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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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1er janvier 1804
Le dimanche 1er janvier 1804, l'île de Saint-Domingue devient indépendante au terme d'une longue et meurtrière guerre de libération.
L'ancienne colonie française devient le premier État noir des Temps modernes et le deuxième État indépendant des Amériques (après les États-Unis). Elle adopte pour l'occasion le nom que lui donnaient les IndiensTaïnos avant l'arrivée de Christophe Colomb : Haïti.
C'est seulement à partir de 1825 que son indépendance sera reconnue par la France et d'autres nations dites civilisées.
Toussaint Louverture, le héros de la guerre de libération, ayant été fait prisonnier par traîtrise et envoyé au fort de Joux, dans le Jura français, c'est l'un de ses lieutenants, un ancien esclave noir du nom de Jean-Jacques Dessalines, qui prend le pays en main.
L'indépendance est proclamée sur la place d'armes des Gonaïves, en présence d'une immense foule en costumes chatoyants.
Dans la foulée, Jean-Jacques Dessalines reçoit de ses lieutenants le titre de gouverneur général à vie que portait Toussaint Louverture avant sa capture. Quelques mois plus tard, le 22 septembre 1804, il se désigne empereur sous le nom de Jacques 1er mais son gouvernement dégénère en une épouvantable tyrannie.
Il fait périr les derniers Blancs restés sur l'île et suscite contre lui la rébellion de ses anciens lieutenants. Dans un ultime sursaut, il projette de nationaliser les terres et de les répartir entre tous les citoyens ! Il est tué dans une embuscade le 17 octobre 1806.
J.J. Dessalines
C'est le début d'une lutte d'influence qui ne va plus cesser jusqu' à nos jours entre la minorité mulâtre et la majorité noire.
Les mulâtres descendent des anciens affranchis. Établis dans les villes, ils possèdent ce qui reste de richesses sur l'île et se flattent de parler français. Les Noirs descendent des anciens esclaves. Beaucoup sont arrivés dans les dernières décennies du XVIIIe siècle. Ils parlent créole et pratiquent le culte vaudou). Henri Christophe, lui-même ancien esclave noir, succède à Dessalines dans le nord de l'île, cependant que le sud tombe sous la domination d'un mulâtre, Anne Alexandre Pétion.
La partie orientale de l'île est quant à elle récupérée par l'Espagne en 1814... mais pour très peu de temps.
Christophe devient le roi Henri 1er en 1811 avant d'être contraint au suicide en 1820.
Il reste de lui les ruines émouvantes du palais de Sans-Souci, construit de 1806 à 1813, pillé à sa mort et détruit par un tremblement de terre en 1842.
Ruines du Palais de Sans-souci
Pétion préfère quant à lui les formes républicaines et le titre de président. Fils d'un riche planteur et d'une mulâtresse, il a combattu Toussaint Louverture dans l'armée du général Leclerc avec le grade de colonel avant de se rallier au chef insurgé. Il apporte son aide à Simon Bolívar qui, sur le continent latino-américain, mène la guerre contre la domination espagnole.
À sa mort, le 29 mars 1818, un autre mulâtre lui succède à la tête de la république. C'est Jean-Pierre Boyer. Il va gouverner la république haïtienne pendant un quart de siècle, jusqu' à sa chute en 1843.
Jean-Pierre Boyer réunifie le territoire de l'ancienne colonie française après la mort du roi Henri 1er et rétablit un semblant de stabilité.
Dans le même temps, Madrid, qui a rétabli sa souveraineté en 1814 sur la partie orientale de l'île, doit s'en retirer suite à une révolte locale. Le 30 novembre 1821, les colons blancs de l'ancienne colonie espagnole proclament leur indépendance sous le nom de Haïti espagnol. Mais Jean-Pierre Boyer ne leur laisse pas le temps de savourer l'indépendance. Il envahit le territoire et le réunit à Haïti (l'unité de l'île ne survivra pas à la chute du président, un quart de siècle plus tard).
Le président haïtien doit aussi traiter avec le gouvernement français qui n'a jamais digéré la défaite de l'armée de Leclerc ni surtout le massacre des colons blancs par Jacques Dessalines.
Les négociations traînent en longueur. Le 11 juillet 1825, enfin, sous la menace d'une escadre de 14 vaisseaux et 500 canons, Jean-Pierre Boyer se résigne à signer un traité avec le roi de France Charles X. Celui-ci reconnaît l'indépendance de la colonie en échange d'une indemnité de 150 millions de francs-or qui sera plus tard ramenée à 90 millions. Les Haïtiens vont l'acquitter par échéances jusqu'en 1888 !
Prenant prétexte de cette indemnité dans laquelle ils voient une forme de protectorat de la France sur Haïti, les États-Unis et les jeunes États latino-américains refusent de reconnaître la république noire (ils ne s'y résoudront qu'en 1862, sous la présidence d'Abraham Lincoln).
L'année suivante, le 1er mai 1826, Jean-Pierre Boyer tente d'instaurer un nouveau Code rural en vue de faire rentrer dans les caisses de l'État les ressources indispensables au paiement de la dette. Il veut attacher les paysans à leur terre et leur imposer des quotas de livraison à l'État. Défi impossible.
Les populations noires des campagnes s'indignent d'être taxées au profit de l'ancienne puissance coloniale d'autant qu'elles sont très pauvres. Sous les gouvernements précédents, en effet, les grandes et prospères plantations de canne à sucre ont été partagées entre les paysans, réduisant l'île à une agriculture de subsistance.
Une révolte éclate le 27 janvier 1843 et chasse Jean-Pierre Boyer du pouvoir. La république d'Haïti sombre dès lors dans une instabilité sanglante dont elle n'est pas encore sortie.