Un jour.... une histoire....

Un jour... une histoire... 28 mars 1566

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Un jour... une histoire... 28 mars 1566

 

28 mars 1566 : Fondation de La Valette (Malte)

 

Le 28 mars 1566, les chevaliers de Malte fondent sur leur île, au centre de la Méditerranée, une puissante cité fortifiée avec un plan en damier et quarante kilomètres de solides remparts. Cette nouvelle ville est conçue pour résister à d'éventuels assauts de la flotte turque. Elle est aujourd'hui la capitale administrative de l'État de Malte. Son nom, La Valette (ou Valeta), honore la mémoire du Grand-Maître des chevaliers de Saint-Jean, Jean Parisot de la Valette, un chevalier d'origine toulousaine qui brisa le Grand Siège de 1565.

Un jour... une histoire... 27 mars 1351

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Un jour... une histoire... 27 mars 1351

 

Beaumanoir et le combat des Trente à Ploërmel

(miniature)

 

27 mars 1351

Combat des Trente à Ploërmel
 
 
 

Le 27 mars 1351, sur la lande de Ploërmel, deux camps bretons règlent leur différend par un tournoi meurtrier. Il figure encore aujourd'hui parmi les grands mythes de l'histoire de la Bretagne...

 

C'est l'épisode le plus mémorable de la guerre de Succession de Bretagne ouverte dix ans plus tôt par la mort du duc Jean III le Bon, le 30 avril 1341, sans enfant et sans héritier désigné.

 

 

 
 

De nombreuses empoignades jalonnent cette longue guerre féodale dont les paysans bretons sont les principales victimes.

 

Le 25 mars 1351, Jean de Beaumanoir, capitaine du château de Josselin, provoque en combat singulier les Anglais de Richard de Bremborough, établi non loin de là, à Ploërmel. Mais à un combat singulier, le capitaine anglais préfère un combat par équipes : «Dieu soit Juge entre nous ! Que chacun de nous choisisse trente à quarante champions pour soutenir sa cause. On verra de quel côté est le droit».

 

 

Les deux camps désignent chacun trente champions et le combat commence deux jours plus tard sur la lande, au lieu-dit le chêne de Mi-Voie (ou Mivoye), dans le Morbihan actuel.

 

C'est un carnage sans règle qui n'a rien à voir avec les joutes codifiées de l'époque. Les combattants, chevaliers, écuyers, mercenaires, sont à pied ou à cheval, avec des armes disparates. Pour le chroniqueur Jean Froissart qui en a fait le récit complet, ce fut «un moult haut, un moult merveilleux fait d'armes».

 

Au plus fort des combats, Beaumanoir lui-même, blessé, réclame à boire. L'un de ses compagnons, Geoffroy du Bois, lui lance selon la chronique : «Bois ton sang, Beaumanoir ! Et la soif te passera». Et le capitaine retrouve sa combativité.

 

Le soir venu, Beaumanoir et son camp remportent une victoire relative avec «seulement» six morts, les Anglais ayant de leur côté perdu neuf hommes dont leur chef, Bremborough.

Un jour... une histoire... 26 mars 193

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Un jour... une histoire... 26 mars 193

 

Profil de l'empereur Pertinax

 

26 mars 193

L'Empire aux enchères
 
 
 

Le 26 mars 193, les prétoriens responsables de la protection de l'empereur Pertinax assassinent ce dernier. Ils mettent aussitôt l'empire romain aux enchères !

 

Pertinax, avant d'être victime de la garde prétorienne, s'était associé à celle-ci pour éliminer son prédécesseur, l'empereur Commode (un déséquilibré mis en scène dans le film Gladiator ).

 

 

Un empereur méritant

 

Pertinax est le fils d'un esclave affranchi, enrichi dans le commerce.

 

De bonne éducation, il révèle ses talents d'organisateur dans l'armée du Danube, aux côtés de l'empereur Marc Aurèle, le père et le prédécesseur de Commode.

 

Après que ce dernier a été assassiné dans son bain par sa maîtresse, le préfet de la garde, Laetus, propose à Pertinax de prendre le pouvoir. Celui-ci, alors âgé de 66 ans, accepte non sans promettre une substantielle prime aux prétoriens en échange de leur soutien.

 

Une fois intronisé, il découvre la situation dramatique de la trésorerie, vidée par les gaspillages et les fêtes sans nombre organisées par son prédécesseur. De façon quelque peu brutale, il tranche dans les dépenses, limite au strict minimum les fêtes offertes à la plèbe de Rome, limite aussi les privilèges accordés aux prétoriens et renonce à leur payer la totalité de la prime promise.

 

Le peuple ronchonne et les prétoriens ne tardent pas à se révolter. 300 d'entre eux se ruent dans la cour du palais impérial. Pertinax, avec courage, vient à leur rencontre et entreprend de les raisonner. Le chef des insurgés coupe court à la tentative de séduction en plongeant son épée dans la poitrine de l'empereur. Le règne de ce dernier aura duré... 87 jours.

 

 

Enchères

 

Deux sénateurs se présentent pour solliciter la succession de Pertinax. Un certain Didius Julianus l'emporte en offrant quelques milliers de sesterces à chaque soldat. Funeste triomphe. Il lui vaudra d'être à son tour sauvagement massacré.

 

Après une brève guerre civile entre les armées des frontières, l'armée du Danube imposera enfin Septime Sévère. Rome va désormais changer de nature et irrésistiblement décliner. Les historiens parlent de Bas-Empire à propos de l'époque ouverte par le règne tragique de Pertinax.

 

De ce règne, nous gardons aussi la réputation de trouble-fête attribuée aux prétoriens et à toutes les gardes spéciales qui pourraient y ressembler.

 

 

 

Un jour... une histoire... 23 mars

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Un jour... une histoire... 23 mars

 

23 mars 1169

Saladin devient vizir d'Égypte
 
 
 
Le 23 mars 1169, Saladin devient à 32 ans vizir de l'Égypte, principal État arabe. Il succède à son oncle Chîrkouh qui vient de mourir. Le jeune guerrier kurde va dès lors mettre toute son énergie à unir les deux principaux États musulmans du Proche-Orient, l'Égypte et la Syrie, en vue de combattre et repousser les croisés francs installés en Palestine depuis deux générations.
 
 
 
Francs et Syriens aux prises en Égypte
 

Saladin (en arabe, Salah ed-Din) est le fils d'un officier kurde. Il est né à Takrit, une ville du Kurdistan où naquit aussi... le dictateur Saddam Hussein.

 

Il entre au service de Nour ed-Dîn. Ce Turc, atâbeg (ou seigneur) de Mossoul, avait commis l'exploit d'expulser les croisés francs de Syrie. Ses succès avaient provoqué la deuxième croisade, prêchée en 1147 à Vézelay, en Bourgogne, par saint Bernard, abbé de Clairvaux.

 

Nour ed-Dîn, non content d'avoir unifié la Syrie sous son égide, tourne ses ambitions vers Le Caire et l'Égypte, où agonise la dynastie des califes fatimides, de confession chiite - une hérésie minoritaire dans le monde musulman - . Il veut réunir les deux États musulmans de la région pour prendre en tenaille les États francs de Palestine et reconquérir Jérusalem.

 

Justement, le vizir égyptien Chîwer (ou Châwer) a été supplanté par son chambellan Dirghîm (ou Dirghâm). Il implore l'aide de Nour el-Dîn. Celui-ci ne se fait pas prier. Il envoie en Égypte un détachement rapide conduit par un solide guerrier, Chîrkouh, accompagné de son neveu Saladin.

 

Le détachement syrien parvient au Caire avant que le roi de Jérusalem Amaury 1er ait eu le temps de mobiliser ses troupes et de lui barrer la route.

 

Désormais, Francs et Syriens ne vont cesser de se disputer l'Égypte.

 

 

La première manche aboutit à une partie nulle

 

Le félon Dirghîm est battu et meurt dans sa fuite tandis que Chîrkouh et Saladin s'installent solidement sur les bords du Nil. Cela ne fait pas l'affaire du vizir Chîwer qui s'aperçoit du piège où il est tombé. De dépit, il fait appel au roi Amaury 1er !

 

Le roi de Jérusalem s'empresse de venir à son secours avec ses guerriers francs. Il assiège Chîrkouh dans la forteresse de Bilbeïs et s'apprête à soumettre l'Égypte quand il apprend que Nour ed-Dîn assiège de son côté les principales places fortes de Palestine. Il lui faut lever le siège.

 

En novembre 1164, aux termes d'un accord, Amaury 1er et Chîrkouh s'en reviennent, l'un en Palestine, l'autre en Syrie.

 

 

La deuxième manche est gagnée par les Francs

 

En 1167, Nour ed-Dîn confie à Chîrkouh une puissante armée pour s'emparer enfin de l'Égypte. Le général kurde, toujours accompagné de son neveu Saladin, combat la coalition franco-égyptienne formée par le vizir Chîwer et du roi Amaury 1er.

 

Comme les coalisés restent maîtres du Caire, Chîrkouh se réfugie à Alexandrie, dans le delta du Nil. La ville est assiégée par les croisés et leurs alliés égyptiens.

 

Épuisés par le siège de la ville, Chîrkouh et son jeune neveu Saladin acceptent les propositions de paix de Chîwer et conviennent à nouveau de se retirer d'Égypte ainsi que les Francs du roi Amaury.

 

Les ennemis se réconcilient en des termes chevaleresques.

 

Le roi de Jérusalem place l'Égypte sous sa protection et en obtient même un tribut annuel de 100.000 pièces d'or. Il peut savourer son triomphe. Malheureusement, il n'a pas la sagesse d'en rester là...

 

 

Les Syriens remportent la partie
 

L'année suivante, en 1168, l'empereur byzantin Manuel Comnène encourage le roi Amaury 1er à s'emparer pour de bon de l'Égypte.

 

Les Francs pénètrent en Égypte sans attendre les renforts byzantins ! Peut-être Amaury suspectait-il Chîwer de s'apprêter à le trahir et voulait-il le prendre de court ?

 

Chîwer, contraint et forcé, appelle cette fois Chîrkouh et Saladin à la rescousse. Mais la confiance n'y est plus. Le 18 janvier 1169, tandis que Chîwer chevauche à côté de Saladin, celui-ci, brusquement, le désarçonne, le met aux arrêts et quelques heures après, le fait décapiter.

 

Saladin offre à son oncle Chîrkouh le poste de vizir. Deux mois plus tard, à la mort de Chîrkouh, c'est Saladin qui le remplace. Avec autant d'habileté que d'énergie, il va réunifier le monde arabe.

Un jour... une histoire... 22 mars 1895

Publié à 10:00 par acoeuretacris Tags : un jour 22 mars
Un jour... une histoire... 22 mars 1895

 

22 mars 1895

Première séance de cinéma
 
 
 

Le 22 mars 1895, Louis et Auguste Lumière donnent une première séance de cinéma devant la Société d'encouragement à l'industrie nationale, à Paris, 44, rue de Rennes.

 

Les deux inventeurs au nom prédestiné présentent aux éminents scientifiques un petit film d'une minute : La sortie des ouvrières de l'usine Lumière.

 

 

Des siècles de tâtonnements
 

L'idée du cinéma n'est pas sortie du néant. Sous le nom de «lanterne magique», elle excite les imaginations depuis la Renaissance. Léonard de Vinci, semble-t-il, s'y intéresse.

 

En 1829, le Belge Joseph Plateau montre que la rétine de l'oeil garde pendant un dixième de seconde le souvenir d'une image. Il en conclut qu'on peut reproduire l'impression du mouvement en faisant se succéder au moins d'une dizaine d'images à la seconde.

 

Ce principe, à la base du dessin animé et du cinéma lui-même, va d'emblée inspirer différents appareils à but ludique, comme le stroboscope ou le kinétoscope. Le Français Émile Reynaud invente en 1877 le praxinoscope (des images sur un cylindre) et en 1889 présente au musée Grévin, à Paris, le «théâtre optique», l'ancêtre du dessin animé !

 

 

Edison, précurseur ou véritable inventeur du cinéma ?

 

De l'autre côté de l'Atlantique, l'insatiable inventeur Thomas Edison brevète dès 1891 un appareil à usage individuel pour le visionnage d'images animées (inadapté donc à des séances publiques), le kinétoscope.Le9 mai 1893, il fait une démonstration de son appareil devant 200 invités du Brooklyn Institute ofArts and Science.

 

Edison brevète aussi une caméra de prises de vues - le Kinetograph - avec un film perforé de 35 mm qui s'imposera à l'industrie du cinéma comme le format de référence. Il est toujours en usage. Le kinétoscope, quant à lui, passera à la trappe.

 

Le 23 avril 1896, quatre mois après la première séance publique des frères Lumière, l'inventeur américain Thomas Edison donne une première représentation de cinéma aux États-Unis avec le projecteur Vitascope au Music-hall Koster and Bial's de New York. Il tourne ses films dans le studio giratoire (pour suivre le soleil) Black Maria de son laboratoire de West Orange. Ce studio de cinéma, le premier au monde, ne sera plus utilisé à partir de 1901. Sa démolition en 1903 laissera le champ libre à Georges Méliès, héritier des frères Lumière.

 

 

Des inventeurs sceptiques
 

Les frères Lumière sont les fils d'un fabricant franc-comtois de matériel photographique. Ils ont déjà à leur actif une importante contribution à la photographie avec un brevet sur la couleur quand, faisant la synthèse de plusieurs décennies de recherches, ils déposent le 13 février 1895 le brevet du cinématographe (en abrégé, cinéma, du grec kinéma, mouvement).

 

Leur invention restitue l'impression de mouvement à partir d'un film perforé que fait défiler un opérateur à la vitesse de dix-huit images par seconde (aujourd'hui, les films se déroulent à 24 images/seconde ; cette différence explique le caractère saccadé des films Lumière lorsqu'ils se déroulent sur des appareils de projection modernes).

 

Les frères Lumière voient dans le cinéma une curiosité scientifique, sans plus, et vont l'exploiter comme une attraction de foire. C'est ainsi que le mois suivant, Louis Lumière réalise le premier film de comédie de l'Histoire : L'arroseur arrosé, qui met en scène son jardinier, M. Clerc, et un jeune apprenti, Duval.

 

«Un art est né sous nos yeux», écrira le critique Georges Sadoul en parlant de cette aventure (le septième !). Mais c'est à un magicien, Georges Méliès, que reviendra l'honneur d'en révéler les potentialités quelques mois plus tard...

Un jour... une histoire... 21 mars 625

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Un jour... une histoire... 21 mars 625

Mahomet à Medine

(miniature persanne)

 

21 mars 625

Mahomet livre bataille aux Mecquois à Ohod
 
 
 

Le 21 mars 625, dans le désert arabe, le prophète Mahomet et sa petite armée de fidèles sont attaqués par plusieurs milliers d'hommes (de 3.000 à 10.000) venus de La Mecque. La bataille se déroule autour du mont Ohod, à cinq kilomètres au nord de l'oasis de Médine où s'abrite la première communauté musulmane.

 

Les Mecquois sont commandés par Abu Sufyan (Abou Soufyân ibn Harb). Celui-ci dirigeait la caravane qui avait été attaquée quelques mois plus tôt par les musulmans au puits de Badr et il avait juré aux Koraishites de La Mecque de venger cet affront. Au mont Ohod, sa cavalerie met à mal les musulmans et le Prophète est lui-même blessé dans les combats.

 

Croyant Mahomet mort, Abu Sufyan se retire sans tenter de prendre d'assaut l'oasis de Médine. Il rentre triomphalement à La Mecque. Mahomet, de son côté, profite du répit pour affermir son autorité sur Médine. Selon l'islamologue Maxime Rodinson, le jour de la bataille du mont Ohod marque la naissance du premier État musulman du monde.

 

 

Victoire sur les Mecquois
 

Peu après, en mai 627 survient la «bataille du fossé». Une armée de Mecquois d'environ 10.000 hommes et 600 chevaux, toujours commandée par Abu Sufyan, marche sur Médine.

 

Un esclave persan, Salman le Persi, conseille à Mahomet de ceinturer l'oasis d'un fossé défensif. Inaccoutumé en Arabie, ce stratagème oblige les ennemis à renoncer après vingt jours de siège infructueux. C'est une nouvelle victoire pour les musulmans.

 

Les Koraishites de La Mecque comprennent qu'il ne leur reste plus qu'à se soumettre. C'est chose faite par le traité d'Hodaïbiya, en 629.

 

 

Le triomphe deMahomet

 

Le 11 janvier 630, Mahomet entre à la Mecque à la tête d'une armée de 10.000 hommes et sans effusion de sang. Il se rend à la Kaaba, le sanctuaire de tous les Arabes, frappe les idoles aux yeux et ordonne de les détruire avant de s'en retourner à Médine.

 

Et le 10 mars 632, peu avant de mourir, le Prophète accomplit un pèlerinage de trois jours à la Kaaba, débarrassée de ses idoles.

 

Monté sur sa chamelle, il accomplit les sept circuits rituels, en touchant la Kaaba de son bâton. Puis il recommande à l'ensemble de ses fidèles d'accomplir au moins une fois dans leur vie semblable pélerinage. -

Un jour... une histoire... 20 mars 1602

Publié à 08:49 par acoeuretacris Tags : un jour 20 mars
Un jour... une histoire... 20 mars 1602

 

OOst Indishe (compagnie des Indes)

(Amsterdam)

 

20 mars 1602

Les Hollandais fondent la VOC
 
 
 

Le 20 mars 1602, les marchands hollandais fondent une compagnie appelée Verenigde Oost Indische Compagnie avec l'objectif de commercer avec les Indes orientales, c'est-dire les pays de l'océan Indien et de l'Insulinde. Elle se fera très vite connaître du monde entier sous son sigle VOC, qui signifie Compagnie des Indes Orientales.

 

Sa fondation marque le début d'une extraordinaire épopée qui va donner naissance au deuxième empire colonial du monde après l'empire britannique (en termes de richesse).

 

 

 

Retour de la 2ème expédition hollandaise en 1599

 

 

Défi de David à Goliath
 
 

Quelques années plus tôt, en 1579, les Provinces-Unies ont gagné leur indépendance au terme d'une éprouvante guerre contre Philippe II de Habsbourg, roi d'Espagne, leur souverain.

 

Les Hollandais ne veulent plus passer par Lisbonne et Séville pour acquérir les marchandises d'outre-mer qu'ils redistribuent avec profit en Europe. Justement, à Amsterdam, le principal port du pays, un jeune homme du nom de Huygen van Linschotten raconte ses voyages dans les établissements portugais de l'océan Indien.

 

Cela donne des idées à des marchands qui fondent en 1594 la Compagnie Van Verre ou «Compagnie des pays lointains» en vue d'aller chercher directement en Asie les précieuses épices.

 

 

 

Le port d'Amsterdam au début du XVIIème siècle (gravure)

 

 

L'année suivante, une première expédition de quatre vaisseaux quitte Amsterdam pour l'Insulinde et arrive le 22 juin 1596 à Banten, à l'ouest de Java, où un traité est conclu avec le prince local. Mais plus loin, à Sumatra, le chef de l'expédition, Cornélis van Houtman, est tué par les indigènes. Le retour n'est pas glorieux. La cargaison couvre à peine les frais engagés.

 

Les Hollandais ne se découragent pas pour si peu. Ils créent de nouvelles compagnies et multiplient les expéditions qui, plus chanceuses, reviennent les cales pleines de clous de girofle, de poivre, de camphre et de noix de muscade. Très vite cependant, ils pâtissent de la concurrence entre les compagnies et les villes ainsi que de leurs expéditions en ordre dispersé. Les cours des épices chutent et provoquent la ruine d'actionnaires imprudents.

 

Les marchands comprennent la nécessité de regrouper leurs moyens. C'est ainsi que cinq compagnies de commerce se regroupent en une seule, la Verenigde Oost Indische Compagnie. Les marchands d'Amsterdam et des autres villes des Provinces-Unies investissent 6.600.000 florins dans ce projet. C'est treize fois plus que leurs rivaux de Londres qui ont fondé deux ans plus tôt la Société des marchands de Londres, au capital de 80.000 livres.

 

 

Conquêtes coloniales
 
 

La VOC donne un coup d'accélérateur aux entreprises hollandaises. Elle reçoit du prince d'Orange et des états généraux qui gouvernent le pays le privilège exclusif du commerce aux Indes, ainsi que le droit d'y bâtir des forts et d'y lever des troupes.

 

Elle est dirigée par un conseil de 17 directeurs, les Heren XVII ou «Messieurs». Huit sièges sont réservés à Amsterdam, quatre à la province de Zélande, un à Rotterdam, un à Delft, un à Hoorn, un à Enkhuizen et un dernier attribué à tour de rôle aux villes minoritaires.

 

Dès 1605, ses hommes prennent possession de l'archipel des Moluques. Ils découragent la venue de rivaux européens en arraisonnant leurs navires... et en répandant de fausses rumeurs sur les îles. Ils veillent aussi à prévenir les crises de surproduction en arrachant au besoin des plantations d'arbres à épices.

 

À Java, où le prince de Banten prélève des taxes excessives sur les exportations, la VOC décide d'établir sur l'île un comptoir bien à elle. L'un de ses agents, Jan Pieterszoon Coen, débarque à Djakarta, un village à l'est de Banten, et, avec une armée privée, il s'empare de la principauté au prix d'extrêmes violences en 1619.

 

Les Hollandais rebaptisent le village Batavia, d'après le nom latin des Pays-Bas (Djakarta reprendra son nom d'origine lors de l'indépendance de l'Indonésie, en 1948). Lentement et au prix d'immenses difficultés, ils vont ensuite soumettre les princes locaux, pour la plupart musulmans, qui gouvernent l'archipel de l'Insulinde.

 

Poursuivant leur avance, les Hollandais s'emparent de l'île de Ceylan (aujourd'hui Sri Lanka) et chassent les Portugais de la plupart de leurs établissements de l'océan Indien. Ils occupent en Extrême-Orient l'île de Formose (aujourd'hui Taïwan) et commencent à commercer avec le Japon. Sur la route des Indes, ils fondent la colonie du Cap à la pointe de l'Afrique.

 

Témoignant d'une grande férocité, tant à l'égard des indigènes que de leurs rivaux européens, les marchands hollandais ne tardent pas à s'approprier le monopole du commerce des épices. Amsterdam et sa Bourse des valeurs deviennent la plaque tournante de ce fructueux commerce.

 

 

Origines de la Bourse

 

La Bourse des valeurs est le lieu où les détenteurs de capitaux (épargnants et investisseurs, aussi appelés capitalistes) échangent et négocient les parts ou actions qu'ils détiennent dans les entreprises. La Bourse est le fondement du capitalisme moderne. C'est à Bruges, en Flandre, au Moyen Âge, que des marchands ont pris pour la première fois l'habitude de se réunir pour échanger leurs effets commerciaux. Leur lieu de rencontre, la maison des van der Bursen, est à l'origine du mot Bourse !

 

La première Bourse officielle est fondée à Anvers, rivale de Bruges, en 1487. Anvers sera à son tour éclipsée par Amsterdam au XVIIe siècle, avant que la City de Londres ne prenne le relais au XVIIIe siècle et Wall Street, à New York, au XXe.

 

 

La prospérité insolente des bourgeois calvinistes des Provinces-Unies va attirer la convoitise du roi de France Louis XIV, qui n'arrivera pas mieux que ses prédécesseurs à soumettre le plat pays.

 

L'empire colonial de la VOC commencera à décliner au XVIIIe siècle, du fait de la concurrence du Brésil dans la canne à sucre. Du fait aussi du commerce clandestin.

 

 

 

La OOst indihe Huis, siège de la VOC à Amsterdam

 

 

La VOC sera dissoute pendant l'occupation des Provinces-Unies par les troupes françaises, le 1er janvier 1800 et son empire colonial sera récupéré par l'État hollandais, nationalisé en quelque sorte.

Un jour... une histoire... 18 mars 1871

Publié à 07:39 par acoeuretacris Tags : un jour 18 mars
Un jour... une histoire... 18 mars 1871

18 mars 1871

Début de la Commune de Paris
 
 
 

Le 18 mars 1871, une émeute éclate à Paris, sur la butte Montmartre. Adolphe Thiers, chef du gouvernement provisoire de la République, renonce à la réprimer et s'enfuit à Versailles avec tous les corps constitués.

 

C'est l'amorce de la «Commune». Maîtres malgré eux de la capitale, les révolutionnaires et militants socialistes vont offrir à la bourgeoisie républicaine l'occasion de se débarrasser une fois pour toutes de la «question sociale». Il en coûtera 20.000 victimes.

 

 

Provocations
 
 

Après avoir capturé l'empereur Napoléon III et son armée à Sedan, les Prussiens assiègent la capitale et battent les armées que Léon Gambetta, le jeune ministre de l'Intérieur, a réunies en province. Réfugié à Bordeaux, le gouvernement de la Défense nationale est contraint de signer un armistice le 28 janvier 1871 et de préparer des élections générales.

 

Conformément à la convention d''armistice, les vainqueurs défilent le 1er mars dans une capitale en deuil, devant des statues recouvertes d'un voile noir. Dès le lendemain, à Bordeaux, Adolphe Thiers (73 ans), élu le 17 février «chef du pouvoir exécutif de la République française», obtient de l'Assemblée nationale qu'elle ratifie les préliminaires de paix.

 

Les Parisiens ruminent leur humiliation. Soulagés par la fin du siège et des pénuries alimentaires, ils se sentent néanmoins trahis par leurs gouvernants. À Montmartre, le maire du XVIIIe arrondissement, un certain Georges Clemenceau (31 ans), attise les ressentiments de la population en affichant une proclamation où l'on peut lire : «On vous a livrés sans merci. Toute résistance a été rendue impossible».

 

L'Assemblée nouvellement élue et où dominent les monarchistes attise les tensions. Après l'arrêt des combats contre les Prussiens, elle renonce à revenir à Paris, par peur de la capitale et de ses deux millions d'habitants aux sentiments majoritairement républicains, voire socialistes. Le gouvernement décide donc le 10 mars de quitter Bordeaux pour... Versailles, la ville royale !

 

Dès le 11 mars, parmi ses premières mesures, il lève sans préavis le moratoire sur le remboursement des effets de commerce et des loyers qui avait été instauré au début de la guerre. Il supprime aussi l'indemnité due à la garde nationale (30 sous par jour). Or, à Paris, la garde nationale rassemble pas moins de 180.000 hommes issus de la petite bourgeoisie et du monde ouvrier qui se sont portés volontaires pour défendre la capitale contre l'ennemi et se sont habitués à vivre sous les armes.

 

 

 
 

L'atmosphère s'échauffe. Là-dessus, Thiers décide de récupérer 227 canons qui avaient été financés par une souscription des Parisiens en vue de la défense de la capitale. La garde nationale de Paris a disposé ces canons sur les buttes de Montmartre et de Belleville pour les mettre hors d'atteinte des Prussiens lors de leur entrée dans la capitale.

 

Le samedi 18 mars, coupant court aux négociations avec les habitants de Montmartre, Thiers envoie une colonne de 4.000 soldats avec l'ordre de récupérer les canons. Mais l'affaire est mal préparée et les soldats perdent du temps à chercher des attelages. On sonne le tocsin. La foule s'assemble. Les soldats se débandent ou se rallient au petit peuple.

 

Le général Lecomte, qui commande l'une des brigades, est fait prisonnier. Un autre général, Clément-Thomas, qui se promène sur les boulevards, est arrêté à son tour par les émeutiers. À 17 heures, les deux hommes sont exécutés dans une orgie de sang, sous les yeux horrifiés du jeune Georges Clemenceau, impuissant à calmer la foule.

 

Quelques émeutes se produisent au même moment en d'autres quartiers de Paris et des soldats fraternisent avec les insurgés. Les bataillons de la garde nationale se groupent en fédération d'où le nom de «fédérés» que l'on donnera aux insurgés.

 

 

 

Une barricade près de Charonne

 

Adolphe Thiers renonce à réprimer l'émeute. Peut-être juge-t-il l'entreprise trop risquée avec 30.000 soldats à la fidélité incertaine face aux 150.000 hommes de la garde nationale ?... Il ordonne donc à l'armée et aux corps constitués d'évacuer sur le champ la capitale. L'évacuation commence avant même le meurtre des généraux Lecomte et Clément-Thomas. Elle est achevée le soir même.

 

Abandonné par la République, Paris s'en remet à des militants jacobins nostalgiques de Robespierre (comme l'avocat Charles Delescluze), blanquistes (partisans du théoricien de la révolution Auguste Blanqui, qui a été jeté en prison préventivement le 18 mars), proudhoniens (héritiers de l'utopiste Pierre-Joseph Proudhon, mort en 1865), socialistes, anarchistes... Pris de court par le vide du pouvoir, ces militants au nombre d'une trentaine se constituent en Comité central et se réunissent dans la plus grande confusion à l'Hôtel de ville.

 

Le 21 mars, à Versailles, Jules Simon, ministre des Affaires étrangères et républicain bon teint, discourt ainsi : «Est-ce que nous ne savons pas que les réquisitions commencent, que les propriétés privées vont être violés et que nous allons voir, je ne dirai pas de chute en chute, mais de progrès en progrès, dans cette perversité savamment calculée, la société toute entière sapée par la base, s'effondrer... Mais que l'émeute le sache bien, si l'Assemblée est à Versailles, c'est avec l'esprit de retour, pour combattre l'émeute et la combattre résolument».

 

À son encontre, Clemenceau, Hugo, Schoelcher, Gambetta et quelques autres républicains tentent mais en vain de faire entendre à Versailles la voix de la modération.

 

 

Confusion et dérision
 
 

À Paris, dans les faits, les insurgés s'en tiennent à une gestion relativement modérée. Ainsi ne touchent-ils pas à l'or de la Banque de France, se privant délibérément d'un atout stratégique dans la lutte contre les Versaillais !

 

Les élections municipales, organisées le 26 mars, traduisent le désintérêt des Parisiens pour la révolution municipale en cours, avec en général moins d'une moitié de votants. La Commune est néanmoins proclamée le 28 mars. Elle est représentée par une assemblée de 79 élus et son nom fait référence à la Commune insurrectionnelle qui mit bas la royauté le 10 août 1792.

 

Dans une «Déclaration au peuple français», Paris suggère aux autres communes de France une association fédérale, assez confuse au demeurant. Quelques émeutes se produisent à Lyon, Marseille, Toulouse, Saint-Étienne, Le Creusot, mais elles sont vite réprimées et la France, dans son ensemble se tient coite. Les Parisiens ne contiennent plus leur vindicte contre les «cul-terreux» de la province. Le mépris est réciproque.

 

La capitale doit dès lors supporter un deuxième siège, non par les Prussiens mais par l'armée française. Elle se protège derrière les fortifications massives (les «fortifs») qui enserrent la capitale depuis qu'Adolphe Thiers lui-même en a ordonné la construction trente ans plus tôt, par la loi des Bastilles. Les premières escarmouches commencent le 2 avril près du mont Valérien avec l'occupation de Courbevoie par les «Versaillais».

 

Entre temps, la Commune proclame la séparation de l'Église et de l'État, l'instruction gratuite, laïque et obligatoire pour les garçons et les filles,... autant de mesures qui nous paraissent aujourd'hui aller de soi. Elle met en place une dizaine de commissions (Guerre, Relations extérieures....) pour tenter de gouverner la capitale, cependant que les quartiers et les arrondissements se gèrent comme ils peuvent.

 

On n'en finirait pas de citer les décisions de ces commissions, le plus souvent restées lettre morte : saisie des biens de l'Église, plafonnement du salaire des fonctionnaires et interdiction du cumul des fonctions (les postes se multiplient néanmoins, avec uniformes et galonnettes), interdiction du travail de nuit pour les ouvriers boulangers (à la grande déception du peuple qui tient au pain frais du matin), interdiction des jeux de hasard et fermeture des bordels, arrestation des ivrognes, destruction de la colonne Vendôme à l'initiative du peintre Gustave Courbet qui dénonce ce «monument de barbarie» et sera plus tard condamner à en payer la reconstruction pour 300.000 francs-or....

 

La Commune, sous l'impulsion d'un blanquiste dénommé Raoul Rigaud, étend les prérogatives de la police et de la censure. Le 3 avril, elle publie le «décret des otages» du 2 prairial An 79 ! C'est ainsi que l'archevêque de Paris, Monseigneur Darboy, arrêté le 31 mars précédent, sera fusillé sans jugement avec quatre autres ecclésiastiques... et un badaud. Les Communards fusilleront au total 480 otages... Beaucoup moins, soulignons-le, que les Versaillais ne massacreront de gens pendant la Semaine Sanglante qui mettra fin à la Commune.

Un jour... une histoire... 17 mars 1560

Publié à 07:35 par acoeuretacris Tags : un jour 17 mars
Un jour... une histoire... 17 mars 1560

 

François II

 

17 mars 1560 

La conjuration d'Amboise
 
 
 

Le 17 mars 1560, àAmboise, quelques centaines de gentilshommes tentent d'enlever le roi François II (16 ans) afin de le soustraire à l'influence des Guise.

 

C'est le début d'une rivalité meurtrière entre nobles protestants et catholiques, qui va déboucher sur trois décennies de guerres religieuses entrecoupées de trêves.

 

 

Guise contre Condé
 
 

Le roi François II est monté sur le trône le 10 janvier 1559 à seulement 15 ans, suite à la mort tragique de son père, Henri II. C'est un garçon chétif qui a été marié quelques mois plus tôt à la reine d'Écosse Marie Stuart, du même âge que lui. La mère de la reine, Marie de Guise, n'est autre que la sœur de François II de Guise, le héros qui a rendu Calais à la France.

 

Les Guise, farouchement catholiques, profitent de leur alliance avec la dynastie pour asseoir leur influence à la cour et diriger le gouvernement. Cela n'a pas l'heur de plaire à Antoine de Bourbon, roi de Navarre (et père du futur Henri IV), et à son frère Louis 1er de Condé, des princes du sang très proches du trône mais tenus à l'écart du fait qu'ils sont réformés et disciples de Jean Calvin, comme d'ailleurs un tiers de la noblesse française !

 

Condé, qui aspire à s'emparer du pouvoir, organise la conjuration. Ses complices, sous le commandement de Georges Barré de La Renaudie, se concentrent dans les bois de Château-Renault, prêts à marcher sur la ville d'Amboise où réside la cour, de l'autre côté de la Loire. Mais un ami de La Renaudie, Pierre des Avenelles, avocat à Paris, vend la mèche.

 

Les conjurés sont surpris par les hommes du roi et beaucoup son massacrés. La Renaudie lui-même est tué pendant les combats et son cadavre est pendu sous le pont d'Amboise avant d'être décapité.

 

Une centaine de conjurés se réfugient dans un château et se rendent contre la promesse de la vie sauve. Ils sont à leur tour décapités le lendemain. Dans les semaines qui suivent, la répression fait environ 1200 victimes. Condé est quant à lui simplement gardé à vue, eu égard à son rang. Il est contraint de désavouer ses comparses et même de tremper son épée dans leur sang.

 

 

Tentative de conciliation

 

Désireuse d'apaiser les tensions, la reine mère Catherine de Médicis confie le 20 mai 1560 la charge de chancelier de France (à la fois garde des sceaux et Premier ministre) au sage Michel de l'Hospital.

 

 

Michel de l'Hospital

 

 

Ce magistrat auvergnat de 55 ans, cultivé, proche des humanistes et des poètes de la Pléiade (Ronsard,...), se présente comme le chef des Politiques.

 

Ce «parti» regroupe des catholiques et protestants modérés qui plaident pour la conciliation au nom de l'intérêt supérieur de l'État.

 

Michel de l'Hospital s'oppose par l'édit de Romorantin à l'introduction de l'Inquisition en France. Il tente aux états généraux d'Orléans d'apaiser les querelles. «Ôtons ces mots diaboliques, noms de partis, factions et séditions, luthériens, huguenots, papistes, ne changeons le nom de chrétiens !» lance-t-il aux députés le 13 décembre 1560, dans un célèbre Discours de tolérance.

 

Le même mois, précisément le 5 décembre 1560, le chétif roi François II meurt sans postérité. Il a tout juste 17 ans. Son frère lui succède sous le nom de Charles IX. Lui-même n'a que 10 ans. La reine mère Catherine de Médicis, veuve du roi Henri II, devient officiellement «gouvernante» du royaume, autrement dit régente. Soucieuse avant tout de préserver les droits de sa famille et de la dynastie, elle se rapproche des catholiques et écarte Michel de l'Hospital du Conseil privé du roi tout en le maintenant dans ses fonctions de chancelier.

 

Toujours désireux de rapprocher les points de vue, le chancelier convoque des théologiens des deux camps à Poissy pour un colloque sur l'Eucharistie. C'est ainsi que du 9 septembre au 9 octobre 1561, des théologiens prestigieux débattent sur la présence de Dieu dans l'hostie consacrée pendant l'office religieux. Parmi eux le général des jésuites Lainez et le cardinal de Lorraine du côté catholique, Théodore de Bèze, Pierre Martyr et Gaspard de Coligny du côté protestant.

 

Le colloque de Poissy s'achève sur un échec mais ouvre la voie à un édit de tolérance. Le premier d'une longue liste. Il aura pour effet paradoxal d'attiser les haines et d'engager la France dans plusieurs guerres de religion successives.

Un jour... une histoire... 16 mars 1831

Publié à 08:21 par acoeuretacris Tags : un jour 16 mars
Un jour... une histoire... 16 mars 1831

 

Victor Hugo

 

16 mars 1831

Publication de Notre-Dame de Paris
  
 

Le roman Notre-Dame de Paris sort en librairie le 16 mars 1831. Son auteur, bien qu'âgé de moins de trente ans, n'est pas un inconnu dans les milieux littéraires. Il s'est affirmé l'année précédente comme le chef de l'école romantique avec sa pièce Hernani.

 

Avec Notre-Dame de Paris, Victor Hugo inaugure un genre romanesque plein «de caprice, d'énormité et de fantaisie» qui le rend célèbre dans le lectorat populaire. Son triomphe est toutefois altéré par l'adultère de sa femme, Adèle, avec son ami Sainte-Beuve...

 

Une cathédrale héroïne de roman 

Notre-Dame de Paris met en scène la bohémienne Esméralda, le bossu Quasimodo et d'autres personnages non moins pittoresques mais son véritable héros est la cathédrale de Paris. 

Le roman suscite un engouement inédit pour le Moyen Âge, que l'on tenait auparavant pour arriéré. Au siècle des Lumières, le clergé, qui se voulait moderne, avait rasé quantité de chefs-d'oeuvre médiévaux. Il avait aussi détruit les vitraux de maintes églises gothiques (= «à peine digne des Goths !»), par exemple à Saint-Germain l'Auxerrois, en face du Louvre.

 

 

 

Esmeralda  

Après la Révolution, beaucoup d'édifices religieux n'avaient survécu que grâce au fait d'avoir été transformés en arsenal, en caserne ou en hospice. L'abbatiale de Cluny, plus grande église de la chrétienté, n'eut pas cette chance et fut vendue à un démolisseur.

  

Retour en vogue du patrimoine
 

Dans le sillage de Victor Hugo et de l'école romantique, les Français découvrent les beautés secrètes de l'art médiéval et se prennent de passion pour leur patrimoine.

 

François Guizot, influent ministre de l'Instruction publique du roi Louis-Philippe 1er, crée le poste d'Inspecteur général des Monuments Historiques et le confie d'abord à Ludovic Vittet puis à Prosper Mérimée. Avec l'architecte Viollet-le-Duc, celui-ci va restaurer et sauver les témoins architecturaux du passé...

 

NB : Notre-Dame de Paris a inspiré beaucoup de films y compris le Bossu de Notre-Dame, un dessin animé de la maison Walt Disney...