Un jour.... une histoire....

Un jour... une histoire... 02 mars 1807

Publié à 09:40 par acoeuretacris Tags : un jour 02 mars
Un jour... une histoire... 02 mars 1807

 

2 mars 1807

L'Angleterre interdit la traite
 
 
 

Le 2 mars 1807, les Anglais interdisent la traite atlantique, c'est-à-dire la déportation des Africains en Amérique, où ils doivent travailler sur les plantations de coton ou de canne à sucre. La loi est agréée par le roi George III le 25 mars suivant.

 

Trois ans plus tôt, les Danois ont montré la voie en interdisant la traite avant tout le monde. L'année suivante, en 1808, les États-Unis interdisent à leur tour l'importation d'esclaves en provenance d'Afrique (mais non l'esclavage proprement dit !). Tous ces gouvernants agissent sous la pression du puissant mouvement abolitionniste inspiré par les Quakers anglais et les «philosophes» français du XVIIIe siècle.

 

 

La pression des mouvements philanthropiques
 

L'esclavage lui-même commence à être contesté aux États-Unis et en Europe dès le milieu du XVIIIe siècle. Dès 1770, les colons de la secte protestante des Quakersétablis en Nouvelle-Angleterre  s'interdisent la possession d'esclaves.

 

L'esclavage est mis hors la loi au Vermont en 1777, dans les jeunes États-Unis d'Amérique, à l'initiative des Quakers. C'est une première mondiale. Dix ans plus tard, en 1787, en Angleterre, une douzaine de chrétiens en majorité Quakers fondent la «Société pour l'abolition de la traite» («Society for the abolition of the Slave Trade»).

 

En France, l'année suivante, l'abbé Henri Grégoire, le journaliste Jean-Pierre Brissot et quelques autres personnalités remarquables comme les marquis de Condorcet, de Mirabeau ou de La Fayette créent à leur imitation la «Société des Amis des Noirs».

 

Ces abolitionnistes anglais et français réclament l'interdiction de la traite mais pas celle de l'esclavage proprement dit, car ils estiment que les planteurs des colonies sont encore trop puissants pour l'accepter.

 

Le 12 mai 1789, au Parlement de Westminster, William Wilberforce, un jeune député fraîchement converti à une église évangélique, prononce un premier et virulent discours en faveur de l'abolition de la traite.

 

 

 

William Willberforce

 

 

C'est le moment où, à Paris, éclate la Révolution. En 1794, l'assemblée de la Convention abolit l'esclavage par opportunisme autant que par conviction car les esclaves des Antilles se sont soulevés et les Anglais s'apprêtent à s'emparer des îles.

 

En Europe, cette mesure passe presque inaperçue et elle est dès 1802 révoquée par Bonaparte.

 

Pendant ce temps, à Londres, William Wilberforce poursuit son combat contre la traite avec le soutien de son ami, le Premier ministre William Pitt (du parti tory, ou conservateur). Un premier projet de loi est repoussé par la Chambre des Communes en 1791 à une écrasante majorité. En 1805, les Communes votent un nouveau texte qui interdit à tout Britannique de faire le commerce des esclaves. La loi est cette fois repoussée par la Chambre des Lords.

 

L'année suivante, après la mort de William Pitt, Lord Grenville forme un gouvernement whig(ou libéral).C'est le «ministère de tous les talents» avec Charles Fox aux Affaires étrangères et son adjoint Charles Grey à l'Amirauté. Tous les trois soutiennent Wilberforce. Celui-ci arrive enfin à faire voter la prohibition de la traite. Son texte inflige aux capitaines de navires marchands une amende de 100 livres pour chaque esclave qui serait trouvé à leur bord. Il est voté par 41 voix contre 20 à la Chambre des Lords et 114 contre 15 à la Chambre des Communes. Une belle performance !

 

Militant à sa manière contre la traite, l'Anglais William Turner a peint l'arraisonnement d'un navire négrier. On distingue les malheureux jetés à l'eau par l'équipage dans le dessein d'effacer les preuves du trafic !

 

 

 

Le Bateau Négrier par William Turner

(Musée de Boston)

 

 

Le Continent contre la traite
 
 

Le 8 février 1815, prenant exemple sur le Danemark, l'Angleterre et les États-Unis, les participants au congrès de Vienne demandent à chaque pays européen d'abolir la traite dans les meilleurs délais.

 

En France, Napoléon 1er, de retour de l'île d'Elbe pour deux mois, décide d'une abolition immédiate. Sa décision est confirmée par le traité de Paris du 20 novembre 1815. Mais elle ne recevra aucun commencement d'application tant de lui-même que du gouvernement monarchique de la Restauration. Les armateurs français peuvent dès lors poursuivre leur commerce triangulaire. «Il est probable qu'entre 1814 et 1831, la France ait eu le douteux privilège d'être la plus grosse nation négrière parmi les nations négrières».

 

 

De l'abolition de la traite à celle de l'esclavage
 
 

Tandis qu'il faisait voter l'abolition de la traite, William Wilberforce repoussait l'idée d'abolir trop vite l'esclavage : «L'émancipation serait néfaste», écrivait-il en 1807. «Une émancipation prématurée ruinerait non seulement les maîtres mais les esclaves eux-mêmes. Ces derniers doivent être éduqués et guidés vers la liberté».

 

Mais, une fois la traite interdite, il ne tarde pas à changer d'opinion et s'engage dans le combat contre l'esclavage. En 1823, il participe à la fondation de la «Société anti-esclavagiste» («Anti-Slavery Society»). Prématurément vieilli, il renonce à sa fonction de député deux ans plus tard.

 

Thomas Fowell Buxton prend le relais. Le 26 juillet 1833, avec le soutien du Premier ministre whig Charles Grey, il soumet au vote de la Chambre des Communes une loi d'émancipation qui abolit l'esclavage dans toutes les colonies britanniques en prévoyant de confortables indemnités pour les planteurs. «Je rends grâce à Dieu d'avoir vécu un tel jour où l'Angleterre accepte de payer 20 millions de livres sterling pour l'abolition de l'esclavage» déclare William Wilberforce. Il meurt trois jours plus tard. Sa dépouille repose aujourd'hui dans l'abbaye de Westminster.

 

Les Français ne restent pas indifférents au scandale de la traite et de l'esclavage. Des artistes romantiques se mobilisent comme Théodore Géricault, qui projette une grande toile : La traite des Noirs mais n'en réalise que l'esquisse au fusain ci-dessous en 1822, deux ans avant sa mort à 33 ans.

 

L'Angleterre, fidèle quant à elle à ses engagements, multiplie les traités internationaux qui dénoncent la traite clandestine. Prenant acte de la décision du congrès de Vienne, sa flotte s'autorise le «droit de visite» sur les bateaux suspects de transporter des Africains. La traite transatlantique finira par disparaître au milieu du XIXe siècle (cependant que perdurera la traite transsaharienne pratiquée par les Arabes musulmans).

 

 

 

La traite des Noirs

Esquisse au fusain de Théodore Géricault

(Ecole des Beaux Arts - Paris)

 

 

En 1848, la France abolit à son tour l'esclavage, puis les Pays-Bas en 1859, les États-Unis en 1865, le Brésil en 1888.

 

Le combat n'est pas fini et l'on voit aujourd'hui réapparaître le trafic d'esclaves au Soudan et dans d'autres malheureux pays d'Afrique et d'ailleurs.

 

Un jour... une histoire... 1er mars 293

Publié à 09:23 par acoeuretacris Tags : un jour 1er mars
Un jour... une histoire... 1er mars 293

 

1er mars 293

Dioclétien instaure la «tétrarchie»
 
 
 
Le 1er mars 293, Dioclétien instaure la «tétrarchie». Ce mot d'origine grecque désigne un gouvernement à quatre. Cette forme originale de gouvernement avait été pratiquée dans quelques cités grecques avant d'être adoptée par l'empereur romain.
 
 
 
 
Un redresseur d'empire
 

Dioclétien est un soldat de grand mérite originaire des régions du Danube. Comme ses prédécesseurs du IIIe siècle, eux aussi originaires de l'Illyrie, il comprend que le gouvernement de l'Empire dépasse désormais les forces d'un seul homme.

 

La pression des Barbares se fait de plus en plus forte aux frontières et certaines provinces comme la Gaule en arrivent à se gouverner seules. Depuis l'époque de Septime Sévère, les armées elles-mêmes sont de plus en plus indisciplinées.

 

Dans l'année qui suit son arrivée au pouvoir, en 286, Dioclétien se donne un collègue, Maximien. Encouragé par le succès de cette première cohabitation, il complète le système avec deux nouveaux empereurs d'un rang inférieur. Ainsi naît la tétrarchie, gouvernement à quatre têtes dans lequel Dioclétien conserve un rang prééminent.

 

L'empereur découpe les vastes provinces de l'empire et crée des circonscriptions de taille plus réduite, plus faciles à organiser et défendre. Rome n'est plus le siège du gouvernement. La Ville éternelle est délaissée au profit de quatre capitales frontalières plus proches des légions.

 

Dioclétien et Maximien prennent le titre d'Auguste. Le premier gouverne l'Orient (capitale : Nicomédie, au sud de la mer de Marmara, en face de Byzance, le second l'Italie et l'Afrique (capitale : Milan).

 

Les adjoints prennent le titre de César. Constance Chlore gouverne l'Espagne, la Bretagne et la Gaule (capitale : Trèves), Galère l'Illyrie (capitale : Sirmium, dans la Hongrie actuelle).

 

Les premiers résultats se révèlent satisfaisants : mieux encadrées, les légions repoussent avec succès les assauts barbares.

 

 

La grande persécution
 

Dans le même temps où il décentralise l'administration de l'Empire, Dioclétien éprouve la nécessité de renforcer sa cohésion culturelle et politique. C'est pourquoi son règne est marqué par de violentes persécutions contre les communautés chrétiennes qui refusent de sacrifier au culte impérial. Ces persécutions sont les plus dures qu'ait jamais connues l'Empire romain. Elles obligent les chrétiens à choisir entre le reniement et le «martyre».

 

La «grande persécution» commence en 299 avec l'exclusion de l'armée des soldats baptisés, ces derniers refusant en effet de verser le sang ! Puis, de février 303 à février 304, quatre édits impériaux inspirés à Dioclétien par Galère ordonnent de brûler les livres saints et de raser les églises partout dans l'empire.

 

La persécution atteint son paroxysme avec un édit qui prescrit au début de 304 un sacrifice général dans tout l'Empire, sous peine de mort ou de condamnation aux travaux forcés dans les mines.

 

Les fonctionnaires locaux exécutent les édits avec un zèle relatif. En 311, constatant l'échec de la répression, l'empereur Galien publie un édit de tolérance. Deux ans plus tard, son successeur Constantin en étend l'application, faisant du christianisme la nouvelle religion dominante.

 

 

Vie et mort de la tétrarchie
 

Selon la règle qu'ils ont eux-mêmes fixée, Dioclétien et Maximien se retirent de leur plein gré en 305. Mais leurs successeurs montrent beaucoup moins de désintéressement. La tétrarchie sombre dans les rivalités intestines jusqu'à la victoire de Constantin sur ses rivaux. Mais elle aura préparé la scission de l'Empire entre l'Orient et l'Occident.

 

 

La tétrarchie

 
 
 
 
 
On peut voir à Venise, sur le mur extérieur de la basilique Saint-Marc, une belle sculpture antique en pierre rouge dont on suppose qu'elle représente les tétrarques.

 

Elle a été découverte à Constantinople et ramenée à Venise comme prise de guerre par des croisés.

Un jour... une histoire... 28 février 1921

Publié à 09:56 par acoeuretacris Tags : un jour 28 février
Un jour... une histoire... 28 février 1921

 

Lénine

 

28 février 1921 

Les marins de Cronstadt contre Lénine
 
 
 

Le 28 février 1921 débute la révolte des marins de Cronstadt. C'est l'acte de désespoir des plus passionnés des révolutionnaires bolcheviques, déboussolés par l'évolution du régime de Lénine vers une dictature brutale.

 

On peut dire que ce soulèvement et son échec marquent la fin de la période révolutionnaire ouverte en Russie en 1917 par la Révolution démocratique de Février et la Révolution bolchevique d'Octobre.

 

 

Des révolutionnaires déboussolés
 
 

En cet hiver 1920-1921, la situation est tendue à Cronstadt. Les marins de la célèbre base navale russe, en face de Petrograd (Saint-Pétersbourg), ont témoigné plusieurs fois dans les dernières années de leur engagement en faveur de la révolution et du socialisme.

 

Soutenus par un solide esprit de corps, ces quelques milliers de marins ont été plusieurs fois requis par Lénine et le chef de l'Armée Rouge, Trotski, pour combattre les contre-révolutionnaires. Ainsi ont-ils été envoyés en première ligne à Kazan, au coeur de la Russie, pour reprendre la ville à la légion tchèque en 1918.

 

 

Les marins de Cronstadt 191è

 

 

Mais la guerre civile s'achève le 16 novembre 1920, avec la reddition à Sébastopol de l'«Armée blanche» de Wrangel. La dictature de Lénine et du parti bolchevique perd sa principale justification et les marins de Cronstadt, trois ans après la Révolution d'Octobre, ne la supportent plus.

 

Les bolcheviques manipulent à leur guise les conseils d'ouvriers, de paysans et de soldats (en russe, conseil se dit soviet). Pour se maintenir envers et contre tout au pouvoir, ils multiplient les exécutions sommaires, réquisitionnent les récoltes et réduisent les paysans et les prolétaires des villes à la famine. Les menaces de grève enflent. A Petrograd, les ouvriers, prétendument héros de la Révolution, sont contraints de travailler sous la menace des fusils !

 

Aux trois millions de combattants tués au cours de la précédente guerre civile (plus deux millions morts des suites de maladies ou de blessures), il faut ajouter environ cinq millions de paysans et d'ouvriers victimes de la famine et des exécutions sommaires.

 

A Cronstadt, les marins sont d'autant plus révoltés que le commandant de la base, Fedor Raskolnikov, affiche le train de vie ostentatoire d'un nouveau riche et illustre l'ascension d'une nouvelle classe de privilégiés.

 

 

Une insurrection spontanée
 
 

L'équipage du cuirassé Petropavlosk réclame la réélection des Soviets, la liberté pour les socialistes de gauche (!), le droit pour les paysans et les artisans de travailler librement, à la seule condition de ne pas employer de salariés...

 

L'auteur de la résolution, un certain Petritchenko, appelle de ses voeux une troisième révolution après celles de Février et d'Octobre 1917. Il est rejoint par l'équipage du cuirassé Sébastopol, lui-même guidé par un mécanicien du nom de Perepelkine. Le lendemain, la résolution du Petropavlosk est adoptée à Cronstadt au cours d'un meeting qui réunit 12.000 personnes.

 

Les représentants des bolcheviques sont emprisonnés et un comité révolutionnaire provisoire présidé par Petritchenko prend le commandement de la ville. Cette «Commune» va durer seize jours.

 

A Moscou, Trotski, commissaire à la guerre, demande au futur maréchal Toukhatchevski de réduire la rébellion. Début mars, une première attaque par des soldats à pied se déplaçant sur la surface gelée du golfe de Courlande est repoussée avec succès par les marins. 80% des assaillants périssent sur la glace.

 

Une deuxième offensive a lieu quelques jours plus tard avec pas moins de 45.000 soldats soigneusement équipés de tenues d'hiver. L'offensive débute en pleine nuit et se poursuit le jour suivant. Les soldats de l'Armée rouge entrent dans la citadelle et progressent rue après rue. Après la reddition des marins, ils se vengeront de leurs frayeurs dans un bain de sang. Petritchenko et quelques 8.000 marins réussissent toutefois à s'enfuir jusqu'en Finlande, en parcourant une dizaine de kilomètres sur la glace.

 

 

Changement de cap
 
 

Lénine comprend que le massacre des marins ne suffira pas à rétablir l'autorité des bolcheviques. Il tire très vite les enseignements de la révolte. Le 21 mars 1921, tandis que sont massacrés les vaincus de Cronstadt, il annonce devant le Congrès de son parti la mise en oeuvre d'une Nouvelle politique économique (NEP) destinée à relancer l'initiative paysanne.

 

Dans le même temps, il liquide les derniers partis politiques à l'exception du sien et interdit toute forme de discussion au sein du parti communiste.

 

 

 

Un jour... une histoire... 27 février 1844

Publié à 09:37 par acoeuretacris Tags : un jour 27 février
Un jour... une histoire... 27 février 1844

 

27 février 1844 :

Naissance de la République dominicaine

 

 

L'ancienne colonie sucrière de Saint-Domingue était devenue indépendante en 1804 sous le nom de Haïti. Quarante ans plus tard, le 27 février 1844, la population créole de la partie orientale, de langue espagnole, profite d'une grave crise politique pour s'émanciper et proclamer son indépendance.

 

C'est ainsi que naît la République dominicaine (República Dominicana), aussi appelée Saint-Domingue (Santo Domingo), du nom de sa capitale. D'une superficie de 49.000 km2, elle occupe les deux tiers de l'île d'Hispaniola.

 

Au contraire de sa voisine, la nouvelle république s'ouvre très largement à l'immigration européenne (à l'époque du nazisme, elle sera le seul pays du Nouveau Monde à ouvrir ses portes aux juifs européens).

 

Ses premières années d'existence sont marquées par des coups d'État et une grande instabilité politique. En mars 1861, Saint-Domingue étant menacée d'invasion par Haïti, le président Santana remet ses pouvoirs à l'ancienne métropole, au gouvernement de Madrid. Cas unique d'un État qui revient librement à son ancien statut de colonie. L'indépendance est restaurée en 1865 au terme d'une brève guerre de Restauration.

 

Suite à une banqueroute, en 1905, les États-Unis prennent le contrôle des finances publiques. Leurs troupes occupent même le pays de 1916 à 1924, comme à la même époque, Haïti ! Le colonel Rafael Trujillo s'empare du pouvoir en 1930 et le gardera avec le titre de Bienfaiteur («Benefactor»!) jusqu'à son assassinat le 30 mai 1961. Lui-même et ses successeurs font accomplir malgré tout des progrès au pays, en économie (agriculture, tourisme) comme dans le domaine social.

 

Les Dominicains (environ 10 millions aujourd'hui) jouissent d'un niveau de vie très supérieur à celui des Haïtiens (aussi nombreux). Fait remarquable : la frontière entre les deux pays est discernable d'avion : d'un côté des montagnes arides et pelées victimes du déboisement, de l'autre des cultures et des massifs forestiers.

Un jour... une histoire... 26 février 1815

Publié à 09:32 par acoeuretacris Tags : un jour 26 février
Un jour... une histoire... 26 février 1815

 

26 février 1815 :

Napoléon quitte l'île d'Elbe

 

 

Le 26 février 1815, Napoléon 1er quitte l'île d'Elbe en catimini avec quelques compagnons d'infortune. Dédaignant la souveraineté de l'île, à lui concédée par ses vainqueurs, il projette rien moins que de restaurer l'Empire français. Son entreprise réussira à la barbe des gouvernants européens, réunis en Congrès en Vienne pour remodeler l'Europe. Il ne faudra que Cent jours avant que Napoléon 1er rende définitivement les armes. Les royalistes et les réactionnaires de tout poil prendront alors leur revanche.

Un jour... une histoire... 25 février

Publié à 09:22 par acoeuretacris Tags : un jour 25 février
Un jour... une histoire... 25 février

 

 

25 février 1429

Jeanne d'Arc rencontre le roi à Chinon
 
 
 
Le 25 février 1429, Jeanne d'Arc rencontre le roi Charles VII à Chinon. Elle le reconnaît, bien qu'il ait feint de se dissimuler dans la foule des courtisans.
 
 
 
 
 
Deux rois pour unroyaume
 

À la mort du roi de France Charles VI le Fou, en 1422, sa veuve Isabeau de Bavière reconnaît pour roi de France l'enfant de sa fille Catherine et du roi d'Angleterre Henri V. Son propre fils, Charles, est exclu de la succession en raison de son implication dans l'assassinat de Jean sans Peur, le puissant duc de Bourgogne.

 

La France se trouve donc avec deux rois aussi légitimes l'un que l'autre. Le jeune Henri VI tient sa légitimité du traité de Troyes. L'enfant règne sur Paris et le nord. Il est représenté par son oncle Jean de Lancastre, duc de Bedford. Il a le soutien de l'Église, de l'Université et du peuple de Paris. Il est également allié au puissant parti bourguignon.

 

Quant à Charles VII de Valois, fils de Charles VI et Isabeau de Bavière, il règne seulement au centre et au sud, en pays d'oc. On le surnomme par dérision le «petit roi de Bourges».

 

Il n'a ni argent, ni beaucoup de soutiens, mis à part les redoutables Armagnacs et quelques mercenaires de toutes origines. Ses chefs de guerre et courtisans se déchirent en de vaines querelles, se disputant à qui mieux mieux les dépouilles du royaume. L'héritier des Valois est au bord du renoncement quand il rencontre Jeanne d'Arc.

 

 

 

Jeanne d'Arc au siège de Paris en 1429

 

Jeanne et ses anges gardiens
 

Jeanne est une jeune fille d'une vingtaine d'années ou peut-être moins. Elle est née dans le ménage d'un prospère laboureur du nom de Jean Darc, à Domrémy, un village de l'enclave française de Vaucouleurs, en Lorraine (la famille sera anoblie par Charles VII et changera son nom en d'Arc).

 

Depuis plusieurs années, des visions célestes que Jeanne dit être celles de saint Michel, sainte Catherine d'Alexandrie et sainte Marguerite lui demandent de «bouter l'Anglais hors de toute France» et de restaurer Charles comme seul roi légitime et véritable successeur de... Clovis.

 

La jeune paysanne se rend à Vaucouleurs, chez le capitaine des gens d'armes, Robert de Beaudricourt, qui, dans un premier temps, la repousse avec hauteur. Mais Jeanne s'entête, forte de quelques soutiens dans son village et alentours. Une légende ne dit-elle pas que la France, perdue par une femme (la reine Isabeau de Bavière) sera également sauvée par une femme ! L'époque, il est vrai, est fertile en légendes de ce genre et en faux prophètes...

 

La «pucelle» (jeune fille dans le langage de l'époque) revient à Vaucouleurs une deuxième, puis une troisième fois supplier Robert de Beaudricourt. Entretemps, elle a la douleur de voir son village mis à sac par une bande de soudards. À la troisième visite, elle ne réussit toujours pas à amadouer le redoutable capitaine mais un témoin de l'entrevue, Jean de Metz, se laisse impressionner et la mène à Nancy, auprès du duc Charles de Lorraine, malade, dans l'espoir d'une guérison miraculeuse. Il est vraisemblable, si l'on en croit l'historien Philippe Erlanger, qu'elle rencontre à la cour du duc René d'Anjou, beau-frère du dauphin et fils de Yolande d'Aragon.

 

Celle-ci a épousé Louis II d'Anjou, grand-oncle du dauphin, et donné sa fille Marie en mariage à ce dernier, qu'elle aime comme son propre fils. Le dauphin lui rend son affection et l'appelle «bonne mère». Yolande, douée d'un remarquable sens politique, a sans doute perçu tout le parti qu'elle pouvait tirer de Jeanne d'Arc d'après les compte-rendus qu'on dû lui faire son fils René et ses agents locaux.

 

Toujours est-il qu'à son retour de Nancy, Jeanne croise à Vaucouleurs un chevaucheur du dauphin, Jean Colet de Vienne, qui décide de l'amener à Chinon. Le départ a lieu le 12 février. Jeanne va voyager dans des conditions périlleuses, souvent en territoire hostile, tout juste accompagnée de son frère Pierre, Jean Colet de Vienne, Jean de Metz et quatre autres personnes.

 

Le 23 février, son arrivée à Chinon, qui a fait l'objet d'une intense publicité (peut-être par les agents de Yolande d'Aragon) se fait sous les acclamations. Avant l'audience, elle s'héberge chez un magistrat lié à la maison d'Anjou et Yolande d'Aragon. Sans doute à cette occasion lui apprend-on quelques bonnes manières et quelques secrets de la cour. On n'est jamais trop prudent...

 

 

Le retour de la confiance
 

Enfin arrive l'audience tant attendue. La jeune paysanne entre dans la grande salle accompagnée du grand maître de l'hôtel du roi, le comte de Vendôme. Sans doute, après la préparation à laquelle elle a eu droit n'a-t-elle pas eu trop de mal à identifier le dauphin. Elle fait sa révérence puis Charles l'amène à l'écart.

 

Dans le secret de leurs entretiens, elle lui confie sans doute que Dieu lui a pardonné le meurtre du duc de Bourgogne, sur le pont de Montereau, et qu'il est prêt à lui rendre son royaume. Elle l'assure aussi de sa filiation royale. Le regard de Charles VII s'illumine. Convaincu par la foi de Jeanne, il accepte de lui confier quelques troupes, à charge pour elle d'aller délivrer Orléans au plus vite de l'assaut anglais.

 

La Pucelle doit au préalable se soumettre à Poitiers à l'examen de quelques docteurs et théologiens. Trois femmes, dont Yolande d'Aragon elle-même, s'assurent même de sa virginité pour écarter toute médisance !

Un jour... une histoire... 24 février

Publié à 08:58 par acoeuretacris Tags : un jour 24 février
Un jour... une histoire... 24 février

 

Cuba

 

24 février 1895

Seconde guerre d'indépendance à Cuba
 
 
 
Le 24 février 1895, à Cuba, débute la seconde guerre d'indépendance, trois décennies après la première. Les États-Unis prendront prétexte de la répression menée par le gouvernement espagnol pour entrer en guerre contre l'Espagne et la dépouiller de ses dernières colonies...
 
 
 
 
 
Premiers camps de concentration
 

Le déclenchement de cette seconde guerre d'indépendance revient au Parti Révolutionnaire Cubain, fondé un mois plus tôt aux États-Unis par l'écrivain cubain José Marti, surnommé l'«Apôtre». Les chefs de la première guerre d'indépendance Antonio et José Maceo, qui s'étaient réfugiés sur l'île voisine de Saint-Domingue, se joignent à la nouvelle rébellion.

 

Le gouverneur militaire espagnol, le général Valeriano Weyler, réagit avec brutalité et proclame la loi martiale.

 

Les hostilités tournent très vite en défaveur des Cubains indépendantistes. Le 19 mai 1895, José Marti trouve la mort à la bataille de Dos Rios, à l'est de l'île. José Maceo est tué à son tour le 5 juillet 1896 à la bataille de Loma del Gato. Enfin, le 7 décembre de la même année, c'est le tour d'Antonio Maceo à Punta Brava.

 

 

Barbeléset camps de concentration

 

Le général Valeriano Weyler découvre une application inédite au fil de fer barbelé, une invention survenue dans les Grandes Plaines américaines au milieu du siècle, pour parquer les troupeaux de bovins et protéger les champs de leur passage. Ce fil de fer barbelé lui permet de constituer des «camps de concentration» et d'y regrouper les paysans des zones rebelles, sous la surveillance d'un très petit nombre de gardiens.

 

Un demi-million de personnes vont mourir de maladie et de faim dans ces camps de concentration, les premiers du genre. C'est déjà le XXe siècle et ses horreurs qui se profilent. Aux États-Unis, l'opinion s'émeut et dénonce à satiété les «camps de la mort».

 

 

En novembre 1897, confronté à un conflit sans issue, le gouvernement de Madrid propose l'autonomie à Cuba mais l'offre est repoussée à la fois par les rebelles et les loyalistes. Il faut dire que le gouvernement espagnol manque d'autorité. Il est dirigé par une régente, la reine-mère, le roi en titre, Alphonse XIII, n'ayant encore que 12 ans.

 

À Washington, le président William McKinley est pressé d'intervenir pour libérer l'île mais s'y refuse. Cependant, pour calmer l'inquiétude des résidents américains présents à Cuba, il envoie en janvier le croiseur Maine en visite d'amitié à La Havane... Qui se douterait alors que cette visite d'amitié allait se transformer en guerre ?

Un jour... une Histoire... 23 février 1766

Publié à 09:45 par acoeuretacris Tags : un jour 23 février
Un jour... une Histoire... 23 février 1766

 

La place Stanislas

 

23 février 1766

La Lorraine devient française
 
 
 

Le 23 février 1766, Stanislas Leszczynski meurt dans des conditions atroces, suite aux brûlures qui lui sont advenues lors d'une chute près de sa cheminée, dans son château de Lunéville. Il a 87 ans.

 

Stanislas Leszczynski fut un éphémère roi de Pologne avant d'avoir la chance de marier sa fille Marie au roi Louis XV et d'obtenir en viager les duchés de Lorraine et de Bar.

 

 

Une terre disputée

 

Conformément aux conventions fixées avec les gouvernements de France et d'Autriche, la mort du duc Stanislas entraîne le rattachement définitif des duchés à la France, à la satisfaction du ministre de Louis XV, le duc Étienne de Choiseul.

 

La Lorraine, qui tire son nom de Lothaire II, arrière-petit-fils de Charlemagne, a fait partie du Saint empire romain germanique.

 

Le duché de Basse-Lorraine, sur l'Escaut, appartint à Godefroi de Bouillon, le chef de la première croisade. Il se désagrégea très tôt. Quant au duché de Haute-Lorraine (la Lorraine actuelle), il doit défendre son indépendance contre les rois de France puis contre Charles le Téméraire. Le duc de Bourgogne est tué en tentant de conquérir Nancy

 

 

 

Stanislas Leszczynski

 

 

En 1552, le roi de France Henri II occupe les Trois-Évêchés (Metz, Toul et Verdun). C'est le début de la fin. Le duché devient virtuellement français.

 

Le duc François de Lorraine ayant épousé la future impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, il accepte en 1737 de céder ses duchés de Lorraine et du Barrois à Stanislas, roi déchu de Pologne et beau-père du jeune Louis XV. La transaction met fin à la Guerre de Succession de la Pologne.

 

 

Unduc bâtisseur
 
 

Souverain éclairé et débonnaire, Stanislas Leszczynski, nouveau duc de Lorraine et du Barrois, entretient dans son château de Lunéville une cour brillante, accueillante aux artistes et aux gens de lettres.

 

 

La cour de Luneville

 

 

Il lance à Nancy, sa capitale, la construction d'un ensemble urbain magnifique qui fait aujourd'hui la fierté de la ville.

 

Cet ensemble classique est dû à l'architecte lorrain Emmanuel Héré. Il réunit la vieille ville à la ville neuve de l'époque, via une grande place oblongue, dite place neuve de la Carrière (lieu où se déroulaient autrefois les tournois). Cette place communique avec la place Royale, aujourd'hui place Stanislas.

 

Inaugurée en novembre 1757, elle est entourée d'immeubles majestueux et communique avec le reste de la ville par de splendides grilles dorées à l'or fin qui font sa célébrité dans le monde entier. Le centre de la place est occupé depuis 1831 par une statue de Stanislas, en remplacement de la statue de Louis XV, enlevée sous la Révolution.

 

Regrettons, hélas, que la perspective de cet ensemble architectural ait été enlaidie par les immeubles construits aux abords de la gare à la fin du XXe siècle.

 

 

 

Un jour... une histoire... 22 février 1680

Publié à 10:27 par acoeuretacris Tags : un jour 22 février
Un jour... une histoire... 22 février 1680

 

La Voisin, estampe du XVIIème siècle

 

 

22 février 1680 

Exécution de la Voisin et «affaire des Poisons»
 
 
 

Le 22 février 1680, une femme est brûlée en place de Grève, face à l'Hôtel de ville de Paris, sous l'accusation de sorcellerie et d'empoisonnement. Née Catherine Deshayes 40 ans plus tôt, elle est connue dans le quartier de Saint-Denis, lieu de tous les trafics, d'après le nom de son mari, la «Voisin».

 

Il pourrait s'agir d'un fait divers parmi d'autres. Mais la Voisin, qui s'est enrichie dans la pratique des avortements et le commerce des poisons, a dénoncé avant de mourir nombre de ses clients et clientes, dont certains appartiennent à la haute aristocratie.

 

Madame de Montespan, la maîtresse du roi Louis XIV, est compromise ! C'est le point d'orgue d'une affaire à rebondissements...

 

 

Le Siècle de tous les paradoxes

 
 

L'«affaire des Poisons» est une première ombre portée sur le règne du Roi-Soleil après deux décennies de succès. Elle survient entre le traité de Nimègue (1678), qui clôt la période des guerres «heureuses», et la révocation de l'Édit de Nantes (1685).

 

Cette affaire révèle une face méconnue du XVIIe siècle, le Grand Siècle de notre Histoire et celui de tous les paradoxes. C'est le «Siècle des Saints» et des mystiques (Saint François de Salles, Saint Vincent de Paul, Bossuet,...) ; c'est aussi le siècle des libertins et, plus gravement, de la sorcellerie, des messes noires et des poisons

 

 

La Brinvilliers

 
 

L'«affaire des Poisons» trouve son origine dans l'arrestation et l'exécution d'une autre empoisonneuse, la marquise de Brinvilliers (46 ans), le 17 juillet 1676.

 

 

La marquise de Brinvilliers , (dessin de Charles le Brun)

la représentant après sa condamnation (Musée du Louvre

à paris)

 

 

Fille de Dreux d'Aubray, lieutenant civil du Châtelet, Marie-Madeleine a été violée à 6 ans par un domestique puis a entretenu des rapports sexuels avec son frère à partir de 10 ans ! À 21 ans, elle est mariée au marquis de Brinvilliers. Elle aura 7 enfants dont trois tout au plus de son mari.

 

Indigné par l'inconduite de sa fille, Dreux d'Aubray fait incarcérer son amant à la Bastille. Mauvaise idée : ledit amant s'initie aux secrets des poisons auprès d'un détenu italien et, sitôt libre, décide avec sa maîtresse de se venger.

 

Marie-Madeleine feint donc de soigner son père tout en lui versant à petites doses de la «poudre de succession», surnom bien mérité du poison. Forte de ce premier succès, elle élimine aussi ses deux frères de façon à récupérer la totalité de l'héritage paternel. Enhardie, elle tente aussi d'empoisonner son amant, qui tarde à l'épouser, sa propre fille, un amant de passage etc...

 

Tant d'agitation finit par attirer l'attention de la police. Mais la criminelle s'enfuit à Londres puis à Liège. Mauvaise pioche. Les troupes de Louis XIV ayant occupé la ville, le ministre Louvois en profite pour faire enlever la Brinvilliers dans le couvent où elle s'était réfugiée.

 

Elle sera décapitée puis son corps brûlé et ses cendres jetées dans la Seine. Avant de mourir, au cours d'un ultime interrogatoire face au procureur général du Parlement de Paris, la marquise aurait selon ce dernier affirmé qu'«il y avait beaucoup de personnes engagées dans ce misérable commerce de poison, et des personnes de condition». La condamnée à mort se retient de citer des noms, mais cela suffit à piquer la justice au vif.

 

 

La Voisin
 
 

L'année suivante, Gabriel Nicolas de La Reynie, le «lieutenant de police de la ville de Paris», est chargé par le ministre Louvois de faire toute la lumière sur les affaires d'empoisonnement qui se multiplient. Dans la plus grande discrétion, il lance ses limiers dans les milieux interlopes de la rue Saint-Denis, où se pratique le commerce des poisons.

 

L'enquête est suivie avec la plus grande attention en hauts lieux, car certains affirment que Louis XIV lui-même est menacé...

 

Une tireuse de cartes, Marie Bosse, puis une certaine Vigouroux, enfin la fameuse Voisin, tombent dans les rêts de la police et se voient inculpées d'empoisonnement.

 

 

Vedette de la scène

 
 

Quelques mois après l'arrestation de la Voisin, alors que son procès bat son plein, et que le récit de ses crimes fait le tour de Paris, on donne dans la capitale une pièce, La Devineresse, due à Donneau de Visé et à Thomas Corneille. La Voisin en est le personnage principal, sous le nom de Mme Jobin. Fait exceptionnel à l'époque, la pièce reste à l'affiche plus de cinq mois.

 

 

 

 

Poisons et messes noires au Grand Siècle
 
 

En avril 1679, l'affaire prenant de l'ampleur et les inculpés se faisant toujours plus nombreux, le roi décide de mettre en place à l'Arsenal une cour extraordinaire de justice qui prendra le nom évocateur de «Chambre ardente» - ainsi nommée car elle siégeait dans une pièce tendue de draps noirs et éclairée par des flambeaux.

 

En son sein, La Reynie reste le principal responsable de l'instruction. La plus grande discrétion lui est toujours demandée, tant l'affaire est sensible. Mais cette précaution est inutile car une véritable hantise a déjà gagné la population parisienne, qui voit l'œuvre des empoisonneuses dans le moindre décès prématuré. «Donne-lui un bouillon de Saint-Denis !» dit-on en manière de plaisanterie à une femme qui se plaint de son mari !

 

Or, rien n'effraie les empoisonneuses, qui se trouvent au cœur des pratiques les plus sordides de l'époque. On découvrira que certaines, comme la Voisin, se rendent complices de «messes noires», au cours desquelles de faux, voire de vrais prêtres, tel l'abbé Guibourg, posent un calice sur le ventre d'une femme nue et, au-dessus de celui-ci, sacrifient au diable un nouveau-né !

 

C'est dans cette atmosphère pour le moins sulfureuse que travaille la Chambre ardente. Elle siègera pendant trois ans, jusqu'en juillet 1682, date à laquelle elle aura au total prononcé 442 jugements, dont 36 condamnations à mort, 23 bannissements et 5 condamnations aux galères. Certains accusés sont cependant acquittés du fait de leurs liens avec des membres de la haute aristocratie.

 

La Voisin est exécutée après avoir mis en cause beaucoup de monde. Elle se refuse à livrer le nom de la Montespan mais le nom de la maîtresse royale ressurgit dans la suite des interrogatoires. La fille de la Voisin l'accuse d'avoir participé à une «messe noire» de l'abbé Guibourg, lequel admet avoir prononcé le nom de la favorite lors de l'une de ses «messes».

 

 

 

L'interrogatoire de La Voisin

 

 

Le roi est horrifié d'apprendre que sa maîtresse, alors en défaveur, lui aurait fait absorber des philtres d'amour et aurait aussi manigancé le renvoi de Mlle de La Vallière, voire la mort de Mme de Fontanges et la stérilité de la reine. D'autres accusations impliquent le poète Racine, soupçonné de s'être débarrassé d'une maîtresse !...

 

Empressé d'en finir, le roi suspend les interrogatoires. Les principaux accusés non encore condamnés sont mis aux fers dans différentes forteresses, à raison de six par cachot, jusqu'à ce que la mort les délivre. Enfin, conséquence accessoire, un édit de 1682 réglemente pour la première fois le commerce des poisons.

Un jour... une histoire... 21 février 1613

Publié à 07:37 par acoeuretacris Tags : Un jour 21 février
Un jour... une histoire... 21 février 1613

Michel Romanov (16 ans) élu tsar de Russie

 

21 février 1613

 
 
Michel Romanov est élu tsar de Russie
 
 
 

Le 21 février 1613 (selon le calendrier julien en vigueur en Russie), Michel Romanov est élu tsar de toutes les Russies sous le nom de Michel 1er.

 

L'élection met un terme au «temps des Troubles» qui a vu la Russie occupée et pillée par les Polonais.

 

Le nouveau tsar a tout juste 16 ans. Mais il est le fils du prestigieux patriarche de Moscou, Philarète, qui a combattu l'usurpateur Boris Godounov et les Polonais aux côtés des Cosaques.

 

Les nobles russes apprécient sa parenté avec l'ancienne dynastie, issue de Riourik, un Varègue ou Vikingoriginaire de Scandinavie. Cette dynastie s'était éteinte après la mort du tsar Ivan IV le Terrible.

 

Ces atouts lui valent d'être choisi entre de nombreux candidats par le Zemski Sobor, l'assemblée des états généraux russes.

 

Peu après son couronnement, Michel Romanov voit son père revenir de Pologne où il était retenu en captivité. Avec son concours, il rétablit la paix civile en Russie.

 

La personne du tsar acquiert un caractère sacré cependant que se restreint le droit d'intervention du Zemski Sobor. Tandis que l'autocratie se met en place, les paysans russes perdent leurs dernières libertés. Ils n'ont bientôt plus le droit de se déplacer à leur guise.

 

La descendance de Michel Romanov règnera sur la Russie jusqu'à la Révolution de Février 1917.