Un jour.... une histoire....

Un jour... une histoire... 21 janvier 1793

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Un jour... une histoire... 21 janvier 1793
 
21 janvier 1793 
 
 
Exécution de Louis XVI 
 
 
 
Louis XVI (38 ans) est exécuté le 21 janvier 1793 sur la place de la Révolution (précédemment place Louis XV, aujourd'hui place de la Concorde). 
Le roi déchu meurt en homme digne et courageux. 
 
 
 
 
 
Louis XVI s'adressant à la foule - gravure - 
 
 
 
Les mains liées dans le dos, il s'avance vers le bord de l'échafaud et lance à la foule : «Français, je meurs innocent ; je pardonne à mes ennemis ; je désire que ma mort soit...» Un roulement de tambour couvre ses dernières paroles. 
 
 
Sitôt Louis XVI décapité, le bourreau montre sa tête à la foule et celle-ci répond par un cri : «Vive la nation ! Vive la république !» 
 
 
 
 
 
 
 
La sanction d'une trop grande faiblesse 
 
 
Le courage ultime du roi efface quelque peu le souvenir des faiblesses, des bontés, des erreurs et des faux-semblants qui ont jalonné son règne et celui de son prédécesseur, entraînant l'Ancien Régime à sa perte. 
Parmi ses erreurs les plus lourdes de conséquences, relevons (l'exercice est aisé a posteriori) le rappel des Parlements (1774), le renvoi de Turgot (1776), le sabotage de la tentative de monarchie constitutionnelle sous la Législative (1791), la déclaration de guerre à l'Autriche (1792). 
 
 
Portons toutefois à son crédit une grande humanité... Rappelons son refus de permettre à la «garde suisse» de tirer sur les émeutiers lors des journées révolutionnaires du 5 octobre 1789, à Versailles, et du 10 août 1792, aux Tuileries. 
 
 
Louis XVI est renversé par les révolutionnaires parisiens le 10 août 1792. Cette journée révolutionnaire marque un tournant dans la Révolution, jusque là modérée et libérale. Elle préfigure la terrible dictature de la gauche jacobine et montagnarde. Trois jours plus tard, le roi déchu est emprisonné au Temple avec sa famille : son épouse la reine Marie-Antoinette d'Autriche, sa soeur Madame Elisabeth, son fils le Dauphin et sa fille Madame Royale. 
Le 20 novembre 1792, la découverte opportune d'une «armoire de fer» (un coffre-fort) dans les appartements royaux des Tuileries met à jour la correspondance secrète entre Louis XVI et le défunt Mirabeau. Elle confirme que le roi déchu complotait avec le duc de Brunswick contre le gouvernement de la Législative. Cette révélation va peser lourd dans le procès à venir... 
 
 
Criminelenversl'humanité ! 
 
 
Le 3 décembre 1792, devant la Convention, Maximilien de Robespierre donne le ton du futur procès de Louis XVI dans l'un de ses plus célèbres discours où pour la première fois figure une expression appelée à faire florès : «criminel envers l'humanité». 
 
 
Au nom des Montagnards, résolus à poursuivre la Révolution, Robespierre fait valoir la nécessité de condamner le roi pour légitimer la Révolution :
«Il n'y a point ici de procès à faire... Vous n'avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre...
Proposer de faire le procès de Louis XVI, de quelque manière que ce puisse être, c'est rétrograder vers le despotisme royal et constitutionnel ; c'est une idée contre-révolutionnaire, car c'est mettre la Révolution elle-même en litige.
Si Louis est innocent, tous les défenseurs de la liberté deviennent des calomniateurs, les rebelles étaient les amis de la vérité et les défenseurs de l'innocence opprimée...
Pour moi, j'abhorre la peine de mort prodiguée par vos lois ; et je n'ai pour Louis ni amour, ni haine ; je ne hais que ses forfaits... Je prononce à regret cette fatale vérité... mais Louis doit mourir parce qu'il faut que la patrie vive... Je demande que la Convention nationale le déclare dès ce moment traître à la nation française, criminel envers l'humanité...»
 
 
 
À l'opposé de Robespierre, les députés girondins (ou brissotins) craignent des désordres et de nouvelles dissensions si le roi est exécuté. Ils voudraient en finir avec la Révolution maintenant que la démocratie est installée et l'ennemi repoussé mais ils ne peuvent éviter l'ouverture du procès de Louis XVI. 
 
 
 
Ouvertured'un procès peu ordinaire 
 
Louis Capet, anciennement Louis XVI, comparaît devant la Convention le 11 décembre 1792. L'assemblée législative s'est pour l'occasion constituée en tribunal. Elle siège dans la salle du Manège, aux Tuileries. 
 
 
L'ancien monarque est accusé de haute trahison pour avoir joué double jeu face aux assemblées nées de la Révolution, avoir tenté de s'enfuir à l'étranger en juin 1791 et avoir comploté avec l'étranger. Quand s'ouvre son procès, Louis XVI ne se fait plus guère d'illusions malgré le dévouement de ses défenseurs, Malesherbes, Tronchet et Desèze (ou de Sèze). 
Le procès va durer jusqu'aux votes du 15 au 19 janvier 1793. 
 
 
 
 
Louis XVI - caricature révolutionnaire 
 
 
Le 15 janvier, 707 députés sur 718 présents jugent le roi coupable de conspiration contre la sûreté de l'État. À 423 voix contre 281, ils rejettent ensuite l'idée des députés modérés de la Gironde de faire ratifier le jugement par le peuple. 
Enfin, par un vote nominal qui dure 36 heures, ils se prononcent sur la peine à appliquer au coupable. Chacun est appelé à justifier son vote à la tribune. La majorité requise étant de 361 voix, 387 députés demandent la peine de mort... mais 26 avec une possibilité de sursis. Il s'en faut d'une voix que Louis XVI échappe à la guillotine. 
 
 
Parmi les Montagnards qui votent la mort, figure Philippe-Égalité, ci-devant duc d'Orléans et cousin du prévenu. C'est à son cousin que Louis XVI doit donc de ne pas bénéficier du sursis... Philippe d'Orléans sera lui-même guillotiné avec les Montagnards mais son fils règnera plus tard sous le nom de Louis-Philippe 1er. 
 
 
 
Trahirne vaut rien 
 
Parmi les conventionnels qui votèrent la mort du roi figure Louis Le Peletier de Saint-Fargeau (33 ans). Ce jeune aristocrate était sous l'Ancien Régime président à mortier au Parlement de Paris. Député de la noblesse de l'Yonne aux états généraux, il se rallie brusquement en juillet 1789 au camp de la Révolution et va dès lors défendre les idées extrêmes avec autant de fougue qu'il en mettait quelques années plus tôt à défendre les intérêts des privilégiés. 
 
 
Il est poignardé le 20 janvier 1793, à la veille de l'exécution de Louis XVI, par un ancien garde du corps du roi dénommé Philippe Pâris, dans un restaurant du Jardin-égalité (actuel Palais Royal). L'assassin voulait venger la condamnation du roi. La Convention le déclare aussitôt «martyr de la Révolution» et le peintre David lui aménage des funérailles grandioses. Sa dépouille, nue, entourée de fleurs, est ainsi transportée en grande pompe au Panthéon.

Un jour... une histoire... 20 janvier 1949

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Un jour... une histoire... 20 janvier 1949

 

20 janvier 1949

Émergence du «sous-développement»
 
 
 

Le 20 janvier 1949, le président des États-Unis Harry Truman prononce le discours d'investiture de son deuxième mandat à la Maison Blanche. À cette occasion, il désigne du doigt la grande pauvreté qui affecte la moitié de l'humanité.

Dans le Point Quatre de son discours, il déclare : «Il nous faut lancer un nouveau programme qui soit audacieux et qui mette les avantages de notre avance scientifique et de notre progrès industriel au service de l'amélioration et de la croissance des régions sous-développées. Plus de la moitié des gens dans le monde vit dans des conditions voisines de la misère. Ils n'ont pas assez à manger. Ils sont victimes de maladies. Leur pauvreté constitue un handicap et une menace, tant pour eux que pour les régions les plus prospères.»

C'est la première fois qu'est employée l'expression «sous-développé» à propos des pays qui n'ont pas encore atteint le stade industriel. L'expression fait florès de même que l'expression «tiers monde» inventée peu après, en 1952, par le démographe Alfred Sauvy.

Le discours de Truman débouche en juin 1950 sur la signature de l'Act for International Development (AID, Programme pour le Développement International).

 

Une vision économétrique du monde

Pour les Américains et plus largement les Occidentaux, le combat contre le «sous-développement» va prendre le relais de la «mission civilisatrice» du temps des colonies comme objectif messianique. Dans le demi-siècle qui va suivre, il va devenir habituel de ne plus considérer les nations et les peuples dans leur diversité culturelle, sociale et humaine mais seulement de les répartir entre «pays sous-développés» et «pays développés» en fonction du «produit national brut par habitant» (PNB/habitant). C'est le triomphe de l'économétrie (une vision comptable et mathématique de l'économie).

La prise de conscience du «sous-développement» conduit les pays riches et puissants (généralement occidentaux) à développer des réseaux d'aide financière et de coopération technique en direction des pays pauvres. À l'aide publique s'ajoute dans les années 1990 l'aide caritative des «organisations non gouvernementales» (ONG) comme ACF, MSF,... L'absence de contrôle et la corruption altèrent considérablement l'efficacité de cette aide tant publique que privée.

À l'aube du XXIe siècle, l'aide internationale apparaît même comme un facteur d'aggravation du sous-développement et de la misère.

 

Des indicateurs plus fiables

L'évaluation comptable du sous-développement d'après le seul PNB/habitant se révèle être un trompe-l'oeil.

Des régimes archaïques enrichis par les redevances de quelques compagnies pétrolières ou minières (Arabie, Gabon, Algérie,...) font figure de pays riches alors que les conditions de vie de la plus grande partie des habitants (mortalité infantile, alphabétisation des femmes,...) s'avèrent pitoyables. À l'opposé, des pays ou des régions en apparence très pauvres, comme l'État du Kerala, en Inde, assurent à leurs habitants un cadre de vie relativement sain et équilibré en comparaison de leurs voisins.

Dans les années 1990, les institutions internationales lancent un nouvel indicateur pour mieux prendre en compte cette hétérogénéité : le«développement humain» ou IDH (indicateur de développement humain). Il prend en compte le PNB/habitant mais aussi le taux d'alphabétisation et la mortalité infantile (celle-ci est à la fois représentative du niveau d'équipement sanitaire du pays et du degré d'émancipation des femmes).

 
 
 
 

Un jour... une histoire... 19 janvier 1840

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Un jour... une histoire... 19 janvier 1840

Jules Dumont d'Urville 19 janvier 1840

Découverte de la terre Adélie


  Deux navires battant pavillon français se fraient un chemin parmi les icebergs de l'océan Antarctique. Le 19 janvier 1840, ils arrivent en vue d'une montagne.   
    Le commandant de l'expédition, César Dumont d'Urville, prend possession de cette terre glacée au nom de la France. Il la baptise du prénom de sa propre femme, Adélie. Il pousse la délicatesse jusqu'à donner aussi son prénom aux manchots du cru, les manchots Adélie. 
 
    Cette fraction du «continent blanc», au sud de l'Australie, figure aujourd'hui parmi les possessions françaises de l'Antarctique, aux côtés des îles Kerguelen. Elle abrite une base scientifique. 





  Un aventurier au service du progrès


  Le découvreur de la terre Adélie est un personnage représentatif du début du XIXe siècle. Comme ses concitoyens, las des guerres révolutionnaires, il a foi dans le progrès et aspire à mieux connaître le monde. 
 
  En 1819, à la veille de ses 30 ans, Dumont d'Urville participe à une expédition scientifique en mer Egée. Il est informé de la découverte d'une statue de Vénus sur l'île de Milo et en fait l'acquisition pour le compte de la France. La Vénus de Milo trône aujourd'hui en bonne place au musée du Louvre.





  Le marin effectue aussi deux voyages scientifiques autour du monde avant de prendre en 1826 le commandement d'une corvette, l'Astrolabe.   
    Il a mission de récupérer ce qui reste des navires de Lapérouse, un explorateur disparu en Polynésie, à la veille de la Révolution française, 40 ans plus tôt. 
 
  Les restes des navires de Lapérouse avaient été repérés en 1827 sur l'île de Vanikoro par le capitaine anglais Peter Dillon, lequel avait reçu en conséquence une récompense des mains du roi de France. Au terme d'un périple de trois ans dans le Pacifique et autour de l'Australie, Dumont d'Urville ramène en France une grande masse d'informations scientifiques et publie le compte-rendu de son voyage.





À cette époque, les Anglo-Saxons commencent à explorer les régions antarctiques. Le roi de France Louis-Philippe 1er, qui est passionné de géographie, veut les prendre de vitesse. Il est séduit par un projet que lui présente Dumont d'Urville et contribue lui-même au financement de sa mission. C'est ainsi que Dumont d'Urville arme l'Astrolabe et une autre corvette, la Zélée. Il appareille de Toulon à l'automne 1837.


  Deux ans plus tard, ayant découvert les îles aujourd'hui connues sous le nom de Joinville et Louis-Philippe, il fait relâche sur l'île de Tasmanie, au sud de l'Australie, ses marins souffrant du scorbut.    Profitant de l'été austral, il repart le 1er janvier 1840. En touchant quelques jours plus tard la terre Adélie, il arrive plus près du pôle Sud qu'aucun autre homme avant lui. 
 
 


  De retour en France, le capitaine de vaisseau Dumont d'Urville est fait contre-amiral. Mais il n'a pas le temps de publier ses observations ni de jouir de sa gloire...   
    Le dimanche 8 mai 1842, il périt avec sa femme et son fils dans le premier  accident de l'histoire du chemin de fer. Le drame survient à Meudon, sur la ligne Paris-Versailles et fait 55 morts. Les contemporains s'en émeuvent mais considèrent que c'est le prix à payer pour le progrès. César Dumont d'Urville ne les eut pas contredits. Mais qu'en eut pensé Adélie, son épouse ?

Un jour... une histoire... 18 janvier 1800

Publié à 07:52 par acoeuretacris Tags : un jour 18 janvier
Un jour... une histoire... 18 janvier 1800

18 janvier 1800

 

Naissance de la Banque de France
 
 
 

La Banque de France est créée par Napoléon Bonaparte le 18 janvier 1800 (28 nivôse an VIII). Cette initiative du Premier Consul, à peine installé au pouvoir, fait suite à une proposition du financier suisse Jean-Frédéric Perregaux.

 

Celui-ci a fait fortune en spéculant sur les assignats de la Révolution. Ces billets sans valeur ont dégoûté les Français du papier-monnaie. Ils ont rapidement disparu et laissé la place aux pièces en or ou en argent.

 

Sous le Directoire, tandis que les affaires reprennent, le manque de monnaie se fait sentir. Jean-Frédéric Perregaux fonde alors à Paris une banque de dépôts, la «Caisse des Comptes courants». Avec un groupe d'amis banquiers, il propose au Premier Consul d'octroyer à son établissement l'autorisation d'imprimer à nouveau des billets de banque. Ce droit d'émission vise à collecter l'épargne et à augmenter la quantité de monnaie en circulation.

 

C'est ainsi qu'est créée par décret la Banque de France. Le nouvel établissement absorbe la Caisse des Comptes courants et s'installe à son siège, l'hôtel de Toulouse, rue de la Vrillière.

 

La Banque de France obtient un droit d'émission prudent, limité dans un premier temps à Paris. Elle peut imprimer autant de billets qu'elle veut mais à une condition: il faut que toute personne qui présente un billet à la banque puisse l'échanger, si elle le désire, contre une quantité d'or de la même valeur. Cela va donner aux Français confiance dans les billets de banque et, petit à petit, la nouvelle monnaie remplacera les pièces en métaux précieux. Les premiers billets sont imprimés à l'encre noire sur un papier blanc filigrané, sur une seule face.

 

 

Heurs et malheurs de laBanquede France
 

Pour faire face aux demandes de remboursement, la Banque de France reçoit à sa création 30 millions de francs (une très grosse somme pour l'époque). Ce capital lui est apporté par de riches bourgeois tels que Perregaux. Le Premier Consul lui-même place des fonds à la Banque de France en témoignage de confiance. En échange de leur argent, les actionnaires obtiennent le droit de nommer les directeurs de la Banque.

 

La Banque de France n'est pas une banque ordinaire. En raison du droit d'émission qu'elle est la seule à posséder dans le pays, on l'appelle «banque centrale». Ses clients sont les banques commerciales ordinaires dont le métier est de prêter de l'argent aux particuliers et aux entreprises. Les gens qui empruntent de l'argent à ces banques signent un papier qui contient la promesse de les rembourser. C'est ce qu'on appelle un effet de commerce.

 

En attendant d'être remboursées par leurs clients, les banques commerciales peuvent avoir besoin d'argent pour faire de nouveaux prêts. Elles se tournent alors vers la Banque de France et lui achètent des billets. Elles lui donnent en échange les effets de commerce dont elles disposent. C'est ainsi que s'accroît la quantité d'argent dans le pays.

 

Après les moments difficiles de la Révolution, la Banque de France va aider les Français à se remettre au travail. Elle va encourager le commerce et l'industrie en facilitant les emprunts et en augmentant la quantité de monnaie en circulation.

 

Beaucoup de Français s'enrichiront et comme ils deviendront plus riches, ils devront payer davantage d'impôts au gouvernement. Ce sera tout bénéfice pour le Premier Consul qui pourra ainsi financer son armée en vue de nouvelles guerres contre les voisins européens.

 

Les premières années de la Banque de France seront difficiles. Sous le Premier Empire, il arrivera que de nombreux clients doutent de la valeur de leurs billets et exigent de les échanger contre de l'or.

 

Pour surmonter la crise, Napoléon 1er renforcera son autorité sur la Banque de France. Il en confiera la direction à un gouverneur et deux sous-gouverneurs nommés par lui-même. Dès lors, l'assemblée des actionnaires n'aura plus de pouvoir sur la banque centrale.

 

En 1848, sous la Seconde République, les Français ne pourront plus obtenir le remboursement de leurs billets de banque contre de l'or. Mais la confiance dans le papier-monnaie sera assez bien établie pour que personne ne s'inquiète de cette mesure.

 

Par une loi du 12 mai 1998, la Banque de France a dû céder son droit d'émission à la Banque Centrale européenne, à Francfort. Celle-ci se présente comme la filiale des onze banques centrales de la zone euro, y compris la Banque de France.

Avec la création de la nouvelle monnaie européenne, la Banque de France et ses 14.000 salariés bien lotis n'ont plus désormais de rôle actif. Ils s'interrogent sur leur raison d'être et leur avenir.

Un jour... une histoire... 17 janvier 1562

Publié à 10:03 par acoeuretacris Tags : un jour 17 janvier
Un jour... une histoire... 17 janvier 1562

 

Charles IX

 

17 janvier 1562

 

Charles IX signe l'Édit de Janvier
 
 
 
Le 17 janvier 1562, le roi Charles IX (12 ans) signe l'Édit de Janvier, ou édit de tolérance de Saint-Germain (du nom du château où a lieu la signature).
 
 
 
Le texte a été préparé par sa mère, Catherine de Médicis, régente du royaume, assistée du chancelier Michel de l'Hospital.

 

Par ce texte, le jeune roi confère aux protestants français le droit de célébrer le culte à l'extérieur des villes fortifiées ainsi que de tenir des assemblées dans les maisons privées à l'intérieur de ces mêmes villes.

 

Paradoxalement, cette mesure attise la haine entre les catholiques et les protestants, tant il est vrai que l'esprit de tolérance ne dépasse pas le cercle étroit des milieux cultivés.

 

 

 

Catherine de Médicis

 

 

Vers une première guerre
 

Le Parlement de Paris refuse de ratifier l'Édit de Janvier. Protestants et catholiques se tiennent sur le qui-vive, prêts à en découdre.

 

Quelques semaines plus tard, le 1er mars 1562, le duc François de Guise et sa troupe d'archers surprennent dans le village de Wassy (ou Vassy), en Champagne, 200 protestants en train d'écouter un prêche dans une grange, à l'intérieur de la ville close et dans des conditions donc illégales. Le duc s'irrite de cette violation de l'Édit de Janvier. Sur son ordre, la troupe massacre sauvagement les protestants. On compte une trentaine de morts et une centaine de blessés. C'est le début des guerres de religion. Elle dureront plus de trente ans.

 

 

Triomphe éphémère des Politiques
 
 

Mais, le 18 février 1563, le duc François II de Guise est assassiné par un protestant, Poltrot de Méré, alors qu'il fait le siège d'Orléans. Sa mort met un terme à la première guerre de religion.

 

Le chancelier fait promulguer par Catherine de Médicis un nouvel édit de tolérance à Amboise le 19 mars 1563. Lui-même s'emploie à moderniser l'administration. Pour rétablir les finances royales, mises à mal par la guerre civile, il a aussi l'idée d'aliéner une partie des biens du clergé catholique, le 13 mai 1563. Cette mesure très contestée mais profitable va rapporter 94 millions de livres en cinq ans. Elle préfigure la nationalisation des biens du clergé par les députés de la Constituante... deux siècles plus tard.

 

Parcourant le royaume avec Charles IX, pour faire mieux connaître le souverain aux habitants de toutes conditions, le chancelier publie enfin la Grande Ordonnance de Moulins en février 1566. Ce texte majeur unifie la justice, supprime le droit de grâce des gouverneurs et restreint le droit de remontrance des parlements, lesquels avaient tendance à déborder le cadre judiciaire et empiéter sur l'autorité royale.

 

Mais la reprise de la guerre, dès 1567, à l'initiative des protestants, ruine cette politique de conciliation et entraîne, le 24 mai 1568, la disgrâce définitive de Michel de L'Hospital qui se voit retirer les Sceaux (le ministère de la Justice).

 
 
 
 

Un jour... une histoire... 16 janvier 1547

Publié à 09:18 par acoeuretacris Tags : un jour 16 janvier
Un jour... une histoire... 16 janvier 1547
 
16 janvier 1547 
 
 
Ivan le Terrible fonde la Russie moderne 
 
 
Ivan IV a trois ans quand il devient grand-prince de Moscou, à la mort de son père Vassili III. À seize ans, le 16 janvier 1547, il troque son titre contre celui de tsar, déjà porté par son grand-père Ivan III. 
 
 
Excessif dans la violence comme dans le mysticisme, Ivan IV met en place l'autocratie russe, telle qu'elle perdurera jusqu'à Staline. 
 
 
Naissance d'un empire improbable 
 
 
Un siècle avant que naisse le futur tsar, Moscou n'était encore qu'une modeste principauté. Elle était soumise comme les autres principautés russes de l'Est au redoutable Khan (souverain mongol) de la Horde d'Or, qui régnait à Saraï, non loin des bords de la mer Noire. Cette Horde d'Or, dirigée par un chef autocratique et brutal, était un lointain legs de Gengis Khan. 
 
 
Farouchement attachés à la foi orthodoxe, ces Russes supportaient mal la tutelle mongole mais appréhendaient davantage encore la menace que faisaient peser à l'ouest les Lituaniens et les Polonais catholiques. 
En 1462, Ivan III, un lointain descendant d'Alexandre Nevski et Riurik, devient grand-prince de Moscovie. Il va transformer sa petite principauté en empire en avalant les unes après les autres toutes ses rivales. Il s'affranchit en 1480 de la tutelle mongole et repousse les Polonais et les Lituaniens. Inspiré par la tradition mongole, il se qualifie d'«autocrate», ce qui signifie qu'il n'a de compte à rendre à personne sinon à Dieu. 
 
 
L'empire byzantin, héritier de Rome, étant tombé aux mains des Turcs en 1453, le grand-prince Ivan III a aussi l'audace de relever le titre impérial. Il se fait désormais appeler «Tsar». Il s'agit d'une déformation de César (qui se retrouve aussi dans l'allemand Kaiser). C'est le mot par lequel les Russes désignaient auparavant l'empereur byzantin. 
 
 
La «Troisième Rome» 
 
En 1520, sous le règne de Vassili III, fils et successeur d'Ivan III, mort en 1505, le moine Philothée écrit dans une célèbre «missive contre les astronomes» : «Je voudrais aussi dire quelques mots sur le présent royaume de notre prince ; sur terre, il est l'unique prince des chrétiens, le guide de l'église apostolique qui, de Rome et de Constantinople, s'est trouvée transférée dans la ville bénie de Moscou ; elle seule répand sur le monde une lumière plus claire que le Soleil. Sache-le, hommes pieux : tous les empires chrétiens se sont écroulés, un seul reste debout et il n'y en aura pas de quatrième...» 
 
 
Ainsi le moine proclame-t-il la vocation de Moscou à devenir sur le plan religieux la «Troisième Rome», c'est à dire l'ultime rempart de la vraie foi chrétienne après la trahison du pape et la chute du patriarcat byzantin ! Cette mystique va dès lors marquer toute la vie politique du nouvel empire, un empire au demeurant bien modeste et misérable, au regard des prospères États de l'Europe occidentale, en pleine Renaissance. 
 
 
Des débuts prometteurs 
 
 
Ivan IV devient officiellement grand-prince de Moscou à la mort de son père en 1533. Il a alors 3 ans. Son règne véritable commence en 1547, lorsqu'il se fait sacrer tsar de Russie par son précepteur, Macaire, le métropolite orthodoxe de Moscou. 
 
 
 
 
Ivan IV 
 
 
Le nouveau souverain est un jeune homme érudit et plein de talents. Il se présente comme l'égal de l'empereur allemand et l'héritier des empereurs byzantins, disparus un siècle plus tôt. 
 
Ivan IV veut sortir la Russie du désespoir où l'a laissée une longue occupation par les Mongols. Il ambitionne de la hisser au niveau de l'Occident, alors en pleine Renaissance. Pour cela, il commence par soumettre les grands seigneurs féodaux, les boyards, en s'appuyant sur les représentants du peuple et de la petite noblesse. Il réunit ceux-ci dans une Assemblée de la Terre, le «zemski sobor», analogue aux états généraux de la France. 
 
 
Ivan IV vainc après d'âpres combats les Tatars établis sur la Volga, autour de Kazan et Astrakhan. À Moscou, il ajoute au Kremlin la fameuse cathédrale Saint-Basile pour célébrer la prise de Kazan. 
Ses victoires sur les lointains héritiers des Mongols permettent au tsar d'accéder à l'immense Sibérie. C'est ainsi que, sous la conduite d'un chef prestigieux, l'hetman Ermak, une troupe de Cosaques s'en va combattre le khan de Sibérie pour le compte d'Ivan IV. Leurs succès ouvrent la voie à la colonisation par les paysans russes, à l'heure même où les Occidentaux entament la colonisation de l'Amérique. 
 
 
Vers lecauchemar 
 
 
Ivan IV connaît cependant un grave échec face au khan tatar de Crimée. Celui-ci n'aura de cesse de le menacer jusque dans sa capitale, Moscou. 
 
 
 
 
 
Le tsar échoue aussi dans ses efforts pour ouvrir la Russie sur l'Occident et la mer Baltique. Il n'arrive pas à établir des relations durables avec les commerçants anglais même s'il propose rien moins que d'épouser la reine d'Angleterre, Elizabeth 1ère. Il doit faire face à l'union des Polonais et des Lituaniens, ainsi qu'aux Suédois. C'est à ce moment qu'il éprouve la trahison de plusieurs boyards dont son favori, le prince Andréi Kourbski. 
 
 
Pour contrer la montée des périls, le vieux tsar s'attribue un pouvoir sans limites sur les terres les plus riches de la vieille Russie. Elles prennent le nom d'opritchnina, du mot russe «opritch» qui signifie à part. Il en élimine les boyards. 12000 familles nobles sont ainsi chassées de l'opritchnina et l'administration de leurs terres est confiée aux hommes de main du tsar, les opritchniki. Mais ceux-ci, surnommés les «chiens du tsar» (ils portent une tête de chien à la selle de leur cheval !) commettront tant d'excès que le tsar devra plus tard les remplacer par une noblesse à son service. 
 
 
Pour tenir les paysans dans la soumission, Ivan IV commence par restreindre leur liberté de circulation. C'est ainsi que la paysannerie russe entre peu à peu dans le servage (elle en est à peine sortie avec la fin du régime communiste). 
 
 
Faillite 
 
 
La fin du règne est placée sous le signe d'une horrible répression, ce qui vaut au tsar le surnom de Grozny («Terrible» ou «Redoutable»). Les boyards sont exterminés par milliers. Les habitants de la prestigieuse cité de Novgorod, au nord de Moscou, sont noyés pour s'être révoltés. 
 
 
Ivan IV, qui s'est marié 7 fois (mieux que son contemporain, le roi d'Angleterre Henri VIII, qui s'en est tenu à une demi-douzaine d'épouses), pousse la folie meurtrière jusqu'à tuer son fils aîné Ivan à coups de bâton en 1581. Plusieurs décennies d'anarchie (le «temps des Troubles») s'annoncent avec la mort du tsar à 55 ans, le 18 mars 1584. 
 
 
Dans la continuité de son grand-père et de son père, Ivan IV aura forgé l'État russe. Il l'aura aussi orienté vers les immensités de l'Asie. mais il a échoué dans sa tentative de le hisser à marches forcées au niveau de l'Occident. Si l'on met à part la prise de Kazan, tout son règne est une longue suite de défaites. Il laisse son pays meurtri, avec une population sans doute inférieure d'un tiers à ce qu'elle était au début de son règne ! 
D'autres que lui connaîtront semblable échec : Pierre le Grand et... Staline. 
 
 
Ivan le Terrible au cinéma 
 
 
Le cinéaste soviétique Serguei Eisenstein a mis en images «Ivan le Terrible» en 1943, afin d'exalter le nationalisme russe dans la guerre contre l'envahisseur allemand. Il a ainsi contribué à la gloire tardive et quelque peu imméritée du tsar. 
 
 
 
 
Plus près de nous, en 2009, le personnage d'Ivan IV Grozni a aussi inspiré le cinéaste Pavel Lounguine, qui s'est rendu célèbre par des films au souffle mystique (L'île, Le pope,...). 
 
 
Celui-ci raconte dans le film Tsar (ou Tzar) deux années terribles (1567-1569) durant lesquelles le souverain, écartelé entre mysticisme et violence, entre en conflit avec le métropolite de Moscou, son ancien ami d'enfance, Philippe. Ce dernier, tiré d'un monastère reculé et hissé à la plus haute place du clergé orthodoxe, signifie au tsar sa réprobation à l'égard de ses méthodes de gouvernement (tortures et massacres en veux-tu en voilà). Il finit par être déposé et étouffé par l'un des hommes de main du tsar. 

Un jour... une histoire... 15 janvier 1790

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Un jour... une histoire... 15 janvier 1790

 

15 janvier 1790

 

La France est divisée en 83 départements
 
 

L'Assemblée constituante, qui gouverne la France depuis les débuts de la Révolution, a pris un décret dès le 22 décembre 1789 pour réformer l'organisation du royaume. Le 15 janvier 1790, ce décret aboutit sur la création des départements. Leur nombre est initialement fixé à 83.

 

Ce nouvel échelon administratif et démocratique, bien enraciné dans l'Histoire, entre la commune et l'État, est appelé à un vif succès même si des voix s'élèvent aujourd'hui pour réclamer sa suppression...

 

 

Confusion administrative

 

Le royaume comptait sous l'Ancien Régime 34 généralités ou provinces, 40 gouvernements militaires, 135 diocèses, 13 parlements judiciaires etc. Qui plus est, ces circonscriptions héritées de l'Histoire s'enchevêtraient et différaient par leur statut. On distinguait notamment les pays d'élection des pays d'État.

 

Les pays d'État correspondaient aux régions les plus récemment rattachées au royaume et avaient conservé à ce titre leurs institutions propres (parlements, assemblées,...). Ils étaient moins imposés que les pays d'élection !

 

Toutes les généralités de province avaient à leur tête un intendant désigné par le roi, qui tentait parfois de mettre un peu de cohérence dans les affaires locales.

 

 

Redécoupage administratif

 

Les députés décident de mettre fin à cette confusion administrative héritée d'un millénaire d'Histoire. Ils projettent dans un premier temps de créer des circonscriptions géométriques, à l'image des États américains.

 

Le sage Mirabeau s'y oppose avec véhémence : «Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveauté ; qui, si j'ose le dire, permette de composer avec les préjugés et même avec les erreurs, qui soit également désirée par toutes les provinces et fondée sur des rapports déjà connus.» Ses voeux sont pleinement exaucés par le «Comité de division» chargé de redessiner la carte de France.

 

Lesnouvelles divisions sont baptisées «départements», d'un vieux mot français qui appartient au vocabulaire administratif depuis François 1er. Leurs limites respectent dans la plupart des cas les anciennes provinces. C'est ainsi que la Bretagne et la Normandie sont divisées en cinq départements chacune. La taille des départements est telle que chaque citoyen puisse accéder à son chef-lieu en une journée de cheval au maximum.

 

Sans le savoir, les députés recréent de la sorte les anciens pays... de la Gaule d'avant les Romains. La preuve en est dans la coïncidence entre le nom de nombreux chefs-lieux de département et celui des tribus gauloises locales. Amiens évoque les Ambiens, Beauvais les Bellovaques, Cahors les Cadurques, Nantes les Namnètes, Paris les Parisii, Poitiers les Pictones, Reims les Rèmes, Soissons les Suessiones,Tarbes les Tarbelles, Vannes les Vénètes,...

 

Ainsi, le département est la circonscription la mieux enracinée dans l'Histoire de France, en concurrence avec la commune, héritière des anciennes paroisses. Au fond d'eux-mêmes, les Français restent aujourd'hui très attachés à cette circonscription héritée de la monarchie et de la Révolution.

 

 

Surprenante Vendée

 

Des 83 départements créés par l'Assemblée constituante, la Vendée est l'un de ceux qui s'est acquis la plus forte identité. On a pu écrire de lui : «Vendée : le seul département qui soit devenu une province» (Louis Chaîgne).

 

Constitué à partir du Bas-Poitou, le département de la Vendée tire son nom d'un affluent de la Sèvre niortaise qui baigne Fontenay-le-Comte, le chef-lieu initial. Plus tard, Napoléon a déplacé le chef-lieu à La Roche-sur-Yon, un bourg plus central, rebaptisé Napoléon-Vendée puis Bourbon sous la Restauration avant de reprendre son ancien nom sous la IIIe République.

 

 

Précaire autonomie

 

Les départements créés par l'Assemblée constituante sont dirigés par un conseil de 28 membres assisté d'un directoire de 8 membres et d'un procureur général syndic chargé de faire appliquer les lois.

 

Conseillers et procureurs sont élus pour deux ans par les citoyens actifs (ceux qui paient au fisc l'équivalent d'au moins dix journées de travail).

 

Les départements sont divisés en districts, eux-mêmes dirigés par un conseil élu de douze membres, et en communes, au nombre de 44.000. Les villes de plus de 25.000 habitants sont elles-mêmes découpées en sections.

 

Les membres des assemblées locales et départementales ne sont pas nommés par le gouvernement central comme les intendants des généralités de l'Ancien Régime. Ces assemblées bénéficient de ce fait d'une très grande autonomie.

 

Mais, très vite, les gouvernements révolutionnaires vont limiter leurs prérogatives en les soumettant à l'autorité d'un représentant muni de pouvoirs discrétionnaires puis, sous le Consulat de Napoléon Bonaparte, à l'autorité d'un préfet nommé par le gouvernement, véritable héritier des anciens intendants.

Un jour... une histoire... 14 janvier 1930

Publié à 12:00 par acoeuretacris Tags : un jour 14 janvier
Un jour... une histoire... 14 janvier 1930
14 janvier 1930
 
 
Construction de la ligne Maginot
 
 
 

Le 14 janvier1930, André Maginot fait voter une loi en vue de construire une ligne fortifiée sur les frontières orientales de la France.

 

Très décriée après l'invasion de 1940, cette initiative n'en est pas moins approuvée dans l'instant par la grande majorité de la classe politique et du corps des officiers, y compris le capitaine Charles de Gaulle.

 

La ligne Maginot et la frontière franco-allemande

 

La France engage en 1930 la construction de la ligne Maginot. Trois ans plus tard, Hitler arrive au pouvoir. La Sarre, consultée par plébiscite en 1935, rejoint le Reich hitlérien ; peu après, le Führer rétablit le service militaire obligatoire en violation du traité de Versailles...

 

 

Le 14 janvier 1930, André Maginot fait voter une loi en vue de construire une ligne fortifiée sur les frontières orientales de la France...

 

Une nécessité stratégique
 

Haut fonctionnaire, André Maginot (53 ans) s'est engagé comme soldat pendant la Grande Guerre et a fini celle-ci avec le grade de sergent et la médaille militaire. C'est l'un des très rares parlementaires à présenter de tels états de service, de sorte que ses collègues n'osent rien lui refuser quand la patrie est en débat... En 1920, il organise le transfert du Soldat Inconnu sous la voûte de l'Arc de Triomphe.

 

Ministre de la Guerre dans le gouvernement Poincaré, il reprend la suggestion émise par Paul Painlevé en 1925 de fortifier les frontières orientales du pays. Il plaide pour une ligne de défense flexible, capable de suppléer à la diminution des effectifs militaires prévue à partir de 1935 en raison du déficit des naissances. C'est ainsi qu'il obtient des parlementaires un crédit de 3,3 milliards de francs sur quatre ans.

 

Le chantier, le plus grand de son temps, va employer jusqu'à 20.000 ouvriers.

 

Ce réseau de fortifications à demi-enterrées comporte une cinquantaine de gros ouvrages équipés d'artillerie et quelques centaines de casemates et d'observatoires isolés. Il inaugure une conception purement défensive des stratèges français, à l'opposé de la conception offensive de leurs homologues d'Outre-Rhin. Il témoigne aussi d'une perte de confiance de la classe politique dans l'avenir des relations franco-allemandes... malgré la publication au même moment (1930) d'un mémorandum en faveur d'une union fédérale européenne par Aristide Briand.

 

Les fortifications débutent sur les bords de la Méditerranée, au-dessus de Menton, et s'égrènent jusqu'à la frontière belge et au-delà, y compris le long du Rhin. Mais dans le massif des Ardennes, jugé infranchissable par le haut commandement français, les autorités se contentent de fortifications légères.

 

Les Belges refusent par ailleurs que les Français prolongent la ligne Maginot le long de leur frontière car ils craignent d'être sacrifiés en cas de nouveau conflit entre la France et l'Allemagne. C'est ainsi que le long de la frontière avec la Belgique, la ligne Maginot se réduit à quelques ouvrages fortifiés de modeste importance.

 

Les gros ouvrages de la ligne Maginot couvrent en définitive 140 km sur la frontière du nord-est, longue de 760 km de la mer du Nord à la Suisse.

 

De l'autre côté de la frontière, le gouvernement allemand réplique dès 1937 avec une autre série de fortifications : la ligne Siegfried. Beaucoup plus légère que la ligne Maginot, elle a surtout vocation à tromper les Français sur la capacité offensive de la Wehrmacht.

 

Une réussite militaire, un alibi politique
 

Quand la guerre est déclarée à l'Allemagne de Hitler, moins de dix ans après la construction de la ligne Maginot, les fortifications remplissent dans l'ensemble leur office. De septembre 1939 à juin 1940, le fort de Schoenenbourg, au nord de l'Alsace, tire à lui seul près de 20.000 obus en 10 mois. Invaincu, son «équipage» ne se rend que le 1er juillet 1940, six jours après l'armistice, sur ordre express du haut commandement français.

 

Dans le secteur frontalier de Maubeuge, les hommes du 87e RIF résistent au prix de lourds sacrifices à une percée des blindés de la 5° Panzer du général Schmidt. Dans le secteur frontalier de l'Escaut, à Bouchain, des hommes du 45e RI (régiment d'infanterie), sous le commandement du colonel Desroches, empêchent le franchissement du fleuve du 22 au 26 mai 1940. Ce fait d'armes provoque le 2 juin 1940 la venue de Hitler en personne. Courroucé, le Führer se fait expliquer du haut de la Tour de l'Ostrevant par le général commandant le 8e Korps pourquoi ses unités ont été tenues en échec par un simple régiment d'infanterie.

 

Le 54e RIF et le 43e RI paient également un lourd tribut en résistant pendant six jours et six nuits aux assauts ennemis, rendant possible l'évacuation des troupes anglo-françaises à Dunkerque.

 

Au vu de ces exploits, on peut s'interroger sur les résultats de l'offensive allemande si la frontière belge et les Ardennes avaient été plus solidement fortifiées. La ligne Maginot a péché moins par ses insuffisances techniques que par le fait qu'elle ait servi d'alibi aux pacifistes de tout poil qui ont successivement abandonné l' Autriche et la Tchécoslovaquie au prétexte que la France n'avait de toute façon rien à craindre.

 

Un jour... une histoire.... 13 janvier 1898 -

Publié à 11:27 par acoeuretacris Tags : un jour 13 janvier
Un jour... une histoire.... 13 janvier 1898 -
 
E. Zola -tableau de Manet -
 
 
13 janvier 1898 
 
 
J'accuse 
 
 
 
Le 13 janvier 1898, Émile Zola publie une lettre ouverte au président de la République dans L'Aurore sous le titre «J'accuse». 
 
 
 
Zola engage sa réputation et sa liberté 
 
 
 
 
 
 
 
Dans ce texte virulent qui occupe la première page du quotidien, le célèbre écrivain dénonce les manigances qui entourent le procès du capitaine Alfred Dreyfus, accusé à tort d'espionnage, et l'acquittement par le conseil de guerre, trois jours plus tôt, du capitaine Esterhazy, le vrai coupable. 
 
 
Il désigne nommément les coupables : 
 

«J'accuse le lieutenant-colonel du Paty de Clam d'avoir été l'ouvrier diabolique de l'affaire[...]
J'accuse le général Mercier de s'être rendu complice, tout au moins par faiblesse d'esprit, d'une des plus grandes iniquités du siècle[...]
J'accuse enfin le premier Conseil de guerre d'avoir violé le droit en condamnant un accusé sur une pièce restée secrète[...]»
 
 
 
Ce faisant, Émile Zola, riche et comblé d'honneurs, prend sciemment à 48 ans le risque de se faire arrêter et condamner pour diffamation publique. 
 
 
 
 
Emile Zola 
 
 
Son article fait d'emblée l'effet d'une bombe. Au Sénat, le sénateur dreyfusard Scheurer-Kestner perd la vice-présidence de l'assemblée. Et dès le lendemain a lieu une «pétition des intellectuels» en soutien de l'écrivain. Cette pétition est une première dans l'Histoire de France. 
 
 
Zola reçoit par ailleurs le soutien empressé de Georges Clemenceau qui tient une chronique dans L'Aurore depuis que le scandale de Panama l'a exclu de la vie parlementaire. 
 
 
Sincèrement indigné, le «tombeur de ministères», chef du mouvement radical, à l'extrême-gauche de l'échiquier politique, saisit l'occasion de faire sa rentrée politique en s'en prenant selon son habitude au gouvernement en place. 
 
 
Le 23 février 1898, Émile Zola est traduit en cour d'assises et condamné à un an de prison. Mais l'affaire prend de l'ampleur et met l'opinion publique en ébullition. 
 
 
Des écrivains comme Anatole France s'engagent vigoureusement aux côtés de Zola et Dreyfus. D'autres, comme Maurice Barrès, prennent la tête d'une croisade patriotique et, hélas, antisémite. Des israélites ou juifs sont pris à parti, des synagogues attaquées en métropole comme en Algérie, où les pogroms font de nombreuses victimes. 
 
 
La vérité éclate au grand jour 
 
 
Enaoût, coup de théâtre ! Le colonel Henry, qui a décrypté le bordereau à l'origine de l'Affaire, met au jour un nouveau document, le billet «Alexandrine», qui aurait été adressé par l'attaché Panizzardi à son collègue Schwarzkoppen et accable Dreyfus. Mais un examen minutieux révèle des anomalies, notamment deux teintes différentes dans les quadrillés du billet qui attestent qu'il s'agit de deux lettres distinctes. 
 
 
Le 30 août, le colonel Henry est convoqué par le ministre de la guerre, Godefroy Cavaignac, auquel il avoue avoir «arrangé les choses». Emprisonné au mont Valérien, le faussaire se suicide le lendemain dans sa cellule... grâce à la bienveillance de ses gardiens qui, contrairement aux usages, lui ont laissé de quoi se tuer (un rasoir). Devant le scandale, le ministre est contraint à la démission et son remplaçant, Dupuy, consent à la révision du procès de Dreyfus qui rentre enfin du bagne. 
 
 
 
 
Dreyfus - Demange et Labori en 1899 
 
 
Un procès se tient à Rennes dans une atmosphère houleuse. L'un des avocats du capitaine, Maître Labori, est blessé d'un coup de revolver. 
 
 
Il s'ensuite de longues plaidoiries au cours desquelles les accusateurs de Dreyfus apparaissent en grand uniforme tandis que Picquart, qui a été chassé de l'armée, est astreint à s'habiller en civil ! 
 
 
Le9 septembre 1899, la cour militaire reconnaît à nouveau Dreyfus coupable de haute trahison, mais le condamne seulement à dix ans de réclusion en raison de «circonstances atténuantes». Forts de cette improbable victoire, les antidreyfusards jubilent. 
 
 
Leprésident de la République Émile Loubet grâcie Dreyfus dès le 19 septembre mais l'ancien capitaine exige un acquittement complet : «le gouvernement de la République me rend la liberté. Elle n’est rien pour moi sans l’honneur». 
 
 
Fort-Chabrol 
 
 
 
 
 
Pour limiter les incidents à la veille du procès de Rennes, le gouvernement a fait arrêter dès le début du mois d'août 1899 quelques agitateurs nationalistes comme Déroulède, dirigeant de la Ligue des Patriotes. 
 
 
Menacé également d'arrestation, Jules Guérin, chef de la Ligue antisémitique française (5.000 adhérents !) se barricade avec quelques acolytes au siège de son association, rue Chabrol, à Paris. 
 
 
Le préfet de police Jules Lépine fait aussitôt cerner la rue et interdit de ravitailler les assiégés mais des sympathisants enfreignent les ordres et ravitaillent les trublions par les toits. 
 
 
L'opinion publique s'amuse de ce «Fort-Chabrol»dérisoire. Le siège est finalement levé au bout de 38 jours et Jules Guérin bientôt condamné à dix ans de forteresse. 
 
 
Vers l'apaisement 
 
 
Georges Clemenceau, qui a été remis en selle par l'Affaire, fonde le premier parti politique français, le parti républicain radical, au congrès de Paris des 21-23 juin 1901 (auparavant, les élus se regroupaient par affinités mais ne s'appuyaient sur aucune structure solide). 
 
 
L'émotion provoquée par l'Affaire concourt à la formation d'un bloc républicain et relance le principe d'une laïcisation complète de l'État, en latence depuis l'époque de Jules Ferry, vingt ans plus tôt. C'est ainsi que la loi de séparation des Églises et de l'État est enfin votée après d'ardents débats le 5 décembre 1905. 
 
 
Enfin, le 12 juillet 1906, sous le gouvernement présidé par Ferdinand Sarrien, auquel participent Georges Clemenceau et Aristide Briand, l'Affaire trouve son épilogue avec un arrêt de la Cour de Cassation qui casse le jugement du 9 septembre 1899. Dreyfus est définitivement innocenté. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur dans la cour de l'École militaire le 21 juillet 1906. 
 
 
Cehéros malgré lui, qui a résisté avec une incroyable force morale à plusieurs années d'injustice, de bagne et d'acharnement judiciaire, est réintégré dans l'armée mais seulement avec le grade de chef d'escadron car ne sont pas prises en compte ses années passées au bagne dans la reconstitution de sa carrière. Atteint dans sa dignité, Dreyfus démissionne de l'armée. Il ne reprendra du service que pendant la Grande Guerre de 1914-1918 en qualité d'officier de réserve. 
 
 
Quant à Picquart, que Clemenceau considère comme le véritable héros de l'Affaire car il a risqué sa carrière au nom de la justice et de l'honneur, il est promu au grade de général et devient tout bonnement ministre de la Guerre dans le gouvernement du «Tigre» (surnom de Clemenceau). 
 
 
L'Affaire sera close avec le transfert des cendres de Zola au Panthéon le 4 juin 1908. À cette occasion, il se trouvera un illuminé pour tirer sur Dreyfus et le blesser au bras. 
 
 
Dreyfus, les intellectuels et l'antisémitisme 
 
 
Dès la parution de J'accuse (1898), la bourgeoisie parisienne se divise très violemment en deux camps. 
 
 
– Les dreyfusards : 
 
 
Les dreyfusards dénoncent l'injustice faite à Dreyfus et l'acquittement inique d'Esterhazy. Ils placent la justice et les droits de l'homme au-dessus de l'honneur militaire et de la raison d'État. 
 
 
Parmi les dreyfusards, on trouve non seulement des hommes politiques mais aussi des écrivains de renom. C'est le moment où l'on commence à parler des «intellectuels», non sans une nuance de mépris. 
 
 
Les intellectuels apparaissent comme les lointains héritiers des «philosophes» du XVIIIe siècle. Ils découvrent qu'ils peuvent, en se mobilisant, faire triompher une cause supérieure. 
 
 
C'est ainsi que quelques-uns d'entre eux fondent le 4 juin 1898 la Ligue française pour la défense des droits de l'homme et du citoyen pour inscrire dans la durée leur combat en faveur de Dreyfus (la Ligue se montrera moins vigilante dans les années 30 en fermant les yeux sur les crimes du communisme). 
 
 
Cette émergence des «intellectuels» dans le débat d'idées témoigne paradoxalement du moindre prestige de la littérature sous la IIIe République. Les écrivains exercent faute de mieux le «ministère de la parole»! Il n'est plus question pour eux d'intervenir dans la direction du pays comme, deux ou trois générations avant eux, Chateaubriand, Lamartine, Tocqueville et Hugo. 
 
 
– Les antidreyfusards : 
 
 
Dans le camp d'en face, les antidreyfusards considèrent qu'il vaut mieux condamner un innocent plutôt que d'admettre que la justice militaire ait pu se tromper. 
 
 
À une époque où chacun, à droite comme à gauche, ne rêve que de revanche sur l'Allemagne et de «guerre régénératrice», tout affaiblissement de l'Armée fait figure à leurs yeux de haute trahison. 
 
 
Par le fait que Dreyfus est issu d'une riche famille israélite, le camp antidreyfusard ne tarde pas à attiser un antisémitisme d'un genre nouveau, à la fois national et laïc. Les attaques antisémites viennent de la gauche sociale ; déjà échaudée par le scandale de Panama, celle-ci dénonce volontiers la «ploutocratie juive». 
 
 
L'antisémitisme est par-dessus tout le fait de mouvances nationalistes et catholiques. «Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race», écrit l'historien nationaliste Maurice Barrès en 1902 dans son ouvrage majeur : Scènes et doctrines du nationalisme. 
 
 
Malgré les appels à la modération du pape Léon XIII, beaucoup de catholiques français se déchaînent contre Dreyfus et les juifs à l'instigation des puissants journaux de la congrégation des Assomptionnistes, parmi lesquels le quotidien La Croix. Leur hargne accroît l'anticléricalisme des républicains... Le moment se rapproche où ces derniers feront voter la loi de séparation des Églises et de l'État... et dissoudre la congrégation des Assomptionnistes. 
La droite traditionnelle, qui s'est détournée du monarchisme pacifique et débonnaire et s'est convertie au nationalisme revanchard et à l'antisémitisme, participe aussi à la curée. 
 
 
Le journaliste Édouard Drumont illustre cette reconversion avec son ouvrage célèbre : La France juive (1886) dans lequel il développe, bien avant Hitler, le mythe de la supériorité des prétendus Aryens sur les autres races. En mai 1898, il est élu député par les habitants d'Alger, d'autant plus opposés à Dreyfus qu'ils n'ont pas digéré la naturalisation des juifs algériens en 1870. 
 
 
En avril 1898, par ailleurs, deux militants antidreyfusards fondent un mouvement antiparlementaire et néanmoins républicain, l'Action française. 
 
 
Rejoint par l'écrivain Charles Maurras qui publie en 1900 Enquête sur la monarchie, ce mouvement évolue vers le «nationalisme intégral» tout en préconisant une monarchie autoritaire. Il va jouer un grand rôle entre les deux guerres mondiales 

Un jour... une histoire ... 12 janvier 1870

Publié à 10:22 par acoeuretacris Tags : un jour 12 janvier
Un jour... une histoire ... 12 janvier 1870

 

12 janvier 1870

 

Funérailles tumultueuses de Victor Noir
 
 
 
Le 12 janvier 1870, les funérailles d'Yvan Salmon, dit Victor Noir, sont suivies par 100.000 personnes et donnent lieu à de violentes manifestations d'hostilité au régime impérial de Napoléon III.
 
 
 
Offense chèrement payée
 

Victor Noir, à peine âgé de 22 ans, était journaliste à La Marseillaise, une feuille révolutionnaire et violemment anti-bonapartiste. Elle avait été fondée quelques mois plus tôt par le polémiste et député d'extrême-gauche Henri Rochefort, de son vrai nom Victor Henri de Rochefort-Luçay.

 

Le prince Pierre Bonaparte, fils de Lucien Bonaparte, neveu de Napoléon 1er et cousin de Napoléon III, s'estimant diffamé par un article de La Marseillaise, provoque en duel son rédacteur en chef, Pascal Grousset. Ce dernier envoie Victor Noir et un ami au domicile du prince, 9, rue d'Auteuil, en vue d'organiser le duel.

 

 

 

 

L'entrevue se passe mal. Victor Noir, semble-t-il, lève sa canne sur le prince et celui-ci, se saisissant d'un pistolet, fait feu sur le jeune homme et le tue net.

 

Pierre Bonaparte (55 ans) a combattu dans le monde entier aux côtés des libéraux.

 

Il a été élu député d'extrême-gauche sous la Seconde République et depuis le début du Second Empire, il se tient en retrait de la cour.

 

Il est connu pour son tempérament très violent (il a tué un homme en Italie). Il sera néanmoins acquitté par la Haute Cour de justice le 21 mars 1870.

 

En attendant, les autorités ont pris la précaution d'organiser l'enterrement de sa victime dans le cimetière de Neuilly, au coeur des quartiers bourgeois de la capitale. En dépit de cela, l'émotion de la foule débouche sur de violentes manifestations hostiles à l'Empire et à Napoléon III.

 

C'est le début d'une agitation politique qui ne cessera pas jusqu'à la chute de Napoléon III, quelques mois plus tard, malgré la démocratisation du régime et l'arrivée au gouvernement du libéral Émile Ollivier.

 

Henri Rochefort, dans La Marseillaise, ose écrire: «J'ai eu la faiblesse de croire qu'un Bonaparte pouvait être autre chose qu'un assassin».

 

 

Une  tombe courue

 

Peu après l'instauration de la IIIe République, la dépouille de Victor Noir a été transférée au cimetière du Père Lachaise, à l'Est de la capitale. Sa tombe jouit depuis cette date d'une popularité qui ne se dément pas...

 

 

 

Gisant de Victor Noir

 

 

Aujourd'hui encore, des jeunes filles et des femmes en mal d'amour ou d'enfant viennent, par superstition, effleurer une certaine protubérance du gisant sculpté par Amédée-Jules Dalou (ce qui explique l'usure du bronze à cet endroit).

 

Celles qui ont vu leurs voeux exaucés ne manquent pas de fleurir la tombe du malheureux et séduisant journaliste.