à demain....

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bonne nuit

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bonne soirée à tous.....

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Parcs, réserves naturelles... - Réserve des gorges de l'Ardèche

Publié à 18:54 par acoeuretacris
Parcs, réserves naturelles... - Réserve des gorges de l'Ardèche
Oreillard gris
(Plecotus austriacus)

1 - GEOLOGIE

Trois temps géodynamiques permettent de comprendre l’histoire géologique de la Basse Ardèche Urgonienne : formation (genèse de la roche) ; déformation (dislocation) ; transformation (érosion). C’est un cycle que l’on retrouve à toutes les échelles de temps (géologique ou historique). La géologie permet de comprendre le fonctionnement du milieu naturel, particulièrement dans les gorges de l'Ardèche et sur les plateaux.

Origine :

Formation :
Le massif calcaire s’est formé il y a -125 millions d’années (MA) lorsque la mer recouvrait la plus grande partie du Sud-est de la France, seul le cœur du Massif central émergeait alors des flots. Au cours du temps, les différents dépôts de sédiments (coquilles, restes de récifs, sables, limons…) se transformèrent en roche dure (diagenèse) et donnèrent différentes strates suivant leur composition. Un massif sous-marin de 300 mètres d'épaisseur fut ainsi formé, composé des calcaires dit de l’Urgonien (du nom de la localité de référence Orgon en Provence), lui-même peu à peu recouvert de sédiments.

Déformation :
Quelques millions d’années plus tard (il y a ~110 MA), la mer se retira peu à peu, laissant la place à un régime continental durant lequel une grande partie des derniers sédiments marins déposés furent érodés. L’eau continentale de surface s’est alors écoulée sur la pénéplaine ainsi dégagée, traçant les méandres d'un cours d'eau. Puis, durant le tertiaire (il y a ~60 MA), la croûte terrestre subit des déformations profondes qui conduisirent au soulèvement des Pyrénées et à la formation des Alpes. Le massif calcaire fut alors soulevé et fracturé, parfois sur quelques centimètres, parfois sur des kilomètres. La rivière a certainement eu une partie de son cours détournée par ces fractures.

Transformation :
Lors de la dernière phase, le principal facteur d’érosion est l’eau qui a pu pénétrer le massif calcaire le long des fractures. Elle allie à la fois une action chimique par dissolution du calcaire et une action mécanique par frottements et usure de la roche lors du transport de matériaux. Pendant les périodes de glaciations, le gel de l’eau infiltrée a provoqué une fracturation intense, fournissant l’Ardèche en débris rocheux et accentuant l’érosion mécanique.

Différentes phases de creusement du canyon se sont succédées avec les variations du niveau de la Méditerranée : l’encaissement principal s’est produit il y a environ 6 MA en raison de l’assèchement presque total de la mer, créant ainsi les hautes falaises des gorges. La remontée de la mer dans la vallée du Rhône (~-5 MA) a entraîné une élévation du lit de la rivière. Ensuite, le soulèvement des plateaux a conduit à l’enfoncement de l’Ardèche jusqu’à un niveau proche de l’actuel (~-400 000 ans). En fonction des variations climatiques et du niveau de la mer, les gorges ont alors connu des stades de remblaiement et d’incision, façonnant des entablements calcaires ou terrasses.

Le massif karstique ainsi formé, principalement drainé par l'Ardèche, a des propriétés particulières qui façonnent le paysage de la Basse Ardèche Urgonienne.

Habitats naturels

Quatre grands types de milieux se retrouvent dans les gorges de l'Ardèche et sur les plateaux :

Pelouses, garrigue et forêt

Le massif calcaire, fissuré et plein de failles, ne retient pas du tout l'eau en surface. La végétation s'est donc adaptée pour supporter des températures élevées en été et un apport d'eau très réduit tout au long de l'année. Seules les espèces dites xérothermophiles peuvent se développer.

Dans ces conditions de sécheresse, les formations végétales aptes à pousser sur des sols très pauvres et très drainés sont les pelouses sèches. Cette flore fixe alors la couche très fine de sol, nécessaire au développement des autres plantes méditerranéennes. Ainsi, la garrigue basse, en mosaïque avec les pelouses, regroupe une flore très variée (lavande, thym, aphyllante de Montpellier…). La garrigue haute, quant à elle, trahit un début d'embroussaillement et de fermeture du milieu (recouvrement du sol) souvent par le buis. Si le sol est assez épais, elle peut même évoluer en forêt : la forêt méditerranéenne typique est essentiellement composée de chênes verts, arbres qui résistent à la sécheresse et restent toujours en feuilles. Dans les combes plus fraîches, le chêne blanc (pubescent) peut se développer.

La faune présente est très discrète, trouvant le calme nécessaire à ses occupations (reproduction, alimentation) dans la forêt ou sous les fourrés. Les zones dégagées sont les territoires de chasse de nombreux rapaces, qu'ils préfèrent les petits mammifères, les oiseaux ou les reptiles.

Rivière, sources et berges

La rivière méditerranéenne est caractérisée par une alternance de périodes d'étiage (niveau le plus bas) sévère, voire d'assec, et de périodes de hautes eaux (crues) : le niveau de l'Ardèche dans les gorges peut monter de 15 à 20 mètres !

Lors des crues, la rivière transporte des galets, du sable et des sédiments fins qui usent la roche des berges : la rive en creux (concave) est érodée plus rapidement que la rive en plein (convexe) où des matériaux se déposent, les galets en banc et le sable en plage plus ou moins épaisse (dune). Les méandres se resserrent jusqu'au recoupement : c'est le cas du Pont d'Arc.

La majeure partie de l'eau de l'Ardèche provient d'affluents en amont du Pont d'Arc. L'eau infiltrée des plateaux ressort au niveau des résurgences (sources), très visibles tout le long des gorges. Certaines sources sont pétrifiantes et forment du tuf, amalgame de calcaire et de mousses se développant dans ce milieu très humide.

La faune et la flore se sont adaptées à ce milieu aquatique changeant. Les végétaux supportent inondations, courant fort et sécheresse lors de l'étiage, que ce soit la végétation des bancs de galets ou la ripisylve. Cette forêt des berges, véritable frontière entre le milieu terrestre et aquatique, est essentiellement composée d'arbres et d'arbustes comme les saules, les peupliers.

Les animaux ont chacun leur habitat de prédilection, galets des rapides (radiers) pour ceux qui ont besoin de beaucoup d'oxygène, profondeurs (jusqu'à 7 ou 8 mètres) des plats (mouilles) pour ceux qui aiment le calme, végétation des berges ou dunes de sable pour d'autres : tous ont besoin de la rivière pour vivre.

Falaises et pentes rocheuses

Les falaises sont des milieux particuliers où la contrainte de la verticalité et d'un sol quasi inexistant demande des adaptations pour s'accrocher et résister à la sécheresse.

Les grandes hauteurs de falaises du canyon des gorges de l'Ardèche ont été sculptées par la rivière lors de l’assèchement presque total de la Mer Méditerranée, puis les fortes précipitations d'un climat tropical, favorisant les gros débits, ont accentué le creusement. Les baumes et les éboulis, quant à eux, proviennent de l'érosion par l'action du gel. Il fait éclater la roche, provoquant des fracturations qui s'agrandiront peu à peu, creusant les baumes, et des effondrements de matériau qui formeront les éboulis.

Les espèces capables de vivre ainsi sur la roche sont très spécialisées : elles ne se retrouvent pas ou peu dans d'autres milieux. La rare végétation des falaises se fixe dans les fentes et utilise le peu de sol disponible : on y trouve la biscutelle à feuilles de chicorée, l'alysse à gros fruits ou le genévrier de Phénicie. Il faut beaucoup de temps à ces espèces pour se développer, elles sont souvent de petites tailles, comme des bonsaïs!

Les animaux les plus adaptés sont, les oiseaux, pour ceux capables de fabriquer leur nid à flanc de falaises. La faune terrestre se concentre essentiellement sur les vires rocheuses, replats dans la falaise présentant un peu plus de végétation, souvent inaccessibles à l'homme et à la plupart des prédateurs.

Grottes et cavités

Le massif calcaire, fissuré et faillé, est infiltré par les eaux de pluie qui érodent la roche le long des fissures et les élargissent. Ainsi se forment les grottes, espace vivant, complexe et très fragile.

Le monde souterrain est un milieu fermé à conditions climatiques constantes : hygrométrie élevée, température constante d'environ 12 ou 13°C, obscurité… Les grottes se caractérisent aussi par leur relation avec l'extérieur : certaines ont des échanges réguliers, soit par des courants d'air, soit par des courants d'eau (crues de rivière souterraine, mise en charge). D'autres sont plus ou moins fermées et présentent des conditions intérieures particulières.

Les réseaux formés par l'infiltration des eaux de pluies peuvent être inactifs, si la rivière souterraine est descendue, ou actif, si la circulation aquatique se poursuit. Les concrétions se forment, millimètres par millimètres, par dépôt du calcaire présent dans l'eau qui suinte à travers les microfissures.
La faune cavernicole s'est adaptée aux conditions particulières des grottes et ne pourrait pas vivre en-dehors, tandis que d'autres espèces y trouvent un refuge unique où règne le calme et la tranquillité.

La flore

Pelouses, garrigue et forêt

Parmi les graminées, principales plantes des pelouses sèches, quelques espèces particulières, adaptées à la sécheresse, peuvent être remarquées : des germandrées, à la floraison discrète , l'aphyllante de Montpellier, des orchidées, comme l'ophrys bécasse et l'ophrys jaune, ou des plantes grasses (Sedum) aux feuilles stockant l'eau si rare.

La garrigue, sur les plateaux et dans la réserve, est souvent une formation végétale passagère, traduisant l'embroussaillement d'une pelouse sèche avant la recolonisation par la forêt. Lorsque la lavande, le genêt scorpion, le thym et le ciste cotonneux sont présents, on parle de garrigue basse. Si le sol est régulièrement dégradé (pluie, pâturage, incendies), la végétation n'évolue pas. Sinon, le buis, l'alaterne, le térébinthe et surtout le genévrier oxycèdre, ou cade, se développent, fixant encore mieux le sol et l'enrichissant : la forêt peut s'installer.

L'arbre principal de la forêt méditerranéenne est le chêne vert, toujours en feuilles, longtemps exploité pour le charbon de bois. Il est remplacé par le chêne blanc (pubescent) dans les vallons plus frais, souvent accompagné de l'érable de Montpellier, au feuillage roux flamboyant en automne. Le buis, la filaire et l'alaterne complètent la strate arbustive, tandis que des lianes s'accrochent aux arbres pour trouver de la lumière : la très piquante salsepareille, le lierre et le tamier. Asperges sauvages, fragon petit houx et garance voyageuse se développent à l'ombre des chênes verts. Sur le plateau, la pivoine officinale anime les lisières de forêt et les bords de chemins par la beauté de sa fleur : rare, menacée de cueillette, elle est protégée par la loi française sur tout le territoire.

Rivière, sources et berges

La flore de bord de rivière doit supporter inondations, courant fort et sécheresse lors de l'étiage.
L'orme champêtre et le frêne se situent plus haut sur la berge que les peupliers, noirs et blancs, puis les saules, blancs, pourpres, drapés, régulièrement submergés lors des crues. Ils peuvent d'ailleurs rester sous l'eau plusieurs jours le temps que la crue passe, ce qui leur donne un "air penché" et pas "très net" !

La flore herbacée, souvent la seule présente sur les bancs de galets, risque toujours de se faire emporter lors d'une crue : elle a recours soit à des racines très profondes et puissantes pour la retenir, soit à une stratégie de reproduction en un temps très court. Ce sont des plantes pionnières, les premières à s'installer sur un milieu hostile. S'y trouvent le pavot cornu, le mélilot blanc, la scrofulaire des chiens… Dans les zones où l'eau stagne, le lythrum salicaire et quelques mousses stabilisent un peu le substrat.

Dans le cours de la rivière, au fil de l'eau, des renoncules aquatiques côtoient cératophylles et myriophylles, plantes strictement inféodées à la présence d'eau.
Des dunes de sable visibles ça et là abritent des espèces peu communes pour la région: la sécheresse qui y règne en fait des milieux très hostiles, favorables à une petite fleur bleue, Alkana tinctoria.

Falaises et pentes rocheuses

Sur les replats des vires, l'œil observateur remarque des iris nains, la biscutelle à feuilles de chicorée, des euphorbes et, si la vire est assez large, quelques buis et cades, parfois même des chênes verts ou… des oliviers, preuve d'une présence humaine sur les plus accessibles.

En pleine falaise, quelques mousses et fougères poussent dans les fentes, l'alysse à gros fruit leur disputant le peu d'eau et de sol accumulés. Des lichens s'accrochent aussi et teintent la paroi rocheuse, comme le font les traînées bleues noires des colonies de cyanobactéries.

Le seul arbre à croître sur / dans la falaise est le genévrier de Phénicie, conifère capable de vivre de… presque rien ! Les racines profondément ancrées dans la roche, il survit en ne grossissant que de 2 ou 3 mm par an si les conditions sont rudes. Certains spécimens ont été datés à plus de 1500 ans.

Grottes et cavités

Aucune végétation ne peut se développer sans lumière, les grottes en sont donc dépourvues. Quelques plantes caractéristiques des milieux frais sont visibles à l'entrée, mousses, fougères et végétation propre au milieu où se trouve l'entrée de la grotte.

La faune

La Basse Ardèche se trouve à la limite nord des paysages typiquement méditerranéens. Plusieurs espèces animales se trouvent donc en limite de leur aire de répartition, certaines sont vulnérables et rares à l'échelle nationale, voire européenne. La faune, comme la flore, a besoin de certaines conditions de vie et est caractéristique aux quatre grands milieux.

Pelouses, garrigue et forêt

Les invertébrés

Les pelouses sèches abritent beaucoup d'espèces d'invertébrés, à commencer par des herbivores comme les criquets, des nectarivores comme les abeilles et de nombreuses espèces de papillons, dont l'emblématique moro-sphinx qui ressemble à un oiseau-mouche, ou des détritivores comme les mille-pattes diplopodes. Viennent ensuite les carnivores qui se nourrissent des premiers, dont les mantes religieuses, les sauterelles, les araignées, les mille-pattes chilopodes (dont la scutigère, si commune dans les maisons) et quelques rares scorpions.

Les fourrés plus ou moins denses de la garrigue sont favorables à de nombreux insectes : sauterelles, papillons (flambé, citron de Provence, gazé…), coléoptères, fourmis et autres araignées sont des maillons essentiels de la chaîne alimentaire.

Dans la chênaie verte se cachent beaucoup d'arthropodes du sol et d'insectes saproxylophages, dépendant des vieux arbres et bois morts : la larve du grand capricorne se développe dans les vieux troncs de chênes et d'autres minuscules insectes sous les écorces et les feuilles (collemboles, cloportes…). Espèces emblématiques de la zone méditerranéenne, les cigales (16 espèces en France) pondent leurs œufs dans les branches sèches à la fin de l'été et les larves rejoignent le sol à l'automne, après l'éclosion, où elles restent plusieurs années.

Les vertébrés

Les milieux ouverts que constituent les pelouses sèches servent de terrain de chasse pour de nombreuses espèces de vertébrés. Elles repartent ensuite très vite s'abriter dans les rochers, terriers ou fourrés qu'elles affectionnent. Des lapins de Garenne, peu abondants, peuplent encore quelques sites.
La garrigue est donc très propice aux cachettes, sa proximité avec les milieux ouverts en fait un habitat de choix pour les reptiles : des lézards de murailles, très communs, et lézards verts aux couleurs "flashantes" au très rare lézard ocellé. Des couleuvres (à échelon, d'esculape, de Montpellier) se réchauffent au soleil, faisant toutes concurrence à la vipère aspic, plutôt rare sur le site. Tous s’enfuient au moindre bruit. Dans quelques fourrés plus humides se trouve l'orvet, lézard sans pattes tout à fait inoffensif.

Beaucoup d'oiseaux des milieux ouverts apprécient la garrigue imbriquée de végétation plus basse, ils y trouvent des perchoirs d'où ils peuvent surveiller leur territoire de chasse : les fauvettes méditerranéennes (fauvette pitchou, fauvette mélanocéphale, fauvette passerinette), le pie-grièche écorcheur, qui empale ses proies (gros insectes comme libellules, mantes religieuses, et oisillons, mulots…) sur les épines des buissons, la pie-grièche à tête rousse, plus rare… Quant aux guêpiers d'Europe, oiseaux migrateurs aux couleurs vives, ils nichent dans des talus sableux et chassent en vol, principalement des hyménoptères (guêpes, bourdons…) et quelques libellules. Le circaète Jean-le-Blanc cercle volontiers au-dessus de ces mosaïques de végétation plus ou moins dense à la recherche de ses proies préférées : serpents et lézards.

Adaptée pour grimper aux troncs et aux branches, la couleuvre d'Esculape est le seul reptile à vraiment se plaire dans la chênaie verte.

Les oiseaux y sont souvent très craintifs : de nombreux pics verts, des pics épeiches, le très bruyant geai des chênes, des pouillots, des mésanges et quelques rapaces comme le circaète Jean-le-Blanc nichant à la cime d'un grand arbre, l'épervier, bien présent, ou la chouette hulotte dans les cavités des troncs. Sans oublier des oiseaux plus communs, présents en nombre, ils profitent du retour de la chênaie verte, de sa fraîcheur et de sa tranquillité : la fauvette à tête noire, le pinson des arbres, le tout petit troglodyte mignon, la grive musicienne, le pigeon ramier…
La présence des mammifères est souvent trahie par leurs traces, des plus gros, le sanglier puis le blaireau, aux plus petits, les musaraignes, en passant par les mulots et autres micromammifères et leur prédateur, le renard, mais aussi les chauves-souris, l'écureuil, la genette…

Rivière, sources et berges

Les invertébrés

De nombreux insectes et autres invertébrés (araignées…) vivent parmi les plantes herbacées des bancs de galets : certains s'en nourrissent, d'autres s'y reposent. Ils sont les proies de nombreux oiseaux, grenouilles et poissons et participent à la chaîne alimentaire.
Dans les gorges, la microfaune invertébrée benthique (qui vit sur le fond) est très diversifiée et tous les groupes taxonomiques sont présents dans la rivière. Près de 150 espèces peuvent ainsi être recensées parmi les olichètes ("vers"), les planaires ("vers plats"), les crustacées (gammares), les mollusques (moules et escargots d'eau douce) et les larves d'insectes, qu'elles soient de plécoptère, d'odonates (libellules), de diptères (mouches, moustiques…), de trichoptères (dans un fourreau) ou d'éphéméroptères, etc. Grâce à ses caractéristiques, l’Ardèche accueille des espèces de torrents dans les zones rapides et des espèces de rivière calme dans les zones lentes.

Les vertébrés

Dans le parcours des gorges, l'Ardèche appartient à la zone à barbeau, ce qui veut dire que les poissons caractéristiques des conditions écologiques des gorges (eaux vives) dominent : goujon, spirlin, chevaine, barbeau fluviatile, blageon… Mais les zones plus profondes et calmes favorisent aussi d'autres espèces comme la carpe, la perche, le sandre, le gardon, l'ablette et la brême. Certains poissons sont liés aux conditions particulières de l'Ardèche dans les gorges et à ses affluents les plus méridionaux, tronçons où la température atteint facilement 25-28°C en été : le blageon, le barbeau méridional. Les migrateurs reviennent peu à peu : l'alose feinte du Rhône, l'anguille.

Les amphibiens se manifestent souvent bruyamment : la grenouilles verte est la plus visible au bord de l'eau, mais des rainettes méridionales, des crapauds communs et des crapauds calamites s'entendent aussi en des lieux moins humides. Plus discrets, quelques tritons palmés et salamandres tachetées se montrent lors de leur migration vers l'eau au moment de leur reproduction.

Les reptiles, essentiellement des lézards, sont présents autour de la rivière, se chauffant sur la roche, mais un serpent est complètement inféodé à l'eau : la couleuvre vipérine, capable de rester de longues minutes sous l'eau pour chasser les poissons. Sa ressemblance avec la vipère en fait une victime des nageurs apeurés alors qu'elle est tout à fait inoffensive pour l'homme, comme toutes les couleuvres.

Les oiseaux inféodés au milieu aquatique sont peu nombreux et accompagnés par d'autres plus communs, présents dans la chênaie verte mitoyenne. Le martin-pêcheur se perche dans la ripisylve pour chasser à l'affût, tandis qu'il niche dans des trous creusés dans les berges abruptes. Le loriot au chant fort s'entend aussi dans les arbres où ils nichent. Le cincle plongeur marche au fond de l'eau pour chercher les larves d'insectes et autres invertébrés qui composent son menu. Les bergeronnettes, grises et des ruisseaux, restent quant à elles sur les galets pour débusquer les insectes, tout en hochant la queue. Le grand cormoran hiverne dans les gorges et quelques hérons cendrés s'y sont installés.

Le castor, mammifère rongeur, a toujours vécu dans les gorges de l'Ardèche, s'accommodant du courant violent et des falaises en installant sa famille dans les anfractuosités des rives rocheuses, il est donc devenu troglodyte. Il se délecte des branches et même des troncs des arbres de la ripisylve (saules, peupliers, frêne), et "s’attaque" parfois au chêne vert et au buis ! La loutre fréquente les Gorges depuis peu : elle marque son territoire par ses épreintes (crottes), observées régulièrement depuis 2004.

Falaises et pentes rocheuses

Rares sont les espèces qui survivent dans ce milieu difficile : quelques invertébrés méconnus et des lézards aventureux. Sur les vires de grandes dimensions où la végétation s'impose, la présence de la genette et de la fouine est repérable par les crottoirs.

Les espèces reines de ce milieu, inaccessible à l'homme et à la plupart des prédateurs, sont les oiseaux, souvent farouches, où ils trouvent la quiétude nécessaire à leur reproduction.
Les choucas des tours, bien visibles et bruyants, se déplacent en groupe, comme les martinets à ventre blanc qui rasent les falaises en criant, surtout en fin de journée. Plus discrètes, les hirondelles de rochers chassent les insectes en vol toute la journée, parfois en compagnie d'hirondelles de fenêtres. Le tichodrome échelette hiverne dans les gorges tandis que le vautour percnoptère, charognard et migrateur, revient d'Afrique à partir de mars pour se reproduire. Visible toute l’année, l’aigle de bonelli, espèce emblématique, plane au-dessus des falaises et des plateaux, parfois houspillé par les choucas et les quelques grands corbeaux encore présents. Moins menacé, le faucon pèlerin est revenu nicher dans la réserve. La nuit, le hibou grand-duc chasse et chante.

Grottes et cavités

La faune cavernicole s'est adaptée aux conditions particulières des grottes et ne pourrait pas vivre en-dehors. S'y trouvent essentiellement des invertébrés, certains ayant perdu leur couleur ou/et la vue, inutiles dans un monde sans lumière. Une exception parmi les vertébrés, le protée, amphibien devenu blanc, a gardé ses branchies larvaires et vit exclusivement dans l'eau souterraine.

D'autres espèces trouvent dans les grottes un abri provisoire et n'habitent que celles dont l'accès est relativement facile : elles y hivernent souvent (crapaud, serpents, criquets…).

Les chauves-souris, ou chiroptères, sont les hôtes les plus connus du monde souterrain. 21 espèces ont été dénombrées dans les gorges, toutes strictement protégées par la loi française. Le relief escarpé des gorges, avec d'innombrables grottes, et la proximité de l'eau grâce à la rivière semblent être les conditions idéales pour ces animaux nocturnes, pourtant très vulnérables au dérangement.

Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -

Publié à 18:34 par acoeuretacris
Parcs, réserves naturelles, .. - Réserve naturelle du Marais de Lavours -
Région : Rhône-Alpes
Département : Ain (01)
Communes : Culoz, Béon, Ceyzérieu, Flaxieu, Pollieu
Superficie : 474 hectares
Création : Décret du 22 mars 1984

Historique du Marais de Lavours

COMMENT LE MARAIS S'EST-IL FORME ?

Voici 15 000 ans, le climat se réchauffe et les glaciers donnent naissance à un immense lac qui recouvre toute la vallée. Le Rhône et le Séran s'y déversent, et charrient des quantités énormes de sédiments. Peu à peu, le lac post-glaciaire se vide, laissant place aux futurs marais de Lavours et de Chautagne. Il n'en reste aujourd'hui que le lac du Bourget, situé dans une cuvette plus profonde. Dans le marais de Lavours, les débris de plantes tombent sur le sol très inondé et s'accumulent : la tourbe commence à se former, au rythme d'1 mètre par millénaire. Actuellement, le centre de la tourbière présente une épaisseur de 10 mètres.

ACTIVITES HUMAINES

Le Marais de Lavours est, pendant longtemps, exploité pour sa tourbe et son argile. Depuis le 12ème siècle, l'élevage est cependant l'activité essentielle du marais : les moines, puis les paysans y mènent leurs bêtes, à des périodes bien précises. En été, le marais est aussi fauché intégralement, et le foin (la blache) est utilisé pour pailler les vignes et sert de litière pour le bétail. A cette époque, le marais est source de revenus pour les hommes.
Tout bascule à la fin du 19ème siècle. Les crises agricoles et l'exode rural laissent un marais qui petit à petit se boise.
A partir de 1970, le Marais de Lavours intéresse de nouveau l'agriculture. Une grande partie des prairies est labourée et drainée pour permettre la culture des céréales, surtout le maïs. Des plantations de peupliers sont réalisées.

CREATION DE LA RESERVE NATURELLE

Les cultures intensives auraient pu continuer à s'étendre si l'intérêt écologique du marais n'avait pas été révélé par des biologistes.
Le premier projet de réserve naturelle date de 1972. La FRAPNA et le Groupe Ain-Nature en sont à l'origine. La Réserve Naturelle du Marais de Lavours est finalement créée le 22 mars 1984. Douze ans de négociation entre les différents acteurs locaux ont été nécessaires.

Un sentier de découverte sur pilotis, long de 2,4 km, permet de pénétrer au cœur du marais. Le visiteur peut découvrir les richesses de la réserve naturelle grâce aux panneaux pédagogiques disposés le long du sentier et à l'intérieur des observatoires.

Des visites guidées de la réserve naturelle sont proposées par l’équipe d’animation de la Maison du marais.

PROTECTION DE :

La flore

Le marais de Lavours, à la transition du Jura et des Alpes, ouvert vers la vallée du Rhône, recèle une flore très riche et diversifiée.
La végétation s'organise en fonction des types de sol (limoneux et argileux au bord du Séran, tourbeux au centre du marais) et selon la profondeur de la nappe phréatique.
Dans les prairies tourbeuses, à coté des hautes gentianes pneumonanthes et des pimprenelles, se dissimulent de nombreuses plantes plus discrètes, comme la Parnassie des marais, l'Hydrocotyle, et des plantes carnivores telles que le Rossolis à feuilles longues et la Grassette. Quelques joyaux d'orchidées vivent là : l'Orchis des marais, le Spiranthe d'été et le liparis de Loesel. Dans les prairies limoneuses, on remarque la Violette élevée, la Fritillaire pintade et l'imposante Euphorbe des marais.

Les Cryptogames (les plantes sans fleurs)

Plus de 400 espèces de champignons ont été inventoriées.
L'étude des algues, des lichens, des bryophytes (les mousses et les hépatiques) et des ptéridophytes (les fougères) de la réserve naturelle est en cours.

Les phanérogames (les plantes à fleurs)

Le premier inventaire botanique du marais de Lavours date de 1876 ! Aujourd'hui, 371 espèces de plantes ont été recensées, mais chaque année apporte de nouvelles découvertes.

LE ROSSOLIS Á LONGUES FEUILLES (Drosera longifolia ou D. anglica)

Le Rossolis à longues feuilles est une petite plante carnivore, vivace, haute de 10 à 20 centimètres. Les feuilles sont disposées en rosette. Le limbe, étroit et allongé au bout d'un long pétiole, porte de nombreux poils glanduleux sur la surface supérieure. Les petits insectes sont attirés et viennent s'y engluer : certains poils sont sensibles au contact et lorsq'un insecte se pose, ils provoquent le rabattement du limbe dans sa longueur, qui emprisonne la proie. La digestion s'effectue grâce à des glandes qui sécrètent des enzymes et peut durer plusieurs jours.

En juillet-août, les petites fleurs blanches situées à l'extrémité d'une longue hampe florale s'épanouissent, donnant ensuite chacune un fruit, ou capsule, contenant les graines.
La position de la hampe florale permet de différencier plusieurs espèces de rossolis : chez les rossolis à feuilles longues, elle part du centre de la rosette des feuilles.

Le Rossolis à feuilles longues vit préférenciellement dans les marais alcalins comme le marais de Lavours, mais on peut aussi le trouver dans les tourbières à sphaignes. Il a besoin de zones où la tourbe est à nu pour que ses graines germent et il ne supporte pas le couvert des herbacées qui peuvent coloniser son biotope : le Marisque (Cladium mariscus), le Roseau (Phragmites australis), etc.

En dépit de sa protection sur tout le territoire national, le Rossolis à feuilles longues est en forte régression à cause de la dégradation des marais et des tourbières : drainage, mise en culture ou boisement.

Dans le marais de Lavours, une population bien fournie se développe au niveau des résurgences.

Par contre le Rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifolia), inféodé aux milieux acides, n'est présent que de manière marginale dans le marais de Lavours.

LE LIPARIS DE LOESEL (Liparis loeselii)

Le Liparis de Loesel est une petite orchidée, haute de vingt centimètres au maximum, qui fleurit de juin à juillet. L'inflorescence est composée de deux à huit fleurs de couleur jaune verdâtre, qui forment un épi lâche.

Cette plante est peu spectaculaire et peut facilement passer inaperçue pour un oeil non-averti. Cependant, sa valeur patrimoniale est grande, puisque le Liparis de Loesel est en forte régression en Europe, notamment en France. Ainsi, sur tout le territoire métropolitain, ne subsitent plus qu'une cinquantaine de localités où l'on trouve cette orchidée. Cela est dû à la modification ou à la perturbation de son biotope que constituent les marais alcalins, comme le marais de Lavours, ou encore les zones humides sur sables en arrière des cordons dunaires littoraux.

Le Liparis de Loesel bénéficie d'une protection en France qui interdit sa cueillette, sa mutilation, ainsi que toute transaction le concernant.
Il est protégé en Europe au titre de la "Directive Habitats" et enfin, il figure dans la liste des espèces les plus menacées de France.

Dans le marais de Lavours, la restauration des prairies humides sur tourbe a permis la réapparition de plusieurs dizaines de pieds de Liparis de Loesel. C'est un fait connu : souvent, les seules mesures de protecion ne suffisent pas et il faut permettre à la plante de retrouver un habitat propice à son développement.

LA GENTIANE PNEUMONANTHE (Gentiana pneumonanthe)

La Gentine pneumonanthe est une plante vivace qui mesure entre 10 et 60 cm et qui fleurit de juillet à octobre. Son calice est divisé jusqu'à la moitié et sa corolle est de couleur azure foncé.

On trouve la Gentiane pneumonanthe dans les pelouses, les landes humides et dans les marais acides ou alcalins. Son aire de répartition occupe une grande partie du territoire national, où elle s'observe jusqu'à l'étage montagnard. Toutefois, elle est répartie de manière inégale en France et reste assez rare. De plus, on a noté une certaine régression ou disparition de cette plante en plusieurs endroits.

La Gentiane pneumonanthe ne bénéficie d'aucun statut de protection particulier dans le département de l'Ain. En revanche, elle est protégée en Isère. L'intérêt de cette plante est primordial pour les relations qu'elle entretien avec une espèce de papillon devenue très rare : l'Azuré des mouillères (Maculinea alcon). En effet, ce papillon pond ses oeufs exclusivement sur l'inflorescence de la Gentiane pneumonanthe, qui de ce fait devient essentielle à la survie de cet insecte. Elle n'est pas rare dans le marais de Lavours ; cependant ce n'est qu'en juillet 1998 qu'ont été découvertes les premières pontes d'Azuré des mouillères, dans une prairie sur tourbe qui avait été débroussaillée durant l'hiver précédent. Encore une fois, la restauration des prairies humides s'avère indispensable pour que réapparaissent des espèces qui semblaient disparues et qui n'attendaient en fait qu'un petit coup de pouce pour reconstituer leurs populations.

LA PIMPRENELLE OFFICINALE (Sanguisorba officinalis)

Cette rosacée ne bénéficie d'aucun statut de protection et ne paraît ni rare ni menacée, en France ou régionalement, malgré une répartition très inégale. Elle est commune dans l'Ain, surtout en altitude, et très abondante dans le marais de Lavours, sur sols tourbeux et limono-argileux.

Sa valeur patrimoniale provient du fait qu'elle est l'unique plante-hôte pour deux espèces de papillons azurés remarquables : l'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea telejus) et l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous). La Pimprenelle, comme la Gentiane pneumonanthe, peut être broutée par les bovins et les chevaux : le plan de pâturage respectera donc certaines précautions.

LA FAUNE

Le Marais de Lavours est particulièrement riche en invertébrés : deux faunes y cohabitent, l’une d’origine septentrionale, relique des glaciations, et l’autre méridionale, remontant par la vallée du Rhône. Fait rarissime, les trois espèces de papillons Maculinea inféodés aux marais vivent dans la réserve naturelle, et une quatrième occupe les pelouses sèches à proximité.
Le Marais de Lavours abrite de nombreux amphibiens, comme la Grenouille rieuse, qui est plutôt liée à la vallée du Rhône, le Triton palmé, la Grenouille agile très abondante dans les prairies humides, la Rainette verte et le Crapaud sonneur à ventre jaune, qui affectionne les ornières en forêt.
Les oiseaux les plus remarquables vivent dans les prairies inondables, les roselières et les étangs : Courlis cendré, Busard des roseaux, Bécassine des marais, Gorgebleue à miroir, Locustelle luscinioïde…

Les mammifères les plus couramment observés sont le Sanglier, très abondant, et le Chevreuil. Le Castor, le Renard, le Putois et le Cerf fréquentent aussi la réserve naturelle. Chez les petits mammifères, on notera l’abondance de la Musaraigne musette et du Rat des moissons dans les prairies humides, qui offrent également des territoires de chasse aux chauves-souris.

LA BÉCASSINE DES MARAIS

La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) fréquente les milieux ouverts pourvus d'une végétation dense et une humidité au sol persistant toute l'année. Cette humidité lui permet de s'alimenter en forant le sol avec son bec pour en extraire de petits animaux tels que vers, larves; mollusques et crustacés.
Le site choisi pour la nidification est une zone à végétation basse et hétérogène sur substrat riche en matière organique.
Elle est probablement nicheuse dans les prairies à Carex elata, où les touradons et le sol très humide lui conviennent bien : plusieurs mâles chanteurs ont été entendus au printemps 2002. Toutefois, il n'existe aucune mention ancienne concernant la nidification de la bécassine des marais dans le marais de Lavours.
La préservation des zones humides est essentielle pour la survie de cette espèce.

LE CRAPAUD SONNEUR Á VENTRE JAUNE

L'eau qui stagne dans les ornières laissées par le passage d'un tracteur ou dans une flaque sur un chemin forestier suffit à héberger le Sonneur à ventre jaune. D'une taille de 2 à 3 cm, ce petit anoure se reproduit dans ces modestes points d'eau très peu profonds. Il s'agit d'une espèce cependant très aquatique car les adultes possèdent, à l'instar des poissons, une ligne latérale qui leur permet de détecter, sous l'eau, des vibrations.
La raréfaction du Sonneur en Europe inquiète les protecteurs de la nature. En protégeant une population assez nombreuse, la Réserve Naturelle du Marais de Lavours joue pleinement son rôle de conservatoire pour des espèces en danger d'extinction.

LA GORGEBLEUE Á MIROIR

Ce splendide passereau tout en couleurs arbore un plastron bleu brillant particulièrement visible chez les mâles adultes. Seules trois populations nicheuses de gorgebleues, éloignées les unes des autres, sont implantées dans notre pays (Ouest : entre Bretagne et Gironde, extrême Nord et Centre-Est)

L'essentiel des gorgebleues de l'Est de la France se répartit dans les marais de Chautagne et de Lavours. Les gorgebleues sont apparues dans le Marais de Lavours dans les années 1980 en provenance des marais de Chautagne où elles furent trouvées nicheuses pour la première fois en 1972. En 2002, on dénombrait 35 mâles chanteurs dans la Réserve Naturelle.
Les oiseaux arrivent à la mi-mars et les mâles marquent leur territoire en se mettant en évidence sur des points élevés : buissons, piquets de clôture, tas de branches...


Au coeur du marais, les gorgebleues affectionnent les zones où les jeunes aulnes se mêlent à la phragmitaie en lisière des cultures, des couloirs pare-feu où la végétation est fauchée. La proximité d'un petit canal, la présence d'eau stagnante, même de faible profondeur, dans la tourbière apparaissent comme des éléments essentiels. Depuis leur poste de surveillance, les oiseaux s'élancent en chantant, ailes écartées et queue rousse étalée. Ils se laissent lentement tomber comme de petits parachutes au milieu des graminées. Ces exhibitions et poursuites démontrant une forte rivalité entre mâles ont pour but d'attirer les femelles au comportement toujours discret.

Dans les secteurs les plus favorables, on a pu compter trois ou quatre mâles chanteurs cantonnés à l'hectare. Mais cette densité est trompeuse car elle n'est pas uniforme et dépend beaucoup de la structure végétale. Le nid est dissimulé dans une touffe, presque au sol. Dans le Marais de Lavours, nous savons que les premiers jeunes sont volants au mois de mai.

La migration débute en août. Les migrateurs retardataires traînent encore dans la dernière décade d'octobre.

Les gorgesbleues prennent le chemin de la Camargue (un oiseau bagué le 14 juin entre Lavours et Flaxieu est contrôlé dans le delta du Rhône le 24 août de la même année) avant de suivre les côtes Est espagnoles. Pendant l'hiver, elles se répartissent en Afrique du Nord et peuvent descendre jusqu'au Sahel.

LES AZURES

L'Azuré de la Sanguisorbe (Maculinea teleius), l'Azuré des paluds (Maculinea nausithous) et l'Azuré de mouillères (Maculinea alcon) éguayent encore quelques marais de France, mais pour combien de temps ?

Les papillons adultes pondent, en juillet-août, dans les capitules de jeunes plantes de la Grande Pimprenelle (Sanguisorba officinalis) pour les deux premiers et sur la corolle de la Gentiane pneumonanthe (Gentiana pneumonanthe) pour le troisième. Les jeunes chenilles se nourrissent aux dépens des pièces florales : étamines, pistils, rachis. Quelques semaines plus tard, les chenilles se laissent tomber au sol. Leur survie dépend alors de leur adoption par des fourmis rouges du genre Myrmica.

Chaque Maculinea ne peut s'associer qu'avec une fourmi particulière : l'espèce Myrmica rubra pour l'Azurée des paluds, l'espèce Myrmica scabrinodis pour l'Azuré des mouillères. La chenille ne laisse rien au hasard. En effet, elle possède une glande sur le dessus de l'abdomen qui secrète un miellat sucré, fort apprécié des fourmis. En outre, la chenille émet une odeur qui semble inhiber les instincts carnassiers de l'hyménoptère. Transportées dans la fourmilière, les chenilles de nos Maculinea vont se nourrir du couvain (les oeufs et les larves) de l'hôte. La chrysalidation a lieu en mai-juin de l'année suivante et le papillon adulte éclot en début d'été. Il sort de la fourmilière tôt le matin, profitant d'une relative tranquilité des fourmis. Cette sortie présente un risque réel pour le papillon, qui peut alors fort bien être consommé comme une proie banale.

La complexité d'un tel cycle, faisant intervenir trois partenaires, explique la précarité des populations des Maculinea partout en Europe. Les marais peuvent être drainés, ce qui élimine la plante-hôte ; même protégés, ils évoluent vers le boisement s'ils ne sont pas entretenus. Lorsque le milieu se ferme, les papillons ne trouvent plus les conditions nécessaires à la ponte. Il faut donc mettre en place une gestion du marais qui tienne compte des exigeances des trois partenaires.

LES ODONATES

Les libellules (ou odonates) représentent un élément important de la faune des milieux aquatiques. Comme prédateurs, elles jouent un rôle non négligeable dans la régulation d'une partie des invertébrés de ces biotopes. Comme proies, elles contribuent au maintien d'autres espèces animales (oiseaux par exemple). C'est pourquoi les libellules sont de bons indicateurs de la richesse faunistique des eaux douces.

C'est à l'état adulte que l'on connait le mieux les odonates. La grande majorité des libellules volent en plein jour. Les adultes se déplacent presque exclusivement à l'aide de leurs ailes ; ce sont des voltigeurs hors pair. Leur vol se remarque par une extrême aisance et leur rapidité. Les plus grosses libellules peuvent atteindre 40 kilomètres à l'heure. Elles peuvent planer, puis brusquement changer de direction, pratiquer des virages sur l'aile, exécuter du "sur place" ou même voler en arrière...

Les libellules sont d'actifs carnivores. Les adultes s'attaquent tout spécialement aux insectes volants. La dimension de leurs proies, très variable, est proportionnée à la taille de la libellule et à ses pièces buccales. Leurs très gros yeux, constellés de
10 000 à 30 000 facettes, et l'extrême mobilité de leur cou, permettent aux libellules de voir dans toutes les directions et de repérer une proie dans un rayon d'environ 20 mètres. Il existe deux types de comportements de chasse : à l'affût à partir d'un support, ou au vol. Dans le premier cas, l'insecte posé sur un perchoir, s'élance vers la proie repérée, s'en empare à l'aide de ses pattes antérieures et de ses mandibules, puis revient le plus souvent à son point de départ pour consommer sa victime. Dans le second cas, qui intéresse surtout les odonates de grande taille, les proies sont attaquées et dévorées en plein vol.

LES ARAIGNÉES

Dans le marais de Lavours, on recense actuellement plus de 180 espèces, soit presque 12% de la faune française. On y trouve des espèces qui sont parmi les plus grosses d'Europe : l'Argiope fasciée et les dolomèdes qui peuvent dépasser les 2 cm.

Les araignées sont toutes carnivores. Elles capturent leurs proies (insectes, araignées) de façon très variée selon les espèces. Certaines sont diurnes et d'autres nocturnes. Les unes construisent une toile géométrique bien régulière. Elle peut être située à différents niveaux dans la végétation, être verticale ou inclinée et de taille variable. D'autres espèces font une toile en nappe horizontale surmontée d'un réseau de fils entrecroisés, d'autres encore une simple petite nappe tendue sur une micro-dépression du sol. Divers types de toiles existent encore, mais surtout, beaucoup d'araignées n'en constituent pas.

Les unes chassent "à courre" en se précipitant sur les proies qu'elles rencontrent au hasard de leurs déplacements. Il y a aussi celles qui chassent "à l'affût", en se postant sous la corolle d'une fleur ou dans un recoin du sol en attendant l'arrivée d'un insecte. Enfin, les salticides ou araignées sauteuses repèrent une proie dont elles vont s'approcher très lentement jusqu'à être à portée de saut et bondir sur leur victime.

Par cette multiplicité des modes de prédation et par leur grand nombre d'espèces et d'individus, les araignées jouent un rôle très important dans le fonctionnement des écosystèmes terrestres et en particulier sur la régulation des populations d'arthropodes.


C'est arrivé un jour - Le 07 juin -

Publié à 08:59 par acoeuretacris
C'est arrivé un jour - Le 07 juin -
1494 : Par le Traité de Tordesillas, l'Espagne et le Portugal conviennent de se partager le Nouveau-Monde.
L’expédition de Magellan illustre bien la rivalité hispano-portugaise dans la conquête du monde : c’est à qui trouvera la route des épices. Le conflit dure depuis longtemps. Dès le premier retour de Colomb, les Portugais ont réclamé leur part du monde. Le roi Ferdinand s’est adressé au Saint-Siège, c’est-à-dire à l’Espagnol Alexandre VI, qui, en mai 1493, accorde à son pays natal les terres situées à l’ouest des Açores et au Portugal les terres en deçà. Mais, devant les réclamations du Portugal, la ligne de démarcation, par le traité de Tordesillas (7 juin 1494), est repoussée de 170 lieues vers l’ouest. Ce traité donne au Portugal la moitié ouest du Brésil. Aux antipodes, le traité de Saragosse (1529) accorde les zones contestées, y compris les futures Philippines, aux Portugais. Mais ceux-ci n’occupent pas les Philippines. Les Espagnols s’y installent dès 1542. Leur nom vient de celui de l’infant, le futur Philippe II. Dès la fin du XVIème siècle, les " galions de Manille " apporteront chaque année à Acapulco la soie chinoise échangée contre l’argent mexicain, au prix de périlleuses traversées.

1546 : La paix d'Ardres (Pas-de-Calais) met fin à la guerre qui opposait l'Angleterre à la France et à l'Ecosse.

1520 : Entrevue du Camp du Drap d'Or entre François 1er et Henri VIII d'Angleterre.
Dans la lutte que se livraient François Ier et Charles Quint en ce début du XVIe siècle, chacun des deux souverains recherchait l'alliance de l'Angleterre. Après la bataille de Marignan, le roi de France, alors en position de force, avait obtenu un premier succès diplomatique, avec la promesse d'un mariage entre le dauphin François et Marie Tudor, la fille d'Henri VIII. Tous deux étaient encore au berceau, mais un traité fut néanmoins signé en 1518 par les ambassadeurs. Une rencontre des deux rois pour sceller l'alliance fut organisée pur le mois de juin 1520. L'entrevue devait avoir lieu à la limite de la Picardie française et de l'enclave encore anglaise de Calais. La cour de France s'installa dans un village de tentes à proximité d'Ardres. Tous les seigneurs portaient leurs habits les plus somptueux. Les Anglais avaient édifié un palais de toile peinte tout aussi luxueux. Entre les deux camps, on avait édifié un pavillon tendu de drap d'or où, le 7 juin 1520, les deux souverains entourés de leurs gardes et d'un conseiller privé, pénétrèrent conjointement. La rencontre fut prolongée par des festins et des tournois pendant plus de trois semaines. Mais, en matière de diplomatie, l'ostentation des rencontres au sommet n'obtient pas toujours les mêmes résultats que les contacts discrets et officieux: sur le chemin du retour, Henri VIII rencontra secrètement à Calais Charles Quint et c'est finalement ce dernier qui, en flattant habilement son interlocuteur déjà passablement agacé par le luxe déployé côté français, obtint la signature d'un traité d'alliance annulant purement et simplement les accords passés quelques jours plus tôt au Drap d'Or.

1557 : L'Angleterre déclare la guerre à la France, en tant qu'alliée de l'Espagne, et les Ecossais envahissent l'Angleterre.

1654 : Sacre de Louis XIV
Louis XIV a un peu plus de quinze ans, lorsqu'il entre dans la basilique de Reims. Il est fait roi dans une France que la Fronde vient d'ébranler. Pour éviter au roi de traverser des campagnes ruinées et peu sûres, Mazarin a fait porter à Reims la chasse, le coffre qui contient les reliques du saint devant lequel, traditionnellement, le roi se recueille à l'abbaye de Coberny.

1672 : Victoire des Hollandais sur une flotte anglo-française dans la baie de Southwold (Angleterre).

1694 : Congrégation religieuse fondée à Reims en 1680 par saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719).
Celui-ci, après des études universitaires à Reims, sa ville natale, et à la Sorbonne, avait été ordonné prêtre en 1678. L’année suivante, il apportait son aide à l’ouverture d’écoles de garçons à Reims ; bientôt, il assumait à lui seul la charge d’une troisième école. Confronté ainsi au problème de la formation des maîtres d’école, il en rassembla une dizaine en 1681 dans son propre hôtel familial avec la collaboration de ses deux frères. En 1682, le groupe, préoccupé de pauvreté, s’installa dans un autre local, tandis que Jean-Baptiste renonçait à son bénéfice de chanoine de Reims qui le faisait vivre depuis 1667. Commencé, dès 1682, par un envoi de maîtres à Rethel, l’essaimage du groupe s’étend à d’autres villes de l’Est. En février 1688, les trois frères de La Salle prennent en charge à Paris l’"école de charité" pour garçons de la paroisse Saint-Sulpice. À partir de 1691, les membres de l’institution qui se développe font des vœux religieux. Jean-Baptiste est élu supérieur le 7 juin 1694, mais affirme si bien le caractère laïc de l’institut qu’aucune discussion ne le mettra jamais vraiment en cause. Dix-huit fondations s’échelonnent de 1699 à 1711 ; Louis XV autorise la congrégation par lettres patentes de 1724, suivies en 1725 par une bulle de Benoît XIII. Le fondateur était décédé quelques années plus tôt à Rouen, où il avait transféré en 1717 le siège de l’institut dans le faubourg Saint-Sever. Supprimée par l’Assemblée constituante, à la Révolution, la congrégation fut rétablie le 3 décembre 1802 par une décision consulaire et incorporée à l’Université impériale par un décret du 17 mars 1808. Elle connut un développement considérable au XIXe siècle. L’activité des Frères des écoles chrétiennes a depuis longtemps débordé les limites de la France pour s’étendre à de nombreux pays d’outre-mer, ainsi que celles du cadre scolaire traditionnel, au profit d’œuvres d’enseignement technique (par exemple, l’École catholique d’arts et métiers de Lyon) ou de recherches pédagogiques.

1788 : L'armée tire sur le peuple à Grenoble.

1794 : La Guadeloupe abolit l'esclavage.

1799 : Naissance de l'écrivain russe Alexandre Pouchkine (mort en 1837)

1848 : Naissance de Paul Gaugin à Paris.
Homme d'affaire heureux, il abandonne sa famille en 1881 pour se consacrer désormais à la peinture, sa nouvelle vocation. Il partage un certain temps la vie de Van Gogh, puis il part pour l'île lointaine de Tahiti où il mène la vie des autochtones, peignant des toiles brillamment colorées qui le rendront célèbre.

1862 : Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne signent un traité en vue de la suppression du commerce des esclaves.

1893 : Naissance de l'actrice française Gaby Morlay (mort en 1964)
Né à Angers, de son vrai nom Blanche Fumoleau, Gaby Morlay fut choisie comme partenaire par Max Linder en 1914 dans "Max dans les airs". En 1916, Le Somptier lui fit tourner "Les Epaves de l'Amour" où elle montra sa capacité à faire tout aussi bien rire que pleurer. Louis Verneuil s'intéressa alors à elle et lui écrivit des rôles pour le théâtre. Le succès de la jeune actrice alla croissant et Feyder lui offrit la vedette dans un des derniers films muets : "Les nouveaux messieurs" (1929). Interprète de Bernstein, Gaby Morlay joua son réptertoire sur les boulevards avant de le reprendre au cinéma: "Mélo" (Czinner, 1932), "Le bonheur" (L'Herbier, 1935), "Samson" (Tourneur, 1936), "Le messager" (Rouleau, 1937)... Personne n'a oublié son jeu à la fois fait de tics et de trucs - le fameux petit mouchoir qu'elle tortille d'un bout à l'autre de ses films - mais aussi de fraîcheur et de spontanéité qui s'adapte si bien au piquant des dialogues d'oeuvres telles que "Les amants terribles" de Marc Allégret (1936) ou de "Quadrille" de Sacha Guitry (1938). L'activité de Gaby Morlay ne cessa pas durant l'Occupation : elle fit pleurer toute la France dans "Le Voile bleu" (Stelli, 1942). Après la guerre, ses apparitions se firent plus rares. La dernière date de l'année de sa mort - 1964 - dans "Monsieur" de Le Chanois.

1902 : Fin du gouvernement de Pierre Waldeck-Rousseau.

1902 : Début du gouvernement d'Émile Combes.

1905 : La Suède et la Norvège se séparent et prennent leur indépendance.

1905 : A Dresde, création de l'association artistique Die Brücke (Le Pont).
A Dresde, en Allemagne, quatre étudiants en architecture fondent l'association artistique Die Brücke (Le Pont). K. Schmidt-Rottluff, F. Bleyl, E. Heckel et E.L. Kirchner souhaitent fédérer les artistes révolutionnaires. E. Nolde et O. Muller rejoignent l'association. Des lignes simplifiées, anguleuses ou souples, et des coloris violents caractérisent la peinture des artistes de Die Brücke qui s'inscrit dans le mouvement expressionniste se développant entre 1900 et 1925. A l'époque, l'art exprime les névroses individuelles et la conscience d'une société en crise courant vers la catastrophe de la première guerre mondiale. Les œuvres sont souvent agressives ou oppressantes. L'accent est fortement mis sur la psychologie et le refus des règles. En 1913, l'association Die Brücke est dissoute par ses membres. Arrivés au pouvoir, les nazis interrompent l'art expressionniste allemand, jugé "dégénéré".

1920 : Naissance de Georges Marchais, secrétaire général du PCF (mort en 1999)

1921 : Ouverture du premier Parlement d'Irlande du Nord.

1928 : Naissance de James Ivory.

1935 : Fin du gouvernement de Fernand Bouisson créé six jours plus tôt.

1936 : Signature entre le patronat et la CGT des Accords Matignon, qui reconnaissent le droit syndical, instituent la semaine de 40 heures et les congés payés.
Les accords Matignon prévoient l'augmentation des salaires, l'instauration de conventions collectives, l'élection de délégués ouvriers. C'est le 20 juin que les congés payés seront établis et que la semaine de travail sera fixée à 40 heures.

1940 : Naissance du chanteur pop gallois Tom Jones

1940 : Cessation de la résistance organisée à l'invasion allemande en Norvège.

1940 : Début du gouvernement de Paul Reynaud créé huit jours plus tard.

1942 : Dans les îles Midway, dans l'océan Pacifique, les alliés remportent la victoire contre l'armée japonaise.

1944 : Les FTP occupent Tulle (Corrèze).

1948 : Mort de Louis Lumière.

1950 : Accord franco-allemand pour la création d'un marché agricole commun.

1951 : Disparition de deux hauts fonctionnaires de l'ambassade à Washington.

1953 : Naissance du chanteur sud-africain Johnny Clegg.

1967 : Les forces israéliennes, qui progressent en territoire égyptien, atteignent le canal de Suez.

1969 : Le gouvernement militaire grec annonce la découverte d'un complot ourdi par d'anciens officiers supérieurs en retraite et visant au renversement du régime.

1973 : Le chancelier ouest-allemand Willy Brandt, en voyage en Israël, dénonce les persécutions et les souffrances infligées aux Juifs par les nazis.

1975 : Les Etats-Unis retirent leurs derniers avions de combat basés à Taïwan.

1981 : En Irak, l'aviation israélienne bombarde et détruit un site nucléaire.

1983 : Un bateau de croisière heurte un pont de chemin de fer sur la Volga : plus de 100 touristes soviétiques périssent.

1987 : Une violente tempête fait cinq morts et quatre disparus dans le Sud-Ouest de la France.

1987 : Incidents à Berlin-Est entre étudiants et policiers au cours d'un concert donné de l'autre côté du "mur" par David Bowie.

1989 : Un DC8 de la compagnie aérienne du Surinam s'écrase près de Paramaribo : 169 morts, 13 survivants.

1990 : Accord entre les sept Etats membres du Pacte de Varsovie sur la transformation progressive de leur alliance militaire en organisation politique.

1998 : Décès à 89 ans de Thomas Narcejac, compère littéraire de Pierre Boileau.

1998 : L'Espagnol Carlos Moya remporte la finale messieurs des Internationaux de France 1998, en battant son compatriote Alex Corretja 6-3, 7-5, 6-3.

1998 : La Porsche officielle numéro 26 de l'équipage franco-anglais composé d'Alan Mc Nish, Laurent Aiello et Stéphane Ortelli remporte la 66e édition des 24 Heures du Mans.

1999 : Le président yougoslave Slobodan Milosevic se déclare prêt à appliquer le plan de paix au Kosovo.

1999 : La RATP décide de fermer son réseau pendant trois heures pour permettre à ses agents de participer à une marche silencieuse le jour des obsèques d'Eric Douet. Leur collègue était mort le 2, à la station Barbès-Rochechouart lors d'une intervention contre des vendeurs à la sauvette. Toutefois, l'autopsie a prouvé que le décès était consécutif à une rupture d'anévrisme et non à une agression.

à bientot....

Publié à 18:31 par acoeuretacris

bon week end

Publié à 18:29 par acoeuretacris

à demain....

Publié à 18:23 par acoeuretacris
à demain....
je vous souhaite de passer une excellente soirée....
à demain....

Beaux textes -

Publié à 18:14 par acoeuretacris
Beaux textes -
Le conte de l'arc-en-ciel des émotions

Il était une fois une jeune fille qui n'osait jamais dire ses émotions.
A personne, et surtout, surtout pas à ceux qu'elle aimait !
Bien sûr, il n'est pas toujours facile de dire ses émotions car des fois cela déborde. Il y a alors des pleurs, des sanglots ou des rires, des fous rires, des sueurs, du chaud et du froid, bref,plein de choses qui se
bousculent dans le corps.

Il y a aussi les réactions de l'entourage.. qu'elle imaginait:
-Qu'est ce qu'ils vont penser de moi, qu'est ce qu'ils vont dire ?
Et puis un jour, pour oser parler de ses émotions, il faut déjà les connaître. Vous les connaissez, vous, vos émotions ?
Essayez déjà de m'en dire trois pour voir...
Bon, la question n'est pas là, puisque je raconte l'histoire de la jeune fille qui ne savait pas dire ses émotions.

Un jour qu'elle rêvait éveillée dans son lit, en regardant le ciel, à imaginer les bonheurs qu'elle pourrait avoir dans sa vie, elle vit au-dessus d'elle un magnifique arc-en-ciel. Mais ce qu'il y avait d'étonnant dans cet arc-en-ciel, c'est qu'il possédait une huitième couleur, la couleur noire. C'est très rare un arc-en-ciel avec huit couleurs.
Et soudain, elle comprit. Elle comprit tout, elle sut comme cela le nom des émotions qu'elle avait en elle. Grâce aux couleurs de l'arc en ciel. Elle devina que chaque couleur représentait une ou plusieurs émotions. Chaque couleur devenait un mouvement de son coeur, une direction de ses énergies, un élan des sentiments, une vibration du ventre, ou du dos, un scintillement des yeux....

Le rouge par exemple, le rouge était la couleur de la passion, du baiser.

L'orange celle de l'abandon, de l'offrande, du don de soi.

Le jaune celle de la lumière, du jaillissement, du plaisir. Oui, se laisser emporter, confiante, faible comme un sourire de printemps.

Et le vert ? Le vert c'était la couleur du ventre, du mouvement de la vie en elle. De tout ce qu'elle sentait vrai, véritable en elle !

Le bleu, couleur de la tendresse, des caresses sans fin, de la douceur et aussi de l'espoir.

Le violet, lui, était une couleur plus inquiétante, fermée, sourde. Il y a de la violance dans le violet, de la menace. C'est important de savoir aussi reconnaître cela en soi. Violence que l'on porte, violence que l'on provoque parfois.. violence qui arrive par des chemins imprévisibles.

Le noir. Ah ! Cette couleur noire, là, présente dans l'arc-en-ciel.Couleur de la peur, du diable, du diablotin qu'il y avait parfois en elle.

Et puis la couleur blanche, couleur du désir. Du désir infini, multiple, qui renaissait en elle, parfois timide,
d'autres fois plus direct, plus osant !

Cette couleur-là est précieuse, indispensable, sans elle les autres couleurs n'existeraient pas. Le blanc est une couleur lumière, qui capte toutes les autres et leur donne plus d'existence.

A partir de ce jour-là, la jeune fille, ah! j'oublié de vous dire son nom : Yanou, sut parler de ses émotions, car il lui suffisait d'en rechercher la couleur. Elle regardait le ciel, imginait un arc-en-ciel et cherchait la couleur de l'émotion qui l'habitait.

Bien des années plus tard, elle fut très étonnée d'entendre sa fille lui dire : -Tu sais, Maman, je suis un arc-en-ciel d'émotions, je les ai toutes quand je danse. J'adore danser. La danse, c'est le chant des émotions...
Des fois j'éclate quand toutes mes couleurs, je veux dire mes émotions, se mettent à vivre ensemble.. oh ! là là . Je vais éclater un jour. !

Je ne sais pas si la fille de Yanou éclatera comme elle le craint, ce que je sais, c'est que sa mère avait fait une grande découverte en associant ses émotions aux couleurs de l'arc-en-ciel.

Jacques Salomé