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Date de création : 27.11.2008
Dernière mise à jour :
08.02.2013
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Bataille de rue à Stalingrad
31 janvier 1943
Le 31 janvier 1943, à Stalingrad, le maréchal Friedrich Paulus (*) signe la capitulation de son armée du secteur sud de la ville. Le 2 février, c'est au tour du secteur nord de cesser toute résistance.
Les Soviétiques peuvent enfin proclamer leur victoire sur les Allemands au terme d'une bataille homérique, la plus grande qui ait jamais eu lieu (2 millions de tués et blessés).
Une occupation chèrement acquise
18 mois plus tôt, le 22 juin 1941, le Führer allemand, Adolf Hitler, a attaqué l'URSS. Ses troupes ont parcouru à grande vitesse les immenses plaines de la Russie et sont arrivées aux portes de Moscou et de Léningrad.
Une partie de la Wehrmacht se dirige vers le sud et les gisements de pétrole du Caucase cependant que la VIe Armée de Paulus oblique vers Stalingrad.Cettemétropole industrielle située sur la Volga a changé en 1925 son nom de Tsaritsyne pour celui du dictateur soviétique.
Le Führer veut à tout prix s'en emparer, un peu pour le nom qu'elle porte et surtout pour couper les voies de ravitaillement des Soviétiques. Un bombardement réduit la ville à un champ de ruines et fait 40.000 victimes dans la population civile, évacuée avec retard. Défendue par le général Tchouikov, Stalingrad, qui s'étend sur 40 km, est conquise rue par rue pendant l'automne 1942, au prix d'immenses souffrances des deux côtés.
Le 11 novembre, Paulus lance un ultime assaut et occupe enfin la ville mais ses ennuis ne font que commencer.
Piège fatal
Le chef d'état-major soviétique, le général Georgi Joukov, devine que les Allemands se sont avancés trop loin de leurs bases et ne sont pas protégés sur leurs flancs. Il regroupe ses forces. Il rappelle même des troupes d'Extrême-Orient destinées à prévenir une offensive japonaise.
Huit jours après l'entrée des Allemands dans la ville, deux armées soviétiques se dirigent sur Stalingrad en empruntant la Volga gelée, l'une par le nord, commandée par Rokossovski, l'autre par le sud, commandée par Ieremenko.
La contre-offensive soviétique débute le 19 novembre par un terrible déluge d'artillerie.
Y participent les «orgues de Staline». C'est le surnom allemand des lance-fusées multiples motorisés que les Soviétiques ont mis au point dans le plus grand secret à partir de 1938 et baptisés du joli nom de Katioucha (diminutif de Catherine).
La VIe Armée allemande est bientôt emprisonnée dans sa conquête, une ville en ruine plongée dans le terrible hiver russe ! Le maréchal de l'Air Hermann Goering tente d'organiser un pont aérien pour ravitailler les assiégés. Mais l'aviation allemande ne peut larguer que 120 tonnes par jour quand il en faudrait 500.
En décembre, le général Paulus devine que le piège va se refermer sur son armée mais Hitler lui interdit de battre en retraite et le général n'ose désobéir. Une armée de secours commandée par von Manstein échoue à secourir les assiégés.
En janvier, le Führer élève par téléphone le général Paulus à la dignité de maréchal pour le détourner du déshonneur de la capitulation. Mais Paulus n'a cure de se suicider et choisit de se rendre avec 24 généraux et 91.000 soldats survivants (6.000 seulement reviendront de captivité).
EnAllemagne, les festivités prévues pour le dixième anniversaire de l'accession de Hitler au pouvoir sont annulées. Le 2 février 1943, le drapeau rouge de l'Union soviétique flotte à nouveau sur Stalingrad.
Au cours du siège de la ville, l'armée de Paulus aura perdu au total 400.000 hommes dont 150.000 morts et 120.000 prisonniers (parmi eux des Allemands mais aussi des alliés : Italiens, Roumains, Hongrois,...). Par ailleurs, les combats auront fait du côté soviétique 50.000 morts.
Le total des tués et blessés sur tout le front du Don et de la Volga, pendant les six mois qui ont précédé la capitulation des Allemands, s'avère proche de 2 millions dont 1,2 million du côté soviétique, ce qui fait de Stalingrad la plus sanglante bataille de l'Histoire humaine.
La victoire des Soviétiques, trois mois après celle des Britanniques à El Alamein, soulève un immense espoir dans les pays soumis à l'occupation allemande. En démontrant la vulnérabilité des armées allemandes, elle marque un tournant dans la Seconde Guerre mondiale. Quant au maréchal Paulus, il est prestement retourné par les Soviétiques et se met au service de leur propagande antinazie.
Guerre totale
Les armées allemandes qui s'étaient avancées vers le Caucase doivent en toute hâte se replier de 600 kilomètres pour éviter l'encerclement.
Le 5 juillet 1943, le général von Manstein tente de reprendre l'initiative dans la région de Koursk, à l'ouest du Don. La bataille met aux prises 3.500 engins blindés allemands et autant de soviétiques. Au bout d'une semaine, les Allemands, qui ont perdu plus de 100.000 hommes, abandonnent la partie. Ils entament leur retraite. Celle-ci s'achèvera près de deux ans plus tard dans les ruines de Berlin.
30 janvier 1889
Marié sans amour à une princesse fade et trop jeune, Stéphanie de Belgique, il collectionne les maîtresses et fréquente les lupanars, ce qui lui vaut de contracter une maladie vénérienne grave.
Rodolphe
Tenu à l'écart des affaires par son père, Rodolphe se pique de libéralisme.
Il commet des articles anonymes dans un journal de l'opposition et se prend à espérer une évolution de l'empire austro-hongrois vers davantage de démocratie et de fédéralisme. Proche de Georges Clemenceau, il est favorable à un rapprochement avec la France.
Ses prises de position lui valent de violentes disputes avec son père. Celui-ci ne l'en aime pas moins mais souhaite maintenir son pays dans l'alliance avec l'Allemagne de Guillaume II.
Prématurément vieilli par la maladie, l'interdiction qui lui est faite de divorcer et la crainte de ne pouvoir avoir de fils, Rodolphe songe au suicide.
Craignant de ne pas y arriver seul, il convainc une jeune maîtresse de 17 ans, Mary Vetsera, de l'accompagner dans la mort. Il la tue lui-même d'un coup de pistolet avant de se tirer une balle dans la tête.
Marie Vetsera
François-Joseph obtient du pape Léon XIII que son fils soit inhumé chrétiennement dans la crypte impériale des Capucins, et non à l'écart comme l'église catholique l'impose à tous les suicidés.
L'empereur fait aussi l'impossible pour cacher la présence de Mary Vetsera aux côtés de son fils afin de préserver la réputation de celui-ci. Cette dissimulation va longtemps alimenter des rumeurs fantasques sur l'hypothèse d'un double meurtre pour des raisons politiques.
La mort de Rodolphe aggrave l'état psychique de sa mère, Sissi.
Il faut dire que son cousin Louis II de Bavière est mort noyé trois ans plus tôt, à 40 ans, dans des circonstances mystérieuses après avoir été déclaré aliéné par les médecins ! Aussi l'impératrice est-elle portée à croire que son instabilité psychique et le suicide de son fils résultent d'un mal propre à sa famille, les Wittelsbach de Bavière. La malheureuse sera assassinée à Genève par un anarchiste, 9 ans plus tard, lors de l'une de ses innombrables fugues loin de la Cour.
Suite à la mort de Rodolphe, c'est désormais à l'archiduc François-Ferdinand, neveu de l'empereur, qu'il revient d'assumer l'héritage des Habsbourg. Il ne deviendra jamais empereur. Un terroriste brisera sa vie à Sarajevo en 1914...
La tragédie de Mayerling, affaire privée d'une famille durement éprouvée par le sort, s'inscrit ainsi dans la marche de l'Europe vers les horreurs de 1914-1945.
29 janvier 1635
Le 29 janvier 1635, le cardinal de Richelieu signe les lettres patentes qui fondent l'Académie française.
Le nom de la nouvelle institution vient du jardin Akademos, à Athènes, où Platon enseignait la philosophie. Sous la Renaissance, on avait pris l'habitude d'appeler ainsi les sociétés savantes où l'on discutait de belles lettres et de sciences. C'est ainsi que Laurent de Médicis avait formé à Florence un aréopage d'artistes et de savants à l'imitation des cercles de philosophes antiques. La première académie des temps modernes, dite «Accademia del Disegno», fut fondée à Florence par le peintre Vasari en 1561, et allait servir de modèle à l'Académie royale de peinture et sculpture (Paris).
La France des années 1620 et 1630, sous le règne de Louis XIII, connaît une effervescence intellectuelle inattendue. Dans les salons parisiens, la bonne société se pique de beau langage, non sans quelques excès que l'on moque sous le nom de «préciosité».
Rue Saint-Thomas-du-Louvre, la marquise de Rambouillet reçoit dans son hôtel des lettrés, poètes et grammairiens. Parmi eux le poète Malherbe, Vincent Voiture, Georges de Scudéry et sa soeur, Guez de Balzac, Racan,... Chacun y va de ses analyses et de ses bons mots.
L'Académie française est issue d'un autre petit groupe de lettrés et d'érudits qui se réunissent chaque semaine chez Valentin Conrart, secrétaire du roi Louis XIII. L'un d'eux, le seigneur de Boisrobert, est secrétaire du Premier ministre, Richelieu. Il l'entretient de ces réunions.
L'habile cardinal a l'idée de s'attacher les gens de lettres et de les mettre au service de l'État et du pouvoir monarchique. Il veut promouvoir l'esthétique classique au détriment de la préciosité et du baroque. Richelieu invite les érudits à se constituer en corps officiel et leur accorde sa protection. De 9, ils portent leur nombre à 28 avant que les lettres patentes ne limitent définitivement à 40 le nombre d'académiciens.
Les académiciens sont cooptés par leurs pairs et demeurent en fonction jusqu'à leur mort (d'où le surnom quelque peu ironique d'«Immortels»).
La nouvelle Académie se voue à la langue française. L'article 24
de ses statuts énonce: «La principale fonction de l'Académie sera de travailler avec tout le soin et toute la diligence possibles à donner des règles certaines à notre langue et à la rendre pure, éloquente et capable de traiter les arts et la science...»
Valentin Conrart, premier secrétaire perpétuel de l'Académie, avalise la pratique des réunions hebdomadaires destinées à la rédaction d'un Dictionnaire de la langue française et au perfectionnement de la langue.
En 1638, Richelieu, soucieux de faire taire les railleries autour de la jeune Académie, l'engage à donner son sentiment sur la tragédie du Cid, qu'a représentée Pierre Corneille l'année précédente. C'est l'unique fois où l'Académie prétend s'ériger en arbitre littéraire.
Après la mort du cardinal, l'Académie sollicite la protection du chancelier Séguier puis du roi lui-même.
Pendant la Révolution française, l'assemblée de la Convention supprime en 1795 l'Académie française et quatre autres académies royales et les remplace par un Institut national des sciences et des arts, l'actuel Institut de France. Mais le Premier Consul Napoléon Bonaparte puis Louis XVIII et Louis-Philippe 1er rétablissent l'Académie française dans sa plénitude.
L'habit vertdes académiciens est officialisé par un décret du Premier Consul Napoléon Bonaparte en date du 23 floréal an IX (15 mai 1801). L'épée, qui désignait sous l'Ancien Régime les gens de la Maison du Roi, devient, à travers ses décorations, l'expression de la personnalité de chaque académicien.
Depuis 1805, les académiciens de l'Institut se réunissent sous la fameuse Coupole du collège des Quatre-Nations, en face du Louvre.
Depuis la fin du XVIIe siècle, l'Académie française a une activité de pure forme et son travail sur le fameux Dictionnaire suscite le sourire plus que l'admiration.
L'entrée sous la Coupole reste toutefois très prisée car elle permet de rencontrer des personnes de toutes origines dans une fraternité intellectuelle de bon aloi. Elle correspond parfois à une fin de carrière et la moyenne d'âge élevée des impétrants n'encourage guère au dynamisme.
Certains s'interrogent sur l'opportunité de donner à cette institution respectable plus d'initiative dans la promotion de la langue française.
La moindre des réformes serait que les nouveaux élus aient un statut actif pendant quelques années durant lesquelles ils pourraient travailler et faire des propositions. Au terme de ce mandat, ils se cantonneraient dans un rôle honorifique et laisseraient le travail à leurs nouveaux collègues.
28 janvier 1077
Le pape Grégoire VII a publié en 1075 vingt-sept propositions sous l'intitulé Dictatus papae (l'«Édit du pape»), par lesquelles il affirme que les évêques doivent être nommés par lui et non plus par l'empereur. Le pape lui-même doit être élu par un conclave des cardinaux et non plus par les nobles romains.
Ces propositions participent d'un vaste mouvement de réforme amorcé par le pape en vue d'imposer sur la chrétienté l'autorité du Saint-Siège, jusque-là très symbolique.
L'empereur d'Allemagne Henri IV s'oppose à ces réformes qui rompent avec la traditionnelle soumission du clergé envers le pouvoir séculier et déséquilibrent les rapports d'égalité antérieurs entre l'empereur et le pape. Il tente de déposer le pape mais celui-ci réplique en l'excommuniant, autrement dit en le privant des sacrements, et en autorisant ses vassaux à rompre leur serment d'obéissance.
Des seigneurs allemands en profitent pour récupérer des biens et des avantages qui leur ont été confisqués et ils élisent même un roi concurrent. Peu à peu abandonné de tous, Henri IV craint que le pape ne vienne en Allemagne au secours des dissidents.
Il préfère prendre les devants et se rend lui-même en Italie auprès de son ennemi, qui est alors en visite chez la comtesse Mathilde de Toscane, dans son château de Canossa.
Pieds nus dans la neige, il attend pendant trois jours que le pape veuille bien le recevoir et le relever de l'excommunication.
Le pape n'a d'autre choix que de pardonner au pénitent. Hélas, comme il pouvait s'y attendre, celui-ci en profite pour restaurer son autorité et... reprendre la querelle des Investitures.
L'humiliation feinte de Canossa débouche ainsi sur la victoire de l'empereur. Henri IV réunit un concile à sa dévotion afin que celui-ci nomme un nouveau pape plus conciliant.
Grégoire VII doit s'enfuir chez les Normands qui occupent l'Italie du sud et, sous prétexte de restaurer le pape sur la chaire de Saint Pierre, ces derniers en profitent pour piller Rome. Le grand pape réformateur mourra à Salerne, abandonné de tous, le 25 mai 1084.
La papauté devra encore lutter pendant plusieurs décennies avant de gagner définitivement la Querelle des Investitures avec le Concordat de Worms de 1122.
Stabilisée par la séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir séculier (c'était déjà une forme de laïcité), la chrétienté occidentale entamera alors une magnifique expansion. Elle s'épanouira dans une foi naïve et puissante dont l'art roman nous conserve le souvenir.
27 janvier 1556
Le 27 janvier 1556, le jeune Akbar (13 ans) succède à son père Humayun et à son grand-père Babour à la tête d'un petit royaume musulman du Pendjab, au nord de l'Inde. Il bénéficie dans les premières années de son règne des conseils de son précepteur, le chef turcoman Bairam khan, mais dès l'âge de 19 ans, il entreprend de gouverner seul.
Ce lointain descendant du conquérant turc Tamerlan va se tailler en quelques années un empire dans l'Inde du nord, du Gujerat au Bengale.
L'année même de son couronnement, au prix de quelques batailles, Akbar met fin à l'anarchie qui règne dans le royaume fondé par son illustre grand-père, Babour chah. Sur le célèbre champ de bataille de Panipat, près de Delhi, en novembre 1556, il a raison d'un usurpateur, Hémou.
Puis, le prince s'attaque aux royaumes rajpoutes, champions de l'hindouisme, réfugiés dans d'imprenables citadelles médiévales. Lui-même épouse en 1562 une princesse rajpoute en vue de sceller la réconciliation entre musulmans et hindous.
En 1568, après un long siège, les défenseurs de la citadelle rajpoute de Chitor se suicident. Malgré cet échec, les Rajpoutes persistent à s'opposer à Akbar.
Sans cesser de les combattre, au prix souvent de grands massacres, Akbar instaure la tolérance dans son empire. Il gouverne volontiers avec les hindous et développe avec leur concours une administration efficace, supprimant notamment l'impôt qui pèse sur les non musulmans. Il accorde des privilèges commerciaux aux Portugais, dont les caravelles abordent les ports de la côte malabare.
Son ouverture d'esprit l'amène à fonder en 1582 une nouvelle religion qui réunit ce qu'il croit être le meilleur des vieilles croyances. Lui-même s'institue chef de cette «Foi divine» mais se garde de l'imposer à ses sujets (elle ne lui survivra pas).
À la même époque, l'Europe occidentale se déchire dans les guerres de religion entre catholiques et protestants !...
L'Inde au temps des premiers empereurs moghols
Les empereurs Moghols (en fait, des Turcs musulmans) règnent en Inde du Nord du XVIe siècle à la fin du XIXe siècle avant de laisser la place à l'Empire britannique des Indes, mais les principaux représentants de la dynastie, qualifiés de «Grands Moghols», disparaissent avec Aurengzeb en 1707...
À sa mort, le 16 octobre 1605 dans sa capitale d'Agra, Akbar laisse l'empire le plus puissant qu'ait jamais connu la péninsule indienne.
Son fils et successeur, Jahangir, diffuse la culture persane en Inde par l'intermédiaire de sa femme, la princesse persane Nour Jahan. Il poursuit la politique tolérante de son père mais y met moins d'énergie et à l'approche de sa fin, doit combattre la rébellion de son fils et héritier, Chah Jahan.
Jahangir devant le portrait de son père
John Baird présente sa télévision (1925)
26 janvier 1926
Il ne s'agit que d'une petite image animée en noir et blanc de 30 lignes verticales, mais elle permet de distinguer clairement la silhouette d'un personnage transmise à partir d'un émetteur situé dans la pièce voisine.
La séance a lieu à Londres, 22 Frith Street, dans le laboratoire de l'inventeur, un ingénieur et entrepreneur écossais du nom de John Logie Baird (38 ans). Après de longues recherches, il avait présenté une première fois son procédé en octobre 1924 dans le magasin Selfridges, sur Oxford Street, mais le résultat avait été trop médiocre pour être pris en considération.
La télévision de John Baird est l'aboutissement d'une longue chaîne d'innovations. Tout commence en 1875 quand l'Américain G. R. Carey suggère l'emploi du sélénium, un matériau dont la résistivité varie en fonction de l'éclairement, pour la transmission d'images à distance. Quelques années plus tard, en 1883, l'Allemand Paul Nipkow invente et fait breveter un disque tournant analyseur d'images, le «télescope électronique» (Elektrisches Teleskop). John Baird en tirera parti pour son dispositif.
Le mot télévision lui-même apparaît avant la chose, en 1900, lors de l'Exposition universelle de Paris !
En 1923, le chercheur américain d'origine russe Vladimir Zworykin invente une caméra électronique (l'«iconoscope») à l'origine de la télévision électronique et le 18 novembre 1929, alors qu'il travaille pour Westinghouse, il présente le premier récepteur de télévision entièrement électronique. Enfin, en concurrence avec John Baird, l'inventeur américain Charles Francis Jenkins fait en juin 1925 une démonstration publique de transmissions d'images animées selon un principe similaire à base de disque tournant analyseur d'images.
En juillet 1928, l'infatigable John Baird procède à de premiers essais de télévision en couleur. Un peu plus tard enfin, le 30 septembre 1929, il effectue en association avec la BBC (la radio britannique) les premières émissions régulières télévisées à partir de l'émetteur de Daventry.
Marie Antoinette
Le 25 janvier 1785, le prince-cardinal de Rohan reçoit une somptueuse rivière de diamants qu'il destine à la reine Marie-Antoinette. Mais le fringant cardinal se laisse gruger par des escrocs de haut vol.
Le scandale va retomber sur la reine de France bien malgré elle et ruiner sa réputation de femme honnête...
Le cardinal et les escrocs
Le collier avait été réalisé vers 1773 par les joailliers parisiens Böhmer et Bassenge avec 647 joyaux d'un poids total de 2.300 carats.
Les deux joailliers s'étaient persuadés de pouvoir le vendre à la comtesse du Barry, favorite du roi Louis XV. Las, la mort inopinée du vieux roi en 1774 porte un coup à leur projet.
L'idée vient aux joailliers que la nouvelle reine, Marie-Antoinette, que l'on sait fort coquette, pourrait l'acquérir à son tour. Ils parviennent à présenter leur merveille aux souverains en 1778 puis en 1781.
Le jeune roi Louis XVI ne se laisse pas fléchir et recule devant l'énormité du prix, 1.600.000 livres ! La reine se montre aussi raisonnable. Elle va jusqu'à rappeler que c'est là le prix de deux vaisseaux de ligne dont le royaume a bien plus besoin...
La jeune Autrichienne, fille de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, est arrivée à Versailles à 14 ans et s'est composé un personnage frivole, entouré de jeunes aristocrates insouciants. On s'accorde à la trouver élégante et les soupirants ne lui manquent pas. Le prince Louis de Rohan est de ceux-là. Issu d'une illustre et richissime famille, il part à Vienne comme ambassadeur en 1772, à 38 ans. Il en est chassé deux ans plus tard par l'impératrice, que scandalisent ses dévergondages, mais n'en est pas moins nommé grand aumônier de France puis cardinal et enfin évêque de Strasbourg.
Imbu de lui-même, le cardinal de Rohan a des ambitions politiques et attribue à la défaveur de la reine l'échec de ses projets. C'est alors qu'il rencontre une jeune femme délurée qui descend d'un bâtard du roi Henri II et se gratifie du titre fantaisiste de comtesse de La Motte-Valois. Elle possède des accointances avec un escroc italien du nom de Giuseppe Balsamo, qui se présente lui-même comme le comte de Cagliostro.
La comtesse de La Motte-Valois fait grand cas d'une prétendue intimité avec Marie-Antoinette au point de convaincre le cardinal de pouvoir gagner ses bonnes grâces. Le naïf prélat lui confie quelques cadeaux destinés à la reine et obtient en retour des billets de remerciements qu'il croit venir de la reine.
Le 11 mars 1784, une entrevue discrète est organisée dans le Bosquet de Vénus (sic) au voisinage du Petit Trianon, où la reine passe l'essentiel de son temps. Il est minuit, le cardinal attend le cour battant. La reine paraît et lui remet une rose et un billet en faisant signe de se taire. En réalité, une modiste parisienne dénommée Nicole Legay d'Oliva a joué le rôle de sosie de la reine pour abuser le cardinal.
Désormais, ce dernier ne met plus de limites à ses générosités. En janvier 1785, la comtesse de La Motte-Valois lui apprend que la reine, ne pouvant acheter un joyau précieux au grand jour, le charge de s'entremettre pour l'acquérir en son nom.
Le cardinal, sur les instances de Cagliostro, s'exécute aussitôt. C'est ainsi que le 21 janvier 1785, la comtesse annonce radieuse aux joailliers Böhmer et Bassenge que la reine s'est déterminée à acheter une superbe rivière de diamants. Le collier est remis au cardinal qui le confie à un prétendu officier de la reine... Il s'agit en fait d'un amant de la comtesse, laquelle se hâte de défaire le collier et de le vendre au détail à Londres.
Lorsque, quelques mois plus tard, le cardinal se trouve dans l'impossibilité de régler une échéance, les joailliers se présentent à la reine pour faire valoir leur traite. Celle-ci, incrédule, porte l'affaire devant le roi qui comprend tout. Atterré, il choisit, non sans maladresse, de révéler l'affaire au grand jour pour manifester l'innocence de la reine.
Le 15 août 1785, jour de l'Assomption, il y a grande fête à Versailles, où se presse la noblesse du royaume.
Le grand aumônier de France doit célébrer un office solennel dans la chapelle du palais. Il a déjà revêtu son habit pontifical lorsqu'il est sommé de se présenter incontinent dans le cabinet du roi.
Louis XVI le reçoit en présence de la reine, du garde des sceaux et du ministre de la maison du roi, le baron de Breteuil. On lui présente la traite signée au profit de Böhmer et Bassenge, et le malheureux cardinal en reste sans voix. Décontenancé, il signe des aveux complets sous la dictée du roi et sort sous les quolibets des courtisans.
«Qu'on mette le cardinal aux arrêts !» s'écrie Breteuil, son ennemi juré... Le jour même, Rohan fait son entrée à la Bastille. Le lendemain, Jeanne de la Motte est arrêtée à son tour. Ses complices sont en fuite.
Le Cardinal de Rohan
Dans son souci de faire la lumière, le roi confie au Parlement le procès du cardinal. L'instruction traîne, les prévenus font des dépositions contradictoires, les grands noms de France (Rohan, Condé, Soubise) prennent fait et cause pour le cardinal tandis que le haut-clergé s'insurge contre l'affront fait à l'un des siens, victime d'escrocs et seulement coupable de naïveté. Quant à l'infortunée reine, elle est accablée par les insinuations les plus malveillantes et les quolibets les plus orduriers.
Les privilégiés de tout poil se privent d'autant moins de malmener la famille royale qu'ils sont en conflit ouvert avec le roi et son ministre Calonne, coupables de vouloir imposer un minimum de justice fiscale dans le pays. Quelques mois plus tard éclate la Révolution.
Le 22 mai 1786, le procès s'ouvre devant une cour de 64 magistrats de la Grand-Chambre et de la Tournelle. Dix jours plus tard, le procureur général Joly de Fleury prononce un réquisitoire accablant pour le cardinal. Le jury délibère cependant qu'une partie de la cour s'insurge et qu'une foule de plusieurs milliers de manifestants proclame bruyamment son appui au cardinal. Sur la foi des délibérations du jury, le cardinal est relaxé mais le roi le dépouille de toutes ses charges et l'exile à l'abbaye de la Chaise-Dieu.
La comtesse de la Motte est condamnée à être fouettée en public, marquée au fer rouge et détenue à perpétuité à la Salpêtrière (d'où elle s'évade peu après).
Cagliostro
Les principaux complices, mari et amant de l'intrigante, sont condamnés par contumace cependant que Cagliostro est banni du royaume.
L'opinion accueille le verdict comme un désaveu implicite pour la reine et croit y trouver une confirmation de toutes les calomnies qui traînent sur son compte. Marie-Antoinette ne s'y trompe pas, qui écrit à la duchesse de Polignac : «Venez pleurer avec moi, venez consoler votre amie, ma chère Polignac. Le jugement qui vient d'être rendu est une insulte affreuse...»
Les peintres officiels tentent de renverser le jugement populaire en présentant Marie-Antoinette non plus comme la reine de l'élégance mais comme une mère affectueuse, entourée de ses enfants, mais cette opération de communication ne va pas fonctionner. L'affaire du collier va seulement rapporter à la reine un nouveau surnom : «Madame Déficit» !
Rohan s'en sort mieux. Traité en martyr, il sera élu aux états généraux en 1789 par le clergé de Tonnerre avant d'émigrer en Allemagne où il meurt en 1803.
Il nous reste de cette incroyable escroquerie un superbe roman d' Alexandre Dumas : Le collier de la reine.
Arrowtown
24 janvier 1848
Son patron, Johann Augustus Sutter, un Suisse né en 1803 dans le duché de Bade, a connu des fortunes diverses. Employé dans une usine de sel jusqu'à la faillite de celle-ci, il quitte l'Europe et s'établit aux États-Unis, abandonnant sa femme et ses cinq enfants.
Il obtient une concession de 900 km2 dans la vallée du Sacramento, non loin de San Francisco, l'appelle «Nouvelle Helvétie» et y bâtit un fortin, Sutter's Fort, pour se protéger des Indiens. Le sort commence à lui sourire lorsque survient la découverte de Marshall...
Sutter rédige une lettre dans son fort quand son ouvrier, hors d'haleine, lui amène le fruit de sa découverte : quelques grains de métal jaunâtre dans un chiffon. Il ouvre une encyclopédie à la lettre G (comme Gold, Or), teste les échantillons et conclut enfin : «De l'or !» Instantanément, le bruit se répand dans la région et les prospecteurs affluent tant et si vite que la propriété de Sutter est ravagée et lui-même ruiné. Il mourra en 1880 avec tout juste une pension de l'État de Californie. C'est la première victime de la ruée vers l'or !...
La Californie, à cette époque, compte à peine 15.000 Blancs. Elle fait encore partie du Mexique, lequel est devenu indépendant en 1821 au terme d'une longue lutte de libération émaillée par les aventures légendaires de Zorro, héros californien !
En février 1848, soit un mois après la découverte de l'or, le Mexique est contraint, au terme d'une guerre rapide autant qu'inique, de signer avec les États-Unis le traité de Guadalupe Hidalgo par lequel il cède à son puissant voisin la Californie ainsi que tous les territoires situés au nord du rio Grande, en échange de seulement 15 millions de dollars. Et dès le mois suivant, l'American Journal of Science publie une lettre selon laquelle «de l'or a été découvert dans la rivière Sacramento... et tout laisse prévoir qu'il s'agit de quantités importantes».
En décembre 1848, le président américain James K. Polk confirme très officiellement la présence d'or en Californie. La découverte entraîne une ruée du monde entier. Beaucoup d'aventuriers et de colons du Middle West traversent le continent américain dans les chariots à bâche popularisés par les westerns. Les prospecteurs d'Europe contournent l'Amérique en bateau par le sud, en franchissant le cap Horn ; c'est la voie la moins chère... mais aussi la plus longue. Les notables, militaires et fonctionnaires préfèrent quant à eux la route de Panamá, en dépit de l'obligation de traverser l'isthme en voiture ou à cheval. Les difficultés de liaison vont redonner du crédit à l'idée de relier par un canal l'Altlantique et le Pacifique.
Et les Français dans tout ça ?
Environ 30.000 Français participent à la ruée vers l'or. On les surnomme «Keskidees» (déformation de «Qu'est-ce qu'ils disent ?») en raison de leur difficulté à comprendre la langue anglaise. Parmi eux des ouvriers au chômage, des nobles ruinés et d'anciens révolutionnaires des journées de Février et Juin 1848. Le gouvernement français organise même une loterie au bénéfice de 5.000 misérables dont il est trop heureux de débarrasser le pays.
La Californie étant encore dépourvue d'administration, les terrains et l'or qu'ils recèlent appartiennent au premier arrivant. Des villes généralement éphémères se multiplient dans la vallée du Sacramento. Les prospecteurs ne tardent pas à déchanter quand ils découvrent les conditions très éprouvantes de leur travail : de longues journées de labeur en plein soleil pour trouver quelques pépites. Bien peu s'enrichissent... Les seuls qui tirent profit de la ruée vers l'or sont les tenanciers de lupanars et de casinos ainsi que les camelots.
Les tonnages qui sortent de terre n'en sont pas moins conséquents : pas moins de 752 tonnes dans les neuf premières années, soit presque autant qu'au Brésil pendant tout le XVIIIe siècle.
À la fin de l'année 1848, on compte environ 4.000 orpailleurs dans les divers sites de prospection californiens et le territoire compte déjà 90.000 habitants. Les Mexicains et les Indiens, respectivement au nombre de 20.000 et 10.000, se retrouvent en minorité. L'année suivante, le nombre des orpailleurs se monte à 40.000 ; en 1850, ils sont 60.000 et en 1860 plus de 100.000.
La Californie devient dès 1849 un État de plein droit au sein des États-Unis d'Amérique. Dès 1851, elle frappe fièrement ses propres monnaies.
Aujourd'hui, l'or de Sutter est épuisé, mais la Californie continue de séduire tous les audacieux du monde entier. Berceau de l'électronique, elle produit plus de richesses que n'en ont jamais découvertes les anciens orpailleurs.
Triomphe de l'étalon-or
La découverte de l'or en Californie est précédée d'autres découvertes en Sibérie et suivie de nouvelles dans le désert du Nevada, en Australie ainsi qu'en Afrique australe, enfin sur les bords de la rivière Klondike, à la frontière entre le Canada et l'Alaska (29 ans après l'achat de ce territoire par les États-Unis à la Russie).
Au cours du XIXe siècle, la planète aura ainsi produit plus de 12.000 tonnes d'or, soit 6 fois plus qu'au XVIIIe siècle, 12 fois plus qu'au XVIIe et... 13 fois plus qu'au XVIe siècle en dépit de la découverte du Nouveau Monde (chiffres publiés par René Sédillot).
Cette abondance d'or entraîne l'éviction progressive du bimétallisme or-argent dans les échanges monétaires et porte un coup très dur à la tentative d'Union monétaire lancée par Napoléon III sous le nom d' Union latine.
Ainsi, en 1871, lorsque l'empire d'Allemagne crée le mark, sa nouvelle monnaie, il la gage exclusivement sur ses réserves d'or.
23 janvier 1579
Par l'Union d'Utrecht du 23 janvier 1579, sept provinces à majorité protestante du nord des Pays-Bas se constituent en confédération sous le nom de «Provinces-Unies» (elles forment aujourd'hui les Pays-Bas).
Les dix provinces du sud, à majorité catholique, restent fidèles à leur souverain, le roi d'Espagne, et conservent le nom de Pays-Bas espagnols (elles forment aujourd'hui la Belgique).
De Groningue, au nord, à Cambrai, au sud, les Dix-Sept Provinces appartenaient un siècle plus tôt au duc de Bourgogne Charles le Téméraire.
Par le hasard des successions et des mariages, elles échoient à l'empereur d'Allemagne Maximilien 1er de Habsbourg, puis à son successeur Charles Quint, enfin au fils de celui-ci, le roi d'Espagne Philippe II. Philippe II les administre par l'entremise de sa demi-soeur Marguerite de Parme et d'un groupe de fonctionnaires bourguignons aux ordres du cardinal de Granvelle.
À la fin du XVIe siècle, on est en pleines guerres de religion. Catholiques et protestants s'affrontent aux Pays-Bas comme ailleurs en Europe.
Guillaume de Nassau, jeune noble catholique d'origine allemande, élevé à la cour de Charles Quint, reçoit de Philippe II la charge de «Stathouder» (gouverneur, ou chef, en néerlandais) de la riche province de Hollande. Lui-même a hérité de la principauté d'Orange, au sud de la France, d'où la couleur de ses armoiries... qui est aussi celle de l'équipe de football néerlandaise actuelle !.
À l'unisson des nobles hollandais qui craignent d'être dépouillés au profit de gouverneurs espagnols, il dénonce les persécutions contre les protestants calvinistes et obtient la mise en congé du cardinal de Granvelle.
En 1565, les nobles publient à Breda un «compromis des Nobles» par lequel ils exigent la fin de l'Inquisition et la convocation d'états généraux. Ils se rendent en délégation à Bruxelles pour remettre leur texte à Marguerite de Parme, gouverneur général des Pays-Bas. Celle-ci, qui les voit arriver de son balcon de l'hôtel de ville, glisse à l'un de ses conseillers : «Mais que me veulent donc ces gueux ?» L'expression fait florès et les protestataires, quoique nobles, s'énorgueillissent de cette appellation de «gueux», allant jusqu'à adopter pour insignes l'écuelle et la besace.
Philippe II, en qualité de chef de la Contre-Réforme catholique, est désireux de remettre de l'ordre dans ses provinces rebelles. En août 1567, il nomme un nouveau gouverneur des Pays-Bas en la personne du duc d'Albe, à la sinistre réputation. Celui-ci arrive à Bruxelles avec le titre de vice-roi et les pleins pouvoirs. Il occupe le pays avec 60.000 hommes : Espagnols, Napolitains, Allemands.
La répression ne se fait pas attendre. Elle est dirigée par le Conseil des troubles, que les habitants surnomment le Conseil du sang («Bloedraat») en référence aux 8.000 exécutions dont il se rendra responsable. L'indignation culmine lorsqu'après une agression perpétrée par les calvinistes contre des lieux catholiques, deux chefs des gueux, les comtes d'Egmont et de Hornes son jugés et condamnés à mort. Les deux nobles sont décapités à Bruxelles le 5 juin 1568.
L'exécution des deux nobles marque le début d'une longue guerre d'indépendance. Guillaume d'Orange, dit «le Taciturne», arrive à s'enfuir en Allemagne. Il se convertit au calvinisme et revient en mars 1572 aux Pays-Bas avec une petite armée de 20.000 hommes et des marins, les «gueux de la mer». Il devient le chef de l'insurrection avec le titre de Stathouder.
Aprèsla prise de Leyde par les «gueux» et le sac d'Anvers par les Espagnols, Guillaume reçoit le soutien fervent de l'ensemble des Néerlandais, unis contre l'oppression espagnole.
Il obtient des représentants des Dix-Sept Provinces qu'ils signent la Pacification de Gand, le 8 novembre 1576, par laquelle les habitants de la Hollande et de la Zélande obtiennent le droit de pratiquer le calvinisme à leur gré.
Arrive un nouveau gouverneur. Ce n'est autre que le jeune et prestigieux don Juan d'Autriche, demi-frère de Philippe II et héros de la victoire de Lépante sur les Turcs. Il feint de retirer les troupes espagnoles et d'accepter les termes de la Pacification. Là-dessus, il s'empare de Namur. Mais comme les armées de Philippe II sont retenues en France dans d'autres guerres de religion, il lui est impossible de restaurer l'autorité du roi sur la totalité des Pays-Bas.
Arrive un nouveau gouverneur espagnol, Alexandre Farnèse. Faute de soumettre l'ensemble des provinces, il monte habilement les catholiques du sud contre les calvinistes du nord.
Craignant l'hégémonie protestante, les représentants des dix provinces du sud concluent l'Union d' Arras, le 6 janvier 1579, par laquelle ils dénoncent la Pacification de Gand, rejettent l'allégeance à Guillaume d'Orange et réaffirment leur fidélité au roi d'Espagne. La division du pays devient irrémédiable. Il ne reste plus aux Provinces-Unies du nord qu'à confirmer à Utrecht leur propre union autour de la Hollande. C'est chose faite le 23 janvier suivant.
Le roi d'Espagne ne se tient pas pour battu. Il bloque le port d'Anvers par un système de sas à l'embouchure de l'Escaut et interdit aux navires hollandais l'accès à Lisbonne. Il espère ainsi ruiner les marchands hollandais et flamands qui tirent leurs revenus de la revente en Europe des marchandises que ramènent les vaisseaux hispaniques du Nouveau Monde et d'Asie. Mauvais calcul...
Anvers retombe aux mains des Espagnols en 1585 et la moitié des 50.000 habitants s'enfuient aux Pays-Bas pour rester protestants. Le grand port flamand va dès lors décliner irrémédiablement.
Dans le même temps, en Hollande, le port rival d'Amsterdam offre l'hospitalité à des centaines de riches et entreprenants marchands juifs ou protestants chassés des pays occupés par les Habsbourg. Ces marchands font cause commune avec leurs homologues hollandais pour développer une flotte de commerce et lancer des expéditions outre-mer, en vue d'attaquer l'Espagne à la source de sa richesse.
C'est le début d'une irrésisitible expansion. Fortifiées par leur révolte, les Provinces-Unies vont devenir le premier des États modernes, avec une économie capitaliste et un empire colonial très rentable. Malgré cela, leur indépendance ne sera officiellement reconnue par l'ensemble des chancelleries européennes qu'en 1648, lors des traités de Westphalie.
Une Histoire agitée
Les habitants des Provinces-Unies appellent «Guerre de Quatre-Vingts ans» cette longue, douloureuse et palpitante période (1568-1648) - la plus glorieuse de leur Histoire -, qui les a menés à l'indépendance et à la prospérité.
Occupé par les Français pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, le pays prend le nom de République batave (d'après le nom antique de la région) puis de Royaume de Hollande. Après la chute de Napoléon, en 1814, il est réuni aux Pays-Bas du sud, qui, à la fin du XVIIIe siècle, étaient passés des Habsbourg de Madrid à ceux de Vienne avant d'être annexés par la France. L'ensemble reçoit le nom de Royaume-Uni des Pays-Bas. En 1830, enfin, le sud conquiert son indépendance sous l'appellation de Belgique (un nom qui remonte aux Romains) et l'on arrive à la configuration actuelle.
Guerrier Zoulou
22 janvier 1879
Les assaillants sont les héritiers de la nation guerrière fondée quelques décennies plus tôt par le fameux roi Chaka.
Trop confiants dans leur supériorité, les Anglais ont négligé de fortifier leur campement. En moins d'une heure, ils perdent dans l'attaque près d'un millier d'hommes (et plus d'officiers qu'à Waterloo !). Les Zoulous en perdent de leur côté 2.000. C'est la plus grande défaite de l'Angleterre en Afrique.
Son retentissement est immense à Londres et va précipiter la soumission de l'Afrique australe.
Quelques années plus tôt, des diamants ont été découverts dans la région de Kimberley, à la limite de la colonie britannique du Cap, du royaume zoulou et des petites communautés de paysans hollandais (les Boers). Sous la pression des colons et des prospecteurs, le gouverneur du Cap, sir Bartle Frere, veut soumettre l'ensemble de la région et lance un ultimatum au roi zoulou Cetewayo...
Après le désastre d'Isandhlwana (ou Isandlwana), de violents débats s'ensuivent à Londres entre l'austère William Gladstone, chef de l'opposition libérale (whig), et le Premier ministre conservateur (torie) Benjamin Disraeli, au pouvoir depuis 1874 et farouche partisan des conquêtes coloniales.
Piqué au vif, le Premier ministre envoie 10.000 hommes en Afrique australe, pour combattre les Zoulous. Après six mois de campagnes meurtrières, les Britanniques s'emparent enfin du roi Cetewayo, le 4 juillet 1879. C'est la fin des guerres zouloues... et bientôt la fin de l'Afrique indépendante.
Les dirigeants européens rivalisent de vitesse pour planter leur drapeau sur les dernières terres insoumises de la planète, malgré une opinion publique majoritairement opposée à ces expéditions coûteuses et vaines. À l'exemple de Benjamin Disraeli, le républicain français Jules Ferry, l'empereur allemand Guillaume 1er et le roi des Belges Léopold II s'appuient sur les aventuriers et les militaires pour achever de soumettre le continent africain.