Monde : France
Le modèle char de combat
Les modèles de châssis
Six modèles de châssis sont construits, dans l'ordre chronologique :
char AMX-13 (2A) : avec 4 galets de roulement et la poulie de tension au niveau du sol ;
char AMX-13 (2B) : avec 5 galets de roulement et la poulie de tension surélevée ;
char AMX-13 (2C) : avec la tourelle FL-10 et deux rouleaux supports de chenille ;
char AMX-13 (2D) : avec 4 rouleaux supports de chenille ;
char AMX-13 (2E) : avec 3 rouleaux supports de chenille et un canon de 90 mm ;
char AMX-13 (2F) : avec 2 rouleaux supports de chenille et un manchon anti-arcure sur le canon.
AMX-13 canon de 75 Modèle 1951
C'est le premier modèle d'AMX-13 en service. La tourelle FL 10 de l'AMX-13 est armée avec un canon semi-automatique SA 50 de 75 mm (Cn 75 SA 50) inspiré du canon de 75 mm long 7,5 cm KwK 42 L/70 du Pzkw V Panther. Il est doté d'un obus perforant de 75 mm d'une vitesse initiale de 1 000 m/s. Il est alimenté par un système original de barillets rotatifs d'une capacité de six obus chacun. Ce système permet d'économiser un membre d'équipage spécifique pour recharger le canon. En revanche, une fois les douze projectiles tirés, le retour à l'arrière est nécessaire pour compléter les barillets.
AMX-13 FL 11
AMX-13 avec tourelle de M24
Chaffee
En 1957, pour remplacer les chars M24 Chaffee très usés, l'armée française envisage de monter sur le châssis de l'AMX-13 une tourelle de M24 avec le canon de 75 mm M6 L39, une mitrailleuse coaxiale MAC 31 de 7,5 mm et une mitrailleuse HBM2 de 12,7 mm en barbette sur la tourelle. L'idée est de pouvoir utiliser les obus de 75 mm qui ont été livrés en masse par les États-Unis à la France. Un prototype est essayé en 1957 puis 150 exemplaires sont fabriqués en 1960. Ils servent en Algérie française notamment au 9e régiment de hussards, puis sont rapatriés en 1962. Les canons sont démontés et le bouclier est remplacé par un pare-brise pour placer un instructeur. L'engin reçoit alors le nom d'AMX-13 DTT et les chars sont versés à l'instruction.
À partir de la moitié des années 1960, les M47 Patton sont retirés du service et l'AMX-30 n'est pas encore prêt pour les remplacer. Aussi, pour remettre à niveau les AMX-13 par rapport à leurs adversaires du pacte de Varsovie, les tourelles FL 10 sont modifiées à partir de février 1967 par le réalésage du canon SA 50, ajout d'un manchon thermique antiarcure et modification de l'aménagement intérieur. Le tube devient le « Canon de 90 mm modèle F3 » (Cn 90 F3), doté d'un obus empenné à charge creuse (HEATFS- Hight Explosive Anti-Tank Fin Stabilized) et tirant à la vitesse initiale de 750 m/s. Le système à barillets est conservé, la durée du rechargement complet allant de une heure à une heure et demie. Les nouveaux modèles reçoivent un aide à la conduite infra-rouge et une capacité NRBC qui se caractérise à l'extérieur, par l'apposition d'une jupe textile au niveau de la jonction entre la partie mobile et la partie fixe de la tourelle oscillante. Ils sont retirés du service en 1990.
AMX-13 T75 mm SS-11
L'industrie française est très avancée en matière de missiles anti-char et elle les essaye dans de nombreuses configurations et sur de nombreux châssis. Le Centre de Tir des Engins Blindés de Mailly-le-Camp propose une solution avec le montage de missiles SS-11 de part et d'autre du canon de 75 mm sur la tourelle FL-10 D2. Le principe est accepté en avril 1960 et les premiers exemplaires sont livrés en janvier 1963.
AMX-13 T75
Version avec les missiles SS-11 filoguidés.
AMX-13 T75/TCA
Version avec les missiles SS-11 guidés électroniquement (TCA = télécommande automatique.)
AMX-13 « Ben-Hur »
Ce sont des châssis AMX-13 avec la tourelle démontée destinés à l'instruction à la conduite avec une rambarde mise autour de l'orifice de tourelle pour donner à l'instructeur une certaine stabilité.
Les modèles destinés à l'infanterie
Le modèle transport de troupes d'infanterie donne naissance à toute une série de variantes.
Véhicule transport de troupe
l'État-major des armées choisit en juillet 1955 l'AMX-13 transport de troupe chenillé modèle 56 (AMX-13 TT 12 CH Mle 56) pour remplacer les half tracks d'origine américaine. Son appellation varie selon les périodes :
transport de troupe chenillé modèle 56 (AMX-13 TT 12 CH Mle 56) ;
AMX-13 VTP (Véhicule transport de personnel) ;
AMX-13 VTT (véhicule transport de troupe).
Des essais sont menés d'avril à juin 1956 par la section technique de l'armée sur quatre prototypes. En 1957, une présérie de 25 exemplaires est commandée. 230 exemplaires sont construits et livrés en 1960. L'armement initial est assuré par une mitrailleuse Reibel Mle 1931 non protégée. Deux versions de tourelleaux sont adoptées par la suite, le CAFL 38 doté d'une mitrailleuse Browning Mle 1919 de 7,62 mm ou d'une mitrailleuse AA 52 de 7,5 mm et le S470 ( Giat CB 127) avec une mitrailleuse Browning M2 HB de 12,7 mm.
Véhicule de combat d'infanterie AMX-13 VCI
Les dernières versions du VTT sont équipées du tourelleau T20-13 doté d'un canon de 20 mm à tir rapide ce qui peut lui donner les caractéristiques d'un véhicule de combat d'infanterie sans vraiment en avoir les qualités de protection. Il est supplanté progressivement dès 1975 par l'AMX-10.
Poste de commandement chenillés
AMX-13 Poste de commandement chenillé Mle 1956 (AMX-13 PC CH Mle 56)
Véhicules de tir mortier AMX-13 Mortier
Mortier de 81 mm : modèle destiné à l'armée belge et appelé AMX-VPCM (véhicule chenillé porte-mortier), il est armé avec un mortier de 81 mm Brandt qui tire de la partie avant du toit. Le mortier peut tirer sous un angle compris entre 43 et 80° avec un débattement latéral de 40°. L'équipage est de six hommes et l'engin porte un total de 128 roquettes de mortier. Une embase est portée devant la coque pour que le mortier puisse être mis en œuvre hors du véhicule si nécessaire.
Mortier de 120 mm : toujours dénommé AMX-VPCM (véhicule chenillé porte-mortier), il porte un mortier de 120 mm Brandt et une équipe de pièce de 5 hommes. Il peut transporter 60 coups. Le mortier peut tirer sous un angle compris entre 43 et 80° selon un débattement latéral de 46°.
Les modèles destinés à l'artillerie sol-sol
Le projet d'un canon automoteur de 105 date de 1946 dans le cadre du renouveau de l'industrie de défense française. Le châssis AMX-13 est choisi parmi trois concurrents. Une longue phase d'expérimentation a lieu entre 1950 et 1954. En 1955, vingt exemplaires de pré-série sont construits par les ARE. 425 sont produits au total. 337 sont livrés à l'armée française avec le tube de 23 calibres, 92 sont exportés aux Pays-Bas avec le tube de 30 calibres. La masse artillerie est composée d'un obusier tracté de 105 OB 105 Mle 50 TF développé dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale mais qui n'est pas produit en masse. Le véhicule est un châssis AMX-13 renforcé et sa description est sensiblement la même que celle de la version char. Deux versions sont développées.
AMX-105 A ou M 61
Casemate fixe. L'obusier peut tirer sous un angle positif de 70° et négatif de -4° 30". Le débattement horizontal du canon est de 20° à gauche et 20° à droite. L'ensemble du pointage se fait à la main. Le canon a une portée maximum de 15 km. L'obus a une vitesse initiale comprise entre 220 et 670 m/s. Le tube qui peut avoir deux longueurs, 25 ou 30 calibre est terminé par un frein de bouche à deux volets. Sa capacité d'emport est de 56 obus de 105 mm dont 6 antichar. Il est équipé d'un télescope à grossissement 6 pour les tirs antichar et d'un goniomètre de grossissement 4 pour le tir d'artillerie. Une mitrailleuse de 7,5 mm AA 52 ou de 7,62 mm ANF1 est transportée à l'intérieur de la casemate. Une autre mitrailleuse du même type est montée sur le kiosque du chef de char à droite du compartiment de combat. Le compartiment de combat est couvert par deux plaques de blindage est il est accessible par deux portes à l'arrière.
AMX-105 B
Tourelle rotative. La tourelle rotative est un projet d'étude qui aboutit à la construction de quatre exemplaires pour la Suisse mais qui n'aboutit pas à une production. Les caractéristiques de la masse artillerie et du châssis sont sensiblement les mêmes que celles du modèle A mais il reçoit au-dessus de la tourelle, un tourelleau CAFL 38 avec une mitrailleuse MAC 31 de 7,5 mm pour la sécurité rapprochée de la pièce.
Un prototype est présenté en 1959. Le modèle est développé au début des années 1960 et consiste en un obusier de 155 mm monté à l'arrière d'un châssis AMX-13. L'obusier lui-même est construit par les Ateliers de construction de Tarbes (ATS) et il est dérivé du tube du l'obusier TR Mle 50 avec un frein de bouche différent. Le châssis est fabriqué par les Ateliers de construction de Roanne (ARE) à l'origine puis, à partir de 1965, la fabrication est transférée auprès de Creusot-Loire pour laisser la place aux chaines de montage de l'AMX-30. Les essais sont conduits par les Établissements d’études et de fabrication d'armement de Bourges (EFAB).
AMX-13 Véhicule de commandement d'artillerie
Version de l'AMX-13 VTT qui accompagne les batteries de 105 AU 50 ou de 155 AMF3 et qui contient tout le matériel pour la préparation des tirs sur le côté droit à l'arrière (planches de graphiquage et de tenue de la situation tactiques) et les transmissions avec à l'avant un ensemble de postes radio AN-GRC 9 (un poste pour les ordres, un poste pour le renseignement et un poste pour le réglage des tirs en liaison avec les observateurs avancés), un haut parleur et à l'arrière, un faisceau destiné à recevoir les fils téléphoniques en direction des pièces. L'équipage est de neuf personnels. Il peut tirer une remorque de ravitaillement en munitions ARE (Ateliers de Roanne) 2T F2.
AMX-13 VCA (Véhicule à chenille d'accompagnement)
Fait pour accompagner l'AMX-13 AMF3, il transporte le conducteur et l'équipe de pièce de sept hommes. Il peut transporter 25 coups complets (obus et gargousses), 39 fusées, et il peut tracter une remorque de ravitaillement en munition ARE (Ateliers de Roanne) 2T F2 qui contient 30 coups complets dont 26 gargousses à propulsion lente, 4 à propulsion rapide et 6 fusées. Il est armé avec un tourelleau standard. Dans la plupart des régiments d'artillerie, il est remplacé par un camion 3t GBC 8 KT d'accompagnement armé d'une mitrailleuse Browning HB de 12,7 mm sur affût circulaire pour la lutte antiaérienne.
AMX-13 RATAC (radar de tir de l'artillerie de campagne)
Version de l'AMX-13 VTT doté d'un radar Doppler RATAC qui permet de détecter et de distinguer les mouvements et régler les tirs.
Les modèles destinés à l'artillerie sol-air
Dès l'après-guerre, l'armée française cherche à améliorer ses capacités antiaériennes qui ne sont composées alors que de quadritubes de 12,7 mm montés sur half-track du modèle M16 Multiple Gun Motor Carriage et des canons tractés de Bofors 40 mm. Une tourelle quadritube composée de canons de Flak allemands MG-151/20 Vierling est essayée sur une plateforme AMX-13 mais la portée utile du système d'arme, 1 200 m, n'est pas satisfaisante.
AMX-13 défense contre-avion (DCA) monotube de 40 mm
Parmi les essais, un Bofors Mk.3 L.70 produit sous licence est monté sur une tourelle blindée SAMM (Société pour les applications des machines motrices) S-980. Le système d'arme destiné principalement à la marine est équipé un radar COTAM de détection, acquisition, poursuite et tir, d'un poste de conduite de tir avec un calculateur PHF 40 et d'une binoculaire L879. Les études cessent à partir de 1957 car la batterie s'avère trop lourde, la cadence de tir de 120 coups par minute est insuffisante et les missiles antiaériens semblent proposer une alternative plus prometteuse. Deux prototypes sont construits, mais aucune suite n'est donnée au projet.
AMX-13 défense contre-avion (DCA) bitube de 30 mm
À la suite de l'échec du modèle précédent, l'armée française se tourne au début des années 1960 sur un affût bitube de 30 mm Hispano-Suiza HS 831.A, inspiré du canon allemand de 30 mm MK 103, monté sous une tourelle blindée SAMM S 401.A et doté d'un radar de veille et de contrôle du tir Thomson-CSF Œil Noir.
Le système d'arme permet une défense antiaérienne du corps de bataille à basse altitude dans la zone des 1 000 m. Soixante exemplaires sont produits. Les premiers sont livrés en 1969 et quittent le service à la fin de la guerre froide.
Le châssis est du modèle renforcé de l'OB AU 50 qui permet d'avoir une plateforme horizontale sur laquelle la tourelle peut pivoter. Le bitube est contrôlé par des détentes électriques et la vitesse initiale du projectile est de 1 000 m/s.
Le tir peut être au coup par coup ou par rafales de 5 ou de 20 coups pouvant atteindre une cadence de tir de 600 coups/minutes pour les deux tubes.
Chaque tube dispose de 300 obus en réserve. Le système de pointage électrico-hydraulique n'est pas stabilisé. La tourelle peut pivoter à raison de 80° par seconde, avec un pointage en hauteur maximum de 85° atteint au rythme de 45° par seconde.
Le radar Doppler à vagues cohérentes Œil Noir développé par Électronique Marcel Dassault (EMD) peut détecter tout type d'aéronef dans un rayon de 12 km et jusqu'à une altitude de 3 000 m. Il permet au système d'arme d'atteindre un portée utile de 5 000 m.
Le système d'arme a aussi une capacité auxiliaire anti-char pour laquelle il est doté d'un viseur APX M 250. La tourelle reçoit un réceptacle arrière destiné à récupérer les douilles des obus tirés. Elle reçoit aussi des barres soudées pour accrocher des sacs de stockage textiles.
La tourelle étant un peu lourde pour le châssis AMX-13, une version montée sur le châssis AMX-30 est étudiée à partir de 1965, version qui n'est pas adoptée par l'armée française mais qui est proposée à l'export.
AMX-13 Roland
Le châssis de l'AMX-13 a été initialement envisagé pour soutenir le système de missile antiaérien franco-allemand Roland mais aucune production ne s'en est suivie et tous les exemplaires, prototypes et productions ont été montés sur un châssis de char AMX-30.
Les modèles destinés au génie
AMX-13 VCG (véhicule de combat du génie)
Introduit en 1964, il est destiné au génie « combat ». Il est dérivé de la version VTT de l'AMX-13. Il transporte dix hommes dont un chef de char, un conducteur et sept hommes. Il pèse 17,6 t. Il permet à ces personnels de faire des opérations de déblaiement, de destructions, de levage et de terrassement. Il est équipé d'une lame de bulldozer, d'une bigue démontable pouvant soulever 4 500 kg, et d'un treuil hydraulique (3,5 t - 4,5 t) commandés depuis l'intérieur du véhicule et d'outils de pionnier : détecteurs de mines, scies mécaniques, marteau perforateur automoteur, etc. Il peut tracter une remorque à deux essieux tous terrains d'une charge utile de 2 t. Il est armé d'une mitrailleuse Browning HB M2 de 12,7 mm sans tourelleau.
AMX-13 PDP (poseur de pont)
En 1955, le projet d'un véhicule poseur de pont est lancé. Un prototype est commandé en 1959 et il est testé en avril-mai 1962. Entre-temps, une série de 18 engins est commandée en janvier 1961 et une autre de 12 engins en septembre 1961. Il est construit autour du châssis de l'AMX-13 Mle 1955 Dépannage. Il est capable de franchir des coupures de 12 à 13 m.
AMX-13 poseur de pont Mle F1
Autre appellation du 13 PDP
AMX-13 poseur de mines Minotaur
Le Minotaur est un système entièrement automatique pour créer rapidement un champ de mines antichar sur une surface ajustable en portée, en densité et en durée. Un champ de mines d'une longueur de 2,4 km peut être créé en moins de 5 minutes sur les cotés à une distance de 300 m quand le véhicule est en mouvement, et vers l'arrière à 185 mètres lorsque le véhicule est en position statique. Montable sur divers châssis, l'AMX-13 TT était une option proposée par le GIAT mais qui n'a pas donné de suite.
Les modèles destinés au service de santé des armées
AMX-13 Sanitaire VCBT
Les modèles destinés au dépannage et au matériel
L' AMX-13 Mle 1955 Dépannage est conçu pour le dépannage, le remorquage et l'entretien du matériel blindé immobilisé. Il permet la manutention de moteurs et de tourelles. Il est équipé de :
1 treuil principal (force de traction : 15 t ; longueur de câble : 50 m) ;
1 treuil auxiliaire (force de traction : 1 t ; longueur de câble : 120 m) ;
1 grue (force de levage : 5 t) ;
1 groupe électrogène ;
1 projecteur orientable de grande puissance ;
1 mitrailleuse de 7,5 mm en tourelleau.
Longueur : 5,50 m. Largeur : 2,60 m. Hauteur : 1,38 m. Vitesse : 60 km/h. Poids 14 t. Équipage : 3 hommes.
Les modèles spécifiques à l'étranger ou prototypes destinés à l'export
Dès 1950, de par son originalité, l'engin connait un très grand succès à l'export, succès qu'il connait jusqu'à la fin de son service dans l'armée française et même au-delà.
AMX-13 canon de 105 Modèle 1958 : en juillet 1957, une nouvelle tourelle FL 12 équipée d'un canon de 105 mm Mle 1957 (Cn 75 SA 57 (F1)) L 44, est essayée aux Ateliers de Bourges (ABS). Une présérie est livrée à l'armée française mais elle n'est pas suivie de production. En revanche, cette version intéresse les pays étrangers comme les Pays-Bas, le Liban, le Pérou et l'Équateur. La tourelle FL 12 sans le châssis est vendue à l'Autriche pour être montée sur le chasseurs de char SK-105 Kürassier.
AMX-13 FL 15 : version néerlandaise avec une tourelle FL 15 similaire à la FL 12 mais avec un équipement de vision comprenant sept épiscopes M554 et des jumelles de vision nocturne OB 44 pour le chef de char et deux épiscopes M552 pour le tireur, un périscope/télescope M212 avec un grossissement de 1,6 à 6,5 fois pour le chef de char et un télescope à grossissement 8 de jour et 6 de nuit pour le tireur. Un système de contrôle de tir facilite l'acquisition de la cible, réduit le temps d'engagement et augmente la probabilité d'atteinte au premier coup.
AMX 13-105 : version destinée à l'export avec un canon de 105 à manchon anti-arcure et l'avant de la coque renforcé.
LAR-16 : version vénézuélienne retrofitté par Israël avec un lanceur de roquettes multiples (MBRL) avec 26 tubes de 160 mm LAR pour projectiles explosifs (HE). 25 exemplaires ont été mis en service. Les châssis ont été rétrofittés selon la norme NIMDA.
AMX-13V CLI : AMX-13/90 amélioré pour l'armée vénézuélienne.
AMX-13 VCPC : AMX-13 VCI amélioré pour l'armée vénézuélienne.
AMX-13 AD : version antiaérienne vénézuélienne avec une tourelle bitube américaine de 40 mm M42 Duster.
AMX 13 VTT avec missile ENTAC : modèle développé pour la Belgique.
AMX 13 Obusier de 105 mm automoteur Modèle 1950 avec tourelle rotative : version du 105 AU 50 achetée par la Suisse à quatre exemplaires qui restent à l'état de prototypes.
AMX-13 GTI : version semi-expérimentale d'essai avec une nouvelle suspension construite par GLS, une succursale de Krauss-Maffei.
AMX-13 HOT : prototype avec missiles antichar HOT.
AMX 13 modèle 1987 : ultime version proposée à l'export par la France avec un moteur Baudouin 6F 11 SRY, diesel de 280 CV ou un Detroit Diesel Model 6V-53T, diesel de 280cv un transmission automatique Rockford Powertrain ZF 5WG-180 et une suspension hydropneumatique qui permet un plus grand confort de l'équipage et une capacité à tirer en roulant plus importante.
AMX-13 SM1 (Singapore Modernised 1) : version améliorée pour l'armée singapourienne fondée sur les caractéristiques de l'AMX-13 modèle 1987 avec le moteur Detroit.
AMX-13 THS : prototype avec une nouvelle transmission hydraulique.
AMX-40 DCA : système antiaérien avec un canon de 40 mm Bofors.
AMX-113 : version améliorée destinée à l'Argentine.
AMX-13 PRA (PantserRups Artillerie) : version hollandaise de l'obusier AU 50.
AMX-13 PRI (PantserRups Infanterie) : version hollandaise de l'AMX-13 VTT.
AMX-13 PRB : (PantserRups Berging) : version néerlandaise de l'AMX-13 dépannage.
AMX-13 PRCO (PantserRups Commando) : version néerlandaise de l'AMX-13 VTT PC.
AMX-13 PRVR : version néerlandaise de l'AMX-13 Cargo.
AMX-13 PRGWT (PantserRups Gewondentransport) : version néerlandaise de l'AMX-13 VCTB ambulance.
AMX-13 PRAT : version néerlandaise de l'AMX-13 VTT avec missiles antichar TOW.
AMX-VTT Cargo : version du VTT destiné au ravitaillement et au transport logistique construits pour la Belgique et les Pays-Bas avec une capacité d'emport de 3 tonnes.
AMX-VTT PADTA (poste avancé de direction tactique air) : version du VTT équipé d'un radar de veille aérienne.
AMX-VTT Modèle 1987 : ultime version du VTT modernisée avec une mobilité et un système de tir améliorés.
AMX-13 57L/100 : prototype avec un canon britannique L7 de 100 mm monté sur une tourelle FL (1957).
AMX13/Cockerill : version rétrofittée par Cockerill avec un canon de 90mm Mk IVA3.
DNC-1 : nom des AMX-13 livrés au Mexique, surplus de l'armée belge remis à niveau par l'industrie belge SABIEX pour le châssis et SEBENA pour le canon.
DNC-1 Grua : version de l'AMX dépannage Mle 1955 améliorée localement par l'armée mexicaine.
Char léger 51 / Leichter Panzer Lpz 51 : nom de la version suisse du Modèle 51. Dans l'attente de la livraison de chars Centurion par les Britanniques, l'armée suisse adopte l'AMX-13 Mle 51. Ces chars restent en service jusqu'en 1980.
NIMDA Upgrade : pack de modernisation proposé par la compagnie israélienne NIMDA. Il comprend un moteur diesel Detroit Model 6V-53T de 275 ch à 2 800 tours par minute avec une transmission automatique NIMDA N303, un nouvel armement, un système informatisé de contrôle des tirs, du blindage additionnel réactif.
AMX-13 Yonkav 2 : AMX 13/105 complètement revu et modernisé pour l'Indonésie. En cours de développement depuis 2014. Il comprend notamment un nouveau canon de 105 mm et un nouveau blindage et un moteur Navistar de 320 CV.
AMX-13RA5 Escorpion 1 : version péruvienne de l'AMX-13 équipé d'une tourelle FL-12 avec un canon de 105 mm et de missiles antichars russes Malyutka 9M14 (Code OTAN AT3 Sagger).
AMX-13PA8 Escorpion-2 : version péruvienne d'AMX-13 équipé d'une tourelle FL-12 avec un canon de 105 mm et deux missiles antichars ukrainiens Bar'er R 2S.
AMX-13 Alacrán : version péruvienne sans canon équipé d'une poste lance-missiles antichars avec deux ou trois missiles antichar russes 9M133 Kornet (Code OTAN AT14 Spriggan) prêt à l’emploi en service depuis 2010.
AMX-D30 Vulcano : obusier automouvant sur la base d'un AMX-13-105 péruvien sur lequel est monté un obusier D-30 de 122 mm russe à partir de 2018. Construction de 30 à 40 exemplaires prévue.
Pays utilisateurs
Les nations ayant utilisé ou utilisant encore l'AMX-13 et ses variantes sont nombreuses.
Algérie : 44 AMX-13/75
Argentine : 58 AMX-13/105 Mod. 58 - acquis en 1968. 30 construits en France et 28 acquis en pièces, pour assemblage en Argentine par la firme Astilleros Argentinos Rio de la Plata S.A. (ASTARSA), sous licence, avec l’assistance technique et la supervision du fabricant français.
Autriche : 72 AMX-13/75
Belgique : 555 AMX-13 dont 305 VTT, 72 PC, 58 Cargo, 90 Mortier, 86 MILAN et 30 ENTAC
Cambodge : 20 AMX-13/75
Chili : 87 AMX-13 AMF3
Côte d'Ivoire : 5 AMX-13/75
Djibouti : 60 AMX-13/90
République dominicaine : 15 AMX-13/75
Égypte : 20 AMX-13/75
Équateur : 195 AMX-13 dont 108 AMX-13/75 et 87 AMX-13 VCI en 1975
France :
Guatemala : 8 AMX-13/75
Inde : 164 AMX-13/75
Indonésie : 175 AMX-13/75
Israël : 100 AMX-13/75
Koweït :
Liban : 75AMX 13 dont 42 AMX-13/75, 13 AMX-13/90, et 22 AMX-13/105
Maroc : 120 AMX-13/75
Pays-Bas : 846 AMX-13 dont 131 AMX-13/75, 345 VTT, 82 105AU50, 162 VTT-PC, 34 dépannage, 46 VTT-cargo, 46 VTT-transport de blessés. Les derniers quittent le service en 1983
Népal : 56 AMX-13/75 acheté en deuxième main à Singapour
Pérou : 108 dont 30 AMX-13/75 et 78 AMX-13/105 qui en 2018 utilise des versions nationales antichars et veut convertir ses obusiers de 105 mm en mettant des D-30 de 122 mm à la place des canons d'origine
Singapour : 300 AMX-13/75; acheté en deuxième main à la Suisse et à Israël
Suisse, Armée suisse : 200 x Blindés léger 51 et 4 105 AU 50 B
Tunisie : 30 AMX-13/75
Venezuela : 67 AMX-13 dont 36 AMX-13/75 et 31 AMX-13/90
L'AMX-13 est un char léger français produit à 7 700 exemplaires (dont 3 400 exportés dans 35 pays) entre 1953 et 1985. Son châssis est décliné en plusieurs versions : char de combat, lance-missile antichars, transport de troupes (AMX-13 VCI), canon automoteur de 105 ou 155 mm, postes de commandement, engins du génie, ambulance, etc.
Sa conception est très avancée notamment grâce à sa tourelle oscillante FL 10 qui permet de monter sur un châssis de char léger des canons longs à grande vitesse initiale de calibre 75, puis 90, et même 105 mm. Elle permet notamment de concilier, légèreté, petite taille, rapidité et puissance de feu.
Historique
Un char léger AMX-13 équipé de missiles antichar Nord SS.11. Un total de 4 300 de ces engins furent perçus par l'armée française entre 1952 et leur retrait dans les années 1980.
Dès l'automne 1944, l'état-major des armées françaises relance un programme de rééquipement de l'armée avec du matériel français. Une réunion décisive a lieu en février 1945 pour définir les spécifications de nouveaux chars, et demande aux structures de production d'armement d'envisager trois types de matériels : un char principal de combat (Main Battle Tank - MBT); un char léger; un véhicule blindé de reconnaissance.
En septembre 1946 un avant-projet est émis par la direction des études et fabrications d'armement (DEFA) pour un char léger destiné à la reconnaissance et à la mission antichar. Peu à peu, le cahier des charges s'affine et s'avère être à contresens des développements des autres puissances qui alourdissent leurs nouveaux chars (T-10 en URSS, M 48 aux États-Unis, Centurion en Grande-Bretagne) dans le sens d'une protection renforcée et d'une puissance de feu accrue. Il se tourne délibérément vers un engin léger qui doit avoir :
une forte puissance de feu ;
un poids inférieur ou égal à 12 t pour être aérotransportable ;
une très bonne mobilité ;
une grande autonomie ;
le châssis doit être polyvalent et doit pouvoir accueillir une gamme complète d'armement.
Le principe d'une tourelle oscillante est adopté et validé par la section technique de l'armée (STA), et en avril 1947 quatre constructeurs sont mis en compétition : AMX, Renault, les Forges et chantiers de la Méditerranée (FCM), la Compagnie générale de construction de locomotives (Batignolles-Chatillon). La tourelle FL 4 de chez Fives-Lille équipée d'un canon long de 75 mm à haute vitesse initiale est adoptée.
En décembre 1949, la société AMX remporte le marché. Cinq prototypes sont construits, mais fin 1949 l'exigence d'aérotransportabilité est abandonnée.
De février à avril 1950 les prototypes sont essayés en corps de troupe avec des tourelles FL 4 ou FL 5. 135 blindés de pré-série avec tourelle FL 10 sont commandés.
En octobre 1950, le prototype no 2 est envoyé aux États-Unis pour concourir aux financements ouverts dans le cadre des offshore procurement programs, qu'il obtient.
Début 1951, le char est adopté sous le nom de « char de 13 tonnes modèle 1951 » ou « char AMX-13 ». Au premier semestre 1952 les premiers exemplaires de série sont livrés au 8e régiment de hussards à Epernay. Des tests sont, par ailleurs, poursuivis en Afrique du Nord.
La firme Mathis est déclarée en faillite alors que son moteur, choisi à l'origine pour le blindé, demande encore une longue mise au point. Est alors adopté un moteur fabriqué par la Sofam (Société de fabrication d'armements et de moteurs), qui sera finalement produit par SAVIEM.
Les dernières mises au point et expérimentations durent jusqu'en 1955. Les modèles de série sortent des ateliers de Roanne (ARE) jusqu'en 1964, puis de chez Creusot-Loire à Chalon-sur-Saône. Une troisième ligne de montage est ouverte aux Forges et chantiers de la Méditerranée à la Seyne-sur-Mer. La fabrication se termine en 1985.
Description
Très original dans son concept, la coque de l'AMX-13 est entièrement soudée. Le conducteur est assis à l'avant gauche et dispose de trois épiscopes qui lui donnent une visibilité panoramique, et d'une trappe blindée d'une seule pièce qui s'écarte du côté gauche. Le moteur est placé à droite du conducteur. Il est à l'origine un moteur d'avion Mathis 8GB.20 à essence de 8 cylindres horizontaux, développant 250 ch à 3 000 tr/min, et qui équipe notamment le Morane-Saulnier MS-733 Alcyon et l'hydravion SCAN 30. Mais, avec la faillite de Mathis, il est remplacé par un 8GXB de 8 cylindres à plat, développant 270 ch à 3 200 tr/min. Le rapport poids-puissance est de 15 ch par tonne.
La tourelle oscillante FL-10 est placée à l'arrière du conducteur et du bloc moteur. Elle comprend une pièce longue de calibre 75 mm.
Les suspensions sont à barre de torsion, avec un total de cinq galets de roulement, la poulie de tension étant à l'arrière et le barbotin à l'avant, trois rouleaux supportent la chenille sur le dessus. La suspension du premier et du cinquième galet de roulement est renforcée par un amortisseur hydraulique. La boite de vitesses est manuelle et possède cinq vitesses avant et une marche arrière. Une boite automatique a été développée. Le différentiel est du type Cleveland. La direction et le freinage sont assurés par un système de bandes sèches et de bandes humides mise en œuvre par quatre leviers en fonction de l'effet à obtenir. Le système électrique est alimenté par 4 batteries de 12 volts (100 Ah) et un générateur de 4,5 kW.
L'AMX-13 n'a pas de capacité amphibie, ni de franchissement en eau profonde, ni de protection NBC
.
Participations aux opérations
Guerre d'Algérie
L'armée française utilise des AMX-13 de manière limitée pendant la guerre d'Algérie : en mars 1958, 114 sont déployés.
Suez
Le 2e escadron du 2e régiment étranger de cavalerie en renforcement du 1er régiment étranger de parachutistes met en œuvre des AMX-13 lors de la crise de Suez en 1956.
L'armée israélienne l'emploie durant la même campagne au sein de la 7e brigade blindée. L'AMX-13 est le premier char moderne de l'après-guerre qu'elle reçoit, la France étant le seul pays qui s'autorise à lui fournir des armes pour contrebalancer le poids de l'accord d'armement entre les Tchécoslovaques et les Égyptiens. En 1956 elle en possède 180, et les emploie comme chars de bataille faute de chars plus lourds.
République dominicaine
L'AMX-13 est aussi utilisé lors de la guerre civile dominicaine aussi bien du coté loyaliste que du coté rebelle. Deux AMX-13 saisis par les rebelles sont détruits par les M50 Ontos de l'United States Marine Corps à la suite de l'intervention des États-Unis.
Guerre des Six Jours
En 1967 lors de la guerre des Six Jours, Israël en possède environ 400 qui sont articulés en trois bataillons :
le premier est employé contre les Jordaniens vers le sud en Cisjordanie dans la région de Taluzi, de Tubas et de Naplouse ;
le deuxième est employé contre les Égyptiens et capture les points fortifiés qui protègent la bande de Gaza et la route côtière dans le nord de la péninsule du Sinaï ;
le troisième est employé contre les Syriens et participe à l'attaque du plateau du Golan.
La leçon qui en est tirée est que l'AMX-13 n'est pas assez blindé et que son canon est trop faible. Des pertes importantes sont subies à Rafah et sur le col de Jiradi. Les israéliens décident alors de retirer leurs AMX-13 et de les vendre à Singapour en 1969.
Guerre indo-pakistanaise
Lors de la deuxième guerre indo-pakistanaise en 1965, la 1re division blindée pakistanaise dotée de 264 M47 et M48 Patton américains est défaite lors de la bataille d'Asal Uttar (en), le 10 septembre. Elle est opposée à trois régiments de l'armée indienne, dont l'un, le 8e régiment de cavalerie, est équipé d'AMX-13. Cette bataille fut le plus grand engagement de chars depuis la Seconde Guerre mondiale.
Guerre civile libanaise
Les AMX-13 sont très actifs dans et autour de Beyrouth pendant la guerre du Liban, de 1975 à 1990, aussi bien entre les mains de l'armée libanaise que dans celles des groupes armés belligérants : la plupart des AMX-13 de l'armée régulière libanaise tombent entre les mains des milices chrétiennes du Front Libanais, entre celles des musulmans du Mouvement national libanais (LNM), et entre celles de factions rebelles dissidentes telles l'Armée arabe libanaise (LAA), l'Armée du Liban libre (AFL), la milice Kataeb (KRF), les milices Tigre, les Forces libanaises (LF), l'Armée du Sud-Liban (SLA), le mouvement Amal, l'Armée populaire de libération.
Entre 1979 et 1981, la France livre à nouveau des AMX-13 à l'armée libanaise, et la plupart de ceux saisis par les factions sont restitués à l'armée libanaise entre 1990 et 1993. En juillet 2018, six d'entre eux servent à la constitution d'un brise-lames au large de Sidon avec d'autres véhicules militaires.
Sahara Occidental
Le Maroc utilise ses AMX-13 pendant la guerre des Sables en 1963. Lors de la guerre du Sahara occidental contre le Polisario, il les utilise concurremment avec des SK-105 Kürassier, chars autrichiens également équipés d'une tourelle oscillante.
Fin de service en France
En France, au début des années 1980, environ 1 010 chars sont en parc dans l'armée de terre française, et sont alors en cours de remplacement dans les régiments mécanisés par les AMX-30. Un escadron de 16 AMX-13/90 et des AMX-VCI restent en service jusqu'en 1990 au 30e groupe de chasseurs de la 7e division blindée et au 5e RIAOM à Djibouti.
Didier Raoult, né le 13 mars 1952, à Dakar au Sénégal, est un microbiologiste français, spécialiste des maladies infectieuses, professeur des universités-praticien hospitalier au sein d’Aix-Marseille Université et des Hôpitaux universitaires de Marseille jusqu'à sa retraite le 31 août 2021, et directeur de la fondation institut hospitalo-universitaire Méditerranée Infection (IHU).
Lauréat du grand prix de l'Inserm en 2010, il étudie, avec son équipe marseillaise, des virus complexes et des bactéries. Il est signataire de très nombreuses publications scientifiques.
Il acquiert une notoriété médiatique internationale en 2020 quand, en début de pandémie de Covid-19, il annonce qu'un traitement à base d'hydroxychloroquine pourrait résoudre la crise sanitaire. Les publications chinoises préliminaires sur lesquelles il se base sont contestées. Il produit ensuite ses propres études, mais leur méthodologie est très critiquée. Dans un contexte polémique, il est soutenu par une partie du grand public et de la classe politique, notamment à droite. De nombreuses théories du complot naissent rapidement après ses prises de position, alimentant l'idée d'une cabale à l'encontre d'un traitement présenté comme bon marché et efficace. Près d'un an plus tard, en 2021, les essais randomisés controlés (notamment Solidarity, Recovery et Covidoc) n'ont pas permis de démontrer l'efficacité du traitement.
Il est connu pour son franc-parler et ses prises de position parfois iconoclastes, voire à rebours des consensus scientifiques (notamment sur le réchauffement climatique).
Biographie
Didier Raoult naît le 13 mars 1952 à Dakar, au Sénégal. Il gardera un lien affectif avec ce pays et le continent africain. Il est le fils unique d'André Raoult (1909-1978), un médecin militaire originaire de Bretagne, fondateur de l'Organisme de recherches sur l’alimentation et la nutrition africaines (Orana), et de Francine Le Gendre (1912-2009) une infirmière née à Marseille, petite-fille de Louis-Paul Le Gendre (1854-1936), un médecin des hôpitaux de Paris (Hôpital Tenon et Hôpital Lariboisière) et infectiologue renommé.
La famille s'installe à Marseille en 1961.
Il effectue une partie de sa scolarité dans un lycée de Nice, puis dans un internat à Briançon. Mauvais élève, Didier Raoult part travailler à 17 ans, pendant deux ans selon certaines sources mais en fait probablement moins de six mois, sur des bateaux, paquebot de croisière ou navire de la marine marchande selon les sources.
L'éducation stricte de son militaire de père explique ainsi sa révolte adolescente et son échec scolaire.
Marié en 1982 avec Natacha Caïn, psychiatre, fille du psychiatre et psychanalyste Jacques Caïn, dont la famille est originaire du comtat Venaissin et d'Anne Caïn, psychanalyste et psychodramatiste issue d'une famille d'origine lituanienne et juive, il est père de trois enfants : Sacha (maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à Marseille), Lola Raoult-Cohen (médecin psychiatre à Marseille) et une fille Magali née en 1977, d'une précédente union.
Formation médicale et en biologie
En 1972, il passe un baccalauréat littéraire en candidat libre puis, alors qu'il n'a aucune vocation dans ce domaine, il s'inscrit à la faculté de médecine de Marseille car « c’étaient les seules études que son père acceptait de financer ». Il réussit l'internat et souhaite devenir obstétricien, mais son classement à l'internat ne le lui permet pas. Il devient donc infectiologue comme son arrière-grand-père, Paul Le Gendre.
Cursus en médecine
1981 : il obtient son diplôme d'État de docteur en médecine en 1981, après avoir soutenu sa thèse d'exercice à l'université d'Aix-Marseille II. La même année, il obtient le diplôme de médecine tropicale de l'université de Marseille et un certificat d'études supérieures (CES) en bactériologie-virologie clinique.
1982 : CES en diagnostic biologique parasitaire.
1983 : diplôme de l'U.S. Department of Health and Human Service (Center for Disease Control - Atlanta U.S.A.) : Principles of Epidemiology.
1984 : diplôme de l'U.S. Department of Health and Human Service (Center for Disease Control - Atlanta U.S.A.) : Communicable Disease Control. Cette même année, il obtient le titre de spécialiste en médecine interne en France.
Cursus en biologie humaine
1981 : certificat en bactériologie-virologie générale.
1982 : certificat de pharmacologie générale. Il obtient également une attestation d'études approfondies (AEA) de bactériologie (Montpellier).
1983 : diplôme d'études et de recherche en biologie humaine (DERBH) à Montpellier.
1985 : doctorat d'État en biologie humaine : nouveaux aspects cliniques, biologiques, hysiopathologiques et épidémiologiques de la Fièvre boutonneuse méditerranéenne. Mise au point et applications de nouvelles techniques sérologiques (Montpellier).
Carrière professionnelle
Recherche
Didier Raoult découvre un moyen de cultiver les rickettsies, ce qui lui permet de les étudier et en 1983, il crée l'Unité des rickettsies. Devenu professeur, il dirige des thèses sur les maladies infectieuses à la faculté des sciences médicales et paramédicales de Marseille : de 1988 à 2018, il fait soutenir quatre-vingt-neuf thèses. Il est président de l'université de la Méditerranée Aix-Marseille II de 1994 (où il est élu face à Michel Fougereau) à 1999.
Rapport sur les risques épidémiologiques
En 2003, à la demande de Jean-François Mattéi, alors ministre de la Santé, il rédige durant l'épidémie de SRAS de 2002-2004 un rapport sur le bioterrorisme et les risques épidémiologiques et note que « le risque actuel d’apparition de mutants de virus respiratoires, en particulier de la grippe, est le phénomène le plus redoutable ». Il pointe également l'impréparation du système de santé français en cas de pandémie. Il recommande un grand discours fondateur d'une nouvelle politique de santé qui serait capable de mieux anticiper les risques épidémiologiques dont il voit qu'ils deviendront un des enjeux forts d'un monde interconnecté. Il met en garde contre les risques de débordement des services de santé français et recommande de doter les hôpitaux d'infectiopôles, notamment d'unités de fabrication de tests, afin de repérer le plus vite possible, et le plus tôt possible, les premiers malades.
De 2008 à 2017, il dirige l'Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes (Urmite) à Marseille et à Dakar au sein du campus de Hann, de l'Institut de recherche pour le développement (IRD) et de l'université Cheikh-Anta-Diop (UCAD). En 2008, 10 % seulement de ses financements sont récurrents et il se procure le reste auprès des industriels et des collectivités territoriales. Il critique le système « égalitariste » français et demande des évaluations individuelles, afin que les chercheurs les plus compétents soient mieux financés.
Le 19 novembre 2010, il reçoit le grand prix Inserm 2010 pour l’ensemble de sa carrière.
L'IHU Méditerranée Infection
Grâce à la subvention la plus élevée accordée en France pour la recherche médicale (72,3 millions d’euros portés par l’ANR dans le cadre du Programme investissements d'avenir (PIA)), Didier Raoult fait construire un nouveau bâtiment pour accueillir l'IHU Méditerranée Infection, inauguré en 2018. Cet institut est dédié au diagnostic, à la prise en charge et à l’étude des maladies infectieuses y compris les soins, la recherche et l’enseignement. L'IHU Méditerranée Infection a pour membres fondateurs : université d'Aix-Marseille, Assistance publique - Hôpitaux de Marseille, BioMérieux, l'Établissement français du sang, l'IRD, le Service de santé des armées. Il bénéficie de l'aide de l'Union européenne et du Fonds européen de développement régional ainsi que de nombreux partenariats. L'IHU héberge huit start-ups qui, en retour, réservent 5 % de leur capital à l'IHU. Didier Raoult possède 23 % de Techno-Jouvence, qui étudie les planaires pour régénérer les cellules souches.
Notoriété
Biologiste reconnu
Il est notamment connu pour ses contributions à la recherche sur le mimivirus, qui ont ouvert un champ complètement inexploré, celui des girus. Ses découvertes scientifiques sont récompensées par le Grand Prix Inserm en 2010, décerné pour l'ensemble de ses travaux sur les agents pathogènes et sa co-découverte des virus géants, et le prix de la fondation Louis D. (Institut de France) en 2015 pour son étude sur le répertoire des microbes du tube digestif et l'évolution de son activité antibiotique.
Chercheur iconoclaste et prolifique, il fait partie, en 2015, des chercheurs français les plus cités dans la communauté scientifique internationale, selon la Highly Cited Researcher list de Clarivate Analytics.
« L'un des meilleurs infectiologues de la planète », selon Le Point, « ponte de la recherche », Raoult est connu pour avoir fait évoluer, en collaboration avec son équipe, via leurs nombreux essais cliniques et leurs brevets, la science des bactéries de manière significative. Le site américain Expertscape spécialisé dans le référencement de médecins experts le classe 1er au monde pour les maladies transmissibles en 2020.
Didier Raoult est reconnu comme un spécialiste en matière de maladies infectieuses et tropicales.
Hommage scientifique, le genre de protéobactéries Raoultella, de la famille des entérobactéries, a été nommé par ses équipes en référence au chercheur, éponyme.
Selon un article de Mediapart d'avril 2020, ses anciens organismes de tutelle, l'Inserm et le CNRS, affirment lors d'une évaluation menée par l'HCERES en 2017 que ses unités de recherche manquent « d’expertise dans des domaines clefs », en particulier « en épidémiologie », et n'approfondissent pas assez leurs études, par exemple pour connaître les effets d’un virus sur le corps humain. Les évaluateurs reprochent que la priorité soit donnée au « volume de publications plutôt qu’à leur qualité », estimant qu'une compilation de nouvelles bactéries - comme « on collectionne les timbres » - ne procure pas plus d'avancée pour la recherche scientifique et médicale. Ils jugent « désespérée » la création de la revue New Microbes and New Infections destinée à publier des articles refusés par les autres revues.
Médiatisation
Avec ses prises de position sur la pandémie de Covid-19, critiquées par une partie de la communauté scientifique, mais soutenues par une autre, Didier Raoult devient, en 2020, l'une des personnalités les plus suivies par les médias grand public et les réseaux sociaux en France. En mars 2020, il apparaît en deuxième place du baromètre Odoxa des personnalités préférées des Français. Sa chaîne YouTube de l'IHU de Marseille totalise des millions de vues ; son compte Twitter personnel atteint 100 000 abonnés trois jours après sa création et approche les 600 000 en juin 2020. Il est soutenu par des personnalités (Jean-Marie Bigard, Jair Bolsonaro, Valérie Boyer, Christian Estrosi, Éric Cantona, Gilbert Collard, Dieudonné, Laeticia Hallyday, Elon Musk, Michel Onfray…), certains médecins (Violaine Guérin, Philippe Douste-Blazy, Christian Perronne, Michèle Barzach, Marc Gentilini, Patrick Pelloux, Paul Trouillas, Martine Wonner… alors que d'autres témoignent de leur opposition), et des groupes de citoyens sur les réseaux sociaux — entre autres des Gilets Jaunes. Le groupe Facebook « Didier Raoult Vs Coronavirus », créé le 20 mars 2020, réunit en quelques jours 370 000 membres ; selon l'analyse de la Revue des médias de l'INA, le contenu de ce qui y est publié s'apparente à une communication institutionnelle de l'IHU de Marseille, ce qui limite la portée de la comparaison avec les « gilets jaunes ». Selon certains médias, il acquiert un statut de « lanceur d'alerte » et de « figure centrale » dans les milieux complotistes. Cette période apporte à Didier Raoult une importante notoriété médiatique.
Le sociologue Frédéric Pierru estime que Didier Raoult a adopté un style « populiste ». Le sociologue note cependant que la notion de « populisme médical », telle que développée par Gideon Lasco et Nicole Curato, se caractérise par un appel au « bon sens » populaire contre les élites, tandis que Didier Raoult se présente lui-même comme l'un des meilleurs infectiologues mondiaux, donc comme faisant partie de l'élite.Le chercheur Antoine Bristielle, qui a enquêté auprès de 1 000 personnes membres de groupes pro-Raoult sur Facebook, estime que le point essentiel caractérisant les soutiens de Raoult est la « défiance très importante envers les médias classiques et les institutions politiques ». Les soutiens de Raoult voient en lui une « figure antisystème ». Le profil type d'un pro-Raoult est « une femme âgée, éduquée et plutôt à droite ». Une enquête des Décodeurs portant sur le profil de 208 internautes pro-Raoult sur Facebook, affirme que les pro-Raoult ont des appartenances partisanes peu marquées : la majorité n'affichent pas de lien vers des partis ou personnalités politiques. Par contre, beaucoup suivent des personnalités estimant que les intérêts du « peuple » ne sont pas dignement défendus par l’« élite ».
En France, un sondage réalisé par l’IFOP le 6 avril, peu avant la troisième étude de Didier Raoult, indique que 59 % des Français croient que le protocole à base de chloroquine est efficace contre la Covid-19, contre 20 % qui sont d'un avis inverse. Pour le journal Science « le plébiscite populaire dont bénéficie l’hydroxychloroquine contraste fortement avec des données très peu convaincantes ». Le Figaro décrit aussi les résultats annoncés au président en les qualifiant de « peu convaincants » pour un « remède miraculeux ». De son côté, Le Monde indique que l'étude « ne permet toujours pas de conclure que l’association permet de guérir plus vite que l’évolution spontanée » et que 54 cas de troubles cardiaques, dont quatre mortels, ont été reportés depuis le 27 mars 2020 au centre de pharmaco-vigilance chez des malades prenant de l'hydroxychloroquine associée ou non à de l'azithromycine.
Arnaud Benedetti, rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, estime que la démarche « subversive et atypique » de Didier Raoult a fonctionné : « il a fait à sa manière de la controverse académique un fait de société total » et a fait « apparaître par contraste ce qui à terme risque d’être perçu comme les limites de la technostructure de la recherche ». Selon Arnaud Benedetti, la visite rendue par le président Emmanuel Macron à Didier Raoult le 9 avril montre que le président ne ferme aucune porte ; elle envoie un signal à ceux qui parmi les élus ont pris fait et cause pour le professeur marseillais. Didier Raoult a un fort soutien de la droite en région Paca. D'après RTL, l'engouement de la droite marseillaise « semble s'étendre au reste de l'Hexagone ». Xavier Bertrand, « ténor de la droite », soutient Raoult. A gauche, la chloroquine est aussi défendue, mais « de façon plus timide ». Emmanuel Macron consulte Raoult, Jean-Luc Mélenchon prend contact une fois avec lui. D'après le sociologue Pierru, toute une partie de la « gauche de la gauche » prend parti pour Didier Raoult alors que ce dernier est un homme de droite par héritage familial et « dont tous les réseaux politiques sont de droite ». Selon LCI, les soutiens politiques se font plus discrets les mois passant, mais restent présents, avec une exception, la défection de Ségolène Royal. Des soutiens à la droite de la droite s'accompagnent d'une critique de l'industrie pharmaceutique.
Une enquête réalisée par YouGov les 27 et 28 mai 2020, peu après l'abrogation du décret autorisant l'usage de l'hydroxychloroquine pour traiter la Covid-19, indique que les Français font plus confiance à Didier Raoult qu'au ministre de la Santé, Olivier Véran.
Retraite
Le 31 août 2021, il prend sa retraite de professeur des universités-praticien hospitalier, la direction des Hôpitaux universitaires de Marseille ayant refusé sa demande de cumul emploi-retraite. François Crémieux, nommé à la tête de l’AP-HM en juin 2021, et Eric Berton, président de l'Université Aix-Marseille souhaitent qu'il abandonne aussi la direction de l’IHU, piloté par une fondation privée. Ces décisions sont prises à un moment où les prises de positions de Didier Raoult sur les variants et la vaccination sont considérées comme étant de plus en plus problématiques, et l'image de l'IHU auprès de ses partenaires largement dégradée
La nouvelle vie de Benjamin Griveaux : animateur d'une émission de télévision
L'ancien député et candidat de la majorité à la mairie de Paris a révélé qu'il animera désormais une émission mensuelle sur la chaîne économique B Smart.
MM - Publié aujourd’hui à 11h59
Près d'un an et demi après le scandale médiatique qui l'avait poussé à renoncer à la course à la mairie de Paris sous les couleurs de La République en Marche, et alors qu'il a renoncé à son mandat de député le 12 mai dernier, Benjamin Griveaux a un nouveau projet.
Comme il l'annonce au Journal du Dimanche de ce 29 août, il va animer une émission mensuelle de la chaîne économique B Smart à partir du 18 septembre, une démarche dont il a "naturellement tenu Emmanuel Macron au courant".
"Passer de l’autre côté du miroir est un pari"
"Après avoir rendu deux rapports parlementaires, j'ai quitté mon mandat de député le 12 mai dernier pour tourner une page et donner naissance à un projet longuement mûri : la création d'une société de conseil auprès de dirigeants d'entreprises et de start-up", explique-t-il aussi à l'hebdomadaire, évoquant sa "nouvelle vie".
"Je ne vous cache pas que j’ai hésité, car passer de l’autre côté du miroir est un pari", confie Benjamin Griveaux à propos de sa reconversion télévisuelle. "Mais une chose est sûre : cette émission est pleinement en ligne avec mon activité de conseil auprès de dirigeants d’entreprises."
L'ex-élu précise avoir été "approché au printemps par un des fondateurs" de la chaîne d'informations économique B Smart, fondée il y a un an, Pierre Fraidenraich. Des "chaînes d'infos notamment" l'ont aussi contacté, indique-t-il, "mais à chaque fois dans le champ politique." Or, "ayant décidé de mettre fin à mes engagements publics, je ne souhaitais pas être commentateur ou chroniqueur d'un univers dont j'ai été un acteur", précise-t-il au JDD.
Benjamin Griveaux, alors candidat LREM à la mairie de Paris, s'était retiré de la bataille des municipales le 14 février 2020 après la diffusion de vidéos à caractère intime.
Désormais homme de télévision, il n'envisage néanmoins "pas du tout" une véritable carrière de journaliste ou de chroniqueur, poursuit-il.
Les industriels de la pâte envisageraient des hausses de prix du fait d'une pénurie de blé.
Evidemment, ça ne passe pas!
Alors, en tant que consommateur, je fais le choix d'entreposer un stock de pâtes pour plusieurs mois, et j'évite pour un temps les hausses.
Et si par bonheur, une majorité de consommateurs suivaient la même démarche.
Les industriels commenceraient à déchanter et à réfléchir.
En effet, les rayons de pâtes auront du mal à se vider, du fait que les consommateurs vont consommer sur leurs stocks personnels.
Qu'en pensez-vous ?
En France, le prix du blé dur a déjà augmenté d'environ 30% sur un mois, soit une progression de 110 euros la tonne, indique la FNSEA. JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Pénurie de blé: la FNSEA invite à «relativiser» la hausse du prix des pâtes
Par Le Figaro avec AFP Publié il y a 10 heures, mis à jour il y a 9 heures
Pour une augmentation du prix du blé dur de 10%, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles évoque une augmentation équivalente à «36 centimes par an par personne».
Malgré l'inquiétude affichée par les fabricants de pâtes quant à la menace de pénurie de blé dur, la présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) s'est voulue rassurante lundi quant à une éventuelle hausse du prix pour les consommateurs.
«Il faut relativiser», a assuré Christiane Lambert sur BFM Business. «Si par exemple le prix du blé dur augmente de 10%, ça va représenter quatre centimes de plus par kilo de pâtes. On en consomme 9,1 kg [...] ça fait 36 centimes par an par personne.»
Le prix du blé dur a déjà augmenté
Le 16 août dernier, les fabricants de pâtes avaient alerté sur le risque de pénurie de blé dur, en raison notamment de la vague de chaleur qui a touché le Canada pendant l'été, alors que le pays est le premier producteur de blé dur dans le monde. Le Sifpaf (syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires) et le CFSI (Comité français de la semoulerie industrielle) demandaient dans un communiqué commun aux distributeurs de répercuter «l'explosion du prix du blé dur dans les prix de vente».
En France, le prix du blé dur a déjà augmenté d'environ 30% sur un mois, soit une progression de 110 euros la tonne, indique la FNSEA dans une note interne consultée par l'AFP. Si le prix du blé dur augmente dans une telle proportion sur l'année, le syndicat majoritaire des agriculteurs prévoit ainsi une hausse de 12 centimes par kilo de pâtes, soit un total d'un peu plus d'un euro par an et par personne en moyenne.
«Les pâtes sont un produit qui subit assez peu l'élasticité. Même quand les prix augmentent, la consommation reste à peu près stable», a ajouté Christiane Lambert. La présidente de la FNSEA a indiqué qu'il fallait désormais «préparer la récolte de l'année prochaine», et a invité à un accord entre les agriculteurs et les industriels français, «qui évitera aux pastiers français d'aller courir le blé dur du Canada».
«L'incertitude climat doit amener d'autres comportements», a-t-elle encore soutenu. Selon les scientifiques, les vagues de chaleur, comme celle vécue au Canada, sont appelées à se multiplier, s'allonger et s'intensifier avec le réchauffement climatique.