Un jour.... une histoire....

Un jour... une histoire... 21 juillet 1798

Publié à 09:03 par acoeuretacris Tags : 21 juillet un jour
Un jour... une histoire... 21 juillet 1798

 

21 juillet 1798

Bataille des Pyramides
 
 

Le 21 juillet 1798, non loin des pyramides de Gizeh, le général Napoléon Bonaparte défait les Mamelouks. Habilement exploitée par la propagande napoléonienne, cette bataille va magnifier l'image du général vainqueur en lui apportant une touche supplémentaire d'exotisme et d'épopée orientale.

 

Elle n'empêchera pas l'expédition d'Égypte de déboucher sur un fiasco militaire, le premier avant ceux de Saint-Domingue, d'Espagne et de Russie.

 

Origines de l'expédition
 

En 1797, les conquêtes du général Bonaparte en Italie et le traité de Campo Formio avaient permis de remplir les caisses du Directoire et d'obtenir pour la Grande Nation des «frontières naturelles» sur le Rhin.

 

La République acquiert avec ces victoires la volonté de convertir le monde à ses principes. Elle perd le sens de la mesure et n'hésite pas à fouler les règles de la diplomatie et du droit. Elle poursuit sa politique expansionniste aux Antilles (guerre de course), en Irlande (expédition de Humbert), en Europe (subversion des régimes établis et renversement de vieilles dynasties) et même aux Indes (soutien à Tippou Sahib, sultan du Mysore, en lutte contre les Anglais).

 

Une expédition de rêve
 

L'époque est aux réminiscences antiques. La République rêve d'envoyer ses légions reconstituer la Mare nostrum des Romains. L'Espagne est une alliée, des Républiques soeurs ont été semées jusqu'en Calabre, les Iles Ioniennes sont maintenant françaises.

 

L'Empire ottoman, allié de la France depuis François Ier, apparaît soudain comme une puissance rétrograde qui opprime une Grèce idéalisée. Bonaparte caresse le rêve d'une expédition orientale. Le ministre des Relations extérieures, Talleyrand, partage son rêve.

 

Vue romantique de l'Egypte pharaonique

 

Le moment semble propice. L'Angleterre du Premier ministre William Pitt (38 ans) vit des moments difficiles (révolte en Irlande, mutinerie des marins à Portsmouth, faillite financière).

 

L'Égypte offre un point d'appui pour assurer une communication terrestre avec l'Orient menacé par la suprématie maritime britannique. Talleyrand se fait fort de convaincre le Grand Turc que la future expédition n'est pas dirigée contre lui. Malheureusement, le général Aubert-Dubayet, ambassadeur français à Istamboul, meurt en décembre 1797 et n'est pas remplacé, ce qui laisse le champ libre aux menées britanniques. Mais, malgré les rapports venus de France et d'Italie, Londres ne veut pas croire à une expédition française au Levant.

 

À Paris, le Directoire décide, début 1798, d'envahir la Confédération suisse, alliée séculaire de la France, afin de financer la future expédition d'Orient avec le trésor de Berne.

 

Une campagne de promotion bien conduite permet à Bonaparte, récemment nommé membre de l'Institut, de se faire accompagner de jeunes scientifiques, ingénieurs, artistes et humanistes. Adjoindre des savants à une expédition militaire n'est pas chose nouvelle mais c'est la première fois qu'on en compte autant : 169 ! Beaucoup sont issus des nouvelles écoles d'État comme Polytechnique. Parmi eux le mathématicien Gaspard Monge, le naturaliste Geoffroy Saint-Hilaire,... À leur tête, l'artiste aventurier Vivant Denon, qui recueille à 51 ans la chance de sa vie.

 

La marine française est en piteux état et la majorité des officiers de marine ont émigré. On parvient tout de même à rassembler l'«aile gauche de l'armée d'Angleterre» dans le Golfe de Gênes au printemps 1798 sous le commandement de l'amiral Brueys d'Aigailliers. En tout 194 navires et 19.000 soldats (non compris les marins).

 

La flotte réussit à appareiller de Toulon le 19 mai malgré la vigilance du contre-amiral Horatio Nelson, commandant de la flotte britannique. Avec les flottes de Gênes et d'Ajaccio, les effectifs de l'expédition s'élèvent au final à... 54.000 hommes et plus de 300 navires !

 

 

La flotte parvient en vue de La Valette, capitale de l'île de Malte, le 9 juin. Trois siècles plus tôt, l'île avait été confiée par Charles Quint aux Chevaliers de l'Ordre hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, dénommés ensuite de Rhodes puis de Malte.

 

Le grand-maître Ferdinand von Hompesch zu Bolheim a les moyens de tenir un long siège, le roi de Naples lui devant assistance et les chevaliers en ayant vu d'autres. Mais le coeur n'y est plus et la place rend les armes le 12 juin.

 

Bonaparte s'installe pour quelques jours à La Valette, édicte toutes sortes de dispositions révolutionnaires, puis poursuit sa croisière vers l'Égypte. Le corps expéditionnaire débarque à Alexandrie le 2 juillet après avoir échappé presque par miracle à la poursuite de Nelson.

 

L'Égypte, sous l'autorité nominale du sultan d'Istamboul, est gouvernée par un pacha mais la réalité du pouvoir appartient à une caste militaire très ancienne, les Mamelouks. Commandés par 370 chefs de toutes origines, avec à leur tête les «beys» Mourad et Ibrahim, ils exploitent l'Égypte depuis plusieurs siècles.

 

Trois décennies plus tôt, en 1766, le soulèvement d'un Mamelouk, Ali Bey, a occasionné des troubles et des disettes en cascade. Quand arrive Bonaparte, le pays n'en est pas encore totalement remis. Il affiche néanmoins une relative prospérité. Le peuple vit à l'abri des famines cependant que l'aristocratie se pavane dans de très beaux palais...

 

Bonaparte en Egypte

 

Pressé d'en finir, Bonaparte commet l'erreur de se diriger d'Alexandrie vers Le Caire, capitale de l'Égypte, par le chemin le plus court, à travers le désert.

 

Les soldats, qui vont à pied tandis que leur général caracole à cheval ou... à dos de chameau, endurent pendant trois semaines des souffrances épouvantables. Non préparés au soleil... et aux mirages, ils doivent au surplus répliquer aux attaques surprises des cavaliers mamelouks.

 

C'est enfin le heurt décisif avec les troupes de Mourad Bey au pied des Pyramides.

 

La bataille entre les Mamelouks et les Français dure à peine deux heures. Bonaparte a l'idée pour la première fois de disposer ses troupes en carré, les fantassins formant des rectangles sur plusieurs rangs, avec un canon à chaque coin et les bagages au milieu. La cavalerie mamelouk se rue sur ces carrés à sa manière désordonnée. Frappée par la mitraille, elle se replie très vite, laissant quelques dizaines ou quelques centaines de morts sur le sable.

 

Avec son sens de la propagande, le général invente à propos de cette journée la harangue célèbre : «Soldats, songez que du haut de ces pyramides, quarante siècles vous contemplent !». C'est le point culminant de l'expédition d'Égypte.

 

Séduction de l'Orient

 

Le général Louis Desaix (de son vrai nom Louis Des Aix de Veygoux) poursuit les fuyards jusqu'en Haute-Égypte, complétant la soumission du pays. Son humanité dans les rapports avec la population lui vaut le surnom de «Sultan juste».

 

Le général Louis Des Aix de Veygoux

Peinture d'Andrea Appiani l'aîné, Musée de Versailles

 

Bonaparte, quant à lui, joue le vizir au Caire, une ville bruissante de plus de 200.000 habitants dans un pays qui en compte trois millions (25 fois plus aujourd'hui).

 

Les savants et les artistes, peintres et graveurs qu'il a eu la bonne idée d'amener avec lui se mettent au travail pour sortir l'antique civilisation pharaonique de son mystère.

 

Bonaparte les rassemble dans un Institut d'Égypte dont il sera membre actif, sur le modèle de l'Institut de France. Il monte en épingle leurs travaux et leurs compte-rendus pour mieux faire oublier à l'opinion métropolitaine le fiasco militaire de l'expédition. Ainsi se développe l'égyptologie, qui trouvera en Jean-François Champollion un martyr.

 

Le Sphinx près des Pyramides (gravure de Denon)

 

Le général victorieux tente par ailleurs de s'appuyer sur les notables indigènes en multipliant les déclarations de respect à l'égard de la religion musulmane. Il fait valoir que sa haine du pape est un gage de sympathie pour l'islam ! Il multiplie jusqu'au ridicule les gestes de bonne volonté, n'hésitant pas à danser à la manière locale devant ses officiers et les notables du cru. Il dialogue avec les théologiens (ulémas), et veille même à ce que soit fêtée la naissance du Prophète. Il envoie des déclarations d'amitié au Grand Turc, le sultan d'Istamboul...

 

Pour clarifier son comportement, il confiera plus tard à l'académicien Roederer : «C'est en me faisant catholique que j'ai fini la guerre de Vendée ; en me faisant musulman que je me suis établi en Égypte ; en me faisant ultramontain que j'ai gagné les esprits en Italie. Si je gouvernais un peuple de juifs, je rétablirais le temple de Salomon».

 

Mais ses illusions se dissipent lorsque sa flotte est détruite à Aboukir.

 

Prisonnier de sa conquête, Bonaparte ne songe plus dès lors qu'à s'en sortir. Ce sera chose faite le 8 octobre 1799 quand il débarquera à Fréjus... La malheureuse armée d'Égypte, quant à elle, se rendra aux Anglais le 31 août 1801.

 

 

 

 

Un jour... une histoire... 20 juillet 1969

Publié à 10:05 par acoeuretacris Tags : un jour 20 juillet
Un jour... une histoire... 20 juillet 1969

 

20 juillet 1969

On a marché sur la Lune
 
 
Le 20 juillet 1969, à 21h17 (heure française), le module lunaire Eagle de la mission Apollo XI se pose sur la Lune. L'astronaute Neil Armstrong annonce : «Houston, ici la base de la Tranquillité. L'Aigle a atterri».
 
 
L'exploit
 

La fusée Saturn V transportant le module lunaire et son équipage de trois hommes a été lancée le 16 juillet de la base de Cap Kennedy (aujourd'hui Cap Canaveral), en Floride.

 

Après sa mise en orbite terrestre à 190 km de la Terre, le module lunaire se dirige vers la Lune à la vitesse de 39.030 km/h. Il se pose en douceur quatre jours plus tard sur la «mer de la Tranquillité».

 

À 3h56, dans la nuit du 20 au 21 juillet, Neil Armstrong met le pied (gauche) sur la Lune . Un milliard d'être humains suivent l'exploit en temps réel ou presque sur leurs écrans de télévision. À leur attention, Neil Armstrong (38 ans) lâche une phrase vouée à l'Histoire : «Un petit pas pour l'homme, un grand pas pour l'humanité». Précisons qu'il avait préparé cette phrase avant son départ et l'avait soumise à ses supérieurs de la NASA.

 

L'astronaute est rejoint un quart d'heure plus tard par Edwin «Buzz» Aldrin et avec lui plante la bannière étoilée sur la Lune. Dans le ciel, la capsule Apollo poursuit le tour de la Lune avec à son bord le troisième homme de l'équipage, Michaël Collins. Neil Armstrong avait été désigné pour être le premier à marcher sur la Lune car il était un civil et non un militaire comme ses deux compagnons.

 

De retour sur la Terre après un peu plus de 8 jours d'absence, les astronautes ramènent 20 kg d'échantillons de minéraux lunaires.

 

Cette onzième mission du programme Apollo rehausse le prestige des États-Unis qu'avaient terni la guerre froide, l'engagement au Viêt-nam et la lutte des Noirs contre la ségrégation raciale. Elle puise son origine dans la rivalité entre Américains et Soviétiques.

 

Le défi soviétique
 

Les Soviétiques ont inauguré la course à l'espace à la fin des années 1950, au plus fort de la guerre froide. En octobre 1957, ils surprennent le monde entier en mettant en orbite le premier satellite artificiel, Spoutnik 1. En avril 1961, ils consolident leur avance en envoyant le premier homme dans l'espace, Iouri Gagarine.

 

Le président américain John Fitzgerald Kennedy décide alors de mettre un terme aux déboires des États-Unis. Le 25 mai 1961, il prend l'engagement devant le Congrès que les États-Unis enverront un homme sur la Lune avant la fin des années soixante. Le pari sera tenu, au prix de... 25 milliards de dollars.

 

Cinq missions Apollo vont succéder à la mission d'Armstrong et Aldrin jusqu'au 14 décembre 1972. Depuis lors, personne n'est revenu sur la Lune marcher sur les traces laissées ce jour-là par le cosmonaute Eugen («Gene») Cernan !...

Un jour... une histoire... 19 juillet 1903

Publié à 09:35 par acoeuretacris Tags : un jour 19 juillet
Un jour... une histoire... 19 juillet 1903

 

19 juillet 1903

Arrivée du premier Tour de France cycliste
 
 
 
Le 19 juillet 1903 s'achève à Paris le premier Tour de France cycliste.
 
 
Les 60 participants sont partis le 1er juillet de Montgeron, en région parisienne. Les 20 finalistes ont parcouru un total de 2428 kilomètres en 6 étapes, via Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux et Nantes.
 
 
 
Une étape sur le Tour de France cycliste en 1903
 
 
Le vainqueur Maurice Garin a pédalé un total de 94 h 33 minutes à la vitesse moyenne de 26 km/h. Faut-il le préciser ? Il n'a utilisé de l'avis des spécialistes ni EPO ni aucun autre produit dopant... Il en ira différemment quand le Tour deviendra l'une des épreuves sportives les plus populaires.
 
Le succès croissant de l'épreuve témoigne de l'engouement du public pour la bicyclette, affectueusement surnommée la «petite reine». Cet engin, somme toute des plus bizarres (quelle idée d'avancer en pédalant !), est issu d'une longue gestation et d'une succession d'heureux hasards...
 
 
 
Une étape sur le Tour de France cycliste de 1903
 
 
Paris, berceau du vélo... cipède
 

Au commencement, il y a la draisienne, du nom de son inventeur, le baron allemand von Drais. C'est un simple cadre sur deux roues, manoeuvré par un guidon. Il est propulsé par le mouvement des pieds sur le sol. Sa vocation est de permettre aux piétons d'accélérer leur pas à moindre effort. C'est pourquoi, en 1818, l'année qui suit l'invention, le baron dépose à Paris un brevet où il qualifie son deux-roues du néologisme : vélocipède (du latin velox, rapide, et pes, pedis, pied).

 

La draisienne

 

Un dimanche de mars 1861, sous le Second Empire, un client se présente dans un atelier de mécanique du quartier des Champs-Élysées, à Paris, pour faire réparer sa draisienne. Comme Ernest, le fils de l'artisan Pierre Michaux, éprouve des difficultés à manœuvrer le véhicule, il a l'idée d'adapter une manivelle munie de pédales sur la roue avant. C'est un succès !

Le nom de vélocipède ne s'appliquera plus désormais qu'à ce nouveau genre d'engin, d'un principe très différent de la draisienne (on ne pose plus les pieds par terre). Il est encore très largement employé sous son abréviation : vélo !

 

Le vélocipède

 

L'invention des Michaux se diffuse chez les artisans et les étudiants. Deux frères, Aimé et René Olivier, issus d'une famille d'industriels lyonnais proches des saint-simoniens et élèves ingénieurs à l'École Impériale Centrale des Arts et Manufactures, se prennent d'une passion pour ce véhicule. Ils l'améliorent en l'équipant d'un frein et accomplissent en août 1865, de Paris à Avignon la première randonnée cyclotouriste !

Le succès du vélocipède entraîne une série de manifestations à Paris. La première course officielle sur piste au monde a lieu le 31 mai 1868 dans le parc de Saint-Cloud, en présence du prince Eugène qui sera surnommé Vélocipède IV par les caricaturistes. Des médailles à l'effigie de Napoléon III sont remises aux vainqueurs.

On compte bientôt une centaine d'ateliers qui produisent des vélocipèdes. Parmi eux, celui des Michaux, associés à la famille Olivier. Avec 150 ouvriers, sa production mensuelle culmine à près de 300 unités en 1869, quand la famille Olivier rachète la totalité de l'affaire.

Pour obtenir le meilleur rendement possible, les fabricants n'ont de cesse d'accroître le diamètre de la roue avant. On arrive ainsi à des «grands-bi» (bi étant une abréviation de bicycle) qui ont l'inconvénient d'être dangereux.

 

Un grand-bi

 

La bicyclette, une invention très européenne
 

Après la défaite de Sedan, l'industrie du cycle traverse la Manche. Et une révolution survient, qui va ranger le grand-bi au musée : le pédalier à chaîne.

 

 

Le premier brevet pour un véhicule proche de la bicyclette actuelle est déposé à Paris par un certain Desnos en 1868. Et en 1874, Émile Viarengo de Forville, consul d'Italie à Nantes, dépose à Paris un brevet pour un deux-roues avec un cadre, des pédales à mouvement circulaire placées entre les roues et une transmission par chaîne sur la roue arrière. Des photos attestent qu'il a construit la bicyclette en question.

En 1879, l'Anglais Henry J. Lawson dépose à son tour un brevet pour un engin similaire...

 

Vélo ou bicyclette

 

Le mot bicyclette est issu d'un nom de marque anglais : «The Bicyclette», lui-même forgé sur le terme français bicycle. Il est aujourd'hui compris par un milliard d'hommes. Mais, notons-le, presque toutes les langues de l'ancien empire russe continuent d'employer le terme vélocipède qui a été diffusé à Saint-Pétersbourg par une succursale de La Compagnie Parisienne des Vélocipèdes (la société de la famille Olivier) dès 1869.

 

Des modèles améliorés sont vendus en France en particulier par le britannique Duncan. Après que celui-ci eut traversé Saint-Étienne à bicyclette en 1886, les frères Gauthier «s'inspirent» de son modèle pour construire en neuf semaines la première bicyclette française... et en propager le nom, qui est au début aussi bien masculin que féminin : «le» bicyclette.

 

En 1891, André et Édouard Michelin inventent le premier pneumatique avec chambre à air démontable pour bicyclette. Son succès est foudroyant suite à la victoire la même année de Charles Terront sur une bicyclette équipée de pneus et chambres à air Michelin, dans la première édition de la course Paris-Brest-Paris : le vainqueur parcourt les 1220 km en 71h30.

 

En 1900, près d'un million de bicyclettes circulent en France. Ce mode de transport, accessible à un large public, remplace progressivement le cheval grâce à son moindre coût et à son confort accru, en particulier grâce à l'emploi du pneumatique.

 

Le Chalet du cycle dans le bois de Boulogne

(Jean béraud,1901,musée de Sceaux)

Un jour... une histoire... 5 juillet 1943

Publié à 16:25 par acoeuretacris Tags : un jour 5 juillet
Un jour... une histoire... 5 juillet 1943

 

5 juillet 1943

La Wehrmacht meurt une deuxième fois à Koursk
 
 
La Wehrmacht lance le 5 juillet 1943 une gigantesque contre-offensive contre l'Armée rouge dans le saillant de Koursk, à mi-distance entre Moscou et Kiev.
 
 
 
L'offensive de la dernière chance
 

Humilié par la reddition de la VIe armée allemande à Stalingrad, à l'hiver 1942-1943, au terme de la plus grande bataille de l'Histoire, Hitler veut enrayer le recul de ses armées. Dirigeant les opérations depuis la «Tanière du Loup», à Ravensburg, en Prusse orientale, il décide dès le mois d'avril de percer le front à Koursk en y concentrant un maximum de forces : 25 divisions d'infanterie, 20 divisions blindées, 2000 chars de combat Tigre et Panzer, 2000 avions etc. Baptisée «Citadelle», cette opération réunit deux fois plus d'hommes et de moyens que «Barbarossa», l'invasion de l'URSS, deux ans plus tôt !

 

 

La riposte des chars soviétiques à Koursk en 1943

 

Mais le secret est éventé et l'aviation soviétique bombarde sans attendre les concentrations de troupes. Après plusieurs reports dus à l'indécision de Hitler, l'offensive est enfin engagée le 5 juillet. Les chars allemands, en première ligne, tentent de prendre en tenaille la ville de Koursk mais ils sont écrasés sous un déluge de feu. En cinq jours, ils n'avancent que de 25 kilomètres. Histoire de soulager leur allié soviétique, les Anglo-saxons débarquent en Sicile le 10 juillet.

 

Le 12 juillet, les Allemands tentent de relancer l'offensive sur Koursk, par le nord sous les ordres des généraux von Kluge et Model, par le sud sous les ordres des généraux Manstein et Hoth. Mais, alarmé par les nouvelles d'Italie, Hitler annonce dès le lendemain à ses généraux l'arrêt de «Citadelle» et l'envoi de troupes en Italie du sud. La Wehrmacht aura perdu dans la bataille de Koursk plusieurs milliers d'hommes et surtout le tiers de ses blindés ! Elle aura perdu sa dernière chance d'arrêter le «rouleau-compresseur» soviétique.

 

 

Un jour... une histoire... 4 juillet 1776

Publié à 09:36 par acoeuretacris Tags : un jour 4 juillet
Un jour... une histoire... 4 juillet 1776

 

4 juillet 1776

«Independence Day»
 
 
 

Le 4 juillet 1776, à Philadelphie, où ils sont réunis en congrès (en anglais, «Convention»), les représentants des Treize Colonies anglaises d'Amérique du nord proclament dans l'enthousiasme leur indépendance.

 

Unilatérale, c'est-à-dire non reconnue par la métropole, cette proclamation va déboucher sur une guerre mettant aux prises les Insurgents, minoritaires, et les troupes anglaises renforcées par les colons loyalistes.

 

Le congrès de Philadelphie en 1776

(Yale University Gallery,New Haven)

 

L'idée d'une résolution fondamentale disposant que les «États-Unis sont, et doivent en droit être, des États libres et indépendants» revient au Virginien R.H. Lee. La résolution est appuyée par John Adams, délégué du Massachussets (l'un des inspirateurs de la Tea-party). Un comité de cinq membres est aussitôt chargé de rédiger le texte.

 

Le principal auteur de la Déclaration d'Indépendance est le président du comité, Thomas Jefferson, un riche planteur propriétaire de nombreux esclaves, notamment assisté de John Adams et Benjamin Franklin.

 

La Déclaration énonce en des termes voués à l'immortalité le droit de tous les êtres humains à la quête du bonheur :

 

«We hold these truth to be self-evident, that all men are created equal, that they are endowed by their Creator with certain unalienable rights that among these are life, liberty and the pursuit of happiness»

 

L'anniversaire de ce jour a mérité de devenir la fête nationale des États-Unis d'Amérique même s'il n'a pas consacré l'indépendance effective du pays. Celle-ci attendra le traité de Versailles.

 

Il faut dire que les deux tiers des 2,5 millions d'habitants des Treize Colonies restent fidèles à la couronne britannique et au roi George III ou au moins indifférents aux revendications des Insurgents (insurgés). Parmi les loyalistes figure le propre fils de Benjamin Franklin, l'un des héros de l'insurrection.

 

La guerre ne fait que commencer entre l'armée des Insurgents, placée sous le commandement de George Washington, et les armées loyalistes et anglaises, renforcées par de nombreux mercenaires allemands.

 

 

 

L'insurrection et la déclaration d'indépendance ont un très grand retentissement dans la noblesse libérale d'Europe. Contre l'avis du jeune roi Louis XVI, le marquis de La Fayette (19 ans) arme une frégate à ses frais et rejoint les Insurgents.

 

D'autres officiers se joignent au mouvement comme le commandant Pierre L'Enfant, qui jettera les plans de la future capitale, le général Louis Duportail, mais aussi le Prussien von Steuben, le Polonais Kosciusko ou l'Allemand de Kalb. Leur expérience militaire sera précieuse aux insurgés.

 

L'écrivain et espion Beaumarchais organise des envois d'armes à destination des insurgés avec l'approbation du ministre des Affaires étrangères, Vergennes, désireux de favoriser tout ce qui pourrait affaiblir l'ennemie héréditaire de la France, l'Angleterre.

 

Le soutien décisif apporté par les nobles libéraux et, un peu plus tard, par le roi Louis XVI en personne permettra aux insurgés d'emporter enfin la décision à Saratoga puis Yorktown.

Un jour... une histoire... 3 juillet 1608

Publié à 08:55 par acoeuretacris Tags : un jour 3 juillet
Un jour... une histoire... 3 juillet 1608

 

3 juillet 1608

Samuel de Champlain fonde Québec
 
 
Le 3 juillet 1608, sous le règne d'Henri IV, Samuel de Champlain jette les fondations de l'actuelle capitale de la province du Québec.
 
 
 
Fondation de Québec par Champlain
(peinture de Garnery, Paris, ex musée
des Arts africains et océaniens)
 
 
Explorateur passionné
 

Né 38 ans plus tôt dans une famille de marins de Brouage, près de La Rochelle, d'un naturel hardi et passionné, Samuel de Champlain fait un premier voyage en Amérique du Sud et suggère (déjà) le creusement d'un canal dans l'isthme centre-américain. Puis il explore en 1603 la côte nord-américaine aux côtés d'Aymar de Chaste, premier gouverneur de la «Nouvelle-France», une colonie encore à l'état de projet.

 

En 1604, de retour dans le Nouveau Monde avec de Monts, le successeur de De Chaste, il tente sans succès de créer un établissement permanent dans la vallée d'Annapolis, en Acadie. Il regagne brièvement la France et publie Des Sauvages.

 

Lorsqu'il revient en Nouvelle-France quatre ans plus tard, Champlain jette cette fois son dévolu sur la vallée du fleuve Saint-Laurent. Il repère un promontoire boisé auquel les Indiens du cru donnent le nom de Québec, en un lieu où le fleuve se rétrécit. Là, il fonde un comptoir, l'«Abitation de Québec», à l'origine de l'actuelle capitale administrative de la Belle Province. Samuel de Champlain veut y attirer les Indiens Montagnais, Hurons et Algonquins et en faire un établissement permanent pour la traite des fourrures.

 

Modestes débuts

 

Située à l'emplacement de l'actuelle église Notre-Dame-des Victoires, dans la Basse-Ville, l'Abitation comporte trois maisons en bois à deux étages disposées en U autour d'une cour fermée, et un magasin d'un étage sur une cave.

 

Champlain surveillant la construction de l'Abitation,

aquarelle de Jefferys,Charles William (1869-1951)

 

Un colombier a pu faire fonction de tour de guet (mais il n'est pas sûr qu'il ait existé ailleurs que dans une gravure de propagande).

 

L'ensemble est ceinturé par un fossé et des remparts de terre, avec un pont-levis et deux plates-formes à canon.

 

L'établissement compte à ses débuts 28 hommes. Dès le début, des frictions surgissent entre ceux-ci. Un certain Jean Duval, serrurier de son état, projette avec quatre complices d'assassiner Samuel de Champlain pendant son sommeil et de vendre la colonie aux Espagnols. Démasqué, il est pendu et sa tête plantée au bout d'une pique en guise d'avertissement.

 

Là-dessus arrive l'hiver et avec lui le scorbut et la dysenterie. La maladie fauche 16 des 24 Français restés à Québec. Les survivants, dont Champlain, sont ravitaillés le 5 juin 1609 par une équipe de secours envoyée par Pierre Dugua de Mons, lieutenant général en Nouvelle-France.

 

Commme si cela ne suffisait pas, Champlain est obligé de s'impliquer dans les guerres indiennes. Il s'allie aux Hurons et aux Algonkins contre les Iroquois. C'est ainsi qu'il se retrouve à un moment avec 60 Hurons face à 200 Iroquois. Il braque son arquebuse et fait feu sur un ennemi. C'est la débandade. La technologie de l'homme blanc l'a emporté sur le nombre.

 

Champlain face aux Iroquois (gravure d'époque)

 

Champlain poursuit l'exploration du pays et accomplit plusieurs voyages en France (il aura traversé au total 21 fois l'Atlantique, un record pour l'époque). Mais il n'oublie jamais sa colonie de Québec, dont il est nommé lieutenant-gouverneur par le duc de Montmorency en 1619. Il entreprend en 1623 la construction des premiers bâtiments en pierre.

Les Anglais s'emparent de la petite ville le 19 juillet 1629 mais la restituent à la France trois ans plus tard, par le traité de Saint-Germain-en-Laye. Samuel de Champlain, qui a été capturé, revient au Canada.

Il meurt à Québec le 25 décembre 1635, à l'âge de 65 ans, tandis que gouvernent en France Louis XIII et son ministre Richelieu. Sa ténacité et sa réussite lui valent d'être surnommé le «Père de la Nouvelle-France».

 

 

Un jour... une histoire... 1er juillet 1751

Publié à 10:47 par acoeuretacris Tags : un jour 1er juillet
Un jour... une histoire... 1er juillet 1751

 

Diderot

 

1er juillet 1751

Naissance tumultueuse de l'Encyclopédie
 
 

Le 1er juillet 1751 paraît le premier volume de l'Encyclopédie, précédé du Discours préliminaire de d'Alembert. C'est le début d'une aventure éditoriale sans précédent qui va bousculer les idées reçues en France et dans toute l'Europe.

 

La diffusion de l'Encyclopédie est favorisée par le fait qu'en ce «siècle des Lumières», l'on parle français dans toutes les cours et tous les salons européens, de Saint-Pétersbourg à Lisbonne.

 

Un projet révolutionnaire

 

Le projet est né six ans plus tôt du désir par le libraire Le Breton de traduire la Cyclopaedia de l'Anglais Ephraïm Chambers, un dictionnaire illustré des sciences et des arts publié en 1728.

 

Chardin, les Sciences et les Arts,

Musée Jacquemart-Henri (Paris)

 

Le libraire soumet son idée à Denis Diderot (32 ans). Ce mauvais garçon, «philosophe» quand même, envisage non plus une simple traduction mais un «tableau général des efforts de l'esprit humain dans tous les genres et dans tous les siècles» !... D'où son titre, Encyclopédie, néologisme forgé d'après une expression grecque qui désigne les sciences destinées à être enseignées.

 

Diderot s'associe les services de son ami, le mathématicien et philosophe Jean Le Rond d'Alembert. En octobre 1750, il expose son projet dans un Prospectus en vue d'attirer des souscripteurs. Pas moins de 2.000 répondent à l'appel et paient chacun 280 livres soit l'équivalent du revenu annuel d'un ouvrier. Les plus grands esprits du temps acceptent aussi de contribuer à l'oeuvre éditoriale.

 

L'influente marquise de Pompadour, maîtresse du roi Louis XV, accorde par ailleurs sa protection à Diderot. Celle-ci s'avèrera très vite indispensable dans l'atmosphère survoltée des salons mondains...

 

D'Alembert, un bâtard comblé par la fortune

 

Jean Le Rond d'Alembert, principal auteur de l'Encyclopédie aux côtés de Diderot, est le fils naturel du chevalier des Touches et d'une dame de la haute aristocratie, Madame de Tencin.

 

D'Alembert (portrait de Lusurier)

 

Abandonné à sa naissance le 11 novembre 1717 sur les marches de l'église Saint-Jean Le Rond (d'où son nom), il reçoit néanmoins une excellente éducation grâce aux subsides de son père naturel et devient un savant et un penseur très estimé que l'on s'arrache dans les salons mondains de Paris, ceux de Madame Geoffrin, de Madame du Deffand et de Julie de Lespinasse, qu'il aimera sans espoir jusqu'à sa mort.

 

Dans les salons où l'on badine sur la «philosophie», d'Alembert croise les grands esprits de son temps et peut à son aise recruter parmi eux les rédacteurs de l'Encyclopédie.

 

Premières attaques contre l'Encyclopédie

 

Le succès de l'Encyclopédie est immédiat en France mais aussi dans toute l'Europe des Lumières. Son tirage s'élève rapidement à 4200 exemplaires, ce qui est beaucoup compte tenu du coût et de l'ampleur de l'oeuvre.

 

Les premiers ennuis débutent avec un article sur la Genèse et la création du monde rédigé par un ecclésiastique quelque peu libre penseur, l'abbé de Prades.

 

Les Jésuites qui publient le Journal de Trévoux jugent ce texte hérétique et obtiennent d'un évêque qu'il condamne au feu, en février 1752, les deux tomes de l'Encyclopédie déjà parus.

 

 

La Marquise de Pompadour par François Boucher

 

Mme de Pompadour et le directeur de la Librairie, Malesherbes, en fait responsable de la censure, interviennent pour faire lever l'interdiction et autoriser la parution des cinq tomes suivants. Cela n'empêche pas la poursuite des attaques de toutes parts contre l'Encyclopédie.

 

Les aléas de la censure

 

Le temps se couvre à nouveau à partir de 1757 et de l'attentat d'un déséquilibré, Damiens, contre le roi.

 

Les dévots montent à l'assaut des Encyclopédistes, coupables de critiquer la religion catholique... Les Jésuites, atteints dans leur prestige en matière d'éducation, sont parmi leurs plus virulents adversaires.

 

Chardin, les Sciences et les Arts,

Musée Jacquemart-Henri (Paris)

 

De façon plus inattendue, Jean-Jacques Rousseau, se brouille avec Diderot et s'en prend à l'Encyclopédie en raison de l'article Genève dans lequel d'Alembert critique les moeurs austères de la cité calviniste. Il publie sa Lettre à d'Alembert sur les spectacles.

 

Le 8 mars 1759, sur un fallacieux prétexte, le Conseil d'État interdit la vente de l'Encyclopédie et exige le remboursement des 4.000 souscripteurs !

 

Malesherbes intervient à nouveau pour éviter la ruine à Diderot mais il ne peut autoriser la poursuite des publications.

 

D'Alembert, découragé, renonce à poursuivre l'entreprise. Les dix derniers tomes sont publiés clandestinement par Diderot en 1765 et les derniers volumes de planches illustrées sont enfin publiées sans la participation de Diderot en 1772.

 

L'Encyclopédie, page de titre de l'émission de 1751

 

Au total, en trente ans, auront été publiés 28 volumes comprenant 11 volumes de planches et un millier d'articles auxquels ont participé environ 200 auteurs, y compris les plus réputés de leur temps : Voltaire, Montesquieu, Rousseau, Condorcet, Quesnay, Turgot, Marmontel, Helvétius, le baron d'Holbach...

 

 

 

 

 

Un jour... une histoire... 29 juin

Publié à 11:14 par acoeuretacris Tags : un jour 29 juin
Un jour... une histoire... 29 juin

 

29 juin 1776

Fondation de San Francisco
 
 

Le 29 juin 1776, deux Pères franciscains venus du Mexique voisin célébrent la messe au fond d'une magnifique baie de la côte californienne... Cela se passe cinq jours avant la déclaration d'Indépendance des futurs États-Unis d'Amérique !

 

À cet endroit s'élève aujourd'hui l'une des plus belles cités américaines.

 

Les Franciscains en Californie
 

La ville de San Francisco doit donc sa naissance... et son nom à l'ordre religieux des franciscains, fondé par Saint François d'Assise.

 

Né en 1713 à Majorque (Baléares), le père Junipero Serra fonde une mission à San Barnabé, près de Monterey, au nord de la colonie de Nouvelle-Espagne (l'actuel Mexique). De là, il lance des expéditions vers la Californie, encore inexplorée et à l'écart de la civilisation occidentale. En quelques années, sous son impulsion, les franciscains fondent en Californie 21 missions.

 

Le 15 décembre 1774, le vice-roi de Nouvelle-Espagne, Bucareli, adresse au Père Junipero Serra une lettre où il l'invite à rejoindre une expédition vers une baie d'importance stratégique, en Californie centrale, sous le commandement du capitaine de marine Juan Bautista de Anza.

 

Un premier camp militaire est établi en ce lieu et les Pères Palou et Cambon y célèbrent la messe pour la première fois devant une modeste cabane, la mission Dolorès. Le lieu reçoit le nom de San Francisco en l'honneur de saint François d'Assise, fondateur de l'ordre des franciscains. Ainsi naît la future métropole de Californie centrale.

 

La découverte de l'or allait lui assurer à partir de 1848 un très rapide essor, à peine interrompu par le séisme de 1906.

 

La Mission Dolorès aujourd'hui

 

Des étrangers venus du Nord
 

Tandis que les franciscains espagnols multipliaient leurs missions en Californie du sud, les Russes, venus de la presqu'île du Kamtchatka, à l'extrémité nord du continent asiatique, mettaient le pied en Amérique à la suite de Béring pour étendre leurs territoires de chasse à la fourrure.

 

Les Russes font une telle hécatombe de visons, castors et autres loutres qu'il leur faut pousser toujours plus avant, n'hésitant pas à hiverner sur place dans des conditions fort hostiles.

 

Le vice-roi du Mexique s'inquiète de ces empiètements en terre espagnole et donne l'ordre de se montrer inflexible avec ces entreprenants schismatiques russes.... En réalité, les intérêts des Russes et des Espagnols sont suffisamment compatibles pour que chaque partie en reste aux démonstrations sans conséquence.

 

Dans les premières années du XIXe siècle, les trappeurs russes venus d'Asie s'assurent de nouveaux terrains de chasse et fondent Fort Ross, au nord de San Francisco, où ils laissent une petite colonie assistée d'Inuits ou Esquimaux d'Alaska.

 

Mais en décembre 1841, désespérant de l'appui du tsar qui avait d'autres soucis en tête, leurs successeurs en sont réduits à brader leur comptoir à John Sutter, un colon d'origine suisse qui a fait fortune dans le négoce à Sacramento et va accéder à la célébrité mondiale en découvrant de l'or sur ses terres.

 

Rapprochement amoureux hispano-russe

 

Le 5 avril 1806, le Juno, un petit bâtiment russe se présente devant le fort de San Francisco commandé par le capitaine Arguello. À son bord, le grand chambellan Nicolas Petrovitch Rezanov, ministre plénipotentiaire du tsar et artisan de la colonisation russe en Amérique.

 

Le Russe demande des secours après un hivernage désastreux au poste de Sitka (Alaska), trois mille kilomètres plus au nord. Le capitaine qui n'est pas mauvais bougre ne laisse pas d'être ému par l'état d'épuisement de ces hommes courageux et leur offre une généreuse hospitalité dans son poste avancé en attendant des instructions.

 

La garnison s'ennuie ferme et les officiers s'occupent comme tous les officiers du monde - en jouant aux cartes, en buvant et en courant les filles. Ces dernières sont particulièrement rares, sans compter que pères et maris ont l'oeil au grain... Pourtant, six semaines plus tard, Nicolas Petrovitch Rezanov rassemble le courage qui n'appartient qu'aux jeunes prétendants et s'enhardit à demander au capitaine espagnol médusé la main de sa fille aînée - Señorina Concepcion...

 

Les fiançailles sont célébrées aussitôt sous les vivas de l'équipage en attendant l'autorisation du pape et du roi d'Espagne (le Russe est orthodoxe, la fiancée catholique). Le Juno appareille à nouveau le 21 mai, ses cales bien approvisionnées en matériel et nourriture. Hélas, de retour à Saint-Pétersbourg, Rezanov meurt d'une pneumonie. Il ne se trouvera personne après lui pour porter le rêve d'une colonisation russe en Amérique.

Un jour... une histoire... 28 juin 1635

Publié à 10:27 par acoeuretacris Tags : un jour 28 juin
Un jour... une histoire... 28 juin 1635

 

28 juin 1635

La Guadeloupe devient française
 
 
 
Le 28 juin 1635, les Français Jean Duplessis et Charles de l'Olive, de la Compagnie des Isles d'Amérique (ou des Isles de l'Amérique), prennent possession de la Guadeloupe au nom du roi Louis XIII. Ils débarquent à la pointe Allègre avec 4 religieux dominicains et 400 colons engagés par contrat pour trois ans.
 
 
 
Une île à sucre et à esclaves
 
 
 
 
 

L'île a été découverte par Christophe Colomb le 4 novembre 1493, jour du pèlerinage de la Sierra de Guadalupe, en Estrémadure, d'où son nom ! Il s'agit d'une île volcanique de 1100 km2, en fait divisée entre l'île de Basse-Terre, surmontée par le volcan de la Soufrière, et l'île de Grande-Terre. Ces deux îles sont séparées par un isthme où coule la Rivière salée et où se trouve aujourd'hui la principale ville, Pointe-à-Pitre, fondée par les Anglais en 1759. Le chef-lieu est Basse-Terre.

 

 

Après que Charles de l'Olive, nommé gouverneur de l'île par Richelieu, eut exterminé les Indiens Caraïbes qui l'habitaient, la Guadeloupe va devenir, comme la Martinique et Saint-Domingue (Haïti), une terre de grandes plantations sucrières avec une population constituée en grande majorité d'esclaves d'origine africaine.

 

Une Terreur mal cicatrisée
 
 
 
 

L'esclavage ayant été aboli sous la Terreur révolutionnaire (1794) puis rétabli sous le Consulat (1802), l'île va soufrir à ce moment-là d'une terrible guerre civile. Aujourd'hui encore, elle souffre d'un retard économique et social par rapport à sa voisine, la Martinique, qui a conservé ses structures intactes. L'essentiel de l'économie guadeloupéenne a glissé entre les mains des békés de Martinique et tandis que celle-ci a conservé une forte empreinte européenne, la Guadeloupe, débarrassée par la Terreur de la plupart de ses Blancs, compte aujourd'hui à peine 5% d'Européens dont une moitié de métropolitains. S'y ajoutent environ 15% de descendants des travailleurs tamouls amenés des Indes après l'abolition de l'esclavage (1848). La population restante est noire ou métisse.

Un jour... une histoire... 26 juin 1945

Publié à 10:58 par acoeuretacris Tags : un jour 26 juin
Un jour... une histoire... 26 juin 1945

 

Le 26 juin 1945, à San Francisco, les représentants de 51 pays fondent l’Organisation des Nations Unies (ONU).

 

La nouvelle institution remplace la Société des Nations (SDN), née en 1920 des suites de la Première Guerre mondiale et établie à Genève.

 

Son siège est fixé à New York, au bord de l'East River, dans la métropole de la principale puissance mondiale.

 

Faillite de la SDN
 

L'idée d'une organisation supranationale garante de la «paix perpétuelle» remonte pour le moins au siècle des «Lumières». Elle est émise aussi bien par l'abbé de Saint-Pierre que par le philosophe Emmanuel Kant. Elle est reprise en 1918 par le président américain Woodrow Wilson dans ses «Quatorze Points» et inscrite dans le traité de Versailles.

 

La SDN naît officiellement le 10 janvier 1920, date d'entrée en vigueur du traité de Versailles, avec 32 États membres. Mais le Sénat américain n'ayant pas ratifié celui-ci, pour des raisons intérieures et par crainte de s'impliquer à nouveau dans une guerre européenne, les États-Unis n'entrent pas à la SDN, ce qui affaiblit gravement celle-ci.

 

La SDN aide activement les nouveaux États danubiens à se mettre sur pied. Elle encourage le rapprochement franco-allemand sous l'égide des ministres Briand et Streseman. Le Bureau international du travail (BIT), qui émane de l'organisation, apporte sa contribution aux progrès sociaux.

 

Mais dans les années 1930, l'organisation se montre incapable de mettre le holà aux violations successives des traités de paix et aux entreprises de conquête (Japon, Italie, Allemagne). Elle ne peut empêcher la marche à la guerre et disparaît de facto dès 1938.

 

Promesses de l'ONU
 

Dès 1941, au début de la Seconde Guerre mondiale, le président américain Franklin Roosevelt et son allié britannique Winston Churchill envisagent la création d'une nouvelle organisation supranationale après la guerre. Leur projet figure dans la Charte de l'Atlantique.

 

Il aboutit à la conférence de San Francisco qui fonde l'ONU, six semaines après la capitulation de l'Allemagne mais deux mois avant celle du Japon !

 

La nouvelle institution comporte trois piliers et plusieurs organisations satellites ou spécialisées :

 

L'Assemblée générale :

 

À l'Assemblée, la cohabitation de quelques géants comme la Chine et l'Inde et d'une profusion de nains de moins d'un million d'habitants (Timor-oriental, Belize, Nauru....), avec le même droit de vote pour chacun, enlève toute valeur représentative aux votes de l'Assemblée générale. Elle ne permet pas d'assimiler l'ONU à un gouvernement mondial.

 

L'enceinte new-yorkaise a pour principal atout d'entretenir des contacts permanents entre les diplomates de tous les pays. Elle fait figure de congrès sans début ni fin où se traitent les problèmes du monde au fur et à mesure de leur apparition.

 

Le Secrétariat Général :

 

Le Secrétaire général s'occupe de l'administration de l'ONU. Il est élu pour cinq ans renouvelables par l'Assemblée générale, sur proposition du Conseil de sécurité.

 

Huit secrétaires généraux se sont succédé à l'ONU dans les 6 premières décennies de l'organisation.

 

Les secrétaires généraux de l'ONU

 

Les secrétaires généraux successifs de l'ONU sont :

 


 


1- Trygve Lie (Norvège) (1896-1968), nommé en février 1946, à 50 ans, démissionnaire en novembre 1952,



2- Dag Hammarskjöld (Suède), nommé en avril 1953 à 48 ans, mort en septembre 1961 dans un accident d'avion suspect au-dessus de l'Afrique,



3- U Thant (Birmanie), secrétaire général de novembre 1961 (à 48 ans) à décembre 1971,



4- Kurt Waldheim (Autriche), secrétaire général de janvier 1972 (à 54 ans) à décembre 1981,



5- Javier Pérez de Cuéllar (Pérou), secrétaire général de janvier 1982 (à 62 ans) à décembre 1991,



6- Boutros Boutros-Ghali (Égypte), secrétaire général de janvier 1992 (à 70 ans) à décembre 1996,



7- Kofi Annan (Ghana), secrétaire général de janvier 1997 (59 ans) à décembre 2006,



8- Ban Ki-Moon (Corée du Sud), secrétaire général à 63 ans en janvier 2007.

 

Le Conseil de sécurité :

 

Le Conseil de sécurité réunit à l'origine quatre membres permanents : États-Unis, URSS, Royaume-Uni, France, auquels s'ajoute aujourd'hui la Chine. En complément des membres permanents, des membres tournants sont élus par l'Assemblée générale tous les deux ans et non immédiatement rééligibles. Ces membres non permanents étaient six à l'origine, ils sont dix aujourd'hui.

 

C'est au Conseil de sécurité que revient le maintien de la paix internationale, avec la possibilité de décider des sanctions diplomatiques ou économiques contre des États fautifs, ou même autoriser une action militaire comme ce fut le cas en 1991 suite à l'invasion du Koweit par l'Irak.

 

L'action du Conseil est souvent entravée par le droit de veto des membres permanents.

 

Les organisations satellites :

 

L'ONU mène différentes actions dans le monde par le biais de ses organisations satellites et de ses agences spécialisées :

 


- Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED, en anglais UNCTAD),
- Fonds international des Nations Unies pour l'enfance (en anglais UNICEF),
- Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (en anglais UNHCR),
- Banque Mondiale,
- Fonds monétaire international (FMI, en anglais IMF),
- Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (en anglais FAO)
- Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (en anglais UNESCO) ; le siège de cette agence est à Paris, près de l'hôtel des Invalides...

 

À La Haye, aux Pays-Bas, siège la Cour internationale de justice, composée de quinze juges élus pour 9 ans par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité.

 

Des résultats modestes
 
 

Forte de 51 États membres à son origine (essentiellement des pays occidentaux ou européens), l'ONU en comporte 192 à la date du 26 juin 2007 (n'en font pas partie le Vatican et le Liechtenstein). Elle occupe environ 10.000 fonctionnaires et bénéficie d'un budget annuel de l'ordre de 4 milliards de dollars (2007), insuffisant au regard des missions de plus en plus nombreuses que l'on attend d'elle.

 

À la différence de la SDN, l'ONU dispose d'une force militaire de maintien de la paix ou d'interposition, les «Casques bleus». Mais cela ne lui suffit pas à prévenir tous les drames de la planète... «L’ONU n’a pas créé le paradis, mais elle a évité l’enfer» a pu dire d'elle son deuxième secrétaire général, le Suédois Dag Hammarskjöld.