle intérieur de ce coupé deux places, très sobre, est habillé de cuir.
Motorisation
Elle est motorisée par une évolution du moteur Ferrari 12 cylindres à plat de 4,9 L de 512 BB (dérivé des moteurs de Ferrari 312 B et Ferrari 312 T, multi-champions du monde de Formule 1 des années 1970) poussé à 390 ch, monté en position centrale arrière :
4,9 litres de cylindrée (4 942 cm3), 48 soupapes (4 par cylindre), pot catalytique (obligatoire à partir de 1989) ;
0 à 100 km/h en 4,8 s, le 400 m en 12,6 s, franchissement du km en 23,9 s à plus de 230 km/h ;
Vitesse de pointe de 290 km/h (seconde sur la liste des voitures de série les plus rapides au monde d'alors, après la Lamborghini Countach et ses 295 km/h) ;
Boîte de vitesses manuelle à cinq rapports.
Évolutions
Présentée au Lido de Paris sur les Champs-Élysées en avant première du Mondial de l'automobile de Paris et annoncée en France avec un prix de 790 000 francs de l'époque à sa sortie (voiture de série la plus chère du monde de son temps) la Testarossa va connaître un succès commercial jusqu'en 1996, avec deux évolutions :
1992-1994 : Ferrari 512 TR (« TR » pour « Testa Rossa ») présentée au salon de l'automobile de Los Angeles, légère amélioration de l'aérodynamique, puissance poussée à 428 chevaux, pour 313 km/h de vitesse de pointe ;
1994-1996 : Ferrari F512 M (« M » pour « modifiée ») 500 exemplaires, relookage des feux d'éclairages avant et arrière, disparition des phares avant escamotables et de la grille intégrale arrière, bielles et pistons en titane, freinage ABS de série, puissance poussée à 440 ch, et 315 km/h de vitesse de pointe.
Concurrente des Lamborghini Countach, Porsche 959, et autres Lamborghini Diablo de l'époque, elle est remplacée par la Ferrari 550 Maranello en 1996, et surpassée en performance par la Ferrari F40 en 1987.
Modèles spéciaux
Elle inspire plusieurs concept cars, séries spéciales, et répliques, de la part de designers et de préparateurs (Pininfarina, Zagato, Hamann, Richard Straman, Koenig Specials, Lorenz & Rankl, Baldini, Pavesi, Luigi Colani, RV Dynamics (de)...). La 512 M Koenig du préparateur allemand Koenig Specials est motorisée par exemple, par un moteur bi-turbo de 1 000 chevaux pour 340 km/h de vitesse de pointe. De nombreux modèle sont modifiés en cabriolets, ou construits en répliques.
Modèles spéciaux des carrossiers italiens :
1986 : Ferrari Testarossa Spider Valeo, modèle unique de cabriolet de couleur argent, de Pininfarina pour Giovanni Agnelli, PDG héritier du groupe Fiat-Ferrari ;
1988 : Ferrari Testarossa F90 Speciale, concept car Pininfarina sur une base de Ferrari F512 M ;
1989 : Ferrari Testa D’Oro, concept car du designer Luigi Colani sur une base de Testarossa;
1989 : Ferrari Mythos, un autre concept car de Pininfarina produit en trois exemplaires, sur une base de Ferrari Testarossa ;
1993 : Ferrari FZ93, concept car de Zagato, sur une base de 512 TR ;
1996 : Ferrari FX, concept car de Pininfarina, sur une base de Ferrari F512 M.
Concept cars, série spéciale, tuning
Dans la culture populaire
La Testarossa a fait de nombreuses apparitions à la télévision, au cinéma, dans les clips et jeux vidéo, dans les mangas.
Cinéma
1986 : Association de malfaiteurs (Testarossa)
1990 : Ghost (Testarossa)
1990 : Rocky 5 (Testarossa)
1992 : Le Temps d'un week-end (Testarossa)
1994 : La Cité de la peur (Testarossa)
1995 : Papa, j'ai une maman pour toi (Testarossa)
1998 : Une nuit au Roxbury (Testarossa)
2000 : 60 secondes chrono (Testarossa)
2001 : La Prison de verre (Testarossa)
2002 : xXx (Testarossa)
2004 : Et l'homme créa la femme (Testarossa)
2005 : Ma vie en l'air (512 TR)
2005 : L'un reste, l'autre part (Testarossa)
2013 : Le Loup de Wall Street (512 TR)
2015 : Straight Outta Compton
Télévision
Deux Flics à Miami, série télévisée des années 1980, après avoir utilisé une réplique de Ferrari 365 Daytona dans les deux premières saisons, le détective de la police de Miami Sonny Crockett, joué par l'acteur Don Johnson, conduit une Ferrari Testarossa blanche, puis une Ferrari F430, dans le film Miami Vice : Deux flics à Miami de 2006.
City Hunter, Nicky Larson (manga animé, apparition dans l'épisode 117).
Clip
La Vie de rêve : clip du groupe de rap 3e Œil, qui sert également de BO au film Taxi de 1998 (Testarossa) ;
Testarossa Autodrive, Dead Cruiser, Protovision, de Kavinsky (musique électronique).
Jeux vidéo
Saga Out Run de Sega (la borne d'arcade est créée à partir de la forme d'une Testarossa rouge cabriolet, avec l'accord de Ferrari), saga Test Drive, et de nombreux autres jeux vidéo de course automobile.
Saga Grand Theft Auto de Rockstar Games Elle apparaît aussi dans plusieurs zones de jeux de la série Grand Theft Auto, tel que Vice City et San Andreas et Grand Theft Auto V (appelée « Cheetah »). de la marque Grotti inspiré par le constructeur italien.
Dans Lego City Undercover, sorti en 2013, la Valkyrie est très inspirée de la Testarossa.
Another World de Éric Chahi. Le personnage principal arrive au volant d'une Testarossa noire.
Manga
Shaman King : Le Furyoku d'un des personnages, Marco Lasso, est représenté par une Testarossa.
Portrait de Luigi Galvani (1737-1798).
Luigi Galvani, né à Bologne le 9 septembre 1737 et mort dans cette même ville le 4 décembre 1798, est un physicien et médecin italien.
Luigi Galvani issu d'une famille aisée de Bologne, s'oriente très tôt vers des études de médecine et de philosophie. Il s'intéresse particulièrement à l'anatomie, enseignée à l'université de Bologne dès le XIIIe siècle. Sa thèse de doctorat, De Ossis, soutenue en 1762, porte sur le squelette humain. Les premières années de sa carrière se partagent entre pratique médicale et chirurgicale, recherche anatomique et enseignement. Ses démonstrations publiques se déroulent dans le célèbre théâtre anatomique du Palais de l'Archiginnasio. Il accède au rang de professeur d'anatomie et de chirurgie à l'Université de Bologne en 1773. En 1782 il est élu professeur d'obstétrique à l'Istituto delle Scienze.
En 1762, il épouse Lucia, fille unique de son maître Domenico Galeazzi, anatomiste de renom. Lucia collabore activement aux travaux de son mari. La mort de cette épouse aimée, en 1790, est le premier des malheurs qui assombrissent les dernières années de la vie de Galvani. En 1797, Galvani refuse de prêter serment d'allégeance à la République cisalpine que Bonaparte vient de créer en Italie du nord. Il perd alors ses postes universitaires, son salaire et sa résidence. Il meurt peu après, en 1798.
Des nombreux travaux de Galvani, ceux qui ont eu le plus grand retentissement concernent "l'électricité animale". La longue controverse qui s'ensuit avec Alessandro Volta conduit à l'invention, par ce dernier, de la pile.
A la suite de la découverte de la bouteille de Leyde, dont les décharges provoquent de fortes contractions musculaires, la question de l'action possible du "fluide électrique" sur les corps vivants suscite un grand intérêt. Tandis que des "électriciens guérisseurs" expérimentent sur l'homme, les anatomistes, tels Caldani à Bologne dès 1756, appliquent l'électricité à diverses parties de cadavres d'animaux.
A la fin des années 1770 Galvani s'intéresse à son tour à l'influence de l'électricité. On ne s'étonnera donc pas de trouver dans son laboratoire une machine électrique, des bouteilles de Leyde et des grenouilles "préparées de la manière habituelle", c'est-à-dire en ne conservant que les membres inférieurs, avec leurs nerfs cruraux. Il observe, comme d'autres avant lui, les vives contractions des cuisses lorsque l'électricité est directement appliquée au nerf.
Mais voilà qu'une observation, mentionnée dans ses notes de 1781, suscite son étonnement. Alors que le scalpel d'un de ses assistants touche le nerf d'une grenouille, la cuisse se contracte violemment au moment où une étincelle jaillit de la machine, située à bonne distance. Pure coïncidence ? Galvani, aidé de sa femme Lucia et de son neveu Giovanni Aldini, varie les conditions de l'expérience : l'étincelle déclenche en effet à distance une contraction musculaire pourvu que le nerf soit prolongé par un conducteur suffisamment long (ce phénomène ne sera compris qu'à la fin du XIXe siècle : le conducteur constitue une antenne pour le rayonnement électromagnétique émis lors de l'étincelle).
L'éclair d'un orage est une décharge d'électricité de même nature que l'étincelle des machines, comme l'a montré Benjamin Franklin. Peut-il provoquer le même effet que l'étincelle d'une machine électrique ? se demande Galvani. Un jour d'orage, il installe des grenouilles préparées sur sa terrasse. L'expérience est concluante : "chaque fois qu'un éclair jaillissait, les muscles subissaient au même moment de nombreuses et violentes contractions".
Mais un nouveau phénomène imprévu apparaît : même par temps calme, des contractions se produisent lorsque le crochet de cuivre fixé dans la moelle épinière de la grenouille vient au contact des barreaux de fer du balcon. Cela semble "sans rapport avec les états électriques de l'atmosphère", note Galvani. Pour vérifier ce point, il redescend dans son laboratoire et multiplie les expériences. La cuisse se contracte chaque fois que nerf et muscle sont reliés l'un à l'autre par un arc formé de deux métaux différents.
Galvani formule alors l'hypothèse d'une "électricité animale", qui serait secrétée par le cerveau et se déchargerait lorsque nerf et muscle sont reliés par les métaux.
C'est seulement en 1791, lorsqu'il pense avoir accumulé assez de preuves en faveur de cette hypothèse, que Galvani publie, en latin, les résultats d'une dizaine d'années d'expérimentation tenace et scrupuleuse : De viribus electricitatis in motu musculari. Commentarius (Commentaire sur les forces électriques dans le mouvement musculaire).
Lorsqu'il lit le De viribus, Alessandro Volta est déjà un physicien réputé. D'abord sceptique, il s'empresse de répéter les expériences de Galvani. Il s'enflamme : la découverte de Galvani est pour lui "une des plus belles et des plus surprenantes, et le germe de plusieurs autres". Mais s'il adhère d'abord à l'idée d'une électricité d'origine organique, ses doutes apparaissent rapidement. A la fin de l'année 1792, après avoir expérimenté non seulement sur la grenouille mais aussi sur des animaux entiers, sur sa propre langue ou ses yeux, il rejette l'hypothèse de l'électricité animale. Ses expériences l'ont convaincu du rôle essentiel de "l'arc métallique" : pour lui, les tissus organiques ne jouent qu'un rôle passif, et c'est le contact de deux métaux différents qui "met en mouvement" l'électricité.
C'est le début d'une "guerre scientifique" entre galvanistes et voltaïstes, qui se répand bientôt dans toute l'Europe et se poursuit après la mort de Galvani. Chaque expérience des uns suscite une contre-expérience des autres. Galvani et ses partisans parviennent notamment à obtenir des contractions sans aucun métal, par exemple en mettant en contact le nerf avec l'extérieur du muscle.
C'est en cherchant à augmenter les tensions électriques produites – croit-il – par le contact de deux métaux différents que Volta est amené à l'empilement de rondelles de zinc, d'argent et de carton imbibé d'eau salée qui constitue sa fameuse pile. Avec le succès retentissant de la pile, la controverse s'éteint. C'est donc un instrument, et non une théorie, qui y met fin. Il faut attendre, une trentaine d'année plus tard, les pionniers de l'électrophysiologie tels Carlo Matteucci pour remettre à l'honneur les hypothèses de Galvani sur l'électricité animale, qualifiées de fondatrices par le célèbre physiologiste allemand Emil du Bois-Reymond.