ECOLOGIE, LE LIVE : Macron "prêt" à recourir au référendum sur certaines propositions de la Convention climat
ENVIRONNEMENT - Après que les listes menées par EELV ont emporté neuf grandes villes, dont Lyon, Strasbourg et Bordeaux, le retour présidentiel sur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat était particulièrement attendu, lundi 29 juin. Suivez ici les dernières informations sur l'écologie.
29 juin 12:52 - La rédaction de LCI
Live 12:57
DÉCLARATION DE MACRON
"Le temps est à l'action, nous allons agir ensemble", conclut le président de la République, sous les applaudissements des membres de la Convention citoyenne pour le climat.
12:57
DÉCLARATION DE MACRON
"Il y aura d'autres Conventions citoyennes. Durant ces neuf mois, vous avez montré qu'il était possible de créer du consensus sur un sujet difficile. C'est cela dont notre pays et notre démocratie ont besoin. Je souhaite donc que se créent d'autres Conventions citoyennes sur d'autres sujets", déclare le chef de l'Etat.
12:55
DÉCLARATION DE MACRON
"Il y aura une suite. Vous avez fait un travail remarquable", salue le président de la République. "J'ai besoin de vous pour que vous soyez vos propres ambassadeurs et que vous soyez associés au travail de suivi avec les administrations et les parlementaires. Si quelque chose vous semblait ne pas être assez ambitieux, vous aurez, vis-à-vis du gouvernement et de moi-même, un droit d'alerte."
12:53
DÉCLARATION DE MACRON
"Je souhaite laisser ouverte la possibilité de conduire dès 2021 un référendum sur un ou plusieurs textes de loi reprenant vos propositions", annonce Emmanuel Macron. "Sur l'ensemble de vos propositions, vous avez souhaité qu'elles passent par le Parlement. Mais si les choses ne devaient pas avancer assez vite, je souhaite laisser ouverte la possibilité en 2021 de procéder à un référendum."
12:51
DÉCLARATION DE MACRON
"Sur le crime d'écocide, je pense que c'est une notion extrêmement structurante pour la protection des écosystèmes et la défense de la biodiversité. Je partage pleinement l'ambition que vous défendez. Il faut faire en sorte d'inscrire ce terme dans le droit international", indique Emmanuel Macron. "Je porterai ce combat au nom de la France dans les instances. Sur le plan français, je souhaite que nous puissions l'inscrire dans notre droit."
12:48
DÉCLARATION DE MACRON
"Vous proposez la réécriture de l'article Ier de notre constitution, et d'introduire les notions de biodiversité, d'environnement, de lutte contre le réchauffement climatique dans notre texte fondamental. Je suis favorable à cette proposition", indique le chef de l'Etat sous les applaudissements.
"Je veux que nous puissions engager, d'abord à l'Assemblée nationale et au Sénat, sur la base de votre proposition, un texte en vue d'une réforme constitutionnelle. Je souhaite la voir aboutir d'ici fin 2021. Je suis prêt à recourir au référendum si celui-ci est constitutionnellement possible après le vote des Chambres."
12:44
DÉCLARATION DE MACRON
"Vous proposez de réécrire le préambule de la Constitution en plaçant l'environnement au dessus de nos autres valeurs fondamentales. Tel que proposée, la rédaction pour le préambule menace de placer la protection de l'environnement a-dessus de nos libertés publiques. Je ne souhaite pas reprendre cette proposition", annonce Emmanuel Macron.
12:40
DÉCLARATION DE MACRON
"Le quatrième principe est la responsabilisation de chacun. L'Etat et les collectivités locales doivent agir avec le courage de bousculer le système. mais seuls, ils ne peuvent rien. Je crois beaucoup à toutes les mesures de formation et d'éducation que vous proposez", indique le chef de l'Etat. "Je crois à une vraie responsabilité sociale et environnementale de nos entreprises."
12:39
DÉCLARATION DE MACRON
"Vous proposez d'éviter de nouvelles constructions qui mordent sur la nature quand des réhabilitations sont possibles. Engageons-nous, allons-y. Vous préconisez d'installer un moratoire les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes, allons-y, agissons", annonce Emmanuel Macron.
12:30
DÉCLARATION DE MACRON
"Il faut reporter le débat sur les 110 km/h", annonce Emmanuel Macron. "Je formule cette proposition en spécialiste. J'ai présenté beaucoup de grands plans qui ont parfois été résumés à une seule mesure ou une petite phrase. Il serait profondément injuste que votre travail soit résumé à cette proposition."
"Je comprends l'objectif" de cette mesure, "mais pour que cela marche, il ne fat pas stigmatiser les gens, ni les diviser. Il faut réussir à les embarquer. Si nous faisons cela, nos concitoyens qui sont dans les territoires les plus enclavés vont dire que c'est un projet urbain. Ce n'est pas la réponse que vous voulez apporter. Il faut faire maturer le débat. Je propose donc de repousser ce débat."
12:29
DÉCLARATION DE MACRON
"Le troisième principe est de réussir l'aménagement de notre territoire. Supprimer les vols intérieurs quand un trajet en train raisonnable est possible. Mais lorsque c'est plus de 2h30 en train, il est difficile de couper les lignes intérieures", explique le président de la République.
12:28
DÉCLARATION DE MACRON
"Vous n'êtes pas revenus sur la taxe carbone. La fixation d'un vrai prix du carbone est l'un des moyens les plus puissants pour réussir. La priorité des prochains mois est d'avoir une taxe carbone européenne", annonce Emmanuel Macron. "C'est clé si nous voulons rehausser nos objectifs 2030 et avoir une trajectoire crédible. Dans les prochaines années, il faudra réfléchir à une transformation profonde de notre fiscalité pour intégrer une juste tarification du carbone, mais qui suppose de réformer les autres impôts pour rendre cette taxation juste."
12:23
DÉCLARATION DE MACRON
"Le second principe, c'est la justice sociale. La transportation écologique n'est possible que si elle est en même temps une transformation sociale et solidaire", indique le chef de l'Etat. "Sur ce sujet, je souhaite que toutes vos propositions soient reprises : chèques alimentaires pour permettre aux plus modestes d'acheter des produits de qualité, aides renforcées pour que les plus modestes achètent des véhicules propres, interdire les passoires thermiques..."
12:21
DÉCLARATION DE MACRON
"Le secteur privé a aussi un rôle à jouer. Je suis en désaccord avec la taxe de 4% sur les dividendes que vous proposez. Mettre sur tous les investissements une taxe, c'est réduire notre chance d'attirer des investissements supplémentaires. Nous sommes déjà un pays très fiscalisé, l'accroître n'est pas la bonne manière", indique Emmanuel Macron
12:19
DÉCLARATION DE MACRON
"L'Etat prendra toute sa part. Dès le plan de relance, 15 milliards d'euros supplémentaires sur deux ans seront injectés dans la conversion écologique de notre économie", annonce Emmanuel Macron.
12:16
DÉCLARATION DE MACRON
"Il y a quatre principes que je partage et qui sont les piliers de votre projet. Le premier, c'est placer l'écologie au cœur de modèle économique. Nous devons remettre l'ambition écologique au cœur du modèle productif. Chercher à produire différemment, à transformer nos capacités. C'est un changement profond de philosophie", indique Emmanuel Macron. De plus, "vous ne proposez pas de ne plus produire. Ce ne serait pas une réponse au défi qui est le nôtre. Si nous produisons moins, nous ne pourrons plus financer notre modèle social."
12:13
DÉCLARATION DE MACRON
"Je souhaite que le gouvernement fasse le point avec vous chaque mois. Ce que vous proposez est un projet cohérent, pas une série de mesures qui s'additionnent. Un projet humaniste, pour mieux vivre, auquel j'adhère", assure Emmanuel Macron. "Notre société a besoin d'une transformation profonde."
12:12
DÉCLARATION DE MACRON
"Vous dites : aucun accord commercial avec des Etats qui ne respecteraient pas l'accord de Paris. Je partage votre position. C'est pour cela que j'ai stoppé net les négociations sur le Mercosur. Les derniers rapports me confortent sur cette décision. Sur le Ceta, je n'ai aucun tabou. Je serai le premier à proposer qu'on l'abandonne" s'il ne respecte pas l'accord de Paris, indique le président de la République.
12:08
DÉCLARATION DE MACRON
"J'irai au bout de ce contrat moral qui nous lie", assure Emmanuel Macron. "Je veux que toutes vos propositions soient mises en oeuvre au plus vite à l'exception de trois d'entre elles. Celles qui relèvent du champ réglementaire seront abordées d'ici fin juillet lors d'un conseil de défense écologique. D'autres seront impliquées dans un plan de relance qui sera soumis au Parlement dès la fin de l'été. Un projet de loi spécifique sera présenté à la fin de l'été, et intégrera l'ensemble des mesures qui relèvent du champ législatif."
12:05
DÉCLARATION DE MACRON
"L'urgence est là. La planète pourrait être sur une trajectoire de +7°C d'ici 2100. Depuis trois ans, nous avons commencé à déployer un agenda écologique", indique Emmanuel Macron dans le jardin de l'Elysée. "Mais vous avez démontré que nous devions aller beaucoup plus loin et plus fort. Le défi climatique nous impose de faire beaucoup plus. Ce que vous nous dites, c'est que le temps est venu de faire et d'agir."
12:04
DÉCLARATION DE MACRON
"Si cette expérience est une réussite, c'est avant tout par la qualité du travail que vous avez produit", déclare Emmanuel Macron. "Vous avez répondu avec profondeur et intelligence par un plan touchant à de nombreux domaines. A la fin de ces neuf mois, vous avez remis à la ministre Elisabeth Borne" un travail "qui conjugue ambition et recherche de consensus."
12:02
DÉCLARATION DE MACRON
"Tout dans cette aventure démocratique et humaine constitue une première mondiale", assure Emmanuel Macron devant les 150 membres de la Convention climat. "Beaucoup qualifiaient cette idée de fantaisiste et d’illégitime. Nous avons décidé de faire confiance aux citoyens, qui complète et enrichit la démocratie parlementaire."
11:41
CONVENTION CLIMAT
Les membres de la Convention se succèdent au pupitre pour présenter à Emmanuel Macron et Edouard Philippe leurs propositions pour le climat.
11:24
CONVENTION CLIMAT
Emmanuel Macron est arrivé dans le jardin de l'Elysée, entouré d'Elisabeth Borne et Edouard Philippe. La ministre de la Transition écologique prend la parole.
Ecologie : La Convention citoyenne pour le climat met Emmanuel Macron au pied du mur
ECOLOGIE La Convention citoyenne pour le climat a renvoyé l’exécutif à « ses responsabilités » pour mettre en place ses propositions pour lutter contre le réchauffement climatique
Emmanuel Macron pris à son propre piège ? Sortie de son chapeau à l’issue du grand débat national au printemps 2019, la Convention citoyenne pour le climat prend fin ce dimanche. Cette trouvaille du chef de l’Etat pour concilier la démocratie participative réclamée par certains gilets jaunes et les impératifs écologiques a été mise en place en octobre dernier. Après huit mois de travail, ses 150 membres ont rendu leur copie pour lutter contre le réchauffement climatique « dans un esprit de justice sociale ».
« Constitution, écocide, OK pour un référendum. Pour le reste, que le pouvoir prenne ses responsabilités », a lancé ce dimanche l’un des participants. La pression est désormais sur l’exécutif pour mettre en place l’ensemble des mesures. Mais dans un contexte de récession économique post-Covid 19, le chef de l’Etat tiendra-t-il sa promesse ?
« Les citoyens ont fait leur travail et mettent désormais l’exécutif devant ses responsabilités »
Emmanuel Macron doit apporter des «premières réponses» le 29 juin prochain lors d’une rencontre avec les 150 participants. Le président s’était engagé à reprendre « sans filtre » les propositions de la Convention, évoquant trois pistes d’application : par règlement, vote par le Parlement ou référendum. Mais alors que la piste d’un référendum à questions multiples prenait de l’ampleur ces derniers jours au sein de l’exécutif, les membres de la Convention climat ont joué le contre-pied. S’ils souhaitent bien poser aux Français la question de l’introduction de la lutte contre le réchauffement climatique dans la Constitution et la création d’un crime « d’écocide », ils préfèrent renvoyer l’exécutif à « ses responsabilités » pour l’application des mesures les plus concrètes.
« Les citoyens ont fait leur part du travail et mettent désormais l’exécutif devant ses responsabilités pour agir au plus vite, sur la rénovation énergétique, l’artificialisation des sols, l’alimentation… », appuie l’ex-LREM Matthieu Orphelin, désormais coprésident du groupe parlementaire Ecologie, Démocratie et Solidarité. « Au président et au gouvernement de prendre la suite pour réaliser ce grand virage écologique ».
« Emmanuel Macron se retrouve un peu piégé »
Le chef de l’Etat se sait très attendu sur les questions environnementales, l’un des enjeux annoncés de la prochaine présidentielle. Mais la mise en application de ces propositions pourrait s’avérer compliquée. « Faire passer dans la réglementation les idées issues d’une délibération est souvent délicat, on l’a vu lors du Grenelle de l'environnement en 2007, qui a engendré beaucoup de frustration », rappelle Daniel Boy, directeur de recherche à Sciences Po Paris. « Emmanuel Macron se retrouve un peu piégé. Son bilan écolo est jugé insuffisant, même par le haut Conseil pour le climat qu'il a créé. Il doit donc donner des gages à une partie des électeurs, mais sa majorité aura du mal à voter des mesures aussi radicales que celles proposées par la Convention », précise le spécialiste de l’écologie politique.
« C’est une heureuse surprise que l’ensemble des mesures soit aussi massif et ambitieux. Mais Emmanuel Macron va devoir donner une nouvelle direction à sa majorité, car des mesures ont déjà rejeté par les députés LREM, comme certains de mes amendements sur la régulation de la publicité », complète Matthieu Orphelin.
Quelle place pour l’écologie dans le plan de relance post-Covid 19 ?
D’autres propositions, comme la renégociation du CETA, la réduction de moitié en 2030 de l’usage des pesticides ou la limitation de la vitesse sur l’autoroute à 110km/h, pourraient s’avérer politiquement inflammables et polariser l’opinion publique. « On part dans une logique de décroissance, de contrainte, de punition. Or l’écologie ça ne doit pas être la punition, mais l’art de pouvoir vivre dans de bonnes conditions », a déjà réagi ce dimanche Christian Jacob, le patron des Républicains, sur BFMTV.
Le contexte économique a également bien changé depuis octobre. L’exécutif travaille actuellement sur son plan de relance face à la récession dans laquelle la pandémie a plongé l’économie. « Avec la crise économique et la hausse du chômage, la priorité du public sera-t-elle de rester sur une relance conditionnée à l’écologie ? Air France, qui est en faillite, pourra-t-elle accepter la suppression des vols intérieurs ? Les propriétaires et les bailleurs pourront-ils répondre à la demande de rénovation thermique obligatoire des bâtiments ? », énumère ainsi Daniel Boy.
Emmanuel Macron, qui a promis une « reconstruction économique, écologique et solidaire », pourrait apporter des précisions lors de sa prochaine allocution, prévue en juillet. Les membres de la Convention ont de leur côté annoncé la création d’une association, « Les 150 », pour assurer le suivi de leur projet.