Date de création : 09.04.2012
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Par allan ehrhardt www, le 19.12.2024
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Par Anonyme, le 17.12.2024
lors de mon dernier voyage j'ai eu la chance de rencontrer hugues aufray.
il est toujours aussi gentil , accu
Par cuisine2jacques, le 15.12.2024
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Par Anonyme, le 26.10.2024
En 1971, EdF et Renault étudient une R5 à moteur électrique. La citadine électrique est capable de pointes à 80 km/h et ses batteries au plomb allégées permettent une autonomie allant jusqu'à 110 km.
Une nouvelle version électrique est annoncée pour 2024.
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Les Shadoks est une série télévisée d'animation française en 208 épisodes de deux à trois minutes, créée par Jacques Rouxel et un jeune dessinateur Jean-Paul Couturier, produite par la société aaa (animation art-graphique audiovisuel). La série a été diffusée sur la Première chaîne de l'ORTF entre le 29 avril 1968 et 1973 (trois premières saisons) et la quatrième saison, produite par aaa, à partir de janvier 2000 sur Canal+.
La série relate les différentes histoires et mésaventures des Shadoks, des êtres anthropomorphes à l'apparence d'oiseaux rondouillards (à ce jour, toujours non identifiés), possédant de longues pattes et de petites ailes ridicules.
Les Shadoks ont pour antagonistes les Gibis, personnages intellectuellement supérieurs qui, par pitié, aident les Shadoks qui ne représentent pour eux aucune menace réelle. Les Gibis sont coiffés d'un chapeau melon qui leur permet de réfléchir aux problèmes en horde, de communiquer et de se moquer des inventions des Shadoks.
Les Shadoks possèdent pour tout vocabulaire quatre mots monosyllabiques : « Ga, Bu, Zo, Meu ». Ces mots servent aussi de chiffres pour compter (base 4). Les Shadoks sont extrêmement méchants et idiots. Ils construisent des machines improbables qui ne fonctionnent pas, le plus souvent sous l'impulsion du Professeur Shadoko. La liste de ses inventions est longue. La plus emblématique d'entre elles reste la Cosmopompe destinée à pomper le cosmogol 999, allusion à la propulsion à propergol solide des Gibis (série BU), les Shadoks ayant pour but de construire une fusée (la série ayant été écrite pendant la conquête spatiale), projet auquel ils consacrent de nombreux essais marqués par autant d'échecs. D'autres machines suivront comme la machine à pilules, qui manquera de leur coûter la vie dans la série ZO.
Jacques Rouxel propose un premier film d'animation « Drôles d'oiseaux », dans lequel évoluent un inventeur et un oiseau. Le projet n'est pas retenu par les studios d'animation. En 1966, inspiré par les comic strips américains, Jacques Rouxel transforme son projet en spots d'interludes qu'il présente à l'ORTF, au service de la Recherche. Les Shadoks sont des oiseaux avec de longues pattes — du genre échassier — au graphisme simple, uniquement au trait, graphisme étonnement ressemblant avec les oiseaux représentés par le peintre Paul Klee dans sa toile La machine à gazouiller (1922).
Le projet est bien accueilli par André Voisin (directeur des programmes), Michel Treguer et Pierre Mandrin (directeur de production). Débute alors la production de quelques spots sur l'animographe — une machine expérimentale qui permet de faire du dessin animé — avec l'équipe composée de René Borg (chef animateur et réalisateur), Elisabeth Savel et Jean-Paul Couturier (dessinateur d’animation)8. Le format ne convenant pas André Voisin et Jacques Rouxel décident de faire du projet un feuilleton.
Jacques Rouxel, considérant que ces volatiles sont bêtes et méchants, leur donne un nom composé de consonnes dures, comme le D et le K. Il s'inspire également d'un groupe de rock très populaire à l'époque The Shadows. Les Gibis, eux, doivent leur nom à la prononciation anglaise des initiales de la Grande-Bretagne (G.B.). Cette allusion aux Britanniques est renforcée par le port du chapeau melon par ces personnages.
La série suscite l'une des premières grandes polémiques de la télévision française. On aurait compté parmi les téléspectateurs une moitié pour, et une moitié contre ; c'est cette proportion que l'on retrouve dans les courriers reçus. En revanche, les rapports d'audience des deux premières séries sont hostiles à l'émission à près de 80 %. La quantité phénoménale de courriers de téléspectateurs (1 525 courriers conservés, et peut-être 5 000 reçus) a fait l'objet d'une émission présentée par Jean Yanne (et de temps à autre Les Charlots et Daniel Prévost) dans laquelle celui-ci lit les lettres : « Les Français écrivent aux Shadoks »
Saisons
À l'origine, les trois premières saisons n'ont jamais eu de titre officiel et la quatrième série est nommée « Les Shadoks et le Big Blank ». Les titres des trois premières saisons sont apparus, dans l'édition en VHS.
D'après Thierry Dejean, ces titres rompent avec les mathématiques shadokiennes selon lesquelles les quatre saisons auraient dû être numérotées « GA », « BU », « ZO », « MEU » (ce qui est discutable puisque « GA » correspond à zéro, or on ne commence jamais par zéro quand il s'agit de numéroter des saisons) et le titre de la première série « La préhistoire » est inadapté puisque « c'est cette série qui a fait l'histoire des Shadoks »
La première saison (numérotée « BU » et nommée La préhistoire dans l'édition VHS) comprend cinquante-deux épisodes de deux minutes chacun, en 35 mm couleur. Réalisée en 1968, c'est la seule qui a utilisé l'animographe. Elle est diffusée à partir du 29 avril de la même année, mais est interrompue lors des événements de mai 68, puis reprend au mois de septembre.
C'est ici que l'on trouve une grande partie des bases de la logique Shadok, et que sont présentés les personnages principaux. Pendant toute la saison (ou presque), les Shadoks tenteront de se rendre sur la Terre, sans succès avant la toute fin, dans des tentatives relativement répétitives.
Production : service de la Recherche de l'ORTF
Réalisation : René Borg
Textes et storyboard: Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Philippe Beetz et Robert Cohen-Solal
Musique des génériques début et fin : Ted Scotto
La deuxième saison (numérotée « ZO » et nommée Le grand déménagement de la Terre dans l'édition VHS) comprend 52 épisodes réalisés en 1969.
Cette saison a été faite à la suite de nombreuses plaintes de téléspectateurs et est plus variée que la première du fait du passage de l'animographe aux dessins réalisés à la main sur un plus grand format.
Production : service de la Recherche de l'ORTF
Réalisation : Robert Richez
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
Musique génériques de début et de fin : Ted Scotto
La troisième saison (numérotée « MEU » et nommée Les Shadoks pompent toujours dans l'édition VHS) comprend 52 épisodes réalisés entre 1972 et 1973.
Du point de vue du scénario, l'histoire se situe dans la continuité de la deuxième saison. Par la suite, cette saison a une histoire qui lui est propre et qui s'éloigne de celle des précédentes saisons, avec nombre de nouveautés : les valises à ancêtres…
Production : ORTF
Réalisation : Jacques Rouxel assisté de Jean-Paul Couturier
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
La quatrième et ultime saison, nommée Les Shadoks et le big blank (numérotée « BU-GA » dans l'édition VHS), comprend 52 épisodes réalisés en 2000.
Elle reprend pour partie quelques thèmes des saisons précédentes. Le sujet principal en est la peur de la fin du monde puis de la « Bougrinette » (la mort ou la fin inéluctable incarnée), qui est la cause de la fin de l'univers où évoluent les Shadoks (et partant, de la série).
Les graphismes sont plus colorés et détaillés que dans les saisons précédentes
Production : aaa, Canal+ et INA
Réalisation : Jacques Rouxel et Laurent Bounoure
Textes : Jacques Rouxel
Commentaires (voix) : Claude Piéplu
Musique : Robert Cohen-Solal
Univers
Le chef Shadok
Le Professeur Shadoko
Le Devin Plombier
Le Marin Shadok
L'irrécupérable ou Shadok Population
Une des caractéristiques du monde des Shadoks est sa représentation en deux dimensions. Si l'on introduit du relief, si l'on introduit une troisième dimension, ce n'est plus l'univers des Shadoks. « Je me souviens que quand on a fait des petites poupées Shadok, ça m'a fendu le cœur », a avoué Jacques Rouxel lors d'une émission télévisée. À la fin de la première série, le prototype de l'Animographe rend l'âme. Les Shadoks arboreront par la suite une autre forme de dessin mais qui reste toujours simple, avec les mêmes méthodes d'expression graphique.
« À gauche du ciel, il y avait la planète Shadok… Elle n'avait pas de forme spéciale, ou plutôt elle changeait de forme. »
Dans le monde des Shadoks, l'espace est représenté comme un plan, et comme tel il est plat. Il n'a donc pas de profondeur (comme tout l'univers shadokéen), seulement le haut et le bas, la gauche et la droite. La planète Shadok change de forme. C'est un grand danger pour les Shadoks puisque cela les fait trébucher, et ils risquent de tomber dans le grand vide interstellaire. C'est cet aspect peu pratique qui les poussera au cours de la série à émigrer vers d'autres lieux, avec difficulté toutefois.
« À droite du ciel, il y avait la planète Gibi qui était plate et qui penchait, soit d'un côté, soit de l'autre. »
Les Gibis habitent donc à droite du ciel. Leur planète est plate et déséquilibrée. En conséquence, si les Gibis ne sont pas bien répartis, la planète se met à pencher d'un côté ou de l'autre et ils risquent de tomber. C'est cela qui les poussera également à émigrer vers d'autres lieux. Les Gibis, contrairement aux Shadoks, sont très gentils et intelligents. Ils sont les inventeurs de nombre de machines utilisant les dernières technologies, quand les Shadoks se contentent de « rassembler des trucs et des machins ». Le secret de leur intelligence réside dans leur chapeau, qui leur permet de réfléchir tous ensemble à un problème. Lorsqu'un Gibi perd son chapeau, il perd son intelligence et devient fou. Ce qui permet aux auteurs de dire qu'ils « travaillent du chapeau », au sens propre.
Les Gibis évoquent les Britanniques (G.B., Great Britain) avec leurs chapeaux melons. Les Shadoks représenteraient alors le peuple français et son fameux « système D » dont on parle beaucoup dans les médias de l'époque. Cependant, dans la première série, la course à l'espace entre les occupants des deux planètes fait évidemment penser à la course à la Lune qui faisait alors rage entre les États-Unis et l'Union soviétique, et qui devait se conclure peu après par une victoire américaine. Dans cette optique, les Gibis symboliseraient tous les pays anglophones, en particulier les États-Unis et leurs hippies amateurs de fleurs et de musique, tandis que les Shadoks seraient l'Union soviétique, avec un Goulp omniprésent qui s'inspirerait du Goulag. On peut même supposer que les Shadoks d'en bas seraient les Chinois, dont les relations avec les Soviétiques étaient à l'époque franchement hostiles. Cette interprétation s'estompe rapidement au cours de la deuxième saison. Par la suite, on voit plusieurs fois la Tour Eiffel au milieu des Shadoks, ce qui les assimile sans ambiguïté possible aux Français.
« Au centre du ciel, il y avait la Terre. À cette époque, elle ne comptait qu'un seul et unique habitant, un redoutable insecte nommé Gégène (il y avait bien également quelques dinosaures à la retraite, mais comme ils le disaient eux-mêmes, ils étaient voués à disparaître) qui ne s'appelait pas vraiment Gégène puisqu'il n'y avait personne pour l'appeler. Cependant, on l'appela de cette façon pour plus de simplicité. Passons. » Les Shadoks et les Gibis, qui en eurent assez de vivre sur des « planètes qui ne marchaient pas bien », décidèrent les uns et les autres d'aller vers la Terre qui avait l'air de mieux marcher, bouleversant ainsi la vie de Gégène, qui n'allait pas s'en laisser conter.
La langue Shadok, que certains shadokophiles appelèrent par la suite la langue Gabuzomeuse, comprend quatre phonèmes de base : GA, BU, ZO, MEU. En effet, leur cerveau constitué de quatre cases ne peut en contenir plus, et s'il fallait introduire un nouveau mot dans leur langue – par exemple NI – il faudrait d'abord en enlever un des quatre qu'ils ont déjà. D'autre part, ce qui pose problème c'est qu'ils ne peuvent connaître plus de quatre choses : par exemple, un Shadok ayant appris à marcher la veille ne peut apprendre à faire du vélo sans oublier comment marcher. De plus, leur faire apprendre des mots est très long et très pénible. En fait, la langue Shadok varie un peu entre les premiers épisodes et les livres. Au début de la série, on voit que les Shadoks ne connaissent que ces quatre mots, alors que dans les livres, ils utilisent des mots composés des syllabes Ga, Bu, Zo, Meu. On apprend alors que la langue Shadok est incompréhensible tant les mots sont polysémiques. En fait, les mots peuvent tous signifier à peu près n'importe quoi, ce qui permet à chaque Shadok d'utiliser n'importe quel mot avec l'assurance que son interlocuteur comprend quelque chose qui lui convienne. Malgré cela, le texte narratif indique que les Shadoks sont capables d'échanger des idées complexes.
Quelques exemples de mots en Shadok
ZoGa signifie pomper, ZoBuGa signifie pomper avec une petite pompe et ZoBuBuGa signifie pomper avec une grosse pompe. GaMeu signifie la nuit, BuBu la mer et BuGa la terre.
Les Shadoks, au quotidien, se référent constamment à des principes et proverbes qui leur sont propres, et qui leur sont inculqués par leurs dirigeants (le devin plombier, le professeur Shadoko, ou encore le chef Shadok). Ceci est peut-être dû au fait que leur évidente stupidité les empêche intellectuellement de faire autre chose que d'obéir aveuglément à des principes. La plupart de ceux-ci reposent sur des sophismes, ou parodient des principes humains.
Malgré ses moyens intellectuels limités, le professeur Shadoko finira quand même par inventer une façon de compter en base 4 avec comme chiffres GA, BU, ZO et MEU. Le devin plombier décréta que les écoliers shadoks avaient un jour pour apprendre à compter et que si, au bout de ce délai ils s'en trouvaient incapables, on brûlerait le professeur Shadoko. Les écoliers shadoks, bien sûr, apprirent à compter, ça les intéressait beaucoup mais brûler le professeur, ça les intéressait aussi ! Finalement, le lendemain, tous les écoliers shadoks savaient compter, au-delà de quatre.
Voici donc cette fameuse méthode : « Quand on a MEU shadoks, et qu'on en ajoute BU, il n'y a plus de place. On les met alors dans une poubelle. Il y a donc BU poubelle et GA shadok à côté » Ce qui donne BU GA, soit quatre en décimal.
0 | Ga | 6 | Bu-Zo |
1 | Bu | 7 | Bu-Meu |
2 | Zo | 8 | Zo-Ga |
3 | Meu | 9 | Zo-Bu |
4 | Bu-Ga | 10 | Zo-Zo |
5 | Bu-Bu | 11 | Zo-Meu |
Un logiciel, une page web et une application android existent pour convertir un nombre de l'écriture décimale (base 10), en Shadok ou l'inverse, du Shadok en décimal.
Chez les Shadoks, la reproduction a toujours été un grand problème. Il n'y a pas de Shadoks Mesdames ou de Shadoks Messieurs. Lors de la crise démographique ayant suivi la guerre contre Gégène, il fut envisagé de confier la résolution du problème à l'Irrécupérable, nommé pour ce faire ministre de la Population, et chargé de pondre pour l'ensemble de la communauté. Compte tenu des résultats notoirement insuffisants de cette politique, il fut décidé d'autoriser à pondre tous les Shadoks sachant compter jusqu'à quatre mais au début, ils pondaient des œufs ordinaires et ceux-ci se cassaient à chaque fois en raison des grandes pattes des Shadoks. Alors, ils se mirent à pondre des œufs en fer. Mais dans la série ZO on découvre un nouvel inconvénient : les Shadoks oubliant la clé chez eux, le bébé shadok ne peut évidemment pas sortir de l’œuf. Il fut donc décidé d'attendre que celui-ci rouille, ce qui implique que quand il sort de l’œuf, le « bébé » Shadok est déjà très vieux…
Le service de contrôle des naissances a posteriori ayant conduit à la découverte d'une fraude à la loi particulièrement malhonnête — certains Shadoks se mettant à plusieurs pour compter jusqu'à quatre — il fut ensuite décidé, par synthèse de plusieurs propositions, de modifier le permis de pondre et de ne l'accorder qu'aux Shadoks sachant compter jusqu'à cinq.
Selon un cours magistral du professeur Shadoko — sur la Lune, série ZO — l'œuf est composé de trois sous-ensembles : l'intérieur, l'extérieur, et l'entre-deux (la coquille), mais l'intérieur étant composé de la même chose que l'extérieur, on en déduit donc que l'œuf est composé essentiellement de l'extérieur.
La méthode reproductive en vigueur a considérablement freiné le développement de l'arithmétique, au moins chez ceux des Shadoks qui ne souhaitaient pas pondre, et en particulier parmi les Shadoks chargés de recenser les œufs. Pour qu'une ovulation se déclenche, il faut et il suffit de savoir compter jusqu'au nombre déterminé par le règlement (donc initialement quatre, puis cinq ensuite). De sorte que lorsqu'une équipe de recenseurs se mettait à compter les œufs, le premier à compter modifiait le résultat par sa seule action de comptage puisqu'arrivé à quatre il pondait un œuf, et son travail devait être repris par un second, qui à son tour modifiait le nombre d'éléments à compter, etc. De même, de nombreux mathématiciens se limitaient à compter jusqu'à trois (voire à jusqu'à deux pour les plus prudents) alors même qu'ils avaient les capacités pour compter au-delà. Selon l'un des plus grands spécialistes mondiaux des Shadoks, Jacques Rouxel, le changement de réglementation sur le permis de pondre a « remis en cause le fondement même des mathématiques », — sujet par ailleurs tabou devant les enfants.
Sa plus notable manifestation est le cours magistral du professeur Shadoko sur les passoires, dans le cadre du grand programme d'éducation des Shadoks. La logique des Shadoks revêt, en les caricaturant, les caractéristiques propres à la logique de réalisation des programmes informatiques et des mathématiques. Cette forme d'humour provient en partie des concepteurs de l'Animographe et d'une amorce d'anti-bourbakisme. Par exemple :
tout type d'instrument est appelé passoire, sur lequel on peut définir trois sous-ensembles : l'intérieur, l'extérieur et les trous ;
les trous ne sont pas importants. En effet, on ne change pas notablement les qualités de l'instrument en réduisant de moitié le nombre des trous, puis en réduisant cette moitié de moitié etc. jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de trou du tout ;
d'où, théorème : la notion de passoire est indépendante de la notion de trou et réciproquement ;
il y a pourtant trois sortes de passoires : celles qui ne laissent passer ni les nouilles ni l'eau, celles qui laissent passer les nouilles et l'eau, et celles qui laissent passer quelquefois l'un ou l'autre et quelquefois pas. D'où les conclusions suivantes :
une passoire qui ne laisse passer ni l'eau ni les nouilles est une casserole,
une casserole sans queue est un autobus,
un autobus qui ne roule ni vers la droite ni vers la gauche est une casserole.
Citons à ce propos la découverte de Gégène : « L'insecte Gégène avait trouvé le moyen de filtrer les nouilles et pas l'eau. Pour cela il suffit que le diamètre des trous soit inférieur au diamètre de l'eau. »
Le Goulp est une sorte de trou dans la planète Shadok. Avant l'abandon de cette planète, tous les Shadoks ne donnant pas entière satisfaction y étaient entassés. Il est également appelé Enfer, puisque ceux qui sont jetés dedans sont enfermés. Seul le Chef Shadok a le pouvoir d'envoyer quiconque au Goulp. Le professeur Shadoko, parce que sa Cosmopompe produit des résultats médiocres, en fait d'ailleurs l'expérience.
Dans la dernière saison (BU-GA), les Shadoks changent de planète et le Goulp fait place au Grand Dépotoir. Il s'agit de la boîte de conserve où s'enroule le passé de la planète des Shadoks après le Big Blank. Si, à l'instar du Goulp, le Grand Dépotoir permet de se débarrasser des Shadoks n'ayant pas donné entière satisfaction, il leur permet aussi de se débarrasser de toutes leurs vieilleries. Néanmoins, cet enroulement étant inhérent au passage du temps, de nombreux accidents arrivaient : pour y remédier, un service de train fut instauré afin de ramener les Shadoks au bout du rouleau, de l'autre côté de la planète.
Expressions du langage courant issues de la série
« C'est Shadock » (variantes possibles) : décrit un dispositif ou une procédure relevant du principe Shadock « Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? ».
« C'est fait à la GA BU ZO MEU » : réalisé avec des moyens simplistes ou inadaptés, peut-être dans l'espoir qu'à force d'échouer ça finira bien par marcher.
« Et les Shadocks pompaient, pompaient... » : exprimé quand on réalise une tâche fastidieuse dont on ne voit pas la fin et/ou l'efficacité/l'utilité.
Distribution
Claude Piéplu : narrateur
Robert Cohen-Solal : musique originale des Shadoks
Ted Scotto : compositeur et interprète des génériques de début et fin.
Médias
En 1971, une version allemande de la première série est diffusée en Bavière et en Allemagne du nord.
À partir de 1973, une version anglaise de la série est diffusée sur Thames Television, avec Kenneth Robinson à la narration.
En 1974, une version italienne de la première série est diffusée sur la R.A.I, avec Oreste Lionello à la narration.
En 2016, un épisode spécial les Shadoks et la Maladie mystérieuse pour la collection "Dessine toujours!" des programmes courts de Canal +.
À partir de 1994, Jacques Rouxel publie des livres illustrés des Shadoks, aux Éditions Circonflexe :
Les Shadoks GA BU ZO MEU, collection "aux couleurs du temps" (1994)
La Vengeance du marin (1996)
La Course à la lune (2000)
Les Shadoks et le désordinateur (2000)
Les Shadoks et Le Big Blank (2006)
Les Shadoks en grande pompe : textes choisis (2008).
Les Shadoks - Devises et théories (2018)
Chez d'autres éditeurs :
Les Shadoks et les Gibis, par Jacques Rouxel Et J.F.Borredon, éditions Julliard (1968)
Les Shadoks ; pompe à rebours, éditions Grasset (1975)
Les Shadoks et les Gibis Infos, BD pour l’introduction sur le second marché de la société Info Réalités (1995)
Les idées de Valeoman, BD didactique à usage interne pour la société Valéo (1996)
Abécédaire raisonné des Shadoks par Jean-Paul Dupuy, éditions Nicolas Philippe (2003).
Les Shadocks en Grande Pompe - livre + dvd, par Jacques Rouxel, 120 pages, éditions France Loisir (2009)
Les Shadoks, une vie de création - les archives, par Thierry Dejean - Marcelle Ponti-Rouxel, éditions Le Chêne (2012)
Les Shadoks Comics, par Jacques Rouxel - Thierry Dejean, 127 pages, éditions Le Chêne (2013)
Pop up les Shadoks, par Philippe UG et Thierry Dejean, éditions Les grandes personnes (2015)
Les Shadoks, calendrier perpétuel 52 semaines, par Jacques Rouxel, 108 pages, éditions Du Chêne (2016)
Les Shadoks parlent aux Shadoks, l'intégrale, 128 pages, éditions Fage (2017)
Les Shadoks de Jacques Rouxel, par Thierry Dejean, 224 pages, éditions Hoëbeke (2018)
Et Revoilà Les Shadoks - Dessein et Dessins de Jacques Rouxel, par Lucie Cabanes - Maurice Corbet - Thierry Dejean, 264 pages, éditions de l’œil (2018)
Bande dessinée Shadoks quotidienne, en collaboration avec Jean-Paul Couturier, pour France-Soir (1970)
bande dessinée hebdomadaire Les Shadoks en vacances pour le magazine Globe (1993).
Les Shadoks : Édition intégrale 5 DVD comprenant les quatre séries (BU, ZO, MEU, BU GA) et un DVD bonus (sortie le 9 novembre 2006), de René Borg avec Claude Piéplu, Archives Ina - TF1 Vidéo
Les Shadoks - N° BU-GA (volume 4) « Les Shadoks et le Big Blank » (18 avril 2000), Ina - Universal
Les Shadoks - N° BU (volume 1) « La Préhistoire » (1er juillet 2000), Ina - Universal
Jacques Rouxel, les Shadoks… autrement : triple DVD consacré à l’œuvre de Jacques Rouxel, (mai 2006), proposant l’ensemble de ses films éducatifs, environ 10 heures de programme accompagné de bonus.
Les Shadoks, N° ZO « Le grand déménagement de la terre », Polygram Vidéo - Ina
Les Shadoks, N° MEU « Les Shadoks Pompent Toujours ! », Polygram Vidéo - Ina
Les Shadoks, N° BU « La Préhistoire », Polygram Vidéo - Ina
Ces trois vidéocassettes ne sont plus éditées; mais on peut encore les trouver de la même façon que les deux DVD ci-dessus, et leur contenu intégral se trouve dans la nouvelle édition 5 DVD Ina.
En 1997, Bertrand Biss et Jean-Christophe Bardin conçoivent un jeu vidéo, Les Shadoks, Le Jeu, La Promenade ; Jacques Rouxel participe à la réalisation. Il est édité par Microfolie's, peu avant la reprise de la série par Canal+. Le but est d'emmener les Shadoks de planète en planète, en résolvant divers problèmes.
Les studio GlobZ et aaa production développent en 2015 un jeu pour iOS.
En 1981, un spot publicitaire met en scène les Shadoks et les Gibis pour vanter les mérites de la boisson fortifiante Quintonine.
En 2001 sont produits trois spots publicitaires pour Fortis Assurances.
Le 29 avril 2016, pour célébrer les 48 ans de la première diffusion des Shadoks, Google dédie 4 Doodles à cet événement sur sa page d'accueil française. C'est la première fois dans l'histoire des Google Doodles qu'un illustrateur français les réalise et il s'agit pour l'occasion d'Hélène Leroux.
L'exposition « Shadoks ! Ga Bu Zo Miam », au Musée international des arts modestes de Sète (Hérault), s'est tenue de juin à décembre 2016. Le Monde salue Le retour en grande pompe des Shadoks
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« Il est interdit d'interdire ! »
(slogan emblématique de l'époque).
Les évènements de mai-juin 1968, ou plus brièvement Mai 68, désignent une période durant laquelle se déroulent, en France, des manifestations d'étudiants, ainsi que des grèves générales et sauvages.
L'historiographie de Mai 68 a rappelé à partir des années 1990 que près de dix millions de personnes ont fait grève juste avant la négociation des accords de Grenelle qui actent un relèvement de 35% du SMIC, la révolte étudiante parisienne, ayant gagné le monde ouvrier et pratiquement toutes les catégories de population sur l'ensemble du territoire, pour constituer le plus important mouvement social du xxe siècle en France.
Prémices
Ce mouvement est caractérisé par une vaste révolte spontanée antiautoritaire (« ici et maintenant »), de nature à la fois sociale, politique et culturelle, dirigée contre le capitalisme, le consumérisme, l'impérialisme américain et, plus immédiatement, contre le pouvoir gaulliste en place.
Les évènements de mai-juin provoquent la mort d'au moins sept personnes et des centaines de blessés graves dans les affrontements, aussi bien du côté des manifestants que des forces de l'ordre.
Avec le recul des années, les évènements de mai-juin 1968 apparaissent comme une rupture fondamentale dans l'histoire de la société française, matérialisant une remise en cause des institutions traditionnelles.
Contexte
Paradoxalement, la crise de mai-juin 1968 survient au terme d'une décennie de prospérité inégalée. Sur le plan économique, c'est l'apogée des « Trente Glorieuses », avec un taux de croissance stable de l'ordre de 5 %. Le PIB par habitant en parité de pouvoir d'achat augmente lui aussi beaucoup pendant les années 1960, de l'ordre de 5 % par an. Les conditions de vie s'améliorent en parallèle : entre 1954 et 1968, le taux de foyers disposant d'une baignoire ou d'une douche passe de 10 % à la moitié, et ceux équipés d'une toilette d'un quart à la moitié. La société de consommation s'est installée dans les mœurs, sans que l'on prenne vraiment conscience de toutes ses implications ni des déséquilibres mondiaux qui se développent.
Toutefois, la société française est très inégalitaire, l'indice de Gini est élevé : certains sont exclus de cette période d'enrichissement rapide.
En outre, cette croissance est aussi liée à la concurrence internationale accrue dans le cadre du marché commun européen lancé par étapes à la suite des traités de Rome de 1957. Les barrières douanières entre les Six sont levées le 1er juillet 1968. Dans ce contexte, la pression sociale et salariale s'accroît tandis que persistent de profondes inégalités :
nombreuses fermetures d'usines dans le textile, la mécanique, la métallurgie ;
entre 470 000 et 500 000 demandeurs d'emplois ;
cinq millions de personnes sous le seuil de pauvreté ;
deux millions de personnes perçoivent des salaires de l'ordre de 400 ou 500 francs par mois.
Et depuis quelques mois, voire une année, des symptômes importants d'une détérioration de la situation économique française ont fait leur apparition. Le nombre de chômeurs s'accroît régulièrement : début 1968, ils sont déjà près de 500 000, soit un taux de chômage de 2 %. Les jeunes se trouvaient les premiers touchés et en 1967, le gouvernement doit créer l'ANPE. La grande grève des mineurs de 1963 a signalé le malaise d'un monde de la mine qui vit ses dernières années avant le début d'une crise fatale. Un nombre important de grèves se tiennent aussi entre 1966 et 1967, en région parisienne comme en province. Deux millions de travailleurs sont payés au SMIG et se sentent exclus de la prospérité, dont beaucoup d'ouvriers des usines, de femmes ou de travailleurs immigrés. Les salaires réels commencent à baisser et les travailleurs s'inquiètent pour leurs conditions de travail. Les syndicats s'opposent ainsi aux ordonnances de 1967 sur la Sécurité sociale. Des bidonvilles existent encore, dont le plus célèbre est celui de Nanterre, directement sous les yeux des étudiants.
Même les catégories les plus privilégiées ne sont pas sans motifs d'inquiétude : la massification de l'enseignement supérieur a entraîné sur les campus d'innombrables problèmes de locaux, de manque de matériel, de transports. En 1967-1968, le gouvernement reparle aussi de « sélection scolaire », ce qui inquiète les étudiants.
Sur le plan politique, le mouvement survient en une période d'usure de la République gaullienne, en place depuis 1958. En 1965, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel direct tenue depuis 1848, le général de Gaulle a été mis en ballottage par François Mitterrand et Jean Lecanuet à la surprise générale. Aux élections législatives de 1967, sa majorité à l'Assemblée nationale se réduit à un seul siège. Les centristes tel Valéry Giscard d'Estaing assortissent de réserves critiques leur soutien au pouvoir (le « oui, mais » de 1967). Les démocrates-chrétiens tels Jean Lecanuet restent hostiles. La droite extrême et l'extrême droite ne pardonnent pas au général le procès de Vichy ni l'« abandon » de l'Algérie française. Les gaullistes s'irritent du maintien à Matignon de Georges Pompidou, jugé trop conservateur. Quant à ce dernier, une sourde rivalité l'oppose depuis 1965 au général de Gaulle, dont il lorgne en silence la succession. Le 13 mai 1968, le slogan « Dix ans, ça suffit ! » traduit dans les défilés une certaine lassitude de l'opinion.
De Gaulle était arrivé au pouvoir grâce à des tensions sociales particulières survenues autour du Coup d'État du 13 mai 1958 en jouant habilement de circonstances exceptionnelles en apparaissant comme un recours après l'émeute du 13 mai et la prise du pouvoir par l'armée à Alger. De ce fait, aux yeux de ses opposants, la légitimité de son régime reste fortement entachée par les soupçons d'un « coup d'État » originel. En dépit des succès du pouvoir (fin de la guerre d'Algérie et de la décolonisation, résorption de la crise économique, monétaire et financière, croissance soutenue) et de l'acclimatation progressive de la Constitution française du 4 octobre 1958 renforçant le pouvoir exécutif par un régime semi-présidentiel, renforcé par l'élection du président de la République au suffrage universel direct et ayant recours durant plusieurs années aux référendums (voir comme exemple le Référendum français sur l'élection au suffrage universel du président de la République), ses pratiques autoritaires suscitent une critique croissante. Ainsi l'ORTF, détentrice du monopole de l'audiovisuel, se fait ouvertement le relais de la propagande officielle. À Paris, le préfet Maurice Papon, responsable des tueries du 17 octobre 1961 et du 8 février 1962, n'a été remplacé qu'en 1967 par Maurice Grimaud, lettré humaniste venu de la gauche mendésiste. D'autre part, la politique extérieure de prestige de Charles de Gaulle et son nationalisme ne répondent pas nécessairement aux attentes plus matérielles, culturelles et sociales de la majorité des Français, vu son âge (78 ans). En mars 1968, un célèbre éditorial de Pierre Viansson-Ponté dans Le Monde constate que « la France s'ennuie », reprenant le constat prophétique de Lamartine sous le gouvernement Guizot quelques années avant la révolution de 1848
Le Parti communiste français, de loin la première force de gauche, peine à se déstaliniser et a de fait cessé depuis longtemps de poursuivre des objectifs révolutionnaires. Les bureaucraties sclérosées d'URSS et d'Europe de l'Est répugnent aux jeunes militants d'extrême gauche, dont le modèle se situe désormais plutôt du côté de Cuba ou de la Chine populaire.
Parallèlement, les gauches non-communistes ne parviennent pas à sortir de leurs divisions et de leurs discrédits. Aussi un espace est-il ouvert pour que des groupes « gauchistes » (trotskistes, prochinois, etc.) se multiplient, en marge des grandes organisations officielles. La politisation et l'agitation sont entretenues dans la jeunesse, par exemple, par les comités Vietnam, formés majoritairement de lycéens et étudiants, qui dénoncent « l'impérialisme américain » visible par la guerre du Viêt Nam. La guerre froide fait aussi naître des idées antinucléaires.
Les universités de Clermont-Ferrand, Nantes, Montpellier ou Nancy sont en ébullition bien avant le Mouvement du 22 mars, qui leur fait référence dans ses premiers tracts.
Mai 68 ne se comprend que dans un monde en rapide mutation. L'accélération de l'exode rural et de l'urbanisation, l'augmentation considérable du niveau de vie, la massification de l'éducation nationale et de l'université, l'avènement de la culture des loisirs, du spectacle et des médias de masse, représentent des changements accélérés et sans précédents en moins d'une génération.
Les années 1960 sont aussi celles de l'affirmation de la jeunesse (qui représente un tiers de la population) en tant que catégorie socio-culturelle et politique à part entière. En particulier, la jeunesse a maintenant sa propre culture, avec une presse qui lui est destinée (Hara-Kiri, Actuel), des émissions de radio très suivies (Salut les copains) ou ses chanteurs attitrés (les Rolling Stones, les Beatles, Johnny Hallyday, etc.). Elle a aussi ses propres malaises et ses propres revendications (notamment en matière de liberté sexuelle) que les pouvoirs publics et le monde adulte tardent à comprendre.
Sur le plan religieux, la France, encore très catholique, vient de suivre avec passion le concile Vatican II, qui a profondément rénové — mais aussi ébranlé — le catholicisme traditionnel, et surtout les mouvements d'action catholique. En particulier, les Scouts de France représentant à l'époque une part non négligeable des jeunes chrétiens, ont modifié les rapports hiérarchiques dans leurs structures, remettant en cause, à partir de 1964, un modèle de type militaire et introduisant la collégialité des décisions au sein des équipes. La Jeunesse étudiante chrétienne en ébullition doit être reprise en main par la hiérarchie dès 1964. Le mouvement des prêtres-ouvriers, dont la condamnation est levée en 1965, reprend son essor. Beaucoup de chrétiens se préoccupent de rénover les relations des fidèles aux autorités religieuses, de revisiter les pratiques et les dogmes, voire de concilier foi et révolution.
Sur le plan sociologique, la dynamique de groupe s'est répandue pendant les années 1960 dans les formations des responsables de toutes les organisations et des entreprises. La mode est au débat.
Mais les clivages sociaux sont encore extrêmement rigides. 92 % des étudiants viennent encore de la bourgeoisie. Le paternalisme autoritaire est omniprésent. On commence à ouvrir des lycées « mixtes », mais beaucoup d'établissements scolaires sont encore réservés aux garçons ou aux filles. Celles-ci ne sont pas autorisées à porter le pantalon. Par ailleurs, il est interdit de fumer dans un établissement ou que les garçons, dans les universités, accèdent aux internats de filles.
La France a autorisé l'usage de la pilule contraceptive en décembre 1967, mais elle est encore peu répandue. L'éducation n'a pas encore connu de réformes structurelles et le décalage est criant entre les aspirations d'une jeunesse et les cadres moraux qu'ils ressentent comme dépassés.
Sur le plan philosophique, plusieurs auteurs ont eu une influence importante au moins sur une partie du mouvement, pendant et après : le freudo-marxiste Wilhelm Reich, dont le manifeste, La révolution sexuelle (en), est paru en 1936 ; le livre d'Herbert Marcuse L'Homme unidimensionnel, sous-titré Essai sur l'idéologie de la société industrielle avancée, paru en France en 1964 puis réédité en 1968 ; le Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations, de Raoul Vaneigem, paru en 1967 ; La Société du spectacle, de Guy Debord, paru en 1967 ; et, plus tard, L'Anti-Œdipe, de Gilles Deleuze et Félix Guattari, publié en 1972. À l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, le philosophe communiste Louis Althusser a formé une génération de penseurs marxistes-léninistes français, qui forment l'embryon des premières organisations maoïstes.
Cependant, peu des penseurs éminents de l'époque prennent part en personne au mouvement, dont l'explosion les surprend autant que tout le monde. En général, ils sont initialement perplexes, réservés voire hostiles.
Une partie de la jeunesse radicalisée regarde avec fascination vers les mouvements révolutionnaires du tiers-monde : Ho Chi Minh, Che Guevara, Fidel Castro servent de modèle, tandis que l'irruption sur la scène chinoise des jeunes gardes rouges donne l'impression que la jeunesse en tant que telle peut avoir un pouvoir politique dans la société et remettre en cause l'autorité des adultes et des pouvoirs. On suit aussi attentivement les luttes menées aux États-Unis par le mouvement d'émancipation des Noirs, ou encore par les sit-in et les diverses recherches du mouvement hippie et étudiant, notamment à l'université de Berkeley. En avril 1968, des incidents retentissants opposent étudiants du Mouvement des étudiants allemands socialistes (Sozialistischer Deutscher Studentenbund) et autorités ouest-allemandes. Le caractère international de ces mouvements permet de replacer les évènements français au sein d'une dynamique mondiale.
Le Mouvement du 22 Mars, prenant le relais de la contestation menée par de petits groupes (tels les situationnistes, les enragés de René Riesel et les anarchistes), se fait connaître ce jour-là en occupant la salle du conseil au dernier étage du bâtiment B, la tour administrative de la faculté de Nanterre. Sa principale revendication est la protestation contre des arrestations d'étudiants opérées deux jours plus tôt lors d'une manifestation contre la guerre du Viêt Nam. Le 2 mai 1968, une journée « anti-impérialiste » est organisée à l'université de Nanterre, conduisant notamment à l'interruption d'un cours de René Rémond. Le doyen Pierre Grappin décide alors la fermeture administrative de la faculté, ce qui provoque la diffusion du mouvement de contestation, dès le lendemain, au Quartier latin et à la Sorbonne, et le début, proprement dit, de Mai 68.
Antiautoritaire, le mouvement est porteur d'un idéal politique très libertaire au sens des libertés individuelles et très critique vis-à-vis de la société de consommation, de l'autoritarisme, de l'impérialisme. Le mouvement joue aussi de thèmes touchant à la vie de tous les jours, comme le droit d'accès pour les garçons aux résidences universitaires des filles.
Mouvement spontanéiste, le 22 mars émerge par sa pratique systématique de l'action directe (occupations de bâtiments administratifs, notamment) et se développe grâce à la démocratie directe en assemblées générales ouvertes à tous. Tout en refusant l'institutionnalisation en « organisation », il provoque un processus d'auto-organisation des étudiants « ici et maintenant ».
Il n'y a pas eu à proprement parler de « figures de proue » du mouvement, qui est demeuré « multiforme » et sans organisation centralisée. Certains sont cependant devenus, a posteriori, des emblèmes du mouvement, même si leurs discours, singuliers, ne sauraient résumer la diversité d'opinions qui existaient au sein du mouvement et si, pour certains, ce discours postérieur a parfois consisté à réécrire les évènements : parmi eux, Serge July et Daniel Cohn-Bendit.
L'écrivain Robert Merle (prix Goncourt 1949), professeur d'anglais à la faculté de Nanterre, a consacré un roman entier, Derrière la vitre, à la journée du 22 mars et à celles qui l'ont précédée. On y retrouve beaucoup de figures de l'époque, ainsi qu'une bonne analyse des causes et rêves du mouvement. Cet ouvrage sur les événements, est bien complété par celui de Kristin Ross sur les discours qui ont été tenus sur Mai 68, de 1968 à nos jours.
Les causes de ce mouvement sont diverses. Les analyses historiques tournent à la fois autour de l'idée qu'une grande rigidité cloisonnait les relations humaines et les mœurs, et de la constatation d'un début de dégradation des conditions matérielles après la période de reconstruction suivant la Seconde Guerre mondiale. À l'époque, de nombreux bidonvilles jouxtent la capitale, notamment celui de Nanterre. Les étudiants qui se rendaient dans la faculté fraîchement construite découvrirent ce milieu, la pauvreté, la condition ouvrière. Le mécontentement naissant dans le milieu étudiant sera relayé par celui qui se profilait depuis plusieurs années dans le secteur ouvrier.
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Denise Grey, née Édouardine Verthuy le 17 septembre 1896 à Châtillon, et morte le13 décembre 1996 à Paris, est une comédienne et chanteuse française.
Jeanne Marie Laurentine Édouardine Verthuy naît à Châtillon, en Vallée d'Aoste, fille de Jacques-Laurent et de Madeleine Gard. Elle a deux sœurs : Marie-Rose (1888-1979) et Marie-Madeleine (1894-1894). Sa famille est originaire de Chambave et son nom de famille figure parmi les plus répandus de la commune.
Elle exerce la profession d'apprentie modiste lorsqu'elle rencontre dans l'immeuble où vivent ses parents la femme d'un impresario qui lui dit : « Tu es jolie, tu devrais faire du cinéma », ce qui la détermine à faire du cinéma et aller frapper à la porte des studios.
Elle débute au cinéma en 1915 dans le film muet En famille, adaptation du roman d'Hector Malot, avant de se consacrer au théâtre. Elle est naturalisée française le 13 juillet 1922. Elle revient au cinéma, parlant cette fois, dans les années 1930. Elle connaît le succès dans les années 1940 avec des films comme Monsieur Hector (1940), Boléro (1942), L'Honorable Catherine (1943), Les caves du Majestic (1944) ou encore Le Diable au corps (1946), en 1953 dans Julietta et dans Dortoir des grandes.
L'âge ne met pas fin à sa carrière. Ainsi, en 1972, elle apparaît dans la série télévisée Les Rois maudits. Le film La Boum, où elle joue « Poupette », l'arrière-grand-mère de Sophie Marceau, la fait connaître aux générations des années 1980. Elle nouera par ailleurs de solides liens d'amitiés avec Sophie Marceau et aussi avec Brigitte Fossey par la suite. Pour Sophie Marceau elle était presque comme une seconde grand-mère, et l'actrice acceptera avec enthousiasme de retrouver Denise Grey pour La Boum 2 en 1982.
Elle a été pensionnaire de la Comédie-Française de 1944 à 1946, puis de 1957 à 1958.
Elle a été la compagne d'Henri Bara (mort accidentellement en 1919) dont elle a eu une fille, Suzanne Grey, également actrice.
En 1988, elle interprète la chanson Devenir vieux. Elle meurt en 1996, quelques mois avant ses cent ans. Elle repose auprès de son mari dans le cimetière d'Arradon (Morbihan). Sophie Marceau et Brigitte Fossey, très émues, étaient présentes aux obsèques.
Filmographie
1913 : Mademoiselle Etchiko d'André Hugon (court métrage)
1914 : En famille de Georges Monca
1914 : Madame Rigadin, modiste de Georges Monca
1914 : Le Voyage de Corbillon de Georges Monca
1916 : Document secret de René Navarre
1916 : Nemrod et Cie de Maurice Mariaud : Esther Nuno
1916 : Rigadin professeur de danse de Georges Monca
1918 : Les Bleus de l'amour de Henri Desfontaines : Mimi Bertin
1920 : Honneur d'artiste de Jean Kemm
1935 : Jeunes filles à marier de Jean Vallée
1937 : La Dame de Vittel de Roger Goupillières : Mme Bleu
1937 : Trois artilleurs au pensionnat de René Pujol : Hortense, la seconde institutrice
1938 : Trois artilleurs à l'opéra de André Chotin
1939 : Serge Panine de Paul Schiller et Charles Méré : Lady Harton
1940 : Monsieur Hector de Maurice Cammage : Maroussia de Dragomir
1941 : Montmartre-sur-Seine de Georges Lacombe : Moussette
1942 : L'Oasis dans la tourmente de Max Pellet et Arturo Porchet
1942 : Boléro de Jean Boyer : Anne-Marie
1942 : Romance à trois de Roger Richebé : Loys Erland
1942 : Le Voile bleu de Jean Stelli : Mme Volnar-Bussel
1943 : L'Honorable Catherine de Marcel L'Herbier : Mme d'Ambroisie
1943 : Des jeunes filles dans la nuit de René Le Hénaff : la mère d'Andrée
1943 : Vingt-cinq ans de bonheur de René Jayet : Elisabeth Castille
1943 : Retour de flamme de Henri Fescourt : Mme de Nogrelles
1943 : Adieu Léonard de Pierre Prévert : Bernardine Léonard, la femme insupportable et dépensière de Félicien
1944 : L'aventure est au coin de la rue de Jacques Daniel-Norman : Mme Laurat-Dossin
1945 : Les Caves du Majestic de Richard Pottier : Mme Van-Beil
1945 : L'Extravagante Mission de Henri Calef : Mme Brockseller
1946 : Madame et son flirt de Jean de Marguenat : Léa
1946 : Étrange Destin de Louis Cuny : Mme d'Evremond
1946 : Le Couple idéal de Bernard Roland et Raymond Rouleau : Antoinette
1946 : L'Insaisissable Frédéric de Richard Pottier : Miss Baxter
1946 : On demande un ménage de Maurice Cam : Sabine Robinet
1947 : Six heures à perdre de Alex Joffé et Jean Lévitte : Mme de Witt
1947 : Le Diable au corps de Claude Autant-Lara : Mme Grangier, la mère de Marthe
1947 : Carré de valets de André Berthomieu : Mme de La Bastide
1947 : Coïncidences de Serge Debecque
1948 : Et dix de der de Robert Hennion
1949 : Une femme par jour de Jean Boyer : La duchesse
1949 : Bonheur en location de Jean Wall : Gilda
1949 : La Ronde des heures de Alexandre Ryder : Mme Méry-Mirecourt
1950 : Rome-Express de Christian Stengel : Margot
1950 : Pas de week-end pour notre amour de Pierre Montazel : Gabrielle
1950 : Mon ami Sainfoin de Marc-Gilbert Sauvajon : la mère d'Eugénie
1950 : Tête blonde de Maurice Cam
1951 : Demain nous divorçons de Louis Cuny : Mme Tourelle
1951 : Les Petites Cardinal de Gilles Grangier : Mme Cardinal
1952 : Allô... je t'aime de André Berthomieu : Mme Dupuis
1952 : Violence charnelle (Art. 519 Codice Penale) de Leonardo Cortese : La mère de Clara
1953 : La Tournée des grands ducs d'André Pellenc : La baronne
1953 : Le Père de Mademoiselle de Marcel L'Herbier : Isabelle Marinier
1953 : Dortoir des grandes de Henri Decoin : Mme Hazard-Habran, la directrice du collège
1953 : Julietta de Marc Allégret : Mme Valander, la mère de Juliette et Martine
1954 : Les Corsaires du bois de Boulogne de Norbert Carbonnaux : Mme Grossac
1954 : Le Mouton à cinq pattes de Henri Verneuil : Mme Durand-Perrin, la mère
1954 : Raspoutine de Georges Combret : la princesse Dikvona
1954 : Poisson d'avril de Gilles Grangier : Clémentine Prévost
1954 : Châteaux en Espagne de René Wheeler
1954 : Escalier de service de Carlo Rim, dans le sketch : Les Béchard : Mme Thévenot, la belle-mère
1954 : Le Séducteur (Il Seduttore) de Franco Rossi : La mère de Jacqueline
1955 : Fantaisie d'un jour de Pierre Cardinal : Mme de Cédillon
1955 : Le Printemps, l'automne et l'amour de Gilles Grangier : la cliente du magasin
1955 : Villa sans souci de Maurice Labro
1955 : La Rue des bouches peintes de Robert Vernay : Winifred
1956 : Mitsou de Jacqueline Audry : Estelle
1957 : Une nuit aux Baléares de Paul Mesnier : Marguerite Vargas
1957 : L'Auberge en folie de Pierre Chevalier : la grand-mère
1957 : La Peau de l'ours de Claude Boissol : Mme Legrand, la belle-mère
1957 : À pied, à cheval et en voiture de Maurice Delbez : Marguerite Martin
1957 : Sylviane de mes nuits de Marcel Blistène : Anita de Santos
1958 : Agent secret S.Z. (Carve her name with pride) de Lewis Gilbert : Miss Bushell
1958 : C'est la faute d'Adam de Jacqueline Audry : Jeanne Saudret
1958 : Police judiciaire de Maurice de Canonge : Mme Jambert
1958 : Le Tombeur de René Delacroix : Natacha Olivaro
1958 : Mimi Pinson de Robert Darène : la grand-mère
1958 : À pied, à cheval et en spoutnik de Jean Dréville : Marguerite Martin
1959 : Le Confident de ces dames de Jean Boyer : la comtesse
1960 : Ça peut toujours servir - (Bomben auf Monte-Carlo) de Georg Jacoby : la comtesse Tamm
1960 : Le Panier à crabes de Joseph Lisbona : L'impresario
1960 : La Française et l'Amour de Christian-Jaque, dans le sketch : Le Divorce : la mère de Danielle
1964 : La Bonne Soupe de Robert Thomas : Mme Boudard, la mère
1965 : Pas de caviar pour tante Olga de Jean Becker : Mme Dumont-Fréville
1969 : La Maison de campagne de Jean Girault : La baronne de Bocquigny
1970 : Hello-Goodbye de Jean Négulesco : La concierge
1970 : Les Aristochats des Studios Disney : Mme Adélaïde de Bonnefamille (voix)
1971 : Mais qui donc m'a fait ce bébé ? de Michel Gérard
1980 : La Boum de Claude Pinoteau : Poupette, l'arrière-grand-mère
1982 : N'oublie pas ton père au vestiaire... de Richard Balducci : la dame à la moto
1982 : La Boum 2 de Claude Pinoteau : Poupette, l'arrière-grand-mère
1983 : En cas de guerre mondiale je file à l'étranger de Jacques Ardouin : Mme Toussaint, mère
1983 : Le Voleur de feuilles de Pierre Trabaud : Isabelle Debucker
1985 : Le Gaffeur de Serge Pénard : La mère de Gabriel
1988 : Les Saisons du plaisir de Jean-Pierre Mocky : Emmanuelle de La Grandière-Van Bergh
1991 : Tchin-Tchin de Gene Saks : Mme Legris
1960 : Rouge d'André Leroux
1962 : Chéri téléfilm de François Chatel : Charlotte
1967 : Le Chevalier Tempête de Yannick Andréi (série télévisée) : La Comtessa
1969 : Tout pour le mieux (Téléfilm) : Mme Barbetti
1971 : Une autre vie (Téléfilm) : la grand-mère
1972 : Les Rois maudits de Marcel Jullian et Claude Barma (série télévisée) : Mme de Hongrie
1977 et 1982 : Cinéma 16 (série télévisée) :
1982 : Comme un roseau de Alain Dhénaut - La tante Charlotte
1977 : Esprit de suite de Jean Hennin - Mamy
1978 : Un ours pas comme les autres (série télévisée) : Viviane
1979 : Les Moyens du bord (Téléfilm) : Mme Le Cormier, dit Mam
1979 : Les Dames de la côte de Nina Companeez (série télévisée) : Adélaïde
1980 : L'Esprit de famille (série télévisée) : la grand-mère
1983 : Merci Sylvestre (série télévisée) : Céleste
1985 : Les Temps difficiles (
téléfilm) : Mme Antonin-Faure
1966 : J'y suis, j'y reste de Raymond Vincy et Jean Valmy, mise en scène Jean Valmy, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1967 : Bon week-end, monsieur Bennett d'Arthur Watkin, mise en scène Michel Vitold et Henri Guisol, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1968 : Le Minotaure de Marcel Aymé, mise en scène Jean Le Poulain, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1969 : Le mari ne compte pas de Roger-Ferdinand, mise en scène Jacques Morel, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1969 : Constance de Somerset Maugham, mise en scène Michel Vitold, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1970 : Le Mari, la Femme et la Mort d'André Roussin, mise en scène Raymond Rouleau, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1973 : La Venus de Milo de Jacques Deval, mise en scène Alfred Pasquali, réalisation Georges Folgoas, Théâtre Marigny Alix
1979 : Crime à la clef d'Alain Bernier et Roger Maridat, mise en scène Jean-Paul Cisife, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
1984 : La vie est trop courte d'André Roussin, mise en scène Michel Fagadau, réalisation Pierre Sabbagh, Théâtre Marigny
Théâtre
1916 : Six Hommes, une femme et un singe de Pierre Veber et Yves Mirande, Théâtre Michel
1921 : Comédienne de Jacques Bousquet, Paul Armont, Théâtre des Nouveautés
1922 : La Femme de mon ami, Théâtre de l'Athénée
1922 : Atout... Cœur ! de Félix Gandera, théâtre de l'Athénée
1924 : Si je voulais... de Paul Géraldy et Robert Spitzer, théâtre du Gymnase
1926 : Passionnément opérette en 3 actes de Maurice Hennequin et Albert Willemetz, musique André Messager, Théâtre de la Michodière
1936 : Europe de Maurice Rostand, théâtre Pigalle
1938 : Le Valet maître de Paul Armont et Léopold Marchand, mise en scène Pierre Fresnay, théâtre de la Michodière
1944 : Les Fiancés du Havre d'Armand Salacrou, mise en scène Pierre Dux, Comédie-Française
1948 : Les Enfants d'Edouard de Frederic Jackson et Roland Bottomley, adaptation Marc-Gilbert Sauvajon, mise en scène Jean Wall, théâtre Édouard-VII
1949 : Les Enfants d'Edouard de Frederic Jackson et Roland Bottomley, adaptation Marc-Gilbert Sauvajon, mise en scène Jean Wall, théâtre des Célestins
1950 : George et Margaret de Marc-Gilbert Sauvajon et Jean Wall, mise en scène Jean Wall, Théâtre Daunou
1950 : Il faut marier maman comédie musicale de Marc-Cab et Serge Veber, musique Guy Lafarge, mise en scène Pierre Dux, Théâtre de Paris
1953 : Faites-moi confiance de Michel Duran, mise en scène Jean Meyer, Théâtre du Gymnase
1955 : Les Enfants d'Edouard de Frederic Jackson et Roland Bottomley, adaptation Marc-Gilbert Sauvajon, mise en scène Jean Wall, Théâtre des Célestins
1956 : La Femme du siècle de Claude Schnerb, mise en scène Jacques-Henri Duval, théâtre des Célestins, tournée Georges Herbert
1957 : Mademoiselle de Jacques Deval, mise en scène Robert Manuel, Comédie-Française
1959 : Bon Week-End Mr. Bennett de Paule de Beaumont d'après Arthur Watkyn, mise en scène Michel Vitold, théâtre de la Gaîté-Montparnasse
1961 : Huit Femmes de Robert Thomas, mise en scène Jean Le Poulain, théâtre Édouard-VII
1962 : Huit Femmes de Robert Thomas, mise en scène Jean Le Poulain, théâtre des Bouffes-Parisiens
1963 : La Vénus de Milo de Jacques Deval, mise en scène Pierre Mondy, théâtre des Célestins
1965 : Assassins associés de Robert Thomas, mise en scène Jean Piat, théâtre Antoine théâtre du Palais-Royal
1966 : J'y suis, j'y reste de Jean Valmy et Raymond Vinci, mise en scène Jean Valmy, théâtre Marigny
1966 : La Fin du monde de Sacha Guitry, mise en scène Jean-Pierre Delage, théâtre de la Madeleine
1967 : Quarante Carats de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, mise en scène Jacques Charon, théâtre de la Madeleine
1971 : Le Train de l'aube de Tennessee Williams, mise en scène Jean-Pierre Laruy, théâtre Édouard-VII
1972 : En avant... toute ! de Michel André, mise en scène Michel Roux, théâtre Édouard-VII
1972 : La Bonne Adresse de Marc Camoletti, mise en scène Christian-Gérard, théâtre Michel
1973 : La Royale Performance de Marcel Mithois, mise en scène Jean-Pierre Delage, théâtre des Bouffes-Parisiens
1974 : Le Tube de Françoise Dorin, mise en scène François Périer, théâtre Antoine
1976 : Le Jardin de craie d'Enid Bagnold, mise en scène Raymond Gérôme, théâtre Hébertot
1977 : Bichon de Jean de Létraz, mise en scène Jacques Valois, théâtre de Charleville-Mézières
1978 : Crime à la clef d'Alain Bernier et Roger Maridat, mise en scène Jean-Paul Cisife, théâtre Tristan-Bernard
1981 : La vie est trop courte d'André Roussin, mise en scène Michel Fagadau, théâtre Daunou
1983 : La vie est trop courte d'André Roussin, mise en scène Michel Fagadau, théâtre de la Gaîté-Montparnasse
1984-1985 : Les Temps difficiles d'Édouard Bourdet, mise en scène Pierre Dux, théâtre des Variétés
1985 : Harold et Maude de Colin Higgins, mise en scène Jean-Luc Tardieu, Espace 44 Nantes
1987 : Harold et Maude de Colin Higgins, mise en scène Jean-Luc Tardieu, théâtre Antoine
1989 : Arsenic et vieilles dentelles de Joseph Kesselring, mise en scène Jean-Luc Tardieu, tournée
1991 : La Soupière de Robert Lamoureux, mise en scène François Joffo.
1919 : Nelly de Marcel Lattès, version parisienne du succès londonien Maggie avec Félix Oudart (Théâtre de la Gaîté-Lyrique)
1926 : Passionnément de Willemetz et André Messager, création au Théâtre de la Michodière
1950 : Il faut marier maman de Guy Lafarge, création de l'œuvre au Théâtre de Paris avec Armontel
Nominations
Césars 1983 : Nomination au César de la meilleure actrice dans un second rôle pour La Boum 2
1985 : Trophée Béatrix Dussane
Molières 1987 : Nomination au Molière de la comédienne pour Harold et Maude
Liens externes | |||||||||||||||||||||||||||
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Notes et références | |||||||||||||||||||||||||||
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Céline Émilie Seurre, dite Cécile Sorel, comtesse de Ségur par son mariage, née le 7 septembre 1873 à Paris et morte le 3 septembre 1966 à Hennequeville dans la commune de Trouville-sur-Mer (Calvados) chez M Robert Jauneaux à la villa Rejane , est une comédienne française. Jouissant d'une très grande popularité, elle côtoie les plus grandes personnalités de son temps, au nombre desquelles Clemenceau, Rostand, Guitry... Reine des planches, ses apparitions publiques, le plus souvent dans des costumes extravagants, font à son époque sensation.
Biographie
Cécile Sorel est très tôt attirée par le théâtre. Élève de Delaunay et de Mademoiselle Favart, elle est, durant les premières années de sa carrière, une représentante du théâtre dit « léger ». C'est à cette période qu'un de ses admirateurs, le jeune Vladimir Chtchoukine (il meurt à 25 ans en 1893), tombe fou amoureux d'elle ; il réussit à l'inviter à souper en lui adressant par un employé du théâtre sa carte accompagnée d'un billet de mille francs, soit environ dix mille euros actuels (Natalia Semenova et André Delocque, Chtchoukine - Le patron de l'art moderne La collection Chtchoukine, 2016 p. 49).
En 1899, elle fait son entrée à l'Odéon et, en 1901, à la Comédie-Française, où elle se spécialise dans les emplois de « grandes coquettes ». Son style est très reconnaissable et serait considéré aujourd'hui comme outré, au ton déclamatoire et à la diction « surarticulée » – c'était aussi, à la même époque, le style de Sarah Bernhardt. Comme cette dernière, elle est notamment associée au rôle de Célimène du Misanthrope de Molière. Élue 339e sociétaire de la Comédie-Française en 1904, Cécile Sorel le restera jusqu'en 1933.
Éternelle fiancée de Whitney Warren, un Américain richissime, elle se marie finalement, et contre toute attente, avec le comte de Ségur-Lamoignon, arrière-petit-fils de la comtesse de Ségur, acteur jugé médiocre, appelé Guillaume de Sax à la scène. Plus de quinze ans séparent les époux, et ce mariage donne lieu aux moqueries les plus cruelles : on appelle le couple « la fossile et le marteau », « la belle et le bête », etc. Son mari, employé au Ministère des Affaires étrangères est rebaptisé le « con d'Orsay ». Cécile conservera le titre de comtesse de Ségur jusqu'à la fin de sa vie. Elle était amoureuse de Guillaume de Ségur qui était beau et séduisant mais elle ne pouvait donner d'enfants. Il eut deux enfants, Béatrice et Victoire, avec Madeleine Monier, mais le couple ne divorcera pas.
Elle devient une amie proche de l'historien d'art Gustave Larroumet, de Maurice Escande, de Clemenceau, qui en a brossé ce savoureux portrait : « Une sorte de travesti empanaché. À travers les plumes, j'ai fini par reconnaître l'autruche. Elle s'était surpassée, ce qui me paraissait impossible. Une robe pour le Carnaval de Rio ou le couronnement du roi Pausole. », et qui sut un jour la remercier d'un envoi de... chrysanthèmes par ces mots : « Merci de vos admirables fleurs, par lesquelles il vous a plu d'humilier ma vieillesse. ».
Elle fréquente aussi Maurice Barrès, dont Clemenceau dit qu'elle fut très brièvement la maîtresse, et Félix Faure.
Le 14 mars 1933, lors de la première de la revue Vive Paris dans laquelle elle interprète Célimène, et après avoir descendu avec succès le grand escalier Dorian du Casino de Paris, elle lance à Mistinguett placée à l'avant-scène le fameux « L'ai-je bien descendu ? ». Écouter Cécile Sorel prononçant son « L'ai-je bien descendu ? » : 0:03
En 1937, elle tourne un petit rôle auto-allusif, la courtisane - très âgée - dans Les Perles de la couronne de Sacha Guitry.
En 1941, elle tourne un rôle inspiré par son propre personnage public, (La Clermont), dans Les Petits riens, un film à sketches de Raymond Leboursier.
Le 19 avril 1944, elle échappe de peu au bombardement du Théâtre-Français à Rouen où elle venait de donner une représentation du Roi Christine.
À la Libération, elle est inquiétée, peut-être parce qu'elle apparaît plusieurs fois dans le journal collaborationniste Le Matin, notamment en une du numéro du 17 octobre 1941, où on la voit en photo en train de fleurir le priant de Marie-Antoinette à la basilique Saint-Denis, mais surtout en raison d'une lettre écrite en Allemand, retrouvée dans les papiers de la Gestapo, datant du 12 juin 1942, signée « Cécile Sorel, Gräfin van Segur », dans laquelle elle demande au général commandant du Grand Paris l'attribution d'un appartement situé à Paris quai d'Orsay dont le propriétaire, juif, a fui la capitale. Dans cette lettre, elle indique mettre son « influence, en matière d'art, au service de la collaboration franco-allemande la plus étroite ». La commission d'épuration du spectacle la frappe d'une année d'interdiction d'exercer son métier. À propos de sa fréquentation des Allemands, elle dit : « Les Allemands n'auraient jamais mis les pieds chez moi si vous ne les aviez pas laissés entrer ! ».
À Biarritz, elle habite soit à la villa Mirasol, près de l'hôtel du Palais, soit dans une suite qu'elle loue à l'année à l'hôtel Continental.
À Paris, elle habite un hôtel particulier au 21 de la rue Le Sueur, qui est racheté en mai 1941 par le sinistre docteur Petiot.
Le 6 novembre 1945, son mari décède. Le 15 août 1950, elle est saisie d'une « conversion », à la suite de laquelle elle prononce ses vœux dans le tiers-ordre franciscain – comme l'avait fait l'« autre » comtesse de Ségur avant elle – à la chapelle des Carmes de Bayonne ; elle prend le nom de sœur sainte Cécile de l'Enfant-Jésus. Ses dernières années sont consacrées à l'écriture et à la foi. Elle apparaît encore, cependant, dans une émission télévisée consacrée à sa carrière en 1965.
Elle meurt en 1966, âgée de quatre-vingt-douze ans, des suites d'une fracture du col du fémur, à la villa Réjane de Hennequeville de Trouville-sur-Mer, que louait Jean Dupuy, dit le « baron Barclay » au propriétaire Robert Jauneaux ; elle s'est éteinte en murmurant au neveu de M. Jauneaux âgé de 5 ans : « Je remercie Dieu de m'avoir permis d'ensoleiller mon époque et de m'avoir donné une vie si magnifique ». On a dit d'elle : « Elle a vécu ce que vivent les roses, les roses en fer forgé ».
Elle est inhumée au cimetière du Montparnasse à Paris.
Hommages
L'actrice est représentée sur la fresque en trompe-l'œil peinte par Charles Hoffbauer au plafond de la coupole du château d'Artigny à Montbazon, ancienne propriété du richissime parfumeur François Coty.
Un collège de la commune de Mériel porte son nom.
Elle a vécu pendant vingt ans au no 7 quai Voltaire (7e arrondissement de Paris), où une plaque lui rend hommage.
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La Fête de l'Humanité, communément appelée Fête de l'Huma, est un événement organisé tous les ans par le journal L'Humanité au cours du second week-end de septembre, durant trois jours. Créée par Marcel Cachin, alors directeur de L'Humanité, sa première édition eut lieu le 7 septembre 1930 à Bezons.
Événement à la fois politique et multiculturel, la Fête de l'Humanité est traditionnellement le rassemblement de militants et de sympathisants de l’ensemble des partis de gauche et d’extrême gauche en France, mais également de syndicats et de nombreuses associations, médias ou encore ONG.
La Fête de l'Humanité a été le premier événement populaire français ayant organisé de grands concerts internationaux en plein air (Pink Floyd en 1970, Joan Baez en 1971, The Who en 1972, Chuck Berry en 1973…). La place de la musique, et plus généralement de la culture, y est aujourd'hui prépondérante avec plus de 50 concerts, mais aussi la présence d'un village du Livre, de nombreux spectacles d'arts vivants, de projections cinématographique, d'expositions artistiques mais également de plus d'une centaine de débats, tables rondes et conférences.
Historiquement organisée à La Courneuve en Seine-Saint-Denis, la 87e édition de la Fête de l’Humanité voit l’événement s’installer sur un nouveau lieu, sur l'ancienne base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge et du Plessis-Pâté, en plein cœur du département de l'Essonne. Les raisons de ce déménagement résident dans l’implantation du Village des Médias des JO 2024 sur le terrain occupé ces dernières années.
La Fête de l'Humanité est créée en 1930 par Marcel Cachin (directeur de L'Humanité de 1918 à 1958), qui souhaite en faire un événement populaire, une manifestation de « solidarité prolétarienne ». Marcel Cachin reprend une idée ancienne : le principe d'une Fête de L'Humanité avait été avancé par Marcel Sembat et adopté au conseil national du Parti socialiste du 2 février 1913, juste après le lancement de L'Humanité à six pages (Le Socialiste, 9 février 1913), décision confirmée lors du congrès socialiste de Brest (23-25 mars 1913). La guerre en avait empêché la réalisation. Une Fête du Populaire, quotidien socialiste du soir, le 22 juin 1919, avait rencontré un certain succès (10 000 participants), mais, en raison de la montée des divisions internes, ne s'était pas renouvelée pour sa seconde édition le 19 septembre 1920.
La première Fête de l'Humanité se tient le 7 septembre 1930 au parc Sacco et Vanzetti, à Bezons aujourd'hui dans le Val-d'Oise. L'objectif de cette Fête est de développer la diffusion de L'Humanité et de dégager des bénéfices pour financer le journal. De l'argent est récolté pour soutenir les mineurs en grève. L'entrée est à deux francs, mais seulement mille personnes viennent à cette première Fête, à laquelle n'est présent qu'un seul stand non parisien, celui de la ville d'Alès, hors de l'Île-de-France.
La seconde Fête de l'Humanité se déroule en 1931 à Athis-Mons (aujourd'hui en Essonne), au parc communal d'Avaucourt. Un concert radiophonique par haut-parleurs est retransmis pendant le repas.
En 1932, elle a lieu à la clairière des Quatre-Cèdres à Garches, en présence de 50 000 participants et de Jacques Prévert, auteur du chœur parlé Vive la presse.
En 1934, ce sont 80 000 participants qui se pressent à Garches.
En 1935, le chiffre de 150 000 participants est atteint. Pour la première fois, l'édition se clôture par une fête de nuit.
Dès ses premières éditions, la Fête de l’Humanité reflète l’esprit du front populaire et appelle à l’unité ouvrière. Elle se mobilise pour la lutte contre le fascisme et la guerre qui se prépare.
Les spectacles se développent au fur et à mesure que grandit la Fête. Les premiers grands concerts ont lieu en 1936 lors du Front populaire, qui voit la Fête pour la première fois dépasser le seuil de 300 000 participants.
Toujours à Garches, en 1937, le 30 août, la Fête accueille ses premiers stands d'autres pays : Suisse, Belgique, Angleterre, Union soviétique ; la vedette Marianne Oswald et le French cancan sont à l’affiche. Une grande parade de la FSGT s'y déroule. Pour la première fois, la Fête dure deux jours et demi, du samedi matin au lundi après-midi. Les organisateurs ont obtenu de la TCRP, ancêtre de la RATP, qu'elle mette à disposition des bus spéciaux. Son succès attire des délégations étrangères anglaise, belge et suisse, nous apprend L'Humanité du 2 septembre : « Pour voir Garches mais aussi apprendre la technique ardue des grandes fêtes populaires ».
En 1938, à Garches, c'est Charles Trenet et La Ronde des saisons de Paul Vaillant-Couturier (750 acteurs). « Le 4 septembre 1938, la durée de la Fête, placée sous le signe de l'union de la nation laborieuse pour la défense des conquêtes sociales du Front populaire et la sauvegarde de la sécurité du pays est revenue à un seul jour. Un service de bateaux relie le quai du Louvre à la fête pour 5 francs aller-retour. Le spectacle continue dans la recherche de la qualité. Après la projection de films militants sur les luttes du peuple espagnol, le tour de France de L'Humanité ou de dessins animés de Walt Disney, on peut assister à des danses et ballets, et applaudir les chanteurs. Quatorze danseurs de l'opéra participent au ballet. Et la grande vedette de la chanson, Charles Trenet, qui, la nuit venue, clôturera cette 9e fête, rencontre un gros succès. »
Un spectacle en 20 tableaux "La Ronde des saisons" est présenté sur la grande scène, une multitude de ballons rouges sont lancés dans le ciel, on rend hommage à Paul Vaillant-Couturier, mort dans l'année, et Cachin et Duclos prononcent leurs discours.
Interrompue pendant la guerre puis les années d’Occupation, de 1939 à 1944, la Fête de l’Huma reprend à la Libération et réunit un million de personnes en 1945, au bois de Vincennes. De 1945 à 1949, la Fête est fidèle à l’esprit du Front populaire et lance des appels à l’unité de la démocratie française alors que le contexte d’une gauche particulièrement fragmentée fait défaut. Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, elle affirme la nécessité de reconstruire la France des années durant.
À partir des années 1950, la paix est brandie comme thème majeur de la Fête, notamment au travers de sujets aussi divers que la dénonciation des crimes de l’impérialisme français, la solidarité envers les victimes et la dénonciation du maccarthysme. C’est aussi à partir de ces années que de grands restaurants émergent sur la Fête, qui compte en 1951 plus de 300 stands. En 1952, la vignette, qui deviendra le bon de soutien, est créé. La Cité Internationale, qui deviendra le Village du Monde et dont la place ne cesse d’augmenter dans les années 1970, voit le jour en 1954. Cette année-là, trente départements sont représentés. Les spectacles prennent de l’ampleur durant les années 1950 et opèrent un virage international une vingtaine d’années plus tard avec la venue des Pink Floyd à la Fête.
Jusqu’en 1956, la Fête se déroule au bois de Vincennes, puis en 1957 et 1958, elle a lieu à Montreuil, au parc Montreau. En 1959, ce sont les terrasses de Meudon qui l’accueillent.
Le parc des Sports de La Courneuve accueille pour la première fois la Fête à partir de 1960 et jusqu'en 1971, où des centaines de milliers de personnes prennent son chemin, avec une escapade de 1966 à 1970 sur la pelouse de Reuilly, au bois de Vincennes, où elle ne cesse de grandir.
En 1972, l’union de la gauche est le thème central de la Fête puisque le programme commun du gouvernement est signé, et toutes les forces de gauche se retrouvent pour échanger. D’année en année, les débats prennent plus d’ampleur, soulevant des questionnements liés aux difficultés rencontrées par l’union, jusqu’en 1981 où la gauche arrive au pouvoir. De 1972 à 1998, elle se tient dans le parc Georges-Valbon (ou parc paysager de la Courneuve), dessiné par des paysagistes sur un ancien bidonville.
La journée du vendredi, auparavant réservée aux militants, est ouverte au public depuis les années 1980.
La grande vedette de l'année 1981 est le TGV qui vient de battre le record du monde de vitesse sur rail, le 26 février 1981, la rame TGV no 16 ayant atteint sur la LGV Sud-Est 380 km/h, alors que le ministre des transports Charles Fiterman, l'un des quatre communistes entrés au gouvernement après l'élection de François Mitterrand fait du lobbying pour que la SNCF investisse dans d'autres lignes afin d'en faire un levier de démocratisation des vacances.
Alors que la droite revient au pouvoir en 1986, la Fête de l’Humanité donne de la visibilité aux luttes des chantiers navals, des cheminots, d’EDF, Michelin, des mineurs de Gardanne et bien d’autres.
Le programme de la Fête est accessible sur Internet à partir de 1991.
Durant les années 1990, à la suite de l'effondrement de l'Union soviétique, la Fête tente de faire subsister l'idée révolutionnaire. Les diverses luttes internationales et multiples mouvements sociaux restent au cœur des thématiques de la Fête.
Depuis 1999, la Fête s'installe à l'Aire des Vents du parc Georges-Valbon (parc de La Courneuve-Dugny) contigu à l'aéroport du Bourget. Cette année-là, la Fête de l'Humanité prend un nouveau virage : le journal n'est plus l'organe de presse du PCF, et la Fête affronte l'enjeu majeur de demeurer le rassemblement des acteurs du mouvement social, le moment de rencontres et d'échanges des porteurs de ces combats.
À partir des années 2000, la Fête de l'Humanité accueille de plus en plus largement associations, syndicats et autres forces politiques. L'actualité reste au cœur des débats, notamment les attentats terroristes du 11 septembre 2001, les élections de 2002 et la montée de l'extrême droite, le référendum sur le Traité constitutionnel européen en 2005, l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, les ravages de la crise économique dès 2009, et bien d'autres.
Les luttes sociales convergent au sein de la Fête, des salariés de LU en 2001 à ceux de Molex, Caterpillar et Continental en 2009, en passant par la crise des intermittents de 2003. La solidarité internationale est toujours affichée, notamment par le soutien au peuple palestinien, à l'Afrique avec l'UNICEF en 2007 ou encore contre la guerre en Afghanistan et en Irak.
Les débats attirent, mais la programmation musicale aussi. La Fête de l'Humanité propose une programmation musicale éclectique et internationale à petit prix, et la recette fonctionne : en 2005, c'est 600 000 personnes qui foulent le sol du Parc de La Courneuve, à l'instar de 2009 ; en 2012 le nombre de participants s'élèvent à 650 000 pour atteindre près de 800 000 personnes en 2018.
Il existe des déclinaisons régionales de la Fête de l'Humanité, comme celle de Bretagne qui se tient à Lorient, créée au début des années 1990, celle de Normandie qui a lieu à Rouen et qui existe depuis plus de 20 ans, ou encore celle de Rhône-Alpes qui prend place à Lyon depuis 2011.
En 2020, du fait du contexte sanitaire marqué par l’épidémie de Covid-19, la Fête de l’Humanité s’est déroulée dans un format particulier appelé « Fête de l’Humanité Autrement ». Plusieurs lieux ont ainsi été investis en Île-de-France, notamment La Bellevilloise, la Maroquinerie, le Kilowatt de Vitry-sur-Seine ou encore l’Espace Niemyer, pour y proposer une programmation étalée dans ces différents lieux. L’intégralité de ces débats, concerts et initiatives culturelles ont été retransmises en direct live sur les chaînes YouTube et Twitch de l’événement. Parmi la programmation musicale, on retrouvait notamment Suzane, La Fine Équipe, Niro, Bambounou, Chloé, HK, Les Grandes Bouches, Les Vulves Assassines, Micro Climat, Pardonnez-nous, ou encore Salut c'est cool, ou encore Soso Maness. Toutes ces actions sont retransmises en direct sur une plateforme numérique et le prix du billet à 25 euros comprend 5 euros reversés au Secours populaire français, afin de soutenir les actions menées par l'association auprès des populations fragilisées par la crise sanitaire.
En 2021, la Fête de l’Humanité a pu se tenir dans un format presque normal malgré l’épidémie de Covid-19. À la suite des discussions avec les autorités sanitaires, la mesure la plus influente pour l’événement fut la restriction des jauges à 40 000 personnes par jour au lieu de 130 000 habituellement. La décision de tenir la Fête de l’Humanité en 2021 a été prise tardivement, le 17 juin 2021, obligeant les organisateurs à préparer l’événement en l’espace de trois mois. Malgré cette restriction et le contexte particulier de sa préparation, l’édition 2021 fut un succès, faisant de la Fête de l’Humanité le seul événement à avoir pu rassembler plus de 100 000 participants en 2021.
Patrick Le Hyaric, dans son allocution du dimanche 12 septembre 2021 sous le chapiteau des « Amis de l'Humanité » à la Fête de l'Humanité, annonce que l'édition 2022 se déroulera du jeudi 8 au dimanche 11 septembre sur l’ex-base aérienne 217, au Plessis–Paté en Essonne.
Valeurs et principes
Le principe de démocratisation culturelle est très cher à la Fête de l'Humanité et ce depuis sa création. La première mesure pour garantir l'accès à la culture au plus grand nombre de personnes reste le prix d'entrée particulièrement modique. À ses débuts, il s'élève à deux francs, pour atteindre 60 francs en 1999, 15 euros en 2004 et 30 euros depuis 2013. Bien que nous puissions remarquer une augmentation du prix d'entrée au fil des années, qui s'explique par l'augmentation du coût de production dans le domaine du spectacle vivant comme ailleurs, il reste bien en deçà des prix moyens pour ce type d'événements.
Par ailleurs, la Fête s'attache depuis sa création à rendre la culture accessible à tous et toutes. Il s'agit alors de permettre aux participants de « mieux revendiquer leur appartenance au patrimoine intellectuel et populaire ». L'offre culturelle de la Fête de l'Humanité s'est aussi particulièrement développée en donnant de la visibilité à de nombreuses formes artistiques et culturelles. La musique y est représentée, au même titre que les arts vivants, la littérature, les arts plastiques et visuels, le jeu, le cinéma ou encore le sport. Des artistes et sportifs de grande renommée et de nationalités diverses sont ainsi à la portée de tous et toutes pour une somme modique.
Les cultures du monde entier sont aussi mises à l'honneur au sein du Village du Monde (ex-Cité Internationale), avec la participation de nombreuses associations et mouvements politiques internationaux, rendant la culture et les combats politiques accessibles par-delà les frontières.
Une aspiration demeure immuable entre chaque édition : celle de l'union des forces populaires et des forces de gauche, qu'importe le contexte politique. Que ce soit sous des gouvernements de gauche, durant des périodes de mouvements sociaux ou à l'aube de la montée de l'extrême droite, la Fête se positionne comme un lieu de résistance, un espace unique d'échanges, de débats, de réflexions ayant pour vocation première de rassembler et fédérer.
La Fête de l'Humanité affiche aussi une dimension clairement internationaliste. Pour preuve, la création de la Cité internationale en 1954, qui deviendra plus tard le Village du Monde, accueillant des partis et des représentants des luttes issus des quatre coins du monde. Elle se porte aussi garante, à plusieurs reprises, de messages de solidarité envers des engagements au-delà des frontières, avec notamment la présence de grandes personnalités internationales tel qu'Angela Davis, ou plus récemment Dilma Rousseff en 2019. La Fête de l'Humanité affiche sa solidarité avec les républicains espagnols dès 1936 ou encore affirme son soutien à l'URSS en 1938. Elle dénonce les crimes français commis en Algérie et prend parti contre la guerre du Viêt Nam et de Malaisie en 1950, soutient la Corée (1951-1953), s’oppose à la guerre d'Indochine (1951-1954), à la guerre d'Algérie (1956-1962), soutient les progressistes grecs (1961), espagnols et portugais (1962), dénonce la guerre du Vietnam (1964-1975). La Fête donne une visibilité supplémentaire et non négligeable à ces discours à travers le monde, témoignant de l’envie de faire société ensemble, de faire monde commun.
Chaque année, au regard de l’actualité, la Fête de l’Humanité prend des orientations particulières. En 1945, les mineurs sont à l’honneur au même titre que l’appel à la reconstruction du pays au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. La 33e édition affirme sa solidarité avec le peuple vietnamien tout en revenant sur les grèves de 1968 s’étant déroulées quelques mois auparavant. L’édition de 1989 a pour fil rouge les luttes pour les libertés syndicales et affiche son soutien au peuple palestinien tout en rappelant le thème de la Révolution. 2001 sera marquée par les attentats du 11 septembre puisque la Fête se tient quatre jours après, elle s’adaptera très rapidement pour mettre l’accent sur « la fraternité face au désordre du monde ». La 72e édition de 2007 était imprégnée par les élections présidentielles et se veut donc une tentative d’unir la gauche, tout en célébrant le 40e anniversaire de la mort de Che Guevara. En 2019, une marche pour le climat est organisée suivie d’un débat sur la justice climatique ainsi qu’une « Humarche des fiertés » pour revendiquer les mêmes droits pour toutes et tous alors que le projet de loi sur la PMA atteint l’Assemblée nationale. Toutes ces initiatives ont un même point commun, une même visée commune : tisser des solidarités entre toutes et tous les militants qui luttent ensemble pour une société meilleure et un monde de paix.
La Fête de l’Humanité représente aussi un moyen de soulever des fonds pour de nombreuses causes sociales, des ouvriers du Nord en grève en 1930 au fonds d’urgence solidaire pour le Secours populaire français en 2020 et 2021, en passant par une collecte de fonds pour l’Espagne en 1936.
Pour renforcer l’impact de ces actions et donner d’autant plus de visibilité aux messages revendiqués, des personnalités politiques importantes de tout horizon ont marqué la Fête de leur présence. À titre d’exemple, en 1973, Angela Davis foule les terres de la Fête comme symbole des réussites engendrées grâce à la force de la solidarité et de motivation dans la lutte pour tous les peuples opprimés. En 1996, Nelson Mandela adressait un discours à la Fête de l'Humanité à sa sortie de prison, pour encourager la jeunesse à continuer la lutte pour les libertés et contre les discriminations. En 2018, c'est la jeune militante palestinienne Ahed Tamimi qui viendra faire un discours sur la grande scène, devant plus de 80 000 personnes, pour défendre la cause palestinienne et dénoncer l'occupation des territoires palestiniens.
Les stands présents sur la Fête de l’Humanité sont montés et tenus par des militants provenant des quatre coins de la France (et du monde) et représentant nombre de professions, de l’agriculture à l’enseignement en passant par l’industrie. En cela, la Fête demeure le reflet du monde du travail et des luttes qui lui incombent. Tous les mouvements sociaux y sont à l’honneur et donnent lieu à pléthore de discussions et réflexions. « Les stands de la Fête représentent le monde qui se bat », puisqu’elle demeure un endroit propice pour faire entendre sa voix, ses luttes et mettre du sens, de la résonance dans ses actions.
Les militants des fédérations et sections locales du Parti Communiste Français comme des autres partis et mouvements de gauche de France et d’ailleurs participent à la construction de la Fête de l’Humanité en montant et tenant leur stand. Ils y proposent de la nourriture ou des boissons locales, mais ont aussi une programmation propre et sont libres d’organiser sur leur stand des expositions, des débats ou encore des concerts.
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COUPE DU MONDE 2023 I DIFFICILE VICTOIRE DES BLEUS CONTRE L'URUGUAY (27-12)
MIS À JOUR 15/09/2023 À 02:01 GMT+2
Surprise par des Uruguayens volontaires, l'Equipe de France a mis du temps à se libérer pour imposer son jeu et remporter son deuxième match de Coupe du monde (27-12), jeudi à Lille. Bousculés, challengés au score, les Bleus remaniés par Galthié ont encaissé deux essais (Freitas 6e, Amaya 55e), et ont réagi grâce à Hastoy (12e), Mauvaka (58e) et Bielle-Biarrey (72e).
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Antoine-Jean Gros, Portrait de François Gérard, âgé de 20 ans (1790), New York, Metropolitan Museum of Art.
François Gérard, né à Rome le 4 mai 1770 et mort à Paris le 11 janvier 1837, est un peintre d’histoire, portraitiste et illustrateur néo-classique français.
Élève de Jacques-Louis David, il fut l'un des principaux peintres du premier Empire et de la Restauration. Peintre de cour sous Napoléon Ier, puis Premier peintre des rois Louis XVIII et Charles X, Gérard bénéficia d'une grande renommée, non seulement française, mais aussi européenne. Surnommé « le peintre des rois, le roi des peintres », il fut en effet le portraitiste de toutes les familles souveraines européennes. Son salon, un des plus réputés de son temps, accueillit les plus grandes personnalités.
François Gérard naît à Rome, en 1770 . Fils de Jean Simon, baron Gérard, intendant du cardinal François-Joachim de Pierre de Bernis, et de l’Italienne Cléria Mattei, il passe les dix premières années de sa vie dans « la ville éternelle ». Il y montre très vite de réelles dispositions pour le dessin.
En 1782, son père, revenu à Paris avec sa femme et ses trois fils, passe au service de Louis Auguste Le Tonnelier de Breteuil, ministre de la maison du roi, qui fait admettre le jeune François à la Pension du Roi : établissement pour jeunes artistes talentueux. Deux ans plus tard il devient élève d'Augustin Pajou, sculpteur alors très vogue, puis de Nicolas Guy Brenet, artiste peintre. Fasciné par l'art développé par Jacques-Louis David, le jeune François Gérard rejoint son atelier à partir de 1786, où il a pour camarades Anne-Louis Girodet, Antoine-Jean Gros ou encore François-Xavier Fabre. En 1789, il obtient le second prix de Rome, derrière Anne-Louis Girodet, son ami de jeunesse. Il se représente au concours l'année suivante, mais la mort de son père le contraint à abandonner l'épreuve.
Sa mère désirant retourner vivre à Rome, Gérard part avec toute sa famille dont il a désormais la charge, dans le courant de l'été 1790. Le séjour romain n'est pas long, bientôt la famille Gérard est contrainte de retourner à Paris, pour éviter l’inscription sur la liste des émigrés, et ainsi préserver leur modeste patrimoine.
Sur place, les principaux commanditaires des œuvres artistiques sont mis à mal par la révolution ; les peintres se retrouvent bientôt sans commandes. C'est le cas de Gérard. Il perd sa mère en 1793 et doit subvenir aux besoins de ses deux frères et de sa jeune tante, Marguerite Mattei, qu’il a ramenée d’Italie. « Par commodité et afin d'éviter l'éclatement familial, il épouse cette dernière en 1795. »
Grâce à la protection de son maître David, Gérard obtient un logement et un atelier au Louvre, plus la commande d'une série d'illustrations (La Fontaine, Virgile) pour l'éditeur Didot. Pour éviter la conscription militaire, il obtient, toujours par l'intermédiaire de David[réf. souhaitée], un poste de juré au Tribunal révolutionnaire, où il rejoint son collègue le peintre paysagiste Claude-Louis Châtelet Il y siégera peu, prétextant une maladie. Bien que n'ayant que peu participé aux évènements révolutionnaires, ce passé lui sera notamment reproché au moment de la Restauration, et Gérard devra se défendre des attaques de ses détracteurs, en prouvant qu'il ne faisait pas partie des jurés lors du procès de Marie-Antoinette.
Au sortir de la Révolution, le succès vient rapidement. Au Salon de 1795, Gérard expose un Bélisaire, se plaçant ainsi dans la continuité de son maître David. Mais c'est surtout avec son œuvre Psyché et l'Amour, exposée au Salon de 1798 que Gérard atteint un début de célébrité. Dès lors, les nombreux portraits de la bonne société qu'il réalise lui assurent une réputation plus qu'établie. C'est ainsi à partir des environs de 1800 que l'artiste commence à réunir autour de lui un salon littéraire où la bonne société parisienne aime à venir discuter et jouer. Grâce à l'intervention de Chaptal, François Gérard reçoit un logement au Collège des Quatre Nations, futur Institut de France, alors que les artistes sont priés par le premier consul Napoléon Bonaparte de quitter le Louvre pour aménager le musée Napoléon. En 1801, Girodet et Gérard reçoivent la commande de deux tableaux illustrant les légendes du barde Ossian pour le salon des Bonaparte à la Malmaison. Le peintre bénéficie alors de la protection de la famille Bonaparte et devient la même année le « Premier peintre » de Joséphine de Beauharnais, puis se voit décerner la Légion d'honneur en 1803, soit peu après sa création. L'élève de Jacques-Louis David est alors le peintre de la future cour impériale française et l'un des peintres les plus recherchés. Son succès dépasse désormais les frontières et ce sont bientôt les grandes familles régnantes d'Europe qui voudront être immortalisées sous les pinceaux de Gérard
François Gérard se voit attribuer la commande de la représentation de la Bataille d'Austerlitz par l'administration impériale, pour le Salon de 1808. L'œuvre monumentale n'est pas achevée à temps et ne sera exposée que pour le Salon de 1810. L'ouvrage rencontre alors un accueil chaleureux. Par le biais de cette grande peinture d'histoire, Gérard entend bien confronter son talent à celui de son confrère Antoine-Jean Gros, peintre attitré des scènes de batailles napoléoniennes. Longtemps attaché au Louvre, le 5 avril 1811 il est nommé professeur de l'École des beaux-arts de Paris en remplacement de Jean Simon Berthélemy et sera remplacé par Michel Martin Drolling en 1837.
L'année suivante (7 mars 1812) il est élu à l'Institut au fauteuil no 8, succédant ainsi au peintre d'histoire Jean Simon Berthélemy. Il est alors le premier élève de David à y faire son entrée. Girodet et Gros seront quant à eux élus en 1816. En tant que peintre de la cour impériale, Gérard peindra le portrait de l'impératrice Marie-Louise après son mariage avec Napoléon, puis celui de leur unique enfant, le roi de Rome.
Sous la Restauration il est nommé Premier peintre du roi en 1817, fonction qu'il exercera sous les règnes de Louis XVIII, et de Charles X. La reconnaissance royale lui vaudra d'être créé baron en 1819. Professeur à l'École des beaux-arts, Gérard n'a formé que peu d'élèves, en comparaison avec son confrère Antoine-Jean Gros. Pour autant, il soutient la nouvelle génération, et notamment les débuts d'Eugène Delacroix. Son œuvre, son salon, ses relations, en feront l'un des personnages les plus influents des milieux intellectuels et artistiques de l'époque.
Vers 1835, sa santé chancelante se détériore rapidement ; fragilisé, il s’éteint à Paris, d’une maladie qui l’emporte en quelques jours, au début de 1837, à l’âge de 66 ans. Sa sépulture se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris
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Jacques Martin, né le 22 juin 1933 à Lyon (Rhône) et mort le 14 septembre 2007 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est un comédien, animateur de radio et de télévision, chanteur, humoriste, imitateur, réalisateur et producteur de télévision français.
Après avoir débuté par le théâtre en 1949, il a produit et animé entre les années 1970 et 1990 de nombreuses émissions de divertissement comme Le Petit Rapporteur, L'École des fans ou Dimanche Martin.
Biographie
Fils de Joannès Martin, industriel, et de Germaine Ducerf, Jacques Martin est élevé chez les jésuites, notamment parce qu'il est souvent renvoyé pour son indiscipline. Son père joue de sept instruments et cette passion pour la musique, ainsi que celle de la cuisine, l'accompagneront toute sa vie. Il s'oriente d'abord vers le théâtre et, à partir de 1949, il suit les cours de Charles Dullin.
Il commence sa carrière à la télévision sous le pseudonyme de Ducerf à Télé-Strasbourg, devenue France 3 Alsace où il anime dans les années 1950 l’émission Pas très show, puis en 1961, Trois petits tours et Deux petites notes à la clé.
À Strasbourg, il fait aussi partie de la troupe du cabaret satirique alsacien de Germain Muller, Le Barabli, entre 1959 et 1962. Par amitié pour Germain Muller, il participera au dernier spectacle du Barabli, lors du réveillon du Nouvel An 1989.
Au début des années 1960, il se lance dans la chanson, comme compositeur et chansonnier dans des émissions comiques avec Jean Yanne, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, notamment pour un disque de parodies des Élucubrations d'Antoine enregistré avec Jean Yanne : Les Émancipations d'Alphonse, Les Revendications d'Albert, Les Pérégrinations d'Anselme, et les Préoccupations d'Antime (1966).
Jacques Martin se produit aussi comme chanteur, assurant notamment la première partie de Jacques Brel à l'Olympia, montant un spectacle associant chansons et parodies à Bobino et participant à l'émission Le Palmarès des chansons. Il compose des chansons, écrit une comédie musicale, Petitpatapon, en 1968, qui se solde par un échec, avant de s'essayer à la réalisation de films avec Na ! en 1973. Il fait aussi l'acteur dans Erotissimo (Gérard Pirès, 1968), Sex-shop (film) (Claude Berri, 1972), Le Rescapé de Tikéroa (Jean L'Hôte, 1983) et La Passante du Sans-Souci (1982). En 1978, il enregistre avec Jane Rhodes et Rémy Corazza une version de l'opérette La Belle Hélène sous la direction d'Alain Lombard dans laquelle il incarne le roi Ménélas, époux d'Hélène.
Repéré par Jacques Chancel en 1964, il rejoint l'ORTF et crée avec Jean Yanne l'émission 1 = 3 qui connaîtra un grand succès populaire. Ils y interprètent notamment des parodies de grands événements historiques. Leur sketch représentant Napoléon et ses maréchaux sous forme de cyclistes du Tour de France lui vaudra d'ailleurs un procès, des menaces de licenciement et surtout la fin prématurée de l'émission. Ils sont renvoyés, Jean Yanne parce qu'il est considéré comme trop littéraire et Martin, pas assez.
En 1968, il présente la cérémonie de remise des prix du festival de Cannes, puis anime avec Danièle Gilbert Midi-Magazine en 1968 et 1969 qui change de titre pour devenir Midi chez vous, de 1969 à 1971. Au cours d'une de ces émissions, il invite le ministre des Finances de l'époque, Valéry Giscard d'Estaing, qui accepte de jouer de l'accordéon. Il anime au cours de l'année 1971, à diverses reprises, Le Show Jacques Martin. Au cours de l’été 1972, il présente une émission de variétés intitulée Gentil coquelicot dans laquelle il rencontre Danièle Évenou, qui présente l'émission avec lui.
De septembre 1973 à février 1974, il coprésente aux côtés d'Évelyne Pagès l'émission de variétés intitulée Taratata (à ne pas confondre avec l'émission Taratata ultérieure présentée et produite par Nagui) réalisée par Bernard Lion — l'émission propose des prestations de chanteurs entrecoupées de sketchs.
En janvier 1975, Jacques Martin lance l'émission satirique Le Petit Rapporteur, une parodie de journal télévisé programmée chaque dimanche sur TF1. Des tensions avec des membres de son équipe et un projet de film avec le producteur Carlo Ponti font qu'il arrête l'émission le 26 juin 1976. En 1977 à la demande de Marcel Jullian, Jacques Martin vient sur Antenne 2 et reprend le principe de son émission avec La Lorgnette (1977-1978). Parallèlement, il anime avec Jean Yanne une émission radiophonique quotidienne sur RTL.
Habitué des émissions de variétés comme Les Grands Enfants ou Top à, de Maritie et Gilbert Carpentier, Jacques Martin est avec Michel Drucker et Guy Lux l'un des animateurs vedettes de la variété à la télévision française (alors constituée des trois chaînes publiques jusqu'en 1984).
En 1977 et 1978 il crée et présente une série d'émissions pour les dimanches d'Antenne 2, sous le titre Bon Dimanche où s'enchaînent divers programme : Ces messieurs nous disent - jeu présenté par Pierre Tchernia, Jacques Rouland et José Artur, L'école des fans coprésentée avec Stéphane Collaro (concept qui sera repris dans Dimanche Martin), Contre Ut, Le Grand Album et Musique and Music, émission de variétés diffusée en soirée à 20 h 30.
L'émission dominicale la plus renommée de Jacques Martin fut L'École des fans, créée le 30 janvier 1977, dans laquelle des enfants viennent interpréter les chansons d'un invité. Les passages obligés de cette émission ont marqué les esprits et les caricaturistes : les enfants notant leur prestation et Jacques Martin interpellant les parents dans la salle où le père de l'enfant est souvent armé d'un caméscope et qui filme le passage sur scène.
Après une pause de deux ans, pendant laquelle il anime quotidiennement une émission sur Europe 1 (La vie en or, émission-jeu pendant la saison 1978-79 puis Showtime, magazine d’actualité culturelle en 1979-80), il revient à la télévision en 1980 avec un programme pour enfants intitulé Dessine-moi un mouton.
Antenne 2 lui propose alors de reprendre l'antenne du dimanche. Son programme Dimanche Martin, enregistré en public chaque samedi au théâtre de l'Empire à Paris, est diffusé chaque dimanche après-midi sur cette même chaîne et reprend le principe de Bon Dimanche en mêlant humour, variétés, spectacles et reportages dans plusieurs émissions qui s'enchaînent : Entrez les artistes, un magazine culturel animé avec Daniel Patte, Incroyable mais vrai !, qui est remplacé en 1983 par un jeu télévisé Si j'ai bonne mémoire, en 1985 un autre jeu Tout le monde le sait lui-même remplacé par Le monde est à vous de 1987 à 1997, et en dernière saison par Sous vos applaudissements (1997). L'École des fans, Les Voyageurs de l'histoire, Thé dansant, et Ainsi font, font, font, qui lance véritablement les carrières de Virginie Lemoine, Laurent Gerra, Laurent Ruquier, Julien Courbet ou Laurent Baffie.
Entre 1994 et 1996, il anime l'émission Escales chaque samedi sur l'antenne de France Culture.
Parallèlement, Jacques Martin participe régulièrement, en compagnie de son vieux complice Jean Yanne, aux Grosses Têtes, l'émission de Philippe Bouvard sur RTL puis à l'émission On va s'gêner de Laurent Ruquier sur Europe 1.
Le 21 mars 1998, il apprend la décision de France 2 d'arrêter à la fin de la saison son programme du dimanche dans l'émission Sous vos applaudissements ; on lui annonce aussi que l'animateur Michel Drucker le remplacera à son programme du dimanche, avec son émission Vivement dimanche et Vivement dimanche prochain. Il est victime dans la nuit d'un accident vasculaire cérébral qui le laisse partiellement paralysé et l'oblige à interrompre ses émissions. Son ami Jean-Claude Brialy le remplace alors au pied levé jusqu'à la fin de la saison, période où les émissions ne seront pas reconduites. À la fin de l'année 1998, il refuse l'aide de l'association La Roue tourne, de Janalla Jarnach, association qui vient en aide aux artistes déchus du monde du spectacle, à la suite, par exemple, d'une maladie.
En mars 1999, il est fait chevalier de la Légion d'honneur par le président de la République Jacques Chirac.
Après avoir participé épisodiquement à des émissions de radio et de télévision (en 2003, il est par exemple invité par Laurent Ruquier sur le plateau du prime d'On a tout essayé pour rendre hommage à Jean Yanne), il se retire dans sa maison de Neuilly-sur-Seine, puis, sa santé se dégradant, dans une résidence médicalisée à Courbevoie.
En novembre 2006, il s'installe à l'hôtel du Palais, à Biarritz, ville où il meurt le 14 septembre 2007 d'un cancer généralisé. Le jour même, la plupart des grandes chaînes de radio et de télévision françaises modifient leur programme pour lui rendre hommage et évoquer sa carrière.
Ses obsèques sont célébrées le 20 septembre 2007 en la primatiale Saint-Jean de Lyon, en présence de ses proches, enfants, épouses successives et de nombreuses personnalités du gouvernement et du monde de la télévision et du spectacle. Nicolas Sarkozy, alors président de la République, est absent des obsèques.
Il est inhumé au nouveau cimetière nouveau de la Guillotière, à Lyon, auprès de ses parents.
Fin cuisinier, Jacques Martin est le petit-fils de Joannès Ducerf, chef de cuisine du tsar Nicolas II de Russie, qui tiendra également le célèbre restaurant de Lyon L'Universel. Jacques Martin s'est marié trois fois. Il est père de huit enfants.
Avec sa première épouse, Annie Lefèvre, il a eu deux enfants : David, né en 1961, cuisinier et présentateur d'émissions télévisées, et Élise, née en 1965.
De 1968 à 1972, il vit en union libre avec la comédienne Marion Game.
Il vit ensuite avec la comédienne Danièle Évenou, avec laquelle il a deux fils : Frédéric (né en 1973), animateur de radio, et Jean-Baptiste (né en 1976), comédien et musicien.
Il épouse, le 10 août 1984, Cécilia Ciganer-Albeniz. Le mariage, à la mairie de Neuilly-sur-Seine, est célébré par le maire de l'époque, Nicolas Sarkozy, qui épousera la mariée quelques années plus tard. Ils ont deux filles : Judith (née en 1984) et Jeanne-Marie (née en 1987).
Le 20 avril 1992, Il épouse Céline Boisson, de trente-sept ans sa cadette, rencontrée sur le plateau du Monde est à vous dont elle est l'une des hôtesses. Elle est la mère de ses deux derniers enfants, Juliette et Clovis, nés en 1994 et 1999.
Aussi bien Pierre Bonte que Danièle Évenou mentionnent son talent et son perfectionnisme, mais aussi son caractère parfois difficile et colérique.
En France, la vignette automobile est un ancien impôt annuel sur les véhicules en circulation, qui se traduit par l'obligation d'acheter et d'apposer une figurine fiscale spéciale, ou « vignette », sur le pare-brise de chaque véhicule assujetti.
Origine
En 1956, les finances publiques françaises sont à sec, mais Guy Mollet veut trouver une nouvelle source de financement pour garantir un revenu minimum à toutes les personnes âgées de plus de 65 ans, via un nouveau « Fonds national de solidarité ». Le choix se porte sur l'automobile, produit considéré comme luxueux à l'époque. Le montant de la vignette est assis sur la « puissance fiscale » (les véhicules d'importation étant d'une puissance fiscale légèrement supérieure, l'État incite par la même occasion à la consommation nationale). Les plus de 65 ans en sont exonérés. Adopté par le Parlement, le 27 juin 1956, le texte entre en application en septembre et les premières vignettes arborant la mention « Fonds national de solidarité » sont apposées sur les pare-brise en décembre.
Cette année-là, ce nouvel impôt a un effet contestable sur les finances publiques : la consommation d'automobile baisse et la perte de TVA dépasse à elle-seule le produit du nouvel impôt (270 millions de francs de l'époque), sans compter les effets indirects sur l'industrie automobile française et ses salariés. Les années suivantes, cet effet est masqué par la croissance continue du secteur, et l'État ne renonce pas à cet impôt.
La constitution de 1958 réaffirme le principe d'unité du budget de l'État, et interdit d'affecter une recette à une politique. En 1959, l'État prend acte de ce principe et récupère directement le produit de la vignette, mais le gouvernement en 1973 promet de verser un montant rigoureusement équivalent au Fonds national de solidarité. Rapidement, on constate que les montants perçus et les montants versés diffèrent : à partir de là, les dénonciations se succèdent, et persistent encore aujourd'hui, parce qu'elle ne finançait plus ce pour quoi elle avait été créée et l'État n'avait pas tenu l'engagement pris devant le parlement en 1973
En 1979, le nombre d'accident impliquant des deux roues augmenta, la sécurité routière s'aggrave. Valéry Giscard d'Estaing créa la « vignette moto », l'imposant et la taxant pour les cylindrés de plus de 750 cm3. Le tout est accompagné d'une réforme du permis de conduire. La mesure est impopulaire, la Fédération française des motards en colère, nouvellement crée lutta contre cette décision. François Mitterrand supprima la vignette en juin 1981, sous l'influence de Ségolène Royal, un mois après avoir battu Giscard d'Estaing.
En 1984, avec la décentralisation, l'État se met à l'abri de la critique récurrente : il transfère aux départements la prise en charge sociale des « anciens » et leur concède la recette de la vignette ainsi que la responsabilité d'en fixer le montant. Son prix est donc très variable d'un département à l'autre (ce qui a été un autre motif de critique de cette taxe, accusée de ne pas être équitable). Certains conseils généraux ont recours à des politiques tarifaires « agressives » pour inciter les sociétés qui immatriculent beaucoup de véhicules (en particulier les sociétés de location) à le faire dans leur département. La Marne, de 1996 à 1999 environ, fixe un prix de la vignette de moitié inférieur à la moyenne des autres départements, attirant de très nombreuses sociétés, au point que le nombre d'immatriculations dans ce département fut multiplié par cinq, et les recettes de la vignette y furent donc plus que doublées (sans compter l'augmentation des recettes perçues pour l'établissement des certificats d'immatriculation, qui sont perçues non par le département, mais par la région).
Suppression progressive
En 2000, elle est supprimée par Laurent Fabius, ministre de l'Économie du gouvernement Jospin, pour tous les véhicules particuliers (l'État versant à la place une nouvelle dotation aux départements), mais continue d'exister pour les véhicules professionnels. Elle s'appelle ensuite la taxe différentielle sur les véhicules à moteur.
La Seine-Maritime, en 2002, et l'Oise, en 2003, rendent la vignette gratuite pour tous les véhicules, et un grand nombre de véhicules de société sont alors immatriculés dans ces départements.
En 2006, la taxe différentielle sur les véhicules à moteur est supprimée pour les professionnels.
En 2008, il est envisagé de reprendre le principe d'une taxe annuelle sur les véhicules par l'extension du bonus-malus lié à la vente des véhicules neufs. Les véhicules considérés comme les plus polluants doivent être taxés annuellement en plus du malus lié à l'achat du véhicule neuf, afin de financer la pérennité du système mis en place à la suite du Grenelle de l'environnement.
Formes de la vignette
La vignette automobile fut, au cours de son existence, de différentes formes. Avant 1973, il ne s'agissait que d'un reçu que l'automobiliste devait présenter en cas de contrôle. À partir de 1973 elle devient auto-collante et doit être apposée sur le pare-brise pour faciliter les vérifications et de pouvoir verbaliser les automobiliste qui ne se seraient pas acquittés de la taxe même lorsqu'ils sont en stationnement. Elle fut ronde en 1973 et 1974 avec l'année inscrite en petit. Entre 1975 et 1985, elle devient hexagonale avec l'année inscrite en gros. Elle redevient ronde en 1986 en conservant l'année écrite en gros et jusqu'en 1999. En 2000, la vignette était rectangulaire avec les coins arrondi et un seul chiffre le "0". Elle devait conserver ce format pour 2001 mais elle fut supprimée.
À partir de 1993, pour éviter les vols, la vignette se décolle en trois parties si on essaie de l'arracher.
Couleurs
Pour faciliter les contrôles de loin et éviter les fraudes, les vignettes étaient d'une couleur différente chaque année. Verte en 1973, orange en 1974, jaune clair avec chiffres marron en 1975, jaune clair avec chiffres rouges en 1976, vert clair avec chiffres bleus en 1977, blanc cassé avec chiffres jaune foncé en 1978, verte avec chiffres blancs en 1979, bleu clair avec chiffres bleu foncé en 1980, jaune moyen avec chiffres marron en 1981, rose claire avec chiffres rouges en 1982, bleu clair avec chiffres vert pâle en 1983, violette avec chiffres noirs en 1984, vert clair avec chiffres bleus en 1985.
À partir de 1986, les chiffres sont toujours blancs. La vignette, elle, fut bleu foncé en 1986 et 1999, rose en 1987 et 1996, vert foncé en 1988, 1992 et 1997, jaune en 1989, 1993 et 1998, bleu clair en 1990 et 1995, saumon en 1994 et rouge en 2000. Elle devait être bleu claire en 2001.
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