Monde : France
Griveaux, la chute finale Par Quentin Girard et Charlotte Belaich — 14 février 2020 à 09:02 (mis à jour à 09:23)
Le candidat LREM, en baisse dans les sondages, a décidé de retirer sa candidature à la mairie de Paris après la diffusion d'une vidéo à caractère sexuel.
Benjamin Griveaux, candidat LREM à la mairie de Paris, se retire de la course. Ce retrait intervient après la diffusion d’une vidéo à caractère sexuel, dont il serait l’auteur et qu’il aurait envoyée à une femme avec laquelle il échange. Mise en ligne par l’artiste Piotr Pavlenski (dont Libé avait fait le portrait en 2016), elle a commencé à tourner mercredi soir. L’artiste russe, réfugié en France, assure à Libération vouloir «dénoncer l’hypocrisie» de l’ex-porte-parole du gouvernement. Il affirme tenir cette vidéo d’une «source» qui avait une relation consentie avec Benjamin Griveaux.
«En annonçant ma candidature à la mairie de Paris je connaissais la dureté de la vie politique», a déclaré le candidat dans une vidéo qu’il a enregistrée et publiée ce vendredi matin. «Depuis plus d’un an ma famille et moi avons subi des propos diffamatoires, des mensonges, des attaques anonymes, la révélation de conversations privées dérobées ainsi que des menaces de mort. Ce torrent de boue m’a affecté mais il a surtout fait du mal à ceux que j’aime. Hier un nouveau stade a été franchi : un site et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela, personne ne devrait subir une telle violence. En ce qui me concerne, je ne souhaite pas nous exposer davantage quand tous les coups sont désormais permis. Cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature. Cette décision me coûte mais mes priorités sont très claires, c’est d’abord ma famille.»
Toute la journée jeudi, alors que le candidat présentait son programme le matin dans un cinéma des Batignolles, dans le XVIIe arrondissement, la vidéo a circulé aussi vite que la rumeur du retrait de sa candidature. Du côté de ses équipes, bouche cousue, mais ses interventions de ce vendredi, lors d’un débat organisé par le think thank Terra Nova, sur RTL et Europe 1, ont été annulées.
Benjamin Griveaux, en baisse dans les sondages, tentait à un mois du scrutin de relancer sa campagne. Le candidat, qui a obtenu l’investiture LREM cet été a été relégué en troisième position, autour de 15 %, derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati. Il partait pourtant dans un contexte parisien qui semblait très favorable au parti présidentiel. Aux européennes, il a atteint 33 % des voix.
Conscient que cette chute dans les sondages ne s’expliquait pas seulement par la dissidence de Cédric Villani, le camp du candidat officiel venait de lancer une opération «humanisation». «Il a une image catastrophique, reconnaissait un élu parisien, candidat sur ses listes. Je ne sais pas trop pourquoi mais c’est très difficile à enrayer. Pourtant, il fait gendre idéal.»
«C’est un humain»
L’enregistrement dans lequel il insultait ses concurrents à l’investiture LREM avait déjà laissé des traces. Mais avant la publication de la vidéo, les marcheurs voulaient encore convaincre qu’il y avait «mismatch», comme ils disent, entre l’image publique et l’homme. «On pourrait croire qu’il n’est pas humain mais il n’est pas formaté par la politique, c’est un humain», voulait nous rassurer un cadre de la campagne, quelques jours avant son retrait.
D’où une séquence «il brise l’armure» lors de son meeting à Bobino. «Derrière mon assurance et mes bons mots, auxquels je ne sais pas toujours résister [un euphémisme pour qualifier les insultes proférées contre ses adversaires et révélées par le Point cet été, ndlr], se cachent aussi mes angoisses et mes échecs, mes épreuves, mes drames familiaux. Tout cela forge un caractère et manifestement une carapace. […] Il me reste sept semaines pour vous dire ma part de vérité, celle que vous n’avez pas pu voir jusqu’alors car je n’ai pas su la partager avec vous.»
Deuxième axe de la tentative de redécollage : le programme, jusque-là étouffé par «la monstruosité du sujet Villani». «On ne parlait que de ça», expliquait-on dans le camp Griveaux après la «clarification» opérée par le mathématicien, qui a pris ses distances avec la majorité. «La division au sein de LREM a cassé une dynamique : beaucoup de gens de droite étaient prêts à voter Griveaux mais se disent qu’il n’a plus de chances et reviennent chez Dati», expliquait un membre de son équipe fin janvier. Il décrivait alors «l’inquiétude générale» parmi les troupes et s’étonnait du calme apparent de Benjamin Griveaux.
«Il ment aux électeurs»
«Ce qu’il propose n’imprime pas», reconnaissait-on dans son équipe de campagne. Et lorsque ça a été le cas, ce n’était pas forcément dans le bon sens. Son projet de Centrak Park à la place de la gare de l’Est, avec lequel il espérait donner un coup de boost à sa campagne, a été abondamment critiqué. Idem pour sa proposition de prêt de 100 000 euros à des Parisiens voulant acheter un logement.
La diffusion de la vidéo intervient donc alors que la candidature Griveaux était déjà mal en point. Piotr Pavlenski nous a téléphoné jeudi soir. Dans un français mâtiné d’accent de l’Est, l’artiste activiste explique : «C’est quelqu’un qui s’appuie en permanence sur les valeurs familiales, qui dit qu’il veut être le maire des familles et cite toujours en exemple sa femme et ses enfants. Mais il fait tout le contraire. Ça ne me dérange pas que les gens aient la sexualité qu’ils veulent, ils peuvent même baiser des animaux, pas de problème, mais ils doivent être honnêtes. Mais lui veut être le chef de la ville et il ment aux électeurs. Je vis désormais en France, je suis parisien, c’est important pour moi.»
La façon dont il a obtenu la vidéo n’est pas claire à ce stade. Il ne se souciait pas, en tout cas, des éventuelles conséquences juridiques, lui qui a déjà été plusieurs fois incarcéré pour diverses actions, notamment contre le régime de Poutine, et pour avoir chez nous incendié les portes de la Banque de France.
Le Grand Est ne fait pas assez de bébés
Peu de naissances, peu d’apports de populations, la démographie du Grand Est poursuit sa lente dégringolade. Selon l’Insee, au 1er janvier 2019, la grande région comptait 13 100 habitants de moins qu’à la même période de 2018. Une dégradation douce, mais obtuse.
Par Thierry FEDRIGO - 12 févr. 2020 à 05:00 | mis à jour à 06:49
Au boulot ! Le Grand Est ne fait pas assez de bébés et n’attire pas suffisamment de candidats à l’installation. Conséquence, l’action croisée de ces deux phénomènes fait que la population baisse et vieillit d’année en année. La dernière note de conjoncture de l’Insee sur l’évolution de la démographique en région Grand Est de 2007 à 2017 l’avait déjà révélé en décembre dernier, la dégradation démographique est continue. L’Institut national de la statistique vient de confirmer cette tendance.
Selon sa dernière étude, au 1er janvier 2019, le Grand Est comptait 5 525 300 habitants, soit 13 100 de moins qu’à la même période de 2018. Le vaste territoire qui va de Reims à Strasbourg en passant par Nancy, Metz, Verdun et Épinal rassemble 8,5 % de la population de la métropole. La diminution sur un an est de -0,24 %, alors que dans le même temps, la population française progressait de +0.13 %.
L’Insee note tout de même une évolution positive depuis 2008 : « En dix ans, le Grand Est a gagné 17 000 habitants, soit + 0,03 % par an en moyenne, pour + 0,41 % en métropole », mais constate que cette croissance demeure faible par rapport aux autres régions françaises.
L’Alsace épargnée
Le Grand Est occupe, en effet, la dernière place derrière la Bourgogne Franche-Comté. La démographie est tirée vers le bas par les départements qui désertifient.
« La population augmente ou se stabilise dans les départements les plus densément peuplés, tandis qu’elle diminue fortement dans les plus ruraux », observe l’Insee. Haute-Marne, Ardennes, Meuse et Vosges sont pris dans une spirale descendante. « Ils perdent entre 0,41 % et 0,72 % de leurs habitants chaque année depuis 2008 », indique l’Insee. Le contraste est marqué entre les départements alsaciens, qui conservent une dynamique forte liée en partie à leur attractivité et à leur robustesse économique, et leurs voisins. « Seuls les départements alsaciens (Haut-Rhin et Bas-Rhin) et l’Aube gagnent des habitants sur dix ans (entre + 0,24 % et + 0,34 % par an) », souligne l’Insee. Par ailleurs, la stagnation de la natalité conjuguée à une hausse de la mortalité fait que le « solde naturel s’amenuise ». N’étant pas aidée par l’implantation de nouveaux résidents, la démographie fléchit ainsi depuis une dizaine d’années.
Une région peu féconde
Autre répercussion de ce déficit des naissances, le vieillissement de la population. Une population qui ne se renouvelle pas ou peu, prend de l’âge et décline naturellement. Le problème est général en France, mais plus saillant en Grand Est. Ce qui l’est tout autant, c’est la baisse de la natalité. Il est dû à deux principaux facteurs, selon l’Insee : un, le vieillissement de la population, rapport de causalité ; deux, la faible fécondité des femmes.
La région est, en effet, la moins de féconde de France. Elle se situe derrière la Corse et la Nouvelle Aquitaine avec 1,71 enfant par femme en 2018, contre 1,84 en France métropolitaine. « Avec 10,1 naissances pour 1 000 habitants, le taux de natalité se stabilise à son plus bas niveau depuis 1975, un point en dessous du niveau national », pointe l’Insee qui ajoute : « Dans le Grand Est, 41 % des femmes ont entre 15 et 49 ans, soit 5 points de moins qu’il y a dix ans. Leur nombre se réduit plus fortement dans la région qu’en France métropolitaine. » Depuis 2015, cette caractéristique fait perdre 500 naissances par an à la grande région..
Quand ton mec sort de taule juste avant la Saint-Valentin.
Patrick Balkany est arrivé au Liban où il a été accueilli par Carlos Ghosn
La Confédération générale du travail, abrégé en CGT, est un syndicat français de salariés créé le 23 septembre 1895 à Limoges. Elle faisait partie des cinq confédérations de syndicats de salariés français considérées, par présomption irréfragable, comme représentatives par l'État avant la réforme de 2008.
La CGT a obtenu 1 570 500 suffrages (34 %) aux élections prud'homales de décembre 2008 (lors de ces élections un salarié sur quatre, soit 25 % du collège employés, a voté). Elle figure comme l'une des principales organisations syndicales de salariés dans les élections aux comités d'entreprise comme parmi les délégués du personnel. Entre 581 000 et 650 000 salariés sont syndiqués à la CGT selon les sources, ce qui en fait la première ou la seconde confédération française en nombre d'adhérents.
L'actuel secrétaire général de la confédération est Philippe Martinez.
La CGT est affiliée à la Confédération européenne des syndicats (CES) et la Confédération syndicale internationale (CSI). Elle a longtemps été un élément moteur de la Fédération syndicale mondiale (FSM) de laquelle elle s’est désaffiliée en 1995. Lors de son 52e congrès à Dijon, les délégués votent un amendement actant à nouveau la recherche de l’unité avec les syndicats membres de la CSI, la CES mais aussi la FSM.
Fédérations
Fédération de la santé et de l’action sociale CGT (Santeas CGT)
Fédération de l'éducation de la recherche et de la culture CGT (FERC-CGT)
Fédération des Finances CGT (CGT Finances)
Fédération des officiers de la Marine marchande CGT (FOMM-CGT)
Fédération des personnels du commerce de la distribution et des services CGT
Fédération des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications CGT (FAPT-CGT)
Fédération des services publics CGT
Fédération des sociétés d'étude CGT
Fédération des syndicats du personnel de la banque et de l'assurance CGT
Fédération des transports CGT
Fédération des travailleurs cadres et techniciens des chemins de fer CGT (CGT Cheminots)
Fédération des travailleurs de la métallurgie CGT (FTM-CGT)
Fédération des travailleurs des industries du livre, du papier et de la communication CGT (Filpac-CGT)
Fédération générale des syndicats de la Police nationale CGT
Fédération nationale agroalimentaire et forestière CGT (FNAF-CGT)
Fédération nationale de l'équipement et de l'environnement CGT (CGT Équipement)
Fédération nationale des industries chimiques CGT (FNIC-CGT)
Fédération nationale des mines et de l'énergie CGT (FNME-CGT)
Fédération nationale des personnels des organismes sociaux CGT (orgasociaux CGT)
Fédération nationale des ports et docks CGT
Fédération nationale des professionnels de la vente CGT
Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement CGT
Fédération nationale des syndicats du spectacle, du cinéma, de l'audiovisuel et de l'action culturelle CGT (FNSAC-CGT)
Fédération nationale des syndicats maritimes CGT (FNSM-CGT)
Fédération nationale des travailleurs de l'État CGT (FNTE-CGT)
Fédération nationale des travailleurs du verre et la céramique CGT
Fédération textile habillement cuir CGT
Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT)
Union syndicale de l'Intérim CGT (USI-CGT)
Unions confédérales
Union fédérale des syndicats de l'État (UFSE-CGT) (anciennement UGFF-CGT)
Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens CGT (UGICT-CGT)
Union confédérale des retraités CGT (UCR-CGT)
Jeunes CGT
Comité national de lutte et de défense des chômeurs CGT
Autres
Association pour l'information et la défense des consommateurs salariés (INDECOSA-CGT)
Institut CGT d'histoire sociale (IHS-CGT)
Secrétaires généraux
Secrétaires généraux de la CGT |
1895-1898 | Absalon Lagailse | du 4 décembre 1895 à octobre 1898 |
1898-1900 | Maurice Copigneaux | d'octobre 1898 à septembre 1900 |
1900-1901 | Victor Renaudin | de septembre 1900 au 21 avril 1901 |
1901 | Eugène Guérard | du 21 avril au 26 novembre 1901 |
1901-1909 | Victor Griffuelhes | de novembre 1901 au 2 février 1909 |
1909 | Louis Niel | du 24 février au 12 juillet 1909 |
1909-1947 | Léon Jouhaux | du 12 juillet 1909 au 19 décembre 1947 |
1945-1967 | Benoît Frachon | du 5 septembre 1945 au 16 juin 1967 |
1948-1957 | Alain Le Léap | de janvier 1948 au 27 septembre 1957 |
1967-1982 | Georges Séguy | du 16 juin 1967 au 18 juin 1982 |
1982-1992 | Henri Krasucki | du 18 juin 1982 au 31 janvier 1992 |
1992-1999 | Louis Viannet | du 31 janvier 1992 au 5 février 1999 |
1999-2013 | Bernard Thibault | du 5 février 1999 au 22 mars 2013 |
2013-2015 | Thierry Lepaon | du 22 mars 2013 au 7 janvier 2015 |
2015-2023 | Philippe Martinez | du 3 février 2015 au 31 mars 2023 |
Depuis 2023 | Sophie Binet | depuis le 31 mars 2023 |
Sièges de la CGT
Le siège de la CGT à Montreuil en 2014. Expulsée de la Bourse du travail sous l'autorité du préfet en 1906, la CGT loue une usine désaffectée sise au numéro 33 de la rue de la Grange-aux-Belles. Les travaux terminés, la propriétaire meurt : l'immeuble doit être vendu. La CGT contourne la loi de 1884 interdisant l'accès à la propriété aux syndicats en créant une société en nom collectif, et c'est ainsi qu'en novembre 1907, la CGT devient propriétaire. La forte syndicalisation des années 1920 permet l'achat d'autres bâtiments dont le 211 de la rue La Fayette, et à l'angle de l'avenue Mathurin-Moreau (actuelle place du Colonel-Fabien). La confédération s'installe dans un bâtiment neuf à Montreuil en 1983
Le repos dominical en France est la pratique, en France, d'observer un jour de repos (non travaillé) le dimanche.
Anciens textes
Le repos dominical n'est pas une invention moderne, mais est au contraire déjà décrit dans certains textes anciens comme l'Ancien Testament :
« Observe le jour du sabbat pour le sanctifier, comme te l'a commandé Yahvé, ton Dieu. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage, mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu. Tu n'y feras aucun ouvrage, toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne ni aucune de tes bêtes, ni l'étranger qui est dans tes portes. Ainsi, comme toi-même, ton serviteur et ta servante pourront se reposer. »
Dt 5.12-14
D'après les mêmes sources, ceci est rappelé par Moïse :
« Jusqu'à quand refuserez-vous d'écouter mes commandements et mes lois? Voyez, Yahvé vous a donné le sabbat, c'est pourquoi le sixième jour il vous donne du pain pour deux jours. Restez chacun là où vous êtes, que personne ne sorte de chez soi le septième jour. »
Ex 16 28-29
Ce Repos dominical s'est ensuite développé dans l'Empire romain.
Sous l'Ancien régime
Ouvrant son « Histoire du dimanche de 1700 à nos jours » par un chapitre Ier intitulé : « Quand dimanche était jour du Seigneur », l’historien Robert Beck montre bien dans quelle mesure le repos hebdomadaire est issu de la tradition chrétienne, même si le dimanche se caractérise à l’origine comme le premier jour de la semaine tant dans la tradition judaïque que dans la tradition gréco-latine. Il y rappelle notamment que « l’assistance à la messe, obligatoire, constitue la pierre angulaire de l’édifice de sanctification du dimanche » : au cours du Moyen Âge et de la Renaissance, plusieurs conciles confirment en effet le devoir de se rendre à la grand-messe dominicale (qui contraste avec l'austérité de l'office des églises réformées). À la fin du xviie siècle, la quasi-totalité des Français se rend alors à l’église le dimanche.
Il décrit également de quelle façon « vers la fin de l’Ancien régime (…) le dimanche commence à changer sensiblement de caractère pour prendre de plus en plus celui d’un jour de fête, à laquelle les classes populaires des villes et des campagnes participent », remplaçant la promenade dominicale réservée aux aristocrates qui choisissent dès lors de rejoindre leur maison secondaire dimanche. De plus, le discours des Lumières (particulièrement Montesquieu condamnant ce jour oisif au nom de la morale et Voltaire au nom de l'économie) contribue notamment à l'inobservance de la règle du repos dominical dans le commerce, l'artisanat mais aussi les campagnes. L'État désacralise aussi ce jour en faisant de plus en plus appel au curé pour annoncer des règlements ou festivités officielles. Ainsi, les vêpres se voient concurrencer par les professions qui travaillent ou par une fréquentation accrue des cabarets, bals et guinguettes (développées particulièrement jusqu'à la révolution industrielle pour les artisans chômant le « Saint Lundi », tradition particulièrement vivace à Paris, en Angleterre ou aux Pays-Bas). Seules les femmes de la bourgeoisie, reléguées au rang d'« ilotes de la République », sont exclues de ces réjouissances et se retrouvent en majorité à la messe dominicale
Durant la Révolution française
Au début de la Révolution française, le dimanche reste un jour de culte mais on peut travailler ce jour puisque les lois de l'Église ne s'appliquent plus.
En France, le calendrier grégorien fut supprimé, sous la Convention nationale, par une commission spécialisée. Expérience relativement unique, fut mis en place un calendrier républicain, avec des semaines de dix jours
Le dimanche était donc mécaniquement supprimé. Cela posa des problèmes de repos dans les campagnes, puisqu'on n'avait qu'un jour sur dix pour se reposer. Cela causa aussi des difficultés dans les régions frontalières, pour les échanges économiques
Robert Beck revient sur la période de la « tourmente révolutionnaire » et l’invention d’un « nouveau dimanche », le décadi, aux termes du calendrier entré en vigueur avec la publication du décret du 5 octobre 1793. Mais il montre aussi comment le culte décadaire décline après le 30 prairial an VII : les citoyens seront entièrement libres de choisir leur jour de repos à partir du 7 thermidor an VIII. En effet, avec ce nouveau calendrier, il n'y avait plus que 36 jours chômés et 5 fêtes contre 52 dimanches et 25 fêtes religieuses précédemment.
Napoléon Ier poursuit cette dérégulation. Jean-Étienne-Marie Portalis, l'un des rédacteurs du Code civil, lui suggère de fixer un jour de repos hebdomadaire mais l'empereur refuse d'imposer le dimanche, laissant la liberté aux gens de travailler ce jou
Le calendrier grégorien et le dimanche furent rétablis en 1806.
L’ordonnance publiée le 7 juin 1814 sous Louis XVIII interdit ensuite de travailler ou de faire travailler, d’ouvrir les boutiques ou d’étaler les marchandises le jour du Seigneur. Cette ordonnance sera en partie reprise par la loi du 18 novembre de la même année mais elle est ineffective à partir du règne de Louis-Philippe car les sanctions ne sont plus appliquées dans un contexte de déchristianisation dans les milieux ouvriers où l'on préfère parfois de ne pas travailler le Saint-Lundi. La révolution industrielle (encouragée par des entrepreneurs favorables au libéralisme économique) et la baisse de la pratique religieuse (à nuancer selon les régions françaises) sont à l'origine de l'essor du travail dominical, particulièrement pour le monde ouvrier.
Le catholicisme social de Charles de Montalembert encourage Alfred de Falloux à voter une loi sur le repos dominical en 1848 mais elle aussi échoue. À la même époque, l'industriel protestant Daniel Legrand demande qu'une loi sociale assure à nos populations après six jours de peine, un jour de repos7.
Napoléon III, en même temps que de nombreuses mesures philanthropiques (Société philadelphique, Société alimentaire de Saint-Germain), le rend obligatoire par la circulaire du 15 décembre 18518: Charles de Morny, ministre de l'intérieur, estime le repos du dimanche nécessaire à la santé et au développement intellectuel des classes ouvrières.
Au début de la Troisième république, le contexte de crise et de chômage redéveloppe le mouvement social en faveur du repos hebdomadaire. Des manifestations sont organisées dans plusieurs villes par les travailleurs privés de repos hebdomadaire, notamment des garçons-coiffeurs et employés de grands magasins travaillant jusqu'à 70 heures par semaine.
Sous le prétexte qu'elle avait été adoptée sous la Restauration, la loi du 18 novembre 1814 est abrogée par la loi du 12 juillet 1880 qui supprime l’obligation de repos dominical, à l’exception des fonctionnaires. Cette loi ouvre une période que l’historien Robert Beck dénomme celle du dimanche comme « jour du repos et de la famille ». Il relève que cette loi « établit une des conditions préalables pour dynamiser le débat sur le repos hebdomadaire »
La loi de 1906
Après les lois de 1814, 1852, 1874, 1892 et 1900, consacrées respectivement au repos dominical, au travail des fonctionnaires, des enfants, des femmes et des salariés, et qui ont posé la règle du repos dominical, c’est la loi du 13 juillet 1906 (votée, à la suite de la catastrophe de Courrières, par une chambre républicaine et anticléricale qui refuse la fatalité du début du xxe siècle : 45 % des employés avaient une espérance de vie inférieure à 40 ans) qui l'impose définitivement.
Cependant, cette loi de portée générale prévoit de nombreuses dérogations (domestique, ouvrier agricole) qu'accordent facilement les préfets aux employeurs du commerce et ne s'imposera qu'après la Première Guerre mondiale, en même temps que la journée des 8 heures introduite en 1919.
Principes généraux
Actuellement, en France, un salarié ne peut travailler plus de six jours par semaine : au moins un jour de repos (24 heures, auxquelles s’ajoute un repos quotidien minimum de 11 heures) doit lui être accordé chaque semaine et, en principe, le dimanche (repos dominical).
Le repos dominical est la règle en France car, selon Robert Beck, « cette loi de 1906 reste en vigueur parce qu'elle est fondée autour de deux valeurs : le repos et la famille ». Il constitue une restriction du principe de liberté du commerce et de l'industrie, au profit, selon le Conseil constitutionnel, de la santé et du bien-être publics
Exceptions et dérogations
Toutefois, le principe du repos dominical connaît plusieurs types de dérogations qui peuvent, selon le cas, être permanentes ou temporaires, soumises ou non à autorisation, applicables à l’ensemble du territoire ou à certaines zones précisément délimitées, etc.
Le Code du travail prévoit, dans certaines situations, des compensations obligatoires pour les salariés appelés à travailler le dimanche ; de telles compensations peuvent également résulter des conventions ou accords collectifs applicables dans l’entreprise, auxquelles il conviendra donc de se reporter, ou être prévues par le contrat de travail
Il existe des exceptions, limitées par le code du travail (articles L. 3132-1 et suivants, et R. 3132-1 et suivants). La proposition de loi de Richard Mallié visant à définir les dérogations au repos dominical dans les grandes agglomérations, les zones touristiques et les commerces alimentaires, no 1254, déposée le 12 novembre 2008, a commencé à être discutée le 17 décembre 2008 ; la suite de la discussion a été renvoyée à une autre séance. Le gouvernement a déclaré l'urgence sur cette proposition de loi le 5 décembre 2008. Ceci a abouti finalement à la « Loi réaffirmant le principe du repos dominical et visant à adapter les dérogations à ce principe dans les communes et zones touristiques et thermales ainsi que dans certaines grandes agglomérations pour les salariés volontaires ».
En août 1986, Georges Chavanes, nouveau ministre du Commerce, de l'Artisanat et des Services, exprime avec force, dans le souci d'empêcher la concurrence déloyale et d'instaurer des relations plus équilibrées entre la distribution de masse et le petit commerce, son refus sans équivoque d'autoriser l'ouverture des grandes surfaces le dimanche.
En mars 1993, Michel Giraud, le nouveau ministre du Travail du gouvernement Balladur, propose une loi votée en décembre 1993 autorisant l’ouverture le dimanche des magasins spécialisés dans la culture.
De ce fait, la question du travail et de l’ouverture des magasins le dimanche est strictement encadrée par le code du travail et par les tribunaux : les juges doivent donc appliquer la loi de 1906 et à la convention de l'OIT.
L'employeur et sa famille ont le droit d'ouvrir un commerce le dimanche, mais n'ont pas le droit d'y faire travailler d'autres personnes.
En 2007, des exceptions existent, notamment les dérogations dites de plein droit. Les dérogations de plein droit concernent notamment les hôpitaux, les hôtels et les musées. D'autres dérogations concernent les zones touristiques et d'animation culturelle. Par ailleurs, le préfet peut, dans certains cas, autoriser l'ouverture de magasins le dimanche ; le maire et l'inspection du travail peuvent également accorder des autorisations exceptionnelles. Pour l'UMP, ces justifications sont aléatoires : telle enseigne sera autorisée à ouvrir, telle autre non.
Jusqu'en 2007, en France, le travail le dimanche est compensé par un jour de repos hebdomadaire, mais peut ne pas être payé plus qu'un autre jour.
Le 18 mai 2009 Richard Mallié dépose une proposition de loi visant à rénover les dérogations au repos dominical. Dans son intitulé, la proposition de loi « réaffirme le principe du repos dominical » et dispose que « dans l’intérêt des salariés, le repos hebdomadaire est donné le dimanche ».
Le dispositif de dérogations se limite à trois cas précis :
pour les commerces de détail dans les communes touristiques et les zones touristiques d’affluences exceptionnelles ;
au sein de « périmètres d’usage de consommation exceptionnel » (PUCE), où il existe déjà de véritables habitudes, anciennes, de consommation dominicale ;
conformément aux recommandations du Conseil Economique et Social, les commerces de détail alimentaire pourront rester ouverts le dimanche jusqu’à 13 heures, au lieu de 12 heures aujourd’hui.
Zone touristique internationale
L'article 342 de la loi no 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, codifié dans le code du travail sous l'article L 3132-24. a créé les zones touristiques internationales (ZTI).
Cet article précise que « les établissements de vente au détail qui mettent à disposition des biens et des services et qui sont situés dans les ZTI peuvent donner le repos hebdomadaire par roulement pour tout ou partie du personnel ».
Rétablissement du travail dominical
Conflits médiatisés
Affichette de la CFTC dans une rue de Paris en 2010. De nombreux conflits entre employeurs, État et salariés ont été médiatisés, notamment dans les années 2007-2008, afin de pouvoir justifier la modification de la législation sur le travail le dimanche.
Le « préjudice au public » se manifeste le dimanche. Le type de commerce est un critère, mais bricolage, moquettes, habillement et électroménager n'ont pas été considérés comme motifs suffisant par la jurisprudence, dans la mesure où ces produits peuvent être achetés un autre jour. Pour ces commerçants, l'ouverture le dimanche est un enjeu important, dans la mesure où ils réalisent 30 à 35 % de leur chiffre d'affaires ce jour de repos. Toutefois, les syndicats représentants les salariés sont opposés à l'ouverture le dimanche.
En 2008, à Thiais, en Val-de-Marne, certains magasins de Thiais-Village peuvent ouvrir le dimanche, alors que d'autres non. Pour 21 commerçants, un juge des référés de Créteil a interdit l'emploi de salariés le dimanche, mais 12 d'entre eux ont obtenu du préfet une dérogation. Toutefois, des dérogations préfectorales sur l'ouverture le dimanche ont déjà été jugées illégales et donc annulées, notamment par le tribunal administratif de Cergy dans le Val-d'Oise en 2007.
Certains consommateurs estiment au contraire qu'il ne faut pas respecter la loi : « Tant que le salarié n'est pas forcé, les syndicats (de salariés) n'ont pas à se mêler de ça. » Certaines salariées veulent travailler le dimanche, lorsque le salaire est doublé ce jour-là.
L'ouverture le dimanche se fait parfois sans l'autorisation requise par la loi, mais certains magasins n'ouvrent pas ce jour, pour ne pas avoir à payer une amende de 1 000 euros par employé.
Le Conseil économique et social, après avoir été saisi par le premier ministre en octobre 2006 sur la question du travail le dimanche, recommande, dans un avis rendu public le 2 mars 2007, de « ne pas banaliser cette journée en généralisant l’ouverture des commerces et de maintenir le principe du repos dominical ». Le CES propose de modifier la législation, notamment pour les commerces alimentaires qui pourraient ouvrir jusqu’à 13 heures le dimanche. Le CES recommande d'actualiser la délimitation des zones et des périodes touristiques. Le CES propose également pour tous les commerces, une « dérogation exceptionnelle de cinq dimanches de plein droit ».
Septembre 2011, six caissières d’un supermarché ED-Dia à Albertville sont en grève (le dimanche) depuis 2 ans
Affrontement idéologique
Politiquement, l'ouverture des grands magasins le dimanche a été promue par le président de la République d'alors, Nicolas Sarkozy, qui a notamment donné, par trois fois, ses arguments télévisés par lesquels il dénonce l'ouverture des magasins d'un côté de la rue de l'Élysée, alors qu'ils sont fermés de l'autre. Dans cette intervention, le chef de l'État dit constater que certains salariés sont contents de travailler le dimanche. Pour lui, l'administration est responsable de cette situation. Ce discours pourrait signifier le soutien au CES sur l'actualisation de la délimitation des zones et des périodes touristiques
En 2006, le député Pierre Lellouche a présenté à l'assemblée nationale la proposition de loi no 3262 « visant à modifier l'article L. 221-5 du code du travail afin de permettre l'ouverture des commerces le dimanche ».
En 2015, lors de la discussion du projet de loi Macron, une enquête BVA de décembre 2014 avait estimé que 62 % des français étaient favorables à l'élargissement du travail dominical
Impact économique
Les deux principales raisons invoquées pour justifier le travail le dimanche sont d'une part une augmentation supposée du PIB ou de la croissance du PIB, et d'autre part, la possibilité envisagée pour les salariés travaillant le dimanche de bénéficier d'un salaire horaire supérieur à celui des salariés ne travaillant pas le dimanche. Pour Richard Mallié, député UMP, président du groupe de travail parlementaire, « dans certaines zones de chalandise engorgées, l’ouverture le dimanche permettrait d’améliorer la fluidité et donc de générer de la consommation. Elle créerait aussi du pouvoir d’achat pour les salariés majorés ce jour-là. »
Pour les opposants à l’ouverture des magasins le dimanche, la consommation des jours de semaine serait simplement reportée vers la journée du dimanche, et favoriserait la grande distribution, sans augmenter le PIB. De plus, les majorations salariales s’appliquant uniquement pour les établissements comportant plus de onze salariés, peu de commerces seront concernés, sans compter les grandes enseignes qui créent des entités juridiques afin de contourner ce seuil
Exemple des crèches
En avril 2008, l’inspection du travail avait estimé que l'emploi de salariés le dimanche par une crèche serait illégal.
Le 25 juillet 2008, Nadine Morano, secrétaire d’État chargée de la Famille intervient donc auprès de la préfecture des Yvelines pour autoriser la crèche « Baby-Loup » à ouvrir le dimanche : « c’est une question de pragmatisme et de bon sens car cette crèche permet aux parents de travailler et crée des emplois. Ce qui a été fait ici mérite d’être développé au plan national »
Claire Bretécher, pionnière de la BD et créatrice d’« Agrippine » et des « Frustrés », est morte Dessinatrice phare des années 1960 et 1970, elle a traité des sujets de société identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Elle est morte à 79 ans.
Publié aujourd’hui à 12h00, mis à jour à 13h12
La dessinatrice de bande dessinée Claire Bretécher, auteure notamment des Frustrés et d’Agrippine, est morte lundi. « C’est avec une profonde tristesse que les éditions Dargaud annoncent le décès de Claire Bretécher, le 10 février 2020, à l’âge de 79 ans », a annoncé mardi 11 février l’éditeur dans un communiqué
Claire Bretécher s’était très vite lancée dans la bande dessinée « pour échapper à l’ennui », disait-elle. Aux débuts des années 1960, après avoir laissé tomber les Beaux-Arts, elle enseigne le dessin et livre des illustrations aux journaux du groupe Bayard. « Le dessin de presse, les strips, la BD, peu importe, je voulais dessiner et mon but était de manger grâce à ça », expliquait-elle.
En 1963, elle est invitée par Goscinny à dessiner son « Facteur Rhésus » dans L’Os à moelle. Elle collaborera ensuite au journal Tintin, puis à Spirou, où elle crée les « Gnan-Gnan ». Elle travaillera ensuite à Pilote (où elle crée le personnage de « Cellulite ») puis participe au début des années 1970 à la création de L’Echo des savanes avec ses amis Gotlib et Mandryka.
Claire Bretécher / Dargaud « Sociologue de l’année » Claire Bretécher / Dargaud
Parmi les pionniers de la BD, elle a su imposer un style, un ton, un regard décalé d’une originalité totale. Observatrice détachée de son époque, elle en croque les travers avec une immense autodérision. Dessinatrice de presse, elle a dessiné dans Le Sauvage et Le Nouvel Observateur, où elle faisait paraître chaque semaine une planche des Frustrés.
S’étant lancée dans l’autoédition, elle publie en 1988 le premier album des aventures d’Agrippine, suivi de six autres et d’une série de 26 dessins animés diffusés sur Canal+. Sa galerie de personnages lui permettait de s’attaquer à des sujets de société qu’elle aura très souvent identifiés bien avant la plupart de ses contemporains. Au point qu’en 1976 Roland Barthes dira qu’elle est la « sociologue de l’année ».
Claire Bretécher / Dargaud
Elle pratiquait aussi avec talent la peinture, produisant une série de portraits saisissants de ses proches et d’autoportraits sans concession. « Personnalité aussi dérangeante qu’attachante Claire Bretécher a tracé un chemin unique dans la bande dessinée. Son humour et sa liberté d’esprit étaient immenses, ils manqueront à tous ses lecteurs, ils nous manquent déjà », a affirmé son éditeur.
Moins gourmand en carburant, voici Maveric, l'avion du futur selon Airbus
AERONAUTIQUE A l’occasion du salon aéronautique de Singapour, le constructeur aéronautique a dévoilé son projet d’aile volante qui devrait poser les bases de l’avion du futur d’ici 2035
Pour l’instant, il mesure 2 mètres de long et 3,2 mètres de large et a une superficie d’environ 2,25 m2. On est très loin des dimensions d’un A380 ou d’un A350, mais pourtant, l’aile géante dévoilée ce mardi au salon aéronautique de Singapour par Airbus dévoile les lignes de l’avion du futur.
Ce modèle réduit baptisé Maveric, pour « Model aircraft for validation and experimentation of robust innovative controls », est un démonstrateur technologique dont l’objectif est de valider la capacité de l’avionneur à réduire dans le futur la consommation de carburant de ses appareils de 20 % comparé à la famille des A320 par exemple.
Son design en forme d’aile « ouvre également de nouvelles possibilités pour l’intégration des systèmes de propulsion, ainsi qu’une cabine polyvalente pour une toute nouvelle expérience de passagers à bord », indique Airbus dans un communiqué.
Campagne d’essais en vol Ses ingénieurs planchent sur ce projet depuis 2017, et le premier vol de Maveric a eu lieu en juin dernier. « Depuis, la campagne d’essais en vol est en cours et se poursuivra jusqu’à la fin du deuxième trimestre 2020 », précise l’avionneur.
« Bien qu’il n’y ait pas de délai précis pour la mise en service, ce démonstrateur technologique pourrait contribuer à changer les architectures des avions commerciaux pour un avenir écologiquement durable pour l’industrie aéronautique », a indiqué Jean-Brice Dumont, le vice-président d’Airbus chargé de l’ingénierie.
Ce programme de recherche vient compléter d’autres déjà en cours comme l’E-FAN X, l’avion électrique, ou encore son taxi autonome.
Delage est une marque automobile française, fondée en 1905 par Louis Delâge à Levallois-Perret, rachetée par Delahaye en 1935 et disparue en 1953.
En novembre 2019, l'association « Les Amis de Delage », créée en 1956 et propriétaire de la marque Delage, annonce la refondation de la société Delage Automobiles
Historique
Delage était réputée pour le raffinement technique de ses voitures de luxe, et pour ses résultats en compétition, entre 1906 et 1953, soit plus de quarante-cinq années.
Fondation
Publicité Delage pour l'année 1925.
Robert Benoist et Delage, en 1927. D'abord située rue Cormeilles à Levallois-Perret, l'entreprise fut d'abord juste une usine d'assemblage, achetant des moteurs et des châssis à d'autres constructeurs pour les habiller avec des éléments de carrosserie. Le premier modèle est une voiturette type A de 1905 à moteur monocylindre De Dion-Bouton de 9 HP.
En 1907, le succès oblige l'usine à déménager dans la rue Baudin, toujours à Levallois-Perret pour s'agrandir (4 000 m2 d'atelier) et permet l'entrée en compétition dans la Coupe des Voiturettes de L'Auto.
En 1912, les usines déménagent à nouveau boulevard de Verdun à Courbevoie dans des locaux plus vastes. Le moteur monocylindre a disparu et le 6 cylindres « maison » apparaît grâce à François Repusseau.
L'année suivante, des grands modèles sont lancés. La marque commence alors à remporter des courses importantes jusqu'au début de la Première Guerre mondiale.
En 1914, avec la guerre, la production des châssis avec moteurs pour voitures de tourisme est quasiment stoppée, à l’exception de quelques fabrications pour l’armée. La nouvelle usine de Courbevoie est transformée pour une utilisation militaire va soutenir l’effort de guerre en produisant des obus, des camionnettes et des camions.
La qualité des obus reste fort éloignée de celle appliquée à la production automobile, on verra beaucoup de ces obus éclater à la figure des artilleurs qui tentaient de les tirer sur l'ennemi. Après la guerre Louis se verra décerner la légion d'honneur, sans qu'il se soit réellement distingué tandis que l'ingénieur Gaultier, responsable de la production des obus défectueux, écopera de cinq années de prison
Des modèles prestigieux
Delage D8 S Pourtout 1933. Après la Première Guerre mondiale, la marque Delage prospère, produisant des véhicules de tourisme et de luxe de grande qualité.
En 1918, Delage commercialise la splendide CO étudiée pendant le conflit et fabriquée pour l’armée à partir de 1916 : c’est la première voiture de tourisme avec des freins avant. Grâce à ceux-ci et à son moteur 20 HP à 6 cylindres de 4 524 cm3, Louis Delâge fait Paris-Nice en 16 heures à 67 km/h de moyenne. Quatre autres raids suivront.
Les années 1920 sont véritablement le premier « Âge d’Or » de Delage.
Les Delage les plus abordables, sont la DE et la DI. Toutes deux sont des 11 CV équipées de moteur 4 cylindres d'environ 2 litres de cylindrée. La réputée DI apporte un moteur à cinq paliers avec une distribution à soupapes en tête.
Louis Delâge tente aussi de rivaliser avec les Farman 40 CV, Gnome et Rhône 40 CV, Hispano-Suiza H6 et Renault 40 CV en sortant la GL (Grand Luxe) de 30 CV avec une certaine réussite. Le moteur de 5 954 cm3 est équipé d'un arbre à cames en tête. Puis vient une nouvelle génération de moteur 6 cylindres sur la DM de 3 174 cm3 et la DR de 2 516 cm3. Ce châssis conçu par l’ingénieur Gautier, est le plus vendu de l’histoire de la marque. En 1923, Louis Delâge veut revenir à la compétition à son plus haut niveau et innove en construisant (ingénieur Charles Planchon) une fabuleuse 12 cylindres en V de 2 litres : la 2 LCV.
Après des débuts prometteurs, grace à l’évolution de cette voiture (ingénieur Albert Lory), la marque va se couvrir de gloire en 1924 (Grand Prix d’Europe à Lyon) et 1925 (Grand prix de l’ACF à Montlhéry).
Parallèlement, pour renforcer une stratégie de communication basée sur le principe « la course automobile améliorant la technique et la production industrielle », il fait étudier (ingénieurs Toutée et Planchon) trois voitures de courses de côte et de records à 6 cylindres et 12 cylindres.
L’une d’elles, la 12 cylindres en V DH de 10,5 litres va battre en 1924, le record du Monde de vitesse sur route et établit un nouveau record de vitesse terrestre à 230 km/h.
La production des véhicules de tourisme continue avec les versions S et SS de la DI. La DM s'adjoint la DM S et la DM L, toutes deux équipées du très beau 6 cylindres de 3 litres conçu par Maurice Gaultier.
Toujours passionné de compétition, Louis Delâge poursuit son programme et grâce au travail acharné de l’ingénieur Lory et aux moyens techniques colossaux engagés par l’usine pour concevoir une voiture de 8 cylindres avec un moteur en ligne de 1 500 cm3.
Cette 15.S.8 fiable et performante, menée par les Français Louis Wagner et Robert Sénéchal, remporte dès 1926 le premier Grand Prix de Grande-Bretagne. En 1927, la 15.S.8 pilotée par Robert Benoist va remporter les quatre Grands Prix européens de l’année, condition nécessaire pour que Delage devienne « Champion du Monde des Constructeurs ». De 1929 à 1932, John Cobb s'impose également près d'une dizaine de fois sur le circuit de Brooklands avec sa V12.
En 1930, Louis Delâge est toujours attiré par le luxe et la « belle voiture ». Maurice Gaultier conçoit une 8 cylindres en ligne de 4 061 cm3, la D8 qui évoluera en D8 S (Sport). C’est-elle qui restera dans l’esprit de beaucoup, comme LA Delage… Les plus belles carrosseries habilleront ce châssis et Delage remportera la première place dans la plupart des concours d’élégance.
À la suite du contrecoup de la crise économique de 1929, les difficultés dues aux mévente s’accumulent pour les fabricants de voitures de luxe. Louis Delâge entreprend néanmoins un vaste effort de renouveau technique, aidé par un groupe de concessionnaires et de banquiers. Rien n’y fait : la situation commerciale et financière de la firme est durement ébranlée.
Au Salon de l'auto 1932, arrive la D6-11, une 11 CV avec un petit 6 cylindres de 2 101 cm3, et un an plus tard, la nouvelle Delage huit cylindres : la D8-15 de 2 660 cm3.
Ces deux modèles, équipés de roues avant indépendantes et d’un moteur à la technique innovante ne suffiront pas à freiner la chute des ventes. Les derniers modèles qui voient le jour à Courbevoie sont les D6-65, D8-85 et D8-105, eux aussi techniquement très intéressants (freins hydrauliques), et conçus par le brillant ingénieur Michelat. Rien n’y fera et les appuis de Louis Delâge se dérobent un à un. La mise en liquidation volontaire de l’usine de Courbevoie est décidée le 20 avril 1935.
Renaissance
Delage D6-3 litres course 1946. En 1935, Louis Delâge ne voulant pas s’avouer vaincu, avait envisagé nombre de solutions pour sauver sa société, un nom qui s’était si brillamment illustré sur les circuits, et par la réputation de qualité de ses fabrications. Celles-ci vont reprendre grâce à l’homme d’affaires Walter Watney. Ainsi vont être créées par la « Société Nouvelle des Automobiles Delage » à partir de la production Delahaye, des automobiles parmi les plus réussies de la marque, une sorte de second « Âge d’or »…
Les Delage fabriquées chez Delahaye vont donner naissance au Salon 1935 à une gamme allant de la 4 cylindres DI-12 à la majestueuse D8-120 en passant par la 6 cylindres D6-70, voiture qui remportera un large succès.
Toutes ces voitures, comme leurs devancières, vont porter la « touche Delage » et celles qui seront habillées par les plus grands carrossiers glaneront toutes les premières places dans les concours d’élégance.
La D6-70 sera déclinée en version « course » et l’on verra à nouveau briller le nom de Delage sur les circuits avec un certain succès.
Après la Seconde Guerre mondiale, un modèle six cylindres 3 litres va être produit au sein du groupe Delage Delahaye, mais finalement le nom disparaît après le Salon 1953.
Disparition
Après la faillite de 1935, l'usine Delage de Courbevoie est fermée et son matériel vendu. Walter Watney, proche de Louis Delâge, créée la « Société Nouvelle des Automobiles Delage» ensuite appelée « Delage France », il négocie une licence pour la marque avec Delahaye qui produit les modèles Delage jusqu'à leur disparition fin 1953.
Walter Watney garde les droits sur la marque Delage jusqu’à sa mort en 1970. En 1995, sa petite fille Christina-May Botteril, étend son enregistrement dans les classes des produits de luxe, en particulier la maroquinerie et les accessoires. La Société Denty a racheté ces droits en 2011.
En 1956, un club est créé pour perpétuer le souvenir de Louis Delâge, l'image de la marque et fournir aux propriétaires de Delage un soutien logistique. En 1985 l'association « Les Amis de Delage » enregistre la marque dans la classe des automobiles en France.
Refondation
Le 7 novembre 2019, au salon Époqu'auto de Lyon, Les Amis de Delage et l'entrepreneur Laurent Tapie, fils de Bernard Tapie, annoncent avoir signer un accord pour relancer la marque Delage Automobiles. Laurent Tapie devient le président de Delage Automobiles.
La nouvelle Delage prévue dans ce projet se nomme Delage D12. Il s'agit d'une supercar hybride motorisée par un V12 atmosphérique de 900 ch, couplé à un électromoteur de 330 ch, pour une puissance cumulée de 1 230 ch. Elle sera produite en France comme toutes les Delage. Delage Automobiles s'est associé au pilote automobile Jacques Villeneuve comme pilote de développement du futur modèle de série.
La voiture est présentée lors d'événements privés à Los Angeles et Orange County en Californie en décembre 2019.