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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
5848 articles
Personne n’osait passer dans un chemin où un serpent venimeux avait élu domicile.
Un " mahâtmâ " (épithète donnée aux hommes qui ont atteint la perfection morale ou spirituelle) ayant un jour suivi cette route, des enfants qui gardaient les troupeaux se précipitèrent pour l’avertir.
" Je vous remercie, mes enfants, répondit le sage, mais je n’ai pas de crainte. D’ailleurs, je connais des mantras qui me protégeront contre toute attaque ". Et il continua d’avancer.
Brusquement, le cobra se dressa contre lui.
Mais en approchant du Saint Homme, il se sentit soudain pénétré de la douceur du " yogin " (celui qui pratique le yoga).
Le Sage voyant le serpent, prononça une formule magique et le serpent s’écroula à ses pieds.
Alors le Sage lui demanda : " mon ami, as-tu l’intention de me mordre ? " Le serpent stupéfait ne répondit rien.
" Voyons dit le mahâtmâ, pourquoi fais-tu ainsi du mal à d’autres créatures? Je vais te donner une formule sacrée que tu répéteras constamment. Ainsi tu apprendras à aimer Dieu. Et en même temps tu perdras tout désir de faire le mal. " Et il lui murmura la formule à l’oreille.
Le serpent s’inclina en signe d’assentiment, puis rentra dans son trou pour y vivre d’innocence et de pureté, sans avoir jamais plus le désir de blesser un être vivant.
Au bout de quelques jours, les enfants du village voisin s’aperçurent de ce changement d’attitude et, pensant que le serpent avait perdu son venin, ils se mirent à le tourmenter, à lui jeter des pierres et à le traîner sur les cailloux. Le serpent grièvement blessé, se laissa faire et alla se cacher dans son trou.
A quelques temps de là, le sage repassa par ce chemin et chercha le serpent, mais en vain.
Les enfants lui dirent que l’animal était mort, mais il ne put pas les croire. Il savait en effet que le nom de Dieu a une telle puissance qu’on ne saurait en aucun cas mourir avant d’avoir résolu le problème de la vie, c’est-à-dire avant d’avoir réalisé Dieu.
Il continua donc d’appeler le cobra. Finalement celui-ci, qui était presque réduit à l’état de squelette, sortit de son trou et s’inclina devant son maître : " comment vas-tu, demanda le sage? Fort bien, Seigneur, merci : par la grâce de Dieu tout va bien. Mais pourquoi es-tu dans cet état? Conformément à tes instructions, je cherche à ne plus faire de mal, à aucune créature : je me nourris maintenant de feuilles. C’est pourquoi j’ai un peu maigri.
Ce n’est pas le changement de régime qui a suffi à te mettre dans cet état : il doit y avoir autre chose. Réfléchis un peu !
- Ah oui je me souviens : les petits bergers ont été un peu durs pour moi, un jour. Ils m’ont pris par la queue et m’ont fait tournoyer, me frappant contre des pierres. Ces pauvres petits ne savaient pas que je ne les mordrais plus! "
Le Sage répondit en souriant : " Pauvre ami, je t’ai recommandé de ne mordre personne, mais je ne t’ai pas défendu de siffler pour éloigner les persécuteurs et les tenir en respect ! "
De même vous qui vivez dans le monde, ne blessez personne, mais ne laissez non plus personne vous molester !
(auteur inconnu)
L’Olonkho, épopée héroïque iakoute
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Fédération de Russie
(UNESCO)
Le terme Olonkho désigne à la fois la tradition épique iakoute, l’un des arts épiques les plus anciens des peuples turciques, et l’épopée qui est au cœur de cette tradition. Celle-ci est aujourd’hui encore récitée épisodiquement en République de Sakha (Iakoutie), à l’extrême-orient de la Fédération de Russie.
Ces récits poétiques, qui comptent entre 10000 et 15 000 vers, sont racontés par un chanteur-conteur qui alterne une partie versifiée chantée avec une partie en prose composée de récitatifs. Outre des talents d’acteur et de chanteur, le narrateur doit posséder une grande éloquence et la maîtrise de l’improvisation poétique. L’épopée relate de nombreuses légendes mettant en scène d’anciens guerriers, des dieux, des esprits et des animaux, mais aborde aussi des sujets contemporains comme la désintégration de la société nomade.
Comme chaque communauté avait son propre narrateur possédant un vaste et riche répertoire, de nombreuses versions de l’Olonkho ont circulé. La tradition a vu le jour dans le contexte familial comme forme de divertissement et moyen d’éducation. Reflet des croyances iakoutes, elle est également un témoignage du mode de vie d’une petite nation luttant pour sa survie en période de troubles politiques et dans des conditions climatiques et géographiques difficiles.
Les bouleversements politiques et technologiques intervenus au vingtième siècle en Russie ont failli faire disparaître la tradition épique en République de Sakha. Malgré l’intérêt croissant suscité par l’Olonkho depuis la perestroïka, cette tradition est menacée en raison du vieillissement des derniers praticiens.
L’opéra Kun Qu
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Chine
(UNESCO)
L’opéra Kun Qu s’est développé sous la dynastie Ming (du quatorzième au dix-septième siècle) dans la ville de Kunshan située dans la région de Suzhou, dans le sud-est de la Chine. Plongeant ses racines dans le théâtre populaire, le répertoire de chants s’est peu à peu imposé comme un art dramatique majeur. Le Kun Qu est l’une des formes les plus anciennes d’opéra chinois encore représentées aujourd’hui.
Il se caractérise par sa structure dynamique et sa mélodie (kunqiang). Des pièces comme Le pavillon aux pivoines ou Le palais de la longue vie sont devenues des classiques du répertoire. Cet art associe chant, narration et un système complexe de techniques chorégraphiques, d’acrobaties et de gestuelles symboliques. Les rôles sont distribués en jeune premier, en rôle féminin principal, en vieil homme et en divers rôles comiques, tous vêtus de costumes traditionnels. Une flûte en bambou, un petit tambour, des claquettes de bois, des gongs et des cymbales accompagnent les chants, ponctuant les actions et les émotions des personnages. Réputé pour la virtuosité de ses schémas rythmiques (changqiang), l’opéra Kun Qu a eu une influence prépondérante sur des formes plus récentes d’opéra chinois, comme ceux de Sichuan ou de Pékin.
Depuis le dix-huitième siècle, il connaît un déclin progressif dû au haut niveau de connaissance technique qu’il exige du public. Sur les 400 airs régulièrement chantés lors des représentations au milieu du vingtième siècle, seules quelques douzaines sont encore interprétées aujourd’hui. L’opéra Kun Qu a survécu grâce aux efforts de quelques connaisseurs dévoués et d’adeptes qui cherchent à éveiller l’intérêt d’une nouvelle génération d’interprètes.
Le patrimoine oral et les manifestations culturelles du peuple Zápara
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Équateur, Pérou
(UNESCO)
Les Zápara vivent dans une partie de la jungle amazonienne, à cheval sur l’Équateur et le Pérou. Établis dans l’une des régions du monde les plus riches en biodiversité, ils sont les derniers représentants d’un groupe ethnolinguistique qui comprenait de nombreuses autres populations avant la conquête espagnole. Au cœur de l’Amazonie, ils ont élaboré une culture orale particulièrement riche en connaissances sur l’environnement naturel. En témoignent l’abondance de leur vocabulaire lié à la faune et à la flore, ainsi que leurs pratiques médicales et leur connaissance des plantes médicinales de la forêt. Ce patrimoine culturel s’exprime à travers des mythes, des rituels, des pratiques artistiques et leur langue. Cette dernière, qui est le dépositaire de leurs savoirs et tradition orale, constitue véritablement la mémoire du peuple et de la région.
Quatre siècles d’histoire marqués par la conquête espagnole, l’esclavage, les épidémies, les conversions forcées, les guerres et la déforestation ont presque totalement décimé les Zápara. En dépit de ces nombreuses menaces, ils ont réussi à préserver leurs savoirs ancestraux. Les mariages mixtes avec les Mestizos et d’autres peuples autochtones (Quechua) sont pour beaucoup dans leur survie. Mais cette dispersion signifie également une perte partielle de leur identité.
La situation actuelle des Zápara est critique. Ils encourent aujourd’hui un très sérieux risque d’extinction. En 2001, ils n’étaient pas plus de 300 (200 en Équateur et 100 au Pérou) et seuls cinq d’entre eux, tous âgés de plus de 70 ans, parlaient encore la langue zápara.
Le Bâtisseur de Ponts...
Voici l'histoire de deux frères qui s'aimaient beaucoup et vivaient en parfaite harmonie dans leur ferme jusqu'au jour où un conflit éclata entre eux.
Les deux frères vivaient du travail de leurs champs. Ils cultivaient ensemble et récoltaient ensemble. Ils avaient tout en commun. Tout commença par un malheureux malentendu entre eux. Mais peu à peu, le fossé se creusa jusqu'au jour où il y eut une vive discussion puis un silence douloureux qui dura plusieurs semaines.
Un jour quelqu'un frappa à la porte du frère aîné. C'était un homme à tout faire qui cherchait du travail. Quelques réparations à faire...
- Oui, lui répondit-il, j'ai du travail pour toi. Tu vois, de l'autre côté du ruisseau vit mon frère cadet. Il y a quelques semaines, il m'a offensé gravement et nos rapports se sont brisés. Je vais lui montrer que je peux aussi me venger. Tu vois ces pierres à côté de ma maison ? Je voudrais que tu en construises un mur de deux mètres de haut, car je ne veux plus le voir.
L'homme répondit :
- Je crois que je comprends la situation.
L'homme aida son visiteur à réunir tout le matériel de travail puis il partit en voyage le laissant seul pendant toute une semaine.
Quelques jours plus tard, lorsqu'il revint de la ville, l'homme à tout faire avait déjà terminé son travail. Mais quelle surprise ! Au lieu d'un mur de deux mètres de haut, il y avait un pont. Précisément à ce moment, le frère cadet sortit de sa maison et courut vers son aîné en s'exclamant :
- Tu es vraiment formidable ! Construire un pont alors que nous étions si fâchés ! Je suis fier de toi !
Pendant que les deux frères fêtaient leur réconciliation, l'homme à tout faire ramassa ses outils pour partir.
- Non, attends ! lui dirent-ils. Il y a ici du travail pour toi.
Mais il répondit :
- Je voudrais bien rester, mais j'ai encore d'autres ponts à construire...
(auteur inconnu)
Le Gouffre de Padirac est une entrée monumentale de cavité naturelle, de 35 mètres de diamètre environ, au fond de laquelle, à 103 mètres de profondeur, coule une rivière souterraine qui parcours une partie d'un grand réseau de plus de 40 kilomètres de développement.
Il est situé en France, dans la région Midi-Pyrénées, département du Lot sur la commune de Padirac au nord de Gramat dans le Quercy sur le causse de Gramat.
Ce gouffre à ciel ouvert s'est formé à partir des eaux de pluie qui, au fil des siècles, ont creusé la terre.
En 1907, il existait encore un petit mur en pierres sèches et les restes d'un antique foyer sur le sol du talus détritique du gouffre. Armand Viré pensait que ces vestiges avaient été laissés par des vaincus de la Guerre de Cent Ans. « Des cendres, des charbons, des débris de cuisine et des armes y ont été trouvées » et furent par la suite exposées au public dans une vitrine à l'entrée du gouffre. Il fut habité à la fin du XIVe siècle ainsi qu'en fin du XVIe siècle. À cette époque, d'après Guyon du Malleville, les hommes profitent des conditions climatiques du lieu pour en extraire du salpêtre.
C'est en 1889 que le père de la spéléologie, Edouard Alfred Martel, s'y aventure et découvre un des affluents de la Dordogne, la rivière de Padirac.
Au fur et à mesure que les visiteurs s'enfoncent dans ce gouffre aux parois de dentelles sculptées par l'érosion, le murmure de l'eau devient de plus en plus pressant. Apparaît alors le Lac de la Pluie avec une impressionnante stalactite de 60 mètres de haut nommée "la Grande Pendeloque".
La Grande Pendeloque
A bord d'une barque, chacun peut admirer cette merveille sous tous les angles. Il faut ensuite mettre un pied à terre à cause du rétrécissement de la Rivière Plane.
La rivière plane
Là, des concrétions aux formes les plus originales ressemblant à des champignons, des candélabres et des bénitiers naturels parsèment le chemin qui mène au Lac des Grands Gours.
Passé le Pas du Crocodile, cet immense bassin de 120 mètres de long surgit. Il dissimule en son sein de multiples barrages naturels et lorsque l'extrémité du lac est atteinte, une cascade bouillonnante se fait entendre.
Le visiteur poursuit sa route vers la salle du Grand Dôme. Là aussi, les merveilles sculptées par le temps rivalisent d'élégance et de puissance. Outre sa voûte de 94 mètres de haut et son Lac Suspendu, cette salle se caractérise par ses piles d'assiettes naturelles et ses cascades de calcites.
Salle du Grand Dôme
Le site est réputé pour la légende diabolique qui lui est associée. Pendant des siècles, le site attisa les craintes et ce n'est pas le masque diabolique sculpté dans la roche au niveau du Lac Suspendu qui améliora les choses.
La légende raconte que Satan fit la rencontre de Saint-Martin et le défia afin de récupérer son sac d'âmes damnées. Le diable frappa du pied le sol et un trou béant apparut. Saint-Martin franchit l'obstacle avec sa monture et remporta donc le défi. Satan disparut de rage au fond du gouffre. C'est ainsi que ce lieu fut considéré comme étant un des accès pour atteindre les enfers. Pendant longtemps, le gouffre fut déserté à cause de cette légende.
Quand la nature devient sculptrice, elle fait apparaître des paysages aussi insolites que magnifiques comme ces bénitiers d'albâtre.
Outre la beauté du lieu, ce sont également les mystères et légendes qui entourent ce site qui font sa renommée.
Vue du Lac de la Pluie à partir de la Rivière Plane. Les concrétions de Padirac atteignent des tailles extraordinaires.
Parois du Gouffre de Padirac
Nous avons toujours le choix...
Un homme de 92 ans, petit, très fier, habillé et bien rasé tous les matins à 8h, avec ses cheveux parfaitement coiffés, malgré qu'il est légalement aveugle, déménage dans un foyer pour personnes âgées. Sa femme de 70 ans est décédée récemment, ce qui l'oblige à quitter sa maison. Après plusieurs heures d'attente, il sourit gentiment lorsqu'on lui dit que sa chambre est prête.
Comme il se rendait jusqu'à l'ascenseur avec sa marchette, je lui fis une description visuelle de sa petite chambre, incluant le drap suspendu à sa fenêtre servant de rideau.
- Je l'aime beaucoup, dit-il avec l'enthousiasme d'un petit garçon de 8 ans qui vient d'avoir un nouveau petit chien.
- M. Gagné, vous n'avez pas encore vu la chambre, attendez un peu.
" Cela n'a rien à voir, a-t-il répondu. Le bonheur est quelque chose que tu décides à l'avance. Que j'aime ma chambre ou pas ne dépend pas des meubles ou de la décoration, ça dépend plutôt de la façon dont moi je les perçois. C'est déjà décidé dans ma tête que j'aime ma chambre. C'est une décision que je prends tous les matins à mon réveil.
J'ai le choix, je peux passer la journée au lit en comptant les difficultés que j'ai avec les parties de mon corps qui ne fonctionnent plus, ou me lever et remercier le ciel pour celles qui fonctionnent encore. Chaque jour est un cadeau, et aussi longtemps que je pourrai ouvrir mes yeux je m'intéresserai au nouveau jour et à tous les souvenirs heureux que j'ai amassé tout au long de ma vie.
La vieillesse est comme un compte en banque. Tu retires de ce que tu as amassé. Donc, mon conseil pour vous, serait de déposer beaucoup de bonheur dans votre compte en banque des souvenirs. Merci de votre participation à remplir mon compte en banque, car je dépose encore. "
Souvenez-vous de ces simples règles pour être heureux :
1. Libérez votre coeur de la haine,
2. Libérez votre tête des soucis,
3. Vivez simplement,
4. Donnez plus,
5. Attendez-vous à moins.
(Auteur inconnu)
Chaque geste peut devenir bonheur...
L'avez-vous déjà remarqué, nous sommes toujours en attente du résultat d'un acte, d'un événement, projetés vers l'avenir, les yeux rivés sur l'aboutissement, sur l'arrivée, en attente d'autre chose, de quelqu'un d'autre, de mieux, d'ailleurs...
J'escalade la montagne en ne songeant qu'à ce que je verrai du sommet.
Je me dépêche de lire le livre pour en savoir plus, pour connaître la suite, toujours la suite, toujours plus avant. Je pose la question : "Comment est-ce que ça se termine ?"
J'attends le train, je ne vis pas. Je suis tendue vers l'arrivée du train, le cou tendu vers le tournant où il va apparaître. "Il arrive ? Il arrive ?" Et bien sûr, une fois dans le train, je n'ai qu'une hâte : arriver !
Au travail, j'attends la pause, la fin de la journée, le week-end, les vacances, la retraite... "Quand j'aurai rencontré l'âme-soeur...", "Quand les enfants seront grands", "Ah, si j'étais libre", "Quand j'aurai de l'argent", "Quand j'aurai déménagé", "Quand j'habiterai à la campagne", "Quand j'aurai le temps...", ou alors, c'est "Ah, si j'avais su...", "Avant c'était mieux !", "Ah, quand il/elle était là !".
Et finalement, je ne vis pas et les années passent. Le compte à rebours a commencé et je ne savoure toujours pas la vie précieuse qui m'est offerte à chaque seconde, la douceur de l'air dans mes poumons, sur mon visage, les yeux de l'inconnu(e) qui me croise, la colline si vivante devant moi, la danse des nuages, un après-midi de repos, la chaleur de ma couverture, un toit sur ma tête, les clins d'oeil du soleil...
Hier en faisant le ménage, j'ai pris conscience pour la première fois que j'aimais faire le ménage ! Et chaque acte est devenu un véritable plaisir : laver les vitres, jeter de vieux journaux, de vieux livres, faire le vide... Chaque geste de notre vie est/peut/va devenir bonheur, chaque instant, chaque seconde (ou presque !), ne serait-ce que respirer...
Alex,L'Âme et le Coeur
Le patrimoine oral Gèlèdé
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Bénin, Nigéria, Togo
(UNESCO)
Le Gèlèdé est pratiqué par la communauté Yoruba-nago établie au Bénin, au Nigeria et au Togo. Depuis plus d’un siècle, cette cérémonie a pour but de rendre hommage à la mère primordiale, Iyà Nlà, et au rôle que jouent les femmes dans l’organisation sociale et le développement de la société Yoruba. Le Gèlèdé a lieu tous les ans après les récoltes, lors d’événements importants et en cas de sécheresse ou d’épidémie. Il se caractérise par ses masques sculptés, ses danses et ses chants en langue yoruba véhiculant l’histoire et les mythes du peuple Yoruba-nago.
La cérémonie se déroule généralement de nuit sur une place publique, près d’une maison où les danseurs se préparent. Les chanteurs et un joueur de tambour apparaissent en premier. Ils sont accompagnés d’un orchestre et suivis des danseurs masqués, parés de magnifiques costumes. Le travail d’artisanat préalable est considérable, notamment pour sculpter les masques et confectionner les costumes. La cérémonie assure la transmission d’un patrimoine oral mêlant poésie épique et lyrique, usant d’ironie, de dérision de masques satiriques. Des figures d’animaux sont souvent utilisées, tels le serpent, symbole de pouvoir, ou l’oiseau, messager des « mères ». La communauté est organisée en groupes d’hommes et de femmes, respectivement dirigés par un et une responsable. C’est la seule société de masques connue à être également dirigée par des femmes. Bien que le Gèlèdé se soit adapté à la société plus patriarcale d’aujourd’hui, son patrimoine oral et ses danses témoignent de l’ancien ordre matriarcal.
L’évolution technique est à l’origine de la disparition progressive des savoir-faire traditionnels, de même que le tourisme contribue à faire de cette cérémonie un produit folklorique. La communauté Gèlèdé a toutefois une conscience aiguë de la valeur de son patrimoine immatériel, comme en attestent l’intense travail de préparation et l’afflux de nouveaux participants.
La Patum de Berga
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Espagne
(UNESCO)
La Patum de Berga est une fête populaire dont l’origine est à chercher dans les réjouissances et processions qui accompagnaient la célébration de la Fête-Dieu au Moyen Âge. Des représentations théâtrales et des défilés d’effigies animent les rues de cette ville catalane située au nord de Barcelone. La célébration a lieu chaque année pendant la semaine de la Fête-Dieu, entre la fin du mois de mai et la fin du mois de juin.
Une réunion extraordinaire du conseil municipal, la sortie du Tabal (gros tambour emblématique qui préside aux festivités) et des Quatre Fuets donnent le coup d’envoi des réjouissances. Les jours suivants voient se succéder diverses manifestations, les plus importantes étant les défilés, la Patum d’apparat, la Patum des enfants et la Patum complète. Le Taba (tambourin), les Cavallets (chevaux de cartons), les Maces (démons brandissant des masses et fouets), les Guites (mules rueuses), l’aigle, les nains à grosse tête, les Plens (diables de feu) et des géants costumés en Sarrasins défilent tour à tour, exécutant des acrobaties, allumant des feux d’artifice et répandant musique dans un joyeux mouvement collectif. Tous ces personnages se retrouvent pour la danse finale, le Tirabol.
La Patum de Berga a su conserver au fil des siècles sa double nature profane et religieuse. Elle se distingue des autres fêtes similaires de la région par sa richesse et sa diversité, la persistance du théâtre de rue médiéval et sa composante rituelle. Si sa survie semble assurée, il apparaît toutefois essentiel de veiller à ce que les développements urbains et touristiques n’altèrent pas sa valeur.