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Monde : France

Code civil aujourd’hui

Code civil aujourd’hui

Ce qui a changé

Les articles relatifs aux contrats et à la famille sont ceux qui ont le plus changé.

La famille

 

En 1804, pour le Code civil, la famille avait un chef qui était le mari, et la femme en cas d'incapacité ou de décès. Il avait, en principe, les pouvoirs de direction de la famille. Lors de son mariage, la femme était considérée comme « mineure » soumise à la puissance maritale et sa capacité juridique était restreinte, mais pas pour ses propres affaires si elle était mariée sous le régime de la séparation de biens et qu'elle était commerçante. Dans les faits, l'influence relative de l'homme et de la femme dans la direction de la famille dépendait beaucoup de leurs personnalités respectives. Par ailleurs, les enfants adultérins non reconnus n'avaient aucun droit.

En 1970, la fonction de chef de famille a été supprimée, aucun époux n'ayant de voix prépondérante pour les décisions relatives à la famille ; la « puissance paternelle » a été remplacée par l'« autorité parentale ». L'égalité des droits des enfants nés hors du mariage avec ceux nés d'un couple marié a été proclamée par la loi no 72-3 du 3 janvier 1972. En 1975, la loi sur le consentement mutuel rend le divorce plus facile et moins conflictuel.

L'insertion en 1999 d'un titre sur le pacte civil de solidarité (PACS) et le concubinage, est l'une des retouches les plus visibles des dernières années. En 2013, l'article 143, donne accès au mariage aux personnes de même sexe.

Certains articles du Code civil, souvent peu utilisés, réapparaissent à l'occasion de certaines affaires. Tel est le cas, par exemple, des dispositions de l'article 180 du Code civil permettant la demande en nullité du mariage (voir : Affaire de l'annulation d'un mariage pour erreur sur la virginité de l'épouse).

Les contrats

 

L'article 1781, consacrant la parole de l'employeur (« le maître ») contre celle du salarié (« domestique », « ouvrier ») en cas de contestation sur la quotité des gages, sur le paiement du salaire et sur les acomptes, a été abrogé par une loi du 2 août 1868.

Les libertés contractuelles ont également changé. Si le Code civil considère chaque partie comme étant égale, le salarié et le consommateur (généralement considérés comme la partie la plus « faible » du contrat : n'ayant concrètement que le droit de refuser ou d'accepter un contrat rédigé par son cocontractant) bénéficient désormais de régimes juridiques spéciaux, régis notamment par le Code du travail et le Code de la consommation respectivement.

Autres domaines

La propriété immobilière est devenue beaucoup plus encadrée par des règles d'urbanisme, des droits de préemption et des statuts suivant sa destination comme pour les exploitations agricoles.

Ce qui a été conservé

Certaines parties du Code civil ont été peu modifiées, surtout le Livre un sur les principes généraux. Les règles de théorie générale des contrats, des contrats spéciaux, les principes gouvernant l'usucapion et le régime de la propriété sont demeurés presque intacts. Les articles sur les servitudes, les clôtures, les vues, qui étaient déjà repris mot-à-mot de la Coutume de Paris, sont quasiment restés inchangés depuis sa première rédaction au xve siècle.

L'économie générale du droit des sûretés, l’organisation du système de publicité foncière, le statut du conservateur des hypothèques et sa responsabilité personnelle demeureront sans changement notable. Toutefois le Code civil revenait sur certaines dispositions de la loi du 11 brumaire an VII et n'imposait que la transcription obligatoire des donations et l’inscription d’une partie des privilèges et des hypothèques.

Au motif que le secret des fortunes est un élément de la liberté individuelle, les rédacteurs n’avait retenu que la transcription des actes translatifs à titre onéreux aux fins de purge (et non la transcription de toutes les transmissions à titre onéreux) ; de nombreuses sûretés restaient générales (portant sur l’ensemble du patrimoine d’un individu, et non sur un bien spécifié) et occultes (non connues des tiers). C'est la loi du 23 mars 1855 qui rétablira la publication des actes et jugements translatifs ou constitutifs de droits réels immobiliers.

Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe (« mariage pour tous ») dans son étude d'impact estime nécessaire la modification de certains articles contenant les mots « père » et « mère » dans le code civil. Cependant, cette modification n'a pas eu lieu malgré l'adoption du mariage homosexuel.

Articles célèbres

Article 2 : « La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif ».

Article 3 : « Les lois de police et de sûreté obligent tous ceux qui habitent sur le territoire. Les immeubles, même ceux possédés par des étrangers, sont régis par la loi française. Les lois concernant l'état et la capacité des personnes régissent les Français, même résidant en pays étrangers. »

Article 9 (ajouté en 1970) : « Chacun a droit au respect de sa vie privée ». Par ailleurs, le Conseil constitutionnel considère que ce droit découle de la liberté proclamée par l'article 2 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789. Il a donc valeur constitutionnelle.

Droit de propriété

 

« La propriété est le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements »

— Article 544

Le droit de propriété est un principe énoncé comme « inviolable et sacré » par la Déclaration des droits de l'homme de 1789. Il est « absolu » (le propriétaire use de la chose comme il l'entend), sous réserve des interventions du législateur ; l'art. 545, en particulier, précise que la propriété privée devait céder devant l'« utilité publique », prévoyant l'expropriation et son indemnisation. Il est exclusif, malgré l'émergence de la copropriété. Il est perpétuel, mis à part en cas d'abandon ou de perte. Le droit de propriété sur les immeubles ne s'éteint jamais, la commune sur le territoire de laquelle l'immeuble est situé devenant propriétaire des immeubles abandonnés. Enfin, le droit de propriété ne se perd pas par le non-usage (pas de prescription extinctive).

Outre la propriété privée, les art. 537 à 541 prévoyaient l'existence d'un domaine public constitué de choses n'appartenant à personne (« res communis »). Les mines (art. 552), les forêts (art. 636), la chasse et la pêche (art. 715) étaient également protégées par certaines dispositions limitant la propriété privée. Des servitudes, notamment de passage, étaient préservées, et la propriété sur les cours d'eau limités par les services fonciers afin de permettre l'irrigation ou la disposition d'eau potable pour une agglomération.

Liberté contractuelle

 

« Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. »

— Article 1103 du Code civil

Le principe est donc la liberté contractuelle, tant en ce qui concerne le contenu du contrat que la personne du cocontractant. À l'origine, il n'était pas question d'autonomie de la volonté, l'art. 1 134 précisant qu'il fallait qu'elles soient « légalement formées » pour avoir force de loi, l'art. 1 135 rappelant le rôle de la loi dans la détermination du contenu des conventions.

La limite la plus célèbre résulte de l'article 6 [archive], rappelée à l'art. 1 133 :

« On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux dispositions qui intéressent l'ordre public et les bonnes mœurs »

— Article 6

Responsabilité extra-contractuelle

 

« Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé, à le réparer. »

— Article 1240

Le principe selon lequel toute faute génératrice d'un dommage entraîne la responsabilité de celui qui en est l'auteur avait été formulé et développé par Jean Domat. Avec le code civil, ce principe entre dans le droit positif et l'obligation de réparer n'est plus seulement causée par une faute délictuelle ou contractuelle : il suffit de prouver l'existence d'une faute « quelconque ». Ainsi, l'action en réparation du dommage n'est plus seulement ouverte en tant que partie civile dans une instance pénale, mais directement auprès d'une juridiction civile. C'est pourquoi on parle, pour désigner ces fautes civiles non contractuelles, de quasi-délit.

 



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Notes et références                                                    
   
    
   
 
 
 
   
   
   
   
   
   
   
 
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Code civil (France)

Code civil (France)

Le Code civil des Français, appelé usuellement « Code civil » (souvent abrégé en "C.civ.", « C. Civ. » ou « CC »), « Code Napoléon » ou encore « Code napoléonien », regroupe les lois relatives au droit civil français, c’est-à-dire l'ensemble des règles qui déterminent le statut des personnes (livre Ier), celui des biens (livre II) et celui des relations entre les personnes privées (livres III et IV).

Promulgué le 21 mars 1804 (30 ventôse an XII), par Napoléon Bonaparte, il reprend une partie des articles de la coutume de Paris et du droit écrit du Sud de la France. Modifié et augmenté à de nombreuses reprises à partir de la IIIe République, plus de la moitié des articles primitifs des titres II et III subsistent (plus de 1 120 au début des années 2000 sur les 2 281 articles d'origine).

Le Code civil français constitue le statut des personnes de nationalité française, de leurs familles et de leurs relations (excepté pour les Français habitant en Nouvelle-Calédonie et Wallis-et-Futuna qui, en vertu de l'article 75 de la Constitution de 1958, n'ont pas opté pour le statut de droit commun et qui possèdent le statut civil coutumier).

Ce texte a été beaucoup modifié depuis la IIIe République mais reste, aujourd'hui encore, le fondement du droit civil français et, plus largement, de tout le droit français. Le doyen Jean Carbonnier disait ainsi du Code civil qu'il est « la constitution civile des Français ».

Son domaine est en effet extrêmement large :

le droit des personnes (le nom, le statut de la personne, la personnalité juridique, les incapacités, c'est-à-dire les conditions permettant de passer des actes, d'être propriétaire de biens, etc.),

le droit de la famille (filiation, mariage (civil), pacs, divorce), le droit patrimonial de la famille (régimes matrimoniaux, libéralités, successions),

le droit des biens (quels types de biens, meubles ou immeubles, la propriété, la possession),

le droit des obligations et des contrats,

ainsi que dans le livre I des principes généraux du droit, comme :

la nullité des lois non publiées (art. 1),

la question de la non rétroactivité des lois et leur caractère général (art. 2),

le caractère obligatoire pour les étrangers et leurs biens des règlements de sûretés et de police (art.3),

l'obligation pour le juge de se prononcer sur toutes les causes qui lui sont soumises (art.4),

l'interdiction de donner un caractère général et réglementaire à ses décisions (art.5),

la nullité des contrats dont l'objet est contraire aux bonnes mœurs ou à l'ordre public (art.6),

ainsi que le principe de la prescription trentenaire des droits et des actions et ses dérogations.

Le Code civil des Français a inspiré le système juridique de nombreux pays, soit sous forme d'adoption directe, soit sous la forme d'une influence assez forte

 

 

L'élaboration du code

 
Systèmes juridiques en
France sous l'Ancien Regime : pays de droit coutumier et pays de droit écrit

Genèse (de 1793 à 1800)

 

Une politique d'unification du droit avait déjà été tentée depuis longtemps dans la société d'Ancien Régime, mais comme les rois de France ne possédaient pas le pouvoir de changer les lois civiles, ce travail se faisait lentement par l'unification de la jurisprudence et des travaux de doctrine publiés par des jurisconsultes. Une initiative importante avait été faite par Louis XIV avec l'édit de Saint-Germain-en-Laye d'avril 1679 qui rend obligatoire un enseignement du « droit français » dans les facultés de droit et crée des professeurs de « droit français » dans les universités. C'est avec la publication des Lois civiles dans leur ordre naturel (1689), par Jean Domat qu'apparaît la première œuvre de synthèse du droit civil français; elle rend possible le processus de fusion des multiples coutumes locales (et du droit romain) en un droit uniforme, autour de la Coutume de Paris. Elle est suivie par de nombreux autres ouvrages de doctrine tout aussi remarquables, depuis Le Droit commun de la France et la Coutume de Paris réduite en principes (1747) de François Bourjon, jusqu'aux recueils de Robert-Joseph Pothier. Des ordonnances qui simplifient et précisent les formes que doivent prendre les donations, puis les testaments, sont rédigées par le chancelier d'Aguesseau et prises en 1731 et 1745 par Louis XV.

Le philosophe Montesquieu qui défendait l'importance des corps intermédiaires était hostile à une uniformisation du droit : « Le mal de changer est-il toujours moins grand que le mal de souffrir ?... Lorsque les citoyens suivent les lois, qu'importe qu'ils suivent la même ? »

En 1793, 1794 et 1796, Jean-Jacques-Régis de Cambacérès présenta successivement trois projets de Code civil qui échouèrent devant les assemblées révolutionnaires :

Le 25 juin 1793, la Convention décréta que le comité de législation lui présenterait un projet de Code civil dans un mois. Toutefois, la discussion, engagée par un rapport de Cambacérès le 9 août, fut abandonnée en novembre après l'adoption de quelques articles, le projet étant renvoyé à une commission de six « philosophes » chargés de « purger » le code des préjugés des hommes de loi

Puis, conformément au décret du 27 germinal an II (16 avril 1794), la Convention élit le 3 floréal (22 avril 1794) une commission parlementaire composée de Cambacérès, Couthon et Merlin de Douai (Cambacérès et Merlin appartenant l'un et l'autre au comité de législation) et « chargée de rédiger en un code succinct et complet les lois qui ont été rendues jusqu'à ce jour, en supprimant celles qui sont devenues confuses ». Le 23 fructidor an II (9 septembre 1794), Cambacérès présenta un rapport sur le second projet de code, composé de 297 articles, qui conservait les grandes lignes du précédent projet, au nom du comité de législation. En frimaire an III (décembre 1794), la Convention adopta les dix premiers articles, puis la discussion s'enlisa sur le droit des enfants naturels. Au bout du compte, en fructidor an III (septembre 1795), l'examen du code fut renvoyé devant une commission chargée de « réviser et coordonner » les articles adoptés durant les diverses discussions, enterrant le second projet.

Enfin, à la fin de 1795, une commission de classification des lois, présidée par Cambacérès, fut élue ; Jean-Étienne-Marie Portalis en était membre. En messidor an IV (juillet 1796), un troisième projet, plus complet, avec 1 104 articles, fut présenté. Après une intervention de Cambacérès à la tribune le 26 août 1796, un ordre de discussion fut adopté en l'an V et quelques articles adoptés, avant l'ajournement du débat en ventôse (mars 1797).

En fait, le Code civil uniforme était déjà presque entièrement rédigé à l'arrivée de Bonaparte au pouvoir (Coup d'État du 18 brumaire), mais les turbulences révolutionnaires n'avaient pas permis de valider le texte rédigé par Cambacérès.

Le régime du Consulat ayant enfin apporté à partir de 1799-1800 une certaine stabilité politique, le contexte était propice à la mise en forme effective de la codification du droit civil :

Bonaparte possédait la volonté d'un chef d'État, volonté d'unification politique et de puissance de l'État qui implique l'unification du droit,

la Révolution de 1789 a « contribué » au renouvellement des idées,

la nécessité de concrétiser le règne de la Loi semblait un impératif,

sur le fond, après dix années de Révolution, les Français aspiraient à la paix sociale et à la stabilité,

Bonaparte désirait en outre garantir un minimum de libertés civiles au citoyen.

Ce fut le 14 août 1800 que le Premier consul désigna une commission de quatre éminents juristes : François Denis Tronchet, Félix Julien Jean Bigot de Préameneu, Jean-Étienne-Marie Portalis et Jacques de Maleville pour rédiger le projet de « Code civil des Français », sous la direction de Cambacérès.

Ces derniers furent choisis, entre autres, car chacun reflétait une partie du droit positif :

Bigot de Préameneu était un spécialiste de la Coutume de Bretagne (une coutume plutôt rurale),

Tronchet, président de la commission, était un spécialiste de la Coutume de Paris (cette coutume était la plus complète, elle suppléait les manques des autres coutumes),

Maleville, secrétaire général, originaire du Périgord, pays de droit écrit influencé par le droit romain (dont il est l'un des grands défenseurs).

Portalis enfin, était du Sud-Est (Aix), pays de droit écrit, il connaissait parfaitement le droit romain.

Parmi les grands noms du Conseil d'État sous l’Empire se détache aussi la figure de Jean Guillaume Locré. Nommé secrétaire général du Conseil d'État le 24 décembre 1799, Jean Guillaume Locré gardera ce poste sous le Consulat, l’Empire et les Cent-Jours, ce qui a fait de lui, en sa charge de seul rédacteur des procès-verbaux des séances, le principal observateur de la rédaction du Code civil mais également un éminent commentateur comme jurisconsulte.

Rédaction

 
Publication d'avant la numérotation des articles, avec pour chaque séance les discours des orateurs du gouvernement et les réponses.

Les quatre rédacteurs proviennent de lieux très différents ; deux sont de pays de droit écrit (Portalis et Maleville), et les deux autres, de pays de droit coutumier (Bigot de Préameneu et Tronchet). Leurs intentions sont le plus clairement exprimées dans le fameux discours préliminaire prononcé par Portalis lors de la présentation du premier projet (Projet de l'an VIII) en 1801.

Le Code reprend de nombreuses dispositions du Code Justinien (InstitutesDigeste) à travers l'influence de Pothier, il reprend aussi de nombreuses dispositions de la Coutume de Paris, en particulier pour les servitudes. Son plan, qui a été adopté sans être discuté, est proche de celui des Institutes, mais c'est une disposition classique dans l'enseignement et depuis la parution de la grande synthèse du droit civil de Domat.

Le plan des Institutes comprend trois parties :

Les personnes,

les choses,

les actions.

Le plan du Code civil se sépare à l'origine en quatre livres :

Des personnes,

Des biens et des différentes modifications de la propriété,

Des différentes manières dont on acquiert la propriété.

Un livre sur la procédure (retiré ultérieurement quand un code l'a régi)

Le philosophe du droit et romaniste Michel Villey a mis en évidence un processus de subjectisation du droit. Alors que le droit romain décrivait les choses, on considère à partir du xvie siècle que c'est la personne qui est le sujet de l'action sur la chose et qu'il faut donc décrire ses moyens.

Le Code civil consacre la disparition de la famille clan ou souche, avec un chef, un patrimoine et un renom collectifs, qui devait assistance et protection, voire vengeance, dot et établissement à ses membres : le mariage est permis à tous, le partage égal est de rigueur, tandis que sont interdits les pactes sur succession future, ainsi que les actions des enfants contre leurs père et mère pour cause d'établissement. La famille perd sa personnalité juridique de mainmorte, l'indivision familiale est pénalisée par un régime d'instabilité, et sa division entre tous les enfants est rendue obligatoire à chaque génération.

Le Code civil s'intéresse particulièrement à la propriété, dont la théorie est entièrement renouvelée à partir du droit romain, et aux contrats inter-individuels qui correspondent bien à la philosophie libérale des notables (bourgeoisie urbaine, mais aussi, plus généralement, l'ensemble des propriétaires terriens). L'engagement des personnes, qui regroupe les salariés, les fermiers, et les fournisseurs, est traité comme celui des choses dans la catégorie du louage et laissé à la libre volonté des parties contractantes. Le Code civil conserve des conventions non contractuelles, avec les quasi-contrats, et des engagements sans conventions avec les quasi-délits dont il reprend la théorie chez Domat.

Procédure de validation

La commission est composée des rédacteurs, qui établissent un projet, soumis pour avis aux Tribunaux (tribunal de cassation et tribunaux d'appel) ; les cours établissent leurs commentaires par écrit. Le projet (accompagné des observations des magistrats) est ensuite examiné par le Conseil d'État en présence du Premier consul.

La Constitution de l'an VIII attribue l'initiative législative exclusivement au gouvernement, à l'intérieur duquel le premier consul s'impose. Bonaparte contrôle donc la procédure.

Le projet a été subdivisé en un Livre préliminaire, et en trois autres livres, composant en tout 36 titres.

Chacun des 36 titres devait faire l'objet d'un projet de loi, avec la procédure suivante :

Discussion du projet de loi ;

Première rédaction du projet de loi ;

Discussion de la première rédaction, suivie d'une deuxième rédaction ;

éventuellement, autres discussions de la deuxième rédaction, et ainsi de suite jusqu'à une rédaction définitive.

Assistaient aux séances d'examen : Boulay de la Meurthe, Berlier, Thibaudeau, Emmery, Réal, Bigot de Préameneu, Régnier, et Abrial. Elles étaient présidées par le premier consul, par le deuxième consul Cambacérès (en l'absence du premier consul). Locré, secrétaire général du Conseil d'État, établissait les procès-verbaux de chaque séance.

Chaque projet de loi définitif devait être communiqué au Tribunat qui le discutait, puis présenté au Corps législatif, qualifié d'assemblée muette, car chargé de voter sans avoir le droit de discuter les textes. Il est clair que les assemblées n'avaient finalement que peu de poids dans une procédure législative aux mains du chef de l'État.

Déroulement

Le projet est d'abord soumis aux tribunaux d'appel et de cassation afin qu'ils fassent part de leurs observations.

Le Conseil d'État examine le projet et se serait réuni 102 fois à cette fin, selon Locré, rédacteur des procès-verbaux (il n'y a que 84 procès-verbaux dans les cinq volumes de Locré). La procédure a duré presque trois ans, du 17 juillet 1801 au 19 mars 1804. Ayant été nommé Secrétaire général du Conseil d'État à la suite du coup d'État du 18 fructidor an V, Jean Guillaume Locré gardera ce poste sous le Consulat, l’Empire et les Cent-Jours, participant ainsi à la rédaction du Code Civil.

Présenté à l'Assemblée, le Tribunat s'oppose car dominé par les Républicains mais cette opposition est en fait dirigée contre la volonté politique. Le projet est retiré et Napoléon épure le Tribunat en manœuvrant : il envoie les récalcitrants devant leurs électeurs, Benjamin Constant le premier.

Le Code civil est alors voté sans difficulté, sous la forme de 36 projets de loi, entre 1803 et 1804. Il est promulgué par Bonaparte le 21 mars 1804 (30 ventôse an XII).

Dans le même mouvement, les autres codes civils et criminels sont promulgués :

Code de procédure civile en 1806 ;

Code de commerce en 1807, révision d'un code déjà élaboré sous Louis XIV ;

Titre III du Code pénal de 1810, remplaçant le Code pénal de 1791 ;

Titres I et II du Code d'instruction criminelle de 1808, remplaçant le Code des délits et des peines de 1795, et devenu le Code de procédure pénale en 1959.

Comme Napoléon Bonaparte participa à plusieurs séances de travail et le promulgua, ce code est aussi connu sous le nom de Code Napoléon. Dans plusieurs pays d'Europe, cette appellation rappelle surtout qu'il y fut « importé » lors des guerres napoléoniennes.

Objectifs

Le Code Napoléon visait à unifier le droit en conciliant Révolution et Ancien Régime. Cette volonté se traduit dans plusieurs objectifs :

que la loi soit écrite et qu'elle soit claire, afin que chacun connaisse son droit ;

la laïcité. Conformément à la loi de 1792, l'état civil est tenu par les communes et non plus par les paroisses. Le mariage relève de la loi civile tandis que le divorce est maintenu, bien qu'il soit très limité par rapport à la loi de 1792 ;

la propriété immobilière devient individuelle (toutes les communautés institutionnelles de voisinage, de métiers ou autres ont été dissoutes, leurs biens ont été liquidés) ;

l'engagement du personnel, appelé « louage d'ouvrage et d'industrie » (englobant les contrats d'entreprise, de travail et de mandat), devient absolument libre (les corporations et les syndicats d'ouvriers sont interdits), la liberté du travail est totale.

En unifiant les pratiques issues de l'Ancien Régime et en les modernisant suivant les principes des Lumières, le Code civil a fondé les bases du droit moderne, tant en France que dans de nombreux autres pays conquis lors des Guerres napoléoniennes et dès lors rentrés dans la tradition romano-civiliste (par opposition aux pays de common law).

Il faudra un siècle pour que son individualisme s'efface et que les associations et syndicats puissent se constituer librement (loi Waldeck-Rousseau de 1884 et loi sur les associations de 1901). Émergeront alors conventions collectives, un droit foncier pour le voisinage (copropriétés) et l'aménagement (droit rural et droit de l'urbanisme).

Un des sujets les plus discutés lors des votes fut celui de la lésion. L'idée d'un juste prix défendue par l'Église interdisait que soit vendu un bien à un prix « injuste ». Concrètement une partie à un contrat de vente pouvait faire annuler le contrat en soutenant qu'il avait payé trop cher. Sous l'influence des idées libérales, il fut finalement décidé de cantonner la rescision pour lésion à la vente d'immeuble ou aux contrats conclus par certaines parties faibles.

Dans son fameux Discours préliminaire, Portalis qualifie le travail des quatre auteurs de « transaction entre le droit écrit et les coutumes ». Ils estiment la Révolution finie et l'heure à la réconciliation.

Postérité

Le xixe siècle, période de l'exégèse

Dans un premier temps, la doctrine est très respectueuse du Code civil, Napoléon ayant pris soin d'octroyer un monopole de l'enseignement du « droit français » à l'Université impériale. Les commentateurs majeurs de la période dite de l'exégèse sont : Jean Guillaume Locré et Merlin de Douai.

On trouve aussi parmi les commentateurs: Claude Delvincourt, Charles Toullier, Jean-Baptiste Proudhon, Pierre-Antoine Fenet, Alexandre Duranton, Antoine-Marie Demante, Raymond-Théodore Troplong, Jean-Baptiste-César Coin-Delisle, Jean-Baptiste Duvergier, Charles Demolombe, François-Philippe Mottet. Aubry et Rau se distinguent par leur influence allemande.

Bien que prévu pour être gravé dans le marbre, les principes du Code civil étaient centrés autour de la personne du citoyen-propriétaire, du bourgeois, la propriété privée, et notamment le foncier (le fonds rural, et, en moindre partie, les biens immeubles) en fournissaient le socle. La Révolution industrielle met cependant cela à mal, avec le développement des valeurs mobilières (société anonyme, etc.). Dès les années 1830, Pellegrino Rossi déplore, dans un discours à l'Académie des sciences morales, l'inadaptation du Code civil à ces nouvelles exigences.

Pendant le Second Empire, le Code, qui était redevenu « Code civil » sous Charles X, est rebaptisé « Code Napoléon ».

Une aura internationale

Le Code a inspiré le système juridique et en particulier le droit civil de nombreux pays, d'où les pays dits de droit « napoléonien » ou romaniste, sous-groupe de la tradition romano-civiliste.

 

De nombreux pays dans le monde se sont inspirés — de gré ou de force — de la branche napoléonienne du droit civiliste formalisée par le Code civil français, dont la base est majoritairement le ius commune. Le droit civiliste est même le système juridique le plus répandu dans le monde devant la common law. En outre, son influence a permis à l'idée de codification de se propager.

Plusieurs pays et territoires ont repris directement le Code napoléonien dans son plan et, mutatis mutandis, son contenu. Ailleurs, il s'agit plus d'une inspiration.

Adoption directe

Même si le texte a évolué séparément dans chaque pays au gré des évolutions et transformations sociales, économiques et politiques, le Code civil français constitue aujourd'hui encore la base du code civil belge et de ceux du Luxembourg et de Monaco.

Le Code Napoléon est également toujours en vigueur dans l'île Maurice, laissé en place après la conquête britannique, même s'il a quelque peu évolué par la suite.

Le Code civil fut également utilisé dans les grand-duchés de Bade et de Berg ainsi qu'en Rhénanie, occupée par la France de 1800 à 1814, puis rattachée à la Prusse, jusqu'en 1900. Le grand-duché de Varsovie, créé par Napoléon pour redonner un État aux Polonais en 1807, conserva le Code civil jusqu'en 1946. La ville libre de Cracovie appliqua le Code civil jusqu’en 1846. Le Code civil napoléonien fut par ailleurs d'application directe dans le territoire indépendant de Moresnet neutre de 1815 à 1919.

Le Code civil fut enfin introduit par la France dans la plupart des pays qui ont composé son empire colonial. Cela a contribué à lui donner un rayonnement dans toutes les parties du monde. Ainsi, l'Afrique du Nord, l'Afrique noire française et certains pays d'Asie ont adopté le Code civil et l'utilisent encore. Le Sénégal a réformé récemment le Code civil et le nouveau texte reprend pour la plus grande part le code français.

Inspiration

Le Code du royaume des Deux-Siciles de 1819 s'en inspira, mais également le Code néerlandais de 1837, le Code neuchâtelois de 1855, le Code roumain de 1864, le Code italien de 1865 ou encore les codes portugais (1867) et espagnol (1889). L'État de Louisiane utilisa le Code Napoléon comme source de base de son propre code, le Digeste de la loi civile de 1808, de même que le Code civil haïtien de 1826 et le Code civil du Bas-Canada de 1866. Au xixe siècle, tous les pays d'Amérique latine s'inspirèrent du Code Napoléon dans leurs codifications civiles, en particulier à travers l'œuvre d'Andrés Bello, auteur du Code civil du Chili (1855). L'utilisation du Code civil dans certains États allemands contribue ainsi à des influences sur le BGB (Code civil allemand).

 



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François Bayrou mis en examen

Publié à 01:33 par dessinsagogo55 Tags : center paris france sommaire base monde centerblog sur
François Bayrou mis en examen

 

François Bayrou mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics

 
Publié le 06/12/2019 à 22h48. Mis à jour à 22h56.

 

Le président du MoDem et maire de Pau a quitté ce vendredi soir le pôle financier du tribunal de Paris. Il est mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics

 

Le président du MoDem et maire de Pau, François Bayrou, a été mis en examen ce vendredi pour complicité de détournement de fonds publics. Il était arrivé peu avant 9 h 30 au pôle financier du tribunal de Paris, accompagné de son avocat, pour être entendu par la juge Charlotte Bilger, chargée de cette enquête au long cours qui ébranle depuis plusieurs semaines le parti centriste.

Avant François Bayrou, une douzaine de responsables du mouvement avaient déjà été poursuivis dans cette affaire depuis la mi-novembre, parmi lesquels Michel Mercier, l’ancien garde des Sceaux du gouvernement Fillon, trésorier du MoDem jusqu’en 2009, Sylvie Goulard, l’éphémère ministre de la Défense du gouvernement Philippe et eurodéputée de 2009 à 2017, et Marielle de Sarnez, numéro 2 du MoDem et actuelle présidente de la commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale.

 

Les juges, qui enquêtent sur cette affaire depuis 2017, soupçonnent des collaborateurs d’eurodéputés MoDem d’avoir été rémunérés par des fonds du Parlement européen alors qu’ils étaient affectés à d’autres tâches pour le parti centriste, ce qui constituerait un système d’emplois fictifs. L’enquête, ouverte pour « abus de confiance » et « détournement de fonds publics », porte sur la législature 2009–2014 mais aussi, dans une moindre mesure, sur les précédentes.

 
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Les fâcheuses approximations de Darmanin et Ndiaye

Les fâcheuses approximations de Darmanin et Ndiaye

Retraite: les fâcheuses approximations de Darmanin et Ndiaye sur France 2

ANALYSE - Pour défendre la réforme des retraites au soir d’une mobilisation historique, le ministre des Comptes publics et la porte-parole du gouvernement ont développé jeudi dans l’émission «Vous avez la parole» plusieurs arguments erronés qui, il faut l’avouer, ne poussent pas à la clarté du débat. Pis, ils peuvent induire l’opinion en erreur.

Publié il y a 7 heures, mis à jour il y a 2 heures

Être ministre n’est pas un métier, c’est clair, mais cela peut parfois s’apparenter à un sacerdoce surtout quand les intéressés sont dépêchés sur les plateaux télé pour aller défendre une réforme dont ils n’ont pas la charge. Malgré toute la maîtrise et le talent (notamment de communication) qui les caractérisent, c’est ce qui est arrivé ce jeudi soir à deux jeunes talents du gouvernement, Gérald Darmanin et Sibeth Ndiaye, qui ont brillamment apporté le fer de la contradiction sur France 2 à une poignée de Français triés sur le volet (et censés être représentatifs de la grogne) sur la future réforme des retraites.

 

Parmi les deux heures et quelques qu’aura duré l’émission diffusée en direct sur France 2 et animée par le tandem Léa Salamé / Thomas Sotto, les deux ministres (respectivement de l’Action et des comptes publics, et porte-parole du gouvernement) ont en réponse à leurs contradicteurs quelques fois asséné des vérités qui, après examen, n’en sont pas. Et qui, affirmées comme elles l’ont été, non seulement induisent en erreur mais n’aident surtout pas à la compréhension du débat.

 

Darmanin et Ndiaye n’ont pas été les seuls toutefois à faire des approximations ou asséner des contre-vérités sans être une seule fois repris sur le plateau. Quasiment tous les participants à ce débat, à commencer par Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT (sur le système suédois, notamment), la directrice d’école quadra (sur la valeur du point, notamment) ou encore le syndicaliste Sud-Rail (dans à peu près chacune de ses prises de parole), y sont allés de leur intox/infox, le plus souvent par méconnaissance du sujet ou propagande politique mal renseignée. Quoi qu’il en soit, les deux ministres présents ne se sont pas laissés prier. Voici succintement trois exemples, parmi les plus notables de leurs approximations pendant le débat.

 
 
Darmanin assure que la pension des enseignants ne baissera pas
 

 

Cette affirmation, tout d’abord énoncée par Sibeth Ndiaye et reprise plus tard par Gérald Darmanin, est erronée car elle laisse penser qu’une femme sur cinq travaille jusqu’à ses 67 ans pour pouvoir bénéficier d’une pension complète, c’est-à-dire sans décote au motif qu’elle n’a pas suffisamment cotisé durant sa carrière pour pouvoir partir en retraite avant. Or ce n’est pas le cas. Les deux ministres confondent travail jusqu’à 67 ans et liquidation à 67 ans, ce qui n’a rien à voir. Si 20% des femmes liquident en effet leurs droits à retraite à 67 ans (parce qu’elles n’ont pas suffisamment cotisé pour le faire avant), toutes ne sont pas obligées de travailler jusque cet âge avancé, bien heureusement. Et surtout ne le font pas. Elles sont pour la plupart déjà inactives et attendent l’âge d’annulation de la décote, fixé à 67 ans depuis la loi Woerth de 2010, pour faire valoir leur droit à la retraite. La nuance est peut-être subtile mais elle est réelle.

 

● «Non, le président n’a pas menti en 2017 lorsqu’il a indiqué aux Français qu’il n’aurait pas besoin de faire de réforme financière des retraites au cours de son quinquennat car il se basait sur des prévisions du COR qui renvoyaient le déficit à la décennie 2040. Or la donne a changé il y a quelques mois quand le COR a constaté qu’il y aurait un déficit au début des années 2020»

Cette affirmation de Gérald Darmanin, en milieu d’émission, est là encore contraire à la vérité. Du moins partiellement. Le ministre de l’Action et des comptes publics dit vrai sur la première partie de la phrase. Lorsqu’Emmanuel Macron a bâti son programme en 2017 et indiqué qu’il n’aurait pas besoin de faire de réforme paramétrique/financière des retraites parce que le système n’afficherait pas de besoin de financement avant les années 2040, il ne faisait en effet que reprendre les prévisions alors disponibles du COR. Mais le conseil d’orientation des retraites -créé par Lionel Jospin en 2001 pour éclairer chaque année en juin le président de la République sur l’état des finances des régimes de retraite- a changé de braquet sitôt Emmanuel Macron installé à l’Élysée. Dès juin 2017, il a en effet fait état d’un besoin de financement finalement bien plus précoce que prévu jusqu’alors, c’est-à-dire dès la décennie 2020. Et il l’a répété en 2018 puis en 2019.

 

Pis, le comité de suivi des retraites (CSR), organe créé après la loi Touraine de 2014 pour indiquer au gouvernement les correctifs à apporter afin de ramener le système des retraites dans les clous en cas de dérapage annoncé, avait alerté Édouard Philippe et Emmanuel Macron sur l’obligation de boucher les trous dès... juillet 2017 (le CSR doit rendre son rapport annuel avant le 14/07 chaque année) et a répété son avertissement en 2018 et 2019. Rapports 2017 et 2018 du COR et du CSR que l’exécutif a ostensiblement ignorés par quatre fois donc (en cumulé), préférant faire l’autruche alors que tout indiquait que la promesse du président ne pourrait pas être tenue. Ce n’est qu’à l’été 2019, alors qu’on entrait dans le dur de la réforme systémique aux termes des quasi deux ans de concertation menées par Jean-Paul Delevoye avec la remise de ses préconisations le 18 juillet, que le gouvernement a semblé découvrir l’ampleur du trou à combler. Ce n’était pourtant pas faute de l’avoir alerté, à plusieurs reprises, depuis deux ans...

● «Le nombre de chômeurs a baissé de 500.000 en deux ans»

Là encore, Gérald Darmanin a fait une fâcheuse confusion quand, en réponse à une interpellation de l’avocat présent sur le plateau (avec lequel clairement le courant ne passait pas), il a affirmé que le nombre de chômeurs a baissé de 500.000 en deux ans. Pour le coup, c’est totalement faux. Si on prend les statistiques des inscrits à Pole emploi, les fameux DEFM communiqués désormais à un rythme trimestriel, la décrue depuis l’élection d’Emmanuel Macron est limitée à 126.600, soit plus de trois fois moins que ne le dit le ministre des Comptes publics. L’erreur est un peu moindre si on se réfère à la baisse du nombre de chômeurs au sens du BIT et comptabilisés par l’Insee: dans ce cas, le reflux est plus net (-313.000 depuis la fin du 2è trimestre 2017) mais pas au point d’approcher le demi-million annoncé.

 

En fait, Gérald Darmanin confond avec le nombre de créations d’emplois dans les entreprises qui, depuis l’élection d’Emmanuel Macron, dépasse effectivement les 500.000 (545.700 précisément depuis la mi-2017). Et c’est en l’occurrence plus une erreur qu’un mensonge intentionnel puisque le ministre de l’Action et des comptes publics l’a déjà affirmé dans ses prises de parole précédentes. Omettant alors simplement de rappeler que cette bonne tendance de l’emploi n’a pas démarré en mai 2017 avec l’élection du président de la République mais deux ans plus, début 2015, avec le virage de la politique de l’offre de François Hollande dont le ministre de l’Économie était à l’époque un certain... Emmanuel Macron.

 

 
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Réforme des retraites

Publié à 13:04 par dessinsagogo55 Tags : center video article paris centerblog place sur france monde merci
 
Réforme des retraites : grève encore massive dans les transports, nouvel appel à manifester mardi

La journée de vendredi s’annonce décisive pour la suite du mouvement de contestation. Les syndicats veulent garder la main face à l’exécutif, qui a prévu de s’exprimer au cours de la semaine prochaine.

Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 06h02, mis à jour à 12h37

 

 
 
 

C’est le jour d’après. Ragaillardie par la mobilisation massive contre la réforme des retraites, qui a vu au moins 800 000 personnes dans les rues de France le 5 décembre (1,5 million selon la CGT), l’intersyndicale interprofessionnelle (CGT, FO, Solidaires, FSU et organisations étudiantes et lycéennes, UNL, MNL et UNEF), réunie vendredi matin au siège de FO, a appelé à une nouvelle journée de grève et manifestations mardi 10 décembre.

La CFE-CGC, qui était représentée, n’a pas souhaité s’associer à cet appel. La centrale des cadres, qui avait rejoint le mouvement du 5 décembre en cours de route en appelant à manifester ce jour-là, attend désormais « la réponse du gouvernement » pour décider de la suite.

 

Les transports toujours très perturbés

Vendredi, les transports restent très perturbés : à la SNCF, 90 % de TGV et 70 % de TER ont été annulés. Le taux de grévistes au sein de la compagnie ferroviaire a atteint 55,6 % jeudi, du jamais-vu depuis 2007. A la RATP, la reconduction du mouvement a été votée jusqu’à lundi et dix lignes de métro sont fermées, comme jeudi.

 

Du côté de la route, alors que le périphérique francilien connaissait une accalmie inhabituelle jeudi, il est au contraire très perturbé vendredi, avec un cumul de bouchons exceptionnel de 347 kilomètres.

« 10 % de grévistes » dans les écoles vendredi

Au lendemain d’une mobilisation massive (51,15 % de grévistes dans les écoles, 42,32 % dans les collèges et lycées), la mobilisation est moindre, vendredi. Le taux de grévistes dans l’éducation nationale atteint « 10 %, peut-être un peu moins », a déclaré le ministre, Jean-Michel Blanquer, sur RMC et BFM-TV.

Côté universités, les syndicats qui ont appelé à la « première journée » de mobilisation étaient réunis vendredi pour « faire entrer le mouvement dans la durée », ont assuré leurs responsables, juste avant l’intersyndicale. La réunion se déroule dans les locaux de FO à Paris, avec des représentants de la CGT, FO, FSU, Solidaires, les organisations lycéennes FIDL, MNL, UNL et étudiante UNEF. La CFE-CGC, qui n’était pas organisatrice de la première mobilisation mais avait rejoint l’appel à manifester, s’est jointe vendredi à l’intersyndicale.

La direction de Lumière Lyon-II (lettres, langues, sciences humaines et sociales) a annoncé le maintien de la fermeture de ses deux sites à la suite d’un appel au blocage la veille par une assemblée générale étudiante.

 

Les partenaires sociaux reçus lundi

La ministre des solidarités, Agnès Buzyn, a annoncé vendredi matin qu’elle recevrait lundi avec le haut-commissaire aux retraites, Jean-Paul Delevoye, tous les partenaires sociaux. Et d’ajouter :

« En fonction de tout ce qui aura été remonté par ces concertations, ces négociations avec les partenaires sociaux sur les différents points, le premier ministre fera des annonces en fin de semaine prochaine pour dessiner les contours définitifs de cette réforme. »

Interrogée sur les concessions que pourrait faire l’exécutif, Mme Buzyn a déclaré qu’« il y a effectivement une discussion sur l’âge d’application, l’âge de bascule, quelle génération serait concernée, tout cela est encore sur la table »« Il reste des marges de négociation », avait assuré la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye.

 

Le « système par points » au cœur des critiques

A l’origine de la colère : le « système universel » par points censé remplacer à partir de 2025 les 42 régimes de retraites existants (général, des fonctionnaires, privés, spéciaux, autonomes, complémentaires). L’exécutif promet un dispositif « plus juste », quand les opposants redoutent une « précarisation » des retraités. Des sondages récents ont montré que le mouvement était majoritairement soutenu par les Français.

Seule la CFDT continue de soutenir l’idée d’un régime « universel ». Mais son secrétaire général, Laurent Berger, a regretté que « la logique qui prévaut », c’est « de se mettre (…) sur la figure avant de commencer à discuter ».

Le premier syndicat français pourrait cependant avoir été entendu sur un point dont il avait fait un casus belli : la mise en œuvre d’une mesure « paramétrique » (allongement de la durée de cotisation, mesure d’âge…) pour équilibrer les comptes avant le changement de système. L’une des grandes incertitudes concerne en effet la mise en place, à côté de la réforme structurelle, de mesures budgétaires destinées à résorber le déficit à venir du système, estimé à une dizaine de milliards d’euros en 2025.

 

Puisque l’exécutif ne veut ni augmenter les cotisations, ni baisser les pensions, ni relever l’âge légal de départ, il reste la possibilité d’allonger la durée de cotisation. « Il ne faut pas être bêtement budgétaire, pas tout de suite », a tempéré jeudi soir, sur France 2, le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin. « Notre proposition, c’est pas de baisser les pensions, c’est pas d’augmenter les cotisations, mais c’est de travailler plus longtemps, puisqu’on vit plus longtemps », a confirmé M. Darmanin tout en s’interrogeant :

« Est-ce qu’on est pressé au point qu’il faut le faire (…) dès l’année prochaine ? Il ne faut pas casser la réforme sociale que nous voulons porter (…) en faisant effectivement une réforme budgétaire immédiatement. »

Jusqu’à maintenant, l’entourage du premier ministre a toutefois plutôt défendu la mise en place d’un volet budgétaire, estimant qu’il fallait s’attaquer au déficit en même temps qu’au système de retraites dans son ensemble. Un report à 2021 des mesures d’économies, notamment, « n’est pas arbitré » à ce stade, assurait-on jeudi soir autour de M. Philippe.

 
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Grève du 5 décembre

Publié à 00:53 par dessinsagogo55 Tags : chez paris center centerblog monde annonce sur merci france nuit
Grève du 5 décembre

Grève du 5 décembre : TGV, TER, Intercités, Transilien... Retrouvez toutes les prévisions de trafic de la SNCF

La SNCF a fait le point sur vos conditions de circulation pour cette grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

 

Une France à l'arrêt. C'est ce qui se profile, mercredi 4 décembre, à la veille de la grande journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Franceinfo fait le point sur vos conditions de circulation sur le réseau SNCF : 

>> Grève du 5 décembre : 6 000 policiers et gendarmes mobilisés pour encadrer le cortège parisien. Suivez la situation en direct

• Pour les TGV : la SNCF annonce un train sur dix, avec un léger mieux sur le Nord et l'Est, où un train sur six devrait circuler.

• Pour les TER : de fortes perturbations sont à prévoir sur tout le territoire. Il y aura 3 à 5% de trafic, complété par des cars (20-23% de trafic, au-delà de 40% dans certaines régions).

• Pour le Transilien : il y aura un train sur dix avec une priorité en heure de pointe. Pour les lignes A et D, il y aura deux trains par heure, mais aucun train sur les lignes R et U.

• Pour les Intercités : il n'y aura pas de train de nuit. En journée, seul un train sur dix circulera. Vers la Normandie par exemple, la SNCF n'assurera que deux allers-retours entre Paris, Rouen et Le Havre. La compagnie a annoncé mercredi qu'elle maintenait également un aller-retour vers l'Auvergne et un aller-retour vers la Corrèze.

 



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Castaner : "l'usage adapté et réglementaire" de la force

Publié à 00:15 par dessinsagogo55 Tags : sommaire center video centerblog sur france monde article nuit message merci
Castaner : "l'usage adapté et réglementaire" de la force
 
Christophe Castaner appelle les policiers et gendarmes à "l'usage adapté et réglementaire" de la force
 04/12/2019 à 10h58
 
Invité sur BFMTV-RMC, le ministre de l'Intérieur a concédé qu'"il y a pu y avoir des fautes" dans l'usage de LBD et grenades de désencerclement.

Patrick Balkany annonce être candidat à sa succession

Publié à 15:11 par dessinsagogo55 Tags : center sommaire centerblog livre sur plat france place monde article annonce
Patrick Balkany annonce être candidat à sa succession
 
Municipales: depuis sa cellule, Patrick Balkany annonce être candidat à sa succession à Levallois
 03/12/2019 à 13h27
 
Depuis sa cellule de la prison de la Santé, le maire de Levallois-Perret a fait part de son intention de se présenter aux élections municipales de 2020, indiquent des sources concordantes à BFMTV. Son épouse Isabelle livre un autre récit de cette annonce.

Blanquer réagit au classement Pisa

Publié à 14:56 par dessinsagogo55 Tags : sommaire monde center centerblog sur merci france
Blanquer réagit au classement Pisa

Blanquer réagit au classement Pisa: «Il faudrait rester ministre de l’Éducation pendant dix ans!»

INTERVIEW EXCLUSIVE - Le ministre estime que sa politique s’inscrit «dans le temps long» et qu’elle a déjà produit des résultats «à court terme», alors que la France stagne dans le dernier classement Pisa.

Par Caroline Beyer, Marie-Estelle Pech et Vincent Tremolet de Villers
Publié il y a 4 heures, mis à jour il y a 3 heures

Si les résultats de Pisa, ce classement international qui juge les résultats des élèves de 15 ans, ne sont pas glorieux pour la France, le ministre assure que sa politique va dans le bon sens. Il l’estime, point par point, «cohérente» avec les enseignements de Pisa. Alors que la réforme des retraites suscite l’inquiétude, le ministre promet une revalorisation de la rémunération des enseignants et une réflexion sur le métier.

 
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faut-il craindre des pénuries d'essence à la pompe ?

Publié à 14:20 par dessinsagogo55 Tags : sommaire center centerblog france prix sur monde carte pouvoir
faut-il craindre des pénuries d'essence à la pompe ?

Blocages des dépôts pétroliers : faut-il craindre des pénuries d'essence à la pompe ?

Les professionnels du BTP bloquent des dépôts pétroliers pour protester contre la fin de l'exonération de taxe dont ils bénéficient sur le gazole non routier. Franceinfo fait le point sur leur revendication et leur mobilisation.

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Kocila MakdecheAnne BrigaudeauFrance Télévisions

Mis à jour le 03/12/2019 | 12:00
publié le 03/12/2019 | 10:40

 

En plus des perturbations provoquées par la grève du 5 décembre, faut-il craindre une pénurie de carburant ? C'est le risque que font planer les professionnels du BTP. Ces artisans et entrepreneurs bloquent depuis le 29 novembre des dépôts pétroliers pour protester contre la fin de l'exonération de taxe dont il bénéficie sur le gazole non routier utilisé pour les appareils de chantier. Mercredi 3 décembre, les gendarmes sont intervenus pour libérer l'accès à un dépôt à Rennes (Ille-et-Vilaine).

 

La veille, les manifestants ont été reçus par Bruno Le Maire. Ils ont obtenu du ministre de l'Economie quelques avancées, mais Bercy leur a refusé un nouveau délai concernant la suppression de l'avantage fiscal pour le gazole non routier (GNR). Que réclament les professionnels du BTP ? Où se trouvent les stations-services fermées ? La pénurie risque-t-elle de perdurer jusqu'au 5 décembre ? Franceinfo fait le point.

Pourquoi les professionnels du BTP bloquent les dépôts pétroliers ?

Depuis le 29 avril, des professionnels du BTP bloquent des dépôts pétroliers avec leurs camions et leurs tracteurs, principalement dans l'ouest de la France. C'est en Bretagne que le mouvement est le plus conséquent, autour de Rennes notamment, où de nombreuses stations-services ne sont pas approvisionnées et sont donc fermées.

 

Les professionnels du BTP protestent contre la suppression d'un avantage fiscal dont ils bénéficiaient jusque-là : l'exonération de taxe sur le gazole non routier. Ce carburant, moins cher que celui que l'on trouve en station-service, est utilisé dans le secteur agricole et dans les travaux publics pour faire fonctionner les engins de chantier.

Dès septembre, la ministre de la Transition écologique et des Transports, Elisabeth Borne, avait dit la volonté du gouvernement de supprimer cette exonération de taxe pour les professionnels du BTP. Pour ces derniers, cette décision représenterait une hausse de 45% du prix au litre et donc une baisse de leur marge. De quoi pénaliser, selon eux, les plus petites entreprises du bâtiment au détriment des géants du secteur. "Cette augmentation va représenter jusqu'à 10% du chiffre d'affaire des entrepreneurs, c'est-à-dire plus que leur marge", explique à franceinfo David Lemaire, secrétaire nationale de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP).

Concrètement, cela veut dire que de nombreuses entreprises ne seront plus viables.David Lemaireà franceinfo

Que répond le gouvernement ? 

A l'approche de la grève du 5 décembre, lors de laquelle d'importantes perturbations sont attendues sur le réseau ferroviaire et dans les régies de transports de grandes villes de France, les professionnels du BTP souhaitent mettre la pression sur le gouvernement. Ils réclamaient d'être reçus par le Premier ministre, mais ont finalement décroché lundi un rendez-vous à Bercy avec Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie.

A l'issue de cette réunion, la présidente de la Chambre nationale des artisans des travaux publics et du paysage (CNATP), Françoise Despret, s'est félicitée de certaines avancées : "Nous avons obtenu un contrôle renforcé confié à la gendarmerie, un carburant spécifique avec une coloration pour le BTP, une liste des engins qui ne pourront employer que ce carburant." "Cette coloration spécifique permettra d'éviter le vol", tandis que la liste d'engins qui seront dans l'obligation d'utiliser le dit carburant "nous évitera la concurrence déloyale" provenant surtout d'agriculteurs, a-t-elle ajouté.

En revanche, Bercy n'a rien cédé sur leur demande de nouveau délai concernant la suppression de l'avantage fiscal pour le gazole non routier. Les entreprises réclamaient un délai de 10 ans pour pouvoir se tourner vers des engins de chantier plus propres. Mais le gouvernement tient à son calendrier, qui prévoit une disparition progressive de l'avantage fiscal sur le gazole non routier en trois paliers à partir du 1er juillet prochain et jusqu'en 2022.

"C'est vraiment une ligne rouge", indique-t-on à Bercy où on met en avant la nécessité de lutter contre les émissions polluantes. De plus, "on ne peut pas dissocier une entrée en vigueur pour les grandes et les petites entreprises. C'est juridiquement risqué. Par ailleurs, c'est très compliqué à mettre en œuvre", a précisé à l'AFP l'entourage du ministre de l'Economie.

Quelles stations-services sont à sec ?

Le mouvement de blocage a atteint son apogée, juste avant la réunion avec le ministre, avec de nombreuses stations-services à sec. Le 3 décembre, au matin, la pénurie de carburant était surtout en cours en Bretagne et plus ponctuellement dans la région Pays de la Loire, d'après la carte du site participatif Penurie.mon-essence.fr

 
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