Petites histoires de l'histoire - Le masque de Fer

Publié à 18:28 par acoeuretacris Tags : petites histoires masque de fer
Petites histoires de l'histoire - Le masque de Fer

Depuis plus de trois cents ans, le mystère du Masque de fer fascine et l’on prête à ce prisonnier pas moins de cinquante visages possibles. De la plus improbable hypothèse à la plus vraisemblable, il convient d’aller voir derrière le masque et surtout de ne pas prendre pour argent comptant tous les bruits qui ont couru sur l’identité du Masque de fer.

Itinéraire du Masque de fer

Le vendredi 19 juillet 1669, le ministre de Louis XIV, le marquis de Louvois informe Mr de Saint-Mars de l’arrivée prochaine à Pignerol d’un nouveau prisonnier nommé Eustache Danger. C’est dans cette prison que sont détenus également Nicolas Fouquet et le marquis de Lauzun. En octobre 1681, le dénommé Eustache Danger est conduit à Exilles toujours accompagné de Saint-Mars qui est devenu son geôlier et qui ne se séparera jamais de « son prisonnier ». Le 17 avril 1687, une nouvelle prison accueille Eustache Danger dans l’île de Saint-Marguerite près de la ville de Cannes. Enfin, au cours de l’année 1698, notre prisonnier et Saint-Mars arrivent à la Bastille ou le Masque de fer meurt le 19 novembre 1703. Son corps sera mis en terre au cimetière de Saint-Paul.

Les masques du prisonnier

Nous sommes en 1675. Saint-Mars demande à cette date la permission à Louvois de donner Eustache Danger à Fouquet en tant que valet : le ministre accepte. Dés lors, notre prisonnier est libre de confier ses secrets à Fouquet. Néanmoins, rappelons que l’ancien ministre des finances est condamné à perpétuité. Ce n’est pas le cas de Lauzun qui va être libéré et dont personne ne souhaite qu’il rentre en contact avec Danger. Pourtant en 1680 on découvre une ouverture entre la chambre du marquis et celle de Fouquet : Lauzun a sans doute pu parler avec le prisonnier si Fouquet ne lui a pas déjà tout révélé sur son valet. L’ancien ministre est tellement angoissé devant la découverte de cette ouverture qu’il n’y survit pas et décède d’une crise d’apoplexie. Dés lors, il faut faire croire à Lauzun que ce qu’il a pu apprendre n’a guère d’importance ou que ce n’est que foutaises. On lui fait croire que ce valet a été libéré de sorte que quand lui-même sort de prison, il semble qu’il se soit tu. En réalité, Danger a été conduit dans la Tour d’en bas où il doit porter un masque d’acier a chaque fois qu’il reçoit la visite d’un autre que Saint-Mars (médecin, confesseur…). De la sorte, Lauzun ne peut se douter que ce prisonnier et l’ancien valet de Fouquet ne font qu’un. Lorsque Danger doit changer de prison, il doit également revêtir ce masque au cours du voyage pour cacher son visage à ses gardes. C’est en 1687 qu’on lui pose un masque de velours noir dont on n’est pas sûr qu’il le porta tout le temps.

Eustache Danger

Qu’il soit ou qu’il ne soit pas vraiment Eustache Danger, c’est sous cette appellation que nous connaissons le Masque de fer…est il semble bien que cet homme soit réellement notre prisonnier. Ce dernier né en 1643 pourrait être un valet d’Henriette d’Angleterre, belle-sœur de Louis XIV et sœur de Charles II, roi d’Angleterre. En 1669, la France et l’Angleterre tentent de trouver un arrangement pour mettre fin aux divers conflits entre les deux pays. Il semble que Danger est servi d’espion, qu’il est eu un double rôle. Entre autre, il était au courant du souhait secret de Charles II de se convertir au catholicisme alors que l’Angleterre était protestante. C’était là un véritable secret d’Etat qui fallait étouffer d’où son arrestation en 1669. Le 30 juin 1670, Henriette d’Angleterre qui connaissait donc l’identité de notre prisonnier –non masqué à cette date- meurt brusquement, se disant empoisonnée. L’aurait-on fait taire ?
Autre point qui conforte la théorie que Danger est le Masque de fer : le prisonnier est mort en 1703 et aurait dit à son confesseur qu’il devait avoir environ soixante ans. Eustache Danger étant né en 1643, les dates concordent.

Les hypothèses les plus soutenues

1)Un certain Matthioli

Prisonnier de Saint-Mars, on voit souvent en lui le Masque de fer. Espion italien qui, servant ses intérêts, était tantôt du côté de Louis XIV, tantôt du côté du duc de Savoie, il fut arrêté par le roi de France en 1679 en territoire ennemi. Comme il est illégal de tendre un piège à un homme hors du royaume de Sa Majesté, certains prétendent que le visage de Matthioli fut recouvert d’un masque pour que le duc de Savoie n’apprenne jamais qu’un de ses sujets se trouvent sans jugement et en toute illégalité, prisonnier du roi de France. Mais si on se penche sur la date d’arrivée de Matthioli à Pignerol, on constate que cela se produit dix ans après la date émise dans les correspondances entre Louvois et Saint-Mars. Autre point : Louis XIV fini par avertir le duc de Savoie sur le sort de son espion et le duc n’est pas mécontent de s’en être débarrassé. Pourquoi continuer à lui faire porter un masque alors ? De plus, le nom de l’italien disparaît de la correspondance entre le ministre et Saint-Mars en 1694 pour la bonne raison qu’il est mort à Pignerol cette année là. Matthioli n’est donc pas le Masque de fer.

2)Le comte de Vermandois

Fils légitimé de Louis XIV et de Louise de la Vallière, le comte de Vermandois meurt le 8 novembre 1683 à l’âge de seize ans, victime de maladie. Selon certain, c’est pour avoir giflé son demi-frère le Grand Dauphin que son père Louis XIV le fait passer pour mort et le fait disparaître derrière un masque. En 1786, Louis XVI décide de couper court aux rumeurs et fait ouvrir la tombe du comte. L’autopsie est formelle, il s’agit bien là des restes du fils de Louis XIV et de sa maîtresse.

3)Le duc de Beaufort

Cousin de Louis XIV, né en 1616, François de Beaufort participe à la Fronde contre la politique de Mazarin et se range du côté du roi de France en 1653. En juin 1669, il est porté disparu à la bataille de Candie contre les turcs. Son corps ne fut jamais retrouvé et les bruits commencèrent à courir sur un possible enlèvement souhaité par Louis XIV. De plus, le duc de Beaufort avait été l’amant d’Anne d’Autriche et pourrait être le possible père de Louis XIV. Sur son lit de mort, la reine-mère entretenu son fils seul à seul. Lui avoua-t-elle qu’il n’avait en fait aucun droit au trône et qu’il était un bâtard ? Personne ne peut le dire.

4)Un frère aîné de Louis XIV

Tout le monde connaît la passion amoureuse qu’il y eut entre Anne d’Autriche et le duc de Buckingham et on parle d’un fils né de cet amour interdit. A moins que ce frère aîné qui aurait vu le jour en 1636, soit deux ans avant le roi soleil, n’ait pour père Richelieu. Devant l’incapacité de Louis XIII à donner un enfant à la reine, le cardinal se serait chargé d’assurer la dynastie des Bourbon.

5)Un frère jumeau de Louis XIV

C’est la thèse la plus soutenue, celle qui alimenta le plus de romans ou de films. Louis XIV serait né le premier ce 5 septembre 1638 en présence de toute la cour. Son jumeau aurait vu le jour huit heures et demi après dans la soirée pendant le repas de Louis XIII sans témoins ou presque. Le futur Louis XIV avait déjà été présenté comme Dauphin et le souverain pouvait craindre une querelle dynastique entre les jumeaux. Après tout, Gaston d’Orléans frère cadet de Louis XIII n’avait pas hésité à intriguer contre le roi alors on imagine ce qu’aurait pu donner un affrontement entre des jumeaux qui tout deux pouvaient prétendre au trône.

6)Une fille aînée de Louis XIII

Pourquoi enfermer une sœur aînée de Louis XIV sous un masque quand on sait que seul les mâles peuvent prétendre à la couronne de France ? Cela fait plus de vingt ans que le couple royal est stérile. Enfin en 1637, Anne d’Autriche est enceinte pour de bon mais aurait mis au monde une fille. Craignant de ne plus avoir d’autre enfant, Louis XIII aurait substitué à sa fille un garçon né le même jour d’un couple inconnu : c’est le futur Louis XIV. Seulement, en 1640, la reine met au monde un fils, le duc d’Anjou. Ainsi, le Dauphin est un usurpateur et l’héritier légitime de la couronne se voit attribuer le rôle de cadet. La situation implique davantage qu’on étouffe l’affaire de l’échange des enfants en 1638. La théorie ne tient pas car il est certain que ceux qui ont vu le Masque de fer même le visage caché, on reconnu un corps masculin. De plus, devait-on vraiment faire disparaître de la sorte une femme ? Là où la théorie s’effondre c’est la naissance de Louis XIV qui se passa en public : le sexe de l’enfant fut donc connu de suite et la substitution est alors impossible.
Pourquoi un tel traitement ?

Si Eustache Danger fut traité comme un simple prisonnier, une fois que le masque fait son apparition, le régime change totalement. Il paraît que Saint-Mars nomme son prisonnier « mon prince », lui procure la meilleure nourriture, lui fournit un mobilier des plus riches qu’il puisse trouver. Le Masque de fer est servi à genoux par ceux qui lui apportaient son repas et en sa présence, Saint-Mars et tous gardes restent debout, ne s’asseyant que lorsque le prisonnier le permet. Un ancien valet de la princesse d’Angleterre mérite-il un pareil traitement de faveur ? Mais si le Masque de fer est un prince de sang, comment expliquer qu’on osa faire de lui le valet de Fouquet à Pignerol ? Il semble qu’à partir du moment où Eustache Danger porte un masque, Saint-Mars monte une histoire invraisemblable pour alimenter les rumeurs. Si les gens sont occupés à chercher l’identité de ce prisonnier dans la haute noblesse, ils ne pourront jamais découvrir sa véritable identité de valet à la cour de France. Ainsi, Saint-Mars nous joue une belle comédie en prétendant détenir un prince et le servir comme tel. D’après les sources, ce serait même lui qui murmura que le Masque de fer était en réalité le duc de Beaufort en 1688 soit un an après l’apparition du masque sur le prisonnier.

Pourquoi ne pas avoir tué Eustache Danger ?

Si le Masque de fer n’était pas un prince de sang, pourquoi s’encombrer de ce prisonnier à qui il était interdit de dire qui il était sous peine de mort immédiate ? N’était-il pas plus simple de l’exécuter discrètement ? Sous l’ancien régime contrairement à ce que certains pensent, un homme ne peut être tué qu’après un jugement et une sentence. Le Masque de fer n’ayant pas eut droit à un jugement, point d’exécution. Déjà sous Louis XIII, Richelieu avait écrit à Rome pour demander si on pouvait exécuter discrètement un homme pour raison d’Etat (à cette époque, le duc de Montmorency se révoltait contre le roi) et ce fut un refus de la part de l’Eglise catholique. Louis XIV ne pouvait donc se rendre coupable d’un tel crime.

Un mythe

Aujourd’hui, il est quasi-certain que le Masque de fer était Eustache Danger, simple valet de la princesse Henriette d’Angleterre. Si beaucoup continuent à soutenir la thèse du jumeau ou du frère aîné c’est qu’une fois le masque tombé, la réalité déplait. Quoi ? Celui autour de qui on a construit tant d’hypothèses n’est qu’un valet qui tenait dans ses mains un secret compromettant l’honneur d’un roi étranger ? Saint-Mars a donc construit lui-même le mystère enveloppant son prisonnier ? Non diront certains. Après tout même si de 1669 à 1703 on attache au prisonnier le nom d’Eustache Danger, qui peut affirmer que cet homme n’est pas mort d’une quelconque façon en 1681 ? Et que l’on se soit servi de son nom pour désigner ce prisonnier masque qui était en fait un prince de sang royal ? Oui, c’est possible...encore faut-il le prouver. Donnez à une énigme une solution qui ne plait pas, les gens s’empresseront d’émettre de nouvelles hypothèses qui séduisent davantage.

Eustache Danger est probablement notre homme, encore faut-il que cela plaise au public.
Selon la légende, dans la nuit qui suivit l’enterrement du Masque de fer, un homme curieux creusa la tombe pour trouver une grosse pierre à la place de la tête.
Pour certains historiens, les restes du Masque de fer sont dans les catacombes de Paris, quelque part perdus dans un tas de milliers d’os et de crânes

Les déserts - Désertification du Sahel -

Publié à 17:49 par acoeuretacris Tags : Déserts
Aujourd’hui, la région du monde où la sécheresse est la plus catastrophique est le Sahel. Commencée il y a sept millénaires, la désertification du Sahel est l’un des fléaux qui menace toute l’humanité.
Pourtant, l’homme reste totalement démuni devant l’inexorable avancée du sable.
 
Le Sahel marque, au sud, la limite entre le désert du Sahara et la savane. 
 
Processus de désertification 
Les facteurs qui entraînent la désertification sont d’abord d’ordre climatique. Des sécheresses prolongées sont dues à des oscillations climatiques.
Les autres causes sont humaines. Il faut savoir que n’importe quelle région du monde peut se transformer en désert si elle perd son écran nuageux.
Cette perte entraîne une raréfaction des pluies pendant plusieurs années.
 
 
 
Sahel. By Glory Lily 
 
Une région, même naturellement sèche, conserve une végétation plus ou moins dense. Les racines protègent le sol, entretiennent le peu d’eau qui tombe et préservent de l’érosion les zones boisées. 
La mise en culture des plaines et le déboisement sont les plus grands facteurs de sécheresses catastrophiques qui finissent par transformer des régions entières en désert inhabitable. L’agriculture intensive et l’élevage font le reste. 
 
Le Sahara verdoyant 
Sahel est un mot arabe qui signifie « bordure » ou « rive ». La zone sahélienne s’étend sur une longueur de 7 000 Km et sur une largeur de 500 Km. 
Il y a seulement 5 000 ans, le sahel était une steppe arborée avec de grands lacs et une faune diversifiée.
Des crocodiles lézardaient sur les rives. Eléphants, phacochères, antilopes, buffles, girafes se partageaient un immense territoire. Les lacs regorgeaient de poissons et de tortues.
 
 
 
La vie animale était foisonnante dans le Sahara. On y trouvait de nombreux animaux sauvages aujourd'hui disparus. By Gruban 
 
Le Sahara oriental n’a pas reçu de pluie pendant une période qui s’étend de 70 000 à 11 000 avant notre ère.
Entre 12 000 et 11 000 ans avant notre ère, le système de mousson s’est déplacé vers le nord et les précipitations ont repris.
 

Cette pluviosité saisonnière a continué jusqu’à environ 3 400 avant notre ère. C’est pendant cette période que l’aridité actuelle a commencée. 
Entre environ 8 000 et 3 000 ans avant notre ère, des hommes vivaient dans le Sahara. Cette région était très favorable à la vie. 
 
 
Chronique de la vie quotidienne. By Gruban 
 
Les peintures rupestres retrouvées dans le Sahara central sont un véritable livre ouvert qui nous raconte la vie de ces chasseurs-cueilleurs puis de ces éleveurs. 
Aux environs de 2 000 avant notre ère, le climat de plus en plus sec a chassé les éleveurs de bovins.
L’art rupestre daté de 100 ans avant J.C nous montre le désert tel qu’on le connaît actuellement.
 
 
L’action de l’homme 
Quand la nourriture est abondante et les terres fertiles, la population augmente vite. Cette augmentation nécessite de nouveaux hameaux, et de nouvelles terres cultivables. L’agriculture intensive a peu à peu détruit la productivité des terrains. 
Vers - 5 500 ans, l’humidité a augmenté dans le Sahara. Puis, à partir de – 4 500 ans, la sécheresse n’a fait qu’augmenter pour aboutir à partir de – 3 000 ans, au début de l’installation du désert. 
 
 
Paysage désolé du Sahel. By Glory Lily 
 
Les climatologues ont observé quatre phases de sécheresse intense. Celle qui sévit actuellement dure depuis plus de 10 ans.
Quand il pleut au Sahel, bovins et ovins se nourrissent de l’herbe qui pousse. Les sécheresses au Sahel se produisent plusieurs fois par siècle. Le surpâturage contribue à les rendre de plus en plus meurtrières.
 
 
 
By Glory Lily 
 
La responsabilité de l’homme dans cette catastrophe est évidente. Nous jouons un rôle important dans cette tragédie sans savoir comment stopper le processus. 
 
L’âge du Sahara remis en cause (février 2006) 
Depuis quand le Sahara est-il un désert ?
Jusqu'à présent la plus ancienne poche de désert du Sahara avait été identifiée en Tunisie et datait de 86 000 ans.
Avec la découverte de dunes fossiles au Tchad par des chercheurs français et tchadiens, l'âge du Sahara fait un bon en arrière de plusieurs millions d'années. Ces dunes auraient en effet 7 millions d'années, expliquent Mathieu Schuster et ses collègues .
 
 
 
By Ametxa (Free Tibet) 
 
Ces dépôts éoliens fossilisés deviennent donc les plus anciennes preuves terrestres de l'existence d'un climat aride dans le Sahara. 
Mathieu Schuster (CNRS) et son équipe les ont découvertes dans le désert du Djourab, dans le nord du bassin du Tchad. Retracer l'histoire paléoclimatique de cette région est devenu encore plus important depuis que des restes fossilisés d'hominidés très anciens, comme Abel et Toumaï, y ont été exhumés, soulignent les chercheurs. 
 
 
Paysage fantasmagorique du Sahel. By Sea Cloud 
 
Par ailleurs, l'inclinaison de ces dépôts sédimentaires fossiles permet à l'un des chercheurs Patrick Vigneaud de supposer que "les vents dominants de cette époque étaient identiques à ceux d'aujourd'hui." 

Les déserts - Le Sahara -

Publié à 17:47 par acoeuretacris Tags : Déserts
Le Sahara est le plus vaste de tous les déserts. Sa superficie est de 9 millions de km², superficie comparable à celle des Etats-Unis.
Au sein de cette vaste superficie, le désert du Ténéré est devenu célèbre avec le Paris-Dakar. Avec une superficie de 7,7 millions d’hectares, les réserves de l’Aïr et du Ténéré constituent le plus grand espace protégé du continent africain.
 
 
Caractéristiques du Sahara 
C’est un désert de type sableux, caillouteux et pierreux. Il présente plusieurs zones géographiques distinctes : 
  • Etendues caillouteuses (regs) 
  • Affleurements rocheux (hammadas) 
  • Mers de sable (ergs) 
 
Panorama du Sahara. By Mvongrue 
 
Les sables du Sahara ont souvent une teinte rouge et l’épaisseur de la couche sableuse varie de 20 à 100 m. 
 
 
Sahara. By Mvongrue 
 
Le paysage du Sahara est pour l’essentiel le produit du vent qui façonne les dunes. Le déplacement global du sable se produit dans le sens des aiguilles d’une montre. 
Le Sahel marque, au sud, la limite entre le désert et la savane. 
 
 
Sahara. By Mvongrue 
 
Les tempêtes de sable sont très fréquentes dans le Sahara et peuvent obscurcir le paysage à des kilomètres à la ronde. 
 
 
Sahara. By Mvongrue 
 
Les précipitations annuelles moyennes sont de 20 à 400 mm. Cependant, certaines régions peuvent être privées d’eau pendant plusieurs années. 
 
Les nomades du Sahara
Le Sahara est habité par les Touaregs dont les tribus partagent une langue, le tamacheq et une culture commune.
Ils se nomment eux-mêmes les Kel Tamacheq « ceux qui parlent le tamacheq ».
 
 
 
Touareg. By Mvongrue 
 
Le voile ou litham porté par les hommes a un sens religieux mais il les protége aussi du vent et du sable.
Le voile des femmes est plus petit.
 
 
 
Touareg. By Mvongrue 
 
De tradition nomade ou semi-nomade, les Touareg élèvent des chèvres, des moutons, des vaches et des chameaux. 
 
Le Ténéré et les réserves naturelles de l’Aïr
Le désert du Ténéré est le tronçon décisif du Paris-Dakar. Au début des années 1990, il y a eut une révolte des Touareg, qui a menacé la stabilité du Niger et du Mali. 
En 1995, les différentes parties signèrent un accord avec la WWF qui put dès lors contrôler la préservation de la faune. 
 
 
Désert du Ténéré au Niger. By Janna 
 
L’autruche, par exemple, est gravement menacée par le braconnage. Même si elles ne volent pas, les autruches ont la tête à 2 m du sol où il fait environ 10°C de moins qu’à terre. 
 
 
Autruche du Sahara. By Mvongrue 
 
Le Ténéré est caractérisé par ses ergs qui peuvent atteindre presque 300 m de haut. 
En dépit de l’aridité du climat, on comptabilise 165 espèces d’oiseaux, 18 reptiles et 40 mammifères.
Beaucoup sont menacés d’extinction.
 
 
 
Sahara. By Geta.80 
 
On recense 12 000 gazelles dorcas (Gazella dorcas), 170 gazelles dama (Gazella dama) et 3500 mouflons à manchettes (Ammotragus lervia). 
 
 
Gazelles dorcas. By Santi.MB. (too busy) 
 
L’addax (Addax nasomaculatus), une antilope, qui est considérée par les Touaregs comme la « reine du désert » ne cesse de décliner. L’espèce est quasiment éteinte avec environ 15 individus à cause de la chasse intensive. 
 
 
Addax. By Mean and Pinchy 
 
Le fennec (Vulpes zerda) est l’un des habitants du Sahara. Surnommé aussi « renard du désert », c’est un petit prédateur nocturne d’à peine 2 kg. Ses grandes oreilles lui servent à éliminer les excès de chaleur et à abaisser sa température. 
 
 
Fennec. By Yvonne in Willowick Ohio . 
 
Adulte, un fennec arbore de belles oreilles de 10 à 15 cm. Son pelage se confond avec la couleur du sable. 
 
L’emblème du Sahara est la gerboise (Jaculus jaculus). 
Elle est réputée pour ses bonds prodigieux. Comme les kangourous, elle se tient debout sur ses pattes postérieures, appuyée sur sa longue queue qui lui sert de trépied. 
 
Le faucon de Barbarie se rencontre dans les déserts du Sahara, d’Arabie et d’Asie occidentale. Lorsque le thermomètre affiche 50°C, il peut planer jusqu’à 300 m d’altitude et bénéficier ainsi d’une température de 27°C. 
 
 
Oasis dans le Sahara. By Howard Gees 
 
Les oiseaux sont avantagés par rapport aux autres animaux. Ils disposent d’une température interne plus élevée, ce qui leur permet de mieux supporter la chaleur. De plus, en s’élevant dans les airs, ils profitent d’une température moins élevée. 
 
 
Oasis dans le Sahara. By Mvongrue 
 
Le Varan du désert (Varanus griseus) mesure 1,50 m de long. C’est un habitant des bordures rocheuses ou buissonneuses. 
 
Il se nourrit de lézards, de scinques et de vipères à cornes. Le varan du désert installe son terrier au milieu des rochers ou dans le sable. L’espèce est en diminution car l’homme apprécie ses œufs, sa chair et sa peau.
 
La vipère à cornes (Cerastes cerastes). Le jour, elle s’enfouie dans le sable et ne laisse dépasser que ses yeux et ses « cornes ». 
 
 
Cerastes cerastes. By The Horned Jack Lizard 
 
Elle pratique la démarche latérale comme la vipère de l'erg ce qui lui permet de ne jamais mettre en contact avec le sol plus de la moitié de son corps.
Elle est très répandue au Sahara et son venin est très violent.
 
 
La vipère de l’erg (Cerastes vipera), également appelée vipère des sables, est une parente miniature et sans cornes de la vipère à cornes. 

Arbres et arbustes-Le hit parade des arbres

Publié à 16:13 par acoeuretacris Tags : arbres
Arbres et arbustes-Le hit parade des arbres
Quel est l’arbre le plus grand ? Quel arbre détient le record de longévité ? La dendrologie, science des arbres, organise  elle aussi, ses concours.

A ce jour, les séquoias sont les plus grands arbres du monde.
Mais, la croissance d’un arbre, comme pour tout autre être vivant, n’est pas infinie. A partir d’une certaine taille, la sève risque de ne plus pouvoir alimenter les feuilles.

C’est exactement le même processus que la circulation sanguine pour le cerveau. Si un cerveau n’est plus irrigué, il meurt.
De même, si les feuilles d’un arbre ne sont plus irriguées par la sève, elles meurent.

Les arbres les plus grands

Le record de hauteur a été longtemps  détenu par à une espèce d’eucalyptus australiens dont un spécimen, mesuré au 19e siècle, atteignait 114,30 m.

Actuellement, c’est en Californie, dans le Sequoia National Park et le Yosemite National Park, que vivent les plus grands arbres du monde. Ce sont les séquoias géants (Sequoiadendron gigantea) et les séquoias à feuilles d'if (Sequoia sempervirens).

Séquoia géant photographié dans le Sequoia National Park. image Ken Mccown

Ces arbres ont pu subsister dans l’Ouest américain et plus précisément dans les montagnes de Californie.
Cet arbre possède une autre particularité. En effet, son écorce fibreuse est molle. Si vous frappez un séquoia de votre poing, vous ne vous blesserez pas car son écorce amortit les chocs.

Base d'un Séquoia géant. image Random curiosity

Les Américains protègent ces arbres et leur donnent des noms. L’un des plus célèbres a été baptisé « Général Sherman ». Il mesure 85 m de haut et a une circonférence de 24,30 m.
Il pèse 2 000 tonnes environ.
On estime qu’il lui a fallu plus de 3 000 ans pour arriver à cette taille.

Séquoia géant baptisé Général Sherman. image Jeremy B.Yoder

D’autres séquoias peuvent être plus grands. Un Séquoia qui avait été abattu mesurait 111,60 m mais sa circonférence n’était que de 13,40 m.

Un séquoia géant baptisé "Général Grant" a une circonférence exceptionnelle de 38 m.

Séquoia géant baptisé Général Grant. image Ebygomm

Jusqu’en 2006, le record de hauteur était de 112,80 m. Un autre séquoia a été découvert en septembre 2006 et a détenu pendant quelques temps le record du plus grand arbre du monde avec une hauteur de 115,20 mètres.

Séquoias dans le Yosemite National Park. image Cryptonaut

Mais, un séquoia baptisé Hyperion lui a volé son titre avec une hauteur de 115,55 m. Ce n’est pas un séquoia géant mais un séquoia à feuilles d'if.

Les séquoias ont également existé en Europe mais l’avancée des glaciers arctiques qui ont envahi le nord du continent au cours du dernier million d’années les a fait disparaître. Ils ont cependant été réacclimatés mais aucun n’atteint la taille des séquoias américains.

Séquoias dans le Sequoia National Park. image Jason Gillyon

Par contre, en Europe, le sapin Douglas (Pseudotsuga menziesii) également appelé pin d'Orégon en Amérique du Nord, peut atteindre 110 m de hauteur. Mais, cet arbre est originaire d'Amérique du Nord.

Sapins Douglas. image Leunix

Il faut plusieurs siècles à ces arbres pour atteindre cette hauteur.
Un sapin, abattu en 1947, de 53 m de haut, avait 320 ans.

Les arbres les plus gros

C’est un conifère, le Taxodium, au Mexique qui détient le record de grosseur avec une circonférence de 50 m à la base et 34 m à 1,50 m du sol. Taxodium mucronatum est également appelé cyprès de marais mexicain.

Taxodium mucronatum.image La nave de los locos

Les baobabs africains (Adansonia digitata).et les kauris géants néo-zélandais (Agathis Australis) sont très proches de ce record.

Kauri de Nouvelle-Zélande. image g-hat

Cependant, les baobabs ont la particularité de puiser de fortes quantités d’eau dans leur tronc ce qui leur donne cette apparence « obèse ».

Baobab photographié au Zimbabwe. image Iron Manixs

C’est une nécessité vitale pour eux car ils vivent dans des régions très arides. Bien qu’ils soient  très grands, ils ne vivent que quelques siècles.

Les arbres les plus vieux

Pour connaître l’âge d’un arbre, on compte le nombre d’anneaux de bois appelés cernes. En effectuant un carotage du tronc, on peut connaître l’âge de l’arbre.

Anneaux de croissance sur un Séquoia. image Organic.matter

Ce sont des pins qui poussent en Californie, dans les White Mountains, qui détiennent le record de longévité. Le doyen est âgé de 4 900 ans. Ce Pinus longaeva était donc déjà là avant que les Egyptiens construisent leur première pyramide.

White Mountains. image Clinton Steeds

En pratiquant des carotages, les spécialistes ont pu trouver des pins vieux de 8 000 ans. Mais, il s’agit plutôt de squelettes qui présentent une allure desséchée.

Pin photographié dans les White Mountains. image Clinton Steeds

Parmi les records de longévité, on a daté au Carbone 14 un cèdre japonais qui a 5 200 ans.

En Europe, l’If de la forêt de Clifdon, à Edron, en Grande-Bretagne, a 3 000 ans. En France, le record de longévité est détenu par deux ifs : l’if du cimetière d’Estry, dans le Calvados et l’if du cimetière de la Haye-de-Routeau, dans l’Eure.

Ces deux ifs sont âgés d’environ 1 700 ans. Il n’est pas possible d’être plus précis car ces arbres ont un tronc creux ce qui interdit tout carotage.

If photographié en Angleterre. image Myrddrr

Parmi les arbres qui vivent le plus longtemps, citons également les châtaigniers dont un spécimen a été daté de 820 ans. Les chênes peuvent également atteindre un âge très vénérable, avec un record d’environ 900 ans.

Il est facile de dater un chêne car on sait que cet arbre accroît sa circonférence d’un mètre tous les 100 ans.
Donc si un chêne a 10 m de tour de taille, cela lui confère un âge d’environ 1000 ans.

Au jardin - Entre la plus petite et la plus grande

Publié à 15:54 par acoeuretacris Tags : fleurs singulières au jardin
Au jardin - Entre la plus petite et la plus grande
Dans le jardin des extrêmes, certaines fleurs se distinguent par leur taille mais aussi  par leur odeur.

La plus petite fleur du monde, Wolffia arrhiza, est originaire d’Amérique du Sud tandis que la plus grande, Rafflesia arnoldii,  nous vient d’Asie.

Paradoxalement, Rafflesia arnoldii est également une des fleurs qui dégage l’odeur la plus nauséabonde.
Cependant, ce n’est pas elle qui détient le record de l’odeur la plus fétide.

La plus petite fleur du monde

Wolffia arrhiza est une lentille d’eau. C’est non seulement la plus petite fleur mais également la plus petite des plantes à fleurs.
Originaire du Brésil, la plante mesure entre 0,5 et 1 mm et sa fleur est deux fois plus petite.

Cependant, cette lentille d’eau, malgré sa petite taille, peut représenter un danger pour la faune aquatique.
En effet, les lentilles d’eau recouvrant par milliers les mares et les étangs au point de devenir une entrave à la photosynthèse.
Cette plante ne possède pas de racines. Elle flotte simplement à la surface des eaux dormantes.

Wolfia arrhiza, la plus petite fleur du monde. Image Christian Fisher

Wolffia punctata, une autre lentille d’eau, arrive juste après avec un diamètre de 0,5 à 0,7 mm.

Ces minuscules plantes ont été découvertes par le naturaliste français Weddell. Elles croissaient sur les feuilles de la plus grosse des plantes à fleurs d’eau douce, la victoria d'Amazonie (Victoria amazonica).

Victoria d'Amazonie (Victoria amazonica) . Image Addictive Picasso

Cette plante tire son nom de la reine Victoria et du cours d’eau sur lequel elle prospère.
Elle détient un autre record. De toutes les plantes à fleurs, c’est celle dont la croissance est la plus rapide.

Victoria amazonica. Image Belgian Chocolate

En l’espace de six jours seulement, ses minuscules bourgeons épineux deviennent des feuilles larges de 90 cm.
Adultes, elles atteignent 3 m de diamètre. La fleur est très éphémère et fane au bout de deux jours.

La plus grande fleur du monde

La plus grande fleur simple  du monde est Rafflesia arnoldii. La rafflésie est un parasite des racines des lianes sauvages dans les jungles épaisses de l’Asie du Sud-Est, en particulier de Malaisie et de Bornéo.

Elle pousse également en Indonésie.
Elle n’a pratiquement ni racines, ni tige, ni feuilles. En revanche, sa fleur peut atteindre 1 m de large, 2cm d’épaisseur et peser jusqu’à 10 kg.

Elle évoque le cœur d’un chou rouge monstrueux.

Rafflesia arnoldii. Image Antoine Hubert

Hôte invisible pendant un ou deux ans des lianes, elle se met à pousser subitement et en quelques mois atteint sa taille adulte.
La rafflésie dégage malheureusement une odeur nauséabonde qui rappelle celle de la viande pourrie.

C’est d’ailleurs cette odeur qui attire les insectes qui joueront le rôle de pollinisateurs.

Cette plante est rare et protégée. Il est vrai que la pollinisation est difficile car mâle et femelle doivent s’ouvrir au même moment. L’éclosion n’intervenant que durant moins d’une semaine, elle se reproduit très peu.

La fleur la plus nauséabonde

Si la rafflésie sent très mauvais, ce n’est rien à côté de certaines espèces qui appartiennent à la famille des Aracées.
L’Arum titan  (Amorphophallus titanum)  est encore plus impressionnant que la rafflésie. Son inflorescence est la plus grande du monde.

Note : En botanique, l’ inflorescence est la disposition des fleurs d’une plante les unes par rapport aux autres. Par exemple, la grappe ou les épis sont des inflorescences.
Rafflesia arnoldii conserve par contre le record de taille de la plus grande fleur simple.

L’Arum titan peut dépasser 2 m de haut et peser jusqu’à 70 kg. Vous pouvez notamment en admirer au Jardin botanique national de Belgique qui se situe près de Bruxelles. Deux spécimens ont en effet fleuri pendant l’été 2008, ce qui est très rare.

Arum titan  (Amorphophallus titanum). Image Jef Poskanzer

Son odeur est l’une des plus repoussantes du monde et sert à attirer les mouches transportant le pollen.

Les Aracées sont des adeptes des odeurs fortes. Arum rupicola possède une fleur dans laquelle les mouches viennent déposer leurs œufs.

Lorsqu’elle s’ouvre, elle dévoile tout autour de ses graines naissantes un véritable grouillement d’asticots.
L’odeur est plus que fétide.

La plante la plus étrange

Toujours dans la famille des Aracées, Helicodiceros muscivorus est une plante bien surprenante. Appelée petit dragon mange-mouches ou arum mange mouches, on ne la trouve que dans quelques îles de Méditerranée, Sardaigne, Corse et Baléares.
Cette plante rare vit en symbiose avec les mouettes. Ces dernières se rassemblent au moment de la reproduction et construisent leurs nids avec divers matériaux.
Le nid est encombré d’excréments, de nourriture régurgitée et même d’oisillons morts. Ce sont donc des endroits idylliques pour les mouches à viande.

L’arum semble avoir compris que c’était aussi une aubaine pour elle. Elle pousse au milieu des nids et fleurit au moment de la reproduction des mouettes.

Chaque plante fabrique des inflorescences formées de la spathe qui ressemble à une grande assiette d’où émerge une sorte de massue, le spadice,  portant des fleurs minuscules.
Les mouches accourent vers la spathe qui est tachetée de gris-vert et parcourue de veinules imitant à la perfection la viande en décomposition.
La plante dégage d’ailleurs une odeur de chair en décomposition.

Helicodiceros muscivorus ou Arum mange mouches. Dessin de Louis van Houtte. 1849

Les insectes sont apparemment fous de cette odeur et inspectent donc la spathe à la recherche de nourriture et pour y pondre leurs œufs.

Mais, un piège les attend.

Le spadice est enfoncé dans les tissus de la spathe où se forme une cavité.

Les mouches arrivent à l’entrée de cette cavité qui les attire avec sa couleur rouge, ses poils denses et une odeur encore plus attractive.

Elles tombent dans la chambre florale et y pondent leurs œufs. L’odeur de pourriture et l’humidité semblent les rendre totalement hystériques.

La plupart ne pourront plus ressortir du piège, pas plus d’ailleurs que les asticots qui y naîtront.

L’arum mange-mouches a besoin des insectes pour sa pollinisation. Les fleurs femelles fleurissent en premier et les mâles ensuite.

Les mouches porteuses de pollen pollinisent les fleurs femelles puis sont emprisonnées par la belle pendant trois jours jusqu’à ce que les fleurs mâles fleurissent à leur tour. Les insectes survivants emportent alors du pollen en s’échappant du piège car les poils qui bloquent l’entrée de la chambre se flétrissent.
Tout est donc parfaitement coordonné. La fécondation des fleurs femelles est assurée par les insectes chargés de pollen qui meurent peu après.

Par contre, les mouches vierges de pollen sont séquestrées puis se chargent à leur tour de pollen, sortent du piège et vont assurer la fécondation des fleurs mâles.

Monde marin - Le requin - Son Evolution-

Publié à 15:29 par acoeuretacris Tags : monde marin
Le requin a fait son apparition il y a plus de 400 millions d'années à partir d’un ancêtre commun au Dévonien inférieur. Le requin est un poisson au squelette cartilagineux, au même titre que les raies et les chimères. 
Les requins ont très peu changé depuis leur apparition. Ils se diversifièrent sous plusieurs formes au Carbonifère et, après une longue période de déclin, évoluèrent de nouveau au Jurassique, quand les groupes modernes apparurent. 
Les requins forment encore aujourd'hui un groupe dominant.
Cette diversité montre que le requin, pourtant ancien, a réussi à conserver son efficacité de prédateur malgré les extinctions qui ont ponctué son histoire.
 
 
Un squelette interne cartilagineux 
Les requins font partie des poissons vertébrés dits à mâchoires, ou gnathostomes. Ils ont cependant la particularité de posséder un squelette interne cartilagineux, non ossifié. 
 
 
Requin conservé avec l'empreinte des parties molles dans le gisement éocène de Monte Bolca. by Gianalberto Cigolini 
 
Ce caractère original est utilisé par les zoologues pour les regrouper dans la classe des chondrichtyens (poissons cartilagineux), qui réunit également les raies, les chimères et tous les requins primitifs du paléozoïque. Ce squelette cartilagineux donne une légèreté accrue à ces animaux. Mais le cartilage qui le compose se fossilise très mal. 
 
Les Chondrichtyens 
C’est dans les eaux du Dévonien qu’est apparu un groupe de poissons plus évolué, caractérisé par un développement plus poussé des nageoires et des mâchoires : la classe des Chondrichtyens ou Poissons cartilagineux.
Les représentants actuels sont nombreux. On y distingue deux ordres : les Sélaciens et les Batoïdes.
 
 
 
Platyrhina bolcensis, Batoïde d'un gisement éocène.by Gianalberto Cigolini 
 
Les représentants actuels sont divisés en deux sous-classes : 
  • Les Elasmobranches : Squales, Raies, Torpilles… 
  • Les Holocéphales : Chimères 
Parce qu’ils n’ont ni cuirasse externe résistante, ni squelette interne ossifié, les Chondrichtyens sont difficiles à découvrir à l’état fossile.
On n’en trouve généralement que les dents et plus rarement les écailles.
 
 
Classe Sous-classe Ordre Age
Chondrichtyens Elasmobranches Cladosélaches
Pleuracanthodes
Sélaciens
Batoïdes
Dévonien-Permien
Carbonifère-Permien
Dévonien-actuel
Jurassique-actuel
Holocéphales   Dévonien-actuel
 
 
Les premiers requins 
Aujourd'hui encore, la date et le lieu d'apparition des premiers requins restent une énigme. Les scientifiques s'accordent toutefois sur le fait qu'il y a près de 440 millions d'années vivaient des poissons sur lesquels on ne possède que peu de renseignements, si ce n'est que leurs écailles étaient très semblables à celles des requins actuels. 
 
 
Dent du requin Xenacanthus texensis, du Permien inférieur. by Gianalberto Cigolini 
 
C'est en Espagne que l'on a retrouvé les plus anciennes dents fossiles de requin (Leonodus), datées du début du dévonien. À partir de cette époque, et très rapidement, ce nouveau groupe de prédateurs va devenir de plus en plus important puisqu'on compte une trentaine d'espèces fossiles distinctes, vieilles de plus de 360 millions d'années, retrouvées dans les différentes mers du globe. 
La sous-classe des Elasmobranches est apparue au Dévonien, avec l’ordre des Cladosélaches, qui survécut jusqu’à la fin du Paléozoïque. 
 
 
Helicoprion, un requin du Carbonifère, possédait des dents en spirales. Dessin de William Fraschini 
 
Les traces fossiles très bien conservées de Cladoselache ont permis d'établir que ces requins de taille modeste avaient une allure tout à fait moderne mais qu'ils possédaient aussi des particularités anatomiques bien différentes de celles des requins actuels. 
 
 
Cladoselache. Illustration  D.Finnin 
 
Cladoselache est très intéressant pour l’étude de l’évolution. Il est possible qu’il correspondait à un groupe de Poissons cartilagineux qui aurait donné naissance à tous les autres : les Elasmobranches et les Holocéphales. 
A partir de cet ordre, les Elasmobranches ont pu évoluer vers deux ordres : les Pleuracanthodiens et les Sélaciens. 
Schématiquement, les Pleuracanthodiens ont vécu dans les eaux douces du Carbonifère et du Permien. C’étaient des animaux au corps allongé.
A la même époque, les Sélaciens s’étaient adaptés à la vie dans la mer. Leur évolution, à partir des Cladosélaches, a commencé vers la fin du Dévonien.
 
 
L'opportunité de survivre 
Les requins vont profiter de la disparition des placodermes (poissons cuirassés) à la fin du Dévonien pour occuper de façon définitive le haut des chaînes alimentaires marines. 
Les premiers Sélaciens, apparus au Dévonien supérieur, sont les Hybodontidés. Hybodus qui a vécu jusqu’au Crétacé avait déjà l’aspect d’un requin actuel. Les Hybodontidés ont disparu à la fin du Crétacé. 
La majorité des requins du paléozoïque va tragiquement disparaître lors de la grande crise de la fin du Permien. 
Les rares survivants, comme les xénacanthes, vont subsister une quarantaine de millions d'années après la crise, puis finiront par s'éteindre. 
 
 
Fossile d'un xénacanthe. Ce chasseur d'eau douce se reconnaît à son épine sur le crâne et à sa nageoire caudale très étroite 
 
Selon toutes les estimations, les extinctions de la fin du Permien ont représenté la catastrophe la plus importante que la vie sur Terre ait jamais connue.
Leur place de seigneurs des mers ne va pas rester longtemps vacante et ce sont les vrais requins, en particulier les hybodontes, qui vont rapidement en profiter.
 
 
 
Tristychius, un requin hybodontoïde du Carbonifère inférieur . Illustration encyclopédie illustrée Könemann 
 
Les requins de type moderne sont apparus au début du Mésozoïque. Au court du Jurassique supérieur, une ultime divergence s’effectue dans l’évolution des élasmobranches (requins et raies) qui a conduit au développement des requins modernes. 
 
 
Stethacanthus, un ancien requin du Dévonien supérieur. 
 
Plusieurs améliorations furent apportées à leurs squelettes. Les vertèbres cartilagineuses s’imprégnèrent de calcium (calcification), leur permettant ainsi de résister aux fortes pressions.
Les os de la mâchoire supérieure s’articulèrent autour de la boîte crânienne, permettant à l’animal d’ouvrir grand sa gueule.
Le cerveau et ses zones sensorielles s’agrandirent, en particulier les lobes olfactifs.
 
Au cours du Mésozoïque, ils se différencièrent en deux lignées séparées : 
  • Les Requins vrais, prédateurs et nageurs rapides 
  • Les Raies, les Torpilles et les Batoïdes, spécialisés pour la vie sur le fond 
Une explosion d'espèces 
Cette explosion des nouveaux requins est certainement la mieux documentée puisque près de 2 350 espèces fossiles datant des 200 derniers millions d'années de l'histoire de la vie ont été décrites par les spécialistes. 
C'est probablement au Jurassique inférieur ou moyen (il y a 180 millions d'années environ) qu'apparaissent les premiers requins de type requins dormeurs (hétérodontiformes), requins-nourrices (orectolobiformes) ou roussettes (carcharhiniformes). 
 
 
Un requin dormeur taureau actuel. By Ynk 
 
A la même période, d'autres espèces vont évoluer différemment pour donner naissance à des requins tels que les requins grisets (hexanchiformes), les aiguillats (squaliformes), les anges de mer (squatiniformes) et les raies (batoïdes). 
 
 
Protospinax sp., Batoïde du Jurassique Supérieur. Museum d'Histoire Naturelle, Paris 
 
La mer chaude et peu profonde du Crétacé va être le centre d'une intense activité animale et, de ce fait, constituer un immense réservoir de proies, favorisant naturellement une importante recrudescence des prédateurs, au premier rang desquels les requins.
L'un des cas les plus spectaculaires est certainement celui des Lamniformes, qui apparaissent il y a près de 140 millions d'années (Protolamna) et formeront le groupe des grands prédateurs.
 
 
Cette formidable radiation va à nouveau s'interrompre avec la crise qui marque la fin du Crétacé et qui touchera près de la moitié des genres fossiles auparavant connus. 
Les requins et les raies, bien que très affectés, vont retrouver de leur superbe et se diversifier à partir de l'Eocène pour évoluer progressivement vers les espèces que l'on connaît aujourd'hui, à quelques exceptions près, comme le géant Carcharocles megalodon. 
De nos jours, la petite trentaine d'espèces de chimères représente les survivants du formidable groupe des holocéphales, qui est, semble-t-il, apparu vers la fin du dévonien, mais dont l'origine reste plus que mystérieuse, même si, pour certains chercheurs, il s'agirait d'un groupe de requins un peu particuliers du paléozoïque. 
 
 
Chimère commune (Chimaera monstrosa) atteint 150 cm pour 3 kg. 
 
Sur les Chimères, tous les paléontologues ne sont pas d’accord et leur classification fait l’objet d’une controverse. Certains pensent que ce sont les derniers représentants de la classe des Placodermes (poissons cuirassés), privés de la cuirasse. 

Monde marin- Le requin - Reproduction -

Publié à 15:19 par acoeuretacris Tags : monde marin
Monde marin- Le requin - Reproduction -

L’évolution a doté le requin de nombreuses particularités qui le distingue des autres poissons. Le mode de reproduction fait partie de ces spécificités.
Tous les requins ne se reproduisent pas de la même manière. On distingue le requin ovipare, le requin ovovivipare et le requin vivipare.

  

Caractéristiques du mode de reproduction du requin

Au contraire de la plupart des poissons qui pondent dans l’eau de nombreux œufs, fertilisés par les spermatozoïdes, la fécondation chez les requins est interne.
A cet effet, les nageoires pelviennes des mâles se sont transformées en organes copulateurs appelés ptérygopodes.

  

Un seul ptérygopode est introduit dans les voies génitales femelles et, chez certaines espèces, comme le requin gris, un crochet permet sa fixation.

 

Deux sacs musculaires, situés sous la peau, se remplissent d’eau puis se vident au moment de la copulation, assurant l’expulsion du sperme.

  

L’avantage de cette fécondation interne est d’éviter le gaspillage en pondant des milliers d’œufs pour compenser le taux de mortalité élevé.

  

Des amours violents

Les accouplements se déroulent de façon plutôt violente chez les requins. Les femmes portent des cicatrices qui résultent des morsures des mâles s’agrippant à coups de mâchoires à leurs nageoires au moment du coït.

 

Chez les petits requins comme les roussettes, le mâle s’enroule autour de la femelle au moment de l’accouplement.
Chez les grandes espèces comme le requin baleine, les partenaires se tiennent parallèlement l’un à l’autre.

 

Le sperme est conservé dans des glandes spéciales (les spermatophores) de la femelle pendant un à plusieurs mois et même parfois plus d’un an chez le peau bleue.

 

Le requin ovipare

Ces requins pondent directement dans l’eau. Entourés d’une coque protectrice résistante, l’oothèque, les œufs vont se développer grâce aux réserves de vitellus qu’ils comportent. Leurs formes sont très variées.

 

Ce mode de reproduction concerne les Hétérodontiformes (requins dormeurs) ; certains Orectolobiformes (requins carpettes, requins chabots, requin zèbre) ; certains Carcharhinoformes (holbiches, chiens de mer et roussettes).

 

Sorte de sac corné, chaque œuf contient un embryon. Le vitellus épuisé à l’issue de l’incubation, le jeune requin déchire l’enveloppe du sac.
Cette forme de reproduction est la moins efficace car les jeunes sont beaucoup plus vulnérables.

 

Le requin ovovivipare

Ce mode de reproduction est le plus répandu chez les requins. Les oeufs se développent à partir de leur réserve vitelline et éclosent à l’intérieur du corps de la mère.

Lorsqu’ils parviennent dans l’utérus, les œufs cohabitent dans une poche commune. Quand le vitellin est épuisé, la femelle libère les petits qui sont déjà autonomes.

 

Ainsi, l’aiguillat commun donne naissance à une dizaine de jeunes après 22 mois de gestation ; la plus longue durée connue chez les requins.

 

Chez certains Lamniformes (requin taureau, requin renard, requin pèlerin, requin taupe et grand requin blanc), le premier né pratique l’oophagie en mangeant les œufs non encore éclos.

Les cas extrêmes semblent être ceux du requin taureau et du requin taupe. On parle alors de cannibalisme intra-utérin. Même les embryons déjà éclos se dévorent entre eux. Seul un ou deux petits voient alors le jour ayant dévoré tous les autres.

 

Le requin vivipare

Moins répandu que l’ovoviviparité, dans ce mode de reproduction, les embryons se développent dans l’utérus maternel et les petits naissent déjà formés.

Chez les espèces vivipares, la gestation est longue, de 9 à 12 mois. Le nombre de jeunes qui naissent varie de deux à plus d’une centaine chez certains types de peau bleues.

La viviparité se rencontre plus fréquemment chez les espèces pélagiques comme les requins-marteaux, les Carcharhinidés à l’exception du requin tigre, ovovivipare ; les Carcharhiniformes (requins hâ, émissoles, virlis, milandres).

 

La cavité utérine est cloisonnée en cellules distinctes. Chaque cellule renferme un embryon qui est relié à un sac vitellin.

Ce mode de reproduction est un avantage pour les espèces pélagiques qui effectuent de grands déplacements. Elles ne sont pas limitées par la recherche de zones de pontes favorables.
Par contre, la fécondité est moindre mais les jeunes ont un meilleur taux de survie.

 

Maturité et croissance

Chez tous les requins, la maturité est tardive. Par exemple, un requin citron d’un kilo à la naissance doublera son poids en un an et ne grandira que de 15 cm par an.

Il lui faudra attendre 15 ans pour atteindre sa taille adulte.

 

Les requins vivent en moyenne entre 20 et 30 ans. Certaines espèces ont une longévité importante.

  • Le requin Hâ commun : 50 ans environ
  • Le requin baleine : jusqu’à 60 ans
  • L’aiguillat commun : plus de 70 ans, certains disent qu’il peut être centenaire
  • Le grand requin blanc est lui dans la moyenne avec une longévité d’environ 27 ans.

Les espèces qui vivent le plus longtemps sont celles qui connaissent les taux de croissance les plus bas.

Les taux de croissance les plus élevés s’observent chez les grands requins pélagiques tels le peau bleue, le grand requin blanc et le requin taupe.
Jusqu’à maturité, ils grandissent d’environ 30 cm par an.

Monde marin- Le requin - Généralités -

Publié à 14:40 par acoeuretacris Tags : monde marin
Les principaux caractères du requin ont peu changé depuis son apparition, il y a environ 400 millions d'années. Le requin, au même titre que la raie, fait partie des poissons cartilagineux ou Chondrichtyens c'est-à-dire que son squelette est formé de cartilage et non d'os. 
A travers cette rubrique, vous pourrez apprécier la richesse et la diversité des requins. Photos et videos vous feront découvrir le requin-baleine, le requin-tigre et bien sûr l'inquiétant grand requin blanc.
Vous frémirez surement en voyant évoluer l'incroyable Megalodon, un requin préhistorique dont la taille n'a jamais été dépassée.
 
 
Morphologie du requin 
Les requins n’ont pratiquement pas changé depuis environ 70 millions d’années. Leur morphologie, parfaitement adaptée au milieu marin, a permis aux requins de coloniser différentes niches écologiques, des rivages à la haute mer, des océans aux eaux saumâtres des estuaires et même aux eaux douces des cours d’eau.
La forme du requin est liée à son mode de vie. Les différentes espèces de requins ont donc une forme et un mode propulsion qui répondent aux exigences de leur habitat.
 
 
La forme du requin 
Toutes les espèces de requins ne vivent pas dans le même habitat : 
  • Espèces qui vivent en pleine eau : espèces pélagiques. Par exemple : requin baleine, requin pèlerin, requin bleu, requin blanc 
  • Espèces qui vivent sur les fonds marin : espèces benthiques. Par exemple : requin tapis, requin ange 
Certains pélagiques ont un déplacement lent comme le requin baleine, tandis que d’autres qui vent pourtant dans les mêmes eaux sont capables de records de vitesse stupéfiants comme le requin bleu ou les requins makos. 
 
 
 
Plus la forme est effilée et moins elle offre de résistance à la pénétration de l’eau. 
Les requins benthiques ont, eux, développé une forme particulière à leur mode de vie. Le requin tapis passe le plus clair de son temps posé sur le fond et a développé une forme aplatie. De plus, ses yeux sons disposés sur le dessus de sa tête. 
 
La flottabilité 
Les requins sont des poissons particuliers avec un squelette cartilagineux et non osseux. Contrairement à la plupart des poissons, les requins ne possèdent pas de vessie natatoire. En effet, pour contrôler leur flottabilité, la majorité des poissons ont, dans le ventre, une vessie natatoire. Ils la remplissent d’air pour s’alléger et la vident pour s’enfoncer. 
Les requins, eux, ont une tendance naturelle à s’enfoncer s’ils ne se déplacent pas. Le foie, qui occupe 90% de la cavité abdominale et près de 25% du poids total du corps, contribue à la flottabilité.
Ce foie est rempli d’huile (le squalène) plus légère que l’eau.
 
 
 
Le requin peut monter et descendre bien plus rapidement que les poissons. 
 
Ils montent et descendent dans l’eau bien plus rapidement que les autres poissons et n’ont aucun problème de décompression. 
 
Nageoire et propulsion 
De nombreux requins étant condamnés à se mouvoir, les nageoires ou ailerons jouent un rôle essentiel.
Reliées au squelette interne, elles sont rigidifiées par un réseau fibreux : les cératotriches.
 
 
 
Aileron dorsal d'un grand requin blanc. 
 
Les nageoires ne sont pas rétractables comme celles des poissons osseux. Elles ont deux fonctions principales : 
  • Stabilisation 
  • Direction et propulsion 
Selon les espèces la forme de la queue est différente 
 
 
1/ grand requin blanc 2/ squalelet féroce 
 
 
1/ requin taupe 2/ requin renard 
 
 
1/ requin tigre 2/ requin nourrice 
 
La peau du requin 
La peau d’un requin est constituée de denticules cutanés (en fait, des dents modifiées) qui lui donnent une texture de papier émeri. Ces écailles placoïdes sont d’une dureté incroyable. Il n’y a pas si longtemps, elles étaient utilisées pour polir des matériaux. 
Assez semblables aux dents du requin, ces écailles sont implantées jusqu’au derme par une racine. 
A première vue, il peut sembler étrange que la peau d’un requin soit si rude car cela devrait freiner sa progression.
En fait, on s’est rendu compte que l’alignement des pointes assure un écoulement optimal de l’eau.
 
 
 
Gros plan sur la peau rugueuse d'un requin. 
 
Leur forme peut varier selon l’âge, le sexe et surtout en fonction des espèces. 
Chez les requins benthiques comme les requins dormeurs, certaines parties du corps sont renforcées permettant au requin de ne pas se blesser quand il se pose sous les roches. 
 
 
Un requin dormeur taureau. By Ynk 
 
Cette peau constituée de milliers de denticules est donc une véritable armure. 
Chez les carcharhinidés, comme le requin tigre ou le requin bouledogue, la femelle possède des zones doublements renforcées, destinées à la protéger des morsures du mâle pendant l’accouplement. 
 
Le système respiratoire 
Pour compenser sa grande dépense énergétique, un requin doit pouvoir oxygéner son organisme en permanence.
Extrait de l’eau par les branchies, l’oxygène est transféré par le système circulatoire. Le sang est donc enrichi.
Les fentes branchiales sont soutenues par des arcs cartilagineux.
 
 
 
Gros plan sur les arcs branchiaux 
 
En principe, un requin possède cinq arcs branchiaux. Mais, il peut y en avoir six ou sept chez certaines rares espèces primitives, comme le requin griset. 
 
 
Requin griset ou requin à six ouïes Gérard Soury 
 
Chez les Lamnidés, comme le requin blanc, la circulation d’eau est uniquement provoquée par le déplacement. Ces espèces sont donc condamnées à nager de manière perpétuelle pour pouvoir respirer. 
 
Chez les espèces benthiques au mode de vie statique, le requin avale l’eau par la bouche, la comprime par une contraction du pharynx, et l’évacue sous pression par les fentes branchiales. 
 
 
Le requin tapis paste a un mode de vie statique. By Richard Ling 
 
Les requins dormeurs ont une particularité. Ils sont capables de commander l’ouverture des valves du système branchial. L’eau pénètre par les branchies antérieures et ressort par les branchies postérieures sans jamais transiter par la bouche.
Les fonctions alimentaires et respiratoires sont donc dissociées.
 
Enfin, chez des espèces comme les requins zèbres, les requins nourrices ou les requins anges, il existe en arrière de chaque œil, un orifice (spiracle) qui permet à l’eau d’atteindre les ouïes et de les oxygéner sans avoir à transiter par la bouche. 
 
 
On voit bien sur cette photo d'un chien de mer les évents ou spiracles situés derrière chaque oeil 
 
L’ouïe du requin 
Les oreilles internes sont hypersensibles aux vibrations de basse fréquence produites par le mouvement.
La vitesse de propagation des sons dans l’eau confère à l’ouïe des requins une efficacité sur plusieurs milliers de mètres.
 
L’oreille interne est également l’organe de l’équilibre, de l’orientation et de la coordination. 
 
Le toucher 
Tous les requins possèdent une ligne latérale. Cette ligne est un canal nerveux reliant de petits orifices au fond desquels logent des capteurs.
Cette ligne latérale court sur les côtés du corps et sur la tête.
Les capteurs enregistrent les différences de pression de l’eau.
 
De plus, le corps est parsemé de « fossettes » sensorielles. 
Ces différents mécanismes permettent au requin de sentir son propre corps mais également de connaître la température de l’eau. Il peut également apprécier toute modification du champ électrique produite par le mouvement d’un corps ou d’un objet.
Il lui est bien sur très facile de percevoir les vibrations d’un animal blessé.
 
 
 
Un grand blanc attiré par un animal blessé 
 
De plus, le requin peut interpréter une différence dans la salinité de l’eau. 
Le toucher est très développé. En effet, un requin n’a pas besoin de goûter une proie. Un simple contact physique lui suffit pour savoir si le menu est à son goût. 
 
 
Le requin de Port Jachson possède d'énormes narines qui offrent une surface sensorielle maximale pour déceler les odeurs les plus tenues 
 
C’est pourquoi, il arrive qu’un requin bouscule une proie au lieu de la mordre tout de suite. Il ne s’agit pas d’une intimidation mais d’une évaluation. 
 
La vue 
Dans son environnement, la visibilité est souvent médiocre. Elle reste cependant bonne jusqu’à une vingtaine de mètres selon la profondeur. 
Située en arrière de l’œil, la rétine est un organe sur lequel l’image est projetée. Elle est tapissée de deux types de photorécepteurs : 
  • Bâtonnets utiles en lumière réduite qui permettent de voir les formes et les contrastes en noir et blanc 
  • Cônes utiles en pleine lumière qui permettent de voir en couleur 
 
Les requins actifs qui évoluent en pleine eau ont des yeux plus grands que ceux qui peuplent les fonds 
 
Selon les expériences, tous les requins ne distinguent pas les couleurs. C’est le cas du requin griset.
Par contre, le requin blanc s’attaque prioritairement aux objets de couleurs chaudes (rouge, orangé, jaune).
 
Tous les requins ont des paupières fixes. Quelques espèces, notamment les Carcharinidés et les requins marteaux ont une paupière mobile qui se referme sur l’œil quand le requin mord dans une proie. 
 
 
Oeil d'un requin marteau. Les yeux ronds, très espacés assurent une vision binoculaire, impossible aux autres requins. Pour voir devant lui, il balance la tête d'un côté à l'autre. 
 
Le requin blanc n’a pas de paupière mobile. Par contre, l’œil se révulse au moment de l’attaque. C’est un système de protection. 
 
En arrière du globe oculaire, les requins possèdent le tapetum lucidum qui est une sorte de réflecteur.
En milieu obscur, grâce à ce mécanisme, leurs yeux deviennent fluorescents.
 
 
Les ampoules de Lorenzini 
La tête du requin est truffée de ces capteurs sensoriels, capables de détecter les faibles courants électriques produits par les êtres vivants, ainsi que les variations de température. 
Les organes récepteurs portent ce nom car c’est l’Italien Stefano Lorenzini qui les a découvert à la fin du 17e siècle. 
Tout être vivant, même immobile, émet un champ électrique si faible, soit-il. Un poisson caché dans une anfractuosité sera automatiquement repéré. 
 
 
Le requin-tapis tacheté porte des appendices charnus et verruqueux sur le côté de la tête et autour de la bouche. Les excoissances servent de camouflage sur les fonds marins. By Richard Ling 
 
Cette faculté de capter un champ électrique permet très certainement aux requins de s’orienter en fonction du champ magnétique terrestre.
Cette faculté n’est pas encore prouvée mais cela explique le sens de l’orientation que possède les requins migrateurs comme le requin baleine.
 
 
Les dents des requins 
Il est impossible de faire l’inventaire de toutes les dents car chaque espèce possède une dentition spécifique. 
Quelques points valent cependant pour tous les requins. 
Les dents sont recouvertes de vitrodentine, une substance presque entièrement minérale. Une dent de requin est très dure et brillante. 
 
Les dents logent dans la gencive et ne sont pas soudées à la mâchoire. Elles sont disposées en plusieurs rangées et se renouvellent en permanence.
Une dent ne se renouvelle pas uniquement quant elle est cassée. Quoi qu’il arrive, une fois arrivées à l’extrémité de la mâchoire, les dents tombent, poussées par la rangée suivante.
 
 
Le cycle de renouvellement dépend des espèces. On sait par exemple que certains requins pélagiques renouvellent leurs dents tous les quinze jours. 
La mâchoire de la majorité des requins modernes est hyostylique c’est-à-dire indépendante du crâne.
Cette caractéristique leur permet une spectaculaire extension des maxillaires donc d’attaquer de grosses proies et une préhension (pression de la mâchoire) d’une grande puissance.
A titre d’exemple, un requin de 3 m de long possède une puissance de pression de 3 t /cm².
 
 
 
Le requin-scie à long nez possède une mâchoire garnie de dents latérales by E. Saunders 
 
La gueule d’un requin peut compter jusqu’à 3 000 dents, sur 6 à 20 rangées. Il peut user jusqu’à 20 000 dents dans sa vie. 

Art pictural -Art parietal - Art Mobilier

Publié à 14:03 par acoeuretacris Tags : art pictural art parietal art mobilier
Art pictural -Art parietal - Art Mobilier
Les objets décorés ou art mobilier

Définition de l'art mobilier

Cette expression désigne les manifestations artistiques observées sur des supports transportables. La frontière avec l’art pariétal n’est cependant pas aussi nette qu’il ne paraît, quelques blocs de pierre gravés (Vénus de Laussel) ou scluptés se sont en effet détachés de la paroi et sont donc de ce fait présentés avec l'art mobilier.
Les supports sont en pierre, en l’os, en bois de renne ou en ivoire de mammouth, le bois ne s’est pas conservé.
L’art mobilier s’observe pendant la même période que l’art pariétal, de l’Aurignacien à la fin du Magdalénien et, en gros, sur le même territoire. Les Vénus font cependant exception : elles sont inconnues en Espagne mais apparaissent jusqu’en Sibérie.Mis à part quelques exemples exceptionnels de modelage la technique se limite aux différents degrés de l’incision allant de la gravure fine à la ronde-bosse en passant par la gravure profonde. Certaines pièces portent cependant des traces de peinture.

Les outils et les armes

Les bâtons percés.
Le bâton percé apparaît dès l’Aurignacien et persiste jusqu’à la fin du Magdalénien. Ces pièces sont taillées dans du bois de renne, le trou étant percé au niveau d’une enfourchure. Leur usage a donné lieu à plusieurs dizaines d’hypothèses, la plus courante est qu’ils servaient à redresser à chaud les pointes de sagaie en os. Leur décoration parfois absente ou rudimentaire devient, au Magdalénien, très élaborée parfois originale. Il s’agit d’animaux : chevaux, bisons, cerfs, rennes, bouquetin, mammouths, poissons…mais aussi souvent phallus  et plus rarement vulves.

Bâton percé

 

Les propulseurs à crochet.

Cet objet, également en bois de renne, servait à propulser des sagaies. Ils présentent une tige rectiligne d’une vingtaine de centimètres parfois terminée par un œillet, l’autre extrémité porteuse du crochet est décorée d’une ou deux figures animales sculptées en ronde-bosse : cheval, bouquetin, poisson, bison…. Les propulseurs ne s’observent qu’au Magdalénien et dans une région limitée : le Périgord et les Pyrénées.

 

Propulseur à crochets

Les spatules.
Ces objets, d’usage inconnu, sont des pièces d’os plates allongées et polies dont une extrémité semblant former un manche a parfois la forme d’une queue de poisson.

Les baguettes demi-rondes.

Découpées dans des perches de bois de renne, de section semi circulaire, parfois longues d’une vingtaine de centimètres ces pièces étaient, très vraisemblablement assemblées deux à deux par collage pour former des pointes de sagaie. Il en existe de simples non décorées et des exemplaires décorés plus rares qui devaient être des objets d’apparat. Le décor est le plus souvent géométrique plus rarement figuratif. Ces pièces apparaissent au Gravettien et atteignent leur apogée au Magdalénien.

Les objets précaires.

Souvent réalisées de manière admirable ces pièces ne portent pas de décor.

 

Les Lampes.

De très nombreuses lampes ont été retrouvées il s’agit le plus souvent de pierres brutes ou discrètement aménagées servant à transporter dans un léger creux un morceau de lard enflammé. Deux seulement sont des pièces travaillées et décorées , l’une provient de la grotte de La Mouthe, l’autre a été découverte au fond du puits de Lascaux.

Lampe

 

Les éléments de parure

Les objets destinés à la parure apparaissent tôt, dès le Châtelperronien, sous forme de dents percés ou, plus rarement aménagées par un sillon permettant de les suspendre. La crache de cerf, canine surnuméraire atrophiée, est particulièrement appréciée, au point de se rencontrer à la fois sous forme naturelle et sous forme de copies en os. Jusqu’à une époque récente, d’ailleurs, cette dent particulière ornait couramment les épingles de cravate et les chaînes de montre des chasseurs.

Les pendeloques.

On range traditionnellement dans cette catégorie des objets à suspendre dont la seule particularité est de n’être ni des contours découpés ni des rondelles.

Pendeloque en os

 

Les contours découpés .

Contour découpé - Tête de cheval
Ces pièces originaires de Dordogne ou des Pyrénées sont datées du Magdalénien moyen. Elles représentent en grande majorité des têtes de chevaux finement gravées et découpées dans des os hyoïdes du même animal. L’os hyoïde situé dans la gorge de l’animal a une forme qui, pour un œil exercé, évoque une tête de cheval. Les contours découpés sont donc un exemple appliqué à l’art mobilier de la technique dite de l’utilisation des reliefs naturels qui est propre aux paléolithiques.

 

Les rondelles.

Les rondelles se rencontrent à la même époque et dans les mêmes gisements que les contours découpés. Ce sont des rondelles d’environ 4 cm. de diamètre, percées en leur centre. Elles sont découpées dans la partie mince d’une omoplate et présentent sur l’une de leur face, plus rarement les deux, une décoration en règle animalière faite de fine gravure.
Rondelle

 

Les plaquettes

D’assez nombreux sites produisent des plaques ou des plaquettes de dimensions variables, porteuses de décorations gravées. Les supports sont en calcaire, en grès ou en schiste pour les plaquettes en quartz pour les galets. Trois sites ont produit ces pièces en nombre considérable, plusieurs centaines voire plus du millier, La Marche (44) en Haute-Vienne, Enlène en Ariège, Le Parpallo en Espagne (Valence) détient le record 5 000 sur une période de 13 000 ans.

 

Art pictural -L'art parietal-representations

Publié à 11:59 par acoeuretacris Tags : art pictural art parietal representations
Animaux, femmes, hommes, l'homme préhistorique a peint son environnement, mais aussi de mystérieux signes...
Les sujets.
Les sujets figurés se répartissent en trois catégories principales : la faune, les humains, et les signes.
L'artiste préhistorique a représenté principalement la faune de son époque, délaissant la flore, les éléments géologiques, et ses propres outils. Sans que l'on sache pourquoi, les représentations humaines sont rares...
La faune - les animaux.
Plus de 90 % des représentations sont consacrées aux animaux
Bison, cheval, mammouth, bouquetin, lion, pingouin... l'homme préhistorique a représenté toute la faune qui l'entourait (et pas forcément celle qu'il chassait le plus...). Tres rarement, on assiste à une véritable mise en scène animalière : troupeau de mammouths en mouvement, mère léchant son petit...A noter, les artistes ont généralement particulièrement soigné les représentations d'animaux : proportions respectées, soucis du détail...
Grotte de Chauvet
Les animaux, en général de grands herbivores, forment la catégorie de loin la plus nombreuse, la plus connue parce que la plus spectaculaire, celle aussi où la qualité artistique est la plus accomplie. En nombre les chevaux et les bisons (fig 1) sont largement dominants, un second groupe est formé par le mammouth (fig 2) , le bouquetin (fig 3), la biche et l’aurochs, viennent ensuite les animaux rares : ours, félins (fig 4) , rhinocéros (fig 5) ou exceptionnels : oiseaux, poissons…Il existe également, en petit nombre, des animaux fabuleux (licorne de Lascaux fig 6), des monstres formés par des parties d’animaux différents ou des figures mi-animales mi- humaines.
1 - Bison
2 - Mammouth
3 - Niaux - Bouquetin
4 - Felins - Chauvet
5 - Rhinoceros
6 - Licorne - Lascaux
Beaucoup de ces animaux appartiennent à des espèces disparues dont ils présentent certaines particularités anatomiques caractéristiques, tel est le cas des chevaux qui sont des chevaux de Prjevalski (Fig 6), animaux de petite taille, hirsutes, à grande queue présentant sur l’encolure un tache caractéristique en forme de M aplati, ou des ours, Ursus spaeleus, espèce aujourd'hui disparue reconnaissable par la présence d’un stop prononcé (décrochement au niveau de la racine du nez) sur le profil du crâne (fig 7) ….
6 - Cheval de Prjevalski -Niaux
7 - Ours des cavernes - Chauvet
Des règles dans la composition
Des règles dans la composition
Au-delà de cette dimension naturaliste évidente, les représentations animalières pariétales présentent un certain nombres de traits communs qui sont souvent autant de nuances à leur apparent réalisme.
- Tous les animaux, à de très rares exceptions près, sont représentés de profil, mais bien souvent la vue de profil est altérée par le procédé de la perspective tordue, ainsi de nombreux bisons ont des cornes de face.
- Les superpositions sont fréquentes.
- Les tailles respectives d’animaux voisins ne sont pas respectées.
- Des espèces qui dans la nature ont des habitats différents sont représentées côte à côte, par exemple les bisons et les chevaux.
- La ligne d’horizon n’est jamais figurée.
- Le sol est parfois évoqué par un élément naturel, corniche, mais n’est jamais représenté directement.
- Certains animaux sont représentés dans des positions impossibles : pattes en l’air, en position oblique ascendante ou descendante forte.
- Les paysages, les arbres, les pistes si importantes pour les chasseurs ne sont jamais représentés.
- Les espèces figurées répondent à un choix très précis ne correspondant pas à la liste de celles qui étaient consommées.
- Les scènes sont rarissimes.
Les humains
Peu nombreuses, juste esquissées, mal proportionnées, les figures humanoïdes n'ont pas été un sujet premier pour nos artistes du passé. Les hommes préhistoriques ont délibérement pris plus de temps pour représenter la faune que leur propre espèce.
Une constante également : l'être humain est représenté seul. Il est très rarement accompagné d'animaux... voire mélangé avec eux... ce qui peut donner des êtres hybrides, mi-homme, mi-animal...
Grotte de Lascaux
Les hommes
Par rapport à celui des animaux l’effectif des humains est très faible. Dans l'art pariétal les représentations masculines sont toujours traitées de façon assez sommaire (fig 8) , souvent en érection (fig 10). Plusieurs de ces représentations sont mi-humaines mi-animales (fig 9).
Les femmes
Les femmes, sont, elles, sur représentées dans l'art mobilier. Elles bénéficient souvent d’un traitement artistique plus soigné. Dans l'art pariétal les gravures féminines sont les plus nombreuses.
8 - Homme bléssé
9 - Mi-humain, mi animal
10 - Anthropomorphe utilisant un relief naturel pour représenter le sexe
Les mains positives et négatives
Les mains plus souvent négatives que positives forment une catégorie intermédiaire entre les humains et les signes. Elles sont très fréquentes aussi bien en France qu’en Espagne. Les mains positives sont formées par l’application sur la paroi de la main enduite d’ocre. Pour les mains négatives le colorant est soufflé à la bouche sur la main appliquée sur la paroi. Certaines mains négatives présentent des amputations apparentes dans ce cas la main est appliquée dos sur la paroi et un ou plusieurs doigts sont repliés.
Dans la grotte de Gargas ( Pyrénées) la multiplicité des type de mains négatives permet à certains scientifiques d'y voir l'expression d'un langage symbolique (à l'image du langage des sourds-muets).
Les signes
Grotte de Pasiéga
Des points, des lignes, des cercles, des rectangles... dès l'aurignacien l'homme préhistorique a manipulé des figures géométriques.
Souvent il utilise les signes en superposition avec des représentations animales (voir les chevaux "ponctués" de la grotte de Pech-Merle).
Première forme d'écriture
, mode de calcul, signe de reconnaissance... toutes les interprétations sont possibles mais, pour l'instant, aucune explication n'est communément admise.
Au magdalénien, le nombre de signes va prendre de plus en plus d'importance...
Les signes sont aussi nombreux que variés, ils peuvent être classés en deux catégories suivant que leur signification est ou non connue.
Dans la première catégorie se rencontrent des signes féminins vulves, profils fessiers, et par assimilation les claviformes.
Les vulves s’observent pendant toute la durée du paléolithique et sur un territoire immense, des vulves gravées sur des objets mobiliers sont connues jusqu’en Pologne. Ce sont des signes simples constitués par des triangles parfois plus ou moins arrondis dont un des angles porte une bissectrice. Il s’agit en fait de triangles pelviens mais l’usage est de les appeler des vulves (fig 11). Cette figure est couramment considérée comme réaliste alors que la ligne bissectrice qui lui donne son sens en représentant la fente vulvaire n’est, en fait, pas visible sur la femme adulte debout. Le procédé relève de la perspective tordue. Les vulves peuvent être gravées, peintes ou tracées voire modelées dans l’argile.
Les profils fessiers type Lalinde Gönnersdorf sont eux aussi fréquents. Leur signification féminine est clairement établie par des pièces les montrant sous deux formes avec et sans sein.
Les claviformes (fig 14) peints ou gravés sont formés par une ligne droite plus ou moins verticale présentant sur un de ses cotés un renflement qui représenterait le massif fessier. La signification féminine des claviformes a été proposée par André Leroi-Gourhan mais reste hypothétique.
11 - Angles sur l'Anglin - Vulve
12 - Abri Cellier -
Vulve
13 - Le Tuc d'Audoubert - Vulve
14 - Le Tuc d'Audoubert - Claviforme
La seconde catégorie comprend une multitude de signes mystérieux allant de formes élémentaires points isolés ou groupés en lignes ou en nappes, tirets, lignes, zigzag…. à des formes complexes signes quadrangulaires aviformes tectiformes…
15 - Combel - Points rouges
16 - Marsoulas - Signes barbelés
17 - La Mouthe - Signe
Les tracés digitaux.
Plusieurs grottes (Pech-Merle, Rouffignac, Grotte de Lascaux, Cosquer…) présentent des panneaux de tracés digitaux ou macaronis. Ce sont des surfaces, parfois importantes, pouvant atteindre plusieurs mètres carrés portant un entrelacs de tracés irréguliers, enchevêtrés formés en promenant la pointe de deux ou trois doigts sur une surface rocheuse recouverte d’une couche naturelle d’argile. Certains de ces tracés paraissent avoir été faits avec des instruments à dents en pierre ou en bois. Aucune image nette ne peut être identifiée en dehors de quelques contours, probablement fortuits, évoquant un profil animal. On a voulu voir dans ces panneaux l’origine de l’art paléolithique. Cette théorie, ancienne et maintenant à peu près abandonnée, n’avait pas d’autre justification que le désir de ses auteurs de voir l’art évoluer du simple au complexe et du fortuit à l’élaboré.