Monde : France
Statistiques de l'activité parlementaire
Session 2019-2020 (1er octobre 2019 - 31 décembre 2019)
Séance publique
Nombre de jours de séance et de séances
| Session 2019-2020 | XVe législature |
Nombre de jours de séance | 50 | 389 |
Nombre de séances | 113 | 847 |
Durée totale | 446 h 35 | 3 421 h 30 |
Abolition de la peine de mort
Le débat de 1791 à l'Assemblée nationale constituante Bibliothèque de l'Assemblée nationale En 1791, l'Assemblée constituante entreprend la réforme du Code pénal et débat de la question de la peine de mort. A la fin de l'Ancien Régime plus d'une centaine de crimes étaient passibles de la peine de mort et il existait de nombreuses modalités d'application de la peine capitale, la torture précédant la mort : la décapitation à l'épée ou à la hache applicable aux nobles ; la pendaison aux voleurs ; le bûcher aux hérétiques et aux incendiaires ; la roue aux brigands et aux meurtriers condamnés avec circonstances aggravantes ; l'écartèlement aux parricides et aux régicides ; le bouillage aux faux-monnayeurs. En 1766 le chevalier de La Barre, à l'âge de dix-neuf ans, fut torturé - il eut le poing coupé, et la langue arrachée - avant d'être décapité et d'être jeté au bûcher, pour ne pas avoir salué une procession. Dans son rapport, Le Pelletier de Saint-Fargeau plaide pour l'abolition, au nom de l'inefficacité de la peine de mort. Jacques Jallet préconise, en outre, des peines modérées. La Constituante décide finalement de maintenir la peine capitale mais réduit de cent quinze à trente-deux les cas possibles de la peine de mort. Elle décrète que celle-ci consiste seulement dans la privation de vie et rejette la torture. La loi du 6 octobre 1791 dispose que « la peine de mort consistera dans la simple privation de la vie, sans qu'il puisse jamais être exercé aucune torture envers les condamnés » et que « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». Cette dernière disposition demeurera dans le Code pénal français jusqu'en 1981. Rapport sur le projet de code pénal présenté par Le Pelletier de Saint-Fargeau (annexe à la séance de l'Assemblée nationale du lundi 23 mai 1791) [Biographie et mandats] Séance du lundi 30 mai 1791 Séance du mardi 31 mai 1791 (matin) Annexe : opinion de Jacques Jallet sur la peine de mort Séance du mercredi 1er juin 1791 (matin) Séance du jeudi 3 juin 1791 Séance du samedi 4 juin 1791 (matin) |
Le Minitel (pour « Médium interactif par numérisation d'information téléphonique ») est un type de terminal informatique destiné à la connexion au service français de Vidéotex baptisé Télétel, commercialement exploité en France entre 1980 et 2012. Il a hissé la France au premier plan de la télématique mondiale grâce au premier service au monde de fourniture payante d’informations télématiques, qui sera un succès considérable et restera longtemps populaire.
Par métonymie, le mot « Minitel » a fini par désigner l'ensemble du service Vidéotex en France ainsi que les éléments de réseau (concentrateurs, points d'accès) destinés à rendre ce service
Historique
Cette technologie de communication a été créée par le ministère des Postes et Télécommunications et utilisée en France des années années 1980 aux années 2000.
Contexte
Depuis la fin des années 1950, les ingénieurs du Centre national d'études des télécommunications ont développé des ordinateurs, puis des réseaux numériques expérimentaux, en collaboration avec l'industrie électronique et le Plan Calcul. Divers projets – visiophone, annuaire électronique, réseaux d'ordinateurs, etc. – contribuent à former dans ce milieu d'ingénieurs une vision des télécommunications futures, soutenue par les moyens financiers considérables investis dans le plan de rattrapage téléphonique des années 1970. Le directeur technique du Centre commun d'études de télévision et télécommunications à Rennes, Bernard Marti, coordonne les travaux d'une équipe à l’origine du Minitel, le projet Minitel étant supervisé par Jean-Paul Maury, directeur du projet « Annuaire Électronique et Minitel » (1979-1985). D'après Bernard Marti, le nom « Minitel » serait l'abréviation de « Médium interactif par numérisation d'information téléphonique ».
En 1977 la remise au président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing, puis la publication du rapport sur l'informatisation de la société rédigé par Simon Nora et Alain Minc, accélèrent la prise de conscience par les dirigeants et par l'opinion française d'une révolution technologique, baptisée « télématique » : la connexion de terminaux permet la visualisation de données informatiques stockées dans des ordinateurs à travers les réseaux de télécommunications.
En 1978, la France décide de lancer un réseau vidéotex accessible par un terminal peu onéreux. Cette décision sera rendue publique par Gérard Théry (directeur de la DGT) à l'Intelcom 79 de Dallas (Texas) qui réunit le gratin mondial des télécommunications. Il y annonce avec une certaine emphase le déclin de l'ère du papier.
A l'étranger, dans une ambiance d'émulation internationale, les ingénieurs américains, anglais ou allemands accompagnent les recherches des ingénieurs du Centre national d'études des télécommunications. Ainsi en Europe d'autres systèmes sont étudiés, tous fondés sur la norme Vidéotex : Prestel (en), le Ceefax, le Bildschirmtext (de). Aux États-Unis est élaboré le système NAPLPS. Conçu comme vecteur de vente à domicile, il met l'accent sur un affichage en couleurs de qualité photographique. Mais la déception est sévère en raison du coût des composants et du faible débit des lignes de l'époque — surtout aux États-Unis : l'affichage de certaines pages pouvait prendre une durée de six minutes. Le mélange de texte et graphiques, qui ne posait pas de problème avec les caractères semigraphiques de basse qualité du Minitel, n'était pas possible sans faire monter le coût de réalisation du terminal à des valeurs prohibitives en mémoire vive et en morte.
Expérimentations
En France, la phase d'expérimentation de Télétel et du Minitel commence en 1980 à travers plusieurs opérations sur le terrain.
Expérience de Saint-Malo
L'un des 55 premiers terminaux, à clavier ABCD, distribués à Saint-Malo montre un plan des remparts (l'Intra-muros). Alors qu'il est prévu de fabriquer 30 millions de Minitels, Valéry Giscard d’Estaing, devant le lobby de la presse qui voit un concurrent dans cette nouvelle technologie, se ravise et décide de lancer des expérimentations.
En juillet 1980, à Saint-Malo, les 55 premiers utilisateurs de l'annuaire électronique sont équipés (20 entreprises et 35 particuliers). L'expérience de Saint-Malo s'achèvera en décembre 1982.
Parallèlement, en 1981, 4 000 Minitels sont distribués en Ille-et-Vilaine. Il s'agit de tester ce nouveau service chargé de remplacer l'annuaire papier. Il devait aussi alors alléger le service traditionnel des renseignements, passablement saturé devant la croissance du parc téléphonique fin des années 1970. Il se justifiait aussi par l'efficacité d'un service de renseignements recouvrant l'ensemble des abonnés au téléphone en forte croissance. Les publications des annuaires papier, constamment dépassées, créaient une forte demande sur les renseignements téléphoniques alors assurés par des fonctionnaires des PTT.
Expérience Télétel 3V
Terminal Vidéotex Thomson utilisé lors de l'expérience Télétel de Vélizy en 1980. Afin de désamorcer tout contentieux éventuel avec la Presse Quotidienne nationale et régionale face aux inquiétudes déontologiques, économiques et juridiques l'Administration des PTT organise une autre expérience incluant d'autres services (petites annonces, informations, messageries) qui se déroulera à Vélizy. À l'automne 1980, 2 500 foyers volontaires de Versailles, Vélizy-Villacoublay, Jouy-en-Josas, Buc, Bièvres et Les Loges-en-Josas reçoivent un terminal Vidéotex. Du côté des services, près de 200 fournisseurs participent à l'expérience, se donnant ainsi l'occasion de tester ce nouveau moyen de communication auprès du public. Les services remportant la plus large adhésion seront les annuaires téléphoniques pages blanches et pages jaunes (services gratuits), la presse, la vente par correspondance, la SNCF, les banques ainsi que la messagerie.
Si l'expérience de Vélizy reste un symbole dans le monde de la télématique, c'est que cette expérience est la source de la création de la formule « kiosque télématique » qui permet de répartir les revenus entre l'opérateur et les fournisseurs de services, notamment à travers le 3615. En effet, si les éditeurs de presse ont progressivement compris l'intérêt de cette expérience, ils voulaient en tirer des revenus. Conséquemment, d'après des discussions auxquelles participent notamment Mme Martine Tournier (le Parisien Libéré), M. Roger Lajus (Hachette Filippacchi), les hommes de la DGT ont l'idée d'utiliser le système de surtaxation utilisé pour le réveil téléphoné. Cela donne lieu, en février 1984, à la création du kiosque mis en priorité et en exclusivité à la disposition de la presse.
À Vélizy, le premier terminal n'a pas d'écran et se glisse sous le téléviseur : simple décodeur, il permet de consulter une vingtaine de services sur l’écran du téléviseur. La télécommande est élémentaire : juste un clavier alphanumérique en majuscules. Un groupe d'utilisateurs passionnés fonde l'AATEL (Association des abonnés à TéléTEL), qui devient une véritable interface entre les testeurs et la DGT - DACT (Direction générale des télécommunications - Direction des affaires commerciales et télématiques) qui dirige le projet. De leur côté, les entreprises créent l'AFTEL (Association française des fournisseurs de services télématiques). Les liaisons distantes sont établies via le réseau Transpac par le numéro d'accès 612 34 56.
La toute première messagerie, uniquement par boîtes aux lettres, est baptisée M3V. On peut y échanger des messages privés, ou par l'intermédiaire de groupes de discussion thématiques. À l'époque, la DACT et les fournisseurs de services pensent qu'il ne s'agit que d'un gadget ludique : pour eux l'avenir de la télématique réside dans l'information, et non la communication. Il est même question de supprimer cette messagerie. Mais l'AATEL se bat pour la conserver et démontrer qu'elle est une motivation primordiale des utilisateurs, ce que confirmera le développement de la télématique grand public en France. C'est seulement fin 1982 qu'apparaît le premier Minitel. L'expérience est définitivement arrêtée au printemps 1984.
Expérience Gretel
À l'hiver 1981, les Dernières Nouvelles d'Alsace lancent le service expérimental Gretel sur un quartier pilote à Strasbourg. L'expérience débute avec 80 foyers, puis est progressivement étendue.
Les premiers services proposés sont des consultations des actualités, des programmes de télévision et de cinéma, et de la météo, ainsi que quelques jeux. On trouve aussi un service de messagerie électronique de type courriel avec une notion de boîtes aux lettres.
Mais ce qui fait exploser le succès de l'expérience est le lancement en 1982 du premier service de messagerie instantanée, principe découvert à la suite d'un piratage. Ce nouveau service représente très rapidement jusque 85 % du trafic. L'ancêtre des messageries instantanées et de l'internet social est alors né. C'est ainsi qu'apparaissent des services créés par de jeunes entrepreneurs comme Thierry Roze et Xavier Niel.
Lancement
La réalisation du Minitel ayant été confiée à trois industriels différents (Matra, Radiotechnique (Philips) et Télic-Alcatel), le prix de série put être négocié au plus bas en tenant compte d'une hypothétique, mais probable, baisse future des prix de revient par l'évolution technologique et l'accroissement des quantités produites (courbe d'apprentissage) par les fournisseurs.
Le programme Télétel (nom du réseau des terminaux appelés Minitel) est reconnu dans le monde entier comme le premier réseau télématique grand public et comme un succès commercial.
Lancé en France en 1982 par les PTT (devenus La Poste et France Télécom), le minitel permet d'accéder à des services en ligne dont les plus populaires sont :
Le 3611 : anciennement, le 11, l'annuaire téléphonique (initialement gratuit les trois premières minutes, puis devenu payant dès la connexion depuis le 1er septembre 2007). Le service 3611 est alors le service le plus utilisé. Il était censé disparaître définitivement en mars 2009 mais sa mort est une nouvelle fois reportée.
La vente par correspondance (de billets de train par exemple).
Des sites de rencontres et messageries roses (Sextel de Cyrille Jubert, 3615 ALINE de Claude Perdriel, 3615 ULLA)
Des sites de jeux (comme le 3615 CRAC J de Cécile Alvergnat).
Entre 1984 à 1988, l'essor du Minitel explose grâce au succès des messageries instantanées nées des expériences des services STEL à Nice et GRETEL à Strasbourg (serveur à l'initiative des Dernières Nouvelles d'Alsace), ainsi que SM à Paris (Serveur médical de Canal 4). Au printemps 1985 naît la première messagerie grand public sur le 3615, créée par deux anciens de Teletel3V pour le Parisien libéré, nommée MESPL.
L’État français, par le ministère des PTT, a fortement encouragé le développement du Minitel. Les PTT ont ainsi distribué gratuitement les terminaux de base, les modèles plus évolués étaient loués ou vendus, tels que le Minitel couleur, le Minitel 10 équipé d'un combiné téléphonique ou encore dans les années 1990 le Magis et le Magis Club équipés de lecteurs de cartes à puce.
Cette décision était motivée par les économies de fabrication, de distribution et de recyclage de millions d'annuaires papier chaque année. Ainsi, les foyers équipés de Minitel ne recevaient plus que les pages jaunes, au lieu des pages blanches et des pages jaunes. Ce modèle économique, inventé pour le Minitel et consistant à subventionner le terminal par le prix du service, a été fortement critiqué à l'époque par la presse. Il a depuis été repris pour les services de téléphonie mobile. La facturation s'effectuait également par comptabilisation sur la facture téléphonique. Un serveur pouvait, soit être contacté directement par le réseau téléphonique (no d'appel direct), soit être connecté à un des réseaux kiosques (3613, 3614, 3615, etc.).
Seul le 3618 ou service MIAMI (service de communication de Minitel à Minitel) est resté en service jusqu'au 3 novembre 2014. En effet ce service ne dépendait pas du même réseau support
Une forte expansion
Le Minitel (programme Télétel) revint à plus de huit milliards de francs en équipements de terminaux avec une durée de vie estimée de huit ans pour les Minitel. Pendant le même laps de temps, le chiffre d'affaires des services télématiques atteint les 3,5 milliards de francs et les économies de papier atteignirent 500 millions de francs par an. En 1985, le million de Minitel en service est atteint en France ainsi que le million d'heures de communications de services par mois. Avec l'explosion des services liés au 36 15, le réseau Transpac qui véhicule le trafic Télétel, connaît une panne en juin 1985 qui conduit à une altération prolongée du service pour la plupart des abonnés au Minitel. La situation ne redeviendra normale qu'au bout de deux semaines.
Au début des années 1990, le Minitel équipait 6,5 millions de foyers. Il dépassait de loin le nombre d'utilisateurs du réseau CompuServe, qui offrait en Amérique du Nord des services semblables, et plus encore de Prodigy qui lui ressemblait davantage parce qu'utilisant le code Vidéotex, raison pour laquelle dès la fin des années 1980, les Américains s'intéressèrent de très près au réseau Vidéotex français. À un moment où les Français s'interrogeaient sur l'avenir du Minitel, les agences financières de Wall Street notaient déjà le formidable bénéfice à attendre d'un tel programme. C'est pourquoi le futur vice-président Al Gore envoya un jeune homme, David Lytel, enquêter non sur les techniques utilisées mais sur les contenus des services offerts. Ce rapport fut à la source du discours sur « les autoroutes de l'information » prononcé par Al Gore en juillet 1994.
Le réseau Télétel du Minitel comportait au départ deux types de facturation : 3613 (communication payée par le service) et 3614 (communication payée par l'usager, 20 francs – 3,05 € – par heure environ, pas de rémunération du service, réduction en heures creuses). En février 1984 fut créé le système kiosque avec le 3615. La rémunération du service est 60 francs – 9,15 € – par heure environ, payés par l'usager, dont 40 F (6,10 €) pour le service et 20 francs (3,05 €) pour France Télécom, système de « taxation arrière » souhaité par l'industrie de la presse pour rendre son contenu payant.
Ces numéros courts à quatre chiffres ont remplacé les numéros initiaux, au gré de l'évolution du plan de numérotation de l'opérateur historique :
11 jusqu'au 18 octobre 1996 à 23 h, puis 3611
(16) (3) 613 91 55, puis 36 13 91 55 après le 25 octobre 1985 à 23 h, puis 3613 depuis le 10 juillet 1986
(16) (3) 614 91 66, puis 36 14 91 66 après le 25 octobre 1985 à 23 h, puis 3614 depuis le 10 juillet 1986
(16) (3) 615 91 77, puis 36 15 91 77 après le 25 octobre 1985 à 23 h, puis 3615 depuis le 10 juillet 1986
L’apparition du kiosque en 1984 fait exploser le nombre de services qui passe de 145 en 1984, à 2 074 en 1985, 5 000 en 1987 et 25 000 en 1996. Cette année-là les services génèrent près d’un milliard d’euros de revenus pour un parc installé de 6,5 millions de terminaux. Les messageries dont les messageries roses participent fortement à la diffusion du Minitel. Elles représentent 50 % des appels en 1990.
Les serveurs (numéros de téléphone) auxquels on se connectait avec un Minitel étaient appelés des services Télétel. C'était en effet des passerelles vers le réseau Télétel, basé sur Transpac, qui permettait de mettre en relation les Minitel avec les serveurs des prestataires de service.
En marge de ces services Télétel, il était tout à fait possible de composer des numéros classiques à 8 puis 10 chiffres, que ce soit pour se connecter à un autre Minitel configuré en mode « retourné » ou pour accéder à des serveurs « RTC » directement connectés sur le réseau téléphonique commuté, donc non surtaxés. Une communauté de passionnés fréquentait ainsi régulièrement ces micro-serveurs Minitel similaires (en plus accessibles) aux serveurs BBS qui se développaient aux États-Unis et ailleurs. À l'échelle locale, des collectivités proposaient également de tels serveurs Minitel à accès direct. Aujourd'hui encore, de nombreux systèmes de télégestion utilisent ce système, aussi bien en appel entrant (visualisation de données et d'événements ou émission d'ordres) qu'en appel sortant (télé-alarme).
France Télécom engage un processus pour proposer l'annuaire électronique 3611 sur ordinateur et plus seulement sur minitel. avec les sites www.pageszoom.com (qui sera vendu en 2006 à l'Américain KKR). En octobre 1995 la Direction des annuaires de France Télécom a présenté une maquette au salon International des Télécommunications à Genève en Octobre 1995. En avril 1997 le site Les Pages Zoom www.lespageszoom.com a été ouvert avec les Pages jaunes, les Pages blanches, un service de photos de ville (qui sera repris dix ans plus tard par Google street view), cartographie et un moteur de recherche pages web intégrant celui de la société Echo. En juillet 1998 le service Les Pages Zoom a obtenu le LISA Award du meilleur annuaire au monde sur Internet à Boston et le portail Voila.fr a été ouvert au public. Les annuaires de France Télécom sont ensuite devenues accessibles sous la marque www.pagesjaunes.fr. La gestion du service des annuaires de France Télécom est transférée à l'ODA.
En 2000, le Minitel est encore utilisé par près de 25 millions de personnes (pour 55 millions d'habitants) avec un parc de près de 9 millions de terminaux. Il restait toujours très utilisé, y compris pour les transactions commerciales, à tel point que certains moteurs de recherche comme Yahoo! ou AltaVista y avaient un service Minitel. Cependant les services à facturation de type 3615 ou supérieur étaient vivement concurrencés par le Web. L'arrêt prévu en mars 2009 du service 3611 annuaire électronique est reporté devant le nombre significatif de connexions. Selon France Télécom le 3611, qui représentait encore le quart du trafic Télétel, avait enregistré 19 millions de connexions en 2008 et 4 000 éditeurs de services étaient toujours présents sur le Minitel. Le 3611 s'arrêta, comme les autres services Minitel, le 30 juin 2012
Apogée et concurrence d'Internet
L'année 2003 marque l'apogée d'utilisation du réseau (Minitel + émulateurs Minitel sur ordinateurs).
En 2005, PagesJaunes Groupe est créé, afin de regrouper les activités d’édition d’annuaires en France, à l’international, et les autres activités de l’entreprise.
En septembre 2006, France Télécom vend pour 3,3 milliards d'euros le groupe PagesJaunes aux fonds d’investissement américain KKR et Goldman Sachs basés à New York, qui détiennent alors 54 % du capital de l’entreprise, le reste étant coté en bourse.
En février 2009, selon le groupe France Télécom, le réseau de Minitel enregistrait encore 10 millions de connexions mensuelles sur 4 000 codes de services Vidéotex, dont un million sur le 3611 (annuaire électronique).
En 2010, 2 millions de personnes utilisaient encore le minitel, pour 200 000 euros de chiffre d'affaires. Le service a été fermé par France Télécom - Orange le 30 juin 2012
En 2019, selon le bilan démographique de l'INSEE, 753 000 bébés sont nés en France. Ce nombre correspond à un taux de fécondité de 1,87, soit légèrement en dessous du seuil de renouvellement des générations. Le solde naturel (différence entre les naissances et les décès) s’établit à 141 000 personnes, auquel s'ajoute le solde migratoire, également positif (46 000 personnes) pour obtenir l'augmentation générale de la population en France.
C'est la cinquième année consécutive que le nombre de naissances et le taux de fécondité baissent (depuis un maximum à 818 600 naissances et un taux de fécondité de 2,00 en 2014). Le solde naturel est au plus bas depuis quarante ans.
Concernant la France métropolitaine, les chiffres et tendances sont similaires avec un taux de fécondité de 1,84 en 2018 et 1,97 en 2014
Sur la base des statistiques 2016, le taux de fécondité reste cependant le plus élevé d’Europe devant celui de l'Irlande (1,92), de la Suède (1,85) et du Royaume-Uni (1,80).
Cette même année 2016, 84,8 % des nouveau-nés en France métropolitaine ont au moins un parent né en France (90,9 % en 2000), 69,6 % ont les deux parents nés en France (77,6 % en 2000), 30,4 % ont au moins un parent né à l'étranger (22,4 % en 2000), quelle que soit sa nationalité, dont 26,5 % un parent né hors de l'Europe des Vingt-Huit (18,3 % en 2000) 7 et 2,5 % ont au moins un parent né dans un DOM-COM
Le Baron Pierre de Coubertin se retira à l’occasion de ces Jeux olympiques d'été de 1924. L’un des derniers souhaits du président du Comité international olympique aura été de voir son pays organiser les Jeux olympiques après ceux contestés de 1900. Malgré l’absence du public et quelques difficultés financières, ces Jeux furent une réussite dans la participation et les performances des athlètes, mais aussi par l’intérêt grandissant pour l’événement.
Coubertin avait fondé le CIO en 1894 et fut l’un des principaux instigateurs du renouveau des Jeux olympiques de l’ère moderne. Durant ces Jeux, un hommage solennel lui fut rendu le 23 juin 1924 à l’occasion du trentième anniversaire de la rénovation des Jeux. Il confirma son intention de se retirer en déclarant à cette occasion « J’ai fait mon œuvre ». En 1925, Pierre de Coubertin céda sa place de Président du Comité international olympique au comte belge Henri de Baillet-Latour. Le baron poursuivra ses collaborations avec l’olympisme en conseillant le CIO et en rédigeant de nombreux ouvrages, dont la « Charte de le Réforme pédagogique ». Pierre de Coubertin meurt en 1937.
Les Jeux olympiques d'été de 1924, Jeux de la VIIIe olympiade de l'ère moderne, ont été célébrés à Paris, en France, du 4 mai au 27 juillet 1924. Pour ses adieux aux Jeux, le baron Pierre de Coubertin milita en faveur de la capitale française, qui organisa ainsi ses deuxièmes Jeux après ceux de 1900. Ces Jeux démarrent avec le tournoi de Rugby à XV remporté par les États-Unis le 18 mai, mais la plupart des épreuves ont lieu en juillet après la Cérémonie d'Ouverture qui a lieu le 5 juillet au Stade olympique de Colombes.
La devise olympique de Coubertin empruntée à l'abbé Henri Didon : « Citius, Altius, Fortius » (plus vite, plus haut, plus fort) est introduite à l'occasion de ces Jeux, ainsi que le rituel de lever des trois drapeaux à la cérémonie de clôture.
En 1924, 44 nations et 3 089 athlètes (dont 135 femmes) prirent part à 126 épreuves dans 17 sports. Les athlètes les plus en vue de ces Jeux furent les coureurs de fond finlandais à l'image de Paavo Nurmi ainsi que le nageur Johnny Weissmuller et l'escrimeur Roger Ducret. 100 ans plus tard, Paris accueille à nouveau les Jeux olympiques.
Désignation de la ville hôte
En dépit des problèmes rencontrés aux Jeux olympiques de 1900, le baron Pierre de Coubertin souhaite à nouveau organiser cet événement dans la capitale française afin de prouver au monde que Paris et la France sont capables d'accueillir les athlètes du monde entier dans des compétitions confraternelles. Le Comité international olympique est hostile à cette désignation, préférant les villes d'Amsterdam ou de Los Angeles. Après de nombreuses discussions, Coubertin obtient satisfaction. Paris est finalement désigné comme ville hôte des Jeux de 1924 au détriment de Barcelone, Prague, Rome, Lyon et des deux autres villes mentionnées. Lors de cette 19e session du 2 juin 1921 à Lausanne, le CIO décide de créer par ailleurs des Jeux olympiques d'hiver à compter de 1924. La ville de Chamonix est désignée pour les organiser.
Organisation
Comité d’organisation
En 1922, un Comité exécutif d'organisation est nommé par une assemblée du Comité olympique français. Ce comité est présidé par le Comte Clary et est composé de 26 membres désignés par les fédérations sportives nationales et de sept membres élus par le Comité national. Il s'agit notamment de Gaston Vidal, sous-secrétaire d’État à l’Enseignement technique, du marquis de Polignac, de M. Giraudoux, directeur de la Propagande au ministère des Affaires étrangères, de Gilbert Peycelon, délégué du Gouvernement et de Henry Paté, haut-commissaire à l’Éducation physique. D'anciennes gloires sportives sont également associées au comité exécutif, comme Frantz Reichel et Jules Rimet.
Le comité est chargé entre autres du financement, des infrastructures, de l'organisation du calendrier sportif, et de l'accueil des athlètes et des spectateurs. Dès la désignation de Paris, l'État français s'engagea à financer ces Jeux à hauteur de vingt millions de francs. La ville de Paris quant à elle fournit les terrains ainsi qu'une subvention de dix millions de francs.
Village olympique
La décision de confier au Comité d'organisation des Jeux le logement des délégations fut prise en 1923 lors du congrès olympique de Rome. La ville de Colombes accueille donc le premier village olympique du genre constitué de baraquements en bois. Les athlètes ont à disposition un bureau de change, un salon de coiffure, un bureau de poste, un kiosque à journaux, un service de blanchissage et un service de garde des objets de valeur. Trois repas par jour sont offerts. Les Britanniques acceptent les conditions offertes à condition d'avoir droit à un cuisinier britannique. Quant à eux, les Américains préfèrent s'installer dans le parc du château de Rocquencourt.
Stade olympique
Pariant sur les vertus du « Grand Paris », le comité d'organisation opte pour le choix de bâtir le stade olympique à Colombes et pas au stade Pershing ou au Parc des Princes, autres sites candidats. Sur décision du gouvernement, Pershing est évoqué dès 1921, puis ensuite le fameux Parc des Princes, déja connu pour accueillir les compétitions nationales et internationales de rugby, football et cyclisme, semble être d'abord le favori. Cependant, la ville de Paris refuse de financer les travaux au Parc, et on se replie alors en banlieue. En 1922, on évoque même un temps le retrait des Jeux de Paris pour les donner à Lyon. Le stade de Colombes, ex-stade du Matin (1907), est doté de 45 000 places dont 20 000 assises grâce au financement du Racing Club de France qui obtient 50 % des recettes des Jeux.
Autres sites
Pour les épreuves de natation, la piscine des Tourelles est construite. C'est le premier bassin de 50 m à couloirs séparés par des lignes de bouchons en liège. Les épreuves de tir se tiennent à Reims, dans un stade construit pour l'occasion. M. Thomasson, architecte de l'Union des sociétés de tir de France, signe les plans de ce bâtiment. Les épreuves de tir de chasse (cerf) se déroulent au stand du Tir national de Versailles. Les épreuves d'équitation se déroulent à l'hippodrome d'Auteuil, le vélodrome d'hiver accueille la boxe, la lutte et l'haltérophilie, le bassin d'Argenteuil l'aviron. Les matchs de football se déroulent au stade Pershing, au stade Bergeyre et au stade de Paris à Saint-Ouen, les régates de voile à Meulan et au Havre. Les sites de Versailles, Saint-Cloud, Bagatelle, Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux et Meudon sont également choisis par le comité d'organisation pour accueillir les différentes disciplines au programme.
Cérémonie d’ouverture
Géo André prête le serment olympique. Le 5 juillet 1924, la cérémonie d'ouverture se tient au Stade de Colombes devant 40 000 spectateurs. Les 44 délégations pénètrent dans le stade par ordre alphabétique. L'Afrique du Sud est la première nation à défiler et la Yougoslavie la dernière. Les délégations les plus applaudies furent la France, le Royaume-Uni et les États-Unis. Gaston Doumergue, nouveau président de la République française, proclame officiellement l'ouverture des Jeux olympiques de 1924 en présence des membres du Comité international olympique, en particulier de son président, le baron Pierre de Coubertin. La Société nationale des orphéonistes Crick-Sicks chantèrent pour cette occasion. Après une sonnerie de trompette et un coup de canon, le drapeau olympique est hissé au sommet du mât central du stade. La cérémonie se termine par un discours du comte Clary, président du Comité d'organisation. Enfin, le serment olympique des athlètes est prêté par le français Géo André, ancien médaillé olympique en 1908 et 1920.
La cérémonie de clôture du 27 juillet inaugure un nouveau rituel lors des Jeux olympiques en hissant trois drapeaux dans le stade : celui du Comité international olympique, celui du pays hôte et celui du prochain pays à accueillir les Jeux.
Nations participantes
44 nations prennent part aux Jeux d'été de 1924. L'Allemagne n'est pas invitée par le comité d'organisation, qui prétexte qu'il n'était pas en mesure d'assurer la sécurité de la délégation allemande, mais les autres nations vaincues lors de la Première Guerre mondiale, écartées en 1920, font leur retour.
L'Équateur, l'Irlande, la Lituanie, les Philippines et l'Uruguay participent pour la première fois. La Lettonie et la Pologne étaient déjà présentes lors des Jeux d'hiver à Chamonix, mais il s'agit de leur première participation aux Jeux d'été.
Les 44 délégations participantes
(le nombre d'engagés est indiqué entre parenthèses)
Afrique | Amérique | Asie | Europe | Océanie |
Afrique du Sud Égypte | Argentine Brésil Canada Chili Cuba Équateur États-Unis Haïti Mexique Uruguay | Inde britannique Japon Philippines Turquie | Autriche Belgique Bulgarie Danemark Espagne Estonie Finlande France (318) Grande-Bretagne Grèce Hongrie Irlande Italie Lettonie Lituanie Luxembourg Monaco Norvège Pays-Bas Pologne (65) Portugal Roumanie Royaume des Serbes, Croates et Slovènes Suède Suisse Tchécoslovaquie | Australie Nouvelle-Zélande |
Compétition
Sports et résultats
Médaille des olympiades de 1924 (avers).
17 sports et 126 épreuves composent le programme des Jeux olympiques de 1924. Il s'agit de l'ultime apparition du rugby alors que le tennis est disputé pour la dernière fois avant sa réintroduction en 1988 avec les professionnels. La savate, le canoë canadien, la pelote basque et la canne de combat sont en démonstration.
Athlétisme (27) |
Aviron (7) |
Boxe (8) |
Cyclisme (6) |
Équitation (5) |
Escrime (7) |
Football (1) |
Gymnastique (9) |
Haltérophilie (5) |
Lutte (13) |
Pentathlon moderne (1) |
Polo (1) |
Rugby (1) |
Tennis (5) |
Sports aquatiques |
Natation (11) |
Plongeon (5) |
Water-polo (1) |
Tir (10) |
Voile (3) |
Les Jeux olympiques d'hiver de 1924, officiellement connus comme les Iers Jeux olympiques d'hiver, ont lieu à Chamonix-Mont-Blanc, en France, du 25 janvier au 5 février 1924. Après l'attribution des Jeux olympiques d'été de 1924 à la ville de Paris et alors que des sports comme le patinage artistique ou le hockey sur glace ont déjà figuré au programme des Jeux, notamment à Anvers en 1920, le Comité international olympique (CIO) donne son feu vert à la tenue d'une première compétition de sports d'hiver. Face aux réticences des pays nordiques (Scandinavie et Finlande) qui craignent qu'une telle épreuve nuise à leur propre compétition, les Jeux nordiques, les Jeux de Chamonix ne revêtent dans un premier temps aucun caractère olympique et se tiennent alors en tant que « Semaine internationale des sports d'hiver » donnée dans le cadre des Jeux de Paris et sous le patronage du CIO.
La compétition rassemble 258 athlètes de seize pays qui disputent un total de seize épreuves dans six sports différents. Le patineur de vitesse finlandais Clas Thunberg devient l'athlète le plus médaillé de ces Jeux en remportant cinq médailles dont trois en or. La délégation norvégienne est la première au classement officiel des nations (établi en fonction des six premières places de chaque épreuve) ainsi qu'au tableau des médailles, en comptant dix-sept médailles alors qu'elle ne se présente qu'avec seize athlètes. Face au succès rencontré à Chamonix, les pays nordiques abandonnent leurs réserves et la semaine internationale de Chamonix est requalifiée a posteriori comme étant les premiers Jeux olympiques d'hiver de l'histoire lors du congrès olympique de Prague le 27 mai 1925, donnant ainsi lieu à la création d'un cycle propre aux Jeux d'hiver et distinct de celui des Jeux d'été.
Naissance des Jeux d'hiver
Dès le premier congrès olympique de 1894, qui se tient à Paris dans le but de rétablir les Jeux olympiques, il est mentionné que le patinage doit être représenté autant que possible aux Jeux Ainsi des épreuves de patinage artistique sont organisées à Londres en 1908 puis à Anvers en 1920, où un tournoi de hockey sur glace est également disputé lors d'un prologue qui se tient quatre mois avant l'ouverture des Jeux. L'intégration des sports d'hiver dans le programme des Jeux se heurte néanmoins à un obstacle matériel et technique puisque les villes hôtes ne possèdent pas toutes les infrastructures nécessaires à leur pratique. Les épreuves de patinage artistique sont par exemple absentes des Jeux d'Athènes en 1896 puis de Stockholm en 1912 car ces deux villes sont dépourvues de patinoires.
Dans le même temps, la pratique des sports d'hiver poursuit son développement : les Jeux nordiques se tiennent à Stockholm dès 1901 et une semaine internationale, organisée par le Club alpin français, se déroule chaque année en France depuis 1907. Chamonix-Mont-Blanc accueille notamment les éditions 1920 et 1921. L'idée d'incorporer les disciplines hivernales au programme olympique poursuit son chemin : le baron Pierre de Coubertin s'y montre favorable en déclarant que les « Jeux olympiques sont les jeux de tous les sports » La presse et le Club alpin français soutiennent également cette idée. Ce projet se heurte pourtant à l'opposition des pays nordiques qui craignent que l'organisation de Jeux olympiques d'hiver nuisent aux Jeux nordiques.
En juin 1921, le comte Justinien Clary et le marquis de Polignac, tous deux représentants français au CIO, présentent la candidature de la ville de Paris pour les Jeux de 1924 lors du congrès du CIO à Lausanne. Ils suggèrent également l'idée d'organiser des Jeux olympiques d'hiver à cette occasion, un projet qui reçoit notamment le soutien des délégués canadiens et suisses comme le baron Godefroy de Blonay. Le 5 juin, les membres du CIO se prononcent en faveur de l'admission des sports d'hiver à la famille olympique. Ce vote autorise également la tenue des compétitions de sports d'hiver dans un lieu propice et pas obligatoirement dans la ville désignée pour recevoir les Jeux olympiques d'été. Les Nordiques demeurent hostiles au projet mais grâce à l'influence du Suédois Sigfrid Edström, président de la Fédération internationale d'athlétisme et favorable à la proposition française au CIO, ils acceptent d'y prendre part à condition que les Jeux ne soit pas appelés « olympiques ». La compétition est donc organisée sous le patronage du CIO et reçoit l'appellation de « Semaine internationale des sports d'hiver ». Elle ne constitue dans un premier temps qu'un prélude aux Jeux d'été
Organisation
Sélection de la ville hôte
Plusieurs villes se portent candidates pour accueillir les épreuves de sports d'hiver : Gérardmer dans les Vosges, Luchon-Superbagnères dans les Pyrénées et Chamonix-Mont-Blanc dans les Alpes. Du 12 au 14 juin 1922, le Comité olympique français (COF) organise à Paris un Congrès des sports d'hiver avec les fédérations et commissions internationales concernées afin d'établir le programme des compétitions. Chamonix est alors désignée comme ville hôte des épreuves car ses concurrentes ne pouvaient garantir un nombre de logements suffisant ni une bonne probabilité d'enneigement. Après une première rencontre en janvier 1923, le contrat liant Paris et Chamonix-Mont-Blanc est paraphé le 20 février 1923 entre Frantz Reichel, secrétaire général du COF et Jean Lavaivre, maire de Chamonix
Aspects économiques
À travers l'accueil de cette compétition sportive, Chamonix-Mont-Blanc poursuit également un enjeu économique et touristique dans le but de moderniser ses installations et ainsi concurrencer d'autres stations alpines, comme de celles de Saint-Moritz ou Davos en Suisse. L'organisation de la semaine internationale des sports d'hiver nécessite l'érection d'une piste de bobsleigh, d'une patinoire et d'un tremplin de saut à ski dont l'étude de projet ainsi que la direction sont confiées au service des Ponts et Chaussées de la Haute-Savoie. Le Comité olympique français (COF) promet alors d'aider au financement des travaux à hauteur de 500 000 francs. La municipalité de Chamonix contracte un emprunt de 300 000 francs auprès des particuliers propriétaires des palaces et des grands hôtels de la commune, ainsi qu'un emprunt de 500 000 francs auprès du Crédit foncier. Les travaux débutent le 31 mai 1923, soit seulement huit mois avant le début des épreuves et la municipalité de Chamonix-Mont-Blanc doit rapidement faire face à des problèmes techniques. Au début du mois de septembre 1923, le COF mandate un expert qui dresse un rapport édifiant quant au retard pris sur les différents chantiers. La ville est alors mise en demeure de respecter le délai fixé au 1er novembre suivant sous peine de se voir retirer la subvention promise par le COF ou bien d'assister à la suppression des sports d'hiver du programme olympique.
L'accélération des travaux entraîne un coût supplémentaire sur la facture totale de ces Jeux. L'aménagement de la patinoire et du stade olympique représente la plus forte dépense avec 1 100 000 francs. La construction de la piste de bobsleigh coûte quant à elle 115 822,57 francs et le tremplin de saut 58 565,22 francs. En raison de graves problèmes de trésorerie, le COF ne participe finalement qu'à hauteur de 250 000 francs alors que la municipalité de Chamonix-Mont-Blanc règle à elle seule 2 des 3,5 millions de francs dépensés au total pour l'organisation et la tenue de la semaine internationale des sports d'hiver. Les principales sources de revenus émanent de la vente des billets : avec un nombre total de 10 044 spectateurs payants, la billetterie rapporte 107 880,80 francs. Les recettes totales sur la durée des Jeux s'élèvent à 120 000 francs
Nations participantes
Seize nations sont représentées à Chamonix pour un nombre total de 258 athlètes, dont 245 hommes et 13 femmes. Conformément à une décision du CIO, seuls les pays membres de la Société des Nations sont autorisés à prendre part aux Jeux de Paris et par conséquent, à la semaine des sports d'hiver des Chamonix. L'Allemagne est ainsi exclue de la compétition. Le nombre de nations présentes à Chamonix est inférieur aux 44 pays engagés à Paris
Autriche (4) Belgique (18) Canada (12) États-Unis (24) | | Finlande (13) France (39) Grande-Bretagne (28) Hongrie (4) | | Italie (18) Lettonie (2) Norvège (14) Pologne (7) | | Suède (23) Suisse (27) Tchécoslovaquie (24) Yougoslavie (4) |
La patinoire, également connue comme le stade olympique de Chamonix, est établie en bordure de l'Arve, en amont de Chamonix, face à une ancienne patinoire de la ville. D'une superficie totale de 36 000 m2, elle est à cette époque la plus grande patinoire artificielle du monde et bénéficie des dernières avancées technologiques. La construction de ce stade nécessite au préalable des travaux d'endiguement de la rivière afin de soutenir le remblai de la patinoire. De forme rectangulaire, celle-ci est complétée par deux demi-cercles de 90 mètres de diamètre, pour une longueur maximale de 227 mètres À elle seule, la patinoire proprement dite représente 20 620 m2, auxquels il faut ajouter une piste de course 5 000 m2 et un terrain de curling de 2 040 m2. Le reste du terrain comprend une piste de ski joëring ainsi que des tribunes et un pavillon des sports. Les spectateurs disposent de cinq tribunes. La plus luxueuse peut accueillir 400 personnes, tandis que la grande tribune couverte a une capacité de 1 000 places.
Le tremplin olympique du Mont est construit à proximité du glacier des Bossons pour accueillir les épreuves de saut à ski et de combiné nordique. D'une longueur de 79,40 mètres, la piste de lancement compte trois départs. La piste de réception, au bout de laquelle des tribunes en gradins sont aménagées pour accueillir les spectateurs, a une longueur totale de 178 mètres.
Les épreuves de bobsleigh se déroulent sur la piste des Pélerins, à proximité du funiculaire aérien de l'Aiguille du Midi. La piste est longue de 1 369,88 mètres pour une largeur de 2 mètres et comporte 19 courbes. Une conduite d'eau suit la piste afin d'en permettre l'arrosage et l'alimentation. La remontée des bobsleighs et des athlètes s'effectue par le biais du funiculaire
Billet de la Banque royale de 50 livres tournois daté du 2 septembre 1720.
La livre tournois (parfois écrit « livre Tournois », abrégé L, liv., lt, ₶, ou £) est une ancienne monnaie de compte française valant 240 deniers ou 20 sous, frappée originellement à Tours et qui fut utilisée en France sous l'Ancien régime. Elle remplace progressivement la livre parisis à partir du XIIIe siècle mais ne devient l'unique monnaie de compte qu'en 1667. Elle disparaît au moment de la création du franc français en 1795.
Histoire de l'unité de compte
Écu républicain de 6 livres (1793) pesant 29,30 g d'argent, frappé peu avant la création du franc. Au Moyen Âge, la livre tournois est d'abord utilisée à l'abbaye Saint-Martin de Tours où l'on frappait des deniers dits « tournois ». Elle est également utilisée dans plusieurs principautés, particulièrement en Hainaut et en Bourgogne.
En 1203, avec le rattachement de la Touraine à la couronne, sous Philippe II de France, elle remplace la livre parisis comme monnaie de compte du domaine royal.
En 1262, la réforme monétaire de Saint Louis étend le cours légal de la livre tournois au royaume. La livre tournois vaut alors 20 sous ou gros tournois de 4,2199 grammes d'argent à 958/1000e soit 20 x 4,044 = 80,88 grammes d'argent fin (ou environ 6,74 grammes d'or au cours de l'or variant à l'époque autour de 12 parts d'argent pour 1 part d'or).
Philippe le Bel crée le double tournois, monnaie qui sera frappée jusqu'au règne de Louis XIII. Six doubles tournois valent un sou tournois (12 deniers).
En 1360 est créé le franc à cheval valant une livre tournois. Frappé à trois millions d'exemplaires, il va servir à payer la rançon du roi Jean II le Bon.
En 1549, la livre tournois est décrétée unité de compte pour la tenue des comptabilités. Cette ordonnance royale est confirmée en 1602, après une courte période, entre 1577 et 1602, pendant laquelle la tenue des comptes devait être faite en écu, qui était la monnaie de règlement.
En 1667, la livre tournois supplante définitivement la livre parisis, qui continuait à être utilisée dans quelques régions du royaume.
En 1720, après la banqueroute du système de Law, la dénomination officielle de la livre tournois devient la « livre » (0,31 grammes d'or pur).
En 1726, la réformation institue la livre contenant 4,50516 g d'argent fin, ce qui constitue de fait une importante dévaluation par rapport à la fin du règne de Louis XIII.
En 1795, le franc remplace la livre comme unité de compte monétaire.
Jean II le Bon : Franc à cheval.
Le franc à cheval est le premier franc français, monnaie d'or à 24 carats pesant 3,88 grammes, émise pour financer la rançon du roi Jean II le Bon (1350-1364), prisonnier des Anglais. Créé le 5 décembre 1360, et mis en circulation en février 1361 jusqu'en 1364. Bien que le nom « franc » signifie « libre », il est plus probable que le nom de la monnaie vienne tout simplement de l'inscription Francorum Rex gravée sur la pièce. Le franc fut émis à la valeur d'une livre tournois, et le mot franc devint vite synonyme de livre.
Historique
Le franc à cheval a été créé le 5 décembre 1360 à Compiègne par l'ordonnance de Jean le Bon pour financer le paiement de sa rançon. Après sa mort, son fils Charles V, continua à partir de septembre 1364, la frappe du franc à cheval mais à son nom.
Le franc à cheval est la première monnaie royale française représentant le souverain en chevalier chargeant comme pour aller au combat C'est aussi la première monnaie à porter le nom « franc » qui deviendra celui de l'unité monétaire française
Avers
La pièce représente, sur la face, Jean II le bon à cheval, galopant à gauche, l'épée haute, coiffé d'un heaume couronné sommé d'un lis, portant par-dessus sa cotte de mailles une cotte d'armes fleurdelisée ; le caparaçon du cheval est également brodé de fleurs de lis. Figure une inscription circulaire : IOHANNES DEI GRATIA • FRANCORV REX, traduit « Jean, par la grâce de Dieu, roi des Francs »
Revers
Sur le revers, on y trouve une croix feuillue avec quadrilobe en cœur, dans un quadrilobe orné de palmettes et cantonné de quatre trèfles évidés. Figure une inscription circulaire : XPC VINCIT • XPC REGNAT • XPC IMPERAT qui veut dire « le Christ vainc, le Christ règne, le Christ commande ».
Entre 1963 et 1969, le franc connaît une période de relative stabilité. En 1967, un début de surchauffe économique inquiète les autorités monétaires : on relève une légère augmentation de l'inflation, due notamment à la hausse du coût des matières premières et des métaux précieux. Les événements du printemps 1968 ne laissent pas le franc indemne : les capitaux s'évadent pendant les grèves et, à la suite des accords de Grenelle, le niveau des salaires et celui des prix augmentent (spirale inflationniste salaires-prix), les importations aussi, alors que les exportations diminuent, tandis que le déficit budgétaire et les facilités de crédit accordées aux entreprises alimentent la création monétaire. Aussi, le 8 août 1969, le franc est dévalué de 11,1 % (sa valeur est portée de 180 mg d'or fin à 160 mg). Cette dévaluation améliore la compétitivité-prix des produits français à l'exportation, dans un contexte de forte croissance industrielle. En revanche, le Deutsche Mark ayant été réévalué en novembre 1969, des montants compensatoires monétaires (MCM) sont instaurés pour maintenir l'unicité des prix des produits agricoles à l'exportation dans le cadre de la politique agricole commune, si bien que les agriculteurs français, taxés, ne tirent pas le bénéfice de la dévaluation du franc de 1969. Mais, globalement, la balance commerciale de la France est excédentaire de 1970 à 1973. En 1970, à l'instar de la plupart des pays occidentaux, la France abandonne l'émission de pièces en argent de 5 francs pour la remplacer par un alliage en cuivre-nickel.
Le 15 août 1971, Richard Nixon, président des États-Unis, suspend la convertibilité du dollar en or (« Nixon Shock (en) »). À l'issue des accords de Washington (en) du 18 décembre 1971 (« The Smithsonian Agreement ») ratifié par 10 États dont la France, les marges de fluctuation des monnaies par rapport au dollar au sein du SMI sont portées à ± 2,25 % (c'est le « tunnel » monétaire) et le dollar est dévalué de 10 %. Le 10 avril 1972, le Serpent monétaire européen est créé par les accords de Bâle afin de limiter les variations de change entre les monnaies des pays de la CEE : toutes les monnaies des pays signataires sont autorisées à varier les unes par rapport aux autres à la hausse comme à la baisse dans les limites de 2,25 %, ces variations ne pouvant s'effectuer, jusqu'à la dévaluation du dollar de 1973, qu'au sein du « tunnel » instauré à Washington en décembre 1971. Le Serpent monétaire européen préfigure le futur système monétaire européen (SME).
Le premier choc pétrolier, en octobre 1973, a un impact négatif sur le franc : l'inflation passe à deux chiffres, tandis que le cours du Deutsche Mark s'envole : entre 1969 et 1979, il gagne près de 34 % par rapport au franc. Le gouvernement laisse le franc flotter à la baisse (il sort du serpent monétaire européen le 19 janvier 1974 et ne le réintègre que le 10 juillet 1975), puis quitter le « serpent » le 15 mars 1976. En janvier 1976, sont signés les accords de la Jamaïque qui mettent définitivement un terme au régime de change fixe et qui démonétisent l'or. Après l'échec du serpent, le président de la République française, Valéry Giscard d'Estaing, et le chancelier de la République fédérale d'Allemagne, Helmut Schmidt, sont à l'origine du Système monétaire européen, qui entre en vigueur le 13 mars 1979 et qu'intègre le franc. Comme le « serpent », il établit une marge de fluctuation des monnaies participantes de ± 2,25 % entre un cours plafond et un cours plancher de part et d'autre d'un cours pivot. L'ECU, panier de devises formant une unité de compte utilisable pour les règlements entre les autorités monétaires de la CEE, est créé à cette occasion, préfiguration de la future monnaie européenne. Le poids du franc dans l'ECU est alors de 19,8 %.
Au début des années 1980, le franc connaît trois dévaluations dans le cadre du SME : en octobre 1981 de 3 % ; en juin 1982 de 5,75 % ; puis en mars 1983 de 2,25 %. En janvier 1983, le cours du dollar américain, dopé par des taux d'intérêt à deux chiffres, dépasse pendant quelques jours les 10 francs. Ces dévaluations du franc reflètent, d'une part le haut niveau d'inflation en France, qui contraste avec celui constaté en RFA, d'autre part les sorties de capitaux que provoque l'avènement d'un gouvernement d'Union de la gauche, enfin la perte de compétitivité des secteurs de l'économie française exposés à la concurrence internationale (qui se traduit par l'accroissement du déficit de la balance commerciale). En mars 1983, la décision du gouvernement de Pierre Mauroy de maintenir le franc dans le SME et de donner la priorité à la lutte contre l'inflation incarne le « tournant de la rigueur » et se manifeste à travers la politique de désinflation compétitive de Pierre Bérégovoy. Globalement, le franc se stabilise sur les marchés des changes, même s'il est de nouveau dévalué de 3 % le 6 avril 1986, sous le gouvernement de Jacques Chirac, tandis que le Deutsche Mark et le florin néerlandais sont réévalués par rapport au franc le 11 janvier 1987.
Entre le mois de septembre 1992 et celui d'août 1993, le SME subit une grave crise de change, dans un contexte de récession et de réunification allemande, qui pousse la lire, la livre sterling, puis la peseta et l'escudo à quitter le mécanisme de change européen en étant fortement dévalués, tandis que le franc est réévalué de 3,5 % le 13 septembre 1992. Le franc résiste aux attaques spéculatives dont il est l'objet. Les marges de fluctuation des monnaies européennes au sein du SME sont portées à ± 15 % le 1er août 1993.
Sur le marché des changes, le franc s'échangeait en 1995 aux cours suivants :
1 dollar américain = 5,15
1 deutschemark = 3,38
1 livre sterling = 7,88
1 franc suisse = 4,08
1 florin néerlandais (gulden) = 3,03