humour et blagues... une petite derniere.... chien perdu sans collier!!!

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Humour et blagues - Au paradis .....

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juste pour finir la journée en souriant.... à la piscine....

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Les Départements et ... - Le Cher - 18 - (2ème partie)

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Les Départements et ... - Le Cher - 18 - (2ème partie)
Lorsque la funeste rivalité des Armagnacs et des Bourguignons eut éclaté au commencement du XVe siècle, le haut Berry, qui compose le département du Cher, fut le théâtre de grands événements. Jean, duc de Berry, alors fort âgé, ayant pris parti pour le duc d'Orléans, concentra à Bourges toutes ses forces militaires, et tint garnison dans toutes les places fortes du pays. Alors Jean sans Peur, duc de Bourgogne, sous prétexte de faire respecter l'autorité royale, amena l'infortuné Charles VI à la tête d'une armée considérable pour soumettre le duché.

Après avoir pris les villes de Montfaucon et de Dun-le-Roi, les châteaux de Beaugy, de Fontenay et plusieurs autres, il arriva devant Bourges en juin 1412 et en fit le siège, qui dura jusqu'au mois d'octobre suivant. Alors les deux partis s'accordèrent, au grand déplaisir des Anglais, qui comptaient profiter de cette triste rivalité pour s'emparer de la province. Le duc Jean étant mort sans enfants mâles en 1416, le Berry retourna à la couronne, mais non pour longtemps ; Charles VI le donna d'abord au troisième de ses fils et ensuite au quatrième, qui fut depuis le roi Charles VII. Ce prince fit de Bourges son séjour ordinaire et conserva même, étant dauphin, le Berry, qui fut son asile et le centre de ses possessions. A la mort de son père, en 1422, le roi de Bourges, comme l'appelaient par dérision les Anglais, se mit en devoir de recouvrer l'héritage de ses aïeux. Les barons du Berry demeurèrent, en cette occasion, loyalement dans son parti et contribuèrent puissamment au rétablissement de son autorité.

Charles VII affectionna toujours le Berry et y mourut en 1461, au château de Mehun-sur-Yèvre, sa résidence favorite, des soucis que lui causait la mauvaise conduite de son fils, le dauphin Louis. L'année même de sa mort, il l'avait donné le Berry en apanage à son second fils Charles. Ce prince, qui, à l'avènement de Louis XI, avait à peine seize ans, était d'une grande faiblesse de caractère ; il s'ennuyait à la cour de son frère, sérieuse et économe, de laquelle avaient disparu les somptueux banquets, les bals et les tournois qui, au temps du roi Charles VII, répandaient la richesse et la joie dans les campagnes du Berry ; il se laissa entraîner dans la révolte que les princes et seigneurs ourdirent contre Louis XI, sous prétexte du bien public.

Louis déploya beaucoup d'activité dans ce moment critique et vint lui-même en Berry à la tète d'une vingtaine de mille hommes ; il soumit successivement les villes et les châteaux du pays, mais il échoua devant Bourges et ne put s'emparer de la Grosse-Tour. On sait comment se termina cette ligue du Bien publie les traités de Saint-Maur et Conflans, qui, en 1465, suivirent la bataille de Montlhéry, satisfirent momentanément l'ambition et la rapacité des seigneurs. Charles reçut un autre apanage, et le Berry rentra encore une fois aux mains de la royauté, à laquelle il fut fidèle. Louis XI constitua cependant cette province tour à tour en apanage pour François son troisième fils, qui mourut jeune, et pour sa seconde fille, Jeanne, qu'il avait mariée à Louis d'Orléans. Lorsque ce dernier parvint à la couronne sous le nom de Louis XII, en 1498, il répudia Jeanne et dut lui restituer son domaine du Berry, où elle se retira, pratiquant les bonnes œuvres et répandant autour d'elle les bienfaits de la charité la plus sincère ; elle mourut en 1504, après avoir fondé l'ordre des religieuses Annonciades. Elle fut dans la suite béatifiée sous le nom de sainte Jeanne de Valois. Elle était petite, contrefaite, niais d'une grande douceur de caractère et d'une éducation aussi solide que variée.

Après la mort de cette princesse, le duché de Berry étant encore retourné à la couronne, le roi François Ier en donna l'usufruit, l'an 1527, à sa soeur Marguerite de Valois, épouse de Philibert-Emmanuel de Savoie, et qui mourut en 1574. Cette femme célèbre, l'un des plus beaux esprits de son siècle, et que son frère chérissait et qualifiait de Marguerite des Marguerites, fut la protectrice de Calvin, qui étudiait alors dans la célèbre université que le saint roi Louis IX avait créée à Bourges. A l'aide de la faveur dont il jouissait, il essaya, avec succès, de répandre ses idées réformatrices dans le village d'Asnières et dans la petite ville de Lignières ; enhardi bientôt par le succès, il s'avança jusqu'à Sancerre et essaya de gagner à la cause dont il se faisait l'apôtre les habitants de cette importante cité ; cette fois, le clergé s'émut, de vives remontrances furent faites aux magistrats, et bientôt il fallut que Calvin quittât la province ; il laissait derrière lui des germes nombreux de sa doctrine.

Ce ne fut qu'en 1561 que, pour la première fois, un prêche fut ouvert à Bourges ; les protestants n'y étaient pas encore les plus forts ; en mai 1561, lorsque le massacre de Vassy eut donné le funèbre signal de ces guerres civiles, dites de religion, les calvinistes, réunis en nombre dans les villes voisines, marchèrent sur Bourges, sous la conduite du comte de Montgomery s'emparèrent de la ville et la saccagèrent. Alors furent commises bien des profanations sacrilèges ; les églises et les monastères furent pillés, on dispersa les prêtres et les moines, et, lorsque les victimes humaines vinrent à manquer, les fanatiques s'en prirent aux tombeaux : les cendres de saint Ursin, l'apôtre du Berry, furent jetées au vent, ainsi que celles de sainte Jeanne de France.

Maîtres de Bourges, les calvinistes se répandirent dans les campagnes, ravageant les prieurés et les monastères, pillant les églises et incendiant les châteaux de la noblesse catholique. Il fallut que le duc de Guise en personne et le maréchal de Saint-André accourussent protéger le haut Berry. Bourges fut assiégée, tint quinze jours et se rendit. Rappelé sur les bords de la Loire, le duc de Guise abandonna le pays, et bientôt la guerre civile recommença avec toutes ses misères et ses excès.

Le Berry et plus particulièrement les pays qui composent le département du Cher se partagèrent en deux camps : Bourges fut le centre des catholiques, Sancerre devint la principale place d'armes des protestants. Cette guerre impie dura pendant les règnes de Charles IX et de Henri III (de 1560 à 1589). La Saint-Barthélemy eut, en août 1572, un funeste retentissement à Bourges ; malgré les efforts des catholiques les plus modérés, de grands massacres eurent lieu ; mais, proportion gardée, ils ne furent pas aussi multipliés que ceux qui avaient ensanglanté Paris. Quelques victimes purent s'échapper ; entre autres les jurisconsultes Hugues Doneau et François Hotman, qui parvinrent à gagner Genève.

Dès l'an 1568, et à l'imitation de la ville de Péronne et des autres villes du nord de la France, une ligue catholique s'était formée à Bourges pour défendre la religion catholique ; l'archevêque en fut le chef. Dès que la but de cette association fui connu, de toutes parts les communes et les bourgs du Berry voulurent s'y associer ; cependant quelques-uns restèrent fidèles aux prêches calvinistes ; d'autres furent tenus dans l'indécision par la conduite irrésolue et cauteleuse de Henri III. Mais lorsque ce malheureux prince fut tombé, en 1589, sous le couteau de Jacques Clément, le Berry se partagea en deux camps bien distincts : le sire de La Châtre, gouverneur de la province, tint pour la Ligue, ainsi que les villes de Bourges, de Dun-le-Roi, de Mehun-sur-Yèvre et de Vierzon ; tandis que le comte de La Grange-Montigny, les seigneurs de Gamaches, d'Arquian, de Marcilly et autres prirent le parti de Henri IV, ainsi que les villes de Sancerre et d'Issoudun, où ils se fortifièrent.

Pendant cinq années, le pays fut complètement ravagé ; les barons assouvirent les uns contre les autres leurs haines réciproques, détruisant les récoltes des fiefs de leurs rivaux, brûlaient les villages et ruinant les châteaux. C'est surtout de cette époque que date la destruction des forteresses féodales dont les ruines couronnent d'une manière si pittoresque les coltines, ou qui se cachent au fond des plaines, mirant leurs débris moussus et couverts de lierre dans les eaux qui jadis en défendaient les approches. Le jeune duc de Guise, fils du Balafré, vint en 1591 chercher un asile dans le Berry, après s'être échappé de prison ; le baron de La Châtre le reçut magnifiquement, et sa présence, qui dura plus d'un mois, servit à fortifier son parti.

Cependant l'archevêque Regnault, que l'on avait forcé de jurer fidélité à la Ligue, était parvenu à s'évader ; il rejoignit Henri IV, lui fit sa soumission, et ses sages conseils contribuèrent puissamment à faire rentrer le roi dans le giron de l'Église catholique. Ce fut entre ses mains qu'en 1594 Henri IV fit son abjuration à Saint-Denis. Cet événement dut nécessairement modifier la position des partis dans les pays qui composent le département du Cher, et la plupart des barons se soumirent individuellement à Henri IV. Le sire de La Châtre, qui était à la fois gouverneur de Bourges et d'Orléans pour la Ligue, traita avec le roi et lui remit les clefs de ces villes, moyennant huit cent quatre-vingt-dix-huit mille neuf cents livres.

Sous la sage administration de ce prince, le Berry jouit d'un repos dont il avait bien besoin. Henri IV affecta les revenus de cette province à l'entretien de Louise de Lorraine, veuve de Henri III. A la mort de cette princesse, en 1601, le Berry fit de nouveau retour à la couronne, et le roi en donna le gouvernement à Henri de Bourbon, prince de Condé. Le sage et intègre Sully contribua, à cette époque, à cicatriser les plaies de la guerre civile dans ce beau pays ; il y possédait les terres de Mont-Rond, de Montfaucon et d'Henrichemont ; il fit accorder quelques indemnités à ceux des habitants des campagnes qui avaient le plus souffert.

Les troubles de la minorité de Louis XIII devaient replonger le Berry dans l'anarchie. La reine mère, Marie de Médicis, avant fait arrêter Condé au Louvre, une certaine agitation se manifesta dans la province où ce prince était fort aimé. Le sire de La Grange-Montigny, le vieux capitaine ligueur, que l'on venait de récompenser en lui donnant le bâton de maréchal, fut chargé de reprendre successivement, à la tête d'une armée royale, les places qui tenaient pour le prince ; il en vint à bout presque sans coup férir ; cependant la Grosse-Tour de Bourges, qui avait bonne garnison dévouée au prince de Condé, résista d'abord ; mais ce fut en vain ; le Berry resta définitivement dans l'obéissance royale.

Après quelques années d'une prospérité que rien ne vint troubler, sous la sévère administration de Richelieu, ce pays vit, sous la Fronde, se renouveler ces cruelles alternatives de misère et de désolation que la guerre civile faisait peser sur lui. Le grand Condé, ancien élève du collège de Bourges, avait succédé à son père dans le gouvernement du Berry ; il devint suspect à la reine mère Anne d'Autriche, et à Mazarin, qui, au nom de Louis XIV, enfant, régnait sur la France ; il fallut l'arrêter. Les troupes royales entrèrent à cette occasion dans la province, pour y tenir en respect la noblesse, à cause de son attachement à la maison de Bourbon. Il se forma alors deux partis qui se tinrent en échec dans le pays. Le prince de Condé, à sa sortie de prison, chercha à ressaisir son gouvernement ; il leva des troupes dans quelques cantons du Berry ; n'ayant pu détacher Bourges du parti du roi, il établit ses ligues depuis le château de Mont-Rond, dont il avait fait sa place d'armes, jusqu'à Sancerre. La guerre, qui du reste ne se fit que par surprises et escarmouches, ne dura que quelques mois ; force resta à l'autorité royale.

C'est alors que furent détruites les forteresses féodales qui étaient restées debout après les guerres de religion ; les châteaux de Mont-Rond, de Beaugy furent démantelés ; la Grosse-Tour de Bourges, l'orgueil de celte vieille cité, fut rasée et ses matériaux employés à la construction d'un hôpital Sous l'administration éclairée de Colbert, les campagnes du Cher redevinrent calmes et prospères mais les habitants eurent plus d'une fois à gémir des taxes et des impôts extraordinaires que nécessitaient les grandes guerres de Louis XIV.

Colbert avait acquis dans le pays les terres de Lignières, de Bois-sire-Aimé et de Châteauneuf. Louis XIV et les rois qui lui succédèrent donnèrent plusieurs fois le Berry en apanage à des princes de la famille royale ; mais cette province n'eut aucun rapport avec ces différents princes apanagistes, qui n'en portèrent que le nom ; elle fat administrée jusqu'en 1789 par des gouverneurs royaux. Bien qu'ils changeassent trop souvent pour le bonheur et la tranquillité des campagnes, cependant rien d'important ne signala leur administration. Louis XVI, qui méditait d'utiles réformes, choisit, en 1778, cette paisible province pour y faire l'essai d'une administration provinciale, qui fut appliquée en grand à toutes les provinces de la France en 1787. La direction des affaires de la contrée fut confiée à une assemblée provinciale, composée de quarante huit membres, douze de la noblesse, douze du clergé et vingt-quatre du tiers état. Sous cette administration d'essai, d'utiles réformes, que la marche des idées avait rendues nécessaires, furent entreprises. En 1790, un nouveau changement eut lieu, et les administrations provinciales furent remplacées par les administrations départementales.

Le département du Cher fut alors formé du haut Berry (690 410 hectares) et de quelques portions du Bourbonnais (29 333 hectares). Pendant la Révolution, il fut entraîné dans le mouvement général ; cependant les anciennes populations du Berry, fidèles et religieuses, ne se laissèrent pas gagner aux excès qui signalèrent cette époque de notre histoire ; il y eut bien, en 1196, une tentative de chouannerie ; Phélippeaux et quelques royalistes cherchèrent à soulever les départements du Centre, la Loiret, l'Indre, la Nièvre et le Cher ; mais le Directoire envoya sur les lieux les généraux Desanfants et Chezin, (lui eurent bientôt rétabli la tranquillité. Avec elle, le département du Cher vit, pendant le Consulat et l'Empire, son antique prospérité renaître ; quelques grands travaux d'utilité publique furent entrepris, et pour la première fois des voies de communication s'ouvrirent au centre de ces contrées, que quelque temps auparavant Mirabeau avait qualifiées de Sibérie de la France.

A la suite des désastres de 1814 et de 1815, les armées étrangères pénètrent en France ; le département du Cher fut préservé des maux de l'invasion par sa position centrale. C'est sur son territoire que furent licenciés en partie les débris de cette armée héroïque qui avait parcouru l'Europe avec ses aigles victorieuses. Le département du Cher n'eut heureusement pas à souffrir de la guerre de 1870-1871 ses forges, ses fonderies contribuèrent pour une large part à la défense nationale, et les mobiles du Cher se signalèrent par leur bravoure au combat de Toury et à la défense de Paris.

Les Départements et ... - Le Cher - 18 - (1ère partie)

Publié à 11:55 par acoeuretacris
Les Départements et ... - Le Cher - 18 - (1ère partie)

(Région Centre)

Le département du Cher a été formé de la plus grande partie de l'ancienne province du Berry ; son histoire est donc celle de cette province, et naturellement elle remonte à celle des Bituriges, qui lui ont donné son nom. Les Bituriges étaient l'une des plus anciennes et des plus puissantes tribus gauloises ; ils habitaient sur les bords du Cher (Carus) et obéissaient s à un roi qui résidait à Avaricum (Bourges).

Au VIIe siècle avant J.-C., à l'époque où Tarquin l'Ancien régnait à Rome, ils avaient la souveraine puissance sur le pays des Celtes. Leur roi Ambigat, vieillard que recommandaient ses vertus et ses richesses, voyant que son peuple était devenu trop considérable, et que le sol, malgré sa fertilité proverbiale, menaçait de devenir insuffisant, engagea Sigovèse et Bellovèse, ses neveux, jeunes guerriers ennemis du repos, à aller chercher un autre séjour dans les contrées que les dieux leur indiqueraient par les augures, leur permettant d'emmener avec eux autant d'hommes qu'ils voudraient, afin que nulle nation ne pût repousser les nouveaux venus. Bellovèse s'établit dans cette partie de l'Italie que les Romains appelèrent dans la suite la Gaule cisalpine, et Sigovèse dans là Norique, pays qui forme aujourd'hui la Bohême et la Bavière. Les Bituriges envoyèrent dans la suite de nouvelles colonies en Italie, et il est probable que leur chant de guerre se fit entendre jusque sur le bords du Tibre, lorsque les Gaulois, conduits par Brennus, vinrent, en 390, brûler Rome naissante.

Quelques siècles plus tard, lorsque César voulut passer dans les Gaules, il prit avec lui des Gaulois cisalpins et les ramena dans leur ancienne patrie. Ces braves soldats l'aidèrent à vaincre Vercingétorix, que le général romain poursuivit à travers le pays des Arvernes, et jusque dans celui des Bituriges, où il forma le siège d'Avaricum. César lui-même, dans le septième livre de ses Commentaires, fait voir par la manière dont il décrit ce siège combien il fut meurtrier. La ville fut enfin prise et ruinée par les Romains. La plupart des Bituriges quittèrent le pays, qui était dévasté, et allèrent. s'établir dans d'autres contrées.

Les traces de la civilisation naissante de ces temps reculés sont très rares aujourd'hui dans la département ; quelques tombelles ou tumuli, aux environs de Bourges, aux lieux dits : la Butte-Barral, la Butte-des-Prés-Fichaux et celle des Vignes-du-Château ; les menhirs ou pierres levées de Graçay, que l'on nomme dans le pays les Pierres folles ; quelques tumuli à Pierrefitte, dont le nom lui-même est l'indice de monuments mégalithiques, tels sont les seuls témoins muets de ces temps éloignés. Les Bituriges avaient vaillamment résisté à l'invasion romaine ; ils succombèrent et restèrent fidèlement soumis à leurs vainqueurs. Sous la domination romaine, leur pays fit partie de l'Aquitaine, et, sous Auguste, leur ville, qui avait été rebâtie et s'était considérablement agrandie, fut la métropole de cette province et servit constamment de résidence au préfet romain ; c'est alors que cette capitale perdit son nom d'Avaricum ; elle obtint le droit de cité, accordé aux villes privilégiées, et fut désignée sous le nom civitas Biturigensium, puis simplement de Bituriges. Lors de la division de l'Aquitaine en trois parties, sous Honorius, le Berry forma la première Aquitaine, et Bourges en fut toujours la capitale. C'est à peu près vers le milieu du IIIe siècle que le christianisme fut prêché dans le pays qui nous occupe ; son premier apôtre fut, dit-on, saint Ursin ; il fut favorablement accueilli par la population, et le sénateur Léocadius lui donna une des salles de son palais pour établir une église.

La période gallo-romaine a laissé quelques traces dans le département du Cher ; la vieille enceinte de Bourges est encore visible, et cette ville dut, ainsi que les grandes cités de l'empire posséder un cirque, des naumachies, des palais et des portes triomphales. Le cirque occupait l'emplacement de l'ancien couvent des Ursulines, et l'on voit encore dans les caves de cet établissement les restes des loges qui renfermaient les animaux féroces. On trouve aux environs de Bourges les ruines d'un aqueduc souterrain qui, probablement, conduisait les eaux de quelque source éloignée à la ville.

A Alichamps, lieu autrefois considérable, où venaient se croiser trois voies romaines, des fouilles ont fait découvrir des inscriptions, des colonnes miliaires, des vases, etc. A Drevant, sur le Cher, on montre l'emplacement d'un théâtre : on y a trouvé, en outre, des fragments de statues, des tombeaux, des pierres sculptées, des chambres pavées ou revêtues de marbre. A Alléan, près de Bau-, on voit encore les vestiges d'un camp ; à Maubranches, à Soye, à Celle-sur-Cher, on a trouvé des inscriptions, des poteries. Mais nous nous garderons bien d'attribuer à Vercingétorix les restes d'un vieux camp que l'on rencontre entre Maubranches et Nohant ; l'antiquaire doit être très sobre de ces pompeuses attributions, basées sur des témoignages trop légers, et dont la fragilité n'a servi que trop souvent à battre en brèche la science qu'il chérit.

Lors de la chute de l'empire romain et de l'invasion des barbares, les plaines de la fertile et plantureuse Aquitaine tombèrent au pouvoir des Wisigoths ;. Euric, leur roi, en rit la conquête vers l'an 475 ; ce ne fut pas sans résistance de la part des Bituriges, car il n'entra. dans leur capitale qu'après avoir échoué dans un premier siège. Mais les Wisigoths se rendirent bientôt odieux aux populations chrétiennes de la première Aquitaine par les persécutions de toute nature qu'ils leur firent endurer ; ils étaient ariens, c'est-à-dire qu'ils niaient la divinité de Jésus-Christ ; ils dévastèrent donc les églises et les monastères, en haine des chrétiens.

Aussi, lorsque Clovis eut, en 511, battu et tué Alaric Il, fils d'Euric, à la bataille de Vouillé, les évêques des villes d'Aquitaine ouvrirent-ils avec empressement les portes de leurs cités à ce prince, qui venait de reconnaître le Dieu de Clotilde et d'être baptisé par l'archevêque de Reims saint Remi. Dans les partages que firent entre eux les descendants de Clovis, le pays qui nous occupe fit toujours partie du royaume d'Orléans, et il fut gouverné par un comte qui résidait à Bourges. Les ducs d'Aquitaine s'en emparèrent vers la fin de la première race ; mais ils en furent chassés par Charles Martel . Bourges s'étant de nouveau déclarée pour les Aquitains et leur duc Waïfre, qui lui avait donné Cunibert pour comte, Pépin accourut et, après un siège de peu de durée, s'empara de la ville, la ruina et jeta Cunibert dans un cloître. Charlemagne établit dans le Berry des gouverneurs ou comtes, qui, dans la suite, rendirent leur gouvernement héréditaire, comme la plupart de ceux des autres grandes villes.

Le premier de ces comtes de Berry ou de Bourges fut Humbert, nommé en 778. Depuis cette époque jusqu'en 926, on en compte dix-huit, parmi lesquels on cite Gérard, qui régnait dès l'an 838. Dépouillé de son comté par Charles le Chauve en 867, il fut momentanément remplacé par Egfried ; mais ses hommes mirent le feu à la maison où était le nouveau comte, lui coupèrent la tète et jetèrent son corps dans les flammes. Gérard rentra ainsi en possession de son comté, malgré la volonté royale, frappée alors d'impuissance par la turbulence des comtes et les invasions incessantes des Normands. Il était encore comte de Bourges en 872, époque à laquelle il fut remplacé dans sa dignité par le duc Boson, beau-frère de Charles le Chauve et grand chambellan de Louis le Bègue, roi d'Aquitaine.

Louis le Bègue ayant succédé à son père, Charles le Chauve, au trône de France, Boson crut le moment favorable pour se déclarer indépendant ; mais il fut renversé, en 878, par Bernard Ier marquis de Septimanie. Celui-ci, parent de cet Egrried tué par Gérard en 867, réclama son héritage ; il fut appuyé par le comte du Maine et Gozlin, évêque de Paris, son oncle, et parvint à s'emparer du comté de Bourges. Mais bientôt il en chassa l'évêque Frotaire, s'empara des biens de l'Église et exigea des habitants un serment de fidélité contraire à celui qu'il devait lui-même au roi ; aussi fut-il excommunié par le concile de Troyes et attaqué, en 879, par une armée que Louis le Bègue avait donnée à Boson, son oncle, rentré en grâce auprès de lui. Boson, maître de Bourges, le fut bientôt de tout le pays. Dans la suite, il fit la paix avec Bernard et lui donna un fief.

A sa mort, arrivée en 886, il eut pour successeur Guillaume Ier le pieux qui était déjà comte d'Auvergne. Guillaume II, qui succéda à ce dernier, fut souvent en guerre avec la roi Raoul ; ce dernier lui enleva même son comté et le lui rendit en 927, après l'avoir forcé à lui rendre hommage. Après la mort de Guillaume Il, arrivée en 926, .le roi Raoul supprima le titre de comte de Berry, donna la propriété de Bourges au vicomte de cette ville et décida qu'à l'avenir ce vicomte, le seigneur de Bourbon, le prince de Déols et les autres barons du Berry relèveraient immédiatement de la couronne.

Geoffroy, dit Papabas, que quelques historiens font fils de Guillaume II, fut le premier vicomte de Bourges. C'est pendant son gouvernement que la France fut envahie et dévastée par les Hongrois, dont les contemporains nous ont fait un portrait si effroyable que le souvenir s'en est conservé dans la tradition de l'Ogre, terreur de notre enfance. Geoffroy eut trois successeurs du même nom que lui : Geoffroy II, dit Bosebebas ; Geoffroy III, le Noble ; Geoffroy IV, le Meschin ; tous prirent part aux grands événements qui signalèrent l'enfantement de la monarchie capétienne.

Étienne, fils de Geoffroy IV, était vicomte de Bourges en 1061 et mourut sans postérité. Eudes Herpin ou Arpin lui succéda dans la vicomté de Bourges ; il avait épousé Mahaud de Sully, fille et héritière d'Étienne ; d'ailleurs, il prétendait lui-même descendre de Guillaume Ier, le Pieux. Ce sixième et dernier vicomte de Bourges vivait en 1090, lors de la ferveur des premières croisades. En 1101, se disposant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, il vendit au roi Philippe Ier sa vicomté pour soixante mille sous d'or. Il se distingua pendant la croisade, fut pris à la bataille de Rama, le 27 mai 1102, et eut beaucoup de peine à se racheter. Enfin il revint en France et se fit moine dans la célèbre abbaye de Cluny, fondée par Guillaume Ier environ 180 ans auparavant ; il n'y mourut qu'en 1109 et y fut enterré. Le Berry fut la première province réunie au domaine de la couronne.

A l'époque où la vicomté de Bourges rentrait ainsi au domaine royal, sa juridiction ne s'étendait pas sur tout le Berry ; les possesseurs des grands fiefs du pays s'étaient rendus indépendants, et l'on avait vu s'élever les seigneurs de Sancerre, de Montfaucon, de Charenton, de Germigny, de Vierzon, de Mehun, etc. Les maîtres de ces fiefs, suzerains eux mêmes d'un grand nombre de vassaux, couvrirent le pays d'un réseau de forteresses, destinées à la fois à protéger les campagnes et à les maintenir dans l'obéissance. Les rois, devenus maîtres du Berry, durent forcer ces fiers barons à rentrer dans le devoir et à leur prêter hommage.

En 1140, le diocèse de Bourges fut violemment troublé à la mort de l'archevêque Albéric. Dès le temps de Charlemagne, les évêques de Bourges avaient pris le titre d'archevêques et de primats d'Aquitaine, ce qui leur donnait des droits sur les quatre archevêchés de Bordeaux, d'Auch, de Narbonne et de Toulouse. Les chanoines du grand chapitre, dont l'institution remontait à Charlemagne, ayant demandé au roi la permission d'élire un nouvel archevêque, celui-ci les y autorisa, à condition qu'ils ne nommeraient pas Pierre de La Châtre, neveu du chancelier de l'Église romaine ; mais le pape Innocent II investit lui-même ce prélat du pallium, prétendant qu'il fallait « accoutumer ce jeune homme (le roi de France) à ne pas prendre la licence de se mêler ainsi des choses de l'Église. »

Louis VII, furieux, jura que, tant qu'il porterait la couronne, Pierre ne posséderait l'église de Bourges ni autre en son royaume. Il ordonna la confiscation du temporel de l'archevêché et mit garnison dans le château de Saint-Palais et dans plusieurs autres places. Pierre de La Châtre, à son retour de Rome, se vit donc refuser l'entrée de Bourges par les gens du roi et fut obligé de se retirer sur les terres que possédait en Berry le vieux comte de Champagne Thibaut, grand ami du clergé et brouillé alors avec le roi. Le pape, de son côté, fulmina une bulle contre Louis le Jeune et mit en interdit tous les lieux habités par ce prince, qui, de même que son aïeul Philippe Ier, ne put, trois ans durant, mettre le pied dans une ville ou dans une bourgade sans que le service divin y fût à l'instant suspendu.

Louis VII, pour se venger, dévasta la Champagne, prit d'assaut la forte place de Vitry et l'incendia ; plus de treize cents personnes qui s'étaient retirées dans la principale église périrent alors dans les flammes. Cependant, après trois ans de résistance, le roi se soumit et rétablit lui-même Pierre de La Châtre dans son siège. Depuis ce temps, ils vécurent en bonne intelligence, et le roi abolit même en sa faveur une coutume des temps barbares, qui permettait de piller la maison de l'archevêque après sa mort et d'en emporter les meubles. Les guerres suscitées entre Louis VII et Henri Il d'Angleterre, à la suite de la répudiation d'Éléonore de Guyenne, eurent des suites sanglantes pour les pays du Cher, qui alors limitaient les possessions françaises et anglaises. Les citadelles furent souvent prises et reprises, les villes et les villages livrés aux flammes, les campagnes ravagées. Des bandes de pillards, connues sous les noms de cottereaux, routiers, brabançons, parcouraient le pays, dévastant et tuant sans pitié. Les seigneurs du Berry, effrayés, prirent les armes pour les repousser et les mirent complètement en déroute près de Dun-le-Roi, en juillet 1183. Au XIVe siècle, les combats recommencèrent avec les Anglais. Le Prince Noir, fils d'Édouard III, 'traversa le Berry, brûla les faubourgs de Bourges. Mais le duc Jean, dont nous allons parler, aidé par le comte de Sancerre et Du Guesclin, les chassa du pays.

Le Berry, rentré sous le gouvernement royal, demeura pour toujours partie intégrante de la France ; les rois le firent administrer par des baillis, des prévôts et des gouverneurs ; Bourges conserva cependant quelques privilèges de son ancienne juridiction municipale jusqu'en 1474, époque à laquelle le Berry fut assigné comme apanage par le roi Jean à son troisième fils, Jean, après avoir été érigé en duché-pairie. Il y eut alors à Bourges deux juridictions : celle du duc, qui était exercée par son sénéchal et ses autres officiers, et celle du roi, qui était représentée par le bailli de Saint-Pierre-le-Moutiers, qualifié juge des exemptions du Berry, et qui siégeait pour cela à Sancoins. Les causes d'exemption concernaient les cas royaux et les procès des principales églises et monastères du diocèse de Bourges.

Jean Ier, duc de Berry, était né en 1340. Ce jeune prince s'était trouvé à la désastreuse bataille de .Poitiers, n'y avait pas été fait prisonnier, mais avait été donné en otage pour son père. Il resta neuf ans en Angleterre et n'en revint qu'en 1365, après la mort du roi Jean. Pendant tout le cours du règne de Charles V, son frère, il combattit les Anglais en Guyenne comme lieutenant du brave Du Guesclin. Sous Charles VI, il fut gouverneur du Languedoc, et il exerça de grandes vexations dans cette province et dans quelques autres qui n'étaient pas de son apanage ; mais il ménagea toujours le Berry comme son patrimoine et y rit même beaucoup de bien en le dotant de grands établissements et de bâtiments considérables. C'est à lui que la ville de Bourges fut redevable d'une Sainte-Chapelle, bâtie, dit-on, sur le modèle de celle de Paris, et d'un palais magnifique dont il ne reste plus de, traces. Pendant les premiers accès de la terrible maladie de Charles VI, son neveu, il gouverna absolument le royaume.


Les Départements et ... - La Charente-Maritime - 17 -

Publié à 11:47 par acoeuretacris
Les Départements et ... - La Charente-Maritime - 17 -
(Région Poitou-Charentes)

Les deux provinces d'Aunis et de Saintonge, dont a été formé le département de la Charente-Maritime, faisaient partie, avant l'invasion romaine, du pays habité par les Santones. Les Santons possédaient une capitale, Mediolanum, aujourd'hui Saintes, et un port très fréquenté, portus Santonum, sur l'emplacement duquel les géographes ne sont pas plus d'accord que les historiens.

Jules César trouva le pays occupé par les Kymris, qui avaient refoulé la nation des Galls derrière la grande chaîne de montagnes qui se prolonge diagonalement des Vosges à l'Auvergne. L'illustre conquérant entreprit d'asseoir la domination romaine parmi ces populations qu'il défendit contre deux invasions des Helvétiens et des Teutons.

Mais rien ne put désarmer la haine des vaincus pour les vainqueurs. Punis de leur complicité dans la révolte des peuples de l'Armorique par la perte d'une partie de leur flotte, dont César employa les vaisseaux contre les Vénètes, les Santons s'associèrent aux patriotiques efforts de Vercingétorix et lui fournirent un contingent de 12 000 soldats. La sanglante journée d'Alésia ne les découragea point encore ; sous l'empereur Auguste, nouvelle révolte ; nouvelle victoire des Romains commandés par Messala Corvinus. D'autres insurrections ayant succédé à ces tentatives, le gouvernement impérial essaya d'y mettre obstacle en détachant le territoire des Santons de la province lyonnaise et en l'enclavant dans l'Aquitaine seconde.

Les Romains eurent à peine le temps d'apprécier les résultats de cette combinaison ; les Wisigoths et les Saxons vinrent leur disputer leur conquête ; le général Nommatius, qui, pour surveiller le pays, avait établi ses cantonnements dans l'île d'Oléron, était sans cesse harcelé par ces pirates qui, en 419, restèrent maîtres du terrain. Ils le gardèrent moins d'un siècle ; en 507, Alaric, leur chef, fut vaincu à Vouillé par Clovis, qui le poursuivit jusqu'aux Pyrénées et ajouta cette contrée au nouveau royaume des Francs.

L'établissement du christianisme dans ce pays avait précédé la conquête franque. A la fin du ler siècle, saint Eutrope, premier évêque des Saintongeois, envoyé par saint Clément, avait subi le martyre près de Mediolanum ; l'Angoumois avait eu aussi son apôtre dans la personne de saint Aune, qu'il ne faut pas confondre avec le poète son homonyme ; sous Constantin, les vieilles idolâtries aient presque complètement disparu, et, en 379, Grégoire de Tours nous apprend qu'Angoulême était un siège épiscopal occupé par Dynamius. Sous les princes de la première race, l'ancienne province s Santons, incorporée au duché d'Aquitaine, passa successivement des rois d'Orléans aux rois Soissons, des rois de Metz aux rois de Paris et aux rois de Bourgogne.

Aucun fait d'un intérêt général ne se rattache à cette époque pleine de confusion. Nous devons noter seulement, comme épisode local, l'usurpation de l'aventurier Gondebaud, qui, profitant, des divisions suscitées par la lutte des deux reines Frédégonde et Brunehaut, se fit proclamer roi de plusieurs provinces, au nombre desquelles étaient l'Aunis et la Saintonge. Le gouvernement de ces contrées était alors confié à des comtes ou ducs, dont les noms mêmes ne sont pas parvenus jusqu'à nous, à l'exception cependant de celui d'un certain Waddon, qui doit sa célébrité à sa complicité dans les méfaits de Gondebaud.

L'établissement de la dynastie carolingienne fui signalé par les invasions des Sarrasins, refoulés par Charles Martel et par Charlemagne. Dans le partage de l'empire, en 835, la Saintonge et l'Angoumois échurent à Pépin, roi d'Aquitaine, fils de Louis le Débonnaire ; Landry fut nommé par lui comte de Saintes ; le poste était périlleux : car à peine les derniers débris de l'armée de l'émir Abd-eI-Raman étaient-ils dispersés, que le pays fut envahi par les Danois et les Normands, qui remontèrent la Charente jusqu'à l'ancien Mediolonum et ravagèrent l'Aunis, la Saintonge et l'Angoumois.

L'histoire a gardé le souvenir des exploits du comte d'Angoulême Turpion, qui défendit la contrée avec habileté et courage contre les ennemis du nord ; c'est à lui probablement que le comté d'Angoulême dut une prépondérance qu'il garda, pendant plus de deux siècles, sur les provinces environnantes.

Vers le milieu du Xe siècle, c'est un comte de Poitiers, Guillaume Tête d'Étoupe, qui reconstitue le duché héréditaire d'Aquitaine, dans lequel sont enclavés l'Aunis et la Saintonge ; cette dynastie se continue sans événements importants jusqu'au mariage de la princesse Éléonore, fille de Guillaume X, en 1137, avec Louis le Jeune, roi de France. L'héritière des ducs d'Aquitaine apportait en dota la monarchie l'Aunis, la Saintonge, l'Angoumois, le Poitou, le Limousin, la Marche, l'Auvergne, le Périgord, le Bordelais, l'Agenais et la Gascogne. Elle conserva toujours une vive affection pour la Saintonge, où elle avait été élevée. La France doit à l'esprit éclairé de cette princesse et à son amour pour son pays natal la rédaction de son premier code maritime. Il est connu sous le titre de Rôles ou Lois d'Oleron ; ces lois existaient depuis longtemps en Saintonge, mais elles n'avaient jamais été rédigées et réunies.

Ce code, qui de la Saintonge passa en Angleterre, puis dans d'autres pays, devint le droit commun de la navigation sur l'Océan, la mer Baltique et la Méditerranée il avait été précédé de l'abolition, sur toutes les côtes d'Aquitaine, du droit de bris, d'aubaine et d'épave, exercé si cruellement jusqu'alors sur les malheureux naufragés ; et quand on considère qu'aujourd'hui, en Angleterre et en Bretagne, la civilisation moderne n'a pas toujours raison de la barbarie de ce vieil usage, on doit concevoir une haute estime pour le caractère d'une femme qui sut imposer une pareille réforme, et compter à nos provinces d'Aunis et de Saintonge, comme un de, leurs principaux titres de gloire, le mérite d'avoir été les premières à la pratiquer.

Mais là ne devait pas se borner l'influence d'Éléonore sur les provinces qui nous occupent. Répudiée par le roi de France, la fille de Guillaume épousa Henri Plantagenêt, duc de Normandie, comte d'Anjou et plus tard roi d'Angleterre sous le nom de Henri II. Cette union mettait l'Anglais au cœur de la France ; c'est donc aussi d'Éléonore que nous devons dater cette domination étrangère de trois siècles sur toute la partie sud-ouest de notre pays ; dès lors La Rochelle et Royan furent des ports ouverts au débarquement des troupes ennemies ; l'Aunis et la Saintonge devinrent les cantonnements d'où les armées pouvaient s'élancer sur tous les points du territoire français, qu'un affaiblissement momentané ou la trahison d'un grand vassal désignait aux envahissements de l'Angleterre. Toutefois, le joug angIo-normand, aussi lourd que honteux pour nos malheureuses populations, ne fut point accepté sans de sanglantes protestations. Éléonore elle-même ne vit pas sans douleur et sans indignation les exactions des officiers fiscaux de son nouvel époux ; elle réclama ; on prétendit même qu'elle voulut mettre ses propres fils à la tête de la révolte. Henri s'en vengea Par des supplices, des amendes, la destruction des châteaux des barons suspects, enfin par l'emprisonnement de sa femme, Éléonore.

Ce fut le signal d'un soulèvement général ; toute l'Aquitaine prit les armes, et Richard, fils du roi, se mit à la tète des mécontents. Mais les princes de sang royal sont des guides peu sûrs pour un peuple en révolte. Richard capitula, et la Saintonge paya le prix du pardon qu'il obtint. De nouvelles ligues vinrent témoigner encore du désespoir des habitants, mais sans apporter aucun remède à leurs maux. Ce même Richard, devenu à son tour roi d'Angleterre et célèbre sous son surnom de Coeur de Lion, vint aussi châtier ses anciens complices devenus pour lui des sujets rebelles, que Io seigneur de Taillebourg avait soulevés, comptant sur l'appui de Philippe Auguste et d'Aimar, comte d'Angoulême. Après huit mois d'attente, le roi de, France avait enfin tenu sa promesse et rencontrait l'armée anglaise près du Petit-Niort, lorsqu'au moment d'engager l'action Philippe s'aperçut qu'il ne. devait pas compter sur ses vassaux de la province de Champagne, séduits par l'or de Richard ; il se hâta donc d'offrir une trêve dont la durée fut fixée d'un commun accord à dix années.

Cette trêve fut pour l'Aunis et la Saintonge une ère de paix et de prospérité. Richard avait rendu la liberté à sa mère ; il la remit en possession de ses domaines paternels. Éléonore les administra avec sagesse et libéralité. C'est à dette époque que remonte la concession des premières franchises communales auxquelles les villes de ces provinces, et La Rochelle entre autres, durent plus tard leur grandeur et leur importance. Pendant le règne de Jean sans Terre, l'influence française prédomina.

Au retour de la bataille de Bouvines, Philippe-Auguste obligea l'Anglais à regagner sa flotte, reprit la ville de La Rochelle et se fit payer au poids de l'or une trêve de cinq ans. Ces succès, suivis, vingt-sept ans plus tard, de la victoire de Taillebourg, remportée par Louis IX sur Henri III d'Angleterre, ligué avec le comte d'Angoulême Hugues de Lusignan, auraient du consolider d'une manière, définitive la domination française, si le traité n'eût pas restitué à l'ennemi une partie de ce que sa défaite lui avait fait perdre. L'Anglais conserva en effet le duché de, Guyenne et le sud de la Saintonge, qui eut deux capitales : Saintes, pour le territoire anglais, et Saint-Jean-d'Angély pour la partie qui demeura française. Au reste, il faut que ce partage du sol français avec nos voisins d'outre-Manche fût accepté à cette époque comme une bien inévitable nécessité ; car, après cinquante ans de paix, nous voyons Philippe le Bel, prince d'une politique assez peu scrupuleuse, enlever par un coup de main hardi la Guyenne et la Saintonge à Édouard Ier, et les lui rendre presque sans compensation, après une occupation de quelques années.

L'acceptation du joug anglais, par une partie des populations de l'Aquitaine, donna dans l'Aunis et la Saintonge, aux luttes des XIVe et XVe siècles, le double caractère de guerres étrangères et de guerres civiles ; pendant deux siècles, ces deux malheureuses provinces furent un vaste champ de bataille où se heurtaient sans cesse les armées des deux nations ; pas de prince, pas d'homme de guerre de cette époque, qui ne soit venu là acquérir ou justifier sa réputation de cruauté, d'habileté ou de courage. Nous voyons figurer tour à tour y les rois de France Jean Ier et Charles VII, les rois d'Angleterre Édouard Ier et Richard II ; tous les princes de leur sang, les ducs de Bourbon, de Bourgogne et de Berry ; le prince Noir, duc d'Aquitaine ; le comte de Lancastre et Jean, comte de Pembroke ; puis le roi de Castille, Jean, allié maritime de la France ; Du Guesclin, Olivier de Clisson, les maréchaux de Boucicaut et de Sancerre, le captal de Buch, le comte de Derby, Arundel, Robert Knolles et Chandos.

Cependant, au milieu de cette mêlée confuse, dans cette alternative de succès et de revers, un fait important se dégage : c'est l'attachement toujours plus prononcé de la Saintonge à la fortune de la France ; et, tandis qu'Angoulême devient en quelque sorte la capitale des possessions anglaises et le séjour ordinaire du prince Noir, La Rochelle ouvre ses portes et garde dans ses murs le dauphin Charles, après le désastre, d'Azincourt.

L'expulsion définitive de l'Anglais et la réunion des provinces de l'ouest à la couronne fut, comme on le sait, l'oeuvre glorieuse de Charles VII. Entre cette époque et les guerres de religion, qui prirent un caractère si sérieux dans ces contrées, la paix fut troublée à diverses reprises : en 1462, par une tentative des Anglais sur La Rochelle, et, quelques années plus tard, par les révoltes de Charles de Valois, que Louis XI fut obligé de venir combattre et soumettre en 1472, et par celle de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, qui céda, en 1487, aux armes de Charles VIII, venu en Saintonge accompagné de Mme de Beaujeu, sa soeur.

Louis XI, comprenant la nécessité de s'assurer l'attachement de populations si souvent et si longtemps soustraites à la domination française, avait profité de son voyage pour gagner l'affection de la bourgeoisie. Il avait confirmé et étendu les privilèges et libertés communales de La Rochelle, Saintes et Saint-Jean-d'Angély ; Charles VIII était resté fidèle à cette politique. ; mais François Ier crut pouvoir établir impunément, dans les pays maritimes de l'ouest, l'impôt de la gabelle, charge ruineuse et impopulaire. Un mécontentement sourd, mais profond, après avoir couvé six ans, éclata en 1548 par une terrible émeute populaire à Jonzac.

Un gentilhomme du pays de Barbezieux, Puymoreau, se mit à la tête des insurgés, dont le nombre s'éleva bientôt à seize mille. Proclamé couronnal de Saintonge, il s'empara de Saintes, assiégea Taillebourg, recruta son armée de toutes les bandes d'insurgés formées dans l'Angoumois, le Périgord, l'Agenais et le Bordelais, se vit à la tète d'une armée de cinquante mille hommes et, pendant quelque temps, maître de la Guyenne. On dirigea contre cette formidable insurrection le vieux connétable Anne de Montmorency, qui parvint à l'étouffer, mais dont la conduite impitoyable attisa les premiers feux d'un autre incendie bien autrement redoutable que celui qu'il venait d'éteindre.

C'est au milieu de cités ravagées par les troupes de Montmorency, parmi les ruines des hôtels de ville démolis, sur la cendre des chartes communales brûlées, qu'apparurent les premiers propagateurs de la réforme religieuse. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner de la faveur avec laquelle la nouvelle doctrine fut tout d'abord accueillie ; sans parler de ceux qui croyaient sincèrement voir en elle un remède aux abus, tels étaient les habitants des côtes pressurés par la gabelle, pour beaucoup c'était leur vengeance a satisfaire, leur liberté à conquérir. La foi protestante s'enflamma donc de toutes les passions politiques ; la guerre fut ouvertement déclarée, les églises furent pillées et profanées.

C'est surtout dans l'histoire particulière des villes que nous suivrons les péripéties de ces luttes acharnées qui, de 1550 à 1619, se prolongèrent sous les règnes de Henri Il, François II, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII, jusqu'à la prise de La Rochelle par Richelieu. Ce que nous avons dit plus haut de l'espèce de rendez-vous que s'étaient donné, dans les plaines de l'Aunis et de la Saintonge, toutes les illustrations politiques ou militaires des XIVe et XVe siècles, pendant la lutte de l'Angleterre et de la France, nous pourrions le répéter pour le XVIe siècle, à l'occasion des guerres religieuses.

A chaque page des annales de ces provinces pendant cette période, nous voyons d'un côté, à la tête des protestants ou des ligueurs, les La Rochefoucauld, les Châtillon, les Duras, les Condé, les La Trémouille, les Rohan, les d'Aubigné, et en face d'eux les Guise, les Matignon, les d'Épernon et de Joyeuse. Un rapprochement historique, dont il ne faudrait pas s'exagérer la portée, mais qu'il ne nous semble pas permis de regarder comme un jeu du hasard, peut donner une idée du fanatisme qui s'était emparé des esprits dans ces contrées : La Renaudie, l'agent le plus actif de la conjuration d'Amboise ; Poltrot, l'assassin du duc de Guise, et Ravaillac étaient tous les trois de l'Angoumois ou des confins de la Saintonge.

Si, à ces longues et rudes épreuves, nous ajoutons les agitations de la Fronde, qui, par la présence de Condé eut, sur le littoral de la Charente, un caractère plus sérieux que partout ailleurs ; si nous rappelons. les désastreux effets de la révocation de l'édit de Nantes, sous Louis XIV, dans une contrée si passionnément attachée au culte réformé ; le commerce ruiné, les terres en friche, les villes désertes et les tentatives de l'Angleterre pour exploiter toutes ces misères à son profit, nous nous expliquerons l'enthousiasme avec lequel fut salué dans la Saintonge et dans l'Aunis l'avènement de la Révolution de 1789. Haines religieuses et rivalités locales s'effacèrent devant la grandeur des circonstances. Les deux provinces fournirent un continent de vingt mille soldats pour la défense de nos frontières menacées, et, malgré le voisinage du' foyer royaliste vendéen, leur dévouement à la République ne se démentit pas un seul instant. C'est même la Charente-Maritime qui opposa sa barrière au débordement de l'insurrection royaliste et empêcha la Vendée de donner la main à Bordeaux et au Midi.

En 1809, sous l'Empire, la flotte française fut incendiée par les Anglais devant l'île d'Aix. Six ans plus tard, le Bellérophon quittait cette même rade de Rochefort, emportant vers Sainte-Hélène le grand vaincu de Waterloo.

Dans le singulier mélange de scepticisme et de naïveté qui constitue le caractère du Charentais du XIXe siècle, peut-être serait-il permis de reconnaître à la fois et la dernière empreinte du génie des anciens Santones et l'influence de toutes les crises par lesquelles ont passé ces malheureuses provinces ; au fanatisme religieux a succédé une indifférence assez générale dans les villes, et il n'en est resté dans les campagnes qu'un fonds de croyance trop disposé à se rattacher à de superstitieuses légendes ou à de puériles traditions.

Les ports de la Charente ont résisté bien moins encore que Nantes et Bordeaux aux conséquences de la révolution commerciale produite par la perte ou la décadence de nos colonies et la concentration des affaires dans les villes qui communiquent plus directement avec les États-Unis d'Amérique. Comme port militaire, la position de Rochefort a été jugée moins favorable que celles de Brest et de Cherbourg, places auxquelles il a été sacrifié. C'est donc au XIXe siècle, surtout dans les travaux de l'agriculture et dans les arts industriels que trouve à s'exercer l'activité de l'habitant des Charentes. Le Charentais de cette époque n'a aucune ambition ; il n'émigre pas pour aller chercher fortune en dehors de son pays ; il se contente d'un petit bien-être et ne croit qu'à la fortune territoriale. Pays de propriétés divisées à l'infini, chacun possède en Saintonge et il y a peu de grands propriétaires.

Les Départements et ... - La Charente - 16 -

Publié à 11:42 par acoeuretacris
Les Départements et ... - La Charente - 16 -
(Région Poitou-Charentes)

On croit que la contrée dont se compose le département de la Charente fut habitée originairement par les Agesinates, tribu de la grande confédération des Santones. Ils firent sans doute partie de l'antique expédition des Celtes en Italie et durent contribuer aussi à la fondation de Mediolanum, Milan. Toutefois, malgré plusieurs dolmens encore debout dans le pays, il n'y a rien de bien certain ni de bien authentique dans les faits antérieurs à la conquête romaine.

A dater de cette époque, les documents se présentent plus clairs et plus précis. Jules César et ses successeurs firent d'inutiles efforts pour conquérir l'affection des Santones vaincus ; c'est en vain que leur territoire fut préservé par les armes romaines d'une double invasion des Helvètes et des Teutons ; c'est en vain que les villes furent embellies, les arts encouragés, le commerce protégé, la circulation facilitée par la création de routes nouvelles ; rien ne put désarmer les rancunes obstinées de l'esprit national. Sans parler de plusieurs séditions locales, les Santones, qui avaient fourni un contingent de 12 000 hommes à Vercingétorix ne se laissèrent pas décourager par leurs constantes défaites ; on les vit encore sous Auguste livrer à Messala Corvinus une sanglante bataille non loin de l'Océan. Pour chercher à déraciner cette nationalité tenace, la politique des empereurs eut recours à son moyen habituel : elle changea les divisions territoriales ; de la Celtique Lyonnaise, le pays des Santones passa dans la seconde Aquitaine. La trêve fut de courte durée ; un siècle à peine s'écoula entre l'apaisement des révoltes du peuple conquis et les premières apparitions des barbares, ses nouveaux maîtres.

Dès les commencements du IVe siècle, les pirates saxons apparaissent sur les rivages de la mer et à l'embouchure des rivières ; les Francs, dont l'heure, n'est pas encore venue, menacent déjà le Nord ; les Wisigoths disputent aux Romains les régions occidentales et méridionales, dont ils finissent par rester maÎtres. C'est au milieu de ces symptômes de dissolution et de transformation que le christianisme pénètre et s'implante dans le pays. Il dut trouver les cœurs des Agésinates disposés à la foi nouvelle, puisque l'Angoumois, qui avait eu pour premier apôtre saint Martial, et pour premier évêque saint Ausone, qu'il ne faut pas confondre avec le poète, possédait, en 379, un siège épiscopal occupé alors, selon Grégoire de Tours, par Dynamius.

On sait quels ravages les doctrines d'Arius, encouragées par les princes wisigoths, exerçaient dans leurs possessions ; les évêques se liguèrent avec les chefs francs, qui étaient restés orthodoxes. Clovis exploita habilement l'alliance qui lui était offerte. Le succès de ses armes et l'éclatante victoire de Vouillé couronnèrent l'œuvre préparée par sa politique, et l'Aquitaine, dont notre province faisait partie, fut incorporée dans le nouvel empire franc. L'existence de l'Angoumois, comme province distincte, est constatée à cette époque par la création de comtes qui y représentaient le pouvoir dit roi et par l'acte de partage qui suivit la mort de Clotaire. L'Angoumois entrait dans l'héritage de Sigebert, roi de Metz, tandis que la Saintonge et l'Aunis étaient affectés à Caribert, roi de Paris.

L'Angoumois fut mêlé à toutes ces guerres ; mais le fanatisme, les traditions et l'intérêt, qui poussèrent si avant Toulouse et Bordeaux dans cette querelle, eurent moins d'action sur les habitants de la province qui nous occupe ; nous n'avons pas guerre aux Francs, disaient-ils, et, trop désireux peut-être de voir la paix rétablie, ou, du moins, trop peu scrupuleux sur les moyens d'y parvenir, ils mirent à mort le malheureux Waïfre, le dernier et intrépide descendant des ducs, qui, vaincu et fugitif, était venu chercher un asile auprès d'eux.

Malgré la garantie que semblait offrir cette attitude, il paraît que Charlemagne ne regardait pas comme sans danger le pouvoir provincial aux mains des hommes du pays ; il les remplaça tous par des seigneurs francs dans le voyage qu'il fit en Aquitaine pour y organiser sa dernière expédition d'Espagne, dans laquelle périt Roland. C'est à Angoulême qu'il rassembla son armée, et parmi ses plus illustres compagnons, l'histoire a conservé les noms des membres de trois familles de l'Angoumois, qui s'acquirent un grand renom de vaillance dans les guerres de cette époque ; c'étaient les Achard, les Tison et les Voisin.

Lors du partage de l'empire entre les fils de Louis le Débonnaire, Pépin, roi d'Aquitaine, institue, en 839, des comtes pour gouverner les provinces de son royaume ; il met à la tête de l'Angoumois un seigneur d'un rare mérite et d'une valeur éclatante, Turpion, qui devient la souche des comtes d'Angoulême, si puissants pendant une grande partie de la période féodale. Turpion, comme tous les fondateurs de dynastie à cette époque, établit sa réputation et son crédit par son zèle à défendre sa province contre les agressions étrangères et par ses exploits contre les Normands.

Pendant trois siècles, ses successeurs maintiennent et agrandissent, la puissance de leur maison ; guerroyant contre leurs voisins les comtes de Saintes et de La Marche, contre les seigneurs d'Archiac et de Bouteville ; étendant leurs domaines aux dépens des ducs d'Aquitaine, comme les seigneurs d'un rang plus élevé le faisaient. eux-mêmes aux dépens de la royauté ; expiant leurs méfaits trop criants, leurs usurpations trop flagrantes par quelques voyages en Palestine et couronnant enfin l'ambition traditionnelle de leur famille, par le mariage du comte Geoffroy, surnommé Taillefer, avec Pétronille d'Archiac et de Bouteville, la plus riche héritière de la Saintonge et de l'Angoumois, en 1148. La reconstitution sérieuse du duché d'Aquitaine par Guillaume Tête-d'Étoupe, comte de Poitiers, la réunion d'immenses domaines aux mains d'Éléonore, son héritière, l'union de cette princesse avec Louis VII le Jeune, son divorce, puis son second mariage avec Henri Plantagenêt, ouvrent une nouvelle phase de l'histoire de l'Angoumois.

Rien de plus confus, de plus variable que la politique des seigneurs de nos provinces occidentales pendant cette lutte longue et désastreuse de la France et de l'Angleterre, qui commence à Louis le Jeune et ne finit qu'à Charles VII ; les intérêts aquitains s'effacent, le sentiment de la nationalité française n'existe pas encore ; les princes anglais, par leurs alliances, par leur origine, par les traités, avaient des droits trop oublies par l'histoire, mais qui durent ne pas être sans valeur aux yeux des contemporains ; en outre, leur valeur dans les combats, le libéralisme de leur administration purent souvent faire illusion sur la légitimité de leurs prétentions. On comprend donc, sans pouvoir l'excuser absolument, que dans ce chaos, au milieu de toutes ces incertitudes, l'intérêt ait été le guide le plus habituel des barons aquitains. La difficulté de la situation rend d'autant plus méritoire la conduite des comtes d'Angoulême, qui, sauf quelques circonstances exceptionnelles, restèrent fidèles à la cause nationale.

En 1168 et 1175, Guillaume IV prit part à la lutte des grands vassaux ligués contre Henri II d'Angleterre. En 1194, Aymar Taillefer s'allie à Geoffroy de Rancon pour recommencer la guerre contre Richard Cœur de Lion, et, quelques années plus tard, il refuse à Jean sans Terre la main de sa fille et unique héritière, Isabelle, pour la marier à Hugues de Lusignan, comte de La Marche. Puis, lorsque le célèbre arrêt de confiscation est prononcé contre le monarque anglais, pour le punir d'avoir dépouillé son neveu, Arthur de Bretagne, Aymar, quoique déjà vieux, se met à la tète des seigneurs disposés à assister Philippe-Auguste dans l'exécution de la sentence.

Les descendants de cet ennemi acharné de l'Anglais furent moins belliqueux que leur ancêtre, mais ils semblent avoir hérité de ses sympathies pour la monarchie française. Le second mariage d'Isabelle avait réuni dans les mains des Lusignan les deux comtés de la Marche et de l'Angoumois. Hugues XIII, qui n'avait point d'enfants, engagea la Marche à Philippe le Bel, en 1 301, pour une somme d'argent considérable et assura au roi tant d'avantages par bon testament, qu'à sa mort le prince put écarter sans peine les prétentions des collatéraux et réunir à la couronne les deux provinces, en 1303.

Ce fut donc dans la personne de Hugues XIII et de Guy de Lusignan que s'éteignit la dynastie des comtes féodaux de l'Angoumois. Les princes qui, depuis, portèrent ce titre ne le possédèrent que comme apanage. C'est ainsi que Charles IV le Bel le conféra à sa nièce, Jeanne de Navarre, et que plus tard, de 1322 à 1496, nous en voyons successivement revêtus Charles d'Espagne, favori de Jean le Bon, le duc de Berry et le duc d'Orléans, frère et second fils de Charles V, puis Jean et Charles d'Orléans, héritiers du duc. Le retour de l'Angoumois au domaine royal ne l'avait pas mis à l'abri des chances de la guerre, qui continuait plus calamiteuse et plus acharnée ; l'épée de Du Guesclin avait bien maintenu pendant quelque temps la domination française dans nos provinces ; mais de cruels désastres avaient succédé à ces jours de gloire.

Pendant la captivité du roi Jean, l'Angoumois était tombé au pouvoir des Anglais ; le traité de Brétigny avait ratifié cette conquête ; Angoulême devint la capitale et le séjour habituel du Prince Noir Cette possession fut vivement disputée pendant le règne suivant. Mais c'est à Charles VII qu'appartient la gloire d'avoir enfin rendu l'Angoumois à la France.

Nous n'aurons plus à compter maintenant avec l'étranger ; ce sont des discordes civiles et les guerres de religion qui agiteront le pays. Elles, ne se firent malheureusement pas attendre ; à la révolte de Charles de Valois, que Louis XI, son frère, avait placé à la tête des gouvernements de la Guyenne, de l'Aunis et de la Saintonge, succède, sous Charles VIII, en 1487, la conjuration de Charles d'Orléans, comte d'Angoulême, contre lequel le roi fut obligé de marcher à la tête d'une armée, accompagné de sa soeur, Anne de Beaujeu. Le duc fit sa soumission : on lui pardonna. Il venait d'épouser Louise de Savoie, et de cette union naquit, au château de Cognac, en 1494, François, qui, avant de régner sous le nom de François Ier, porta comme son père le titre de comte d'Angoulême. C'est en considération de ce souvenir qu'en 1515 il érigea en duché-pairie le comté dont il avait été titulaire, et il en fit hommage à sa mère, qui fut la première duchesse d'Angoulême.

Les nombreux témoignages de bienveillance et d'affection que François Ier donna aux habitants de l'Angoumois, soit par l'amélioration de la navigation de la Charente, soit par l'établissement d'une université dans la capitale de la province, retardèrent ou rendirent inoffensifs les premiers progrès de la réforme religieuse ; il est même permis de supposer que la lutte eût été beaucoup moins acharnée et moins sanglante dans cette contrée, si les haines n'avaient eu leur principal aliment et la guerre son point de départ dans la malheureuse insurrection dite de la gabelle. Un impôt fort impopulaire, frappé dans les circonstances les plus défavorables, détermina un soulèvement presque général dans les campagnes.

La révolte trouva pour la diriger un gentilhomme d'une rare capacité, qui réunit sous ses ordres jusqu'à 50 000 hommes et fut pendant quelque temps maître de l'ancienne Aquitaine. C'était, sans doute, une immense calamité ; mais ce qui fut plus malheureux encore, ce fut de confier le soin de la répression à un homme aussi inflexible dans son caractère, aussi implacable dans sa sévérité que l'était le connétable de Montmorency. Il usa envers les insurgés vaincus de si terribles représailles ; il rendit si odieux le gouvernement au nom duquel il prétendait agir, que les populations se jetèrent avec une espèce de frénésie dans les voies d'opposition qui s'ouvrirent devant elles, et que le souvenir des atrocités dont le pays avait été le théâtre et la victime exerça une déplorable influence sur le caractère des habitants.

Le calvinisme, à dater de ce moment, prit des développements formidables ; la noblesse, jalouse de la fortune inouÏe de la maison de Lorraine, fournit des chefs à l'insurrection qui se préparait. La Renaudie, l'âme et le héros de la conjuration d'Amboise, était un gentilhomme de l'Angoumois ; les comtes de La Rochefoucauld, les barons de Duras furent des premiers à courir aux armes quand les religionnaires crurent venu le moment favorable de prendre l'offensive. C'est par la dévastation, le pillage, le meurtre et le sacrilège, que leurs premiers succès furent signalés ; on se vengeait du connétable ; les insurgés de la gabelle prenaient leur revanche.

Les catholiques s'abandonnaient aux mêmes excès quand ils étaient vainqueurs ; les trêves, les traités de paix ne servaient qu'à masquer de nouveau pièges et de nouvelles trahisons. L'état normal, c'était la guerre, et la guerre des grandes batailles, comme Jarnac et Moncontour, des sièges héroïques, comme ceux de Saint-Jean-d'Angely et de La Rochelle, des grands capitaines, comme Condé, Coligny, Rohan, d'Aubigné, d'Anjou, La Trémouille, Matignon et les Guises. Les massacres de la Saint-Barthélemy vinrent mettre le comble à l'exaspération, et lorsque l'épuisement des deux partis, la mort de leurs principaux chefs, la politique conciliatrice de Henri IV, l'administration paternelle et éclairée de Sully ont partout ailleurs ramené le calme dans les esprits, le poignard d'un Angoumoisin, de Ravaillac, vient attester l'invincible obstination des haines et du fanatisme de sa province.

C'est dans ces ferments de discorde toujours prêts à éclater, dans ces amas de rancunes toujours ardentes, que trouvèrent leur principal point d'appui et qu'établirent leur base d'opération les ambitions qui agitèrent les premières années du règne de Louis XIII. C'est l'Angoumois et la, Saintonge que soulèvent Rohan et Soubise, à la nouvelle de l'union projetée entre le roi et l'infante d'Autriche. C'est sur les bords de la Charente que se rencontrent le maréchal de Bois-Dauphin et le prince de Condé, commandants en chef des deux armées. Quatre ails plus tard, lors- que, dans un accès de dépit, Marie de Médicis quitte la cour, c'est à Angoulême qu'elle se réfugie, et c'est là que Richelieu vient négocier sa réconciliation avec son fils. La Fronde elle-même, enfin, si futile dans ses causes, inoffensive sur tant de points, d'une stérilité quasi ridicule presque partout, prend dans l'Angoumois les proportions d'une guerre sérieuse et aboutit à une sanglante bataille, perdue par le prince de Condé sous les murs de Cognac en 1651.

Des agitations si continuelles et si profondes avaient depuis longtemps paralysé l'essor du commerce dans l'Angoumois ; la révocation de l'édit de Nantes acheva de l'anéantir. Le règne pacifique de Louis XV, les commencements de celui de Louis XVI avaient été impuissants à réparer tant de maux. La révolution de 1789 fut accueillie dans l'Angoumois avec un enthousiasme universel et saluée comme l'aurore d'une ère réparatrice. Toutes les rivalités locales s'effacèrent, les dissentiments religieux eux-mêmes furent oubliés. Les orages mêmes qui survinrent bientôt ne découragèrent pas les espérances des habitants ; il existe plusieurs rapports des commissaires de la Convention, envoyés en mission dans le département de la Charente ils sont unanimes dans l'éloge qu'ils font de l'esprit patriotique des habitants.

Au temps des Romains, la confédération des Santones avait, comme nous l'avons dit, fourni 12 000 combattants à l'armé de Vercingétorix ; en 1793, le seul département de la Charente leva 10 000 hommes pour la défense de la République menacée. Depuis lors, le département n'a plus eu qu'un rôle passif dans les événements de l'histoire nationale.

L'amélioration de sa culture, le réveil de son commerce sont des bienfaits qu'elle doit à l'organisation moderne ; l'aspect général du pays s'est déjà notablement modifié. On sent qu'une vie nouvelle circule dans ce corps rajeuni ; l'application de la vapeur a transformé, agrandi les anciennes industries et en a créé de nouvelles. A côté des papeteries de l'Angoumois, renommées depuis si longtemps, s'élèvent de puissantes usines pour la distillerie et la fabrication du fer et de l'acier. Le nombre des filatures et des ateliers de tissage augmente de jour en jour ; le commerce, à son tour, par son activité, par l'abondance des capitaux, et grâce au perfectionnement des voies de communication et. des moyens de transport, étend d'année en année le rayon des débouchés de tous ces produits.

Ce progrès, tout sensible qu'il soit, n'est à nos yeux que le début d'une véritable renaissance. Les longues misères du passé avaient placé le département de la Charente dans une infériorité relative contre laquelle protestent et les ressources de son sol et le génie de ses habitants. Cette surexcitation que nous avons indiquée, cette marche accélérée vers les conquêtes de l'avenir, ne s'arrêtera que quand la Charente aura repris sa place parmi les plus avancés et les plus favorisés des départements de la France.

Le caractère des habitants se dépouille petit à petit de tout ce qui pourrait faire obstacle à la réalisation de nos espérances ; cette paresse contemplative, jointe à une grande instabilité dans les goûts et à un vif amour des plaisirs, ces tendances superstitieuses s'alliant à un scepticisme religieux, toutes ces inconséquences signalées par les vieux auteurs n'existent plus guère dans les villes, si elles se manifestent encore au fond de quelques campagnes ; partout on semble avoir conscience de l'avenir, et l'homme s'harmonise avec la nature qu'il embellit et qu'il féconde.

C'est arrivé un jour - Le 06 juin-

Publié à 11:33 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 06 juin-
C'est le 06 juin : Fête nationale en Suède.

1245 : Ce jour, Louis IX, qui vient de débarquer en Egypte où commence la septième croisade, prend cette ville de Damiette qui, sur la rive droite du Nil, est censée ouvrir la route de Jérusalem que les croisés se sont promis de reprendre aux infidèles.

1513 : L'armée française, battue par les Suisses à Novare (Italie), regagne la France.

1583 : Rencontre au Drap d'Or
François I er rentre le roi d'Angleterre, au camp du Drap d'Or, près de Guines (Pas-de-Calais, France). François I er déploie pour son hôte dont il recherche l'alliance un faste éblouissant. Entre deux tournois étincelants ; des épreuves de lutte, les danses, les banquets qui se succèdent et auxquels assistent les deux souverains tenteront de s'entendre, mais en vain.

1606 : Naissance de Pierre Corneille.

1654 : Charles X monte sur le trône de Suède après l'abdication de la reine Christine.

1690 : L'Espagne rejoint la Grande Alliance contre la France.

1744 : La France et la Prusse s'allient contre Marie-Thérèse d'Autriche.

1797 : Bonaparte créé une République de Ligurie.

1808 : Joseph Bonaparte devient roi d'Espagne et Murat, roi de Naples.
Joseph Bonaparte, qui s'est vu contraint par son frère Napoléon d'accepter la couronne d'Espagne, cède à regret sa couronne de Naples à Murat qui, le 15 juillet suivant, deviendra Joachim Ier, roi de Naples.

1824 : Chateaubriand, ministre des Affaires étrangères, est destitué par Villèle
Né le 4 septembre 1768 à Saint-Malo, François-René de Chateaubriand voyageait en Amérique lorsqu'il apprit, en 1791, la fuite manquée du roi et la formation de l'armée des émigrés à Coblence. Revenu en France, il alla rejoindre les troupes d'invasion mais, malade, se réfugia en Angleterre où il écrivit son premier ouvrage, l'"Essai sur les révolutions". Radié de la liste des émigrés grâce à son ami Fontanes, il put regagner Paris en 1800. La publication d'"Attala" et du "Génie du christianisme" attira sur lui l'attention de Bonaparte qui le nomma secrétaire d'ambassade à Rome, puis chargé d'affaires au Vatican. Mais, ayant appris l'exécution du duc d'Enghien, Chateaubriand donna sa démission, entrant du même coup dans l'opposition. Collaborateur du "Mercure de France", il publia en 1807 une page vilipendant la tyrannie qui irrita profondément l'Empereur. L'écrivain, exilé à La Vallée-aux-Loups, sa résidence favorite, continua d'écrire: "Les martyrs", "L'itinéraire de Paris à Jérusalem" ajoutèrent à sa gloire littéraire. Elu en 1811 à l'Académie, il composa un discours dans lequel il prônait la liberté mais que Napoléon ne lui permit pas de prononcer. Pendant les Cent-Jours, il suivit le roi à Gand puis entra à la Chambre des Pairs mais son ouvrage sur la "Monarchie selon la Charte" lui valut une disgrâce momentanée. Rentré en faveur auprès du roi, il fut ambassadeur à Berlin, puis à Londres, enfin ministre des Affaires étrangères -il décida, le 28 janvier 1823, l'expédition d'Espagne- mais se vit brutalement destitué par Villèle le 6 juin 1824. Après la chute de ce dernier, il obtint un ambassade à Rome. Les dernières années de sa vie furent consacrées à la rédaction de ses "Mémoires d'Outre-tombe".

1830 : Guillaume 1er d'Orange impose que le Flamand devienne la langue officielle des pays-bas.
Guillaume Ier d’Orange, roi de Belgique et de Hollande, ce pays créé en 1815 par les Alliés, lors du Congrès de Vienne, pour faire pièce aux ambitions françaises, Guillaume d’Orange, donc, prend une mesure linguistique qui va probablement provoquer une révolution. Jusqu’ici, le roi avait décidé d’autorité que la langue Néerlandaise (parlée en Hollande et dans le Nord de la Belgique) serait la langue officielle, mais l’administration avait toléré l’usage de la Langue Française. Le Roi, peu libéral, supprime les tolérances et impose l’application stricte de la Loi. Le Flamand (ou plutôt le Néerlandais) est d’usage strict dans l’enseignement, dans l’administration, à l’armée, dans les entreprises etc. Le mouvement d’indignation que cette mesure provoque sera l’un des plus sûrs ferments de la Révolution de Août-Septembre 1830, laquelle aboutira quelques mois plus tard à l’Indépendance de la Belgique.

1840 : Les guerres carlistes prennent fin en Espagne avec la reddition des Carlistes.

1861 : Mort de Camillo Benso, comte de Cavour, homme d’état, un des héros de la Réunification et de l’Indépendance Italienne.
Il travailla intensément à " réformer " l’état et à expulser les Habsbourg d’Autriche de l’Italie du Nord. Il s’éteignit à 51 ans, à peine 10 jours après que Victor-Emmanuel II, roi du Piémont, ait été proclamé Roi d’Italie.

1871 : Après la défaite de la France, l'Allemagne annexe l'Alsace-Lorraine par le Traité de Francfort.

1875 : Naissance de l'écrivain allemand Thomas Mann (mort en 1955)

1882 : La Convention de La Haye fixe à trois milles la limite des eaux territoriales.

1884 : L'empereur d'Annam reconnaît le protectorat de la France par le traité de Hué.

1886 : Décès de Georges Sand (Aurore Dupin, baronne Dudevant), femme de lettres française, née en 1804.
Aurore Dupin vit le jour à Paris en 1804. Son père, le lieutenant Maurice Dupin, descendant de Maurice de Saxe, bâtard du roi, venait d'épouser en cachette de sa mère Sophie Delaborde, une fille du peuple. Aurore se trouva donc à peine née dans une situation conflictuelle qu'accentua encore la mort de son père. Elle fut élevée par sa grand-mère paternelle qui exigea que Sophie se tienne à l'écart. Aurore ne devait jamais oublier ces années de frustration qui lui offrirent tout de même une enfance campagnarde dans la région de Nohant, au fond d'un Berry qu'elle ne quitterait plus, du moins par la pensée. Pensionnaire pendant deux ans, elle traversa une grande crise mystique avant de revenir à Nohant, auprès de sa grand-mère dont l'esprit déclinait. Livrée à elle-même, la jeune fille compléta son éducation par la lecture. En 1822, elle épousa Casimir Dudevant, bâtard d'un colonel. Deux enfants naquirent de cette union, Maurice et Solange. Mais le ménage ne devait guère tenir. Casimit buvait, il trompait sa femme et avait l'esprit lourd. Aurore, de son côté, n'était pas irréprochable... D'un commun accord, il se séparèrent: Madame Dudevant s'installa une partie de l'année à Paris où elle mena une vie assez libre, s'essayant au journalisme et à la littérature : George Sand était née.

1903 : Naissance du compositeur soviétique Aram Khatchatourian (mort en 1978)

1905 : Démission du gouvernement Delcassé en France.

1916 : Prise du fort de Vaux par les Allemands.

1919 : La Finlande déclare la guerre à l'URSS.

1923 : Naissance de l'homme politique français René Monory.

1935 : Naissance du Dalaï-Lama, chef spirituel et temporel tibétain.

1942 : Echange de Main-d'oeuvre entre la France et l'Allemagne Nazi contre la libération de prisonniers de guerre.
Dans toutes les guerres, à toutes les époques, les vainqueurs ont tenté de compenser les bras perdus dans le " civil " au bénéfice de l’armée, par l’incorporation forcée des travailleurs du peuple vaincu. Les esclaves de guerre, dans l’Antiquité p. ex. C’est en 1942-1943 que le Service du travail obligatoire (S.T.O.) a été organisé par une série de lois promulguées par le gouvernement de Vichy, à la demande des autorités allemandes. Dès 1941, la propagande allemande s’est efforcée d’attirer en Allemagne les travailleurs français, dont beaucoup étaient privés d’emploi. Au début de 1942, environ 60 000 volontaires français y travaillent ; la stabilisation du front germano-soviétique accroît sensiblement les besoins de main-d’œuvre du Reich. Les Allemands réclament 350 000 ouvriers. Le 6 juin 1942, intervient un compromis : la France fournira 150 000 ouvriers en échange de 50 000 prisonniers de guerre, rendus à leur foyer. En dépit de la propagande et des avantages accordés aux volontaires (salaires élevés, prime de séparation), fin 1942, il n’est parti que 240 000 ouvriers, parmi lesquels 135 000 spécialistes. Les Allemands refusent d’appliquer l’accord du 6 juin. Par une loi du 16 février 1943, Laval doit accepter de créer le Service du travail obligatoire pour les jeunes gens nés en 1920, en 1921 et en 1922. Des sanctions sont prévues pour les réfractaires. Beaucoup d’entre eux préféreront rejoindre les maquis plutôt que de partir pour l’Allemagne. Les exigences allemandes se font plus sévères : un million de travailleurs. Et la loi du 1er février 1944 stipule que toutes les femmes sans enfants de dix-huit à quarante-cinq ans et tous les hommes de seize à soixante ans peuvent être envoyés en Allemagne si le maintien dans leur emploi n’est pas indispensable à l’économie nationale. On estime que, au 30 septembre 1944, il y avait environ 700 000 travailleurs français en Allemagne (dont 40 000 femmes) : ce total, loin d’être négligeable, ne satisfait pourtant pas l’Allemagne. Aussi le S.T.O. peut-il apparaître comme un double échec, tant pour la politique allemande que pour celle de Laval. Le S.T.O. figure en effet au premier rang des reproches adressés au régime de Vichy. Cependant, le S.T.O. a permis à la Résistance intérieure de renouveler et d’élargir, pour la première fois de façon massive, son recrutement, et par là même de renforcer ses liens avec les populations urbaines et rurales.

1944 : Jour "J": les forces alliées débarquent en Normandie, sous le nom d'opération "Overlord".
L'opération Overlord commandée par le général américain Eisenhower commence. 4 266 transports de toutes sortes que protègent 722 navires de guerre amènent 21 000 soldats qui débarquent sur les plages normandes rebaptisées Utah Beach, Omaha Beach, Gold, Juno, Sword. Immédiatement, deux ports artificiels sont construits à Omaha Beach et à Arromanches. Ces ports doivent permettre, dans les jours qui suivent, de débarquer 2,5 millions d'hommes, quelque 500 000 véhicules et 4 millions de tonnes de matériels. Le maréchal Erwin Rommel est à Berlin pour l'anniversaire de sa femme... et von Rustedt aussi !!! Rommel rentre aussitôt à son P.C. de Normandie, mais les Alliés ont créé des têtes de pont ; on ne peut plus s’opposer à leur avance. Le jour le plus long a commencé. C’est le début de la reconquête du sol Européen sur l’Allemagne Nazie.

1944 : Le maréchal Pétain demande aux Français de rester neutres dans la bataille en cours.

1948 : Mort de Louis Lumière, l'inventeur du cinématographe.

1956 : Naissance du tennisman suédois Björn Borg.

1964 : Le général de Gaulle déclare que la Chine doit participer à toute négociation sur la paix dans le monde.

1967 : Les Egyptiens ferment le canal de Suez au cours de la guerre arabo-israélienne.

1968 : Le sénateur Robert Kennedy, 42 ans, est assassiné à Los Angeles.
Alors qu'il vient de remporter les élections primaires de Californie lui permettant de devenir le candidat démocrate à l'élection présidentielle, le sénateur américain Robert Kennedy est mortellement touché, à Los Angeles, d'une balle tirée par un jeune Jordanien de 24 ans. En novembre 1963, J.F. Kennedy, frère de Robert et président des États-Unis, est victime d'un attentat fatal dont certains aspects restent aujourd'hui encore obscurs. Tout deux catholiques et démocrates, ils forment avec le leader noir Martin Luther King, assassiné en avril 1968, un triste trio de "martyrs" américains, symbole d'espoir et de démocratie.

1970 : Le 6 Juin 1970, en Suisse, une votation populaire (comme un référendum) repousse une motion visant à limiter le nombre d’étrangers à 10 % de la population des travailleurs Suisses (et 25 % à Genève !).
Si cette proposition n’avait pas été repoussée par la population helvétique (seulement 54 % !), 40 000 travailleurs étrangers auraient dû quitter le pays dans l’année

1972 : Explosion dans une mine de charbon, en Rhodésie: 431 morts.

1973 : Bonn ratifie le traité qui normalise les relations entre les deux Allemagnes.

1979 : Le général Somoza décrète l'état d'urgence au Nicaragua pour briser une grève générale et mâter une insurrection qui prend de l'ampleur.

1980 : Une défaillance d'ordinateur au Pentagone provoque une fausse alerte à l'attaque nucléaire.

1982 : L'armée israélienne pénètre en territoire libanais.

1984 : Selon un officier indien, 250 activistes Sikhs et 47 soldats indiens au moins ont trouvé la mort au cours d'affrontements dans l'enceinte du Temple d'Or, à Amritsar.

1985 : Les dernières troupes israéliennes quittent le Liban, trois ans exactement après leur intervention dans le pays.

1985 : Mort à Paris du philosophe Vladimir Jankélévitch à l'âge de 81 ans.

1987 : Le président Reagan et sa femme sont reçus par le pape Jean Paul II.

1989 : En Chine, conséquence à la répression, la France gèle ses relations diplomatiques avec Pékin.

1990 : François Mitterrand accueille Nelson Mandela sur l'Esplanade des droits de l'homme, place du Trocadéro.

1994 : De nombreux chefs d'Etat et de gouvernement assistent, en Normandie, aux cérémonies du Cinquantenaire du Débarquement allié.

1994 : Un Tupolev-154 des lignes intérieures chinoises s'écrase peu après avoir décollé de Xian : 160 morts.

1995 : La Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud abolit la peine de mort.

1997 : En Tennis, le tennisman français Guy Forget, 32 ans, décide de prendre sa retraite sportive.

1997 : L'homme le plus recherché d'Italie, Pietro Aglieri et considéré comme le numéro deux de la mafia sicilienne, est interpellé par la police italienne près de Palerme.

1997 : L'Allemagne décide de placer l'Eglise de Scientologie sous la surveillance des agents du contre-espionnage dans tout le pays.

1998 : Pour la seconde journée consécutive, l'aviation éthiopienne bombarde l'aéroport et la banlieue de la capitale érythréenne Asmara.

1998 : La guerre reprend en Somalie, avec de violents affrontements entre clans à Baidoa et l'enlévement de deux Français dans le golfe d'Aden.

1999 : L'Américain André Agassi remporte les Internationaux de France de tennis en battant en finale l'Ukrainien Andreï Medvedev.

Questions - réponses - Pourquoi les fourmis se touchent-elles en se croisant ?

Publié à 11:15 par acoeuretacris
Questions - réponses - Pourquoi les fourmis se touchent-elles en se croisant ?
Les fourmis n'émettent pas de cris et sont presque aveugles, deux facteurs
de collisions.

Pour les éviter, elles communiquent en se touchant les antennes, qui
diffusent des signaux chimiques leur permettant de vérifier qu'elles
appartiennent à la meme famille.

Leurs échanges contiennent aussi de précieuses informations
pour dénicher de la nourriture ou prévenir d'un danger.

Comme les fourmis vivent en société, elles ont un besoin primordial
de communiquer avec leurs congénères.

Questions - réponses - Qulle est la lettre la plus utilisée en français ?

Publié à 11:06 par acoeuretacris
Questions - réponses - Qulle est la lettre la plus utilisée en français ?
La réponse est dans la question !

La lettre qui revient le plus souvent dans la langue de molière est le E.

Elle représente 16% des lettres utilisées, soit une sur six !

Voilà pourquoi on compte quinze E sur les cent que comptre le Scrabble,
et que cette lettre ne rapporte qu'un point.

Le A et le I complètent un podium exclusivement composé
de voyelles.

Coté consonnes, le S devance le T et le N.

En fin de peloton se trouvent les lettres K et W.

Pa facile donc de se passer du E...

C'est pourtant ce qu'à réussi, en 1969, l'écrivain Georges Perec en publiant "La Disparition",
un roman de trois cents pages sans la moindre trace de la reine des voyelles.

Trois ans plus tard, il prend l'exact contre-pied dans les "Revenentes", où le E est
l'unique voyelle que l'auteur emploie.

Dans la langue de Shakespeare, la domination du E est un peu moins écrasante (12,5 %)

Son hégémonie est contestée par le T (9,15 %) et le A (8 %).

Il faut dire que ces trois lettres jouissent d'une confortable avance sur les autres .

Le T, le E et le A composent un mot utilisé quotidiennement
par des millions d'Anglais aux alentours de 17 heures.....