Animaux - insectes - La mouche -

Publié à 13:57 par acoeuretacris Tags : mouche insecte animaux généralité
Animaux - insectes - La mouche -

 

La mouche


En Europe, la mouche la plus répandue est la mouche domestique (Musca domestica). Cette mouche se rencontre essentiellement à proximité des habitations. Si elle n’est pas agressive, elle véhicule un grand nombre de microbes pathogènes à nos aliments.
Cependant, la mouche domestique n'est pas comparable à d'autres mouches bien plus redoutables connues sous le nom générique de mouche tsé-tsé.


Toujours en train de nous harceler, les mouches sont partout. Il en existe de toutes les couleurs, des mouches bleues ou vertes et bien sûr l'espèce la plus répandue: la mouche domestique à la couleur plus terne

La mouche compagnon de l’homme

La mouche est partout où l’homme est présent. Là où nous avons amené du bétail, elle nous a accompagné.
Elle s’est parfaitement adaptée à toutes les régions du monde au climat tempéré. Elle aime la chaleur et s’abrite dès que la température commence à baisser.
En dessous de 7°C, la mouche domestique entre dans un état de torpeur. A moins de 5°C, elle meurt.
Cependant, de nombreuses autres espèces supportent très bien des températures très basses.
La mouche prolifère là où il y a des détritus. Elle est omnivore et mange de tout. Elle détecte les aliments, à l’aide d’organes gustatifs et olfactifs situés sur ses antennes et sous ses pattes.

 

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La mouche est omnivore.

La mouche a une préférence pour les aliments liquides car elle ne mastique pas. Elle aspire le liquide avec une trompe rétractile (le labium) qu’elle déploie de sa tête.
Si un aliment est trop compact, elle le dilue en vomissant sur lui des substances sécrétées par son intestin contenant des enzymes.

Elle suce ensuite le liquide digéré. En régurgitant fréquemment une partie de son repas précédent, elle transmet des microbes pathogènes à nos aliments.
Une mouche peut être porteuse de plus de 2 millions de bactéries.

 

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Musca domestica. image Charles Lam

En Afrique du Nord, la dysenterie est véhiculée entre autre par les mouches. Elle contribue également dans de nombreux pays à la propagation de maladies infectieuses comme la tuberculose, la typhoïde, la gastro-entérite ou le choléra.
La mouche transporte les bactéries dans ses pattes ou dans ses excréments. Il arrive même qu’elle ponde ses oeufs dans une plaie qui suppure.

Performances de la mouche

La mouche domestique fait partie de l’ordre des Diptères et à ce titre, elle ne possède que deux ailes.
Ses yeux sont particulièrement développés, surtout chez le mâle. L’œil est composé de multiples facettes hexagonales séparées les unes des autres. Aucune ne converge vers le même point et chacune enregistre sa propre image.
Pour simplifier, on peut dire qu’une mouche possède 3 000 yeux élémentaires. Elle possède donc une vision panoramique assez extraordinaire.

 

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La mouche gère 200 images par seconde.

Sa vue perçante et ses capteurs ultrasensibles sous la forme d’antennes et de cils vibratiles lui permettent de réagir en moins de deux centièmes de seconde, soit dix fois plus vite qu’un homme.
C’est une des raisons qui fait qu’il est très difficile d’attraper une mouche car elle gère 200 images par seconde.

Une mouche peut rester la tête en bas, au plafond par exemple, sans tomber. Cet exploit est dû à de minuscules griffes qui agrippent toutes les aspérités. Sur une surface parfaitement lisse, les coussinets sécrètent un liquide collant qui lui permet d’adhérer.

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En vol, les ailes peuvent battre 200 fois par seconde. Elle vole en moyenne à 8 km/h. Les deux autres ailes atrophiées agissent comme un balancier et permettent à la mouche d’effectuer des manœuvres aériennes.
Elle dispose d’une maniabilité en vol, à des vitesses de plus de 80 km/h, qui surpasse celle du meilleur chasseur à réaction.

La taille de la mouche domestique varie de 7 à 9 mm.

L'agaçante mouche, très importune, est devenue célèbre grâce à une fable de Jean de La Fontaine intitulée Le Coche et la Mouche. Dans cette fable, l'insecte représente ceux qui se croient indispensables.

Une pondeuse prolifique

C’est surtout dans le fumier des animaux, mais aussi sur tout aliment en décomposition susceptible d’apporter chaleur et humidité que la mouche pond ses œufs.
Le mâle coule dans son appareil reproducteur de la liqueur séminale. Des contractions ondulatoires expulsent les œufs que la femelle pond en grappes.

 

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Accouplement de mouches domestiques. image Anauxite.

La femelle vit en moyenne à peine plus de trois semaines mais pond 4 à 5 fois durant ce court laps de temps.
La mouche domestique, qui est loin d'être la plus féconde, dépose à chaque fois 100 à 150 œufs. L’incubation est très rapide et surtout en période chaude où elle ne dure que 8 heures.


Les mouches ont une longévité courte mais sont très fécondes.

En période tempérée, les larves (ou asticots) sortent des œufs 24 heures plus tard. Ces larves atteignent leur forme adulte après avoir quitté une enveloppe appelée « puparium ».

Ce cycle complet (œuf, larve, nymphe) se déroule normalement sur un mois mais peut être réduit en période de forte chaleur à une dizaine de jours.

L’homme essaye depuis longtemps de se débarrasser de la mouche. Mais, l’espèce survit grâce à ses stupéfiantes facultés de reproduction.

 

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Puparium de mouche

Une mouche adulte qui pond ses premiers œufs au mois d’avril pourrait avoir au mois d’août 191 010 000 000 000 000 000 descendants si tous avaient vécu et procréé.

Anecdote sur la mouche

A partir du XVe siècle, les femmes posaient une mouche sur leur visage. Cette mode était très répandue en Europe et notamment en Italie. En France, la mode de la mouche devint vraiment populaire sous le règne du roi Louis XV.

Cette mouche était un petit bout de taffetas noir destiné à cacher un défaut. Il mettait également en valeur les visages blafards, très en vogue à l'époque. Mais, cette mouche est devenue un élément de séduction. Il était posé à des endroits précis du visage. Un "langage de la mouche" s'instaura. Si elle était posée près de l'oeil, on la baptisait la "passionnée", sur les lèvres "la coquette" ou sur le nez "l'effrontée".

A vous tous.....

Publié à 09:43 par acoeuretacris
A vous tous.....

Merci de votre gentillesse et de votre fidélité....

Je passerai dans vos blogs vous faire un petit coucou

lorsque j'aurai récupéré ma connexion sur le pc de

bureau....

Je vous souhaite une bonne et douce journée...

avec le soleil si possible....

je n'ai pu hier, mais si aujourd'hui mon portable le veut

bien, je mettrai quelques articles....

à très bientot....

gros bisous à tous...

bonjour à tous...

Publié à 10:50 par acoeuretacris
bonjour à tous...

un petit coucou pour vous souhaiter une bonne journée....

Ma box a rendu l'ame.... je suis sur un pc portable

qui rame comme c'est pas permis.... j'essaierai de vous faire

quelques articles dans la journée.... mais c'est pas gagné...

j'aurai une nouvelle box vendredi si tout va bien....

en attendant, je vous fais de gros bisous....

à bientot....

à demain....

Publié à 20:25 par acoeuretacris
à demain....

 

Soleil couchant

 

de Théophile GAUTIER recueil : Premières poésies

 

En passant sur le pont de la Tournelle, un soir,
Je me suis arrêté quelques instants pour voir
Le soleil se coucher derrière Notre-Dame.
Un nuage splendide à l'horizon de flamme,
Tel qu'un oiseau géant qui va prendre l'essor,
D'un bout du ciel à l'autre ouvrait ses ailes d'or,
- Et c'était des clartés à baisser la paupière.
Les tours au front orné de dentelles de pierre,
Le drapeau que le vent fouette, les minarets
Qui s'élèvent pareils aux sapins des forêts,
Les pignons tailladés que surmontent des anges
Aux corps roides et longs, aux figures étranges,
D'un fond clair ressortaient en noir ; l'Archevêché,
Comme au pied de sa mère un jeune enfant couché,
Se dessinait au pied de l'église, dont l'ombre
S'allongeait à l'entour mystérieuse et sombre.
- Plus loin, un rayon rouge allumait les carreaux
D'une maison du quai ; - l'air était doux ; les eaux
Se plaignaient contre l'arche à doux bruit, et la vague
De la vieille cité berçait l'image vague ;
Et moi, je regardais toujours, ne songeant pas
Que la nuit étoilée arrivait à grands pas.

 

 

 

 

Mystères, énigmes - Mohenjo-Daro

Publié à 17:08 par acoeuretacris Tags : mystères

 Civilisation de la vallée de l’Indus

Mohenjo-Daro : Mystère. Reconstitution en 3d

Ce site constitue un véritable mystère, affirment les archéologues, qui auraient juré, avant la découverte de Mohenjo-Daro, qu’aucune véritable civilisation n’avait pu exister dans la vallée de l’Indus, au Pakistan, il y a environ 4 500 ans.
Depuis 1921, une succession de découvertes dont la cité d’Harappa puis celle de Mohenjo-Daro ont prouvé l’existence d’une culture jusqu’alors inconnue.
La civilisation de la vallée de l’Indus a inventé une écriture à ce jour indéchiffrée et a manifestement marqué la culture indienne.
Mais, le plus grand mystère reste l’abandon de ces cités et la disparition de cette civilisation.

La civilisation de la vallée de l’Indus

En 1921, des fouilles débutèrent à Harappa. Les archéologues mirent au jour les maigres vestiges d’une grande cité.
En 1922, un archéologue indien qui cherchait les vestiges d’un ancien temple bouddhiste mis au jour à 640 km d’Harappa les ruines d’une civilisation protohistorique. C’est une véritable métropole qui sortit de terre.
Mohenjo-Daro, la « colline des morts », fait toujours l’objet de recherches mais aussi de vives controverses.
Mais qui était cette civilisation restée si longtemps dans l’ombre ?


Vestiges de la ville d'Harappa. By Ch.khawar

Il faut imaginer un peuple qui a vécu sur un immense territoire. Ce peuple parlait une langue qui nous est inconnue et utilisait une écriture que nous n’avons toujours pas réussi à déchiffrer.

Cette civilisation a construit de grandes villes divisées en quartiers mais avec une logique qui nous échappe.
En effet, nous n’avons retrouvé ni temples, ni palais. Les premiers habitants de la vallée de l’Indus ont commencé à édifier des villages vers le VIIe millénaire avant notre ère.

Puis, entre 3 200 et 1 800 ans avant notre ère, de grandes villes s’épanouirent. C’est entre 2 700 et 2 600 ans avant notre ère que furent édifiés les imposants murs d’enceinte d’Harappa.


Vestiges de la ville d'Harappa. By Ch.khawar

Les chercheurs ont d’abord pensé que cette civilisation était constituée de colonies provenant de Mésopotamie. Mais, les fouilles ont révélé que ce peuple avait ses caractéristiques propres. Pour l’instant, faute de nouveaux indices, officiellement la plus ancienne civilisation indienne est née sur les rives de l’Indus tout comme l’Egypte s’est développée sur les rives du Nil.

Depuis la découverte de Mohenjo-Daro, d’autres cités antiques de l’Indus ont été retrouvées comme Dholavira ou Ganweriwala.

Apparemment, ce peuple était un peuple de marchands. Tout porte à croire qu’ils ne disposaient d’aucune supériorité militaire. Tout atteste le caractère pacifique de ce peuple qui possédait une supériorité culturelle.


Reconstitution d'après un buste en stéatite d'un homme barbu qui a été baptisé le Prêtre-Roi. On a découvert d'autres sculptures de ce personnage qui n'est toujours pas identifié. By Rajamanohar somasundaram .

On se perd en hypothèses sur leur système social et sur leur religion. Il ne s’agit nullement comme c’est le cas pour la civilisation égyptienne d’avancée technologique subite. L’évolution semble avoir été progressive.

Après près de 100 ans de recherches, on commence à mieux comprendre l’évolution de cette civilisation. Schématiquement, les périodes sont les suivantes :

Entre 8 000 et 5 000 ans avant notre ère : les techniques de la métallurgie se diffusent dans toute l’Eurasie. L’agriculture et le commerce apportent la richesse. Les villages croissent et deviennent de véritables villes.

Entre 4 000 et 2 600 ans avant notre ère : les archéologues parlent d’une « époque de rationalisation ». Les régions du bassin de l’Indus commencent à constituer une identité culturelle spécifique.
A cette époque apparaît un nouveau modèle d’urbanisme. Les agglomérations sont divisées en deux secteurs. Il est probable que les secteurs étaient habités par des classes sociales distinctes.


Reconstitution de poteries de la civilisation de l'Indus. By Rajamanohar somasundaram .

Entre 2 600 à 1 900 ans avant notre ère : c’est « l’époque de l’intégration ». Cette période désigne la manière dont les cultures régionales ont conflué en une seule grande civilisation.
Toutes les villes dispersées dans un rayon de milliers de kilomètres utilisent la même écriture et les mêmes sceaux en stéatite. Ils décorent leurs vases avec les mêmes dessins et les poids utilisés sont les mêmes partout.
Ce processus d’unification sur un territoire aussi immense reste inexpliqué.

Entre 1 900 à 1 600 ans avant notre ère : c’est « l’époque de la localisation ». Au cours de ces deux siècles, les villes sont progressivement abandonnées, l’écriture est négligée et des techniques tombent en désuétude.

Mohenjo-Daro : une cité très évoluée

Le caractère le plus stupéfiant des villes harappéennes est la complexité de leur urbanisme. Ces villes s’étendaient sur un périmètre de 100 à 200 ha au minimum.
Mohenjo-Daro est très bien conçue. On peut la comparer aux grandes villes américaines. D’ailleurs, les archéologues ont surnommé cette cité« le Manhattan de l’âge de bronze ».


Plan de la ville de Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram

En effet, on peut voir une douzaine d’artères tracées au cordeau traverser la ville du nord au sud, coupées d’est en ouest par des rues plus étroites qui délimitaient des pâtés de maisons.
Cela évoque le quadrillage du prestigieux quartier new-yorkais.

Les rues étaient pavées avec des centres administratifs imposants. Il y avait des rangées de petites maisons en briques dotées de toilettes privées et d’égouts.

Au centre de Mohenjo-Daro se dressait la citadelle, vaste édifice abritant des salles de fêtes et des bureaux.


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram

A proximité, des bains publics avaient été construits. Mohenjo-Daro abritait également ce qu’on a baptisé le « Grand Bain ». C’est une piscine de 12 m de long sur 7 de large et 2,40 m de profondeur. On pense qu’elle servait pour des cérémonies d’immersion car on retrouve les bains rituels dans la religion de l’hindouisme.

Les rues étaient bordées de magasins. A l’intérieur des maisons, il y avait généralement un puits et même quelque fois une salle de bain avec un bac à douche.

En l’absence de canalisations, ces maisons ne disposaient pas bien sûr de l’eau courante. Par contre, il existait un système d’évacuation des eaux usagées utilisant des conduits d’argile.
Ces tuyaux rejoignaient les égouts amovibles, en pierre, à chaque croisement, facilitant l’entretien du système.


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. Le marché. By Rajamanohar somasundaram .

Ce peuple était apparemment épris d’ordre et d’hygiène. Dans les ruines du site de Mehrgarh, les archéologues ont découvert l’équivalent de nos décharges industrielles. On y mettait les rebus du travail des peaux, du cuivre, du talc, des coquillages etc…

D’autres bâtiments restent énigmatiques. A Harappa et Mohenjo-Daro, il existe deux édifices étranges avec un socle divisé en blocs, qui supportait probablement une construction en bois. On a cru qu’il s’agissait de greniers mais finalement ils restent un mystère.


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. Grand Bain. By Rajamanohar somasundaram

De même, n’ayant retrouvé aucun édifice religieux, on suppose que cette civilisation adorait ses divinités en plein air.

Pourquoi une civilisation aussi évoluée a-t-elle abandonné ces villes ?

Des cités abandonnées

A partir de 1 600 ans avant notre ère, les villes étaient à l’abandon. De nombreuses théories ont été émises pour expliquer ce déclin.

On a tout d’abord pensé que la civilisation de l’Indus avait été renversée par une invasion indo-européenne. Mais aucune preuve n’est venue étayer cette théorie.


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. Aire de stockage. By Rajamanohar somasundaram

L’eau est peut-être la cause de cet abandon. En effet, des recherches archéologiques ont révélé que la civilisation de l’Indus devait lutter constamment contre les inondations. Certains quartiers de Mohenjo-Daro auraient été reconstruits huit fois. Mais, il n’y a aucune trace d’une catastrophe naturelle qui aurait touché l’ensemble des cités.


Plan détaillé de Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram

Parallèlement à ce problème, des squelettes portent la trace de blessures à l’arme blanche. Il y aurait donc bien eu un conflit. Les fouilles relatives à cette époque ont révélé des destructions, des incendies et des squelettes sans sépulture.
On constate en parallèle un retour en arrière dans la technique de céramique par exemple. Cependant, les squelettes sont fort peu nombreux et on a retrouvé aucun fragment d’armes.

Une explosion nucléaire ?

Plus récemment, une théorie assez révolutionnaire a été énoncée. Les scientifiques Davneport et Vincenti ont déclaré que la ville de Mohenjo-Daro avait été ravagée suite à une explosion nucléaire.
Ils ont trouvé de grosses strates de glaise et de verre vert. Les archéologues supposent qu’une très forte température a fait fondre de la glaise et du sable qui ont durci immédiatement après.
De semblables strates de verre vert ont été retrouvées dans le désert du Nevada après chaque explosion nucléaire.


Reconstitution du style vestimentaire d'après les sculptures. By Rajamanohar somasundaram.

L’analyse moderne a confirmé que des fragments de la ville avaient fondu au contact d’une très haute température. Les douzaines de squelettes qui ont été trouvés dans la région de Mohenjo-Daro présentent une radioactivité excédant la norme de presque 50 fois.

Ces analyses scientifiques nous ramènent à la grande épopée indienne, le Mahabharata. Elle contient des mentions d’une arme prodigieuse aux effets dévastateurs. Un des passages parle d’une « coquille », qui étincelait comme le feu, mais sans dégager de fumée.

« Quand la coquille a touché le sol, le ciel est devenu obscur, les tornades et les tempêtes ont ravagé les villes. Une horrible explosion a brûlé des milliers de gens et d’animaux, les réduisant en cendres. »


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram .

Bien sûr, on a du mal à imaginer qu’à une époque aussi lointaine des armes nucléaires ont pu être utilisées. Le texte est troublant quand on le met en parallèle avec les dernières découvertes. Pourrait-il s’agir d’un phénomène naturel qui aurait provoqué un cataclysme ? L’épicentre du choc a été détecté au centre de la ville. A cet endroit, toutes les maisons ont été nivelées. A la périphérie, les destructions sont moins importantes.


Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. Le marché. By Rajamanohar somasundaram .

L’énigme de Mohenjo-Daro reste entière pour le moment. Cependant, si l’on suppose qu’une catastrophe s’est abattue sur cette cité, cela n’explique pas l’abandon des autres villes. Mohenjo-Daro et Harappa sont les métropoles les plus connues mais il existait au moins trois autres villes aussi importantes. Il y en avait d’autres mais de moindre importance.

Eléments de réflexion

Il existe quelques rares cas de réacteurs nucléaires naturels

À ce jour, sur les 1052 sites qui ont été découverts, plus de 140 d'entre eux se trouvent sur les rives du cours d'eau saisonnier Ghaggar-Hakra.

En fait, le peuple indusien n'a pas disparu.

Au lendemain de l'effondrement de la civilisation de l'Indus, des cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d'une partie de sa population vers l'est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n'est pas un peuple, mais une civilisation : ses villes, son système d'écriture, son réseau commercial et, finalement, la culture qui en était son fondement intellectuel.


Reconstitution de Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram

Une des causes de cet effondrement peut avoir été un changement climatique majeur. Autour de 1800 av. J.-C., nous savons que le climat s'est modifié, devenant notablement plus frais et plus sec. Mais cela ne suffit pas pour expliquer l'effondrement de la civilisation de l'Indus. Une catastrophe tectonique pourrait avoir détourné les eaux de ce système en direction du réseau gangétique.

Une autre cause possible de l'effondrement de cette civilisation peut avoir été l'irruption de peuples guerriers au nord-ouest de l'Inde, qui auraient provoqué la rupture des relations commerciales avec les autres pays.

Plusieurs facteurs sont sans doute intervenus et ont conjointement provoqué ce déclin. A vrai dire, la raison de la chute de ce peuple et ce qu’il est devenu ensuite est très floue et sujet à polémique. Cependant, le fleuve et les changements climatiques ont certainement joué un rôle dans le déclin de cette civilisation.

La civilisation de la vallée de l’Indus a en tout cas marqué l’Inde. Bien des aspects de l’Inde d’aujourd’hui puisent leurs racines dans la civilisation de l’Indus.

Mystères - Enigmes - La boule aux rats

Publié à 16:50 par acoeuretacris Tags : Mystères

 Le mystère de la boule aux rats où, quand le rat s'infiltre dans nos églises


Le rat est partout représenté sur nos maisons ou sur nos églises. En cherchant bien, nous en avons débusqué quelques-uns uns et plus particulièrement ceux représentés sur le motif de la boule au rat.

Qu'est ce que la boule-aux-rats ? Il s'agit d'un motif sculpté en pierre ou en bois datant du 15 et 16ème siècle que l'on ne rencontre que dans très peu d'églises.

La boule-aux-rats est une sphère surmontée d'une croix et traversée de part en part par des rats.

Où observer des boules-aux-rats ?

La boule-aux-rats du Mans qui se trouve à l'extérieur de la cathédrale sur un contrefort

Celle de Champeaux en brie qui ne fut pas facile à trouver dans une stalle sur une miséricorde de l'ancienne collégiale. (Une stalle est un endroit réservé au clergé au sein d'une église et une miséricorde est un support placé sous le siège mobile d'une stalle et qui permet de s'asseoir légèrement).


Boule aux rats de Champeaux. Clarabellerebelle

Celle de Carpentras qui se situe au-dessus de la porte juive de la cathédrale St Siffrein

Les habitants de Carpentras disent qu'il faut avoir vu la boule-aux-rats pour connaître la ville.

Puis celle de l'église St Germain l’Auxerrois à Paris, au-dessus d'un contrefort, côté nord.


Histoire de cette scène: il s'agit d'un chat qui poursuivait un rat et qui sont restés coincés dans les tuyaux de l'orgue de la cathédrale de dublin en 1850. Ils se sont momifiés dans l'orgue et le chat n'a manifestement jamais mangé le rat . Philippe Vouzellaud

Si vous êtes curieux et que vous souhaitez en voir d'autres vous pourrez en trouver une sur une miséricorde des stalles de l'église St Spire à Corbeil Essonne; une autre dans la crypte de l'église St Sernin à Toulouse, une à l'église St Maurille des Ponts de Cé dans le Maine et Loire ou encore à l'église Gassicourt à Mantes la Jolie dans les Yvelines.

Interprétation de la boule-aux-rats

Ce motif demeure un grand mystère malgré plusieurs tentatives d'interprétation. En voici quelques-unes trouvées dans le livre de M. Dansel “Notre frère des ténèbres Le Rat” :


A St Germain l'Auxerrois, les rats qui sortent de la boule sont guettés par un chat. Est ce la représentation des brigands qui, leurs méfaits accomplis, quittent le royaume des ténèbres ? Et qui après avoir dévasté la terre seront punis par le démon, représenté en la personne du chat.


La boule aux Rats de la cathédrale du Mans. Clarabellerebelle

L'abbé Baurit, curé de St Germain l'Auxerrois a avancé cette hypothèse : “Cela pourrait signifier que, bien qu'il ait été sauvé par la croix du Christ, le monde est cependant souvent la proie des méchants, figurés par cinq gros rats à longue queue velue qui, après l'avoir rongé à l'intérieur, par le péché dont ils pourraient être l'emblème, en sortent par les trous qu'ils ont faits. Un chat rappelant le démon est blotti et guette sa proie, attendant le moment favorable pour se jeter dessus.”

Sur l'interprétation de la boule-aux-rats de Carpentras, certains n'ont pas hésité à y voir les Juifs. Ainsi dans la Médecine et les Juifs (Paris 1940) le Dr Fernand Querrioux écrit que “les Juifs s'étaient déjà montrés si avides, que le sculpteur, soit par ironie soit par vengeance, tailla cette boule qui, dans son imagination, représentait le monde envahi et rongé par les Juifs…”


Sculpture de rat sur une église d'Europe. By Traedmawr

Cette interprétation outrancière ne surprend pas si l'on se replace dans le contexte de l'époque où fleurissent les boules aux rats. En effet la seule vérité spirituelle possible ne pouvait être dictée que par l'Eglise ! Tout le reste était considéré comme du rat ! L'abbé Malbois, un érudit d'origine Vauclusienne a laissé une étude manuscrite dans laquelle il rappelle un massacre d'usuriers juifs à Carpentras, en 1459. D'après lui, il se pourrait que la boule-aux-rats de Carpentras représente ces usuriers rongeant le monde.

Il se pourrait que la boule-aux-rats de Carpentras, ville particulièrement touchée par la peste, au même titre que l'ensemble de la Provence, figure pour exorciser l'épidémie, considérée comme un châtiment de Dieu. Mais pour souscrire à une telle hypothèse, il faudrait admettre que les sculpteurs du XVe siècle, savaient déjà que le rat, par le biais de sa locataire la plus assidue, la puce, véhiculait l'épidémie.

Parmi les interprétations les plus générales en voici quelques-uns unes que nous vous livrons telles des questions sans réponse :

La prolifération des rats sur le globe terrestre ne représente-t-elle pas la fécondité de l'église?

Le monde pourrait peut être par ce motif signifier que les rats le ravageront tôt ou tard. Les rats représenteraient ici les hommes rongeurs à l'esprit mauvais qui nous conduiraient vers le chaos?

L'abbé Paul Arlaud, ancien vicaire de St Siffrein avance l'hypothèse d'un jeu de mots : “il n'y aurait rien d'étonnant qu'au Moyen Age, où l'on goûtait les jeux de mots, on ait pensé à sculpter à l'entrée des églises un jeu de mots en pierre et en latin. Nous aurions dès lors ceci (sens matériel et lapidaire) Ore, mus, domine mundi ; par ta bouche, rat, maître du monde. Ce qui peut être interprété ainsi : le monde, tu en es maître, ô rat, puisque tu le grignotes.


Rattus norvegicus "rat d'égout".

Dans son bestiaire sculpté en France, H. Débidour nous propose une autre interprétation : ” les rats creusent une boule sommée de la croix, veulent ils faire penser à la pérennité de la croix dressée sur le monde livré au péché?
Il est permis d'en douter. Si sagesse il y a, elle est sagesse goguenarde fort salutaire ou parfaitement vaine, comme on voudra la prendre : elle se satisfait dans la saynète malicieuse et saugrenue, avec toute l'inanité pittoresque des proverbes. Et ce sont bien des dictons, littéralement qui sont sculptés sur tant de boiseries françaises, flamandes, allemandes, anglaises, comme Brueghel les peignait dans le même temps…”


Rat noir qui joue l'équilibriste. By Piglicker

W. Deonna a publié un article dans la Revue Archéologique (1958), intitulé : “la boule-aux-rats et le monde trompeur”. Par ce motif, nous dit Deonna, “l'Eglise avertit les fidèles qu'ils doivent dès leur naissance songer à la brièveté et à l'incertitude de leur vie, réfréner leurs appétits terrestres, éviter les séductions faciles de ce monde trompeur, qui détruisent leur âme, comme le temps détruit leur corps, comme les rats rongeurs détruisent le monde; qu'ils doivent songer au salut”.

D'après Pierre Derlon, l'un des grands spécialistes des traditions occultes chez les Gitans, la boule au rat ne serait pas un motif chrétien mais un motif païen. Il s'agirait d'un signe de rassemblement, par analogie avec les rats qui se déplacent en hordes. Ces emblèmes sculptés sur certaines de nos églises, suivant un itinéraire emprunté par les initiés, appartiendraient à une cartographie occulte avec Chartres et Les Saintes Maries de la Mer comme hauts lieux du sacré et comme prétexte à cet itinéraire. Selon ce tziganologue, la boule aux rats serait une réminiscence de la spirale, laquelle, dans la tradition gitane, représente la hiéroglyphe du rat et pourrait aussi symboliser le labyrinthe dont l'importance dans l'hermétisme occidental demeure trop mal connue.

Paris autrefois-costumes et moeurs au début du XIXème

Publié à 14:57 par acoeuretacris Tags : paris autrefois costumes et moeurs XIXe

Fin

L'AURORE DU XIXe SIÈCLE
(D'après Les Modes de Paris 1797-1897, par Octave Uzanne, paru en 1898)

Dans le camp des femmes, on ne voyait que bas-bleus du ton le plus tendre au plus foncé : MMmes de, Chastenay, « adaptatrice » de romans étrangers ; la comtesse Beaufort d'Hautpoul, amie des Muses Mme Kennen, nouvelliste ; Mmee de Vannoz, auteur du poème de la Conversation, joli clair de lune du poète Delille, et enfin Mme de Choiseul-Meuse, femme d'esprit aimable, qui ne dédaignait pas d'écrire des contes badins qui étaient comme un écho affaibli des crébillonnades du XVIIIe siècle. Au demeurant, ce fut un salon qui, bien qu'ouvert à deux battants, sentait terriblement le renfermé, distillait l'ennui, et où, selon le joli mot de Bonaparte, quand Mme de Genlis voulait définir la vertu, elle en parlait toujours comme d'une curieuse et bizarre découverte.


Le départ de la Voiture de Saint-Cloud,
Place de la Concorde 1806

Un dernier salon-littéraire en faveur à cette époque où l'esprit des belles-lettres et des arts revenait en France, était celui de Lucien Bonaparte dont Fontanes, Legouvé, Joseph Chénier et Népomucène Lemercier, Chateaubriand et Dorat-Cubières étaient les hôtes assidus. Les réceptions se multipliaient de jour en jour davantage ; sur la fin du Consulat, c'était à qui, dans le monde officiel et dans la haute finance, tiendrait plus brillante assemblée à Paris ; aussi Gallais, l'observateur des mœurs du jour, notait avec clairvoyance cette singulière manie des réceptions dans des petites pages philosophiques qui semblent écrites d'hier :

« Ceux qui jouissent d'une grande fortune, écrivait-il, ont encore le petit défaut de recevoir de nombreuses sociétés. On veut avoir beaucoup de carrosses à sa porte, beaucoup de convives à sa table, la foule dans son salon ; on veut faire dire qu'on a Tout Paris, on veut que les passants émerveillés du grand nombre de fenêtres éclairées s'écrient : Que cela est beau ! qu'ils sont heureux là dedans ! et pourtant on y bâille, on y périt de tristesse, et, sans la petite vanité de pouvoir dire le lendemain : J'étais au bal dii duc de W..., au dîner de M. de R... », on resterait volontiers chez soi.


La Galerie du Musée du Louvre, 1806

Les deux plus grandes passions des Déesses de l'an VIII furent la gloire et le plaisir ; assister aux revues, aux parades, voir défiler dans les rues nos troupes victorieuses qui marchaient sur les fleurs et le soir courir au bal, aux soirées officielles, aux théâtres, telle fut la vie de notre société parisienne lorsque le Consulat fut solidement assis. Les trois sœurs du Premier Consul, Mmes Élisa Baciocchi, Pauline Leclerc et Caroline Murat, rivalisaient de luxe et étaient à la tête du mouvement mondain, ainsi que Mmeq Regnault de Saint-Jean-d'Angély, Méchin, Visconti, Hainguerlot, après toutefois Mme Bonaparte qui n'abdiquait pas le sceptre de la haute mode et de l'élégance la plus décorative. Les émigrés qui étaient rentrés en France eurent le pouvoir de ressusciter les anciens bals de l'Opéra qui depuis dix ans avaient disparu des divertissements publics.



Le 24 février 1800, la salle de la rue de Louvois fut ouverte à une foule travestie et masquée, qui venait là assoiffée de bruit, de couleur, d'intrigues. Les femmes de tous les inondes rêvèrent de longs jours sur la confection de leurs costumes et dominos pour ces bals de carnaval qui furent très brillants et pleins de fantaisie. Les dominos noirs et de couleur étaient cependant en majorité ; les hommes portaient le frac et le masque. Bosio nous a laissé du bal de l'Opéra une estampe précieuse qui représente la salle en pleine animation. La grande affaire était d'intriguer sous l'incognito.

« On raconte, dit le Bibliophile Jacob, que Mme Récamier, si charmante et si séduisante à visage découvert, perdait sous le masque toute sa timidité, quoiqu'elle ne se fût jamais décidée à employer le tutoiement autorisé dans ces causeries aventureuses. Les hommes d'État, les plus grandes dames, les princes eux-mêmes aimaient ,à se montrer au bal de l'Opéra. Dans un de ces bals, le prince de Wurtemberg reconnut Mme Récamier qui refusait de se faire connaître ; il lui enleva une bague en se promenant et lui écrivit le lendemain : « C'est à la plus belle, à la plus aimable, mais toujours à la plus fière des femmes que j'adresse ces lignes en lui renvoyant une bague qu'elle a bien voulu me confier au dernier bal. »

Le bal de l'Opéra conserva jusqu'à la fin de l'Empire, si nous en croyons les contemporains, le ton et le caractère du plus grand monde.

Les quelques émigrés qui avaient pu ouvertement revenir de l'étranger avaient apporté une certaine confusion dans les modes. Quelques-uns arboraient la bourse à cheveux et les dentelles, d'autres la perruque poudrée, divers autres la queue ; il y eut antagonisme entre les perruquiers de l'ancien régime et les coiffeurs modernes. La coiffure de Bonaparte favorisa les Titus, mais la tenue des récalcitrants faisait une véritable mascarade dans la rue.



Les femmes qui poussaient à l'ancien régime, par caprice ou par coquetterie, étaient cependant ennemies de la poudre, parce qu'elles tremblaient que la réforme ne les atteignît, et qu'on ne finit par les grands paniers, après avoir commencé par les chignons et les crêpés. Elles voyaient juste, car quelques douairières de la cour de Louis XV avaient soutenu qu'on ne pouvait être jolie avec les modes grecques et romaines, et que la corruption des mœurs ne datait que du moment où on avait porté les cheveux courts et des robes qui dessinaient les formes. Mme Bonaparte était à la tête de l'opposition ; il lui appartenait de défendre la grâce et le bon goût ; de plus, elle détestait la gêne et la représentation trop officielle ; les vêtements empesés lui faisaient peur.



La toilette cependant était une partie de sa vie ; mais il lui fallait les costumes du jour, les robes décolletées à taille haute, les vêtements souples, la coiffure romaine avec bandeau, bandelettes sous une résille d'or lui enveloppant la tête. On ne conçoit pas Joséphine en perruque poudrée, avec jupes à falbalas ; elle n'avait pas les grâces mièvres et délicates des femmes du règne de Louis XVI ; sa nature puissante n'avait point besoin d'être étoffée ; une robe de cachemire moulant son torse et laissant les bras et la poitrine à nu, une tunique à la Cornélie, voilà ce qu'il fallait à sa beauté exubérante Les nombreuses toilettes que lui fournissait Leroy ou Mlle Despaux, bien que d'une richesse extrême de garniture, étaient toujours d'une coupe savante, voluptueuse et simple.

Les femmes les plus attentives à suivre la mode portaient sous le Consulat de longues jupes de perkale des Indes, d'une extrême finesse, ayant une demi-queue et brodées tout autour, telles que Mlles Lolive et Beuvry, les lingères à la mode, avaient le génie de les exécuter ; les ornements du bas étaient des guirlandes de pampres, de chêne, de laurier, de jasmins, de capucines. Le corsage des jupes était détaché ; il était taillé en manière de spencer ; cela s'appelait un canezou ; le tour et le bout des manches Amadis étaient brodés de festons ; le col avait pour garniture ordinaire du point à l'aiguille ou de très belles malines...



Sur la tête on avait une toque de velours noir, avec deux plumes blanches ; sur les épaules, un très beau schall de cachemire de couleur tranchante ; quelquefois on attachait à la toque noire un long voile de point d'Angleterre, rejeté sur le côté ; la toilette était de la sorte aussi élégante que possible. On voyait également des redingotes de mousseline de l'Inde doublées de marceline et brodées en plein d'un semis de fleurs ou d'étoiles ; toutes les femmes, au premier temps du Consulat, apparaissaient neigeuses, dans une symphonie de blanc. Le règne des cheveux à la Titus passa peu à peu ; on se coiffa avec des regrets assortis, avec les mèches de cheveux abaissés sur le front ; la mode des turbans et des chapeaux de satin reprit faveur : presque tous étaient blancs. Voici, du reste, d'après La Mésangère, quelques indications de précieuses à noter :

« Encore des voiles sur la tête, encore des demi-fichus de tulle avancés sur les joues ; des turbans ovales, des chapeaux de crêpe ou de florence très négligemment drapés, quelques capotes anglaises à fond rond et plat, ayant par devant un très large bord, qui, prenant la direction du fond, forme voûte et met le visage dans un enfoncement. Quelques Titus, force coiffures en cheveux longs, perpendiculairement relevés et fixés, ce que l'on nomme à la chinoise, sur le sommet de la costumes tête. Pour le matin, des cornettes à peine nouées sous le menton ou des calottes de tulle brodé auxquelles s'adapte quelquefois une longue et large barbe qui fait tour et demi. Pour monter à cheval, des chapeaux de feutre à long poil, d'un gris roussâtre, dont le bord est relevé tantôt à droite, tantôt à gauche, quelquefois sur le devant, et qui ont pour ornement une ou deux plumes d'autruche frisées de la couleur du chapeau. »



Telles étaient, au début du siècle, les principales coiffures à la mode.

Parmi les bijoux, on citait, comme article d'un grand débit, les croix bordées de perles ou de diamants et les bracelets formés d'un ruban d'or tricoté. Les peignes à l'antique exerçaient toujours l'industrie des joailliers ; on renchérissait chaque jour sur l'élégance et sur la pureté d'exécution des dessins du cintre où les diamants, les pierres fines et les camées trouvaient place. Les douillettes commençaient à se répandre ; on les portait longues, rasant la terre, avec grandes manches retroussées sur le poignet et collet en rotonde.



La couleur était bronze florentin, ramoneur foncé, gros bleu ou puce. Les spencers, généralement en Florence noir, avaient de très petits revers et le collet en rotonde. Après les schalls longs de cachemire et les schalls carrés de drap fin, brodés en or, ceux qui étaient le plus en vogue étaient les schalls de six quarts, en perkale teinte en rouge cramoisi, en bruis terre d'Égypte ou en gros bleu, ayant pour bordure une broderie au crochet, de soie de couleur. Des différentes manufactures des environs de Paris sortaient des schalls teints, à grands ramages, que l'on nommait schalls turcs parce que leurs dessins affectaient une allure orientale. Pour les demi-parures, quelques élégantes faisaient broder en blanc des demi-fichus de tulle ponceau, amarante ou gros vert.

Les éventails étaient de crêpe noir, blanc ou brun, brodés de paillettes d'or, d'argent ou d'acier. Les dessins formaient des arabesques, des saules pleureurs, des cascades et des gerbes ; ces éventails étaient relativement petits, cinq ou six cadrans à pouces de longueur. Les montres de cou, avec recouvrement de fleurs, se portaient plus que jamais parmi les élégantes. Les gants étaient très hauts, couvrant le bras entièrement et sans boutons, soit blancs, soit paille, soit d'un ton vert passé exquis. Jamais les femmes ne portèrent mieux le gant plissé qui s'harmonisait si délicieusement avec les costumes du temps.



Le langage, la table, les meubles, tout était devenu la proie de la mode ; la variété dans le luxe était portée à un tel point qu'une femme mise à la romaine se croyait tenue de recevoir dans un appartement romain et cette même femme, par esprit de genre, devait faire chaque jour non seulement sa toilette mais celle de son appartement. Se mettait-elle en grecque ? vite, les meubles grecs ; – prenait-elle le turban et la tunique turcs ? aussitôt les sophas et les tapis de Turquie déployaient leur coloris éclatant ; – se vêtait-elle en Égyptienne ? il fallait sortir momies, sphinx, pendule en monolithe, et disposer à l'instant en tente orientale sa chambre de réception.

Le meuble favori était le lit qui était ordinairement de citronnier ou d'acajou, forme bateau, avec ornement en or pur finement ciselé ; les cachemires et les mousselines des Indes, bordés de dentelles, étaient employés pour rideaux ; les coussins se recouvraient de point anglais ; les couvertures, de satin brodé. On se ruinait pour un lit de parade.

Dans les réceptions, tous les appartements étaient grands ouverts et éclairés, et, tandis que la maîtresse du logis s'occupait très gracieusement des soins de son salon, les invités étaient admis à se promener partout, en curieux, admirant les canapés antiques, la chambre grecque, le lit romain et le boudoir chinois.

La société d'alors ; dans son milieu flottant, était encore on ne peut plus mélangée. Il existait à peine une ligne de démarcation entre ce qu'on appelait jadis la bonne et la mauvaise compagnie. Dans les réunions en public tout se confondait, les filles et les femmes du monde, les nobles et les parvenus ; la société ne réglant plus les rangs, chacun était forcé de conserver jalousement le sien.


Une halte au Parc de Bagatelle
Costume de sport en 1807

Les grands dîners, au dire des contemporains, n'étaient plus qu'un monstrueux rassemblement de gens qui ne s'étaient jamais vus ou qui n'osaient s'avouer l'endroit où ils avaient fait connaissance ; il n'y avait là qu'un rapprochement d'êtres que le hasard ou l'opinion semblait avoir séparés pour jamais, un mélange où chacun redoutait de demander quel était son voisin, un chaos où l'on voyait tous les partis paraître d'abord réunis et montrer tour à tour le bout de l'oreille clans la discussion ; une réunion de femmes qui racontaient tout haut ce que jadis elles eussent rougi de faire même en secret ; un assemblage de jeunes gens bruyants, provocants, inouïs de fatuité ; une confusion où l'on parlait tout à la fois de politique, de mode, de parties fines, d'intrigues, de spectacles et de spéculation.

Au moment des jours gras, tous les lieux publics n'offraient à Paris qu'une masse mouvante, tant l'affluence y était grande ; tous les passages, toutes les rues étaient obstrués par les mascarades, plus ou moins plaisantes, plus ou moins riclicules, que la foule suivait avec des clameurs de gaieté bien voisines de la folie et de l'extravagance ; chaque guinguette semblait être un temple de Bacchus livré aux excès et à l'intempérance des Bacchantes ; chaque cabaret devenait le théâtre bruyant d'une orgie où les grosses farces excitaient à grands
cris le gros rire d'une multitude grotesque ; chaque maison même avait son bal masqué, et depuis les plus petits jusqu'aux plus fortunés, tous les habitants de Paris consacraient les jours gras par quelque réjouissance extraordinaire ; partout c'était un dîner de famille, une réunion de carnaval où la folie, agitant tumultueusement ses grelots, – comme on disait alors, – électrisait
toutes les têtes ; partout les rires, les plaisirs et la danse, exhalant toutes les peines passées, effaçant les malheurs présents, ne laissaient pour toute sensation à leurs disciples en clémence que le délire d'une joie extravagante ; l'eau, le gigot et les pommes de terre, disgraciés et proscrits de toutes les tables faisaient place à la dinde, grasse et dodue, extraordinairement arrosée par le vin à quinze ; l'oie farcie se montrait orgueilleusement sur les tables bourgeoises et modestes, où le poulet trop vulgaire ne semblait plus de mise.


Le Boulevard des Petits Spectacles, 1808

La classe opulente, dégagée ces jours-là de toute morgue, libre de toute fierté, cette classe non moins folle, non moins extravagante que celle où le besoin met malheureusement des bornes aux désirs et à la gaieté, se livrait, de son côté, à toute l'avidité des plaisirs ; et le luxe, favorisant à grands frais les caprices ruineux de la coquetterie et le faste de l'orgueil, créait, pour ainsi dire, des tableaux enchanteurs que l'oeil, agréablement surpris, ne pouvait se lasser d'admirer.

« Les révolutionnaires enrichis commençaient à s'emménager dans les grands hôtels vendus du faubourg Saint-Germain raconte, à la date de son arrivée à Paris, Chateaubriand dans ses Mémoires d'outre-tombe. En train de devenir barons et comtes, les Jacobins ne parlaient que des horreurs de 1793, de la nécessité de châtier les prolétaires et de réprimer les excès de la populace. Bonaparte, plaçant les Brutus et les Scawola à sa police, se préparait à les barioler de rubans et à les salir de titres... Entre tout cela poussait une génération vigoureuse, semée dans le sang et s'élevant pour ne plus répandre que celui de l'étranger ; de jour en jour s'accomplissait la métamorphose des républicains en impérialistes, et de la tyrannie de tous dans le despotisme d'un seul.

Paris autrefois-costumes et moeurs au début du XIXème

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2ème partie

L'AURORE DU XIXe SIÈCLE
(D'après Les Modes de Paris 1797-1897, par Octave Uzanne, paru en 1898)

Que penser de cette égalité de parures, de ces promenades journalières, de cette fréquentation assidue des spectacles ? Elles occupent presque toutes les places, et on les retrouve encore la nuit à la clarté des illuminations. Le Pactole roule-t-il ses eaux au milieu de Paris ? Qui paye tous ces plaisirs ? La capitale renferme-t-elle plus de millionnaires qu'aucune autre ville du monde, et les femmes y sont-elles les seules de l'univers qui jouissent du privilège de se divertir sans cesse et de ne point travailler ?



Lire des romans, danser, ne rien faire, sont les trois règles de conduite qu'elles observent scrupuleusement... Il y a vingt ans, les jeunes filles n'auraient pas hasardé un seul pas hors de la maison paternelle sans leurs mères ; elles ne marchaient que sous leurs ailes, et les yeux religieusement baissés ; l'homme qu'elles osaient regarder était celui qu'on leur permettait d'espérer ou de choisir pour époux. La Révolution a changé cette subordination ; elles courent matin et soir en pleine liberté. Se promener, jouer, rire, tirer les cartes, se disputer les adorateurs, voilà leur unique occupation.

Plus de ciseaux, plus de dés ; elles ne connaissent d'autres piqûres que celles que décoche l'arc du petit dieu ailé, et ces piqures sont encore légères ; à peine sorties de l'enfance, elles sont plutôt guéries que blessées. .... Il n'y a point de promenade, – écrit comme un trait final l'observateur parisien, – où on ne voie des enfants de près de deux ans, mollement assis sur des genoux de dix-huit... Combien un ruban, un chapeau de fleurs, une robe à paillettes, deviennent des objets de puissante séduction, dans une ville où les bals sont en permanence, où les vierges de douze ans vont très souvent seules, où le violon des maîtres de danse est leur unique directeur ! La débauche est prise pour de l'amour ; la débauche est érigée en système, et des unions précoces nous préparent une génération affaiblie. »



C'est certainement là un des meilleurs écrits de ce minutieux annotateur Sébastien Mercier, et il fixe mieux que beaucoup d'autres l'état des mœurs aux premiers jours du Consulat, alors que le libertinage créé par le Directoire était encore à son apogée. La société francaise trouva un réorganisateur dans Bonaparte, qui sut discipliner la liberté licencieuse dont la population était repue, en fondant le droit civil, cent fois plus précieux pour la nation que le droit politique.

La France revint à toutes ses traditions religieuses et intellectuelles ; elle se releva sous la certitude absolue d'un lendemain. Après le 18 Brumaire, l'empire spirituel des femmes reprit peu à peu sa souveraineté douce et consolante dans les sphères mondaines ; les salons revinrent en honneur, la conversation eut son tour : on causa près de huit années. Depuis la conversation était exilée de son pays d'origine.



Ce retour aux usages, aux entretiens de la bonne compagnie eut lieu à la fois clans divers foyers, à la cour consulaire, dans le salon de Joséphine et surtout chez Mmes de Staël et Récamier. Tandis que Bonaparte reconstituait solidement l'édifice social, l'ex Mme de Beauharnais attirait à ses fêtes toutes les forces vives de l'intelligence, ainsi que les représentants autorisés de la France nouvelle ; elle accueillait autour d'elle les compagnons de gloire de son mari, ainsi que les artistes, les savants et les membres de l'Institut. Alors que le vainqueur de Lodi gouvernait, elle régnait par la grâce ou plutôt elle charmait par sa bonté conciliante, par ses manières un peu frivoles et ses coquetteries innées.

Le salon de Mlle Bonaparte aux Tuileries ne fut guère ouvert qu'en ventôse an VIII ; les femmes qui le composèrent, à cette époque de consulat préparatoire, étaient, selon Mme d'Abrantès : « Mme de La Rochefoucauld, petite bossue, bonne personne, quoique spirituelle, et parente de la maîtresse de céans ; Mme de La Valette, douce, bonne et toujours jolie ; Mme de Lameth, un peu sphérique et barbue ; Mme Delaplace, qui faisait tout géométriquement, jusqu'à ses révérences pour plaire à son mari ; Mme de Luçay; Mme de Lauriston, toujours égale dans son accueil et généralement aimée ; Mme de Rémusat, femme supérieure (dont on connaît et apprécie les très curieux Mémoires ); Mme de Thalouet, qui se rappelait trop qu'elle avait été jolie et pas assez qu'elle ne l'était plus ; Mme d'Harville, impolie par système et polie par hasard. »



Telle était, d'après la malicieuse et bavarde épouse de Junot, la composition première de l'entourage de Joséphine ; mais bientôt d'autres femmes, jeunes, jolies, aimables, ne tardèrent pas à venir briller aux Tuileries. De ce nombre étaient : Mme Lannes, une beauté dans toute sa splendeur ; Mme Savary, plus jolie que belle, mais élégante jusqu'à l'extravagance ; Mme Mortier, future duchesse de Trévise, douce et touchante ; Mme Bessières, gaie, égale d'humeur, coquette et d'une réelle distinction; Mlle de Beauharnais, dont chacun aujourd'hui a appris à connaître les mérites et l'histoire ; Mme de Montesson, qui tenait salon avec manificence et dont les dîners du mercredi étaient alors excessivement recherchés pour leur service hors ligne ; enfin nombre de dames jeunes et presque toutes spirituelles dont la nomenclature risquerait d'être interminable.

La société des Tuileries était trop officielle ; c'est à la Malmaison que l'on retrouvait l'intimité des petits cercles rieurs et les causeries délassantes. On y jouait la comédie, on y prenait ses plaisirs comme l'ancienne cour à Trianon ; après le dîner, le Premier Consul ne dédaignait pas de faire une partie de barres avec ses aides de camp ou de se faire banquier au jeu du vingt-et-un. La Malmaison, c'était le séjour favori de Joséphine ; elle aimait s'y promener avec ses compagnes au milieu des kiosques, des bergeries, des chaumières, autour des petits lacs où les cygnes noirs et blancs apportaient la vie. Dans cette simple maison, d'où le grand luxe était exclu, elle vivait selon son cœur, loin des tracas de cette cour naissante qui lui était imposée par l'ambition de son maître, ne se cloutant pas encore qu'un jour prochain viendrait où l'a raison d'État la conduirait dans cette paisible retraite, comme dans un caveau d'exil, après un divorce éclatant et cruel.


Les Galeries de Bois du Palais Royal, 1803

Le salon de Mme de Staël, avant qu'elle quittât Paris par ordre de Bonaparte, qui favorisa si peu sa plus sincère admiratrice, était plutôt une sorte de bureau d'esprit, un véritable salon de conversation ; on en retrouvera bien des aspects dans le roman de Delphine.

« Elle recevait beaucoup de monde, dit Mme de Rémusat ; on traitait chez elle avec liberté toutes les questions politiques. Louis Bonaparte : fort jeune, la visitait quelquefois et prenait plaisir à la conversation ; son frère s'en inquiéta, lui défendit cette société et le fit surveiller. On y voyait des gens de lettres, des publicistes, des hommes de la Révolution, des grands seigneurs. Cette femme, disait le Premier Consul, apprend à penser à ceux qui ne s'en aviseraient point ou qui l'avaient oublié. »

Mme de Staël avait le goût des conversations animées et poussait ce goût jusque sur les discussions auxquelles elle ne prenait point part : « On l'amusait, écrit le duc de Broglie, en soutenant avec vivacité toutes sortes d'opinions singulières, et chacun s'en donnait le plaisir. On se battait à outrance dans sa société, il se portait d'énormes coups d'épée, mais personne n'en gardait le souvenir... Son salon était cette salle d'Odin, dans le paradis des Scandinaves, où les guerriers tués se relèvent sur leurs pieds et recommencent à se battre. »

Cependant Mme de Staël ne conservait pas sous le Consulat la haute action politique qu'elle avait eue précédemment dans le cercle constitutionnel où régnait son ami Benjamin Constant ; ceux qui se rendaient à ses réunions étaient tenus pour suspects, et les courtisans du futur Empereur ne fréquentaient point par prudence le cénacle de l'auteur des Lettres sur Rousseau. Un remarquable dessin de Debucourt, de la collection Hennin, à la Bibliothèque nationale, représente une Conférence de Mme de Staël, par une belle soirée d'été, au jardin du Luxembourg ; hommes et femmes font cercle autour d'elle, et la conversation semble fort animée.


Salle de Théâtre de Strasbourg
Un bal officiel en 1805

Le salon de Mme Récamier, rue du Mont-Blanc, puis à Clichy-la-Garenne, était plus spécialement littéraire que celui de Delphine ; ce fut un véritable terrain de conciliation pour tous les partis, car la politique n'y trouvait aucun écho ; la beauté éclatante de la maîtresse de céans la fit non moins célèbre que son esprit ne la rendit aimable. Les portraits que nous ont laissés d'elle Gérard et David nous font comprendre l'admiration qu'elle rencontra partout où sa fraîcheur d'Hébé et la grâce de son sourire de dix-huit ans se montrèrent.

A cette époque où la société se composait de tant d'intérêts contraires, de passions hostiles, de professions différentes et de prétentions exagérées, les réunions semblaient pleines d'aspérités et les convenances n'avaient pas encore suffisamment pris le dessus pour qu'on n'eût pas à craindre à tout instant des chocs, des froissements, des heurts de vanités manifestes. Le talent de Mme Récamier fut d'apporter l'apaisement, la concorde, la bienveillance dans le milieu où régnaient ses charmes. Dans son salon, les nobles susceptibilités des gens de lettres furent un moment aux prises avec l'arrogance du sabre ; mais la charmante hôtesse préféra constamment l'homme de talent à l'homme en place, et l'artiste sincère au simple courtisan.



« Mme Récamier, nous raconte l'auteur des Salons de Paris, est la première personne qui ait eu une maison ouverte où l'on reçut ; elle voyait d'abord beaucoup de monde par l'état de son mari ; ensuite, pour elle, il y avait une autre manière de vivre, une autre société que celle que nécessairement son goût ne pouvait comprendre avec ces hommes qui savent et connaissent la vie. Portée à la bonne compagnie par sa nature, aimant ce qui est distingué, le cherchant et voulant avoir un bonheur intérieur dans cette maison où le luxe n'était pas tout pour elle, et où son cœur cherchait des amis, elle se forma une société et, malgré sa jeunesse, elle eut la gloire dès ce moment de servir de règle et de modèle aux femmes.»

On rencontrait chez elle Garat, avec le charme de son chant fêté et acclamé de toutes parts, M. Dupaty, Hoffmann, Benjamin Constant, M. Després et son malicieux badinage, Adrien et Mathieu de Montmorency,
M. de Bouillé et souvent aussi M. de Chateaubriand, le grand ami, le demi-dieu des jours à venir, M. de Bonald, M. de Valence, M. Ouvrard, Lucien Bonaparte et tous les hommes de bon ton, de manières courtoises, qui affectaient l'extrême quintessence du savoir-vivre. Les ambassadeurs, les généraux, les anciens révolutionnaires et les royalistes se voyaient là en bonne intelligence, semblant avoir abdiqué toutes leurs passions politiques. Mme de Staël manquait rarement aux fêtes intimes de sa jeune rivale, chez laquelle elle se plaisait à reconnaître un esprit supérieur et comme un doux parfum de beauté, de modestie et de vertu parfaite. Parmi les dames de ce salon, on citait lady Holland, Mlle de Krüdener, Mme de Sévrieux, Mme Junot, Mme Visconti, lady Yarmouth, et tout ce que Paris comptait de notabilités parmi la grande société française et étrangère.



Ce fut chez Mme Récamier que se donnèrent les premiers bals en règle dans une maison particulière après la Révolution. Ces fêtes étaient très suivies, et la délicieuse Juliette savait varier sans cesse l'attraction de ses soirées ; c'était tantôt un concert, tantôt une lecture littéraire, tantôt un spectacle entre deux paravents ; non seulement on y était reçu avec une grâce et une simplicité touchante, mais encore on pouvait admirer cette délicieuse jeune femme, semblable aux heures d'Herculanum, dansant un pas avec tambour de basque ou scandant la danse du schall, qu'elle avait inventée et qui faisait valoir la splendeur de sa poitrine et de ses bras nus, la merveilleuse proportion de son corps enveloppé d'une tunique à la prêtresse, garnie de fleurs et de dentelles. Le vieux chevalier de Boufflers, qui venait d'être rayé par le Premier Consul de la liste des proscrits et qui revenait en France pour y reprendre esprit, disait de Mme Récamier : « Jamais on n'a vu mieux danser avec ses bras ».



Un autre salon moins brillant, mais qui eut son influence, était celui de Mme de Genlis, à l'Arsenal. Cet inépuisable bas-bleu approchait alors de la soixantaine ; Bonaparte, qui la jugeait inoffensive aussi bien par son talent que par ses opinions, la rappela d'exil, lui donna une pension assez considérable avec le logement à la bibliothèque de l'Arsenal et le droit de prendre dans cette bibliothèque tous les livres qu'elle jugerait nécessaires à son usage.

Mme de Genlis prit un jour de réception : le samedi ; chaque semaine, son salon fut de plus en plus fréquenté par le monde littéraire et artiste ; on composait et jouait des proverbes, on faisait de la musique ; parfois Millevoye, le mélancolique poète, disait de sa voix lamentable et touchante, qui était si bien en harmonie avec son visage de jeune désespéré, quelque élégie sombre et frileuse dont la note attristée mettait des larmes aux cils des femmes ; d'autres fois, c'était Dussault qui lisait avec une certaine pédanterie ses principales causeries critiques du Journal des Débats, ou quelques considérations sur la Littérature dans ses rapports avec les institutions sociales ; le comte Elzéar de Sabran, frère de Mme de Custine, récitait ses fables avec esprit ; M. Fiévée contait le canevas de la Dot de Suzette, et la nièce de Mme de Montesson ne se faisait pas prier pour lire des chapitres de ses romans en cours. Parmi les auditeurs, tout un monde académique : MM. Chaptal, La Harpe, Fontanes, M. le comte de Ségur, Radet, Sabattier de Castres, Choiseul-Gouffier, le cardinal Maury et même M. de Talleyrand.

Paris autrefois-costumes et moeurs au début du XIXème

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(Premiere partie)

 

 





L'AURORE DU XIXe SIÈCLE
(D'après Les Modes de Paris 1797-1897, par Octave Uzanne, paru en 1898)

Types et manières des Déesses de l'An VIII

A Rien d'anormal, aucune fête, aucun acte ne signale le début du siècle – Janvier 1800, – ne commença que le 2 nivôse an VIII. Le tableau de Paris à cette date est assez curieux à exposer :

Un arrêté du Bureau central, qui ordonne de fermer les spectacles et les bals publics dix heures du soir, émotionne outre mesure les amis du plaisir. C'est une révolution dans les habitudes qui devient une grosse question du jour. Dans les clubs, les cafés-restaurants, dans tous les milieux du Paris qui s'amuse on
ne parle que de cette tyrannie. – Que faire ? On se prépare à souper après le théâtre comme aux temps galants de la Régence ; les coquettes du monde, les déesses aux blanches tuniques disposent leurs boudoirs pour ces réunions nocturnes ; les petites houris songent également à attirer chez elles aux heures tardives les jeunes désœuvrés ; on organise partout des hospitalités vespérales, car nos Parisiennes aiment à veiller tard, à se distraire, jouer à la bouillotte et au reversis.

On ne sent point, à cette aube encore indécise de notre siècle si prodigieusement fécond, une heure de repos, de réflexion, de gravité dans l'inconstance et la folle légèreté de ce peuple, où tout débute, finit, recommence par des chansons.



On se portait cependant en foule à l'exposition des tapisseries des Gobelins, dans la grande cour du Muséum d'histoire naturelle, ainsi qu'au Salon des artistes vivants, où des chefs-d'oeuvre de grands maîtres, presque tous consacrés aux sujets mythologiques, remplissaient la galerie principale. Les allégories, les amours des dieux, les aperçus d'Olympe, les portraits d'actrice en vogue par les peintres de la nouvelle école, séduisaient ce public musard et sensible aux belles choses. Ces Danaé, ces Mars, ces Vénus, influençaient même la mode ; c'est ainsi que la Psyché de Gérard fit abandonner le fard aux coquettes et parvint à remettre en vogue une « pâleur intéressante ».

Les théâtres étaient très suivis. Par une étrange coïncidence, on y montrait presque partout différentes classes de citoyens menant la vie de famille : à Feydeau, en 1800, on donne l'Auteur dans son ménage ; aux Jeunes Artistes, le Peintre chez lui ; à l'Ambigu-Comique, on vient de représenter avec succès l'Acteur dans son ménage ; enfin, à l'Opéra-Comique, il est question d'aller voir jouer sous peu de jours Laure ou l'Actrice chez elle, par la citoyenne Saint-Aubin. A la suite du citoyen Gosse qui nous présentait le poète dans son intimité, tous ses confrères, en quête d'une vogue passagère, avaient aussitôt suivi le genre ; il est étonnant qu'on n'ait point vu paraître successivement sur la scène le fournisseur, le musicien, et le journaliste au milieu de leur progéniture. Les Précepteurs, ouvrage posthume de Fabre d'Églantine, obtient également un grand succès au Théâttre-Français de la République.



La Mode demeurait toujours le grand chapitre favori des femmes ; – on a beau crier contre elle, toujours elle triomphe des indifférents qui la négligent ou des envieux qui ne peuvent l'atteindre. – « Telle femme (dit un écrivain anonyme de l'an VIII), qui se plaint de la tyrannie de la Mode, a fait passer la nuit a sa modiste parce qu'elle a vu la veille, à Frascati, dix chapeaux comme le sien. Jadis, ajoute-t-il, la Mode avait une origine, un centre, des époques fixes ; aujourd'hui elle naît je ne sais où ; elle est maintenue par je ne sais qui, et finit je ne sais comment... Qu'un extravagant se mette en tête de se faire remarquer, un marchand d'utiliser un coupon, une ouvrière de sortir de la foule : en habits, en chapeaux et en robes, voilà du neuf ; le lendemain, trente furets auront dit : « Voilà la Mode » ; le surlendemain, rien n'était plus délicieux, et le troisième jour une folie nouvelle a fait oublier le chef-d'oeuvre.

« Zélis vient d'épouser un fournisseur, – continue le critique pour achever son portrait – : on n'avait jamais fait attention à ses yeux, à sa tournure, à son esprit ; mais son voile, sa diligence et son dernier bal en ont fait décidément une femme à la mode. Elle est folle de peinture ; elle a fait décorer trois fois son boudoir ; elle aime la belle musique et possède une loge à l'Opéra-Comique ; quant aux sciences, elle n'a jamais manqué une ascension aérienne. D'ailleurs, Zélis a des gens qu'elle querelle, des protégés qu'elle met en vogue, des créanciers qu'elle ne paye point, un mari qu'elle fait attendre, des bijoux et des amants qu'elle change à volonté. »


La Galerie du Palais Royal, An VIII (1800)

Ce croquis à la La Bruyère est piquant et fort ressemblant ; les belles de l'an VIII ne courent plus après le sentiment et ne visent pas à l'esprit ; elles spéculent pour plaire ; on ne s'inquiète aucunement de leurs talents ou de leurs mœurs, mais tout uniquement de leurs bonnes grâces et de leur tournure. Ayant épuisé toutes les ressources de l'art, elles n'essayent plus que le pouvoir de la nature et elles montrent tout, depuis qu'elles n'ont plus rien à cacher.

Grâce aux nudités, remarquaient alors les observateurs de la femme, les formes ont acquis un si grand développement qu'il y aurait bien du malheur si par l'ensemble on ne sauvait pas les critiques du détail ; celles qui n'ont pas de figure ont une si belle gorge ! celles qui n'ont pas de gorge ont de si beaux bras ! celles qui n'ont ni bras ni gorge ont de si belles hanches, un visage si parfait, une nuque si tentante ! – Tout est jeunesse en 1800... tout depuis seize jusqu'à soixante.


Aux Tuileries en 1802,
en contre-bas de la Terrasse du bord de l'eau

Le travestissement fit fureur un instant parmi ces déesses qui rêvaient les apparences troublantes des androgynes ; la manie de porter culotte se généralisa dans le monde des excentriques. Quelques admirateurs indulgents applaudirent à cette innovation, qu'ils attribuèrent à la difficulté de trouver un cavalier pour flâner par la ville ; aussi vit-on souvent deux dames faire leurs courses, l'une sous un costume de gentleman, redingote, pantalon et bottes ; l'autre en Hébé, mi-vêtue, heureuse de se pavaner aux bals et spectacles au bras d'un petit roué, dont la crânerie secouait son rire, à l'heure des quiproquos, car le jeune cupidon femelle ne se faisait point faute de courir de belle en belle, œilladant, pinçant, jasant comme un vrai petit diable. Des censeurs sévères, la face voilée, déclaraient devant ces polissonneries que les audacieuses républicaines n'étaient point seulement Grecques par l'habit, mais plus encore par les mœurs, et que Sapho souvent endossait le frac pour plus aisément se mettre en quête de Lesbiennes « inédites » et de petits tendrons dignes d'attirer l'attention des anandrynes.

A Frascati, on rencontrait fréquemment de ces coquettes jouant au dieu Mars ;

c'étaient les derniers beaux jours de ce lieu de réunion ; on y voyait encore, selon l'expression d'alors, comme un fleuve de beautés humaines couler à travers les galeries d'antiquités grecques et romaines, se répandre sous les portiques dans les demi-salons, dans les petits appartements, puis serpenter et se replier, dans les contre-allées et se perdre dans les kiosques où l'œil ne les suivait plus. La grande glace du fond du jardin répétait l'infini, dans un prisme merveilleux de couleurs, cette houle de têtes enrurbanées et voilées, ces couples amoureusement enlacés qui se renouvelaient à chaque instant, tête contre tête, tandis qu'au loin attablées, les nymphes assoiffées se faisaient servir en plein air les crèmes variées, les tutti frutti et les glaces de toutes formes dont elles étaient alors si friandes.



Dans le jour, les promeneurs se rendaient au Panorama que l'on venait de créer et qui donnait une vue d'ensemble de Paris. Cette nouvelle rotonde, sans fenêtre et d'aspect bizarre, amusait toute cette population badaude et faisait événement ; le théâtre des Troubadours avait joué une bluette à ce sujet, et un vaudeville imprimé dans le Propagateur avait grand succès ; on y chantait, sur l'air Pour voir un peu comment qu'ça f'era, les couplets suivants :



Paris pas plus grand que cela
Jouit de succès légitimes.
Un savant vous le montrera
Pour un franc cinquante centimes.
Or chacun donne et donnera
Dans le Pano... (bis) Panorama.
En toile grise on a bâti
De gros murs de pierre de taille.
Moi qui n'ai qu'un mètre et demi,
Je suis plus haut que la muraille ;
Aussi je donne pour cela
Dans le Pano... (bis) Panorama.


L'activité des hommes de plaisir se portait toujours vers le Palais-Royal ; le Cirque y avait été consumé deux ans auparavant par un incendie, et, au lendemain du 18 Brumaire, il avait perdu son nom de Palais-Egalité. On y avait
établi un jardin où deux grands carrés de verdure se trouvaient séparés par l'emplacement d'un bassin. Des dix bals établis sous les galeries, quelques-uns
subsistaient encore. Le matin, le vice dormait en ces lieux et le jardin était fort honnêtement fréquenté ; mais, à partir de midi, les faiseurs d'affaires y arrivaient en foule ; c'est là que les agioteurs dégrossissaient les opérations de Bourse, conspiraient pour la hausse ou la baisse et s'entendaient, comme larrons en foire, pour assassiner le rentier



La nuit venue, la scène changeait ; à peine les réverbères étaient-ils allumés que la foule grossissante roulait à flots bruyants autour des galeries ; beaucoup de jeunes gens, une infinité de militaires, quelques vieux libertins, maints désœuvrés, un 1801 petit nombre d'observateurs, force filous, des filles à moitié nues ; c'était le moment où tous les appétits, tous les intérêts, tous les vices se donnaient rendez-vous, se coudoyant, se heurtant, s'entremettant, où tandis que les filles faisaient de l'œil, les escrocs jouaient des mains.

"Il existe, écrivait Sellèque, un traité d'alliance offensive et défensive entre les reclusières de Vénus et les voleurs à la tire, et c'est ordinairement à frais communs que la coalition fait la guerre aux mouchoirs, aux montres, aux bourses et aux portefeuilles. Rien que pour faire cette constatation, il faut s'attendre à payer tôt ou tard un petit tribut ; mais là comme ailleurs, on n'a rien sans risques. »


Le Perron du Palais Royal, 1802

Les femmes, en général, vivaient dans un désœuvrement funeste qui les poussait à toutes les complaisances des sens ; elles s'étaient amollies peu à peu dans une existence aisée et dégradante, sans morale, sans guides, sans dignité d'elles-mêmes ; la Révolution les avait mises à la rue, car elle n'avait pu ni su leur donner les joies de l'intérieur, les salons d'esprit d'autrefois, le goût des sentiments nobles et élevés. Elles glissaient dans le plaisir sans défense, sans agrément, d'une façon animale, n'ayant aucune croyance, aucune foi, aucune notion sincère du bien et du vrai.

Sébastien Mercier, le farouche républicain, qui ne devait mourir qu'en 1814 et qui pouvait constater les hontes et les désordres du nouveau régime, a écrit comme un post-scriptum à son Nouveau Tableau de Paris, les curieuses pages suivantes sur les nymphes accueillantes de l'an 1800 :

« Jamais elles n'ont été mieux mises ni plus blanchement parées ; le savon est devenu non moins indispensable que le pain. Elles sont toutes couvertes de ces schalls transparents qui voltigent sur leurs épaules et sur leurs seins découverts de ces nuages de gaze qui voilent une moitié du visage pour augmenter la curiosité de ces robes qui ne les empêchent pas d'être nues. Dans cet Attrait de sylphe, elles courent le matin, à midi, le soir ; on ne voit qu'ombres blanches dans les rues. ... Il faut que, pour elles, l'art éternise le printemps... Chaque aurore leur donne le signal ou le goût d'un plaisir nouveau, d'un spectacle extraordinaire, d'un bal paré, ou d'une ascension aéronautique avec détonation. Là, toutes ces ombres blanches sont pressées ; pléiades de beautés sans poudre et dont les cheveux coupés auraient passé, il y a vingt ans, pour une marque de diffamation. Elles passent devant vous comme les figures d'un tableau ; elles ont l'air d'être sans mains, mais elles vous parlent des yeux.


Les Plaisirs de la Malmaison,
promenade dans le parc en 1804

Météo - Dynamisme général de l'atmosphère

Publié à 11:09 par acoeuretacris Tags : météo athmosphère
Dynamisme général de l'atmosphère 
  
Introduction 
L'atmosphère ne reçoit pas partout la même quantité d'énergie. Cette différence provoque des déplacements d'air selon le principe fondamental que l'air chaud a tendance à monter en altitude car elle est moins dense (plus légère) que l'air froid. La différence de température dans l'air est une des clés de tout mouvement dans l'atmosphère.


Mais, le mouvement vertical de l'air est relativement mineur par rapport au mouvement horizontal et c'est ce dernier type de mouvement qui nous intéresse ici. Le mouvement horizontal de l'air est provoqué par des différences de pression. Imaginez une grande salle divisée en deux par un mur rétractable
 
  
 
  
D'un côté du mur, la salle est pleine à craquer. De l'autre, la salle est vide. Que se passe-t-il si on rétracte le mur ?


Les gens voudront tout de suite aller du côté où il n'y a personne pour combler le vide.
 
  
Le déplacement horizontal de l'air dans l'atmosphère joue le même jeu. 
L'air va des hautes pressions pour aller combler le vide relatif des basses pressions mais sa trajectoire ne sera pas celle d'une ligne droite. 
  
Le dynamisme général de l'atmoshère désigne l'ensemble des déplacements de l'air dans l'atmosphère. Ces grandes tendances sont toutes sous l'influence d'une force apparente: la force de coriolis. C'est cette force qui est responsable de faire courber la trajectoire du déplacement de l'air. 
  

La force de coriolis

 
 
Mise en évidence par Gaspard Coriolis mathématicien et physicien français (1792-1843). Elle est liée à la rotation d'un corps dans un référentiel inertiel, c'est à dire un référentiel isolé, n'étant en interaction avec aucune force ou dont l'ensemble des forces s'annulent (pseudo-isolé). Heu... La Terre correspond à cette définition : elle a un mouvement de rotation de période 24heures, et elle exécute une révolution annuell autour du Soleile. En simplifiant, on peut dire que la Terre est un référentiel inertiel pseudo-isolé. Voilà l'explication pour les passionnés. 
  

Quelques effets de la force de Coriolis

 
 
Lorsque de l'eau d'un lavabo s'écoule par le drain, l'eau a tendance à former un tourbillon. Le même phénomène se produit dans le bain et la toilette. C'est l'effet de la force de coriolis. 
  
À une échelle plus grande, les avions ont tendance à dévier de leur trajectoire vers la droite et doivent corriger leur direction constamment. Les trains en direction nord-sud ont une légère tendance à "sortir" de leur rail vers la droite. Dans la nature, la force de coriolis a pour effet d'accentuer l'érosion des cours d'eau sur le côté droit. 
Dans l'hémisphère nord de la terre, le tourbillon tourne dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. L'atmosphère étant un fluide tout comme l'eau, il est soumis au même phénomène.
 
  
( Gaspard Coriolis : mathématicien et physicien français (1792-1843) ) 
  

Explication de la force de coriolis

 
 
La force de Coriolis est une loi de la cinématique, dont l'énoncé est relativement simple : toute particule en mouvement dans l'hémisphère nord est déviée vers sa droite (vers sa gauche, dans l'hémisphère sud). 

Description du phénomène :

 
 
La Terre tourne autour d'un axe nord-sud. Etant donnée la forme sphérique du globe terrestre, la vitesse linéaire d'un point de sa surface n'est pas constante et dépend de la latitude de ce point : elle augmente en partant d'un pôle, passe par un maximum à l'équateur, puis décroît jusqu'à l'autre pôle :


Donc, si un mobile descend du pôle nord à l'équateur, il va être confronté à la vitesse de déplacement de la Terre de manière croissante . En poursuivant sa route vers le pôle sud, il va à nouveau voir décroître cette vitesse.
 
  
 
  
L'image tente d'illustrer le phénomène mais avec un projectile.



Imaginez que vous êtes dans un hélicoptère au pôle Nord, exactement sur l'axe de rotation de la terre. Vous lancez un projectile à partir de votre hélicoptère dans le but d'atteindre une cible à l'équateur. Les chances que vous atteignez votre cible sont nulles. En effet, le temps que votre projectile se rende, la terre aura tournée et vous fera manquer votre cible.

Tout se passe comme si un marcheur partait du centre d'un manège pour rejoindre la périphérie, il va se sentir dévié dans le sens opposé au défilement du manège sous ses pas.


Le sens de la déviation de Coriolis ne dépend pas du sens de déplacement du mobile sur laquelle elle s'exerce, mais uniquement du sens de rotation du support qui lui donne naissance.
 
  

Action de la force de Coriolis

 
 
En fait, cette force est négligeable dans la plupart des cas, mais devient très importante dans certains phénomènes, dont fait partie le déplacement des masses d'air : le vent météorologique (en raison de la réunion des facteurs d'influence de la force de Coriolis : faible masse des particules, grande échelle de mouvement). 
  
De plus, on le comprend aisément en se référant à l'exemple ci-dessus, plus le déplacement est rapide, plus la déviation de Coriolis engendrée est importante. 
Enfin, pour qu'il y ait une force de Coriolis il faut qu'il y ait changement de vitesse du support lors du déplacement sur celui-ci. 
  

La force de Coriolis influence-t-elle beaucoup le climat ?

 
 
La force de Coriolis est très importante pour définir les climats, car la Terre est une sphère en rotation. Il y a donc des forces, que l'on appelle des forces inertielles, comme la force centrifuge, qui interviennent sur le déplacement des masses d'air et donc sur les climats. 
  
Si l'on imagine une particule ou une masse d'air à l'équateur, celle-ci aura une certaine vitesse du fait de la rotation de la Terre. Une particule située à plus haute latitude aura une vitesse, associée à la rotation de la terre, qui sera plus lente, car la particule est dans ce cas plus proche de l'axe de la Terre. 
La force de Coriolis est due à la conservation d'une quantité particulière, appelée moment cinétique. On peut comprendre facilement ce phénomène lorsque l'on considère la rotation d'une personne sur un tabouret qui commence à tourner avec les bras écartés et qui ferme ses bras. On voit bien alors que sa vitesse va changer du fait qu'il y a une certaine distribution de masse qui est changée. 
  

 Cellules de Hadley (cellules convectives)

  
 
Donc, la force de coriolis influence le mouvement de tout objet sur la terre. En météorologie, l'air qui se déplace dans l'atmosphère est donc soumis à cette force "invisible". Mais qu'est-ce qui engendre le déplacement de l'air au départ ? 
  
L'air se déplace, nous l'avons vu, pour combler les vides et ainsi provoquer le vent. L'air se déplace aussi s'il est chauffé de façon inégale. De manière générale, l'air se déplace autour du globe en suivant certains chemins bien définis. 
  

 Principe de base

  

Cette description du mouvement général de l'air en atmosphère est très simpliste. Ce mouvement de va et vient entre l'équateur et le pôle forme une immense cellule que l'on appelle convective. La figure suivante illustre le modèle simpliste. 

 

Tout d'abord, oublions que la terre tourne. On a vu que la température de l'atmosphère à l'équateur était plus élevée que celle aux pôles. Cette différence de température provoque des mouvements de l'air. 
  
 
  
À l'équateur, l'air qui est chauffée par le soleil prend de l'altitude (il s'agit d'un courant d'air vertical). 
L'air en remontant en altitude prend aussi la direction du pôle Nord pour se refroidir. 
En se refroidissant, l'air reprend la direction du sol, car il est plus lourd, au fur et à mesure qu'il se rapproche du pôle. 
Comme l'air ne peut s'accumuler de façon infinie, l'air au pôle emprunte la direction de l'équateur. 
En allant vers l'équateur, l'air se réchauffe et recommence à reprendre de l'altitude puis à retourner vers le pôle et la boucle continue sans fin. 
  

Le modèle réel des cellulles convectives

 
 
 
En réalité, l'air n'a pas le temps de se rendre au pôle pour se refroidir. 
Vers la trentième latitude nord, l'air déjà refroidi redescend vers le sol. De là, l'air reprend son mouvement vers l'équateur pour se réchauffer. En se réchauffant, l'air remonte et ainsi de suite. Ce cycle décrit une plus petite cellule que celle présentée à la figure précédente. 
  
Cette cellule porte le nom de Hadley. Ce scientifique est le premier à avoir proposé une théorie qui décrivait déjà en 1735 le mouvement général de l'atmosphère. 
  
 
  
Un mouvement similaire à la cellule convective de Hadley se produit sur les pôles.


L'air des pôles a tendance à redescendre vers l'équateur pour être réchauffé. Au fur et à mesure que l'air quitte le pôle, elle aura tendance à prendre de l'altitude étant donné son réchauffement. L'air en altitude devenant de trop et se refroidissant doit laisser sa place en remontant vers le pôle. La figure suivante montre que la cellule polaire s'étend aux environs de la soixantième latitude.
 
  
Une troisième cellule a été ajoutée par l'américain Ferrel. Cette cellule à circulation inversée se situe entre la trentième et soixantième latitude. 

Maintenant que nous avons une idée des mouvements généraux de l'air dans l'atmosphère, ajoutons la rotation de la terre.

 

Si on généralise la force de coriolis et on l'applique au déplacement de l'air dans l'atmosphère, tout déplacement sera dévié sur sa droite dans l'hémisphère nord et sur sa gauche dans l'hémisphère sud 
  
Les vents dominants au sol. 
  
 
  
Les vents dominants en altitude. 
  
 
  
La circulation de Hadley, ainsi que la force de Coriolis, dévient les vents qui reviennent vers l'équateur vers l'ouest (alizés de nord-est dans l'hémisphère Nord et de sud-est dans l'hémisphère Sud). Il existe une deuxième cellule dans laquelle les mouvements sont descendants, vers 30°N et 30°S (cellule de Ferrel), on y observe des vents dominants d'ouest. Au niveau des calottes polaires, on observe au contraire des vents dominants d'est. Il y a donc une circulation opposée des vents dans les deux cellules (Ferrel et Hadley).  
Note 1 : force de Coriolis et Lavabo : cet exemple n'est qu'une illustration virtuelle, en fait, la force de Coriolis est bien souvent trop faible pour déterminer le sens de rotation de l'eau dans un lavabo