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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Le Sbek Thom, théâtre d’ombres khmer
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Cambodge
(UNESCO)
Le Sbek Thom, théâtre d’ombres khmer, met en scène de grandes marionnettes non articulées, en cuir ciselé, pouvant mesurer jusqu’à deux mètres de haut. Antérieur à la période angkorienne, il est considéré, à l’instar du Ballet royal et du théâtre masqué, comme un art sacré. Les représentations, dédiées aux divinités, n’étaient données que trois ou quatre fois par an pour des occasions spécifiques comme le Nouvel an khmer, l’anniversaire du roi ou la vénération de personnages illustres. Après la chute d’Angkor au quinzième siècle, le théâtre d’ombres a dépassé le cadre rituel pour devenir une forme artistique, sans toutefois perdre sa dimension cérémonielle.
Les marionnettes sont taillées dans une seule pièce de cuir selon un cérémonial spécifique à chaque dieu ou divinité représenté. Les peaux sont colorées à l’aide d’une solution à base d’écorce de kandaol. L’artisan dessine la figurine sur la peau tannée, puis la cisèle et la peint avant de la fixer sur deux tiges de bambou qui permettront au danseur d’animer la marionnette.
Les représentations ont généralement lieu la nuit, en plein air, aux abords d’une rizière ou d’une pagode. Un grand drap blanc est tendu entre deux hauts mâts de bambou devant un grand feu ou, désormais, des projecteurs. Les silhouettes des marionnettes sont projetées en ombre chinoise sur cet écran blanc. Le manipulateur lui donne vie en effectuant des pas de danse précis et spécifiques. Un orchestre et deux narrateurs accompagnent l’action dramatique. Inspirées du Reamker, la version khmère du Ramayana, les représentations mettent en scène des extraits de cette épopée. Elles peuvent s’étaler sur plusieurs nuits consécutives et nécessiter jusqu’à 160 marionnettes pour un même spectacle. Nombre de ces figures ont été détruites sous le régime répressif des Khmers rouges qui a quasiment anéanti cet art sacré. Depuis 1979, le Sbek Thom retrouve progressivement vie grâce aux rares artistes survivants. À ce jour, trois théâtres d’ombres ont pu renaître de leurs cendres et assurent la transmission des connaissances et savoir-faire concernés, notamment ceux liés à la confection des marionnettes.
Le Sema, cérémonie Mevlevi
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Turquie
(UNESCO)
Les Mevlevi sont un ordre ascétique soufi fondé en 1273 à Konya, d’où ils ont progressivement essaimé dans tout l’empire ottoman. Aujourd’hui, on trouve des Mevlevi dans de nombreuses communautés turques à travers le monde, mais les centres les plus actifs et les plus célèbres restent ceux de Konya et d’Istanbul.
Les Mevlevi sont connus pour leur danse giratoire. Après un jeûne recommandé de plusieurs heures, les derviches tourneurs commencent à tourner sur eux-mêmes, prenant appui sur le pied gauche et utilisant le pied droit pour pivoter. Le corps du danseur doit être souple, les yeux doivent rester ouverts, sans rien fixer afin que les images deviennent floues et flottantes. Pendant les cérémonies de danse, ou Sema, un répertoire musical particulier appelé ay?n est joué. Comprenant quatre parties de compositions vocales et instrumentales, il est exécuté par au moins un chanteur, un flûtiste ou neyzen, un joueur de timbale et un joueur de cymbales. Les danseurs étaient formés lors d’une retraite de 1 001 jours dans des cloîtres mevlevi (mevlevihane) où ils apprenaient les règles d’éthique, les codes de conduite et les croyances par une pratique quotidienne de prière, musique religieuse, poésie et danse. Au terme de cette formation, ils retournaient à leur famille et travail tout en restant membre de l’ordre.
Les politiques de sécularisation ont conduit à la fermeture de tous les mevlevihane en 1925. Dans les années 1950, le gouvernement turc a de nouveau autorisé les cérémonies, mais seulement en public, avant de lever cette restriction dans les années 1990. Certains groupes privés s’efforcent de redonner à la cérémonie du Sema son caractère spirituel et intime original. Mais les trente années de pratique clandestine ont privé le sema d’une partie de sa signification religieuse, la transmission ayant été axée sur la musique et les chants au détriment des traditions spirituelles et religieuses. Aujourd’hui, nombre de cérémonies ne se déroulent plus dans leur contexte traditionnel mais devant un public de touristes et ont été raccourcies et simplifiées pour répondre aux exigences commerciales.
je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
Un fermier, très mécontent du travail effectué par l'un de ses serviteurs s'en fut à la foire chercher un remplaçant. Il y rencontra un jeune homme, un peu gauche à l'air simple.
- Alors jeune homme, lui dit le fermier, quel est votre nom ?Jean, Monsieur.Et que faites-vous dans la vie ?
-Je travaille comme valet de ferme.
-Quelles sont vos aptitudes ?
-Avec tout le respect que je vous dois, Monsieur, je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
-Pardon ?
-Oui, je sais dormir quand le vent souffle la nuit.
-Ma foi jeune homme, répondit le fermier, cela n'est guère une réponse ;
La plupart de mes gens font cela très bien.
Le fermier continua donc ses recherches, mais ne trouva personne. Plusieurs fois, il revit Jean et chaque fois celui-ci lui donnait la même réponse étrange : «Je sais dormir quand le vent souffle la nuit».
Tard dans l'après-midi, le fermier prit sa décision. Trouvant que les yeux de Jean reflétaient l'honnêteté, il lui dit ceci : «Vous êtes certainement un drôle de numéro comme valet de ferme, mais je vous embauche. Nous verrons de quoi vous êtes capable.»
Jean travailla plusieurs semaines sans que l'on remarqua son travail. Ce qui n'est pas étonnant en soi car le travail bien fait passe souvent inaperçu. C'est seulement quand quelque chose ne tourne pas rond que l'on y prête attention.
Puis une nuit, le vent commença à chasser devant lui d'énormes nuages. Il prit sa force dans les collines, traversa la forêt avec beaucoup de fracas, martela les bâtiments et donna contre les meules de foin, hurlant dans les cheminées.
Lorsque le fermier entendit le vent, il se dressa sur son lit ; il connaissait bien ce vent là. Déjà plusieurs fois, celui-ci lui avait arraché les portes des étables, dispersé son foin et renversé ses poulaillers. Il appela Jean qui dormait au grenier. Il hurla plus fort que le vent, mais personne ne lui répondit. Enfin, à grandes enjambées il monta le secouer. «Jean ! Jean ! Lève-toi. La tempête va tout emporter.» Rien à faire, Jean dormait profondément. Il sortit seul dans la tourmente s'attendant déjà au pire.
Et bien non, au contraire ; il vit les portes de l'étable solidement barricadées, les chevaux liés, en sûreté, les fenêtres bloquées et le bétail sagement couché dans la crèche. Il trouva également les meules de foin bien arrimées par des bâches attachées par des grosses cordes fixées sur des pieux enfoncés profondément en terre. La porcherie était intacte et les poulaillers en place malgré la tempête qui sévissait avec rage.
Alors il éclata de rire. Il venait enfin de comprendre les paroles de Jean.
Le Maître nous a donné suffisamment de conseils nous permettant d'entrer dans son repos. Donc, heureux l'homme qui peut dire : "J'ai appris à dormir quand le vent souffle la nuit."
(auteur inconnu)
Etrange mausolée de pierres et de ciment, le Palais Idéal dresse au beau milieu de la Drôme des colonnes dignes du Temple d'Angkor.
Au milieu des yuccas et des marronniers, les tourelles ciselées du palais tiennent compagnie aux gardiens des lieux et aux gargouilles insolites.
Moulées dans les coquilles de mollusques, d'escargots, d'huîtres, les galets et le ciment, ces colonnes sont finement sculptées.
Le palais est édifié à partir des pierres collectées par le facteur lors de ses tournées. En tout, 600 m² de roches ont été acheminés avec une brouette.
A gauche : L'entrée de la grotte de la Vierge Marie.
A droite : Bâti dans son jardin, le palais était à l'origine un temple dédié à la nature.
Le palais a été conçu de telle sorte que chaque façade compose un nouveau tableau rempli de petits détails.
Unique exemple architectural de l'art naïf au monde, œuvre digne de Gaudí ou tout droit sortie des tableaux de Dali ou de Gustave Moreau, le Palais Idéal du facteur Cheval est un monument des plus insolites.
Gardant le monument, les trois géants Archimède, Vercingétorix et Jules César.
Témoignage de la recherche spirituelle, la grotte de la Vierge. Sur l'escalier, la mention "Défense de rien toucher" invite le visiteur à palper les murailles pour mieux s'approprier les lieux.
Etrange sculpture que ces pèlerins escaladant une montagne et acceuillis à son sommet par un autre personnage.
Les châteaux de tous styles décorent le palais, finissant ses hautes colonnes avec l'élégance de leurs tourelles et créneaux.
Le monument est couvert d'animaux tous plus extraordinaires les uns que les autres. Ici, des cochons côtoient mouettes et serpents.
A gauche : Au sein du palais, un labyrinthe serpente et distille des maximes au visiteur.
A droite : "En créant ce rocher, j'ai voulu prouver que peut la volonté".
La nuit, le palais prend une autre allure, révelant la complexité des sculptures de la façade. Il est aussi le théâtre de concerts exceptionnels.
Au fil des murs, Ferdinand Cheval a laissé des inscriptions pour la postérité : "Tout ce que tu vois passant est l'œuvre d'un paysan".
A gauche : Une gargouille digne des cathédrales.
A droite : Au sommet de son pic, ce coq fait penser à une girouette
Joseph Ferdinand Cheval, plus connu sous le nom du facteur Cheval, (19 avril 1836 à Charmes-sur-l'Herbasse, Drôme, France – 19 août 1924 à Hauterives, Drôme) est un facteur français, célèbre pour avoir passé 33 ans de sa vie à édifier un « Palais idéal » et huit années supplémentaires à bâtir son propre tombeau, tous deux considérés comme des chefs-d'œuvre d'architecture naïve.
Après l'obtention de son certificat d'études primaires, il devient, à l'âge de treize ans, apprenti boulanger, profession dans laquelle il travaille durant quelques années.
Le 12 juillet 1867, il est officiellement nommé facteur.
En 1869, il est affecté à Hauterives, à une douzaine de kilomètres de son village natal, ayant en charge la « tournée de Tersanne », une tournée pédestre quotidienne de 33 km.
Dès le début de ses longues tournées, qui n'avaient pas le même rythme que les tournées cyclistes ou motorisées d'un « préposé » rural du XXIe siècle, il occupe ses heures de randonnée à de longues rêveries au cours desquelles il bâtit un « palais féerique », rêveries qui ne commenceront à être concrétisées qu'une dizaine d'années plus tard.
Un jour d'avril 1879, il tombe à cause d'une pierre. Examinant de plus prés le caillou, il est saisi par son aspect biscornu et le conserve dans sa poche. Emerveillé par l'étrange beauté des pierres qu'il croise sur son chemin, le facteur commence une collection, sortant régulièrement sa brouette pour pouvoir transporter sa collecte.
Revenu à son domicile, il passe de longues heures à la mise en œuvre de son rêve, travaillant de nuit à la lueur d'une lampe à pétrole. Il est alors considéré comme un excentrique par les gens du cru, qui ne disposent pas de la vision d'ensemble qu'avait l'architecte.
Cheval passe les vingt premières années à construire la façade est, de ce qu'il nommera globalement le Temple de la Nature (Le terme de Palais Idéal n'a été donné par Cheval qu'après sa rencontre avec le barde alpin Émile Roux Parassac en 1904).
Vue de la façade est
On peut suivre là toute l'évolution intuitive, partie par partie, de notre architecte naïf dans l'élaboration de son Palais. C'est une évolution qui va de l'organique, telle une végétation luxuriante qui se répand autour de grottes et d'alcôves, à l'organisation symétrique d'une façade majestueuse.
Ferdinand Cheval commença tout d'abord par creuser un bassin et à former autour une cascade : la Source de Vie (1879-1881). Poursuivant vers le nord, prenant de la hauteur, il construisit une seconde cascade, la Source de la Sagesse (1881-1884). Puis vient ce grand temple à la façade symétrique et aux colonnes boursoufflées, le Monument égyptien (1884-1891) qui deviendra le Temple de la Nature. À partir de 1891, comme voulant établir une symétrie de taille avec la partie Nord, Cheval s'attaque au Sud, avec l'édification du Temple Hindou (1891-1895), à la faune et à la flore exotiques, et qui finira gardé par les trois impressionnants Géants (1895-1899) (représentant César, Vercingétorix et Archimède).
Les trois Géants
« La grotte où il y a 3 géants c'est un peu de l'égyptien, en dessous on voit 2 momies que j'ai façonnées et sculptées. Ces 3 géants supportent la Tour de Barbarie où dans un [sic] oasis croissent les figuiers, les cactus, des palmiers, des aloès, des oliviers gardés par la loutre et le guépard. À la source de la vie j'ai puisé mon génie »
(Ferdinand Cheval, 1911)
Beaucoup moins organique, plus rigoureuse et délimitée dans ses formes, la façade ouestest ornée d'architectures miniatures du monde entier placées dans des alcôves : une Mosquée, un Temple Hindou, un chalet suisse, la Maison Carrée d'Alger, un château du Moyen Âge. On accède également par là à une galerie de vingt mètres de long, s'enfonçant dans le Palais et agrémentée de sculptures. Au-dessus se trouve une grande terrasse de 23 mètres de long (quasiment la totalité de la longueur du Palais) à laquelle on accède grâce à des escaliers.
Façade ouest
Au nord se trouve le côté du Temple de la Nature, des grottes et toutes sortes d'animaux (cerf, pélicans, crocodile...). Le sud, assez dépouillé, est un hommage de Cheval aux temps anciens, à travers un musée antédiluvien ; c'est aussi un accès dégagé de la terrasse, avec escalier et balcon.
Détail de la façade nord
Ferdinand Cheval acheva la construction du Palais Idéal en 1912.
Pour faire de son œuvre un témoignage pour les générations futures, il a gravé de nombreuses phrases sur les murs, prenant parfois le visiteur à parti. Ainsi peut-on y lire "tout ce que tu vois, passant est l'œuvre d'un paysan", "à cœur vaillant, rien d'impossible" ou encore "plus opiniâtre que moi se mette à l'ouvrage".
"10 000 journées, 93 000 heures, 33 ans d'épreuves" ont été nécessaires à la construction du palais.
Après l'achèvement du Palais idéal, il manifeste son désir d'être plus tard enseveli dans l'enceinte même de son œuvre, ce que la loi française ne permet pas lorsque le corps n'est pas incinéré. L'usage de la crémation n'étant à l'époque pas du tout entré dans les mœurs en France, Ferdinand Cheval se résout alors à se conformer aux contraintes légales en se faisant inhumer, le moment venu, dans le cimetière communal, mais en choisissant lui-même la forme de son tombeau.
C'est ainsi qu'à partir de 1914, il passe huit années supplémentaires à charrier des pierres jusqu'au cimetière d'Hauterives et à les assembler, pour former le Tombeau du silence et du repos sans fin, achevé en 1922.
Il y est inhumé après son décès, survenu en 1924.
Un mandarin partit un jour dans l’Au-Delà. Il arriva d’abord en enfer.
Il y vit beaucoup d’hommes, attablés devant des plats de riz ; mais tous mouraient de faim, car ils avaient des baguettes longues de deux mètres et ne pouvaient s’en servir pour se nourrir.
Puis il alla au Ciel.
Là aussi, il vit beaucoup d’hommes attablés devant des plats de riz ; et tous étaient en bonne santé, car eux aussi avaient des baguettes longues de deux mètres, mais chacun s’en servait pour nourrir celui qui était assis en face de lui.
(auteur inconnu)
Angkor
(Unesco)
Angkor est l'un des principaux sites archéologiques de l'Asie du Sud-Est. Il renferme les magnifiques vestiges des différentes capitales de l'Empire khmer, qui rayonna du IXe au XVe siècle. L'art khmer, tel qu'il s'est développé à Angkor, exerça une influence profonde sur une grande partie de cette région, et joua un rôle fondamental dans l'évolution qui la caractérise. L'architecture khmère s'est largement développée à partir de celle du sous-continent indien, dont elle s'émancipa toutefois rapidement en développant ses propres caractéristiques, dont certaines se sont formées de manière indépendante, tandis que d'autres ont été empruntées aux traditions de cultures proches, donnant ainsi naissance à un nouvel horizon artistique dans l'art et l'architecture de l'Orient.
Au commencement du IXe siècle, les deux États qui couvraient le territoire du Cambodge actuel furent réunis par Jayavarman II, qui jeta les bases de l'Empire khmer, qui devait demeurer la principale puissance du sud-est de l'Asie pendant près de cinq siècles. L'un de ses sites se trouvait au centre du Cambodge, au nord de Tonle Sap (le grand lac) où un demi-siècle plus tard le fils de Jayavarman, Yashovarman, fonda Yashodapura (la ville prit ensuite le nom d'Angkor), qui devint alors capitale permanente de l'Empire khmer jusqu'au XVe siècle.
Différents éléments de la première ville se conformaient au schéma classique d'une capitale khmère : un périmètre fortifié longé par un fossé avec un temple d'État en son centre, fait en brique ou en pierre, et un palais en bois. On y trouvait aussi de nombreuses constructions privées, construites presque entièrement en bois, à l'intérieur de l'enceinte comme à ses abords. Le temple d'État de Roluos, le Bakong, et le temple construit à la mémoire des ancêtres de la dynastie royale, le Preah Ko, ont été édifiés autour de 880. Un autre élément essentiel de la capitale khmère, le grand réservoir d'eau, a été aménagé une dizaine d'années plus tard, avec en son centre un troisième temple construit au nord-est du Roluos, près de la colline de Phnom Bakeng, connue aujourd'hui sous le nom de Baray oriental.
La seconde capitale d'Angkor fut construite par Rajendravarman autour de 960, avec un temple d'État situé à Pre Rup. Il édifia aussi un temple, le Mebon oriental, sur une île artificielle qui se trouvait au centre du Baray oriental, ainsi que le merveilleux temple de Banteay Srei. Le fils de Rajendravarman, Jayavarman V, abandonna le site de Pre Rup pour un autre emplacement à Ta Kev où il construisit son propre temple d'État, qui fut consacré autour de 1000. Peu de temps après, il fut renversé par Suryavarman Ier , qui ordonna la construction des formidables fortifications qui entourent son palais royal et son temple d'État, le Phimeanakas, ainsi que de celle du grand Baray occidental.
Temple Phimeanakas
En 1050, son successeur construisit un nouveau temple d'État, plus impressionnant encore, le Baphuon. Les souverains successifs laissèrent peu d'édifices monumentaux, et il faut attendre l'arrivée au pouvoir de Suryavarman II, en 1113, pour que débute la dernière grande phase édilitaire du site. Il est en effet le bâtisseur du plus grand de tous les monuments khmers, Angkor Vat, dédié à Vishnou, et situé à l'intérieur d'une vaste enceinte. La mort de Suryavarman II, survenue vers 1150, fut suivie par une période de luttes intestines et de pressions extérieures qui culminèrent, en 1177, avec le sac d'Angkor par les Cham. La situation fut rétablie par Jayavarman VII, qui célébra son succès militaire en créant encore une nouvelle capitale à Angkor Thorn, et en lançant une campagne de construction sans précédent. Son temple d'État était l'imposant Bayon, dédié à Bouddha.
Temple Bayon
Un autre élément caractéristique du complexe d'Angkor est le système d'irrigation de toute la région, assuré par de grands réservoirs qui ont permis de développer l'infrastructure économique des différentes capitales khmères.
Histoire
Au début de 9eme siècle, les deux états qui constituent le Cambodge actuel furent réunis par Jayavarman II qui posait ainsi les fondations de 1'Empire Khmer qui fut pendant près de cinq siècles le plus puissant pouvoir de I 'Asie du Sud-Est. Pendant quelques années, la Cour a résidé au centre du Cambodge, au nord du Tonle Sap (Le grand Lac), la ou un demi-siècle plus tard, le fils de Yasovarman fit édifier Yasodhapura, qui restera la capitale permanente de 1'Empire Khmer jusqu'au 15eme siècle. Plus tard, cette ville recevra le nom d'Angkor (du Sanskrit "nagara" qui signifie capitale).
Jayavarman II
La première capitale fut Hariharalaya, a la place actuelle de Roluos. Cette première capitale respectait la forme classique des capitales khmeres; elle comprenait certains éléments fondamentaux dont une muraille défensive avec un fosse et en son centre le temple de l'état construit en brique ou en Pierre et le palais construit en bois. Les grands dignitaires de 1'Empire se faisaient également construire, aussi bien à l'intérieur qu'a l'extérieur de l'enceinte, des temples dédiés aux divinités hindous en particulier à Shiva. On y trouvait aussi un grand nombre de constructions laïques presque toutes en bois et elles aussi soit à l'intérieur soit à l'extérieur de l'enceinte. "Bakong", temple de l' Etat a Roluos et "Preah Ko", temple à la mémoire des ancêtres royaux furent édifiés vers 880. Le grand réservoir, autre trait caractéristique des capitales khmères, fut ajoute une décennie plus tard avec en son centre un troisième temple d'état "Lolei".
Temple Bakong
Yasodhapura a été construit au nord-ouest de Roluos sur la colline de Phnom Bakang. L'enceinte y est carrée, chaque côté mesure 4 kilomètres, on y trouve également un réservoir qui mesure 7 kilomètres, sur 1,8 kilomètre, il est maintenant dénomme le "Barai oriental". Le temple de l'Etat a été érigé au sommet de la colline de Phnom Bakang vers l'an 900.
Après une courte période pendant laquelle la capitale khmère fut transférée a Koh Ker a quelques kilomètres au Nord-Est d'Angkor, la seconde capitale d'Angkor même a été construite pendant les années 960 et suivantes par Rajendravarman, le temple d'Etat étant à Pre Rup. Cet empereur fit également réaliser un autre temple le "Mebon oriental" situe sur une ile artificielle au centre du "Barai oriental". Le gourou de Rajendravarman a fait construire le charmant temple de Banteay Srei à environ 25 kilomètres au Nord-Est d'Angkor.
Mebon oriental
Le fils de Rajendravarman, Jayavarman V délaissa le site de Pre Rup pour une autre dont le temple d'Etat édifié à Ka Tev fut consacré aux environs l'an 1000. Peu après, Jayavarman fut renverse par Suryavarman I à qui l'on doit les remarquables fortifications autour du Palais Royal et du temple de l'état "le Phimeanakas" ainsi que la construction du grand "Batai occidental" dont les dimensions atteignent 8 kilomètres sur 2,5 kilomètres. En 1050, son successeur fit édifier un nouveau temple d'état encore plus impressionnant le "Baphuon", au nord du précèdent.
Temple Baphuon
Les dirigeants suivants laissèrent peu de traces de grands monuments et ce n'est qu'avec Suryavarman II, en 1113, que recommença une autre grande période de construction. Ce souverain est à I 'origine de toutes les plus imposantes constructions khmères - Angkor Vat, situé à l'intérieur d'une grande enceinte et dédie à Vishnu, Thomannon et Chau Say Tevoda.
Angkor Vat
La mort de Suryavarman II aux environs de 1150 fut suivie d'une période de frictions internes et de pressions externes qui culminèrent en 1177 avec la destruction d'Angkor par les Chama. La situation fut redressée par Jayavarman VII qui célébra ses succès militaires en créant une autre capitale Angkor Thorn et en initiant une politique de constructions d'une ampleur encore jamais atteinte. Son temple d'état est la tour "Bayon" dédiée a Bouddha et parmi les autres monuments du règne de Jayavarman VII on peut citer Ta prohm, Pregh Khan. Ta Som et Banteay Srei.
Tour du Bayon
La magnificence de cette capitale était telle qu'aucun des successeurs de Jayavarman VII ne jugea bon de la remplacer. Aucun non plus ne décida, entre la mort de Jayavarman vers l'an 1200 et la fin de 1'Empire khmer dans la première moitié du quinzième siècle, d'ajouter le moindre grand monument à l'ensemble existant.
Le groupe d'Angkor qui comprend Roluos et Banteay Srei doit être considéré comme un tout dont la construction s'étale sur quelque trois siècles. Des chefs d'œuvres tels le "Bayon" et "Angkor Vat" doivent être vus dans leur contexte et associes aux temples et aux autres constructions en particulier le grand réservoir. Il est également essentiel de prendre en considération que cette région de jungle entre les divers monuments de briques et de pierres constitue une réserve de trésors archéologiques d'une extrême importance pour l'étude et l'interprétation de la culture khmère. Le système d'irrigation de toute la région, qui fonctionnait à partir des grands réservoirs et sur lequel reposait toute l'infrastructure économique des diverses capitales khmères est un autre élément qui confère une qualité exceptionnelle à l'ensemble d'Angkor.
Roluos
La vie d’un nuage
On sait que la vie des nuages est aussi courte que mouvementée. Or, un jour, un très jeune nuage entreprit sa première cavalcade à travers le ciel en compagnie d'une bande de gros nuages bouffis aux formes étranges.
Quand ils survolèrent l'immense désert du Sahara, les autres nuages, plus expérimentés, l'encourageaient : " Plus vite, plus vite ! Si tu traînes, tu es perdu ! "
Mais, comme tous les jeunes, le petit nuage était curieux et il se laissa glisser à l'arrière des autres nuages qui, eux, ressemblaient à un troupeau de bisons en pleine galopade.
" Que fais-tu, remue-toi ! " , lui cria le vent.
Mais le petit nuage avait aperçu les dunes de sable doré : un spectacle fascinant. Et il se laissait planer d'un vol de plus en plus léger. Les dunes ressemblaient à des nuages d'or caressés par le vent.
L'une d'elle lui sourit. "Bonjour ! Je m'appelle Age " .
" Et moi, Une " , répondit la dune.
" Comment vis-tu là-dessous ? "
" Eh bien… avec le soleil et le vent. Il fait un peu chaud, mais on s'y fait ! Et toi, comment vis-tu là-haut ? "
" Avec le soleil et le vent…, et de grandes courses dans le ciel. "
" Ma vie à moi est très courte. Et quand reviendra le vent, je disparaîtrai peut-être. "
" Cela t'ennuie ? " , demanda le nuage.
" Un peu. J'ai l'impression d'être inutile. "
" Moi également. Je me transformerai bientôt en pluie et je tomberai. C'est mon destin. "
La dune hésita un instant et dit : " Sais-tu que la pluie, nous l'appelons Paradis ? "
" Non ! Je ne savais pas que j'étais si important ! " , dit le nuage dans un beau sourire.
"J'ai entendu raconter par quelques vieilles dunes combien la pluie était belle. Nous nous habillons alors de parures qu'on appelle herbe et fleurs. "
" Oui, c'est vrai, je les ai vues " , confirma la nuage.
" Je ne les verrai sans doute jamais " , conclut tristement la dune.
Le nuage réfléchit un moment et ajouta : " Je pourrai te couvrir de pluie… "
" Mais tu en mourrais… "
" Oui, mais toi, tu fleurirais " , dit le nuage. Et il se laissa tomber, se transformant en pluie aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Le lendemain, la petite dune était couverte de fleurs.
Extrait de " Graines de Sagesse ", Comme un parfum de rose, par Bruno Ferrero
Slovácko Verbunk, la danse des recrues
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : République tchèque
(UNESCO)
Le Slovácko verbunk est une danse improvisée, exécutée par les garçons et les hommes des régions de Moravie du Sud et de Zlín, en République tchèque. Le nom de la danse vient du mot allemand Werbung (devenu verbunk) qui signifie « recrutement » et qui témoigne de ses origines liées au recrutement de danseurs et soldats pour l’armée au dix-huitième siècle. Aujourd’hui, elle est exécutée par des groupes de danses folkloriques dans la plupart des villes et villages de la région de Slovácko, principalement lors de fêtes comme la célébration annuelle de la communauté Hody.
Le Slovácko verbunk est dansé sur une musique particulière appelée les « Nouveaux chants hongrois » et comprend généralement trois parties. Il débute par un chant suivi de mouvements lents auxquels succèdent des danses plus rapides. Il n’obéit pas à une chorégraphie précise, laissant place à la spontanéité, à l’improvisation et à l’expression individuelle, notamment des concours de sauts. Il est habituellement exécuté par un groupe d’hommes où chaque danseur interprète la musique à sa façon. Il existe six types régionaux de Slovácko verbunk, ce qui explique la grande variété des figures et des rythmes. Ces types ont évolué au début du vingtième siècle et continuent à se développer. Composante essentielle des coutumes, cérémonies et célébrations locales, la danse est exécutée lors du concours annuel du meilleur danseur organisé dans le cadre du Festival international du folklore de Stráznice.
La migration des jeunes et moins jeunes vers les centres urbains du pays est considérée comme la principale menace pour la viabilité des différents types régionaux de Slovácko verbunk. La dépendance financière est également une source d’inquiétude, car les costumes et les instruments traditionnels sont faits à la main et exigent un entretien régulier.