L'Egypte - LES PHARAONS - RAMSES III

Publié à 09:40 par acoeuretacris
L'Egypte - LES PHARAONS - RAMSES III
Ramsès III fut pharaon de 1184 à 1153 av. JC
(ou à partir de 1198 selon les sources). Il est l'enfant du pharaon Sethnakht premier roi de la vingtième dynastie et de Tiy-Merenanet. Il accède au trône, couronné à thèbes, après une période de corégence avec son père.

Ses noms de couronnement sont:

Horus vivant: Taureau puissant à la royauté grandiose.
Les deux souveraines: le roi aux grands jubilés comme Tatenen.
Horus d'or: Riche en années comme Atoum, le monarque qui protège l'Egypte et lie les pays étrangers.
Le roi de Haute et Basse Egypte: Ousermaâtré, aimé d'Amon.
Le fils de Ré: Ramsès, régent d'héliopolis.
Ramsès III en l'an 5 de son règne doit tout d'abord faire face à une coalition Lybienne. Celle ci est due au fait que le roi voulut imposer aux Lybiens un chef éduqué en Kemit. La tribu de Mashouesh (ou Mechouech) fédère les tribus Lybienne ainsi que les Tjehenou, les Seped et les Libou. La bataille qui eut lieu près de Het-shâ fut en faveur de Ramsès III. Ensuite ce dernier installe des tribus Lybienne en Egypte pour favoriser les échanges. Les avantages de cette politique furent finalement discutable.

Le sud est fermement maintenu par les démonstrations de force qu'y mène pharaon.

Par la suite Ramsès III dut se mesurer à une menace beaucoup plus appréciables. Le Moyen Orient est déstabilisé par l'ensemble de peuples nomades appellés "peuple de la mer". Des comptoirs Phéniciens sont conquis comme Ougarit et Karkemish. L'empire Hittite se dissout ( une nouvelle civilisation apparait: la Phyrgie). La Syrie, ce qui deviendra la Palestine, Chypre, la Cilicie et le pays d'Amourrou sont aussi en difficultés.

Extrait du papyrus Harris:

"...Les peuples étrangers ont complotés dans leurs îles. Ils se mirent en mouvement et se répandirent en combattant. Aucune nations ne purent leurs résister..."

Finalement une invasion des peuples de la mer a lieu en Egypte en l'an 8. L'ennemi passe par l'Est par Canaan et par la mer. Ce conflit est connu par les inscriptions du temple des millions d'années de Ramsès III à Médinet Habou (ou Médinet Habu). Ce dernier se situe sur la butte sacrée de Djemê qui se trouve sur la rive gauche de Thèbes. Ce temple bati comme une forteresse et relatant les exploits de pharaon pose cependant quelques questions. Certains égyptologues se demandent si la situation du Moyen Orient n'est pas exagéré pour faire resortir l'aspect "dernier espoir" de l'Egypte. Cela rapelle quelque peu les récits de la bataille de Kadesh de Ramsès II dont l'objectivité est mis en doute au profit d'un symbole religieux.

"...Il pénètre au milieu de centaines de milliers, le vaillant qui en étandant son bras, place sa flèche à l'endroit qui souhaite, taureau combattant au coeur ferme..."

Quoi qu'il en soit, Ramsès III utilisa massivement sa flotte pour contrer l'attaque des peuples de la mer. Cette stratégie semble innovante pour l'époque. La victoire sera pour Ramsès III. Des tribus de Philistins créeront par contre la Palestine ce qui posera encore des problèmes à l'Egypte.

Mais en l'an 11, les tribu Lybiennes sous le commandement de Kaper réiterrent leur offensive. Elle sera rapidement écrasée.

Après toutes ces opérations défensives, pharaon décide de se tourner vers l'Asie. Il veut récupérer les anciennes provinces de l'Egypte. Il pousse jusqu'en Syrie et amourrou mais ne parviendra pas à envahir la Palestine. On sait qu'il prendra quatre cités majeures sous influence Hittite dont Tounip.

Maintenant nous nous intérresserons à un autre plan, Ramsès III épouse Isis qui est d'origine Asiatique. De leur union naîtra le futur Ramsès IV.

Le clergé d'Amon lui est toujours en pleine expansion sous le contrôle de Bakenkhonsou, le grand prêtre d'Amon. Leur pouvoir sera telle qu'à la fin de l'époque Ramesside nous aurons une dynastie de roi issu du clergé d'Amon.

Nous avons connaissance de deux complots sous le règne de Ramsès III. Le premier est effectué par le vizir de Basse Egypte à Athribis. Il en arrive à occuper le temple d'Horus puis est maté. Le deuxième est connu par le papyrus judiciaire de Turin. C'est la conspiration du harem, des proches de Pharaon sous la coupe de l'épouse secondaireTiy qui voulait mettre sur le trône son fils nommé Pentaour tente de le supprimer.

Finalement nous pouvons dire que le règne de Ramsès III qui eut une forte activité militaire marque un trait dans la chronologie Egyptienne. Il est considéré en général par les égyptologues comme le dernier grand pharaon (avec toute la subjectivté que cela comporte...)


L'Egypte - Les Pharaons - Meremptah -

Publié à 08:48 par acoeuretacris
L'Egypte - Les Pharaons - Meremptah -
Mérenptah, 13e fils de Ramsès II, exercait des responsabilités éminentes à la tête du royaume dès l'an 40 de son père. Il est déjà âgé lorsqu'il devient roi.

L'Egypte en péril

En l'an 2 de son règne, il mandate un recensement général des biens des temples.

En l'an 5, l'Egypte doit faire face à une invasion menée par les Libou, dirigés par leur chef, Meryey. Ceux-ci viennent probablement du Sud-Ouest, pénètrent en Moyenne Egypte et traversent le Nil. Ils trouvent des alliés parmi les "Peuples de la mer", et peut-être aussi parmi des populations déjà installées dans le Delta. Ils sont en tout plus de 10 000. Des villes sont assiégées. Dans le même temps, des révoltes éclatent en Nubie et au Levant.

Il faut un an pour que les armées égyptiennes parviennent à vaincre. Aucun envahisseur n'avait atteint la Vallée du Nil depuis le règne d'Ahmosis.

Une victoire éternisée dans la pierre

Au cours de ses 9 ou 19 années de règne (plus haute date des documents : an 10), Mérenptah se réattribue un nombre considérable d’œuvres antérieures (notamment d'Amenhotep III), peut-être afin d'invoquer la puissance d'ancêtres prestigieux.

Memphis, que Mérenptah affirme avoir délivré d'un siège, fait l'objet d'une attention particulière : des constructions sont attestées dans le temple de Ptah ; un palais, découvert en 1914, y est aussi édifié. A Héliopolis, deux colonnes en granit rose, sans doute purement décoratives, ont été retrouvées. Elles commémoraient la victoire sur les Libou. Plusieurs monuments ont également été mis au jour à Athribis, dont une stèle sur le même thème. La capitale dynastique, Pi-Ramsès, a dû aussi être embellie ; quelques restes transportés à Tanis par la suite en témoignent.

En Haute Egypte, il fait bâtir à el-Babeyn et Hermopolis Magna (Achmouneïn). Dans le temple d'Amon-Rê à Karnak, il décore la cour du VIIe pylône, notamment par une grande inscription datée de l'an V, relatant la victoire du roi. A Thèbes-Ouest, Mérenptah fait édifier un temple funéraire aujourd'hui presque entièrement arasé, découvert par W. M. F. Petrie en 1896. Ce temple contenait une version complète de la stèle dite "d'Israël", fameuse car comportant ce qui est encore aujourd'hui la plus ancienne référence à Israël, dont le nom figure simplement dans une longue énumération de nations vaincues.

Cependant, l'éclat du règne ne se limite pas aux prouesses guerrières et à leur mise en scène. Les oeuvres littéraires sont particulièrement florissantes : Pentaour chante la bataille de Qadesh, le Conte des Deux Frères est composé.

Mérenptah est enterré dans la tombe n°8 de la Vallée des Rois. Ses reliefs sont peints et particulièrement soignés. Son troisième sarcophage, en granit rose, a plus tard été transporté à Tanis pour être réutilisé par Psousennès I, à la XXIe dynastie.

A sa mort, le royaume entre en crise de succession. Le prince héritier, Séthy II, est contesté par un rival, Amenmès.

L'Egypte - Les Pharaons - Néfertiti -

Publié à 08:42 par acoeuretacris
L'Egypte - Les Pharaons -  Néfertiti -
"La Belle est Venue"

Épouse d'Akhenaton avant que celui-ci ne devienne roi, elle est célèbre surtout pour sa beauté, immortalisée dans les splendides bustes du Caire et de Berlin, oeuvres du sculpteur Djéhoutymès. 0n ne sait pas grandchose de ses origines. On pense que sa nourrice et préceptrice Tiye ainsi que son époux Ay (qui, ensuite, devint pharaon) furent, en fait, ses parents. La chose n'est pas tout à fait sûre, mais elle est possible. D'ailleurs, en Égypte ancienne, il était fréquent que les parents des personnages royaux dont l'origine était éloignée de la famille régnante n'évoquent pas la parenté. L'essence divine était transmise à l'épouse royale et transgressait les liens du sang. À sa naissance, Néfertiti portait un autre nom que nous ignorons. Quant à l'hypothèse selon laquelle Néfertiti était une princesse du Mitanni, elle semble, aujourd'hui, définitivement abandonnée. Elle fut, en fait, la souveraine le plus souvent placée sur le même plan que le pharaon.

On estime qu'elle exerça une influence considérable afin d'encourager le culte d'Aton et la philosophie atonienne de son mari. Elle est en effet représentée sur les monuments aux côtés de son époux à l'occasion de toutes les cérémonies officielles. Une représentation la dépeint - chose exceptionnelle - en train de massacrer des ennemis, dans une iconographie généralement réservée au souverain. À Karnak, une allée bordée de sphinx faisait se succéder la tête du roi et celle de Néfertiti. Les scènes de sa vie privée sont, elles aussi, exceptionnelles et sont caractéristiques de l'art amarnien. Différents aspects de sa vie à la cour sont représentés : sur un char aux côtés de son époux qui l'embrasse affectueusement, à la «fenêtre des apparitions», en train de se montrer à la foule et de récompenser les méritants, ou encore dans son intimité, en compagnie du mari et de ses filles, ou lors d'un repas avec Tiye, sa belle-mère.

La reine donna sept filles à Akhenaton. L'hypothèse selon laquelle les deux dernières étaient celles d'un amant (peut-être le sculpteur royal Djéhoutymès) n'est pas impossible, mais relève plutôt du domaine des «archéo-commérages». La reine fut un personnage influent et de premier plan jusqu'à l'an XII du règne, date à laquelle elle disparut de la scène publique. Les nombreux objets portant le nom de Néfertiti retrouvés dans le «Palais Nord» (en réalité, il s'agissait probablement de l'opet royal) font penser à un retrait de la vie publique pour des raisons privées, comme les morts successives de certaines de ses filles. L'incertitude plane aussi en ce qui concerne sa sépulture : on sait que la tombe de la reine était une aile de celle du roi, dans le fameux «Wadi Royal» d'Amarna, mais on ne sait pas si la reine y reposa, car la tombe fut retrouvée saccagée. Cependant, l'hypothèse la plus plausible est celle selon laquelle Akhenaton reposait à Amarna et qu'à la mort de Néfertiti, son corps fut disposé à côté de celui de son époux. On ignore également si les dépouilles ont été détruites lors de la profanation ou si elles ont été transférées à Thèbes lorsqu'Amarna fut abandonnée.

Merci de votre passage....

Publié à 18:12 par acoeuretacris

Légendes indiennes - L' Arc en ciel

Publié à 18:00 par acoeuretacris
Légendes indiennes - L' Arc en ciel
Légende amérindienne

Un beau jour, toutes les couleurs du monde entier se mirent à se disputer. Chacune prétendait qu’elle était la plus belle, la plus importante, la plus utile, la préférée !

Elles se vantaient, à haute-voix, chacune étant bien convaincue d’être la meilleure. Le bruit de leur querelle s’enfla de plus en plus.

Soudain, un éclair d’une lumière aveuglante apparut dans le ciel, accompagné de roulements de tonnerre.La pluie commença à tomber à torrents sans discontinuer.

Effrayées, toutes les couleurs se tapirent et se rapprochèrent pour chercher un abri les unes près des autres.

La pluie prit la parole :

«Stupides créatures qui vous battez entre vous, chacune essayant de dominer l’autre, ne savez-vous pas que c’est le grand esprit qui vous a faites toutes, chacune dans un but particulier, uniques et différentes ?

Il aime chacune d’entre vous, il a besoin de vous toutes. Joignez vos mains et venez à moi. Il va vous étendre à travers le ciel en un magnifique arc-en-ciel, pour vous montrer qu’il vous aime toutes, que vous pouvez vivre ensemble en paix. Comme une promesse qu’il est avec vous, et comme un signe d’espérance pour demain…» .

Ainsi, chaque fois que le grand esprit envoie une pluie pour laver le monde, il place l’arc-en-ciel dans son ciel, et quand nous l’apercevons nous devrions nous rappeler qu’il veut que nous sachions, nous aussi, nous apprécier les uns les autres et le louer de notre merveilleuse complémentarité.

Légendes indiennes - Les papillons -

Publié à 17:54 par acoeuretacris
Légendes indiennes - Les papillons -
Comment les papillons apprirent à voler ( Légende amérindienne ).

Quand la Terre était jeune, aucun papillon ne volait ça et là dans les airs et n'illuminait les jours de printemps et d'été de leurs ailes portant les couleurs de l'arc-en-ciel. Il y avait des reptiles, qui furent les ancêtres des papillons, mais ils ne savaient pas voler ; ils ne savaient que ramper par terre. Ces reptiles étaient magnifiques, mais le plus souvent les humains, lorsqu'ils se déplaçaient, ne baissaient pas les yeux vers la terre, aussi ne voyaient-ils pas leur beauté.

En ces temps-là, vivait une jeune femme qui s'appelait Fleur de Printemps et qui était une joie pour tous ceux qui la connaissaient. Elle avait toujours le sourire et un mot gentil à la bouche, et ses mains étaient semblables au printemps le plus frais pour ceux qui étaient atteints de fièvre ou de brûlures. Elle posait ses mains sur eux et la fièvre aussitôt quittait leur corps. Quand elle atteignit l'âge adulte, son pouvoir devint encore plus fort et, grâce à la vision qu'elle avait reçue, elle devint capable de guérir les gens de la plupart des maladies qui existaient alors. Dans sa vision, d'étranges et belles créatures volantes étaient venues à elle et lui avaient donné le pouvoir de l'arc-en-ciel qu'ils portaient avec eux. Chaque couleur de l'arc-en-ciel avait un pouvoir particulier de guérison que ces êtres volants lui révélèrent. Ils lui dirent que pendant sa vie elle serait capable de guérir et qu'au moment de sa mort elle libérerait dans les airs des pouvoirs de guérison qui resteraient pour toujours avec les hommes. Dans sa vision, il lui fut donné un nom : Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel.

Tandis qu'elle avançait en âge, Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel continuait son travail de guérisseuse et dispensait sa gentillesse à tous ceux qu'elle rencontrait. Elle rencontra aussi un homme, un voyant, et elle le prit pour mari. Ils eurent ensemble deux enfants et les élevèrent pour qu'ils soient forts, sains et heureux. Les deux enfants avaient aussi certains pouvoirs de leurs parents et eux-mêmes devinrent plus tard des guérisseurs et des voyants. Tandis qu'elle vieillissait, le pouvoir de Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel grandit encore et tous ceux qui vivaient dans les environs de la région où elle habitait vinrent à elle avec leurs malades, lui demandant d'essayer de les guérir. Elle aidait ceux qu'elle pouvait aider. Mais l'effort de laisser passer en elle tout le pouvoir finit par l'épuiser et un jour elle sut que le moment de remplir la seconde partie de sa vision approchait. Tout au long de sa vie, elle avait remarqué que des reptiles magnifiquement colorés venaient toujours près d'elle quand elle s'asseyait par terre. Ils venaient contre sa main et essayaient de se frotter contre elle. Parfois l'un deux rampait le long de son bras et se mettait près de son oreille.

Un jour qu'elle se reposait, un de ces reptiles vint jusqu'à son oreille. Elle lui parla, lui demandant si elle pourrait faire quelque chose pour lui, car elle avait remarqué que lui et ses frères et soeurs lui avaient toujours rendu service. "Ma soeur, dit Celui qui rampait, mon peuple a toujours été là pendant que tu guérissais, t'assistant grâce aux couleurs de l'arc-en-ciel que nous portons sur le corps. A présent que tu vas passer au monde de l'esprit, nous ne savons comment continuer à apporter aux hommes la guérison de ces couleurs. Nous sommes liés à la terre et les gens regardent trop rarement par terre pour pouvoir nous voir. Il nous semble que si nous pouvions voler, les hommes nous remarqueraient et souriraient des belles couleurs qu'ils verraient. Nous pourrions voler autour de ceux qui auraient besoin d'être guéris et laisserions les pouvoirs de nos couleurs leur donner la guérison qu'ils peuvent accepter. Peux-tu nous aider à voler ?" Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel promit d'essayer. Elle parla de cette conversation à son mari et lui demanda si des messages pourraient lui venir dans ses rêves.

Le matin suivant il se réveilla, excité par le rêve qu'il avait fait. Quand il toucha doucement Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel pour le lui raconter, elle ne répondit pas. Il s'assit pour la regarder de plus près et il vit que sa femme était passée au monde des esprits pendant la nuit. Pendant qu'il priait pour son âme et faisait des préparatifs pour son enterrement, le rêve qu'il avait eu lui revint en mémoire et cela le réconforta. Quand le moment fut venu de porter Celle-qui-tisse-dans-l'air-des-arcs-en-ciel à la tombe où elle serait enterrée, il regarda sur sa couche et, l'attendant, se trouvait le reptile qu'il pensait y trouver. Il le ramassa avec précaution et l'emporta.

Tandis que l'on mettait le corps de sa femme en terre et qu'on s'apprêtait à le recouvrir, il entendit le reptile qui disait : "Mets-moi sur son épaule à présent. Quand la terre sera sur nous, mon corps aussi mourra, mais mon esprit se mêlera à l'esprit de celle qui fut ta femme, et ensemble nous sortirons de terre en volant. Alors nous retournerons vers ceux de mon peuple et leur apprendrons à voler de façon à ce que se poursuive le travail de ton épouse. Elle m'attend. Pose-moi à présent." L'homme fit ce que le reptile lui avait dit et l'enterrement se poursuivit. Quand tous les autres furent partis, l'homme resta en arrière quelques instants. Il regarda la tombe, se souvenant de l'amour qu'il avait vécu. Soudain, de la tombe sortit en volant une créature qui avait sur ses ailes toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Elle vola vers lui et se posa sur son épaule. "Ne sois pas triste, mon époux. A présent ma vision s'est totalement réalisée, et ceux que j'aiderai désormais à enseigner apporteront toujours aux autres la bonté du coeur, la guérison et le bonheur. Quand ton heure viendra de te transformer en esprit, je t'attendrai et te rejoindrai."

Quand l'homme changea de monde, quelques années plus tard, et fut enterré, ses enfants restèrent en arrière après que tous les autres s'en furent allés. Ils remarquèrent une de ces nouvelles créatures magnifiques qu'ils appelaient papillons, voletant près de la tombe. En quelques minutes un autre papillon d'égale beauté sorti en volant de la tombe de leur père, rejoignit celui qui attendait et, ensemble, ils volèrent vers le Nord, le lieu du renouveau. Depuis ce temps-là les papillons sont toujours avec les hommes, éclairant l'air et leur vie de leur beauté.

Si vous voulez que votre souhait se réalise, vous n'avez qu'à le souffler au papillon. N'ayant pas de voix, il ira porter votre souhait au ciel jusqu'au grand Manitou, où il sera exaucé.

Légendes indiennes - Les oiseaux -

Publié à 17:51 par acoeuretacris
Légendes indiennes - Les oiseaux -
Légende Abénakis :Les oiseaux

Au début du monde, le Créateur, que les Indiens Abénakis appellent Tabaldak créa la terre et pour eux, la terre devint le jardin de Tabaldak. Depuis ce jour, la vieille terre-mère donne les plantes qui nourrissent et les plantes qui soignent. Tabaldak avait créé tout ce dont les hommes avaient besoin pour vivre sur terre. Il avait tout créé ou presque, car pour les Indiens le Créateur n'est pas parfait, sinon il aurait créé tous les Indiens parfaits.
Tous les Indiens étaient en extase devant la création jusqu'au moment où Ours blanc décida de mettre son gros manteau blanc sur le pays et souffla son haleine froide pour faire arriver l'hiver.

À cette époque, les Indiens vivaient la majeure partie de leur temps dans le tee pee et les petits papooses sont vite devenus bien tristes. Ils n'avaient plus rien pour s'amuser, sauf les cendres du feu qui paraissaient à peine tièdes tellement le froid était intense. Durant l'été, ils avaient joué avec les feuilles de l'arbre sacré. Ils en avaient fait des colliers, des panaches, des papillons et ils avaient aussi joué avec le ruisseau. Mais avec la neige qui avait tout recouvert de blanc, tous leurs jouets avaient disparu et ils étaient devenus bien tristes. Tellement tristes que grand-maman Marmotte le remarqua et décida d'aller voir Tabaldak. Elle lui dit :

"Tu as créé de bien belles choses pour tes enfants adultes. Tu as tout donné pour qu'ils puissent bien vivre. Mais tu as oublié mes petits papooses".

Tabaldak réfléchit un instant et approuva grand-maman Marmotte. Il promit d'arranger les choses. Aussitôt que le printemps se pointa le nez, il se mit à réfléchir à ce qu'il pourrait bien créer pour leur rendre l'hiver plus agréable. C'est alors qu'il se rappela avoir vu les enfants jouer avec les feuilles de l'arbre sacré. Il décida donc de créer les oiseaux. Mais dans sa hâte de faire plaisir aux enfants pour l'hiver prochain, il créa les oiseaux tous blancs, de la même couleur que l'hiver.

Les enfants furent très heureux de cette création. Vous auriez dû les voir jouer avec les huards, les canards, les sarcelles, les perdrix, les pic-bois, les hirondelles, les parulines, les gros-becs, les roselins, les bruants, les chardonnerets, les mésanges, les merles, les moineaux et les colibris. Les papooses ont passé le printemps, l'été et même l'automne à s'amuser avec leurs nouveaux amis les oiseaux.

Lorsqu'Ours blanc jeta de nouveau son gros manteau blanc sur le dos de la terre-mère, les enfants se rendirent compte que les oiseaux étaient de la même couleur que la neige et qu'ils pouvaient à peine les voir. Même les oiseaux étaient bien embêtés pour se reconnaître entre eux. Ils étaient tous de la même couleur. Ils retournèrent dans leur tee pee avec encore beaucoup de tristesse.

Grand-maman Marmotte vit la tristesse des enfants. Elle retourna voir Tabaldak et lui dit :

"Tabaldak, je crois que tu as créé les oiseaux un peu trop vite. Tu as donné aux adultes une nature toute colorée à ton image, mais tu as oublié que les petits enfants méritaient aussi ces mêmes couleurs pour leurs oiseaux".

Tabaldak réfléchit et finit par dire à grand-maman Marmotte :

"Tu as bien raison. Je vais réparer mon erreur. Appelle tous les oiseaux et dis-leur de se rassembler ici devant moi".

Pendant ce temps, Tabaldak alla prendre du brun terre, du vert pelouse, du vert arbuste, du bleu ciel, du jaune soleil, du rouge feu, du gris nuage et fabriqua de merveilleuses teintures qu'il mit dans de magnifiques pots en écorce de bouleau que grand-maman Marmotte avait fabriqués pour lui. Les pots sentaient bon l'écorce fraîche.

Tabaldak plaça les pots de teinture devant lui. L'oie blanche s'avança la première près de Tabaldak et lui donna une plume afin qu'il puisse colorer les oiseaux. L'oie blanche lui dit :

"Prends ma plume pour faire ton travail de création. Moi je resterai blanche afin que tes enfants s'en rappellent. Chaque année, je passerai au-dessus de leur territoire pour qu'ils se souviennent de toi.

Jusqu'à ce jour, l'oie blanche n'a pas encore manqué à sa parole. Chaque printemps, de la fin mars jusqu’à la fin mai, près d'un million d'oiseaux fréquentent les berges du lac Saint-Pierre à Baie-du-Fèbvre. Des milliers d'ornithologues amateurs et les amants de la nature se donnent rendez-vous le long des zones inondées pour observer le retour spectaculaire des oies blanches.

Le Créateur commença donc son travail. Avec le rouge et le brun, il colora le merle. Avec le bleu, il donna ses couleurs à l'hirondelle. Avec le jaune, il colora le chardonneret et ainsi de suite, jusqu'à ce que tous les oiseaux soient recouverts des couleurs de la nature. Vous pourriez même, si vous prenez le temps d'observer les oiseaux, deviner où Tabaldak a pris la teinture pour colorer chaque oiseau que vous observez. Il n'y a pas de couleur sur un oiseau qui n'est pas dans la nature.

Pendant qu'il faisait son travail avec patience, un oiseau le dérangeait constamment. Il criait, battait de l'aile bruyamment, bousculait les autres et oubliait de partager la joie de ses frères. Il alla même devant le Créateur pour l'insulter en lui disant que ses teintures étaient bien belles, mais pas assez brillantes pour les mettre sur son magnifique plumage. Patiemment le créateur continua son travail. L'oiseau était de plus en plus dérangeant, battant de l'aile et criant constamment.

Il revint devant le Créateur encore une fois et d'un coup d'aile renversa tous les pots de teinture. Les teintures en se renversant se mélangèrent et devinrent toutes noires. Vous auriez dû voir grand-maman Marmotte derrière le tee pee. Elle était dans tous ses états, n'en croyant pas ses yeux de voir ce que l'oiseau avait fait.

Le Créateur, dans sa grande patience, ramassa la teinture noire et la remit dans un nouveau pot que grand-maman Marmotte avait apporté. Il reprit sa plume et continua son travail. L'oiseau dérangeant revint une troisième fois devant lui pour l'insulter à nouveau, mais cette fois-ci, Tabaldak saisit l'animal par les pattes, le plongea dans la teinture noire et le leva très haut au bout de son bras en lui disant :

"Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Parce que tu l'as bien voulu, tu seras toujours un oiseau dérangeant et bruyant. Tu auras toujours un vol lourd et bruyant. Les autres oiseaux te craindront et les animaux te fuiront. On t'appellera le Corbeau".

Et il laissa partir l'oiseau. Mais ce n'était pas le dernier oiseau. Le dernier oiseau arriva humblement devant Tabaldak. Il excusa le comportement effronté du corbeau et dit au Créateur :

"Tabaldak, je regrette le geste du corbeau. J'aurais voulu que tu couvres mes plumes de l'arc-en-ciel de ta création. J'aurais pu, ainsi coloré, voler très haut vers le soleil et tracer de grands cercles pour que tes enfants puissent y voir toute ta puissance. J'aurais voulu être ton symbole pour tes enfants".

Le Créateur fut bien ému par les paroles de l'oiseau. Il dit à l'animal :

"Ouvre bien grandes tes ailes".

Il prit alors sa plume et la plongea dans la teinture noire. Il en mit un peu sur le bout des ailes, un peu autour du cou. Il en mit aussi un peu sur la queue et balaya tendrement le dos de l'animal en lui disant :

"Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté. Tu seras mon symbole. Tu voleras très haut pour tracer le cercle sacré. J'y mettrai toute ma puissance et mes enfants le verront. Tu seras le seul animal à regarder le soleil bien en face. On t'appellera l'AIGLE. Et pour s'en rappeler, chaque fois qu'un de mes enfants plantera un poteau dans le sol pour y graver ses symboles et ses totems, tout en haut il placera tes ailes pour me symboliser. Tu seras un guide pour mes enfants. Telle est ta volonté mon bel oiseau et telle est ma volonté.

Depuis ce temps-là, les Amérindiens utilisent les plumes de l'aigle pour s'en faire de belles décorations et qu'il y a toujours une plume d'aigle attachée à la pipe sacrée.

Ici et maintenant....

Publié à 14:53 par acoeuretacris
Ici et maintenant....
Auteur : Luce Joshin Bachoux

— Je n'en peux plus, tu sais !

L'accent de Marseille chante, mais la voix est lasse :

— L'an dernier c'était le fils, cette année la fille, sans compter les problèmes d'argent. Je ne sais plus quoi faire, où donner de la tête. La nuit, je tourne et je retourne tout ça! Toute la famille est dans une situation difficile.

Odette a perdu le sourire qui l'avait jusqu'alors aidée à traverser la vie. Je la connais depuis vingt ans, j¹aime son courage et son humour, elle est chrétienne et nous avons souvent parlé de nos engagements respectifs.

— Alors, continue-t-elle, toi qui es bouddhiste, donne-moi un conseil, quelque chose qui m'aide. Un conseil ?

Je regarde son visage fatigué.

— Ici et maintenant, voilà.

— "Ici et maintenant ?" Qu'est-ce que tu veux dire ?

— Vois-tu, sur les problèmes réels, nous rajoutons notre souci : nous nous racontons des histoires sur les catastrophes qui vont arriver, nous construisons des scénarios basés sur notre peur. Le jour, la nuit, notre esprit s'agite et nous ne trouvons plus de repos. Au bout du compte, on embrouille tout, il n'y a plus d¹espace dans notre tête, c¹est pourquoi il faut revenir à ici et maintenant. Essaye: deux ou trois fois par jour, tu t'assois sur une chaise. Tu te poses, sans t'effondrer, mais pas non plus assise à moitié.
Tu prends le temps de respirer, naturellement, doucement. Tu est ici et maintenant. Ne t'inquiète pas si des dizaines de pensées déboulent, n'essaie pas de les faire partir. Reste assise tranquillement, ici et maintenant.
Dans le bouddhisme, les sages comparent notre esprit à un cheval sauvage. Il flâne ici et là, puis brusquement fait volte-face et part au galop pour s'arrêter soudain, s'immobiliser, et repartir. Nos inquiétudes nous emmènent souvent au grand galope, et nous nous perdons de vue nous-mêmes.
Ici et maintenant, c'est calmer ce cheval sauvage. Qu'on l'appelle méditation ou relaxation, ''Samadhi en Inde'', ''zazen au Japon'', peu importe ! L'important est de prendre quelques instants pour se retrouver soi-même au milieu de l'agitation du quotidien.
J'ai envie de dire : refaire connaissance avec soi-même. Il faut s'accueillir soi-même comme on accueillerait un invité. Quelques instants pour soi dans la journée, ce n'est pas une action égoïste. Nous savons bien que les jours où nous nous levons de mauvaise humeur, cela va se propager et la journée risque de devenir épouvantable si nous ne faisons pas un effort pour changer !
Et lorsque notre corps et notre esprit sont tranquilles, ce calme touche également les autres et aide à dénouer des situations tendues ou difficiles.
Mais on ne peut pas décréter : D'accord, je suis calme !, ça ne marche pas comme ça. Ce ne sont pas nos mots que les autres perçoivent mais directement notre état d'esprit.

Depuis, je reçois régulièrement des coups de téléphone d'Odette :

— Tu sais, ça marche ! Quand quelque chose me tombe sur la tête, je m'assois, et je me dis : ''Ici et maintenant.'' D'ailleurs, je le fais chaque jour, même quand tout va bien. On ne peut pas croire qu'une si petite chose ait de si grands effets. Oui, revenir à soi-même, respirer, lâcher les pensées qui tournent en tous sens : apprécier le goût de ''Ici et maintenant'', c'est une grande découverte si simple...

Le secret du bonheur

Publié à 14:41 par acoeuretacris
Le secret du bonheur
Conte traditionnel adapté par Paulo Coelho

Un négociant envoya son fils apprendre le secret du bonheur auprès du plus sage de tous les hommes. Le jeune garçon marcha quarante jours dans le désert avant d'arriver finalement devant un beau château, au sommet d'une montagne. C'était là que vivait le sage dont il était en quête.

Pourtant, au lieu de rencontrer un saint homme, notre héros entra dans une salle où se déployait une activité intense : des marchands entraient et sortaient, des gens bavardaient dans un coin, un petit orchestre jouait de suaves mélodies, et il y avait une table chargée des mets les plus délicieux de cette région du monde. Le sage parlait avec les uns et les autres, et le jeune homme dut patienter deux heures durant avant que ne vînt enfin son tour.

Le sage écouta attentivement le jeune homme lui expliquer le motif de sa visite, mais lui dit qu'il n'avait alors pas le temps de lui révéler le Secret du Bonheur. Et il lui suggéra de faire un tour de promenade dans le palais et de revenir le voir à deux heures de là.

"Cependant, je veux vous demander une faveur", ajouta le sage, en remettant au jeune homme une petite cuiller, dans laquelle il versa deux gouttes d'huile. "Tout au long de votre promenade, tenez cette cuillière à la main, en faisant en sorte de ne pas renverser l'huile."

Le jeune homme commença à monter et descendre les escaliers du palais, en gardant toujours les yeux fixés sur la cuiller. Au bout de deux heures, il revint en présence du sage.

"Alors, demanda celui-ci, avez-vous vu les tapisseries de Perse qui se trouvent dans ma salle à manger ? Avez-vous vu le parc que le maître des jardiniers a mis dix ans à créer ? Avez-vous remarqué les beaux parchemins de ma bibliothèque ?"

Le jeune homme, confus, dut avouer qu'il n'avait rien vu du tout. Son seul souci avait été de ne point renverser les gouttes d'huile que le sage lui avait confiées.

"Eh bien, retournez faire connaissance des merveilles de mon univers, lui dit le sage. On ne peut se fier à un homme si l'on ne connaît pas la maison qu'il habite."

Plus rassuré maintenant, le jeune homme prit la cuillère et retourna se promener dans le palais, en prêtant attention, cette fois, à toutes les oeuvres d'art qui étaient accrochées aux murs et aux plafonds. Il vit les jardins, les montagnes alentour, la délicatesse des fleurs, le raffinement avec lequel chacune des oeuvres d'art était disposée à la place qui convenait.

De retour auprès du sage, il relata de façon détaillée tout ce qu'il avait vu.
"Mais où sont les deux gouttes d'huile que je vous avais confiées ?" demanda le sage.
Le jeune homme, regardant alors la cuillère, constata qu'il les avait renversées.
"Eh bien, dit alors le sage des sages, c'est là le seul conseil que j'aie à vous donner : le Secret du Bonheur est de regarder toutes les merveilles du monde, mais sans jamais oublier les deux gouttes d'huile dans la cuillère".



Les Favorites Royales - Jeanne de Pompadour : la favorite qui fut ministre de Louis XV

Publié à 13:45 par acoeuretacris
Les Favorites Royales - Jeanne de Pompadour : la favorite qui fut ministre de Louis XV
Fille de Louise-Madeleine de la Motte et officiellement de François Poisson, la petite Jeanne-Antoinette née à Paris le 29 décembre 1721. D’une grande beauté, sa mère aurait multiplié les liaisons amoureuses. L’absence prolongée de François Poisson, qui s’éloignait souvent pour ses affaires – il était commis de banques- à l’époque de la conception de Jeanne-Antoinette rend peu plausible sa paternité. Le père biologique de Mademoiselle Poisson est sans doute soit Pâris de Marmontel soit –et plus probablement- le financier Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem qui montra toute sa vie une attention particulière à Jeanne-Antoinette. Après la naissance de cette première fille, Mme Poisson eut encore deux enfants dont on ne peut garantir que François Poisson fut le père : Françoise-Louise (née et morte en 1724) et Abel-François (1725-1781). Impliqué dans une sombre affaire d’argent, François Poisson dû quitter la France en 1727 date à laquelle Louise-Madeleine obtient la séparation d’avec son époux. La petite Jeanne-Antoinette fut envoyée à l’âge de 8 ans au couvent des Ursulines de Poissy à Paris dont les pensionnaires étaient issues des grandes familles. Jeanne-Antoinette y appris à lire et à écrire. Choyée, Jeanne-Antoinette était cependant de santé fragile et en janvier 1730, sa mère dû la reprendre. C’est à ce moment là que Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem prit en main l’éducation de la fillette en lui prodiguant les meilleurs professeurs de maintient, danse et déclamation de l’époque. Mademoiselle Poisson reçu là une éducation parfaite. D’un caractère joyeux, Jeanne-Antoinette enchantait ses proches et manifesta très vite l’envie de fréquenter les salons. Belle, enjouée et douée pour l’art et la conversation, elle faisait sensation.

Le Normant prit ensuite la décision de marier la jolie Jeanne-Antoinette. Il aurait pût épouser lui-même la jeune demoiselle Poisson mais parce qu’il devait être certain d’en être le père, il la maria à son neveu Charles-Guillaume Le Normand d'Etiolles le 9 mars 1741. Le 26 décembre de la même année, Mme d’Etiolles met au monde un fils prénommé Charles-Guillaume-Louis. Hélas, l’enfant meurt en 1742. Le 10 aout 1744, Jeanne-Antoinette donnera naissance à une fille, Alexandrine-Jeanne. Durant ses premières années de mariage, Mme d’Etiolles fréquente les salons, rencontre Voltaire ou Diderot et adhère à leurs idées nouvelles. Elle mène une vie effrénée dans un monde mondain rempli de plaisirs. Son mari préoccupé par ses affaires –il est financier- est vite écarté par Louise-Madeleine de la Motte et Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem. Les parents de Jeanne-Antoinette visent pour la jeune femme d’une grande beauté et d’un charme naturel une place au sommet : celle de favorite royale. Justement la maitresse en titre de Louis XV, la duchesse de Châteauroux vient de mourir. C’est en 1745, alors que Charles-Guillaume d’Etiolles est loin de son épouse que celle-ci croise le roi dans la forêt de Sénart lors d’une chasse (à moins que leur première rencontre n’ait lieu au carnaval donné pour le mariage du dauphin). Pour le roi de France, c’est le coup de foudre. Très vite, Jeanne-Antoinette devient la maîtresse de Louis XV. Dés cette année, le roi l’installe au château de Versailles et fait annuler son mariage avec Charles-Guillaume Le Normand d'Etiolles. Le 14 septembre, Mme d’Etiolles est officiellement présentée à la cour et à la reine Marie Leszczynska.

A la cour, la marquise ne comptait qu'une amie : Elisabeth-Alexandrine de Bourbon-Condé, cousine du roi qui partageait ses idées nouvelles. A Versailles, Jeanne-Antoinette organise fêtes sur réceptions pour amuser le monarque. Celle qui est devenue marquise de Pompadour se fait bientôt surnommée « Maman Putain » par les enfants de Louis XV. En effet, ces derniers ne supportent plus les scandales amoureux de leur père en particulier le dauphin et Madame Adélaïde. En juillet 1746, l’héritier de la couronne se retrouve veuf. Jeanne-Antoinette propose alors au roi de le remarier avec la princesse de Saxe Marie-Josèphe contre l’avis de la reine. L’union a lieu en 1747 à la grande satisfaction de la marquise de Pompadour. Si elle retient le roi, Jeanne-Antoinette n’en aura pas d’enfants. Entre 1746 et 1749 elle connaîtra une ou deux fausse-couche. A partir de 1751, la favorite qui est de santé fragile et souvent incommodée comprend qu’elle ne peut plus retenir le roi. Cependant, elle tient à rester à sa place de favorite en titre. Jeanne-Antoinette décide donc de choisir elle-même les petites maîtresses du roi, souvent des jeunes filles sans grande vertu qui ne retiennent pas longtemps le roi. La seule qui l’inquiètera plus qu’une autre sera Marie-Louise O’ Murphy que Louis XV finira par délaisser revenant vers la marquise.

A la cour, Jeanne-Antoinette s’entoure d’artistes, d’écrivains et de philosophes au grand scandale de bon nombre de courtisans : outre Diderot, Voltaire ou d’Alembert, la marquise convoque des peintres et des architectes pour donner un nouveau gout aux appartements du château. C’est ainsi que né le style « Louis XV » ou « Pompadour ». La marquise développe également la manufacture de porcelaine de Sèvres. Si Jeanne-Antoinette n’est plus la maîtresse du roi, elle a su rester l’amie fidèle et s’intéresse bientôt aux affaires de l’Etat : elle prend des décisions politiques, nomme et renvoit les ministres. La marquise soutiendra entre autre la carrière du duc de Choiseul et du cardinal de Bernis. Son frère Abel Poisson tire également profit de la situation de sa sœur et devint surintendant des Bâtiments. L’Impératrice d’Autriche Marie-Thérèse lui écrira personnellement, sollicitant l’appuie de la France contre la Prusse. Jeanne-Antoinette poussera Louis XV à soutenir l’Autriche : il en résultera la guerre de sept ans de 1756 à 1763. En 1752, la marquise reçoit les honneurs du tabouret réservés aux duchesses. En 1756, elle est nommée dame du palais de la reine. Un drame vient secouer la marquise en 1754 : sa fille Alexandrine meurt d’une péritonite le 14 juin loin de sa mère. Mme de Pompadour ne se remettra jamais de la perte de sa fille. Il s’avère bientôt que Jeanne-Antoinette n’est pas fine politicienne même si elle occupe la place virtuelle de premier ministre du roi et siège au Conseil : la France s’endette dans la guerre de sept ans, perd la bataille Rossbach en 1757 et le Canada. La France est dans une crise financière grave : Louis XV doit aller jusqu’à faire fondre son argenterie, geste que fit également la marquise de Pompadour pour donner l’exemple.

En 1763, le traité de Paris met fin à la guerre de sept ans – tout en humiliant la France qui perdait beaucoup- mais Jeanne-Antoinette est trop épuisée pour se réjouir de la fin de la guerre. Le train de vie de la cour, la lutte permanente contre de potentielles rivales et contre le clan anti-Pompadour (rassemblant les enfants du roi) et la mort de la petite Alexandrine l’ont affaiblit. Souffrant de troubles respiratoires et cardiaques, Jeanne-Antoinette est malade continuellement souffrant de bronchites, fièvres et crachements de sang. En février 1764 elle contracte une pneumonie.

Mme de Pompadour voit Louis XV pour la dernière fois le 14 avril. Après avoir reçu l’extrême-onction, Jeanne-Antoinette meurt le 15 avril 1764 au château de Versailles. Elle fut la seule favorite à mourir dans la demeure royale. Le roi organisa ses obsèques mais ne pu y assister. Les funérailles eurent lieux à l’église de Notre-Dame le 17 avril. En regardant le convoi funéraire depuis son balcon, Louis XV déclara « Voilà les seuls devoirs que j’ai pu lui rendre…une amie de vingt ans ». Le souverain manifesta un profond chagrin à la mort de celle qu’il n’avais jamais cessé d’aimer.