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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Le premier type de vêtement primitif tissé est le drapé, quasi universellement considéré celui des autochtones, par rapport au vêtement confectionné, considéré un apport des envahisseurs. Ce sont là deux principes opposés du vêtement de tous les temps.
Dans les régions des plaines
- Sumer
Il s'agit des régions intérieures d'altitude basse ou faible de la Mésopotamie, la péninsule Arabique, la Palestine et la Syrie. Le costume des civilisations pré-aryennes les plus anciennes de l'Asie mineure est sans conteste celui de Sumer et d'Akkad et fut porté avant le IIIe millénaire du golfe Persique à la Méditerranée. Il s'agissait d'un pagne destiné à couvrir les hanches et tombant à mi-jambe, d'abord en peau retournée puis en tissu.
Le pagne-jupon en kaunakès des sumériens, en fourrure ou en tissus à mèches (pour rappeler la fourrure originelle) est un costume masculin, sans doute celui des prêtres ; il est figuré sur de nombreuses statuettes. Les hommes portent un châle en jupon, dont un pan est ramené sur l'épaule.
Les femmes portent une tunique à manches courtes et par-dessus également un châle drapé en forme de robe dont les franges (unies puis à glands) retombent en suivant l'enroulement autour du corps. Ce châle se retrouve dans le sari indien ultérieurement et jusqu'à nos jours. Elles portent également un manteau en kaunakès. Elles sont coiffées en chignon ; quelques statuettes donnent l'impression que certaines portent des coiffures postiches.
Les peaux continuent à être portées par les deux sexes.
- Assyrie
Les Akkadiens, peuple sémite différent des Sumériens et ne parlant pas la même langue, adoptent cependant entièrement le costume primitif sumérien qu'ils enrichissent et tendent à emphatiser. Dans son ensemble, le costume assyro-babylonien connait une évolution (les étoffes sont richement décorées et colorées) mais ne sera pas essentiellement différent. Les coiffures masculines sont cependant plus élaborées, les cheveux sont portés longs et frisés au fer ainsi que la barbe en ondes régulières. Le goût de la parure est manifeste, les bijoux, nombreux, s'alourdissent, pendants d'oreilles, colliers à plusieurs rangs composés d'amulettes, sont portés par les deux sexes. Hommes comme femmes sont communément chaussés de sandales laissant le dessus du pied découvert, lacé à la cheville, le gros orteil passant dans un anneau. La chaussure fermée fait son apparition, introduite par les populations des montagnes.
Vers -1 200, une loi assyrienne ordonne aux femmes mariées de sortir voilées.
Au IIIe millénaire, la suprématie de la civilisation sumérienne formée depuis plusieurs siècles déjà voit rayonner sa culture et son mode vestimentaire jusqu'en Asie mineure et en Syrie, face à Chypre, et de là dans les Cyclades. Plus au sud jusqu'à Byblos, l'influence vestimentaire sumérienne est attestée.
Dans les régions côtières
D'altitude variable, il s'agit essentiellement des régions de la Méditerranée orientale et des bords de la mer Noire, mais d'autres aussi. Ce n'est qu'à partir de l'invasion dorienne et des migrations qu'elle provoque que les colonies ioniennes forment un groupe puissant et homogène. Le costume des populations côtières de la mer Noire jusqu'à l'Oronte semble au départ ne pas avoir été très différent du costume sumérien dans sa variante montagnarde apportée par les Hittites telles que les manches longues des pasteurs.
-Ionie
De - 1 300 à - 1 700, le bloc culturel que forment Troie, la Phrygie et la Carie, bien que portant un habillement propre aux grecs, adopte largement les usages vestimentaires orientaux originaires de Mésopotamie. Cette adoption et ce mélange était facilité par la plus grande liberté des femmes d'Asie. Les ioniennes partagent la vie des hommes et prennent leur repas avec eux. Celles-ci ne sont pas voilées, et celles des classes aisées portent des tuniques d'étoffe de chanvre rose et transparente, brodée d'or. La coûteuse pourpre est très recherchée au point que les phéniciens iront chercher plus à l'ouest et au de-là des colonnes d'Hercule la précieuse teinture dont ils ne parviennent plus à satisfaire la demande. C'est en Ionie que les grecs prennent l'habitude de plisser les vêtements. Indubitablement, la mode ionienne fut somptueuse, indice d'une société connaissant une certaine opulence.
Les hommes portent la tunique courte de lin. Celle-ci est un sous-vêtement, fermé sur un côté par une couture. Les Phéniciens propagèrent dans leur sillage toutes les modes et de toutes les influences rencontrées ; ce fut eux qui transmirent cette tunique, dont ils furent vraisemblablement les inventeurs, aux Cariens. Elle a été portée à l'époque dans toute l'Asie Mineure. Elle peut être longue pour le fêtes : c'est le khiton des grecs, repris de kitoneh, mot sémite désignant le lin en araméen. Homère put donc parler des Ioniens « traînant leur tunique ». Les femmes portaient également cette tunique dans sa version longue, s'agrafant d'un côté par une fibule, guère différente de celle que portaient encore communément les femmes berbères dans la première moitié du XXe siècle.
- Syrie, Palestine et Phénicie
Durant le IIIe millénaire, le costume de ces populations se rattache à celui de Sumer et à son grand châle drapé. Il perdure jusqu'au Ier millénaire et le manteau des Israélites en est une variante. En Syrie et surtout en Phénicie, il est bigarré de couleurs bleues et rouges, décoré de fleurs et de rosaces. À partir du IIe millénaire, le jupon-pagne s'inspire du costume égéen, mais également du shenti égyptien, sorte de cache-sexe croisé et relevé sur le devant. Le premier, brodé de fils multicolores, descend jusqu'aux genoux et est drapé aux hanches formant ceinture, le second est de léger tissu blanc. La coiffure masculine est le turban mésopotamien ou la calotte sumérienne.
Le vêtement féminin par excellence reste durant deux millénaires le grand châle drapé, ample et plissé à l'égyptienne. Les femmes portent une coiffe, sorte de tiare cylindrique d'où part un long voile enveloppant réservé aux femmes mariées. Cependant, aux alentours de -1 400 à - 1 200, elles semblent porter un vêtement inspiré du costume crétois. On sait que les Crétois s'installaient en Syrie pour commercer, conservaient et propageaient les modes égéennes. Cette époque coïncide avec l'apogée de la civilisation crétoise et ses modes sont portées tant dans les Cyclades qu'à Chypre. Elles furent adoptées sans réserve par les phéniciennes, s'habillant comme les élégantes de Cnossos.
- Les Hébreux
Leur costume est assez conservateur, sans doute à cause de leurs pérégrinations qui fait se maintenir plus longtemps leur costume dérivé du châle sumérien. La Bible donne peu de détails à ce sujet et on n'a pas de renseignements sur leur costume à la période de l'entrée en Canaan. Leur religion interdisant toute représentation humaine, c'est davantage l'iconographie des peuples qu'ils ont côtoyés et qui les ont représentés qui renseigne. À la fin de l'âge du bronze, (correspondant aux XVIIIe et XIXe dynastie du Nouvel Empire égyptien), ils portent toutefois le grand châle enroulé plusieurs fois autour du corps et retenu par une ceinture, nouveauté introduite en Mésopotamie par les hittites, formant pélerine sur les épaules.
Les femmes, vers -700 à -680, portent la tunique unie et longue et un long voile les enveloppant jusqu'aux pieds. Il semble cependant qu'elles aient eu la tête nue et le visage découvert, avec un ruban dans les cheveux. Ainsi apparaissent-elles sur les bas-reliefs de la prise de Lakish par Sennachérib. Ceci contraste avec ce qu'en dit plus tard Tertullien au IIIe siècle à Carthage où il exhorte les chrétiennes à sortir voilées comme les juives.
Le Deutéronome assigne un genre aux vêtements : il interdit sévèrement aux femmes les vêtements masculins et réciproquement. La Torah prohibe de son côté le plissé transparent égyptien et fulmine les modes efféminées égyptiennes. Marc-Alain Descamps synthétise la façon dont les costumes ont toujours traduits historiquement le sexe des individus : " Tous les peuples de toutes les époques ont utilisé le vêtement pour indiquer le sexe de celui qui le porte. Les costumes masculins et féminins sont toujours et partout différents, mais la différence peut porter sur l’ensemble ou sur un détail. Encore faut-il savoir que ce qui peut paraître un détail pour des étrangers peut constituer l’essentiel à l’intérieur du groupe. C’est ainsi que dans l’antiquité les Grecs et les Romains portaient tous des toges, mais le plissé n’était pas le même pour les hommes et les femmes (ni les tissus, les couleurs, les formes et les noms). Et il en est encore de même pour les costumes musulmans traditionnels. Le plus important est dans l’intention du groupe humain qui peut vouloir insister sur la différence ou la minimiser. Mais il en reste toujours au moins une. La mode de l’unisexe n’a jamais pu réussir à s’établir et même dans l’unisexe les vêtements des femmes ont toujours les boutonnières à gauche et ceux des hommes à droite. Avec l’uniformisation des rôles masculins et féminins dans nos sociétés, les différences, qui étaient maximales en 1900, ont tendance à se restreindre et les femmes ont pu accéder au droit de porter des pantalons (il est vrai différents de ceux des hommes). "
Certaines prescriptions bibliques en matière vestimentaire recommandent les franges et un cordon bleu aux pans des vêtements. Les juifs adoptent cependant le costume grec, portant le khiton et l'himation, mais avec des pompons aux angles, mode qui se répand ailleurs.
- Régions montagneuses
Il s'agit des régions de montagne ou des hauts plateaux que sont l'Anatolie, la Cappadoce, l'Arménie, le Caucase, la Perse, (l'Iran) le Turkestan,l'Afghanistan et le Balouchistan.
Là, vers le début de IIe millénaire, les peuples des steppes poussent devant eux d'autres peuples autochtones et semi-nomades qui s'installent dans les vallées, principalement en Mésopotamie et en Chaldée, par vagues successives. Un empire Hyksos se forme, dominé par une aristocratie Mitanienne, de Babylone à Tyr, englobant l'Égypte, et qui va durer plus d'un siècle et demi.
C'est vers cette période, vers la moitié du second millénaire, que l'on voit pour la première fois apparaître dans cette population constituée par le métissage des envahisseurs et des envahis, le costume confectionné, dont les prototypes ont été introduits par les populations venues des montagnes. En étoffe coupée et cousue, il est composé d'une tunique à manches.
Il semble qu'en réalité la tunique ait été apportée dans ces montagnes par les caravanes de Sumer, adoptée et perfectionnée par les populations autochtones. Celles-ci, contraintes de s'habiller chaudement, la portèrent par-dessus le jupon sumérien. Enveloppant tout le corps et adaptée au climat des plateaux d'Asie centrale balayés par les vents, elle sera le vêtement porté par les Mèdes. Cette tunique est fermée sur le devant, courte pour les hommes et longue pour les femmes. Elle est figurée adhérente sur la statuaire ; en réalité elle était portée large. Le grand châle sumérien était porté par dessus durant la saison froide, servant de manteau, comme aux temps plus anciens de Ur et de Mari, garni d'un bourrelet.
Les femmes semblent avoir porté cette robe-tunique soit tombant droit sur les pieds, avec des manches très courtes, ou traînante avec des manches évasées arrivant au poignet. Il semble qu'une jupe de tissu très fin et à plis ait été portée à la saison chaude. Le serapis de l'époque gréco-persane semble en être ultérieurement dérivé. Les Grecs d'Asie mineure avaient emprunté cette longue tunique fine, ample et plissée aux Lydiens.
Chez les Perses, la tunique sera adaptée à une vie sédentaire, aux fastes de la Cour ainsi qu'au climat très chaud, lui donnant plus d'ampleur, les manches ouvertes et pendantes. C'est le caftan, la candys.
Un autre apport majeur est également l'héritage des populations montagnardes, les chaussures caractéristiques à bout recourbé, en cuir, avec un talon.
Les coiffures consistent en bonnets de feutre. Au premier millénaire, les Hittites des deux sexes portaient ce haut bonnet cylindrique sur calotte arrondie ou conique parent du bonnet phrygien, auquel les femmes ajoutaient un voile au sommet qu'elles pouvaient ramener sur le visage. Ce bonnet conique semble avoir été en usage chez les populations non sumero-akkadiennes.
Les cheveux, et la barbe pour les hommes, sont frisés, recouverts chez les Perses par un bonnet rond, avec des bandelettes pendant de chaque côté servant également de mentonnière. Les rois portent la tiare, semblable à l'actuel bonnet des popes, ou une couronne crénelée. La tresse, sortant de la tiare semble avoir été d'usage rituel avant de devenir une mode, est à rapprocher de la mèche postiche en usage chez les enfants en Égypte, et à celle réelle, des enfants grecs, ainsi qu'aux accroche-cœurs rituels des crétoises.
- La steppe
Les peuples venus des steppes, Huns, Scythes, Alains et Sarmates ont porté l'habillement de cuir et de peaux typique des cavaliers : la tunique, le pantalon long, généralement des bottes servant de jambières, et la toque de fourrure ou de feutre. Ces peuples ont exercé une influence considérable sur ceux avec lesquels ils sont entrés en contact et qui portaient généralement une robe. Il s'agit là d'un costume de chasse et de guerre. Dans l'iconographie, les Scythes par exemple sont toujours vus avec les cheveux longs et de longues moustaches. Polybe, en -179, a signalé leurs cottes de mailles et leurs casques coniques et Ammien Marcellin au IVe siècle de notre ère rapporte que ce type de costume était toujours de mise chez ces peuples. Il les décrit portant une casaque de peaux de rats cousues ensemble sur une tunique de lin, la tête couverte d'un casque ou d'un bonnet rejeté en arrière et des peaux de bouc autour de leurs jambes. Leurs chaussures, sans forme, faites pour monter à cheval, ne leur permettaient pas de marcher.
Le pantalon est alors une nouveauté absolue dans le monde antique, de l'Europe à la Chine.
Leurs parures consistaient en plaques de métal, gravées ou ornées en repoussé, cousues sur les vêtements par des fils passant dans de petits trous prévus à cet effet. On pense que ce type d'ornement est à l'origine des décorations cousues sur les étoffes, les appliques.
Le grillon
Un amérindien et son ami, en visite au centre ville de New York, marchaient près de Times Square dans Manhattan. C'était durant l'heure du lunch et les rues étaient bondées de monde. Les autos klaxonnaient de plus belle, les autos taxi faissaient crisser leurs pneus sur les coins de rue, les sirènes hurlaient et les bruits de la ville rendaient presque sourd. Soudain, l'amérindien dit , "j'entends un grillon."
Son ami répondit, "Quoi? Tu dois être fou. Tu ne pourrais jamais entendre un grillon au milieu de tout ce vacarme!"
"Non, j'en suis sûr," dit l'amérindien, "j'entends un grillon."
"C'est fou," dit l'ami.
L'amérindien écouta attentivement pendant un moment, puis traversa la rue jusqu'à un gros planteur en ciment où poussaient quelques arbustes. Il regarda à l'intérieur des arbustes, sous les branches et avec assurance il localisa un petit grillon. Son ami était complètement stupéfait.
"C'est incroyable," dit son ami. "Tu dois avoir des oreilles super-humaines !"
"Non," répondit l'amérindien. "Mes oreilles ne sont pas différentes des tiennes. Tout ça dépend de ce que tu cherches à entendre."
"Mais ça ne se peut pas !" dit l'ami. "Je ne pourrais jamais entendre un grillon dans ce bruit."
"Oui, c'est vrai," repliqua l'amérindien. "Ça dépend de ce qui est vraiment important pour toi. Tiens, laisse-moi te le démontrer."
Il fouilla dans sa poche, en retira quelques sous et discrètement les jeta sur le trottoir. Et alors, malgré le bruit de la rue bondée de monde retentissant encore dans leurs oreilles, ils remarquèrent que toutes les têtes, jusqu'à une distance de sept mêtres d'eux, se tournaient et regardaient pour voir si la monnaie qui tintait sur le pavement était la leur.
"Tu vois ce que je veux dire?" demanda l'amérindien. "Tout ça dépend de ce qui est important pour toi."
Auteur inconnu
Le Moussem de Tan-Tan
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Maroc
(UNESCO)
Le Moussem de Tan-Tan, dans le sud-ouest du Maroc, est un rassemblement annuel de nomades du Sahara qui réunit plus d’une trentaine de tribus du sud marocain et d’autres régions du nord-ouest de l’Afrique. À l’origine, il avait lieu tous les ans vers le mois de mai. S’inscrivant dans le calendrier agropastoral des nomades, il était l’occasion de se retrouver, d’acheter, de vendre et d’échanger des denrées et autres produits, d’organiser des concours d’élevage de dromadaires et de chevaux, de célébrer des mariages et de consulter les herboristes. Le Moussem était également le prétexte à diverses expressions culturelles : musique, chants populaires, jeux, joutes de poésie et autres traditions orales Hassani.
C’est à partir de 1963 que ces rassemblements ont pris la forme d’un Moussem (sorte de foire annuelle ayant des fonctions à la fois économiques, culturelles et sociales), quand le premier Moussem de Tan-Tan a été organisé pour promouvoir les traditions locales et offrir un lieu d’échange, de rencontre et de réjouissances. Le Moussem aurait été au départ associé à Mohamed Laghdaf, farouche résistant à l’occupation franco-espagnole, mort en 1960 et enterré non loin de la ville de Tan-Tan. Entre 1979 et 2004, les problèmes de sécurité dans la région ont empêché la tenue du Moussem.
Aujourd’hui, les populations nomades sont particulièrement soucieuses de protéger leur mode de vie. Les mutations économiques et techniques qu’a connues la région ont profondément modifié le mode de vie des communautés bédouines nomades, obligeant nombre d’entre elles à se sédentariser. L’urbanisation et l’exode rural ont en outre contribué à la disparition de nombreux aspects de la culture traditionnelle de ces populations, notamment l’artisanat et la poésie. C’est pourquoi les communautés bédouines comptent sur le renouveau du Moussem de Tan-Tan pour les aider à assurer la survie de leurs savoir-faire et traditions.
Le mugham azerbaïdjanais
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Azerbaïdjan
(UNESCO)
Le mugham azerbaïdjanais est un genre musical traditionnel qui se prête à un haut degré d’improvisation. Musique classique et académique, il intègre également des mélodies, rythmes et techniques d’interprétation populaires d’origine bardes et se pratique dans de nombreux contextes à travers le pays.
Les interprétations contemporaines du mugham azerbaïdjanais reflètent les différentes périodes de l’histoire du pays et ses contacts avec les Perses, les Arméniens, les Géorgiens et d’autres peuples turcs. Ce genre musical partage des caractéristiques artistiques du maqam iraquien, du radif perse et du makam turc. Dans le passé, le mugham était principalement joué en deux occasions : le toy, banquet de noce traditionnel, et le majles, réunion privée de connaisseurs. Il était également pratiqué par les membres des ordres soufis et par les interprètes de drames religieux appelés ta’zie ou shabih. Des concours officiels et des rencontres informelles permettaient aux musiciens accomplis de se faire connaître.
Ce genre modal associe un chanteur, homme ou femme, à des musiciens jouant des instruments traditionnels, notamment le tar (luth à long manche), le kamancha (violon à pique à quatre cordes) et le daf (sorte de grand tambourin). Ne pouvant être transcrit sous une forme définitive, les multiples versions sont transmises par des maîtres qui forment des élèves à l’art subtil de l’improvisation qui fait la richesse de cette expression artistique.
Les influences européennes, particulièrement sensibles quant à la façon dont les musiciens contemporains jouent et transmettent leur savoir-faire aux jeunes générations, ont largement contribué à dépouiller le mugham de certaines caractéristiques esthétiques et expressives.
Le muqam ouïgour du Xinjiang
Inscrit en 2008 sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité
Pays : Chine
(UNESCO)
Le muqam ouïgour du Xinjiang est un terme général qui désigne un ensemble de pratiques du muqam très répandues dans les communautés ouïgour, l’une des minorités ethniques les plus importantes de la République populaire de Chine. Tout au long de son histoire, la région de Xinjiang a été marquée par d’intenses échanges culturels entre l’Est et l’Ouest, notamment en raison de sa situation sur la Route de la soie.
Le muqam ouïgour du Xinjiang est un mélange de chants, de danses, et de musiques populaires et classiques. Il se caractérise par sa diversité sur plusieurs plans : contenu, chorégraphie, style musical et instruments employés. Les chants, aux rimes et à la métrique variables, peuvent être interprétés en solo ou en groupe. Les paroles sont des ballades populaires, mais aussi des poèmes de maîtres ouïgours classiques. Le contenu des chants offre ainsi une grande variété de styles : poésie, proverbes et récits populaires et reflète l’histoire et la vie actuelle de la société ouïgoure. Dans les ensembles de muqam, les instruments principaux sont fabriqués à l’aide de matériaux locaux et prennent des formes diverses (instruments à cordes frottées ou pincées, instruments à vent). Les styles de danses se caractérisent par des pas, des rythmes et des configurations spécifiques, ainsi que par ses figures (cueillir des fleurs avec la bouche, porter un bol sur la tête) et ses imitations d’animaux exécutées en solo.
Le muqam ouïgour du Xinjiang a donné lieu à quatre principaux styles régionaux : Douze Muqam, Dolan Muqam, Turpan Muqam et Hami Muqam. De nos jours les fêtes locales comme le meshrep et le bezme, où tout le monde participe au muqam, sont de plus en plus rares. La responsabilité de la transmission de la tradition aux nouvelles générations repose presque exclusivement sur les épaules des artistes populaires et l’intérêt des jeunes pour le muqam décline peu à peu. Plusieurs pièces de muqam ne sont plus exécutées, en particulier certains éléments du « Douze Muqam », qui compte plus de 300 pièces. Elles sont jouées en douze suites instrumentales et vocales, et peuvent durer plus de 20 heures.
Le plus beau de notre vie
Nous passons le plus beau de notre vie à compter sur ce qui est à venir!
On ne peut être vraiment heureux que si l'on n'y met aucune condition!
Nous serions souvent ennuyés si tous nos désirs se réalisaient!
Mieux vaut allumer une bougie que de maudire l'obscurité!
C'est en nous-mêmes que se trouve la mesure de nos victoires et de nos échecs!
Demain, il sera trop tard. Vis aujourd'hui!
Vous priez en votre détresse et en votre besoin;
puissiez-vous prier dans la plénitude de votre joie et en vos jours d'abondance!
Nous voulons arriver, mais il n'y a d'espoir que dans la mesure
où nous ne sommes pas arrêtés!
Il n'y a qu'un seul bonheur dans la vie: Aimer et être aimer!
Que ton intérêt porte sur l'action seulement, jamais sur les résultats!
L'apparence extérieure ne peut remplacer la valeur intérieure!
Si nous sommes incapables de trouver la tranquillité en nous-mêmes,
il ne sert à rien de la chercher ailleurs!
La plupart des gens sont heureux dans la mesure où ils ont décidé de l'être!
Et pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible!
Il se trouve en moi un endroit où je suis toute seule,
et c'est là que se renouvellent les sources quine tarissent jamais!
Vivre dans le passé, c'est mourir!
Aimez les gens non pas parce qu'ils le méritent ou qu'ils en ont besoin,
mais simplement parce qu'ils existent!
Les pleurs sont la lessive des sentiments!
Mieux vaut mettre y son coeur sans trouver de paroles,
que de trouver des mots sans y mettre son coeur!
Il est bien plus important de regarder où l'on va, que de regarder d'où l'on vient!
Lève ton visage vers le soleil, et l'ombre sera derrière toi!
En marchant droit vers son but, on ne peut que l'atteindre!
L'art d'être sage, c'est l'art de savoir quoi laisser tomber!
Le vrai bonheur est d'une nature discrète... On le trouve en soi-même!
Tout voyage, même s'il est de mille kilomètres, commence par le premier pas!
Quand quelqu'un dit: "Je me tue à vous le dire", Laissez-le !
La véritable jeunesse est le plus souvent une acquisition de l'âge mûr!
Je me suis aimé, je me suis détesté, puis nous avons vieilli ensemble!
Les cheveux gris sont les archives du passé!
L'instinct nous choisit des amis, mais le jugement nous les conserve!
J'ai souffert souvent, je me suis trompée quelquefois, mais j'ai aimé!
Vivre est la chose la plus rare du monde, la plupart des gens ne font qu'exister!
L'amour est comme une étoffe tissée par la nature et brodée par l'imagination!
Cueillir le jour présent, en te fiant le moins possible au lendemain!
Le fait d'avoir quelqu'un à aimer stimule la vie entière!
N'attendez pas d'être aimé pour aimer!
La vie est le plus beau miracle du monde!
Tout ce que tu fuis, grossit, te poursuit et te détruit!
L'erreur est humaine, admettre la sienne est surhumain!
Le bonheur qu'on veut avoir, gâte celui qu'on a!
Vous êtes un être humain unique, il y a une raison à votre existence!
Nous n'avons pas besoin de chercher des occasions de bien faire,
sachons seulement accepter celles que le Seigneur nous offre!
Le difficile demande du temps, l'impossible un peu plus!
Le cerveau comme le parachute, doit être ouvert pour fonctionner
L'amitié, c'est gérer les affinités, l'amour, c'est concilier les différences!
Le bonheur est toujours à la portée de celui qui sait le goûter!
Le vrai bonheur est dans le calme de l'esprit et du coeur!
N'attendez pas la fortune, partez à sa rencontre!
Le bonheur est un délicat équilibre entre ce que l'on est et ce que l'on a!
Le bonheur est une denrée merveilleuse, plus on en donne, plus on en a!
Sème du bonheur dans le champs du voisin,
tu seras surpris de constater ce que le vent fera produire au tien!
Toutes les fleurs de demain sont dans les semences d'aujourd'hui!
Les pleurs sont la lessive des sentiments!
Parler toutes les langues ne sert pas à grand-chose si on ignore la langue du coeur!
Les beaux couchers de soleil sont au-dessus de nous!
Rien n'est plus épuisant que d'être faux!
Les gens ne connaissent pas leur bonheur, mais celui des autres ne leur échappe pas!
L'amour semé, tôt ou tard fleurira!
Être en paix avec soi-même est le plus sur moyen de l'être avec les autres!
De tout ce que vous portez, votre sourire est ce qui vous habille le mieux!
Il n'y a rien de plus vrai au monde que notre existence!
C'est dans les petites choses que l'amour grandit!
La vie ne nous demande pas d'être le meilleur, mais seulement d'essayer!
(auteur inconnu)
L'étude des origines et évolutions du costume fait surgir de multiples approches et interprétations. On considère généralement qu'il existe deux phases dans son histoire : la première correspond à la période dite du costume impersonnel, des origines au XIVe siècle. S'ouvre ensuite celle du costume dit personnalisé.
À travers 10 000 ans d'histoire humaine, les modalités vestimentaires se réduisent à cinq principaux archétypes :
- Le costume drapé : consistant dans l'enroulement d'une peau ou d'une pièce d'étoffe autour du corps (shenti égyptien, pagne, himation grec, paréo tahitien mais aussi sari et sarong).
Shenti égyptien
- Le costume enfilé : fait d'une pièce (de peau ou de tissu) trouée pour permettre le passage de la tête et des épaules (paenula romaine, huque du Moyen Âge, poncho mexicain).
Poncho mexicain
- Le costume cousu et fermé: composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées et comportant des manches (chiton grec, tunique ionienne, gandourah, blouse et chemise).
Chiton grec
- Le costume cousu et ouvert: composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées dans le sens de la longueur, croisé sur le devant et superposé à d'autres vêtements (caftan asiatique, redingote européenne).
Redingote
- Le costume fourreau: ajusté près du corps, surtout aux jambes, ancêtre du pantalon et pièce de costume typique des cavaliers et des nomades, jamais porté seul et composant un binôme avec le caftan qui lui est complémentaire.
Ces modèles vestimentaires ont été inventés dans différentes régions du globe et disposent donc d'origines géographiques et culturelles très diverses. Ils reflètent les valeurs, croyances, mœurs et besoins des peuples qui les ont créés. S'ils ont pu, par la suite, être mélangés au cours de l'histoire, ils ne se sont pas toutefois pas toujours succédé chronologiquement.
Deux lectures s'opposent pour déterminer si le costume précède ou non l'habillement (entendu comme port de vêtements circonstanciés selon leur utilité).
Une première approche considère que ce sont des motifs d'ordre essentiellement pratique qui ont conduit les premiers hommes à se vêtir : les grecs anciens et les chinois, par exemple, auraient ici prioritairement cherché à se protéger du climat.
Une seconde analyse privilégie des raisons majoritairement psychologiques et symboliques. On la retrouve aussi bien dans des textes sacrés comme la Bible - où les costumes ont vocation à permettre le respect de la pudeur des individus - que dans les travaux d'anthropologues qui s'intéressent aux tabous et à la magie.
L'exemple des tribus habitant la Terre de Feu, région située à l'extrême sud du continent américain et au climat sub-arctique, semble donner raison tant à la Bible qu'aux chercheurs modernes. Nomades, elles disposaient en effet d'habitations sommaires ne leur permettant pas de lutter facilement contre l'humidité. Pour cette raison, elles vivaient nues et couvertes d'huile et de graisse de phoque, ce qui leur permettait de sécher près du feu en quelques minutes seulement, alors que cela aurait nécessité beaucoup plus de temps pour des vêtements.
Sans doute les deux raisons évoquées ici ont eu autant d'importance et le costume a eu d'autres raisons qu'exclusivement utilitaires. Le désir de plaire n'a cependant dû intervenir qu'assez tardivement. Se vêtir, outre aux motivations strictement utilitaires, eut probablement avant tout des raisons d'ordre magique et religieux.
Durant la Préhistoire
Les vêtements de cuir ou de fourrure ont probablement été les premiers à avoir été portés. Dès le Paléolithique moyen, au Moustérien, le travail du cuir est attesté par les analyses tracéologiques des outils de pierre taillée.
Au Paléolithique supérieur, des courants d'échange ont pu être mise en évidence pour le silex mais aussi pour l'ambre et les coquillages, témoignant du goût pour la parure. Au Solutréen (- 22 à - 17 000 ans), les premières aiguilles à chas en os témoignent de techniques de couture élaborées. L'habillement durant les périodes froides du Paléolithique supérieur était peut-être analogue à celui des Eskimos.
Le climat constitue, de nouveau, un paramètre majeur dans la compréhension de l'histoire du costume. Les pays chauds et tempérés offrent ici un exemple singulier : n'étant pas confrontés à la nécessité de s'y protéger des intempéries, les hommes y furent en général plus ornés que vêtus. Il s'agissait alors de se prémunir d'influences maléfiques (raisons religieuses), de préciser le statut marital d'un individu ou sa tribu d'origine (raisons sociales), de séduire ou impressionner ses interlocuteurs (raisons symboliques). Si les peaux et pelleteries furent utilisées, ce fut sans doute davantage pour servir de cache-sexe que de protection.
Ce pagne originel perdurera pendant des millénaires, en tissu par la suite. Les raisons magiques étaient parmi les plus importantes : porter certains attributs équivaut à invoquer un esprit ou une divinité, à s'identifier à un animal et à sa force, à faire écho à un symbole tel qu'un totem du clan.
Très tôt, le costume a eu pour but d'exprimer et de manifester des sentiments : correspondant à une certaine puissance il sert à exprimer une certaine richesse. La puissance et la richesse se confondant, le costume indique la caste et la fortune, le rang social et l'autorité.
Le tissage dut apparaître dans les zones tempérées sur le modèle de la vannerie à partir de matières végétales dès le Néolithique. Les tissus primitifs étaient de très petite dimension. Des bandes étroites étaient cousues ensemble pour constituer un vêtement. Au fur et à mesure que les métiers à tisser se perfectionneront, les pièces de tissus deviendront plus grandes.
La peinture corporelle (comme chez les aborigènes australiens) devait tenir une part importante du costume en tant qu'ornementation. On sait que l'ocre rouge fut très utilisée durant pratiquement tout le Paléolithique où elle est aussi universelle qu'omniprésente (la terre rouge est présente dans la plupart des sépultures), un peu moins au Néolithique. Les couleurs utilisées qu'on a pu identifier à partir de l'Aurignacien sont le jaune, le rouge et le mauve qui apparaissent aussi bien en Afrique du nord qu'en Europe septentrionale. Les colorants utilisés pour les teintures à partir du Néolithique étaient principalement d'origine végétale : les bleus étaient obtenus à partir de l'aulne ou du sureau, les mauves des myrtilles, le jaune du réséda. Les terres servaient pour les ocres.
Peinture corporelle aborigène
L'UNIVERS EST UN POEME
Mystérieux moment où l'on commence à vivre ...
La matière s'anime à ton souffle, mon Dieu.
L'âme qu'elle a reçue est un rayon de feu
Qui remonte vers toi, prisonnier qu'on délivre.
Et la vie est partout. Comme on lit dans un livre,
Dans le monde insondable on voudrait lire un peu,
Pour voir si le travail alterne avec le jeu,
Et si les coeurs parfois mêlent la flamme au givre.
La terre pleure et rit. L'homme ainsi l'a voulu.
Dès le premier dîner il se montre goulu
Et verse le vin pur sur la pomme indigeste.
Le poète, à l'aspect de la voûte céleste
Se dit, rêvant de vers et tombant à genoux
Le monde est un poème et Dieu l'a fait pour nous.
Léon-Pamphile LE MAY