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nicole aniston
Par Anonyme, le 26.10.2024
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Par Anonyme, le 23.09.2024
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Par Anonyme, le 08.09.2024
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Par han.t, le 03.09.2024
wsl
Par Anonyme, le 26.06.2024
Gorilla, les Gorilles, est un genre de singes appartenant à la famille des Hominidés.
Les gorilles sont les plus grands des hominoïdes. Les mâles, en particulier, peuvent développer une force physique colossale.
Les gorilles vivent en groupes dans les forêts tropicales ou subtropicales, où ils se nourrissent de végétaux et parfois d'insectes. Leur présence couvre un faible pourcentage de l'Afrique et ce sont des espèces menacées de disparition. On les trouve à des altitudes très variées. Les gorilles des montagnes vivent dans les forêts de nuages des montagnes des Virunga, d'une altitude allant de 2 200 à 4 300 mètres. Les gorilles des plaines de l'Ouest vivent quant à eux dans les forêts denses et les marécages des plaines.
Selon le Littré, le mot « gorille » fait son apparition dans le récit grec du périple de Hannon, datant du VIe siècle av. J.-C. ou VIIe siècle av. J.-C. Ce mot qualifiait des femmes velues que les Carthaginois disent avoir trouvées sur la côte de l'Afrique, puis appliqué bien plus tard à ces primates lors de leurs découvertes par les occidentaux
Le site du CNRTL fait remonter ce terme à l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres, dans une brochure datant de 1759, définissant les gorilles « êtres velus rencontrés par le navigateur carthaginois Hannon en Afrique »
Le gorille est, après le bonobo et le chimpanzé, l’animal le plus proche de l’humain du point de vue génétique. Cette parenté a été confirmée par les similitudes entre les chromosomes et les groupes sanguins. Le génome humain ne diffère que de 1,57 % de celui du gorille.
Redressés, les gorilles atteignent une taille de 1,70 mètre, mais ils sont en fait un peu plus grands car ils ont les genoux fléchis. L’envergure des bras dépasse la longueur du corps et peut atteindre 2,75 mètres.
Il existe une grande différence de masse entre les sexes : les femelles pèsent de 90 à 150 kilogrammes et les mâles jusqu'à 275 kilogrammes chez les gorilles de montagne.
Le pelage dépend du sexe et de l’âge. Chez les mâles les plus âgés se développe sur le dos une fourrure gris argenté, d'où leur nom de « dos argentés ». Le pelage des gorilles de montagne est particulièrement long et soyeux.
Comme tous les hominoïdes, les gorilles sont dépourvus de queue. Leur anatomie est puissante, le visage et les oreilles sont glabres. La face présente un torus sus-orbitaire marqué.
Longévité : 30 ans en milieu naturel, jusqu'à 50 ans en captivité ;
Durée de gestation : 250 à 270 jours ;
Longueur moyenne du pénis en érection : 5 cm3 ;
Les gorilles, comme d'autres singes proches de l'homme, possèdent des dermatoglyphes (équivalent des empreintes digitales), y compris sur les phalanges des mains qui sont des zones de contacts avec le sol quand le gorille marche sur les poings fermés ou à demi ouverts
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La Honda CBR est un modèle de moto sportive, construite par le 1er constructeur mondiale de moto. La firme japonaise Honda décline ce modèle en différentes cylindrées, allant de 125 à 1 100 cm3.
Différents modèles ont été construits dans la gamme Honda CBR.
CBR125R
Apparue en 2004, la CBR s'est imposée immédiatement comme l'une des meilleures ventes dans sa catégorie. Elle était censée remplacer la NSR 125. Elle est équipée d'un monocylindre 4-temps à refroidissement liquide pouvant développer 13 chevaux. Son faible poids (115 kg à sec) et son cadre rigide lui confèrent une bonne tenue de route quelle que soit l'utilisation. Elle est bien équipée, avec un compte-tours et une jauge à essence.
En 2005, une coupe spéciale lui est consacrée (la Junior Cup). La même année apparaît une version Repsol, avec une décoration spécifique.
Il n'existe pas de Honda CBR 125 R au Japon mais un modèle de 150 cm3, ainsi qu'une 250 cm3 (fin de production vers 1996) et 400 cm3 (jusqu'aux environs 2000).
En 2007, Honda lance un nouveau modèle de la 125 CBR avec quelques changements de design et d'alimentation. La CBR125R, considérée comme sportive par les assurances, peut atteindre 125 km/h.
CBR250
Ce modèle, dans un premier temps, réservé au marché australien, est équipée d'un quatre cylindres en ligne 4 temps de 250 cm3 développant 40 cv à 14 500 tr/min, pour un poids de 158 kg.
En 2011, Honda a décidé de commercialiser sur le marché français un nouveau modèle, le CBR 250 type R. Il est mû par un monocylindre 4 temps de 250 cm3 développant 26 cv à 14 500 tr/min, pour un poids de 155 kg à sec et un réservoir de 13 litres.
Le rayon de braquage contenu (4 850 mm) autorise les demi-tours en toutes circonstances et le gabarit général de cette 250 lui permet de se faufiler dans les endroits les plus étroits. Le mono de la CBR cogne sous 3 000 tr/min et donne tout son potentiel entre 5 000 tr/min et 9 000 tr/min. Le reste du compte tour servant à atteindre la vitesse maxi sur le 6e rapport.
Cette 250 cm3 se décline en 2 variantes : avec ou sans ABS.
CBR500R
Sortie en 2013 et venant compléter la gamme de sportives Honda, la CB500R est une moto compatible avec le permis européen A2. Elle est issue du nouveau roadster CB500 N dont elle reprend la plupart des éléments tel que le cadre et le moteur. Ses carénages sont inspirés de son ainée CBR1000RR. Le moteur de 471 cm3 aux cotes carrées (67x66,8 mm) développe 48 ch à 8 500 tr/min et 4,4 mkg à 7 000 tr/min. La consommation annoncée est de seulement 3,7 litres aux 100 km. Le poids en ordre de marche est de 194 kg. Le freinage est confié à un unique disque avant de 320 mm doté d'un étrier 2 pistons et un disque arrière de 240 mm avec un étrier simple piston. Un système ABS est livré de série.
CBR600F
La CBR600F est la première de la famille CBR à être apparue en 1987. Elle est équipée d'un moteur quatre cylindres en ligne 4 temps développant 85 chevaux.
En 1989, la puissance est légèrement augmentée (93 ch). En 1991, l'esthétique est profondément modifiée. Le moteur aussi, il est plus rigide et améliore la rigidité de l'ensemble. Il atteint la barre psychologique des 100 chevaux. En 1995, la puissance du moteur ne varie pas. Le travail a porté sur la réduction de poids du moteur, compensé avec l'augmentation de la largeur de la jante arrière, du diamètre des disques de frein avant et de la fourche. En 1996, la production de la CBR600F passe les 200 000 exemplaires. En 1997, le design est légèrement revu, le moteur gagne quelques chevaux. Le modèle 1998 est pourvu d'une admission d'air forcée et atteint les 106 ch.
En 1999, l'ensemble de la machine est totalement remanié. Le design est complètement revu. Le moteur est encore plus puissant (110 ch). Le cadre est désormais en aluminium. Le modèle 2000 est l'identique au milésime 1999, seuls les coloris sont différents. En 2001, premier modèle à injection, la CBR apparait avec une déclinaison FS. Elle se veut une sorte de compétition-client, c’est-à-dire un modèle pouvant être engagé en courses avec un minimum de préparation. La version F reste néanmoins au catalogue. En 2001, une série spéciale de CBR600F apparait aux couleurs du pilote Valentino Rossi.
En 2011, la CBR 600F refait apparition pour proposer une moto sportive orientée route. Basée sur la Hornet 2011 dont elle reprend la base (à l'exception de la fourche rallongée pour mettre les bracelet, le carénage et le réservoir), cette sportive se positionne entre le roadster de la Hornet et l'hypersport CBR 600 RR. La CBR600F 2011 se décline en trois couleurs (blanc-rouge, blanc-bleu et noir) et en deux versions suivant le système de freinage (CBR 600 F avec freinage standard et CBR 600 FA pour le freinage ABS-CBS
CBR600RR
En 2003, jouant sur le succès de la RC211V (modèle engagé par Honda en MotoGP), la CBR est remaniée. Elle s'appelle désormais CBR600RR. Le moteur développe 117 chevaux et il est alimenté par injection électronique. Le cadre est rigidifié, les suspensions améliorées. Les disques de freins prennent de l'embonpoint pour atteindre 310 mm de diamètre. Elle est l'une des premières motos à arborer un silencieux d'échappement sous la selle. La CBR600F disparaîtra du catalogue l'année suivante.
En 2005, le moteur est légèrement optimisé. Le train avant, lui, hérite d'une fourche inversée et d'un freinage à étriers radiaux. L'esthétique ne varie que sur des détails. En fin d'année, des versions aux couleurs de l'écurie Movistar de MotoGP et de la moto de Sébastien Charpentier (baptisée « Win Win ») apparaissent au catalogue.
Fin 2007, pour fêter le nouveau titre en Supersport, la 600 CBR est déclinée en une série spéciale aux couleurs de l'équipe HANNspree Ten Kate pour 200 euros de plus que le modèle standard (en France).
En 2009, une nouvelle technologie fait son apparition, cABS (Antilock Brake System) Système prévenant les pertes d'adhérence lors des freinages sur surfaces changeantes à contrôle électronique.
En 2017, la CBR 600 RR ne sera plus vendue en Europe puisque l'entreprise nippone a pris la décision de ne pas procéder à une refonte de la CBR pour qu'elle respecte la norme Euro 4. Ainsi, 2017 marque la fin de la CBR 600 RR en Europe.
CBR900RR Fireblade
Honda CBR900RR Fireblade | |
Honda CBR900RR Fireblade 1997 | |
Constructeur | Honda |
---|---|
Années de production | 1992 - 2003 |
Type | Sportive |
Moteur et transmission | |
Moteur(s) | 4 cylindres en ligne, 4 temps, refroidissement liquide |
Distribution | 2 ACT, 4 soupapes par cylindre |
Cylindrée | 893 cm3 (70 x 58 mm) |
Puissance maximale | 124 ch à 10 500 tr/min ch |
Couple maximal | 9 mkg à 8 500 tr/min kg⋅m |
Alimentation | 4 carburateurs ∅ 34 mm |
Embrayage | multidisque en bain d'huile |
Boîte de vitesses | à 6 rapports |
Transmission | par chaîne |
Vitesse maximale | 270 km/h |
Cadre, suspensions et freinage | |
Cadre | périmétrique |
Suspension avant (débattement) | fourche télescopique ∅ 45 mm (120 mm) |
Suspension arrière (débattement) | monoamortisseur (112 mm) |
Frein avant | 2 disques ∅ 296 mm, étriers 4 pistons |
Frein arrière | 1 disque ∅ 220 mm, étrier 1 piston |
Poids et dimensions | |
Empattement | 1 405 mm |
Hauteur de selle | 800 mm |
Poids à sec | 185 kg |
Réservoir (réserve) | 18 ℓ (3,8 ℓ) L |
Présentée au salon de Paris 1991, la « Lame de feu » (traduction de « Fireblade ») fait son apparition dans les concessions en 1992. C'est une grosse évolution pour le monde sportif de la moto. Plus légère et plus puissante, la CBR900RR Fireblade a une vitesse de pointe de 270 km/h au compteur. La puissance maximale est de 124 ch à 10 500 tr/min, pour une cylindrée de 893 cm3.
En 1994, la CBR900RR subit quelques modifications esthétiques. La fourche est désormais réglable en compression.
En 1996, la cylindrée passe à 918,5 cm3 par augmentation de 1 mm de l'alésage, augmentant ainsi la puissance à 128 chevaux. La course à l'allègement se poursuit, la Fireblade ne pèse que 183 kg.
En 1998, les modifications concernent 80 % du moteur ; la puissance augmente de 2 ch et les freins passent à 310 mm.
En 2000, le moteur passe à 929 cm3 (74 x 54 mm), avec une puissance de 148 chevaux et le diamètre des disques de freins passe à 330 mm. Le poids descend à 170 kg. L'alimentation est désormais confiée à une injection électronique.
En 2002, la cylindrée passe à 954 cm3 par augmentation de 1 mm de l'alésage. La puissance augmente de 3 ch. L'esthétique est elle aussi remaniée et le poids est abaissé à 168 kg à sec.
En 2004, la CBR900RR Fireblade est retirée du catalogue et laisse sa place à la CBR1000RR Fireblade.
Les coloris disponibles sont :
1992 : Rouge/blanc et noir ;
1993 : Blanc et noir ;
1994 et 1995 : Rouge/blanc, beige et noir ;
1996 : Rouge, noir et gris ;
1997 : Rouge/blanc, jaune et noir ;
1998 : Noir, orange et rouge ;
1999 : Bleu/rouge, rouge et bleu ;
2000 : Noir, rouge et jaune ;
2001 : Gris, bleu et jaune ;
2002 : Bleu, rouge et jaune ;
2003 : Bleu, jaune et noir
CBR1000F
La première CBR1000F est apparue en 1986. Bien que cataloguée comme une sportive, elle montre de réelles aptitudes à « tailler » la route, aussi bien en solo qu'avec un passager et des bagages. Le moteur est un quatre cylindres en ligne développant 135 chevaux. Le freinage est considéré parmi les meilleurs ; il est confié à deux disques de 296 mm de diamètre à l'avant et de 256 à l'arrière. Le gros réservoir de 21 litres permet d'envisager les longues étapes.
En 1993, elle est équipée du freinage Dual-CBS ( Dual Combined Break System ) qui équilibre la puissance de freinage entre les freins avant et arrière, quelle que soit la commande utilisée. La production s'arrête en 2000, le succès de la CBR1100XX la poussant à prendre sa retraite.
CBR1000RR Fireblade
Apparue en 2004, la CBR1000RR Fireblade casse avec sa longue lignée pour se rapprocher encore plus du modèle de la MotoGP (la Honda RC211V). Le moteur est complètement repensé, il développe 172 chevaux. Le freinage est assuré par des étriers à fixation radiale, pinçant des disques de 310 mm. Elle est équipée d'un amortisseur de direction électrohydraulique. Ce nouvel élément fait varier l'amortissement en fonction de la vitesse.
En 2005, une version Repsol apparait, avec une décoration spécifique. En 2006, l'esthétique est légèrement modifiée. Le poids est en baisse de trois kilos. Le diamètre des disques de freins augmente de 10 mm.
CBR1000RR-R Fireblade
Apparue au salon EICMA 2019, la CBR1000RR-R Fireblade est une refonte plus radicale du modèle présent jusqu'alors au catalogue du 1er constructeur mondial. Elle est déclinée en une version encore plus sportive dénommée CBR1000RR-R SP. Cette dernière est capable de prendre les commandes du championnat du monde SBK mais aussi d’Endurance. Elle bénéficie de côtes moteur identiques à celle de la RC213V, et d'un bras oscillant dérivé de celui de la RC213V-S. La recherche de la performance aérodynamique a conduit à l'intégration déflecteurs aérodynamiques, issus du MotoGP.
CBR1100XX SuperBlackbird
Apparue en 1996, la SuperBlackbird (en référence à l'avion espion américain Lockheed SR-71 Blackbird), fut la première moto de série à atteindre la barre des 313 km/h réels, et, de ce fait, devenant la moto de série la plus rapide du monde.
La moto est propulsée par un 4 cylindres en ligne à double arbre à cames en tête de 1 137 cm3 et 4 soupapes par cylindre (DOHC 16S), développant 187 ch à 9 500 tr/min et un couple de 12,7 daN m à 7 250 tr/min.
Comme ses concurrentes apparues après elle, la CBR1100XX s'est vu imposer une esthétique dictée avant tout par les objectifs de performances voulues.
Les particularités qui différencient la CBR1100XX de ses concurrentes sont les suivantes :
un freinage couplé de type Dual-CBS, répartissant le freinage avant et arrière de la moto, et ce, quelle que soit la commande utilisée ;
une puissance supérieure à toutes les concurrentes de même catégorie, de même que sa vitesse maximale ;
une ligne novatrice pensée pour la vitesse ;
une technologie embarquée de haut niveau ;
un CX inférieur à celui d'une 250 cm3 de Grand Prix (pour la petite histoire, la recherche d'un CX extrêmement bas a induit un très faible appui sur la roue arrière et donc l'incapacité au moteur de transmettre l'intégralité de la puissance disponible au sol à haute vitesse, d'où une usure très rapide du pneu - patinage -, et donc la perte de puissance qui en découle).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Honda_CBR
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Diego Maradona, le « Dieu » du ballon rond, est mort
NÉCROLOGIE
Champion du monde de football avec l’équipe d’Argentine en 1986, joueur à Barcelone puis à Naples, l’ancien numéro 10, aussi détesté qu’adulé, un temps le protégé de la mafia et cocaïnomane incurable, est mort mercredi à l’âge de 60 ans.
L’ombre vacillante d’un ancien champion de football pénètre dans le stade Juan-Carmelo-Zerillo de La Plata, au sud-est de Buenos Aires, ce vendredi 30 octobre 2020. Emmailloté dans un survêtement noir, le visage à moitié caché par un masque de la même couleur, Diego Maradona est venu assister au premier match, depuis sept mois, de l’équipe professionnelle dont il est l’entraîneur, le Gimnasia La Plata. C’est aussi le jour de son anniversaire. Dans un stade vide de supporteurs, Covid-19 oblige, mais où figurent des banderoles à sa gloire, une brève cérémonie, avec remise de trophées et embrassades, l’attend.
Maradona a 60 ans, mais son corps en paraît quinze ou vingt de plus. Deux cerbères l’aident à marcher ou à lever le bras, avant d’aller l’asseoir sur un fauteuil en forme de trône, sur lequel il ne restera pas longtemps sitôt donné le coup d’envoi. La dernière apparition publique de l’ancien n° 10 ne laissait augurer rien de bon. Hospitalisé trois jours plus tard afin d’être opéré d’un hématome sous-dural, Diego Maradona est mort d’une crise cardiaque, a annoncé, mercredi 25 novembre, son porte-parole.
La mort d’un champion est toujours un événement triste. Celle du « Pibe de Oro » (« le gosse en or »), comme l’Argentine continuait de l’appeler, réveillera de profonds antagonismes chez les amateurs de ballon rond. Peu de sportifs auront, comme lui, alimenté avec autant de zèle les deux foyers contraires du supporteurisme que sont l’adulation et la détestation. L’auteur de la « main de Dieu », le protégé de la mafia napolitaine, l’ami de Fidel Castro et d’Hugo Chavez, le cocaïnomane incurable ne fut pas un enfant de chœur ni un modèle de vertu, loin de là. Il restera néanmoins comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football. Un génie du ballon à l’inspiration insolente.
Bidonville de Buenos Aires
Ses origines pauvres ont contribué à façonner le « mythe Maradona » dans l’imaginaire populaire argentin, surtout parmi les plus démunis. Malgré ses frasques et sa déchéance, ses fans l’ont aimé jusqu’au bout d’un amour viscéral, inconditionnel et éternel. Icône internationale, il a inspiré le cinéaste Emir Kusturica (avec le documentaire Maradona, sorti en 2008), le chanteur altermondialiste Manu Chao (qui lui a dédié la chanson Santa Maradona, en 1994), la romancière Alicia Dujovne Ortiz (Maradona c’est moi, La Découverte, 1993) ou de nombreux groupes de rock argentins, comme Los Piojos (« les Poux »), dont l’un des tubes assure que « si Diego, demain, joue au ciel, ils mourront seulement pour pouvoir le voir jouer ».
Son histoire est de celles, finalement assez classiques, qui mènent de la gloire à la déchéance, du génial au sordide. Elle commence dans un bidonville des faubourgs de Buenos Aires, où il voit le jour le 30 octobre 1960. Dans son autobiographie, Moi, Diego (Calmann-Lévy, 2001), le joueur raconte avec émotion cette enfance sans le sou : « Je garde un souvenir heureux de mon enfance, bien que si je devais définir d’un seul mot Villa Fiorito, le quartier où je suis né et où j’ai grandi, je choisirais le mot lutte. A Villa Fiorito, quand il y avait à manger, on mangeait, sinon, on ne mangeait pas. »
« Jouer au football me donnait une paix unique »
Il n’y a ni eau courante ni électricité dans l’humble baraque de trois pièces où Diego partage une chambre de quelques mètres carrés avec ses sept frères et sœurs. Son père, Don Diego, a émigré de sa province natale de Corrientes pour chercher du travail dans la capitale. Il est ouvrier dans une usine où l’on triture des os pour l’industrie chimique. Quand sa mère, Dona Tota, l’envoie faire des courses, Diego a toujours au pied quelque chose ressemblant à un ballon : « Une orange, des boules de papier ou de chiffon. » Aujourd’hui, le bidonville a peu changé mais quelques pâtés de maisons portent le nom de Diego Armando Maradona. Dans les rues en terre battue, les chiens squelettiques cherchent toujours de quoi manger, les enfants pieds nus jouent encore au football.
Diego Maradona, porté en triomphe après avoir remporté le championnat local avec les Boca Juniors, à Buenos Aires, en 1981. DIARIO POPULAR / AFP
A 3 ans, Diego reçoit en cadeau son premier ballon de cuir. « Jouer au football me donnait une paix unique », relate-t-il. Il joue avec ses copains sur un terrain vague, entre les boîtes de conserve rouillées et les tessons de bouteille. Des troncs d’arbres servent de buts. Ses boucles brunes lui valent un premier surnom – il en aura bien d’autres : Pelusa (« Peluche »). Comme tous les gamins argentins, il rêve de devenir joueur professionnel.
« J’ai dû mûrir trop vite »
Diego intègre d’abord « Estrella roja » (« l’Etoile rouge »), une équipe de quartier formée par son père. En 1969, il est repéré par un entraîneur d’Argentinos Juniors, un club professionnel qui dispose d’une équipe de moins de 14 ans, les « Cebollitas » (« Petits oignons »). Il est si maigre, et si petit, qu’on le prend parfois pour un nain. Mais son talent est indéniable.
Très vite, l’enfant de Villa Fiorito apparaît à la télévision. Ses dribbles et ses passes émerveillent. La presse annonce l’apparition d’un crack. Les fans paient l’entrée du stade seulement pour le voir jouer. « A l’âge des contes de fées, Diego Maradona écoute les ovations », titre un quotidien. « J’ai dû mûrir trop vite », confessera par la suite le milieu de terrain. Pour être plus près du stade, sa famille déménage dans la capitale, dans le quartier de Villa del Parque. C’est là, à peine sorti de l’enfance, qu’il fait la connaissance de sa future épouse, Claudia Villafane. Ils ne se marieront qu’en 1989 – en grande pompe – après la naissance de leurs deux filles.
L’ange Maradona, déjà frisé et joufflu, n’a pas encore 16 ans, le 20 octobre 1976, quand il dispute son premier match professionnel sous les couleurs d’Argentinos Juniors. Trois mois plus tard, il est sélectionné dans l’équipe nationale contre la Hongrie. Les recruteurs étrangers s’intéressent à lui, les publicitaires aussi. Il devient bientôt le visage des marques Puma, Coca-Cola et Agfa. Pour beaucoup, il incarne l’avenir du football mondial.
Mondial 1978, la « pire injustice »
A 18 ans, le prodige connaît aussi ce qu’il vit comme la « pire injustice » de sa carrière. Le sélectionneur Cesar Luis Menotti le juge en effet trop tendre pour participer au Mundial de 1978, organisé par l’Argentine du dictateur Jorge Videla. « Je n’ai jamais pardonné à Menotti, et je ne lui pardonnerai jamais », confiera Maradona. Cette mise à l’écart est d’autant plus mal vécue que l’Argentine décroche le premier titre mondial de son histoire.
La décision de Menotti donne au très patriote Maradona un éternel goût de revanche, elle le gonfle d’une énergie qui l’orientera vers le meilleur ou vers le pire. Il commence par prendre sa revanche, en 1979, à Tokyo, où l’équipe junior d’Argentine est sacrée championne du monde. La même année, contre l’Ecosse, à Glasgow, il marque son premier but sous le maillot, cette fois, de la grande sélection argentine. Jamais il ne prendra autant de plaisir que sous les couleurs bleu ciel et blanc de l’équipe nationale (91 sélections, 34 buts).
En club aussi, sa situation évolue. En 1981, la formation la plus prestigieuse de Buenos Aires, River Plate, lui propose de quitter Argentinos Juniors. Mais il opte finalement pour une autre équipe de la capitale : Boca Juniors, éternelle rivale de River Plate. Le gamin des faubourgs roule désormais en Mercedes.
Diego Maradona sous les couleurs du FC Barcelone, avant un match amical contre le Paris Saint-Germain, le 13 novembre 1984, à Paris. JOEL ROBINE / AFP
Après être devenu une idole à Boca Juniors, il est transféré dès 1982 au FC Barcelone. Montant de la transaction : 7 millions de dollars, une somme énorme pour l’époque. Las, l’expérience catalane, bien que marquée par quelques exploits, ne connaîtra pas le succès attendu. Atteint d’une hépatite, victime de nombreuses blessures, Maradona entretient des relations orageuses avec son premier entraîneur en Catalogne, l’Allemand Udo Lattek. Il lui faudra attendre 1984, et son transfert à Naples, pour connaître la consécration en Europe. De l’autre côté de la Méditerranée, l’enfant terrible du football va prendre toute sa mesure. Sa démesure, plutôt.
Naples, la passion
Quand il atterrit en hélicoptère sur la pelouse du stade San Paolo, le 5 juillet 1984, les 60 000 supporteurs du SSC Napoli sont loin d’imaginer quelle histoire d’amour et de passion est en train de se nouer entre ce footballeur de poche (1,66 m, 70 kg) et leur ville. L’Argentin a beau revendiquer une grand-mère napolitaine, il n’est qu’un de ces mercenaires du ballon prêts à changer d’horizon à la moindre sollicitation financière. Naples se demande déjà comment le club, dont les caisses sonnent souvent creux, a pu s’attacher les services de ce virtuose de 23 ans et le convaincre qu’il a un avenir dans cette formation sans palmarès.
Au pied du Vésuve, le bruit court déjà que la Camorra a prêté son concours pour rassembler les 65 millions de francs de l’époque, et que « Dieguito » ne fera qu’une escale en Campanie, pour s’envoler très vite après retour sur investissement. Comment pouvaient-ils se douter, les gamins du quartier espagnol, que le meilleur joueur du monde – avec Michel Platini, alors à la Juventus Turin – resterait sept ans chez eux ? Qu’il ferait du maillot bleu ciel de ce club modeste un étendard partagé par plus de six millions de supporteurs dans le monde ? Que ces années-là (1984-1991) seraient celles d’une apothéose partagée, les plus belles pour Naples comme pour son gosse en or ?
Jamais un club du Sud n’avait encore gagné le championnat d’Italie. Maradona, au sommet de son art, offre le fameux scudetto (titre de champion) au petit peuple napolitain lors de sa troisième saison, en 1987. La ville est à jamais consolée de ses malheurs récents, le choléra de 1972 ou le tremblement de terre de 1980. Si San Gennaro – le saint protecteur de la ville – n’y suffit plus, elle se mettra volontiers sous la protection de son dieu Diego. Le cratère de San Paolo et ses 70 000 spectateurs incandescents sont devenus un volcan plus impressionnant que le Vésuve pour les équipes visiteuses.
Maradona a apporté aux plus humbles ce qui leur faisait le plus défaut : la fierté
Il y aura un autre titre national, en 1990, et un trophée européen (coupe de l’UEFA en 1989). Mais le palmarès ne dit pas tout. Maradona a apporté aux plus humbles ce qui leur faisait le plus défaut : la fierté. Peu importe qu’il gagne des millions, qu’il roule en Ferrari, qu’il habite le quartier chic de Posillipo, à des années-lumière des ruelles miteuses de Portella et de ses bassi, appartements en sous-sol où s’entassent des familles nombreuses. L’Argentin s’est fait le porte-parole de cette Italie méridionale méprisée au nord de Rome, surtout dans les stades de football. « Napolitains, bienvenue en Italie », « Vive les champions d’Afrique » ou encore « Hitler, tu as oublié les Napolitains », pouvait-on lire sur les banderoles racistes lorsque le Napoli se déplaçait à Milan.
La liaison fusionnelle entre Naples et Maradona a duré longtemps. La ville lui pardonnera ses excès. On sourit quand il affrète un vol charter pour acheminer ses amis italiens à Buenos Aires, en novembre 1989, pour son mariage. On sourit moins quand la fille d’un coiffeur du quartier de Fuorigrotta dit attendre un petit Diego Armando Junior de lui, et qu’il refuse de se soumettre à un test de paternité. Mais Naples pardonne. Son idole a un caractère impossible, un comportement condamnable, des fréquentations douteuses ? Tant pis. Sur le terrain, il est le meilleur. On prête à un supporteur sous le charme cette boutade – inventée ou véridique, qui sait ? : « Si c’est un rêve, ne me réveillez pas. »
1986 : l’Argentine à ses pieds
Toute l’Argentine rêve aussi à chacune des quatre Coupes du monde disputées par l’artiste. Entre Maradona et le Mundial, c’est une histoire d’amour, de foules et de larmes, de liesse et de désillusions. Organisée en Espagne, l’édition 1982 le voit jouer sur la pelouse du Nou Camp, le stade du FC Barcelone, et marquer contre la Belgique, mais l’Argentine, tenante du titre, doit malgré tout s’incliner et plier bagages dès la première phase. Maradona enrage ; il quitte l’Espagne avec une réputation de mauvais garçon.
Ange ou démon. Génie ou tricheur. Tricheur, pour sûr. Coupe du monde, 1986, au Mexique cette fois. Argentine-Angleterre : une affiche hautement symbolique pour les quarts de finale. Quatre ans plus tôt, la guerre des Malouines a opposé les deux pays. Au stade Azteca de Mexico, il règne un air de revanche. Tout un peuple attend une victoire argentine sur l’« impérialisme » britannique et mise évidemment sur Maradona pour y parvenir.
Après une première mi-temps sans éclat, à la réception d’un centre aérien, l’idole devance la sortie du gardien anglais Peter Shilton et loge le ballon – de la main – dans les filets adverses. Les joueurs de Sa Majesté s’égosillent. Ali Bennaceur, l’arbitre tunisien, n’a pas vu la faute et valide le but. Les ralentis télévisés, les photographies, décortiquées, feront la preuve de l’imposture. C’est la « main de Dieu », expliquera le joueur dans l’une de ses répliques les plus connues.
Mais la partie n’est pas terminée. Le plus beau reste à venir. Comme un retour en grâce, après un purgatoire de cinq minutes. Maradona, survolté, reçoit le ballon dans sa moitié de terrain, à 5 mètres de la ligne médiane. Il pivote, démarre en trombe, slalome entre Peter Reid et Peter Beardsley, donne un coup de rein pour crocheter Terry Butcher, puis Terry Fenwick, déséquilibre Butcher qui tente en vain de le tacler, et trompe une seconde fois Peter Shilton d’un tir, au premier poteau, de son pied gauche magique. Un chef-d’œuvre de but. Un régal de onze secondes. Le stade chante : « Maradona ! Maradona ! » Lui répond : « Argentina ! Argentina ! » En conférence de presse, le phénomène se targuera d’une autre réflexion qui façonnera sa légende : « C’est un beau but, mais ce n’est pas une merveille. Raquel Welch est une merveille, mais pas un but. »
Diego Maradona, lors de la finale de la Coupe du monde, en juin 1986, à Mexico. POOL New / REUTERS
Les Anglais battus, la voie est ouverte pour le gain du trophée. En demi-finale, Maradona inscrit deux buts contre la Belgique. En finale, contre l’Allemagne, il ne marque pas, mais offre le but de la victoire (3-2) à Jorge Burruchaga. Il tient sa revanche sur Menotti et l’affront de sa non-sélection en 1978 : l’Argentine est à ses pieds.
Déchéance napolitaine
En quatre participations à des phases finales de Coupe du monde, ce sera son seul titre. Maradona jouera au total 21 matches à ce niveau, marquera huit buts et chutera en finale en Italie, en 1990, face à l’Allemagne (1-0). Inoubliable finale au demeurant, moins pour sa qualité footballistique que pour l’attitude du capitaine de la sélection albiceleste. Le Stadio Olimpico de Rome a copieusement sifflé l’hymne argentin : « Hijo de puta » (fils de pute), le voit-on marmonner à l’adresse du public. A la fin de la rencontre, ses pleurs de gamin privé de son hochet feront le tour du monde.
Quatre ans plus tard, il est encore à la World Cup, aux Etats-Unis, pour sa participation la plus pitoyable. Sa réputation de joueur dépendant aux drogues le précède. Le 25 juin 1994, contre la Grèce, il marque un joli but à la suite d’un dribble chaloupé. Mais il est expulsé des Etats-Unis aussitôt après, à la suite d’un contrôle antidopage positif à l’éphédrine. Sans lui, l’Argentine est éliminée.
La déchéance du fils de don Diego ne date pas de cet été 1994. Elle remonte aux années napolitaines. En 1991, le joueur est impliqué dans une affaire de trafic de stupéfiants entre la France et le sud de l’Italie. Des écoutes téléphoniques révèlent qu’il réclamait « de la marchandise et des femmes » à des truands locaux. Ses relations avec Luigi Giuliano, le parrain d’un clan camorriste réputé violent, s’étalent dans les journaux. Le champion tente une pirouette, crie au complot : « Je songe de plus en plus à une vendetta contre moi, peut-être pour un match que nous avons gagné alors que nous aurions dû le perdre. »
Le charme est rompu, pas seulement à cause des affaires, mais surtout parce que, balle au pied, Diego n’est plus Diego
L’effet est désastreux. Voilà relancée l’hypothèse de résultats truqués pour le « totonero », système de paris clandestins sur les matches de football organisé par la mafia. Le charme est rompu, pas seulement à cause des affaires extra-sportives, mais surtout parce que, balle au pied, Diego n’est plus Diego. Le génial lutin s’est empâté, il promène ses kilos superflus à un train de sénateur, alourdi par ses excès de bonne chère, ses virées noctambules, ses rendez-vous de plus en plus fréquents avec la cocaïne. Le dimanche après-midi, du côté de San Paolo, on ne célèbre plus les vêpres païennes avec la même ferveur. Des tribunes, on a pour ce footballeur trentenaire devenu assez ordinaire les regards réservés aux Judas. Pour les tifosi, Maradona a commencé à trahir en 1989, lorsqu’il a rendu publics ses contacts avec l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie. Il y a des choses que Naples ne peut pardonner.
Le divorce sera consommé le 21 mars 1991. Après un match contre Bari, il est contrôlé positif à la cocaïne. Suspendu dix-huit mois, il s’enfuit discrètement en Argentine. Jamais plus il ne revêtira le maillot du Napoli, avec lequel il a marqué 115 buts en 259 matches. Il est transféré au FC Séville, en octobre 1992, pour une somme rondelette (37,5 millions de francs), destinée à couvrir les dettes laissées à Naples.
Une lente et inexorable dégringolade
Drogue, trafics et mafias en tout genre, excès, provocations, amitiés douteuses vont désormais baliser la fin de sa carrière. A quand remonte exactement la première incartade, le premier écart, le premier signe annonciateur d’une déchéance inévitable ? Difficile à dire. Les champions, les idoles, sombrent parfois quand les projecteurs et les vivats s’éloignent. Pas dans son cas.
« C’est à Barcelone que débute ma relation avec la drogue », raconte l’idole dans son autobiographie : « Dans l’ensemble, mon séjour à Barcelone a été pénible. Hépatite, fracture, mentalité catalane. Mais aussi parce qu’à Barcelone je suis tombé sous l’emprise de la drogue. Et de la pire des façons : quand on pénètre dans le monde de la drogue, on s’y refuse d’abord, mais on finit par céder. »
Diego Maradona, en 1984, avec le maillot de l’équipe d’Argentine. Ipp / Icon Sport
Dès lors, sa vie ne sera plus qu’une lente et inexorable dégringolade. Peu après son retour en Argentine, au printemps 1991, il est arrêté pour consommation de cocaïne et incarcéré. En 1994, il passe de nouveau devant les tribunaux pour avoir tiré à la carabine sur des journalistes (il sera condamné plus tard à deux ans de prison avec sursis). Ses ultimes dribbles, dans le championnat argentin, sous les couleurs de Newell’s Old Boys (1993-1994) et de Boca Juniors (1995-1997), ne seront pas plus convaincants : comme entraîneur particulier, Maradona ne trouve pas mieux que de s’attacher les services du sprinter canadien Ben Johnson, lui-même suspendu à vie pour dopage. Fin 1997, il est de nouveau contrôlé positif à la cocaïne. « Personne ne me fera croire que la drogue ou l’argent ont changé mes sentiments, écrira-t-il. Rien. Je reste le même, celui de toujours. C’est moi, Maradona. C’est moi, Diego. »
Lorsqu’il débarque à La Havane, le 17 janvier 2000, Diego Armando Maradona n’est plus lui-même, pourtant. Bouffi, hirsute, le visage sans expression, le pas mal assuré : il n’a même pas 40 ans, mais c’est un homme usé, fatigué par trop d’excès, qui arrive dans la capitale cubaine. Un mois plus tôt, il a été victime d’un malaise cardiaque après une surdose de cocaïne. Son cœur est détérioré à 62 %, estime alors son médecin, son état de santé général est défini comme « sérieux et grave ». Le joueur est mort, l’homme est brisé, en bout de course. Cuba sera son dernier véritable port d’attache.
Ephémère sélectionneur de l’Albiceleste
Naples l’a aimé à la fin des années 1980 : il a pourtant quitté l’Italie comme un voleur, ou presque. L’Argentine adule toujours le joueur qui lui a offert le Mondial 1986, elle lui conserve une immense tendresse, mais finit aussi par s’agacer des outrances, des déclarations tapageuses, des cures de désintoxication, des contrôles antidopage positifs. Fidel Castro lui propose de tenir une conférence devant des sportifs à La Havane.
Une partie du peuple cubain se reconnaît-il en cet homme né pauvre et qui, en dépit de ses succès, de son argent, semble toujours un peu perdu et incompris ? Cuba accueille en tout cas en héros ce cousin du Che Guevara – dont il se fera tatouer l’effigie sur le bras. Diego Maradona se choisit une autre vie, une autre ville, une seconde patrie. Il s’installe à La Havane afin de suivre une cure de désintoxication, mais ne parviendra jamais à se soigner vraiment.
Fidel Castro s’est, lui, trouvé un ambassadeur de choix. Maradona n’aura en effet de cesse de critiquer l’embargo américain frappant son pays : « Je préfère mille fois le Cuba de Castro à l’Amérique de Bush. Ce que les Etats-Unis font à Cuba, c’est une guerre cruelle et sale. Rien ne peut entrer à Cuba, pas même les médicaments. Cela signifie que des enfants, des bébés meurent. »
Victime d’un malaise cardiaque en 2004, il subit avec succès un pontage gastrique qui lui fait perdre 40 kg. Un an plus tard, on le retrouve aux côtés du président vénézuélien Hugo Chavez à l’occasion du quatrième Sommet des Amériques, organisé à Mar del Plata (Argentine), vêtu d’un T-shirt sur lequel est écrit « STOP BUSH » (avec le « s » de Bush en forme de swastika). Ses problèmes de santé à répétition (boulimie, hypertension, alcoolisme…) ne l’empêcheront pas de goûter à nouveau aux joies du terrain : en octobre 2008, il est nommé à la tête de l’équipe nationale d’Argentine, qu’il parvient à qualifier, difficilement, à la Coupe du monde 2010.
Diego Maradona assiste à un match, le 7 mars 2020 à Buenos Aires. Agustin Marcarian / REUTERS
Critiqué par la presse, qui remet régulièrement en doute ses capacités tactiques, il s’en prend vivement aux médias, à grand renfort d’injures à connotations sexuelles (qui lui vaudront amendes et suspension). Une élimination douloureuse face à l’Allemagne en quart de finale du Mondial sud-africain (0-4) le conduit vers la sortie. Ses arriérés fiscaux l’obligeant à continuer de travailler, Maradona va alors poursuivre une carrière erratique de technicien qui le verra diriger des clubs de seconde zone à Dubaï, aux Emirats arabes unis, en Biélorussie et au Mexique. Jusqu’à ce énième retour dans son pays natal, comme coach du plus ancien des clubs argentins, le Gimnasia de La Plata, créé en 1887.
A de nombreuses reprises, ces dernières années, des rumeurs l’ont donné à l’article de la mort, voire bel et bien décédé. Diego Maradona le pieux se savait en sursis depuis longtemps. En 1997, des soucis de santé lui avaient valu cet aveu : « Il est évident que je suis en connexion directe avec le grand barbu. »
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