Un jour... une histoire... 5 janvier 1895

Publié à 10:13 par acoeuretacris Tags : un jour 5 janvier
Un jour... une histoire... 5 janvier 1895

 

5 janvier 1895

Dégradation du capitaine Dreyfus

 

Le 5 janvier 1895, le capitaine Alfred Dreyfus est solennellement dégradé dans la cour de l'École Militaire, à Paris. Il a été condamné au bagne à vie pour haute trahison. «Dreyfus n'a exprimé aucun regret, fait aucun aveu, malgré les preuves irrécusables de sa trahison. Il doit en conséquence être traité comme un malfaiteur endurci tout à fait indigne de pitié» peut-on lire dans le compte-rendu du Matin.

 

L'«Affaire» proprement dite commence un an plus tard avec la découverte de faits nouveaux par le lieutenant-colonel Picquart. Elle va troubler la vie politique française pendant plusieurs décennies.

 

 

 

Une condamnation sans histoire

 

L'affaire Dreyfusdébute comme une banale affaire d'espionnage militaire par la découverte d'un bordereau adressé par un officier français à l'attaché militaire de l'ambassade allemande, le major Schwartzkoppen.

 

Madame Bastian, femme de ménage à l'ambassade, avait récupéré le bordereau le 26 septembre 1894 dans une corbeille à papier et l'avait remis au service français de contre-espionnage pour lequel elle travaillait en secret.

 

Le soir même, le colonel Henry entrevoit dans le document la trahison d'un officier d'état-major.

 

En l'absence du général de Boisdeffre, chef de l'état-major, le général Mercier, ministre de la Guerre, est immédiatement informé et ordonne une enquête discrète.

 

 

Général Mercier

 

 

Les soupçons se tournent très vite vers le capitaine d'artillerie Alfred Dreyfus, stagiaire au deuxième bureau de l'état-major, qui a été en contact avec les différents services auxquels il est fait allusion dans le bordereau.

 

Capitaine courageux

 

Né à Mulhouse 35 ans plus tôt, Alfred Dreyfus appartient à la bourgeoisie alsacienne.

 

Sa famille, d'origine israélite, est très riche. Elle s'est en partie établie en France après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne en 1871.

 

Lui-même a fait ses études à l'École Polytechnique puis à l'École d'Artillerie et du Génie de Fontainebleau. Brillant officier et ardent patriote, il entre à l'École de Guerre et passe à l'état-major peu après son mariage à la synagogue avec Lucie Hadamart.

 

Ce parcours sans faute, ainsi que sa prestance intellectuelle, sa fortune familiale et ses origines alsaciennes et israélites lui valent de nombreuses jalousies.

 

 

Alfred Dreyfus

 

 

sur le bordereau au commandant Armand du Paty de Clam. Le 6 octobre 1894, celui-ci convoque Alfred Dreyfus et, sous le prétexte d'une blessure à la main, lui demande de rédiger une lettre sous sa dictée.

 

 

Armand du Paty

 

 

A peine Dreyfus s'est-il exécuté que Du Paty de Clam l'accuse d'être l'auteur du fameux bordereau. Il lui tend un pistolet et lui suggère de se suicider pour échapper au déshonneur, ce à quoi Dreyfus, qui tombe des nues, se refuse. Il est aussitôt mis au secret à la prison de la rue du Cherche-Midi.

 

Alors commence la tragédie. Sollicité par les enquêteurs, le célèbre Adolphe Bertillon, chef du service de l'identité judiciaire (et inventeur de l'identification par les empreintes digitales), confirme les soupçons du commandant du Paty de Clam, contre l'avis d'autres graphologues plus prudents mais moins prestigieux.

 

Dreyfus est arrêté le 15 octobre 1894 sous l'inculpation de haute trahison. Il échappe à la guillotine en vertu d'une loi de la IIe République qui a aboli la peine de mort pour les crimes politiques. Le 22 décembre 1894, il est donc«seulement» condamné au bagne à vie par un tribunal militaire.

 

Personne en France ne doute alors de sa culpabilité. Jean Jaurès lui-même s'étonne le 24 décembre, à la Chambre des députés, qu'on ne l'ait pas plutôt fusillé que banni. Beaucoup de Français pensent de même, considérant que la justice militaire est trop indulgente pour les bourgeois de sa sorte. Certains, qui plus est, commencent à se dire que l'on ne peut décidément pas faire confiance à un israélite ! Pour eux, «cosmopolitisme juif» et patriotisme sont incompatibles...

 

Le quotidien antisémite d'Édouard Drumont, La Libre Parole, qui tire à environ 500.000 exemplaires, mais aussi La Croix, quotidien catholique de la congrégation des Assomptionnistes (170.000 exemplaires), mènent une campagne contre la présence d'officiers juifs dans l'armée. «Dans toute vilaine affaire il n'y a que des Juifs. Rien de plus facile que d'opérer un bon nettoyage», écrit le second (14 novembre 1894).

 

Il n'y a guère que sa femme Lucie et son frère Mathieu qui persistent à croire à l'innocence du capitaine. Ils entretiennent une longue correspondance avec celui-ci, qui, sur l'île du Diable, survit dans le seul espoir de faire reconnaître la vérité. Il doit supporter les brimades de l'administration pénitentiaire à son égard (enfermement entre deux palissades pour ne pas voir la mer, enchaînement la nuit à son lit pendant plusieurs semaines, privation d'informations sur l'extérieur,...).

 

 

Le doute s'installe

 

Tout se corse en mars 1896, alors que l'opinion publique a pratiquement tout oublié de cette histoire d'espionnage.

 

Le lieutenant-colonel Georges Picquart, qui dirige le deuxième bureau (le service de renseignements), reçoit un pneumatique (un«petit bleu»).

 

 

Georges Picquart

 

 

Il révèle une correspondance entre Schwartzkoppen et un officier français d'origine hongroise, le commandant Charles Walsin-Esterhazy, joueur et passablement débauché.

 

 

Charles Walsin-Esterhazy

 

 

Picquart découvre que le procès de Dreyfus s'est fondé sur un dossier secret contenant des pièces trafiquées et sans valeur. Ayant fait part de ses doutes au général de Boisdeffre, chef de l'état-major, il est réduit au silence par un limogeage en Tunisie.

 

En octobre 1896, le colonel Henry, des services secrets, désireux d'écarter les soupçons pesant sur Esterhazy, produit un bordereau (une correspondance entre les attachés militaires allemand et italien) qui accable Dreyfus. On apprendra plus tard qu'il s'agit d'un faux document !

 

Entre temps, la famille du capitaine Dreyfus fait appel au journaliste Bernard-Lazare pour chercher des motifs de réviser le procès.

 

Bernard-Lazare (31 ans), de son vrai nom Lazare Bernard, est un critique littéraire de confession israélite connu pour ses articles acerbes et ses convictions anarchistes.

 

 

Bernard Lazare

 

 

Il publie en novembre 1896 une brochure : L'erreur judiciaire, la vérité sur l'affaire Dreyfus, sans rencontrer guère d'écho, sauf auprès du vieux sénateur de Strasbourg, Auguste Scheurer-Kestner.

 

Début novembre 1897, un banquier avertit Mathieu Dreyfus qu'il a reconnu l'écriture de l'un de ses clients dans le fameux bordereau. Et ce client n'est autre que... le commandant Esterhazy.

Dans le même temps, Georges Picquar

t communique ses informations sur Esterhazy à un ami, l'avocat Louis Leblois, qui les transmet à Mathieu Dreyfus et Auguste Scheurer-Kestner.

 

 

Auguste Scheurer-Kestner

 

Le 14 novembre 1897, le sénateur Scheurer-Kestner publie dans Le Temps une lettre où il annonce des faits nouveaux et assure de l'innocence de Dreyfus. Le lendemain, Mathieu Dreyfus ne s'embarrasse pas de précautions et dénonce Esterhazy comme le véritable auteur du bordereau.

 

Le patriotisme contre les principes

 

Le frère du condamné, Mathieu Dreyfus, le vice-président du Sénat, Scheurer-Kestner, et le député Joseph Reinach obtiennent enfin qu'Esterhazy soit traduit en conseil de guerre.

 

Le 11 janvier 1898, Esterhazy, qui a lui-même demandé à être jugé, est triomphalement acquitté par un conseil de guerre malgré les graves présomptions qui pèsent sur lui.

 

Contre toute attente, c'est le lieutenant-colonel Georges Picquart qui fait les frais du procès. Accusé d'avoir fabriqué le «petit bleu», il est emprisonné pendant un an au Mont-Valérien et chassé de l'armée.

 

Le président du Conseil Jules Méline déclare un peu vite :«Il n'y a pas d'affaire Dreyfus !» En fait, l'Affaire commence.

 

À Paris, chacun prend parti et l'Affaire prend vite un tour politique :

 

– il y a d'un côté ceux qui considèrent qu'on ne transige pas avec les principes et que Dreyfus, comme tout citoyen a droit à un procès équitable ; ce sont les «dreyfusards». Parmi eux beaucoup de pacifistes de gauche et des chrétiens fervents comme l'écrivain Charles Péguy.

 

– de l'autre côté, les «antidreyfusards» considèrent que l'intérêt national prime sur les droits de la personne ; en l'occurence, dans une période de crise internationale où la France n'attend qu'une occasion pour prendre sa revanche sur l'«ennemie héréditaire» (l'Allemagne), il n'est pas question de porter atteinte au moral de l'armée avec un procès en révision de Dreyfus, que celui-ci soit innocent ou pas ! L'origine israélite et bourgeoise de Dreyfus contribue à attiser les passions, l'antisémitisme venant au secours d'un patriotisme dévoyé (mais on convient avec l'historien Vincent Duclerc qu'il y aurait eu une Affaire même si Dreyfus n'avait pas été juif...).

 

 

caricature antidreyfusarde

 

 

Si la capitale se passionne pour l'Affaire, la France profonde lui reste globalement indifférente malgré les efforts de Jean Jaurès, devenu dreyfusard, pour convaincre le monde ouvrier que la justice n'a pas de classe et que l'on doit défendre Dreyfus, tout bourgeois qu'il soit.

 

Phénomène inédit : dans les capitales européennes comme à Paris, l'opinion éclairée se passionne pour le sort de Dreyfus. C'est la première fois qu'une affaire judiciaire et politique retentit au-delà des frontières nationales. Et, à la différence des Français, notons-le, les étrangers sont massivement dreyfusards.

 

 

De l'Affaire à Israël

 

Parmi les nombreuses conséquences de l'Affaire Dreyfus en France et dans le monde, notons celle-ci :

 

Un jeune journaliste hongrois d'origine juive, Theodor Herzl, suit l'Affaire dès le premier procès de Dreyfus. Révolté par l'antisémitisme français, il en conclut à la nécessité de créer un État juif pour accueillir ses coreligionnaires et publie un livre pour les en convaincre. Israël est ainsi né de l'injustice faite à Dreyfus.

 

 

 

Ephéméride du... 5 janvier

Publié à 09:59 par acoeuretacris Tags : éphéméride 5 janvier
Ephéméride du... 5 janvier

 

SYMEON STYLITE

 

Saints à feter

 

EDOUARD LE CONFESSEUR - EMILIENNE - GERLAC - GREGOIRE D'AKRITAS - JEAN NEPOMUCENE - MENAS LE SINAITE - ROMANOS NEOMARTYR - SYMEON STYLITE - SYNCLETIQUE - TELESPHORE (pape) - THEODORE - THEOEIDOS

 

 

Le dicton du jour

 

A la Saint Gerlac le temps froid et serein, L'année sera bonne et fertile, c'est certain.

 

 

Ils sont nés ce jour là

 

1592 Shah Jahan, empereur de Mongolie.

 

1855 King Camp Gillette, inventeur des rasoirs à lames interchangeables en 1895.

1873 John Flanagan, athlète, champion olympique de lancer de marteau en 1900, 1904 et 1908.

 

1876 Konrad Adenauer,
conseiller municipal de Cologne
maire de Cologne
membre et président du Conseil de l'Etat de Prusse
fondateur du parti chrétien démocrate (CDU)
président de la CDU dans la zone britannique
président de la CDU pour l'Allemagne entière.
président du Conseil Parlementaire (chargé de la rédaction d'une constitution)
chancelier de la République Fédérale Allemande (1949-1963)
artisan de l’Europe des Six et de la réconciliation avec la France, il signa le traité de Paris en 1963.

 

1879 Erik Blomqvist, tireur, champion olympique à la carabine libre par équipe en 1912.

 

1885 Fernand de Montigny, escrimeur, champion olympique d'épée par équipe en 1912.

 

1895 Jeannette Piccard, aéronaute.

 

1910 John Lovelock, athlète, champion olympique du 1500 m en 1936.

 

1911 Jean-Pierre Salomons , dit Jean-Pierre Aumont, acteur (Lac aux dames, Tarass Boulba, Le Messager, Chéri-Bibi, Hôtel du Nord, Les loups chassent la nuit, Si Versailles m'était conté, Les Chevaliers du ciel, La Nuit américaine, Allons z'enfants, ...)

 

1917 Adolfo Consolini, athlète, champion olympique du lancé du disque en 1948.

 

1931 Guido Messina, cycliste, champion olympique de poursuite par équipe sur 4000 m en 1952.

 

1932 Umberto Eco, écrivain, philosophe et sémiologue. Ses recherches portent sur la signification de l’œuvre d’art et sur ses rapports avec les moyens de communication de masse (l’œuvre ouverte, 1962). Il est également romancier (le Nom de la rose ; le Pendule de Foucault, 1990).

 

1938 Juan Carlos, roi d'Espagne. Petit- fils d’Alphonse XIII et fils de Juan de Bourbon, comte de Barcelone, Juan Carlos fut préféré à son père par Franco en juillet 1969 comme héritier de la couronne. Dès son accession au trône, il engagea un processus de démocratisation de la vie espagnole. Il a épousé Sophie de Grèce en 1962.

 

 

1949 "Funky" George Brown du groupe Kool and The Gang

 

1955 Hiromi Yano, membre de l'équipe féminine championne olympique de volleyball en 1976.

 

1958 Ion Draica, champion olympique de lutte gréco-romaine (82 kg) en 1984.

 

1962 Carmine Abbagnale, l'un des trois célèbres frères de l'aviron italien.
champion olympique d'aviron en deux barré en 1984 et 1988 (avec Giuseppe Abbagnale et Giuseppe Di Capua)
champion du monde en deux barré en 1981, 1982, 1985, 1987, 1989, 1990, 1991 !

 

1963 Philippe Bercovici, dessinateur de Bandes Dessinées, père des "Femmes en Blanc" qui allait publier ses premières planches... à quatorze ans !

 

1964 Grant Young du groupe Soul Asylum

 

1967 Ferdinando Gandolfi, membre de l'équipe championne olympique de water-polo en 1992.

 

1967 Ramona Portwich, championne olympique de canoë/kayak K4 sur 500 m en 1988 et sur 2500 m en 1992.

 

1969 Marilyn Manson, chanteur

 

1982 Janica Kostelic, skieuse,
Première à la Coupe du Monde, au classement général en 2001
Première à la Coupe du Monde, en Slalom en 2001

 

 

Ils ont disparu ce jour là

 

1465 Charles Duc d'Orléans, neveu de Charles VI, père de Louis XII poète français.

 

1477 Charles le Téméraire, Duc de Bourgogne, fils de Philippe le Bon est battu à Nancy.

 

1589 Catherine de Médicis, épouse du futur roi de France Henri II, régente du royaume à la mort de ce dernier, protectrice des arts, mère de François 1er, de Charles IX et d'Henry III, instigatrice du massacre de la Saint-Barthélemy (1572).

 

1762 Elisabeth. tsarine, Pierre II lui succède sur le trône de Russie.

 

1956 Jeanne-Marie Bourgeois, dite Mistinguett, chanteuse (Mon homme, ...)

 

1965 Thomas Stearns Eliot, poète : "Chant d'amour de J. Alfred Prufrock", "Prufrock et autres observations", ...

 

1970 Max Born, prix Nobel de physique en 1954.

 

1971 Sonny Liston, boxeur, champion du monde des Poids Lourds.

 

1976 Hamit Kaplan, champion olympique de lutte libre, 130 kg, en 1956.

 

1981 Harold Urey, chimiste, prix Nobel de chimie en 1932. On lui doit la découverte de l'eau lourde et du deutérium, mais aussi une participation à la préparation de la première bombe atomique.

 

1986 Ilmari Salminen, athlète, champion olympique du 10 000 m en 1936.

 

1995 Francis Lopez, roi de l'operette.

 

1997 André Franquin, auteur de Bandes Dessinées, créateur de Gaston Lagaffe, du Marsupilami, du comte de Champignac, de Zorglub, du Petit Noël, de Modeste et Pompon et des Idées Noires.

 

1998 Sonny Bono, chanteur et homme politique.

 

2003 Roy Jenkins, ministre britannique des Finances, ministre de l'Intérieur anglais et président de la Commission européenne de 1977 à 1981

 

 

Quelques évènements

 

1371 Consécration du pape Grégoire XI

 

1463 Un arrêt du Parlement commue en bannissement pour 10 ans la sentence de mort prononcée à l’encontre du poète François de Montcorbier (ou des Loges) connu sous le nom de son éducateur, le chapelain Guillaume de Villon.

 

1757 Louis XV frole la mort quand Robert-François Damiens tente de l'assassiner dans les jardins du château de Versailles avec un canif. Ce dernier sera écartelé en place de Grève le 28 mars.

 

1846 Rudolf Eucken, philosphe, prix Nobel de littérature en 1908. Ses travaux seront récupérés et déformés par la propagande national-socialiste avant d'inspirer cinquante ans plus tard, aux Etats-Unis, le mouvement New Age.

 

1818 Le James Monroe assure la première liaison régulière entre Liverpool et New-York.

 

1875 Inauguration de l'Opéra Garnier, à Paris, France, en présence du président de la République Mac-Mahon, du lord-maire de Londres, du bougmestre d'Amsterdam, de la famille royale d'Espagne et de près de deux-mille invités venus de l'Europe entière et d'ailleurs.
Charles Garnier, architecte de l'établissement, doit payer sa place. Cet incident est repris par la presse de l'époque : « une administration faisant payer à l’architecte le droit d’assister à l’inauguration de son propre monument ! »

 

1889 Le mot "hamburger" est utilisé dans un journal de Washington pour désigner un bifteck consommé en grande majorité par les immigrés allemands originaires de la région de Hambourg. Il n'est pas encore haché et agrémenté d'oignon et de poivre, ... ma ça viendra.

 

1895 Le capitaine Albert Dreyfus, condamné pour espionnage (l'espion était en fait le lieutenant colonel Esterhazy) et déporté en Guyane est aujourd'hui dégradé.

 

1895 Le physicien Wilhelm Röntgen découvre les rayons X.

 

1899 Le général Aguilnado réclame aux Etats-Unis l'indépendance des Philippines.

 

1905 Le navire "Français" du commandant Charcot talonne un récif, les dégâts sont importants. Un retour s'impose dans les plus brefs délais en Argentine.

 

1919 Anton Drexler fonde la Deutsche Arbeiterpartei (Parti Ouvrier Allemand) auquel Hitler va adhérer.

 

1929 Alexandre Ier, roi de Yougoslavie, convaincu que l’unité du pays est mise en péril par le problème des nationalités, prend les pleins pouvoirs en renvoyant le Parlement et en abrogeant la Constitution votée en 1921.

 

1933 Début des travaux de construction du Golden Gate, le pont suspendu qui relie les deux rives de San Francisco.

 

1939 "La grande illusion" de Jean Renoir obtient l'Oscar du meilleur film étranger.

 

1950 La vaccination antituberculeuse par le BCG devient obligatoire pour les populations sensibles (enfants de moins de 6 ans notamment).

 

1964 Historique rencontre : le pape Paul VI et le patriarche Bénédictos de Jérusalem se rencontrent sur le Mont des Oliviers. C'est la première entrevue entre le chef de l'Eglise catholique et un patriarche de l'Eglise orthodoxe depuis cinq siècles.

 

1965 Il est désormais possible de célébrer la messe en français. Les traditionalistes qui s'y opposent sont dirigés par monseigneur Lefebvre.

 

1968 Alexandre Dubcek devient premier secrétaire du Parti communiste tchécoslovaque et prend le pouvoir.

 

1971 Après 2595 victoires consécutives, les "Harlem Globe Trotters" perdent un match face aux New-Jersey Reds (99 à 100).

 

1972 Sortie du film "La vieille fille" avec Annie Girardot et Philippe Noiret.

 

1972 Naissance du programme des navettes spatiales américaines.

 

1975 L'ORTF n'est plus. Mais naissance de TF1, Antenne 2 et FR3.

 

1975 Première de la comédie musicale "The Wiz".

 

1979 Marco Canestrelli, artiste du trampoline, effectue un septuple saut périlleux arrière vrillé.

 

1993 Le pétrolier libérien Braer s'échoue aux sud des Iles Shetland et déverse ses 84 500 tonnes de pétrole brut dans la mer.


 

2000 Diego Maradona, ancienne star du football est admis aux soins intensifs de l'hôpital de Sanatorio Cantegril, Uruguay, pour hypertension et d'arythmie cardiaque. Il aurait été victime d'une consommation excessive de cocaïne.

 

2000 Peggy Bouchet devient la première femme à réaliser la traversée de l'Atlantique à la rame en solitaire après 4 000 kilomètres rythmés par 800 000 coups d'aviron. Partie le 18 novembre 1999 du Cap-Vert, elle arrive aujourd'hui en Martinique.

 

2001 Accusé de troubles à l'ordre public, un militant naturiste se présente au tribunal de Londres nu comme un ver. Il soutient la campagne pour la "liberté d'être soi-même" et milite pour que la nudité dans les lieux publics soit légalisée en Grande-Bretagne.

 

2002 Un petit avion piloté par un adolescent, pro-Oussama ben Laden, s'écrase dans un gratte-ciel du centre de Tampa, USA. Le 20e étage de l'immeuble est endommagé.

 

2003 Franz-Stephan Strambach s'empare, sous la menace d'une arme, d'un petit avion sur un aérodrome de l'ouest de l'Allemagne avant de survoler Francfort en menaçant de précipiter l'appareil sur le centre-ville. Il affirme vouloir rendre hommage à l'astronaute américaine Judith Resnik, tuée dans l'explosion de la navette spatiale Challenger en 1986 !

 

2003 La police de Londres (Grande Bretagne) arrête 6 hommes après la découverte de "ricine" pouvant être utilisée comme arme biologique. Le pays paie aujourd'hui peut-être une certaine complaisance vis-à-vis du terrorisme car on se rappelle qu'elle protège alors certaines personnes recherchées en France (dont le banquier-commanditaire des attentats perpétrés en France en 1995).
Ironie, ces terroristes désiraient utiliser une arme biologique ... britannique puisque issue d'un programme mené en Grande Bretagne durant la seconde guerre mondiale ("Compound W") et n'a jamais servie que pour plusieurs meurtres de dissidents politiques bulgares en exil à Londres, dont celui de Georgi Markov, en 1978, épisode resté célèbre sous le nom de "parapluie bulgare".
Markov, sur la liste noire des opposants bulgares, avait raconté avoir été piqué à la jambe par un homme portant un parapluie. Il était décédé trois jours plus tard. Les analyses de sang avaient montré des traces de ricine.

 

2003 Tecca Zendik, américaine, est entrée en Libye pour un concours de beauté en Novembre dernier. Aujourd'hui, elle obtient la nationalité libienne, un passeport diplomatique et est nommée consul honoraire aux Etats-Unis pour son tout nouveau pays.

 

2003 Rolandas Paksas, ancien Premier ministre et maire de Vilnius, est élu à l'élection présidentielle lituanienne.

 

2005 Florence Aubenas, journaliste française, est kidnappée en irak, avec son interprète. Des milliers de personnes ont été enlevés depuis la fin de la guerre annoncée par George W Bush, mais tout le monde s'en fout pas mal. Là, c'est une journaliste, c'est différent. Les médias français s'emparent de l'affaire et on va nous bassiner à tous les journaux télévisés sur son enlèvement, presque à nous faire culpabiliser. Quelques mois plus tard un ingénieur français va être enlevé et là, pas une ligne dans les journaux, les journalistes et les ingénieurs n'ont semble t-il pas la même couverture médiatique.

 

2005 Le Premier ministre israélien Ariel Sharon a un accident vasculaire cérébral, il sombre dans le coma pour plusieurs jours. Bizarrement, le pays va connaitre durant son coma, une baisse de 50 % des violences, cambriolages et délits en tous genres !

 

2005 Un séisme de 5,8 sur l'échelle ouverte de Richter secoue les îles d'Andaman, Inde, sans faire ni victime ni dégats.

 

 

bonjour à tous...

Publié à 09:44 par acoeuretacris Tags : bonjour
bonjour à tous...

 

 

Sois toujours satisfait
Car celui qui connait la satisfaction,
Même s'il ne possède rien,
Est véritablement riche.

 

(Nagarjuna)

 

 

 

 

 

A demain....

Publié à 19:12 par acoeuretacris Tags : bonsoir
A demain....

 

Un homme rêve qu’il est un papillon. Il voltige légèrement de fleur en fleur, ouvrant et refermant ses ailes, sans le plus léger souvenir de sa nature humaine.

 

Quand il se réveille, il s’aperçoit avec étonnement qu’il est un homme. Mais est-il un homme qui vient de rêver qu’il était un papillon ou un papillon en train de rêver qu’il est un homme ?

 

On dit qu’il ne put jamais répondre à cette question.

 

(auteur inconnu)

 

Animaux - Canidés - Le fennec -

Publié à 17:45 par acoeuretacris Tags : canidé animaux fennec
Animaux - Canidés - Le fennec -
Avec ses grandes oreilles en forme de cornet, le fennec (Vulpes zerda) peut percevoir des sons très lointains, ce qui est bien utile dans le désert.


Le fennec est le plus petit des canidés. Il a l’allure d’un renard aux très grandes oreilles. Comme il habite dans les régions de dunes du Sahara et de l’Arabie, il a été surnommé le renard des sables.

Portrait du fennec

Le fennec est un petit renard qui ne dépasse pas 1,5 kg pour une longueur de 35 à 40 cm.
Tout en lui est adapté à la vie dans le désert. Son pelage clair se confond avec la couleur du sable.


Par son mode de vie nocturne, il évite les fortes chaleurs. Il est capable de survivre plusieurs jours sans boire et possède en outre des plantes de pied très poilues qui lui permettent de courir dans le sable mou sans trop s’enfoncer.

Les grandes oreilles du fennec constituent sa meilleure adaptation au désert. Image Kuribo

Mais, ce sont ces oreilles qui constituent sa meilleure adaptation au désert. Elles mesurent de 10 à 15 cm de long.
En forme de cornet, elles ont une double utilité. D’une part, le fennec est capable de repérer au son les rares proies dont il se régale, comme les gerboises, les oiseaux ou les sauterelles.

Pause détente pour ce fennec. Image Yvonne in Willowick Ohio

Vidéo fennec contre serpent

Une ouie très développée est également utile pour entendre le cri des congénères, surtout à la saison des amours.


En effet, la faible densité des proies disponibles fait que chaque fennec dispose d’un territoire étendu et vit généralement éloigné des autres.
Répartition: Afrique du Nord, Libye, Egypte, nord du Soudan.

Comportement et reproduction

Les fennecs se rassemblent parfois en groupe d’une dizaine d’individus. Les mâles marquent leur territoire par des jets d’urine.


Ils deviennent d’ailleurs agressifs au moment de la reproduction.

Jeune fennec. Image Suneko

Après l’accouplement, deux à cinq jeunes naissent au printemps dans un terrier tapissé de plumes, de poils et de filaments de feuilles de palmier.
Aveugles et couverts d’un duvet jaunâtre, les bébés sont protégés âprement par leur mère. Ils sont sevrés au bout de deux mois.

Le fennec est adapté à la vie dans le désert.
Le jour, le fennec s'abrite des grosses chaleurs dans un terrier qui peut être relié à d'autres en un système complexe de tunnels occupés par plusieurs individus.

Le fennec et l'homme

Le fennec n’est pas nuisible. Il est pourtant chassé intensivement par les habitants du Sahara, au point qu’il est devenu rare dans certaines régions d’Afrique du Nord-Ouest.

Un couple plutôt inquiet de la présence du photographe. Image Kairaba 87

Cependant, ce renard nocturne n'est pas menacé d'extinction.


Ce petit mammifère est également vendu comme animal domestique. Plutôt docile, il est facile à apprivoiser.

Classification
Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Sous-embranchement: Vertebrata
Classe: Mammalia
Ordre: Carnivora
Sous-ordre: Caniformia
Famille: Canidae
Genre: Vulpes
Espèce: V. zerda
(anciennement Fennecus zerda)

Tortues - tortue terrestre - Tortue d'Hermann -

Publié à 16:01 par acoeuretacris Tags : hermann tortue tortue terrestre
Tortues - tortue terrestre - Tortue d'Hermann -
On attribue à la tortue une lenteur légendaire. Pourtant, la tortue d’Hermann (Testudo hermanni) est capable de marcher rapidement et d’escalader des obstacles. Cette tortue de terre vit dans les terrains broussailleux du sud de l’Europe.


Jadis, la tortue d'Hermann peuplait la moitié du sol français. La tortue d’Hermann ne survit plus aujourd’hui que dans deux départements.

Classification et habitat

La tortue d’Hermann fait partie de la famille des Testudinidae. Il existe deux sous-espèces :

  • Testudo hermanni hermanni qui vit essentiellement à l’ouest, forme occidentale
  • Testudo hermanni boettgeri qui vit à l’est, forme orientale

 

 

Testudo hermanni hermanni est originaire du sud de l’Europe. C’est elle que l’on trouve dans le sud de la France. On l’a trouve également en Espagne et en Italie.
Testudo hermanni boettgeri vit en Europe du Sud-Est : Croatie, Macédoine, Roumanie, Bulgarie, Grèce et Turquie.

La destruction des forêts a obligé cette tortue à occuper le maquis méditerranéen.

Caractéristiques de la tortue d’Hermann

La tortue d’Hermann possède des écailles à la coloration jaune olive avec des régions noires. Le plastron est jaune marron clair avec des zones noires.
Pour les deux sexes, on trouve sur la pointe de la queue une griffe cornée.

Tortue d'Hermann. par Christine Letourneau

Il existe une différence de taille entre les mâles et les femelles :

  • T. h. hermanni : mâles jusqu’à 14 cm et femelles jusqu’à 16,5 cm
  • T. h. boettgeri : mâles jusqu’à 19 cm et femelles jusqu’à 20 cm avec un maximum de 26 cm

 

 

Le record de longueur appartient à une femelle de T. h. boettgeri que l’on a retrouvée en 1918 en Bulgarie et qui mesurait 30,3 cm.

Le mâle possède un plastron légèrement concave alors qu’il est plat chez la femelle. En outre, le mâle possède une queue plus longue et plus grosse.

Mode de vie

La tortue d’Hermann aime la chaleur comme tous les reptiles et elle a besoin de maintenir la température de son corps entre 25° et 30°C.


Cependant, en cas de sécheresse, elle peut mourir de déshydratation. Aussi, en été, cette tortue préfère sortir aux heures les plus fraîches de l’aube ou du crépuscule.

Elle entre en léthargie de novembre à avril.

Les incendies de forêts, en région méditerranéenne, ainsi qu’un braconnage intensif font peser une grave menace sur l’une des seules tortues terrestres d’Europe.

La tortue d’Hermann est strictement protégée. En France, son commerce et sa détention sont interdits.

Tortue d'Hermann. par Christine Letourneau

Dans les pays où elle est très abondante, comme l’Albanie, la tortue d’Hermann peut causer de sérieux dégâts dans les potagers.

Cette tortue se déplace bruyamment dans son environnement. Elle peut marcher relativement vite et surtout très longtemps pour rechercher sa nourriture.
Il arrive même qu’elle franchisse des obstacles impressionnants.

Elle apprécie les pousses tendres des végétaux, les fruits mais s’accommode également à l’occasion d’escargots et de limaces.
Cependant, c’est une tortue avant tout végétarienne.
La tortue d’Hermann boit très peu sauf lorsqu’il fait très chaud.

En captivité, l’erreur la plus courante est de leur donner exclusivement de la salade et des tomates. C’est un menu très pauvre qui créé de graves problèmes de croissance.
L’idéal est qu’elles puissent se nourrir d’herbes naturelles comme elles le font dans leur biotope d’origine.
Il est très déconseillé de leur donner des protéines d’origine animale.

Reproduction et comportement

Bien que peu agressive, la tortue d’Hermann manifeste parfois sa mauvaise humeur en soufflant avec force.


A l’époque de la reproduction, à partir du mois d’avril, de violents combats s’engagent entre les mâles.


Les fortes griffes que portent ces tortues à l’extrémité des pattes occasionnent parfois de graves blessures aux combattants.

Pendant la parade nuptiale, le mâle poursuit la femelle en lui mordant les pattes et la tête. Cela peut d’ailleurs provoquer de graves lésions.

Il utilise l’éperon corné de sa queue pour stimuler la femelle au niveau de la région cloacale.

La femelle enfouit dans le sable, en mai et juin, ses œufs blanchâtres dont le diamètre est d’environ 35 mm.

  • Testudo hermanni hermanni : 3 œufs en moyenne par couvée. Il peut y en avoir plusieurs dans l’année
  • Testudo hermanni boettgeri : 5 à 8 œufs en moyenne

 

Les jeunes voient le jour entre la fin août et début septembre. Selon la température de la terre dans laquelle les œufs ont été enfouis, il naîtra des mâles ou des femelles.

  • Au-dessus de 31,5 °C : uniquement des femelles
  • Au-dessous de 31,5°C : uniquement des mâles

 

 

En captivité, cette tortue peut devenir centenaire mais la longévité moyenne est de 70 ans.

Classification

Règne: Animalia
Embranchement: Chordata
Classe: Reptilia
Ordre: Testudines
Famille: Testudinidae
Genre:Testudo
Espèce: Testudo hermanni

La Chine - Proclamation de la Chine populaire -

Publié à 15:48 par acoeuretacris Tags : Chine chine populaire
La Chine - Proclamation de la Chine populaire -

 

1er octobre 1949

 

Proclamation de la Chine populaire
 
 
 

Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité Interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine. Le 1er octobre est depuis lors devenu fête nationale en Chine populaire.

 

La prise de pouvoir des communistes et de leur chef Mao Zedong (Mao Tsé-toung dans l'ancienne graphie chinoise) met fin à une longue guerre civile, ponctuée par la Longue Marche et la terrible invasion japonaise.

 

La Chine dans ses frontières actuelles

 

Cette carte montre la Chine dans ses frontières actuelles, avec les provinces héritées d'une Histoire bimillénaire (noter que l'île de Taiwan conserve un gouvernement rival de celui de Pékin). Les noms de lieux sont conformes à la graphie moderne adoptée par le gouvernement chinois (à l'exception de quelques noms depuis longtemps francisés comme Pékin).

 

 

Le 1er octobre 1949, à Pékin, du balcon de la Cité Interdite des anciens empereurs, Mao Zedong proclame l'avènement de la République populaire de Chine. C'est pour le pays la fin d'un siècle et demi d'humiliations et de traités inégaux ; c'est aussi la fin d'une longue guerre civile, ponctuée par la Longue Marche et la terrible invasion japonaise... Ce n'est pas pour autant la fin des difficultés intérieures !

 

Une interminable guerre civile

 
 

Pendant plus de vingt ans se sont opposés les frères ennemis de la République, Mao Zedong, leader du Parti communiste chinois, et Tchang Kaï-chek, chef du parti nationaliste Kuomintang. Ce parti, créé par le fondateur de la République, Sun Yat-sen, a été victime de l'usure du pouvoir et s'est corrompu. Battu, Tchang Kaï-chek se réfugie à Taïwan (l'île de Formose) sous la protection de la flotte américaine.

 

C'est ainsi que Mao Zedong (55 ans) accède le 1er octobre 1949 à la présidence d'une Chine presque totalement réunifiée. Son fidèle Zhou Enlai (Chou En-lai dans l'ancienne graphie) devient le chef du gouvernement.

 

 

Mao en 1949

 

La stabilité retrouvée fait penser à un changement de dynastie comme il s'en produit en Chine tous les trois siècles après une longue période d'anarchie. Mais cette stabilité n'est que de façade. Les exécutions des opposants politiques et les tensions nées de la confiscation des terres font des victimes par millions.

 

Empereur communiste

 
 

En 1956, Mao, pour tenter d'apaiser les revendications, encourage chacun à critiquer les défauts du régime. Il lance la « campagne des Cent-Fleurs ».

 

L'ampleur des critiques et la révolte concomitante des Hongrois contre l'oppression soviétique ne manquent pas d'inquiéter les dirigeants chinois. Ils changent de visage et lancent une féroce campagne «antidroitière» avant d'inaugurer en 1958 le «Grand Bond en avant». Cette entreprise folle se donne pour but de rattrapper le niveau de la Grande-Bretagne par la mise en oeuvre de toutes les ressources productives du pays ! L'effet est des plus dramatiques avec d'épouvantables famines qui font plusieurs dizaines de millions de victimes.

 

En 1960, les communistes chinois se brouillent avec le «Grand Frère» soviétique. La rupture et le retrait brutal des experts soviétiques occasionnent une nouvelle récession et entraînent les deux pays au bord de la guerre. Dans une ultime tentative pour sauver son pouvoir, le président Mao, surnommé le «Grand Timonier», lance en 1966 les jeunes à l'assaut des institutions politiques. C'est la « Révolution culturelle », une nouvelle source de drames.

 

La mort de Mao en 1976 et l'avènement de dirigeants plus pragmatiques, sous la conduite de Deng Xiaoping (Teng Siao-P'ing dans l'ancienne graphie), le «petit timonier», va introduire dans le pays l'espoir d'un mieux-être matériel. Le Parti communiste n'en continuera pas moins de tenir solidement les rênes du pouvoir. La libéralisation politique n'est pas d'actualité.

 

 

La Chine - Les Mandchous

Publié à 15:33 par acoeuretacris Tags : chine mandchous
La Chine - Les  Mandchous

3 avril 1644

 

Fin du dernier empereur Ming
 
 
 
Le 3 avril 1644, le dernier empereur de la dynastie Ming, Tchouang-lie-ti (ou Chongzhen), se pend dans la Cité interdite de Pékin tandis qu'un chef de brigands entre dans la capitale chinoise. Les farouches Mandchous du nord arrivent à leur tour sous le prétexte de secourir les armées impériales. Ils en profitent pour éliminer les Ming et fonder leur propre dynastie. Elle durera jusqu'à la fondation de la République chinoise.
 
 
 

17 février 1661
 
 
 
L'empereur Kangxi, le «Roi-Soleil» chinois
 
 
 

Kangxi (ou K'ang-hi) devient empereur de Chine le 17 février 1661, à 6 ans. Le nouveau souverain est issu du peuple mandchou. Ces nomades venus du nord ont conquis Pékin en 1644 et le père de Kangxi a fondé une nouvelle dynastie, les Qing.

 

Lorsque Kangxi monte sur le trône, le gouvernement est exercé en son nom par quatre régents qui tentent de rétablir le confucianisme. Mais dès l'âge de 13 ans, le 25 août 1667, l'adolescent les chasse et s'approprie le pouvoir.

 

Un conquérant

 

Aimant le combat et les prouesses militaires, il rétablit avec énergie l'unité de la Chine en soumettant trois puissants vassaux chinois installés dans le sud de la Chine.

 

L'un d'eux était Wou San-kouei. Ce général avait prêté son concours à l'avènement de la dynastie mandchou. Il en avait été récompensé par une grande principauté mais, s'étant révolté contre l'empereur Kangxi, celui-ci le contraignit à la fuite. Par la même occasion, Kangxi ramène l'île de Taïwan dans le giron de l'empire.

 

L'empereur place par ailleurs le Tibet sous sa protection. Il soumet aussi la Mongolie intérieure et impose aux nomades de la Mongolie extérieure, ou haute Mongolie, un serment de fidélité à sa dynastie.

 

 

Kangxi

 

Les chefs mongols vont ainsi payer aux empereurs mandchous un tribut jusqu'à la chute de la dynastie, en 1912. Ensuite, s'estimant déliés de leur allégeance aux Qing, ils se proclameront indépendants, formant la république actuelle de Mongolie.

 

Au nord de la Mandchourie, les Chinois se confrontent aux Russes dont les avant-gardes ont atteint l'océan Pacifique. Le 22 juin 1685, grâce à une artillerie mise au point par ses conseillers jésuites, Kangxi occupe et détruit le fort Albazin, construit par les Russes sur les bords du fleuve Amour. Il repousse les Russes bien au-delà du fleuve Amour et signe avec eux le traité de Nertchinsk, le 6 septembre 1689.

 

C'est ainsi qu'avec Kangxi, la Chine impériale atteint sa plus grande extension.

 

Bon administrateur et lettré

 

L'empereur rétablit la bonne marche des affaires dans l'empire et relance les aménagements hydrauliques et les travaux d'irrigation.

 

Bon gestionnaire, Kangxi sinise son administration et remet en vigueur les concours de sélection des lettrés ou mandarins voués à la haute fonction publique.

 

 

Kangxi calligraphe

 

Par décret, les régents avaient prescrit en 1662 que seraient surtout prises en compte les aptitudes à la composition littéraire dans les concours de la fonction publique. Ces prescriptions, en vigueur jusqu'en 1905, allaient contribuer à former un corps de fonctionnaires dévoués mais réfractaires au changement.

 

L'empereur lui-même s'affirme comme un excellent connaisseur de la culture chinoise. Il a à coeur de se faire représenter en lettré pour gommer ses origines mandchoues, autrement dit étrangères et barbares. Il est aussi ouvert à la culture occidentale et apprécie le savoir des missionnaires jésuites présents dans la Cité interdite, son palais de Pékin.

 

Kangxiet la «querelle des Rites»

 

Kangxi est reconnaissant aux Jésuites de son entourage, notamment au père belge Verbiest et au père français Gerbillon, d'avoir réformé le calendrier chinois, fondu des canons, organisé son artillerie,... Il les récompense par les édits de tolérance du 17 et du 19 mars 1692 qui les autorise à enseigner le christianisme.

 

Mais en Europe, les rivaux des Jésuites se déchaînent contre la prétention de ces derniers de concilier l'Évangile avec le culte des ancêtres et les rites du confucianisme chinois. Au terme d'une célèbre «querelle des Rites», ils obtiennent du pape qu'il interdise aux nouveaux convertis chinois d'honorer leurs ancêtres selon les rites de Confucius. C'est chose faite en 1715.

 

Outré par cette décision, Kangxi interdit la prédication du christianisme dans toute l'étendue de l'empire par l'édit du 17 mai 1717.

 

Les jésuites vont toutefois demeurer à la cour de Pékin. Parmi eux Giuseppe Castiglione (Lang Shining sous son nom chinois, 1688-1766), qui s'illustre comme peintre. Ci-dessous un rouleau de 1757: vassaux khasaks présentant des chevaux à l'empereur Qianlong.

 

 

Épilogue

 

Kangxi a porté à son apogée sa dynastie et son pays... comme son contemporain, le roi de France Louis XIV (1638-1715), dont il se rapproche de maintes façons : longueur et grandeur du règne, goût des arts, de la guerre et de l'administration, difficultés successorales etc.

 

Les dernières années de son règne sont toutefois ternies par la mort prématurée du fils qu'il avait désigné pour lui succéder.

 

Quand l'empereur meurt le 20 décembre 1722, à 68 ans, c'est un autre fils, médiocre, qui lui succède sans avoir été préparé à la tâche qui l'attend. La dynastie Qing retrouvera tout son prestige avec l'avènement de son petit-fils Qianlong, en 1736.

 

 

 

La Chine - La dynastie des Ming -

Publié à 15:20 par acoeuretacris Tags : chine ming
La Chine - La dynastie des Ming -

 

Kubilai Khan

 

13 avril 1279

Les Mongols détruisent la flotte chinoise
 
 
 
Le 13 avril 1279, au sud-ouest de Canton, la flotte mongole attaque et détruit l'escadre du dernier empereur de la dynastie song. Ce dernier, un enfant, est entraîné dans les flots par l'un de ses ministres.Toute la Chine tombe au pouvoir de Kubilai Khan, petit-fils de Gengis Khan.

10 septembre 1368

 

Un chef de bande fonde la dynastie des Ming
 
 
 
Dans la nuit du 10 septembre 1368, averti de l'arrivée d'une troupe d'insurgés, l'empereur Toghan Témur (Shun-ti) quitte en hâte son palais de Pékin. Il se réfugie en Mongolie avec ses mignons et ses trésors. Sa fuite piteuse met fin à la dynastie mongole des Yuan, fondée un siècle plus tôt par un petit-fils de Gengis Khan, le grand Qoubilaï Khan (Kubilai Khan). Elle est la sanction d'une rapide dégénérescence de la dynastie.
 
 
 
La fin des Yuan
 
 
 

La dynastie mongole des Yuan a été emportée en une quinzaine d'années suite à l'action souterraine d'une secte bouddhiste, le Lotus blanc, dans la région méridionale de Canton. Cette secte millénariste annonce la venue du Messie bouddhiste, le Meitreya, qui délivrerait la Chine des Mongols. Parmi les chefs de bande qui se sont soulevés à son appel, le plus habile est Tchou Yuan-tchang (Zhu Yuanzhang).

 

Cet ancien bonze, fils de laboureur, l'emporte sur ses rivaux et soumet la Chine centrale. Il installe sa capitale à Nankin. Enfin, il monte sur Pékin à la tête de ses troupes et en chasse les Yuan. Il fonde la prestigieuse dynastie des Ming qui se veut proprement chinoise et non d'origine étrangère comme la précédente.

 

Pendant les trente années qu'il lui reste à vivre, Tchou Yuan-tchang, devenu Hong-wou, s'applique à restaurer les valeurs de la Chine traditionnelle, par-dessus l'intermède mongol. Il s'entoure de conseillers bouddhistes mais flatte les lettrés confucéens qui prônent une morale de la tempérance. Comme sa propre tempérance a des limites, il lui arrive à l'occasion de faire exécuter quelques-uns de ces conseillers ou lettrés.

 

Après l'éphémère règne de son fils aîné, c'est à son cadet, Yong-lo, qu'il revient de porter à son apogée la dynastie Ming et l'empire chinois.

 

Grandeur des Ming

 

Né en 1360, Yong-lo accède au trône en 1403 aux dépens de son neveu. En vingt-et-un ans de règne, il porte la Chine à une dimension qu'elle avait rarement atteinte auparavant. C'est ainsi que le nouveau «Fils du Ciel» (surnom des empereurs chinois) rétablit pour quelques années l'hégémonie de la Chine sur l'Annam (Viêt-nam actuel). Il prélève même un tribut sur le Japon.

 

Dans son souci de mieux surveiller les frontières septentrionales et la Mongolie, il transfère sa capitale, en 1421, de Nankin à Pékin. Cette grande ville du nord était au siècle précédent la résidence des empereurs mongols.

 

Dans sa nouvelle capitale, Yong-lo entreprend de grands travaux. Il embellit l'ancienne résidence impériale, concevant une succession de palais et de jardins somptueux. Cet ensemble monumental prend le nom de «Cité violet-pourpre interdite» (en chinois Tseu-kin-tcheng). Son nom fait allusion à la couleur théorique de l'étoile polaire qui est au centre du monde céleste comme la Cité interdite est au centre du monde terrestre (d'après l'historien René Grousset, Histoire de la Chine).

 

En matière culturelle, l'empereur, bouddhiste lui-même, ordonne de compiler tous les textes de l'école néo-confucéenne. En 1416, il décide que ceux-ci constitueraient désormais la base de l'enseignement.

 

Yong-lo ne s'en tient pas là. Pour consolider son empire, développer le commerce avec les autres pays et faire reconnaître sa dynastie par un maximum de souverains étrangers, il organise d'extraordinaires expéditions maritimes qui, malheureusement, resteront sans lendemain.

La Chine - Le Premier Empereur chinois - Shi Huangdi

Publié à 14:56 par acoeuretacris Tags : chine empereur Shi Huangdi
La Chine - Le Premier Empereur chinois - Shi Huangdi

Shi Huangdi

 

Le Premier Empereur chinois
 
 
 
Le 29mars1974, des paysans creusent un puits non loin du mont Li, dans la province du Shanxi. Cette colline célèbre est consacrée à la mémoire d'un antique empereur dont le souvenir se noie dans la légende.

 

Tout à coup, les paysans découvrent une cavité et, à l'intérieur,... les débris d'un guerrier en terre cuite ! Il appartient à l'armée qui garde pour l'éternité la dépouille dudit empereur.

 

C'est la plus fabuleuse découverte archéologique depuis la tombe de Touthankamon. Tout un pan de l'histoire et de la culture chinoises s'illumine depuis cette date sous les yeux ébahis des historiens.

 

 

Guerrier en terre cuite

 

Le fondateur de la Chine

 

De son vrai nom Zhen Ying, le premier empereur chinois est resté dans l'Histoire sous le nom de (Qin) Shi Huangdi, qui signifie mot à mot «Premier Auguste souverain (Ts'in)» en mandarin, la langue dominante de la Chine du nord. Son oeuvre «égale en importance et dépasse singulièrement en durée celles d'Alexandre et de César», écrit très justement l'historien René Grousset (Histoire de la Chine).

 

Une première dynastie impériale, les Zhou, apparaît en Chine du nord, dans la province du Chen-si, vers l'an 1000 avant JC. Mais sa rapide déliquescence entraîne les féodaux et les roitelets locaux à prendre le pouvoir. Il s'ensuit des guerres impitoyables. La Chine entre alors dans l'époque dite des «Royaumes combattants».

 

C'est à cette époque que Zhen Ying vient au monde. Il monte sur le trône du royaume Qin à l'âge de 13 ans, en 247 avant JC.

 

De Qin à la Chine

 

Le pays de Qin (prononcer Tchin) est protégé par sa situation dans la haute vallée de la Wei, au-dessus de la riche plaine céréalière du Ho-nan, en amont du Fleuve Jaune (Huang He). Il est considéré comme la «Prusse» de la Chine. Doté d'une armée redoutable que d'aucuns évaluent à plusieurs centaines de milliers de combattants, il a une vocation naturelle à la suprématie.

 

Du nom de ce royaume (Tsin, dans l'ancienne graphie chinoise) dériverait le nom même de la Chine... à moins que celui-ci ne vienne de sseu, qui désigne en chinois la soie, le principal produit d'exportation du pays sous l'Antiquité (les Romains eux-mêmes appelaient la Chine : Serica, «le pays de la soie»).

 

Zhao Xiang Wang, le grand-père de Zhen Ying, qui aurait régné de 306 à 250 avant JC sur le pays de Qin, entame la soumission des royaumes voisins. La dynastie des Zhou est abattue en 256 avant JC. L'armée de Zhao est anéantie en 260 avant JC à la bataille de Chang Ping. Au cours de celle-ci est tué le général Bo Ji, qui commande l'armée de Qin. Enfin, le pays de Qi est annexé en 264 avant JC.

 

L'éradication des royaumes combattants de la Chine du nord va être parachevée par Zhen Ying.

 

Dans un premier temps, le jeune Zhen laisse les rênes du pouvoir à un vieux conseiller, Lü Buwei, cependant que lui-même se prépare assidûment à ses devoirs de monarque. À l'âge de 21 ans, enfin, il décide d'assumer personnellement le gouvernement (comme Louis XIV après la mort de Mazarin). Il se débarrasse de Lü Buwei et n'accepte plus que les conseils d'un ancien protégé de celui-ci, Li Si.

 

Il entreprend derechef la conquête des autres royaumes de la Chine du nord. L'un après l'autre, les États de Han, Wei, Chu et Yan tombent sous sa domination en une dizaine d'années, de 230 à 221 avant JC.

 

L'épopée guerrière des Qin est au coeur des annales historiques de Si Ma Tsien, le grand historien de la Chine antique, mort vers 80 avant JC.

 

La fin des Royaumes combattants

 

Cette carte montre comment les rois Qin, établis à l'ouest, ont peu à peu réduit à merci leurs rivaux.

 

Qin Shi Huangdi a parachevé l'unification de la Chine.

 

 

Les rois de Qin, établis sur la haute vallée de la Wei, entreprennent l'unification de la Chine du nord en abattant l'un après l'autre les royaumes rivaux. La dynastie des Zhou est abattue en 256 avant JC. L'armée de Zhao est anéantie en 260 avant JC à la bataille de Chang Ping, au cours de laquelle le général Bo Ji, qui commande l'armée de Qin. Enfin, le pays de Qi est annexé en 264 avant JC.

 

L'éradication des royaumes combattants de la Chine du nord va être parachevée par Zhen Ying, futur Qin Shi Huangdi. L'un après l'autre, les États de Han, Wei, Chu et Yan tombent sous sa domination en une dizaine d'années, de 230 à 221 avant JC...

 

Un bâtisseur infatigable

 

En 221 avant JC, une fois tous ses rivaux abattus, Zhen Ying peut enfin se proclamer empereur ou plus précisément, Auguste souverain (Huang Di) ! Pour prévenir de nouvelles scissions, il fait table rase du passé et unifie l'administration. «Son césarisme autoritaire en finit avec une féodalité qui semblait inhérente à la société chinoise» (René Grousset, Histoire de la Chine).

 

- Il remplace les anciennes subdivisions par 36 gouvernements sous l'autorité d'un gouverneur civil, d'un gouverneur militaire et d'un intendant.

 

- Il unifie la monnaie, les systèmes de mesure, l'écartement des essieux et surtout l'écriture (en Chine, où l'on parle encore aujourd'hui de multiples langues, les idéogrammes restent le principal facteur d'unité)...

 

En 213 avant JC, sur une suggestion de Li Si, le souverain détruit tous les livres anciens de littérature et de philosophie, lui-même se réservant le droit d'en conserver un exemplaire dans sa bibliothèque (celle-ci sera incendiée par des émeutiers après sa mort).

 

L'empereur signe un édit portant que «ceux qui se serviront de l'Antiquité pour dénigrer les temps modernes seront mis à mort avec leur parenté». Il veut de la sorte prévenir toute contestation des lettrés disciples de Confucius, Lao Tseu et Mencius, qui cultivent la nostalgie du régime féodal antérieur. En guise de précaution supplémentaire, 460 de ceux-ci sont enterrés vivants l'année suivante.

 

Despote éclairé, Zheng se fait bâtir une nouvelle capitale sur les bords de la rivière Wei : Xianyang, où il réunit la noblesse dans de nombreux palais afin de la tenir sous surveillance. Il lance par ailleurs de gigantesques travaux de génie civil et multiplie les canaux d'irrigation pour prévenir sécheresses et famines, avec le concours d'un brillant ingénieur, Cheng Kuo. Beaucoup de ces canaux sont encore en service dans la Chine moderne.

 

Contre la menace permanente d'invasions mongoles, il réunit en une ligne continue les fortifications éparses des confins septentrionaux de la Chine. C'est ainsi qu'au prix d'efforts immenses, sous la conduite du général Meng Tian, la Chine se dote de la «Grande Muraille», le plus long monument créé de main d'homme (plus de 2000 km de long).

 

 

Qin Shi Huangdi dessine la grande muraille

 

En 214 avant JC, l'empereur envoie une armée au sud du fleuve Yang Tseu Kiang, où vivent des populations sans rapport avec la culture chinoise. Les militaires occupent Canton et l'empereur ordonne des échanges massifs de populations afin d'entamer la sinisation du sud.

 

L'empire, jusque-là limité au bassin du fleuve Huang He, voué à la culture du blé, va étendre son emprise dans les régions méridionales au climat tropical, aux collines boisées et aux vallées rizicoles.

 

À la recherche de l'immortalité

 

Le meilleur reste à venir avec la construction du futur tombeau de l'empereur, dans la haute vallée du Fleuve Jaune, à mille kilomètres environ à l'intérieur des terres.

 

Redoutable et haï, Zheng Ying a été pendant son règne l'objet de plusieurs attentats qui ont ébranlé son équilibre mental, l'amenant à changer de palais en permanence dans sa capitale de Xianyang. En 227 avant JC, un érudit, Jing Ke, réussit ainsi à l'approcher avec un poignard empoisonné et c'est de justesse que l'empereur échappe à la mort. Il est aussi agressé en 219 avant JC par un musicien aveugle.

 

 

Zheng Ying

 

Obsédé par la quête de l'immortalité, Zheng Ying consulte en vain mages et médecins. Il envoie même une puissante expédition navale à la recherche d'un légendaire pays de l'immortalité (le Japon ?). On n'aura jamais de nouvelles des milliers de personnes engagées dans l'expédition.

 

Enfin, l'empereur engage la construction de son tombeau, une oeuvre plus colossale encore que la Grande muraille. Plusieurs centaines de milliers d'ouvriers et de condamnés sont affectés à sa construction.

 

Il est prévu, selon l'usage antique, que les proches du défunt empereur soient inhumés avec lui pour l'accompagner et le servir dans le monde de l'au-delà. Comme cela ne lui suffit pas, Zheng Ying veut aussi se faire accompagner par les meilleurs de ses généraux et de ses soldats, ou du moins par leur représentation en terre cuite. C'est ainsi qu'au moins 8.000 soldats plus grands que nature, sans compter les chars et les chevaux, sont enfouis dans des salles adjacentes au tombeau, rangés en ordre de bataille... Tous sont tournés vers l'Est, autrement dit vers les anciens royaumes soumis par Zheng Ying.

 

Las, à peine l'empereur sera-t-il mort que des insurgés envahiront son tombeau et briseront toutes les statues pour se venger du despote !

 

Un tombeau d'une richesse incommensurable

 

Depuis 1974, à mesure que les archéologues excavent les débris de l'armée de terre cuite et les rassemblent, ils découvrent des personnages saisissants de vérité, tous différents et remarquablement expressifs, depuis le fantassin bêtasse jusqu'au général rude et brutal (si vous avez la possibilité de voir ces soldats en terre cuite, à la faveur d'un voyage ou d'une exposition itinérante, vous éprouverez des sensations inoubliables).

 

Notons que le coeur du tombeau, situé sous un tumulus (le mont Li), reste à découvrir. Les archéologues y soupçonnent des merveilles incomparables mais ne veulent pas les mettre à jour avant de maîtriser les techniques qui éviteront qu'elles ne soient dégradées à la lumière (effacement des couleurs,...).

 

Rupture et continuité

 

Conscient de la grandeur de son oeuvre, Zheng fit ériger dans tout l'empire des stèles à sa gloire dont beaucoup subsistent aujourd'hui encore : «Il a réuni pour la première fois le monde», dit celle du T'ai-chan.

 

Mais en dépit de ses efforts, l'empereur n'échappe pas au sort commun. Il meurt de maladie en 210 avant JC, lors d'une expédition. Sa dépouille est ramenée en secret à la capitale, au pas lent des animaux de trait. Pour dissimuler l'odeur de décomposition du cadavre, une charrette de poissons accompagne la litière impériale !

 

Pendant neuf mois, les conseillers, craignant à juste titre pour leur vie, cachent tant bien que mal sa mort. Les funérailles, grandioses comme il se doit, se soldent par le sacrifice de toutes les concubines qui n'ont pas eu d'enfant de l'empereur défunt. C'est un retour momentané aux sacrifices humains qui avaient été abandonnés sous les Zhou.

 

Li Si publie un faux testament qui déshérite le fils aîné de Shi Huangdi au profit du cadet, Huhai (21 ans). Celui-ci devient le deuxième Auguste souverain (Ershi Huangdi). Brutal et velléitaire, le nouvel empereur échoue à se maintenir au pouvoir d'autant que les soulèvements se multiplient dans le pays contre le gouvernement et les institutions du despote défunt.

 

Li Si lui-même, le bras droit du Premier Empereur, tombe en disgrâce. Son corps est coupé en deux sur la place du marché de Xianyang, deux ans après la mort de son maître.

 

 

Exécution de LiSi

 

L'année suivante, le 12 octobre 207 avant JC, Ershi Huangdi, isolé dans son palais, croit voir des rebelles l'assaillir. Il se suicide ou se fait tuer, on ne sait. Ainsi finit prématurément la dynastie Qin. L'eunuque Zhao Gao, premier ministre du Deuxième Empereur, octroie une simple couronne royale à un sien neveu, le prince Zi Ying. Ce nouveau règne ne durera que 43 jours !...

 

On peut alors craindre que la Chine ne retombe dans ses divisions d'autrefois... Mais contre toute attente, un fils de paysan du nom de Liu Bang va relever l'oeuvre du Premier Empereur et la pérenniser.