Monde : France
Environ 340 bouteilles remplies d'urine ont été découvertes dans un talus dimanche à Lorient.— Terceltphoto
Lorient : En ramassant des déchets, ils tombent sur 340 bouteilles remplies d’urine
SURPRISE Les bénévoles du collectif Nettoyage Citoyen Lorient ont fait une trouvaille surprenante ce week-end
La nature prend parfois malheureusement des allures de grand dépotoir. Les bénévoles du collectif Nettoyage Citoyen Lorient peuvent en témoigner. Lors d’une opération menée dimanche près de la station d’épuration de la ville, ils ont ramassé plus de 100 kilos de déchets, comme le rapporte Ouest-France. Dans leur besace, on retrouve pêle-mêle des bouteilles en verre, de la ferraille, des pneus ainsi que des déchets électriques.
Les bénévoles ont également fait une trouvaille pour le moins surprenante dans un talus en découvrant 340 bouteilles en plastique remplies d’urine. Le mystère reste entier sur leur origine.
Sur les traces d’un « serial pisseur » dans le Morbihan
Cette affaire n’est pas sans rappeler l’enquête menée l’an dernier par les gendarmes du Morbihan. Pendant plusieurs mois, plusieurs dizaines de bouteilles contenant un liquide jaune s’apparentant à de l’urine ont été déposées régulièrement au pied des conteneurs à verre dans le hameau de Mériadec près de Vannes.
Une enquête qui n’a pour l’heure rien donné avec un « serial pisseur » qui court toujours.
Carte
Les Mouvements unis de Résistance (MUR) sont une organisation française de résistance à l'occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale ; ils sont créés le 26 janvier 1943 par la fusion des trois grands mouvements non communistes de zone sud : « Combat » (Henri Frenay), « Franc-Tireur » (Jean-Pierre Lévy) et « Libération-Sud » (Emmanuel d'Astier de La Vigerie), qui avaient déjà créé un « Comité de coordination de zone sud », présidé par Jean Moulin, délégué du général de Gaulle en zone sud.
Le but de la fusion est d'accroître l'efficacité notamment dans les domaines de l’action politique insurrectionnelle, de la prise de pouvoir et des actions de masse, alors que la zone sud (au départ « non occupée ») a été envahie par l'armée allemande en novembre 1942 et que Jean Moulin a pour objectif une unification plus générale de la Résistance sous l'égide de la France libre. En mai 1943, il réussit à constituer le Conseil national de la Résistance, qui réunit mouvements de Résistance, partis politiques et syndicats et dans lequel les MUR ont trois représentants, un pour chacun des mouvements constitutifs.
En décembre 1943, les MUR s'élargissent en intégrant trois mouvements de zone nord : « Défense de la France », « Résistance » et « Lorraine » et en devenant le Mouvement de libération nationale (MLN).
Histoire
Les conditions de la fusion
Elle n’a été facile ni à imaginer, ni à réaliser. « La cohésion interne de chaque groupe repose sur des affinités personnelles, une communauté de sentiments, de pensées et de périls, qui entraînent des différences de tendances » écrit un chef du Mouvement à de Gaulle au printemps 1943. Les chefs répugnent à perdre leur autonomie ; des raisons de sécurité jouent aussi pour rendre plus difficiles les révélations sur les effectifs, les pseudonymes, les caches d’armes. Cependant vers le milieu de septembre 1942, tout le monde s’est rendu compte de l’absolue nécessité d’une étroite coordination
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Cette unification a été très complexe en raison des personnalités des trois chefs de mouvements, qui, d'une part, avaient des fortes personnalités, d'autre part, étaient séparés par des problèmes idéologiques : notamment, Frenay craignait d’Astier de la Vigerie, qui était plutôt de gauche, et celui-ci reprochait à Frenay d’être plutôt à droite, voire proche de Vichy.
La création
Les travaux préparatoire à la fusion ont lieu lors de réunions entre Jean Moulin, Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur, au domicile d'Henri Deschamps à Miribel1 (en banlieue lyonnaise).
Le 26 janvier 1943, une note du Comité de coordination zone sud annonce la fusion en indiquant un certain nombre de principes. Les trois mouvements fusionnés au sein des MUR conservent une certaine autonomie, notamment en termes de publication de journaux (presse clandestine). Tous leurs autres services doivent se fondre dans cette organisation unique.
L'organisation des MUR
Leur siège est à Lyon. Un comité directeur (ou directoire), qui remplace le Comité de coordination, est mis en place, toujours sous la direction de Jean Moulin. Henri Frenay, Emmanuel d’Astier et Jean-Pierre Lévy représentent toujours leurs mouvements respectifs.
Les MUR implantent dans toute la zone Sud une solide organisation clandestine inspirée de celle de Combat et divisée en plusieurs branches : armée secrète, action immédiate (par des « groupes francs »), noyautage des administrations publiques (NAP), faux-papiers et logements, maquis, atterrissages et parachutages, propagande, œuvres de solidarité, action ouvrière, renseignement (réseau « Gallia »).
La répartition des responsabilités se fait de telle manière que dans chaque région, est créé un comité directeur avec à sa tête un chef régional, élu d’un commun accord par le Comité directeur avec l’accord des deux adjoints, ces adjoints étant les anciens chefs des deux autres mouvements prêts à le remplacer si cela est nécessaire[réf. nécessaire]. Cette nouvelle organisation repose sur des désignations provisoires[réf. nécessaire]. La note du 26 janvier spécifie que les chefs sont élus non selon « un souci de dosage entre les trois mouvements mais de recherche du meilleur homme ».
Au niveau central, Frenay devient commissaire aux affaires militaires, d’Astier commissaire aux affaires politique et Lévy commissaire au renseignement, à la sécurité et aux moyens matériels. Les personnels des états-majors des anciens mouvements sont affectés selon leur spécialité : par exemple, comme Frenay est le commissaire aux affaires militaires, les responsables militaires des deux autres mouvements rejoignent auprès de lui ceux de « Combat », et de même pour les autres commissaires.
L’Armée secrète (AS) est directement subordonnée au directoire. Des commissaires politiques aux armées sont nommés par les chefs de région et maintiennent la liaison permanente entre l’Armée secrète et les chefs de régions. Les opérations aériennes ou maritimes sont gérées par un service particulier qui est aussi sous le contrôle du directoire.
Des tâches nouvelles
La coordination est d’autant plus nécessaire que des tâches nouvelles doivent être prises en charge par les mouvements et qu’aucun d’entre eux, isolément, ne peut y faire face.
En particulier, à partir de 1943, la réquisition pour le Service du travail obligatoire (STO) provoque la fuite de milliers de jeunes gens vers des lieux d’asile, montagnes ou campagnes. C’est la naissance des maquis. Désormais, il n’est pas de famille française qui ne se sente menacée ou déjà touchée ; de minorité active, la Résistance passe à une action de masse. « Planquer » les réfractaires pour qu’ils échappent aux recherches, et les grouper pour qu’ils se défendent, ces deux tâches immenses exigent l’union de tous.
Les problèmes de mise en place
Au comité directeur des MUR, qui se réunit à peu près chaque semaine, il s’agit de mettre en œuvre dans les faits la décision de fusionner les trois mouvements. Le problème est très complexe et ne sera vraiment résolu qu’à la fin du mois de mai, au prix de discussions souvent véhémentes.
Désigner d’un commun accord le chef des services nationaux et les chefs régionaux n’est pas simple. La supériorité de Combat en effectif et en organisation est évidente, mais pas réellement reconnue par ses interlocuteurs. Les discussions prennent souvent un ton âpre et parfois violent.
Le 21 février 1943, Jean Moulin, peu avant son départ pour Londres, réunit le comité directeur chez Louis Martin-Chauffier. Une fois encore, des divergences profondes apparaissent entre Jean Moulin et les chefs de mouvements. D’abord sur l’organisation de l’Armée secrète et ses rapports avec les MUR, plus encore dans les régions et départements qu’au niveau national. Au cours de cette réunion, chacun fait état des informations reçues des régions sur les maquis. Le mouvement se développe spontanément avec une rapidité qui dépasse les prévisions des responsables.
Des MUR au MLN (février-décembre 1943)
Dirigé pour les Mouvements unis de la Résistance par Gontran Royer jusqu'en 1943, les responsables les plus connus des maquis de la région Limousin qui furent Maurice Rousselier, Eugène Déchelette, Georges Héritier, Edmond Michelet, Georges Guingouin, Albert Fossey-François, Jacques Chapou, Édouard Valéry, Roger Lescure, André Malraux, Victor Nessmann, Marius Guédin, Eugène Pinte, Martial Brigouleix2,3...
Quelques figures des Mouvements unis de la Résistance
Jean Bastide
Jacques Baumel alias « Saint-Just », « Berneix », « Rossini »
Georges Bonnac, responsable pour la région « B »
Claude Bourdet
Frédéric Bourguet, membre du directoire des MUR et président du Comité départemental de Libération du Tarn.
René Char
Nicole Clarence
Pascal Copeau
Irénée Cros, responsable des MUR en Ariège.
Vitalis Cros
Paul Guiral alias « Daumier », « Gérôme », lieutenant-colonel « Gavarni », président du comité départemental de Libération de Tarn-et-Garonne (1944-1945).
Jacques Jourda alias Jacquemin, responsable du bureau de liaison des MUR.
Robert Noireau, responsable des MUR dans le Lot.
Jacques Renard, responsable de l'action immédiate en région Provence.
François Verdier
Patrick Bourdeaux, dit Patrick Dewaere [patʁik dəvɛʁ] est un acteur français né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France) et mort le 16 juillet 1982 à Paris 14e.
Au départ enfant acteur parmi les « petits Maurin », il s'émancipe au sein de la troupe du café de la Gare puis est révélé au grand public avec Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses en 1974, devenant une valeur montante du cinéma français, tournant pour différents réalisateurs comme Claude Miller, Yves Boisset, Jean-Jacques Annaud, André Téchiné, Alain Corneau, Henri Verneuil ou encore pour son ami Bertrand Blier.
Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération, son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses même si à la fin des années 1970 les critiques préfèrent alors les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu. Il est ainsi l'un des grands oubliés de la cérémonie des César, jamais récompensé, malgré une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle et cinq nominations au César du meilleur acteur.
Alternant les drames, les comédies ou comédies dramatiques, les thrillers et les polars, il marque par ses apparitions dans F… comme Fairbanks (1976), Coup de tête (1979), Série noire (1979), Un mauvais fils (1980), Beau-père (1981), Hôtel des Amériques (1981) et Paradis pour tous (1982) ainsi que dans de grands succès publics — étant un temps plus populaire que Depardieu au box-office — tels que Adieu poulet (1975) avec Lino Ventura, Le Juge Fayard dit « le Shériff » (1977), La Clé sur la porte (1978) avec Annie Girardot, et Préparez vos mouchoirs (1978) où il retrouve Depardieu.
Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans, après avoir joué dans trente-sept longs métrages et incarné une soixantaine de personnages différents au théâtre, au cinéma et à la télévision durant trente et un ans, ayant aussi composé plusieurs chansons pour Françoise Hardy ainsi que d'autres titres qu'il interprète lui-même et écrit la musique du film F… comme Fairbanks.
Il est le père de la scénariste Angèle Herry, qu'il a eue avec Miou-Miou, et de la comédienne Lola Dewaere.
Photocopie de la lettre de Louis XVI ordonnant l'embastillement du cardinal de Rohan adressée au gouverneur de Launay.
Le scandale
La prétendue comtesse, sentant les soupçons, s’est entre-temps arrangée pour procurer au cardinal un premier versement de 35 000 livres, grâce aux 300 000 livres qu'elle a reçues pour la vente du collier, et dont elle s'est déjà servie pour s'acheter une gentilhommière. Mais ce versement, d’ailleurs dérisoire, est désormais inutile. Parallèlement, la comtesse informe les joailliers que la prétendue signature de la reine est un faux afin de faire peur au cardinal de Rohan et l'obliger à régler lui-même la facture par crainte du scandale. L’affaire éclate. Entre-temps, les mêmes aigrefins, menés par l'ex-inspecteur des mœurs, agent secret et escroc Jean-Baptiste Meusnier, en profitent pour soutirer 60 000 autres livres à d'autres bijoutiers.
Le roi est prévenu de l'escroquerie le 14 août 1785. Le 15 août, alors que le cardinal — qui est également grand-aumônier de France — s’apprête à célébrer en grande pompe la messe de l’Assomption dans la chapelle du château de Versailles, il est convoqué dans les appartements du roi en présence de la reine, du garde des sceaux Miromesnil et du ministre de la Maison du Roi Breteuil.
Il se voit sommé d’expliquer le dossier constitué contre lui. Le prélat comprend qu’il a été berné depuis le début par la comtesse de La Motte. Sur le coup, il ne peut s'expliquer. Le roi lui prête son bureau afin qu'il prépare sa défense et ses arguments. Pendant ce temps, Marie-Antoinette, très en colère et impulsive, sans penser aucunement aux conséquences, demande à Louis XVI d'envoyer le cardinal de Rohan le soir même à la Bastille. Rohan, revenu avec son « écrit », commence à subir les questions du roi. « Avez-vous le collier ? », lui demande-t-il. Stupéfait, Rohan répond non en regardant la Reine qui se détourne dédaigneusement. La reine ajoute : « Et comment avez-vous pu croire que moi, qui ne vous ai pas adressé la parole depuis dix ans, j’aurais pu m’adresser à vous pour une affaire de cette nature ? ». Le cardinal tente de s’expliquer. « Mon cousin, je vous préviens que vous allez être arrêté », lui dit le roi. Le cardinal supplie le roi de lui épargner cette humiliation, il invoque la dignité de l’Église, le nom des Rohan, le souvenir de sa cousine la comtesse de Marsan qui a élevé Louis XVI. Le roi hésite mais devant la pression de Marie-Antoinette à ses côtés, le roi se retourne vers lui : « Je fais ce que je dois, en tant que roi, et en tant que mari. Sortez ». Au sortir des appartements du roi, il est arrêté dans la galerie des Glaces, au milieu des courtisans médusés. Alors que la Cour est sous le choc, il demande à un ecclésiastique s'il a du papier et un crayon, puis d'aller trouver son grand Vicaire pour lui remettre cette missive écrite à la hâte, afin que ce dernier brûle les lettres que Marie-Antoinette lui aurait fait parvenir. Par cette extraordinaire arrestation, car le nom de Rohan est de grande noblesse, la cour est scandalisée mais Marie-Antoinette est persuadée d'être couverte d'éloges. Cependant, le soir même, devant la froideur de la cour à son égard (également la gêne de ses amies), elle sent toutefois « confusément » qu'elle vient de commettre une erreur.
Le cardinal est emprisonné à la Bastille. Il commence immédiatement à rembourser les sommes dues, en vendant ses biens propres, dont son château de Coupvray (jusqu'en 1881, les descendants de ses héritiers continueront de rembourser les descendants du joaillier). La comtesse de La Motte est arrêtée, son mari s’enfuit à Londres (où il bénéficie du droit d'asile) avec les derniers diamants, Rétaux de Villette étant déjà en Suisse. On interpelle aussi Cagliostro puis, le 20 octobre, c'est au tour de Nicole Leguay d'être arrêtée, à Bruxelles, avec son amant dont elle est enceinte.
Le procès
Le roi laisse au cardinal le choix de la juridiction qui aura à se prononcer sur son cas : s’en remettre directement au jugement du roi en huis clos ou être traduit devant le Parlement de Paris. Ceci s’avère fort malhabile de la part de Louis XVI : le cardinal décide de mettre l’affaire dans les mains du Parlement qui est toujours, plus ou moins, en fronde contre l’autorité royale.
Le 22 mai 1786, le procès public s’ouvre devant les 64 magistrats de la Tournelle et la Grand-chambre du Parlement présidée par le marquis Étienne François d'Aligre assisté de conseillers honoraires et maîtres des requêtes.
Le cardinal de Rohan choisit comme avocat Jean-Baptiste Target dont la plaidoirie retentissante le rendra célèbre et lui permettra d'être élu, moins de 3 ans plus tard, député de Paris du tiers-état.
En effet, l'opinion s'est gargarisée de cette affaire, avec la reine en toile de fond, et en parlant de Rohan : « le Saint-Père l'avait rougi, le roi l'a noirci, le parlement le blanchira, alléluia… ».
De fait, le cardinal ayant été reconnu innocent du vol du collier, il ne restait plus qu'une seule chose reprochée et jugée : « « le crime de lèse-majesté » pour avoir cru que la reine pouvait lui donner des rendez-vous galants dans le parc de Versailles, avoir cru à ses lettres.... Ce qui nous amène à la conclusion : si le cardinal est acquitté, c'est la reine qu'on aura « jugée » ».
Le 30 mai, le parlement rend son verdict, face à une presse qui se déchaîne. Le cardinal est acquitté (aussi bien pour l'escroquerie que pour le crime de lèse-majesté envers la reine et ce malgré un mémoire à charge réalisé par un homme d'intrigue, sieur Bette d'Etienville, et le réquisitoire du procureur Joseph Omer Joly de Fleury) à 26 voix de conseillers contre 23. La prétendue comtesse de La Motte, elle, est condamnée à la prison à perpétuité à la Salpêtrière, après avoir été fouettée et marquée au fer rouge sur les deux épaules du « V » de « voleuse » (elle se débattra tant que l’un des « V » sera finalement appliqué sur son sein). Son mari est condamné aux galères à perpétuité par contumace, et Rétaux de Villette est banni (il s'exile à Venise où il écrit en 1790 Mémoire historique des intrigues de la Cour, avec comme sous-titre "Et de ce qui s'est passé entre la reine, le comte d'Artois, le cardinal de Rohan, madame de Polignac, madame de La Motte, Cagliostro, MM de Breteuil et de Vergennes".). Enfin, Nicole Leguay est déclarée « hors de cours » (mise hors de cause après avoir ému le tribunal avec son bébé dans les bras). Quant à Cagliostro, après avoir été embastillé puis soutenu par Jacques Duval d'Eprémesnil, et défendu par le brillant avocat Jean-Charles Thilorier, il est bientôt expulsé de France (1786).
Marie-Antoinette est au comble de l’humiliation car elle considère l’acquittement du cardinal comme un camouflet. De fait, il signifie que les juges ne pouvaient tenir rigueur au cardinal d’avoir cru que la reine pouvait lui envoyer des billets doux, lui accorder des rendez-vous galants dans le parc de Versailles et acheter des bijoux pharaoniques par le biais d’hommes de paille en cachette du roi. Et donc que de telles frasques n'auraient rien eu d'invraisemblable de la part de la reine. Et c’est bien dans cet esprit que le jugement fut rendu, et reçu dans l’opinion.
La reine, désormais consciente que son image s'est dégradée auprès de l'opinion, obtient donc du roi qu’il exile le cardinal de Rohan à l'abbaye de la Chaise-Dieu, l’une des abbayes en commende du cardinal, après l’avoir démis de son poste de grand aumônier — on entendit dans Paris « le Parlement l'ayant purgé, le roi l'envoya à la chaise ».
Il restera trois mois dans cette abbaye, après quoi il ira sous des cieux plus cléments, à l’abbaye de Marmoutier près de Tours. Ce n’est qu’au bout de trois ans, le 17 mars 1788, que le roi l’autorisera à retrouver son diocèse de Strasbourg.
Retentissement
Le résultat de cette affaire fut résumé par l'exclamation, au lendemain du verdict, de Fréteau de Saint-Just, magistrat du Parlement de Paris : « Un cardinal escroc, la reine impliquée dans une affaire de faux ! Que de fange sur la crosse et le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de liberté ! »
Bien que Marie-Antoinette ait été étrangère à toute l'affaire, l’opinion publique ne voulut pas croire à l’innocence de la reine. Accusée depuis longtemps de participer, par ses dépenses excessives, au déficit du budget du royaume, elle subit à cette occasion une avalanche d’opprobres sans précédent. Les libellistes laissèrent libre cours aux calomnies dans des pamphlets où « l’Autrichienne » (ou « l'autre chienne ») se faisait offrir des diamants pour prix de ses amours avec le cardinal. Mme de la Motte qui a nié toute implication dans l'affaire, reconnaissant seulement être la maîtresse du cardinal, est parvenue à s'évader de la Salpêtrière et publie à Londres un récit dans lequel elle raconte sa liaison avec Marie-Antoinette, la complicité de celle-ci depuis le début de l'affaire et jusqu'à son intervention dans l'évasion.
Par le discrédit qu'il jeta sur la Cour dans une opinion déjà très hostile et le renforcement du Parlement de Paris, ce scandale aura pour certains directement sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Révolution française quatre ans plus tard et dans la chute de la royauté. « Cet événement me remplit d'épouvante, comme l'aurait fait la tête de Méduse », écrit Goethe dans sa correspondance. Peu après, il ajouta : « Ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement… ».
Dans la fiction
Le collier, dépouillé de ses diamants originaux, est volé par Arsène Lupin enfant dans la nouvelle de Maurice Leblanc le Collier de la reine (publiée par la suite dans le recueil Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur).
L’Affaire du collier, bande dessinée de la série Blake et Mortimer (1967), imagine la réapparition du collier à l’époque moderne.
Les faits et les personnages de l’affaire du collier apparaissent dans un manga contant la vie de Marie Antoinette, Rose de Versailles">La Rose de Versailles, et dans ses adaptations en série anime, Lady Oscar.
Dans le 1er tome de Les Misérables, Victor Hugo y fait allusion dans le 1er chapitre du livre III, Marius, « Le grand-père et le petit-fils ».
Goethe en fait le sujet d'une pièce de théâtre, Le Grand Copthe (de).
L’Affaire inspire en outre les romans historiques :
Le Collier de la reine à Alexandre Dumas,
The Queen's Necklace à Frances Mossiker (en),
Un collier pour le diable de Juliette Benzoni,
Les Diamants de la guillotine, de Pierre Combescot.
L’Affaire est le thème des films suivants :
L'Affaire du collier (The Affair of the Necklace) de Charles Shyer en 2001,
L'Affaire du collier de la reine de Marcel L'Herbier en 1946,
L'Affaire du collier de la Reine de Guy Lessertisseur - INA - La caméra explore le temps en 1962.
L’Affaire est relatée dans les films suivants :
Lady Oscar réalisé par Jacques Demy en 1978,
Si Versailles m'était conté... en 1954, (narration de Sacha Guitry).
Le collier apparaît également dans le film Ocean's 8 de Gary Ross lors d'une réception fictive au Met Gala
Le Collier de la reine est le titre du premier épisode de la série Lupin; le collier joue un rôle central dans l'intrigue de la série
Le 28 décembre 1784, se présentant toujours comme une amie intime de la reine, elle rencontre les joailliers Boehmer et Bassenge qui lui montrent le collier de 2 840 carats qu'ils souhaitent rapidement vendre car ils se sont endettés pour le constituer. Tout de suite, elle imagine un plan pour entrer en sa possession. Elle déclare au joaillier qu’elle va intervenir pour convaincre la reine d’acheter le bijou, mais par le biais d’un prête-nom. De fait, le cardinal de Rohan reçoit en janvier 1785 une nouvelle lettre, toujours signée « Marie-Antoinette de France », dans laquelle la reine lui explique que ne pouvant se permettre d’acquérir ouvertement le bijou, elle lui fait demander de lui servir d’entremetteur, s’engageant par contrat à le rembourser en versements étalés dans le temps — quatre versements de 400 000 livres — et lui octroyant pleins pouvoirs dans cette affaire.
En outre, la comtesse s’est ménagé la complicité de Cagliostro, dont le cardinal est fanatique (il ira jusqu’à déclarer « Cagliostro est Dieu lui-même ! »). Devant le cardinal, le mage fait annoncer par un enfant médium un oracle dévoilant les suites les plus fabuleuses pour le prélat s’il se prête à cette affaire : la reconnaissance de la reine ne connaîtra plus de bornes, les faveurs pleuvront sur la tête du cardinal, la reine le fera nommer par le roi premier ministre. Le 1er février 1785, convaincu, le cardinal signe les quatre traites et se fait livrer le bijou qu’il va porter le soir même à Mme de La Motte dans un appartement qu'elle a loué à Versailles. Devant lui, elle le transmet à un prétendu valet de pied portant la livrée de la reine (qui n’est autre que Rétaux de Villette). Pour avoir favorisé cette négociation, l’intrigante bénéficiera même de cadeaux du joaillier.
Immédiatement, les escrocs dessertissent maladroitement le collier en abîmant les pierres précieuses et commencent à les revendre. Rétaux de Villette a quelques ennuis en négociant les siennes. Leur qualité est telle et, pressé par le temps, il les négocie si en dessous de leur valeur que des diamantaires soupçonnent le fruit d'un vol et le dénoncent. Il parvient à prouver sa bonne foi et part à Bruxelles vendre ce qu'il lui reste. Le comte de La Motte part de son côté proposer les plus beaux diamants à deux bijoutiers anglais de Londres. Ceux-ci, pour les mêmes raisons que leurs collègues, flairent le coup fourré. Ils envoient un émissaire à Paris : mais aucun vol de bijoux de cette valeur n’étant connu, ils les achètent, rassurés. Les dernières pierres sont donc vendues à Londres.
Pendant ce temps, la première échéance est attendue par le joaillier et le cardinal pour le 1er août. Toutefois, l'artisan et le prélat s'étonnent de constater qu'en attendant, la reine ne porte pas le collier. Mme de La Motte les assure qu'une grande occasion ne s'est pas encore présentée et que, d'ici là, si on leur parle du collier, ils doivent répondre qu’il a été vendu au sultan de Constantinople. En juillet cependant, la première échéance approchant, le moment est venu pour la comtesse de gagner du temps. Elle demande au cardinal de trouver des prêteurs pour aider la reine à rembourser. Elle aurait, en effet, du mal à trouver les 400 000 livres qu'elle doit à cette échéance. Mais le bijoutier Bœhmer va précipiter le dénouement. Ayant eu vent des difficultés de paiement qui s'annoncent, il se rend directement chez la première femme de chambre de Marie-Antoinette, Mme Campan, et évoque l'affaire avec elle. Celle-ci tombe des nues et naturellement va immédiatement rapporter à la reine son entretien avec Boehmer. Marie-Antoinette, pour qui l'affaire est incompréhensible, charge le baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi, de tirer les choses au clair. Le baron de Breteuil est un ennemi du cardinal de Rohan, ayant notamment convoité en vain son poste d'ambassadeur à Vienne. Découvrant l'escroquerie dans laquelle le cardinal est impliqué, il compte bien lui donner toute la publicité possible pour lui nuire
Jeanne de Valois-Saint-Rémy, comtesse de La Motte.
L’instigatrice de l'escroquerie à l'origine de l'affaire est Jeanne de Valois-Saint-Rémy, qui descend par son père du roi de France Henri II et de sa maîtresse Nicole de Savigny. En tant que descendante des Valois, fait attesté officiellement par Cherin, généalogiste du Roi, Louis XVI lui alloue une pension.
Son enfance cependant avait été des plus misérables. Depuis Henri II, la lignée était descendue au plus bas selon les mémoires du comte Beugnot. Son père avait épousé une paysanne, qu’il laissa bientôt veuve. Jeanne était envoyée mendier sur les chemins par sa mère, en demandant « la charité pour une pauvre orpheline du sang des Valois ». Une dame charitable, la marquise de Boulainvilliers, étonnée par cette histoire, prit des renseignements et, vérifications faites, entreprit les démarches pour lui obtenir une pension du roi et lui donner une bonne éducation dans un couvent situé près de Montgeron.
En 1780, Jeanne épouse à Bar-sur-Aube, un jeune officier, Nicolas de La Motte. Le ménage, peu après, usurpe le titre de comte et comtesse de La Motte. Jeanne ne se fait plus désormais appeler que comtesse de La Motte-Valois. À cette date, elle fait un voyage à Saverne, pour rejoindre Mme de Boulainvilliers qui lui présente son ami le cardinal Louis de Rohan-Guémené, qu'elle sollicite financièrement pour sortir de la misère avec laquelle elle continue de se débattre plus ou moins, puis devient sa maîtresse. C’est là aussi qu’elle rencontre le mage Joseph Balsamo, qui se fait appeler comte de Cagliostro. Celui-ci gravite aussi autour du cardinal de Rohan, en lui soutirant de l’argent en échange de prétendus miracles.
Louis Marc Antoine Rétaux de Villette, au moment de l’affaire du collier.
Mme de La Motte tente de se mêler à la Cour. Elle parvient à convaincre le cardinal qu’elle a rencontré la reine Marie-Antoinette dont elle dit être devenue l’amie intime. L’amant de Mme de La Motte, Louis Marc Antoine Rétaux de Villette (un ami de son mari), grâce à ses talents de faussaire, imite parfaitement l’écriture de la reine. Il réalise pour sa maîtresse de fausses lettres signées « Marie-Antoinette de France » (alors que la reine ne signait que Marie-Antoinette, les reines de France ne signant que de leur prénom, et Marie-Antoinette n’étant pas de France mais de Lorraine ou d’Autriche). La comtesse commence ainsi d'entretenir une fausse correspondance, dont elle est la messagère, entre la reine et le cardinal.
La reine et le cardinal ont un vieux contentieux : en 1773, le cardinal, qui était alors ambassadeur de France à Vienne, s’était aperçu que l’impératrice Marie-Thérèse, la mère de Marie-Antoinette, jouait un double jeu et préparait en sous-main le démantèlement de la Pologne, de concert avec la Prusse et la Russie. Il avait écrit une lettre à Louis XV pour l’en avertir, lettre qui avait été détournée par le duc d'Aiguillon, ministre des Affaires étrangères, qui l’avait remise à la comtesse du Barry, favorite de Louis XV, détestée par Marie-Antoinette. La comtesse l’avait lue publiquement dans un dîner, or le ton de cette lettre était ironique et très irrespectueux envers l’impératrice, et prêtait à Marie-Antoinette un caractère volage.
D'autre part, la vie dissolue du cardinal à Vienne, ses dépenses somptuaires, l'exhibition de ses maîtresses, ses parties de chasse fastueuses en tenue laïque, avaient scandalisé Marie-Thérèse. L'impératrice avait demandé à Versailles le rappel de cet ambassadeur et l’avait obtenu.
Depuis ces épisodes, la reine, fidèle à la mémoire de sa mère, était plus qu’en froid avec le cardinal. Ce dernier se désespérait de cette hostilité. La comtesse de La Motte fit espérer au cardinal un retour en grâce auprès de la souveraine. Ayant de gros besoins d’argent, elle commença par lui soutirer au nom de la reine 60 000 livres (en deux versements), qu’il lui accorda tandis que la comtesse lui fournissait des fausses lettres reconnaissantes de la reine, annonçant la réconciliation espérée, tout en repoussant indéfiniment les rendez-vous successifs demandés par le cardinal pour s’en assurer.
Le comte de la Motte avait découvert par l'entremise de Cagliostro qu’une prostituée exerçant au Palais-Royal, Nicole Leguay, que la Motte fait appeler Mlle d'Essigny ou baronne d’Oliva pour l'introduire dans son salon, s'était forgé une réputation due à sa ressemblance avec Marie-Antoinette. Mme de La Motte la reçoit et la convainc de bien vouloir, contre une somme de 15 000 livres, jouer le rôle de la reine recevant en catimini un ami, dans le but de jouer un tour.
La nuit du 11 août 1784, le cardinal se voit confirmer un rendez-vous au bosquet de Vénus dans le jardin de Versailles à onze heures du soir. Là, Nicole Leguay « l'obligeante hétaïre », déguisée en Marie-Antoinette dans une robe de mousseline à pois (copiée d'après un tableau d'Élisabeth Vigée Le Brun), le visage enveloppé d’une gaze légère noire, l’accueille avec une rose et lui murmure un « Vous savez ce que cela signifie. Vous pouvez compter que le passé sera oublié ». Avant que le cardinal ne puisse poursuivre la conversation, Mme de La Motte apparaît avec Rétaux de Villette en livrée de la reine avertissant que les comtesses de Provence et d’Artois, belles-sœurs de la reine, sont en train d’approcher. Ce contretemps, inventé par Mme de La Motte, abrège l’entretien. Le lendemain, le cardinal reçoit une lettre de la « reine », regrettant la brièveté de la rencontre. Le cardinal est définitivement conquis, sa reconnaissance et sa confiance aveugle en la comtesse de La Motte sont inébranlables.
Jouant sur la réputation de passion de la reine pour les bijoux, Mme de La Motte va entreprendre le coup de sa vie, en escroquant cette fois le cardinal pour la somme de 1,6 million de livres (qui équivaut pour l'époque à trois châteaux entourés chacun de 500 ha de terres).
L’affaire du collier de la reine est une escroquerie qui a pour victime en 1785 le cardinal de Rohan, évêque de Strasbourg, éclaboussant la réputation de la reine de France Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI.
Origine du collier
En 1772, Louis XV souhaite faire un cadeau à Madame du Barry. Il demande à deux joailliers allemands, Charles Auguste Boehmer (v. 1740-1794) et son associé Paul Bassenge (v. 1742-1806), de créer un collier de diamants d'une richesse inégalable1. Marchands parisiens renommés dans le commerce de bijoux et de pierreries, Boehmer et Bassenge comptent la cour de Versailles et de nombreux souverains étrangers parmi leurs clients. La fabrication du collier les oblige à s'endetter et prend du temps en raison de la difficulté à rassembler les diamants de la pureté voulue. Louis XV meurt avant la livraison.
Conçu comme un chef-d'œuvre, ce grand collier de diamants adopte une composition élaborée dite "en esclavage". Un rang de 17 diamants de 5 à 8 carats forme un trois-quarts de cou qui se ferme dans le dos par des bandelettes de soie. Il soutient trois festons garnis de six solitaires en pendentifs taillés en poires. Sur les côtés, deux longs rubans de trois rangs de diamants passent sur les épaules et retombent dans le dos. Les deux rubans du milieu se croisent à la naissance des seins sur un solitaire de 12 carats entouré de perles pour retomber en panicule et s'achever, comme les rubans latéraux, par des mailles et des franges de diamants surmontées de nœuds de rubans bleus. Le bijou de 2 842 carats compte une centaine de perles et 674 diamants d'une pureté exceptionnelle taillés en brillants ou en poires. Il constitue la plus importante réunion de diamants dans l'histoire de la joaillerie.
La fabrication du collier, achevée en 1778, a fortement endetté Boehmer et Bassenge. Ils proposent avec insistance leur bijou à Marie-Antoinette pour la somme colossale de 1 600 000 livres. Le goût de la reine pour les pierreries est notoire et lui vaut les réprimandes de sa mère Marie-Thérèse. Elle a acheté en 1774 à Boehmer une paire de girandoles formées de "six diamants, en forme de poires, d'une grosseur prodigieuse". Louis XVI, lui-même excellent connaisseur en joaillerie, souhaite lui offrir le collier mais Marie-Antoinette refuse. Selon Madame Campan, elle déclare que l'argent serait mieux employé à la construction d'un navire alors que la France vient de s'allier aux Insurgents américains. Elle ajoute que le collier lui serait de peu d'usage car elle ne porte plus de parures de diamants que 4 à 5 fois par an. Enfin, ce lourd collier, qui ressemble à ceux du règne précédent, n'est pas au goût de Marie-Antoinette qui le compare à un "harnais pour chevaux". Certains prétendent qu'elle aurait refusé de porter un bijou conçu à l'origine pour Madame du Barry qu'elle considérait comme une rivale. Selon d'autres, Louis XVI aurait changé d'avis. Après avoir essayé de placer leur collier auprès de souverains étrangers, les joailliers, au bord de la faillite, tentent une nouvelle fois de le vendre à Marie-Antoinette après la naissance du dauphin Louis-Joseph en 1781. Ils essuient un nouveau refus. L'année suivante, Boehmer se jette aux pieds de la reine en menaçant de mettre fin à ses jours, mais Marie-Antoinette refuse une dernière fois l'achat du collier et lui conseille de dessertir les diamants afin de revendre à bon prix les plus importants
APL : pourquoi le montant de l'aide versée lundi risque de vous surprendre
Par Mathieu BRUCKMULLER
Publié le dimanche 24 janvier 2021 à 08h00
A partir de lundi, plus d'un million d’allocataires pourraient voir le montant de leur aide au logement diminuer. En revanche, la réforme des APL est une bonne nouvelle pour les personnes impactées par les conséquences économiques de la crise sanitaire.
C’est un nouveau mode de calcul qui va toucher le budget de nombreux particuliers. A compter de lundi, la réforme des aides au logement commence vraiment à s’appliquer. Si elle est officiellement entrée en vigueur au début de l’année, avec deux années de retard, c’est demain qu’interviendront les premiers versements des APL au titre du mois de janvier destinés aux locataires du parc HLM. Les autres bénéficiaires pourront constater l’éventuel changement dès le 5 février puisque c’est à cette date que seront versées, pour eux, les APL de janvier .
Désormais, celles-ci seront calculées à chaque trimestre, sur la base des revenus des douze derniers mois et non plus ajustées tous les ans sur la base des revenus perçus deux ans avant. Cette actualisation tous les trois mois est rendue possible par le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu qui automatise la collecte de nombreuses informations.
600 000 personnes perdraient leurs APL
Cette nouvelle procédure ne va pas être sans conséquence. D’après les premières estimations, sur les 6,6 millions de ménages qui bénéficient des APL pour réduire leurs dépenses de loyer, 1,2 million d’allocataires pourraient voir le montant de leurs aides diminuer et 600 000 pourraient même les voir disparaître. Les perdants seront, entres autres, les jeunes salariés qui étaient encore en études l’an dernier et les employés dont la rémunération augmente. Les anciens chômeurs qui viennent de retrouver du travail après une période sans emploi seront également mis à contribution.
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En revanche, d’autres vont y gagner comme les étudiants qui dans tous les cas ne verront pas leurs aides diminuer selon le gouvernement, les salariés en chômage partiel puisque leur rémunération diminue (sauf s’ils sont au SMIC), mais aussi les nouveaux chômeurs ou encore les salariés qui travaillent moins.
« Ces APL en temps réel tombent à pic pour les très nombreuses familles impactées par les conséquences économiques de la crise sanitaire actuelle. Dès ce début d’année, les aides au logement versées en janvier, février et mars 2021 sont calculées sur les ressources touchées entre décembre 2019 et novembre 2020. Mais surtout, celles d'avril, mai et juin 2021 seront, elles, calculées sur les revenus touchés entre mars 2020 et février 2021. Autrement dit, les personnes dont la situation professionnelle a été impactée à partir du premier confinement (chômage, chômage partiel, baisse d’activité…), pourraient toucher plus si elles sont déjà bénéficiaires d’une des aides au logement : aide personnalisée au logement (APL), allocation de logement familiale (ALF) ou allocation de logement sociale (ALS). Ou bien devenir éligibles alors qu’elles n’en touchaient pas auparavant », souligne l’association UFC-Que Choisir. Les nouveaux retraités dont les ressources diminuent forcément auront aussi droit à une hausse des APL.
Par ailleurs, les personnes dont la situation (ressources, loyer, composition familiale…) n’a pas changé depuis deux ans ne connaîtront pas d’évolution concernant leurs aides.
Edmond Maire, né le 24 janvier 1931 à Épinay-sur-Seine (Seine) et mort le 1er octobre 2017 (à 86 ans) à Paris 20e, est un syndicaliste français, secrétaire général de la Confédération française démocratique du travail de 1971 à 1988.
Edmond Maire, né le 24 janvier 1931, est le fils de J
ulien Maire, cheminot, et de Marie-Thérèse Conchou. Après des études au lycée Jacques-Decour à Paris, il prend des cours du soir de chimie au Conservatoire national des arts et métiers de Paris. Il fait carrière à la Compagnie des Peintures Valentine (de 1949 à 1954), puis devient technicien chimiste au Centre de recherches de Pechiney à Aubervilliers jusqu'en 1970.
À partir de 1958, il est responsable syndical CFTC dans les industries chimiques. Il devient secrétaire général du Syndicat parisien des industries chimiques (STIC) avant de devenir celui de la Fédération des industries chimiques (FIC).
En 1964, il reste dans ce qui devient la CFDT, après la « déconfessionalisation » de la CFTC.
En 1971, Edmond Maire est élu secrétaire général de la CFDT. Il restera l'un des dirigeants ayant le plus marqué l'histoire de la centrale syndicale. Après Mai 68, la CFDT prendra comme objectif l'autogestion des entreprises, contrôlées par leur personnel, qui sera repris par le Parti socialiste ; à partir de 1978, après l'échec de l'Union de la gauche aux élections législatives de 1978, Maire décidera un « recentrage » de la centrale syndicale vers la défense des salariés en abandonnant beaucoup de son idéologie d'origine. En 1980, il rompt avec André Gorz dans des articles qu'il publie dans Le Monde. La même année, il apporte un soutien immédiat et constant à Lech Wałęsa et au syndicat libre polonais, Solidarność, ce qui accentue sa rupture avec la CGT. Proche de Michel Rocard, il est à l'origine de la « Deuxième gauche », plus proche des réalités économiques[non neutre], fidèle à la construction européenne, que ses adversaires qualifiaient de « Gauche américaine ». Il laisse sa place à Jean Kaspar en 1988.
Par la suite, Edmond Maire se reconvertit dans le tourisme social en étant président de VVF (Villages Vacances Familles, qui deviendra Belambra Clubs après avoir été privatisé en juillet 2006) puis dirige la société d’investissement solidaire France Active (association d’insertion et d’aide à la création d’entreprise).
Le 7 juillet 2016, Edmond Maire prononce l'éloge funèbre de l'ancien Premier ministre, Michel Rocard, dans la cour d'honneur de l'hôtel des Invalides.
Vie privée
Edmond Maire se marie le 4 juin 1954 à Raymonde Le Goff, avec qui il a trois enfants, Roland, Yves et Jacques, diplomate et homme politique
Écho ou La nymphe Écho
1874
97,8 X 66,7
Huile