Monde : France
Pyrénées : 18.000 paquets de cigarettes abandonnés en pleine montagne par des contrebandiers
Le tabac saisi, dont la valeur sur le marché légal est estimée à 180.000 euros, était vraisemblablement destiné au marché toulousain.
Par Le Figaro Publié il y a 7 heures, mis à jour il y a 6 heures
Dans la nuit de mardi à mercredi 27 janvier, quelque 350 kg de cartouches de cigarettes en provenance d'Andorre ont été abandonnés en pleine montagne par 25 contrebandiers après qu'ils ont été repérés par des douaniers, selon 20 Minutes .
Vingt douaniers des brigades d'Ax-les-Thermes et de Porta avaient mis en place mardi soir un dispositif en altitude pour intercepter les contrebandiers. Une opération qui a été couronnée de succès, puisqu'au cours de la nuit les agents de la douane ont croisé la route de 25 individus à la cargaison plus que suspecte, précise 20 Minutes. Ces hommes ont aussitôt pris la fuite à la vue des douaniers, abandonnant en pleine montagne l'équivalent de 18.000 paquets de cigarettes.
Les contrebandiers transportaient leur marchandise dans des sacs confectionnés spécialement pour cette opération. Le tabac saisi, dont la valeur sur le marché légal est estimée à 180.000 euros, était vraisemblablement destiné au marché toulousain, selon le quotidien.
«Ce trafic de contrebande de cigarettes est le fait d'organisations criminelles organisées et déterminées. D'habitude c'est un trafic de fourmis, là cela montre qu'ils n'hésitent pas à prendre des risques, y compris celui d'être en montagne en pleine nuit malgré les conditions météo difficiles», a indiqué un porte-parole de la direction régionale des douanes de Toulouse à 20 Minutes.
En novembre 2018, un jeune passeur de cigarettes avait ainsi été retrouvé en pleine hypothermie en haute altitude, près du Pas-de-la-Case, en Andorre, avant de mourir dans un hôpital de la région.
Invités par dizaines, champagne : la fête de départ d'une sous-préfète fait scandale dans le Grand Est
Un pot de départ de la sous-préfète de Rethel (Ardennes) organisé par la mairie et réunissant 60 personnes, dont le préfet, provoque une vive polémique dans le Grand Est.
Par Nicolas Zaugra Publié le 27 Jan 21 à 15:53
La fête pourrait bien être celle du scandale en pleine crise sanitaire du Covid-19 et alors que restaurants, bars et soirées font toujours l’objet de fermetures ou de restrictions.
La mairie de Rethel (Ardennes) a organisé dans l’après-midi du jeudi 21 janvier 2021 un pot de départ en l’honneur de la sous-préfète Mireille Higinnen-Bier. Une petite sauterie qui a rassemblé plusieurs dizaines d’invités, dont de nombreuses personnalités et représentants de l’État, alors que la loi d’état d’urgence interdit tout rassemblement dans des salles communales.
Selon le quotidien local L’Ardennais, il y avait environ 60 invités dont le préfet des Ardennes, le procureur de la République et plusieurs élus. Nos confrères s’agacent d’ailleurs de la tenue de l’événement : « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».
Un buffet avec champagne et petits fours
Les invités ont dû faire tomber leurs masques à un moment puisque le pot de départ proposait du champagne et des petits fours.
« Ce n’était pas une boum », se défend le maire de Rethel qui a organisé cet événement où l’élite locale était conviée. Il assume et s’insurge contre ceux qui n’ont « rien d’autre à commenter en ce moment ».
Gestes barrières respectés
Joseph Afribo, le maire de Rethel, l’assure : les gestes barrières ont été scrupuleusement respectés.
Selon lui, « les tables prévues pour douze n’ont compté que cinq personnes ». Tous les convives auraient par ailleurs respecté la distanciation sociale et n’auraient pas quitté leur place.
« Nous jugions normal de dire au revoir à la sous-préfète, cela fait partie des usages », a quant à lui indiqué le préfet des Ardennes assurant avoir inscrit cet événement à son agenda public. Le même qui doit sanctionner en cas d’organisation de cocktails privés, professionnels, mariages ou tout autre soirée en cette période de fortes restrictions sanitaires.

Louise Laroche, née le 2 juillet 1910 à Paris et morte 28 janvier 1998 dans la même ville, est l'une des dernières rescapées du naufrage du Titanic à être morte. Sa sœur, son père et elle sont célèbres pour avoir été les seules personnes noires à bord du paquebot. Elle est en effet née en France de l'union d'un Haïtien et d'une Française. En 1912, la famille décide de quitter le pays pour rejoindre Haïti afin de fuir les discriminations dont est victime le père.
Ils prennent en avril un billet de deuxième classe à bord du Titanic. Le 14 avril, le navire heurte un iceberg et sombre. Si Louise, sa mère et sa sœur survivent, ce n'est pas le cas de Joseph Laroche qui disparaît avec le navire.
La vie de Louise Laroche après le naufrage est peu connue. Elle ne s'est jamais mariée. Elle a en revanche pris part à un certain nombre de manifestations en rapport avec le Titanic dans les dernières années de sa vie, aux côtés d'autres survivants comme Millvina Dean. La Titanic Historical Society a également mené une étude à son sujet.
Biographie
Naissance et contexte familial
Joseph Laroche est le neveu de Cincinnatus Leconte, président de Haïti.
Louise Laroche naît à Paris le 2 juillet 1910. Elle est la fille de Joseph Philippe Lemercier Laroche et de son épouse Juliette Lafargue, et a une sœur d'un an son aînée, Simonne Marie Anne Andrée Laroche.
Joseph Laroche, né à Haïti en 1886, avait quitté l'île à l'âge de 15 ans pour étudier l'ingénierie à Beauvais, en France. Lors d'un voyage à Villejuif avec son mentor Monseigneur Kersuzan, il rencontre Juliette Lafargue, fille d'un négociant en vins veuf. Les deux jeunes gens se marient en 1908 avec la bénédiction du père, malgré les discriminations très fortes à l'encontre des personnes de couleur. Bien qu'il soit diplômé en ingénierie, et qu'il soit, de surcroît, le neveu du futur président haïtien Cincinnatus Leconte, Joseph Laroche souffre des discriminations en France, et n'arrive pas à trouver de situation convenable.
Il parvient donc à convaincre sa famille de regagner son île natale où s'annonce une vie meilleure. Juliette Laroche étant enceinte d'un troisième enfant, le départ est prévu au printemps 1912 afin que le bébé naisse à Haïti. La famille réserve tout d'abord des billets à bord du France de la Compagnie générale transatlantique, mais annule la traversée en découvrant que les enfants ne peuvent y manger dans la même salle que leurs parents. Ils échangent donc leurs billets pour voyager à bord du Titanic de la White Star Line, paquebot flambant neuf qui fait escale à Cherbourg dans la soirée du 10 avril
Le Titanic
Joseph Laroche et ses enfants étaient les seuls noirs à bord du Titanic.
Le 10 avril 1912 en fin de journée, le Titanic fait escale en rade de Cherbourg. Le port ne disposant pas d'assez de place pour accueillir un navire aussi grand, les passagers embarquent par le biais de deux transbordeurs, le Nomadic et le Traffic. Comme tous les passagers de première et deuxième classe, les Laroche embarquent par le biais du Nomadic. Joseph Laroche est le seul passager noir connu à bord du paquebot. Sur le Titanic, le racisme reste présent, notamment de la part de l'équipage : après le naufrage, la White Star Line doit d'ailleurs s'excuser des propos de certains marins, qui utilisent généralement le terme « Italien » pour désigner toute personne au teint plus sombre et ont des propos parfois dénigrants à leur égard.
Le 14 avril, le Titanic heurte un iceberg vers 23 h 40. Les époux Laroche montent leurs deux fillettes sur le pont supérieur afin d'embarquer dans les canots de sauvetage. D'après le récit de Juliette Laroche à la presse quelques semaines après le naufrage, sa fille Simonne est alors saisie par un marin et jetée dans un canot, sa mère subissant le même sort. Après nombre d'efforts, Joseph réussit à convaincre les marins d'embarquer également Louise. Lui-même promet à son épouse de la retrouver dans un autre canot.
Le canot dans lequel ont embarqué les Laroche reste indéfini. Plusieurs sources supposent qu'il s'agissait du no 14, mais le fait que leur témoignage mentionne une comtesse laisse supposer qu'il s'agit du no 8, où se trouvait la comtesse de Rothes. À leur arrivée à bord du Carpathia, Joseph Laroche n'est pas présent, mais l'espoir demeure : il a pu être sauvé par un autre navire. Ce n'est qu'à l'arrivée à New York trois jours après que la famille doit se rendre à l'évidence : le père est mort.
Une fin de vie méconnue
À la fin de sa vie, Louise Laroche a participé à des commémorations avec Millvina Dean.
Lorsqu'elles arrivent à New York, les trois Laroche n'ont nulle part où aller. Elles sont recueillies à l'hôpital St. Vincent, puis hébergées, nourries et vêtues par Hugh Kelly, un philanthrope. Juliette Laroche décide ensuite de rentrer à Villejuif auprès de son père7. Le retour se fait à bord du paquebot français Chicago.
En France, elle donne naissance à un fils, nommé Joseph en l'honneur de son père. Le père de Juliette Laroche peine à nourrir la famille, et la Première Guerre mondiale aggrave la situation. Il fait donc pression auprès de sa fille pour qu'elle demande dédommagement auprès de la White Star Line. Ce n'est qu'en 1918 qu'elle reçoit 150 000 francs d'époque. Elle peut ainsi ouvrir une teinturerie dans une des pièces de la maison familiale et nourrir sa famille.
En 1920, la mère de Joseph vient en France voir ses petits-enfants, mais la rencontre se passe mal, et ils ne se revoient plus par la suite. La suite de leur vie est obscure. Simonne meurt en 1973, suivie par sa mère en 1980
En 1995, avec une autre rescapée, Millvina Dean, Louise Laroche est invitée à visiter le Nomadic, toujours à flot. La même année, elle est présente à l'inauguration d'une stèle commémorative à Cherbourg par la Titanic Historical Society. Elle meurt à Paris le 28 janvier 1998, ne laissant derrière elle que sept rescapés du Titanic encore vivants
Le Stade de France est le plus grand stade français avec 80 698 places en configuration football/rugby. Il se situe dans le quartier de la Plaine Saint-Denis à Saint-Denis, dans la proche banlieue nord de Paris. Il est l'œuvre de quatre architectes : Michel Macary, Aymeric Zublena, Michel Regembal et Claude Costantini. L'architecture de ce stade s'inspire du Worldport de la compagnie aérienne américaine Pan Am qui se situait à l'aéroport international John-F.-Kennedy de New York.
Il est inauguré le 28 janvier 1998 par Jacques Chirac, président de la République, lors du match de football France - Espagne. Construit pour les besoins de la Coupe du monde de football de 1998 en France afin de remplacer le Parc des Princes jugé trop petit, il a également été conçu pour accueillir différents événements sportifs : football, rugby, athlétisme, courses automobiles. Il peut également abriter des concerts, des grands spectacles et des animations (rêve de neige et la plage au stade). Sa capacité évolue entre 75 000 (athlétisme) et 80 698 places (football, rugby) et les concerts peuvent y réunir jusqu'à plus de 96 000 spectateurs grâce à des tribunes basses rétractables.
C'est le premier stade à avoir accueilli une finale de Coupe du monde de football (en 1998) et une finale de Coupe du monde de rugby à XV (en 2007). En 2019, il est rejoint par le stade Nissan de Yokohama qui accueille la finale de la coupe du monde de rugby à XV après avoir accueilli celle de la coupe du monde de football en 2002.
Il a également été le théâtre le 10 juillet 2016 de la finale du Championnat d'Europe de football. Il a par ailleurs accueilli la finale de la Ligue des champions 2000 et celle de 2006. Il deviendra stade olympique pour les cérémonies d'ouverture et de clôture, ainsi que les épreuves d'athlétisme des Jeux de Paris 2024, et aura accueilli un an plus tôt une deuxième finale de la Coupe du monde de rugby à l'occasion de l'édition 2023.
Le soir du 13 novembre 2015, lors d'un match de football amical France-Allemagne, trois explosions dans le périmètre du stade font quatre morts. Il s'agit d'actes terroristes faisant partie d'une série d'attentats qui ont lieu à Paris durant cette même soirée.
Histoire
Ancien logo, en vigueur entre sa création et le 28 juillet 2008.
Le projet d'un nouveau grand stade francilien est initié en 1988 par le Premier ministre Jacques Chirac, alors que la France est candidate pour organiser la Coupe du monde de football de 1998. Les noms de plusieurs sites potentiels sont retenus : Vincennes, Nanterre, Marne-la-Vallée ou encore Tremblay-en-France. En 1991, le Premier ministre Michel Rocard tranche pour la ville nouvelle de Melun-Sénart. Le maire de Paris, Jacques Chirac, critique ce choix, considérant que, situé à 35 km de Paris, le site ne sera pas assez accessible ; il refuse alors que la ville de Paris finance le projet.
Le 2 juillet 1992, la Fédération internationale de football association (FIFA) choisit la France pour organiser la Coupe du monde. En contrepartie, la France s'engage à construire un stade d'une capacité de 80 000 places, assises et couvertes. Il y a plus de 70 ans que l'État n'avait pas construit de stade (stade olympique Yves-du-Manoir à Colombes pour les Jeux olympiques d'été de 1924), laissant les villes opérer seules dans le domaine.
Édouard Balladur, alors Premier ministre, enterre le projet de Melun-Sénart et choisit Saint-Denis, proposition qui avait déjà été suggérée en 1988. La création de deux stations de RER, la couverture de l'autoroute A1 et la naissance d'un nouveau quartier d'affaires sont alors projetées.
Un concours est organisé entre deux projets : celui de Macary-Zublena-Regenbal-Costantini et l'autre de Jean Nouvel. Mieux noté par le jury de sélection (10 voix contre 4), le projet de Nouvel est exclu par le gouvernement Balladur, en raison officiellement d'un surcoût par rapport au consortium SGE-Bouygues-Dumez qui portait le projet des architectes Zublena-Macary. Saisies par Nouvel, la Cour des comptes et la Commission de Bruxelles estimeront en juillet 96 que l'appel d'offre et le traité de concession définitif, signé entre les deux tours de la présidentielle, étaient trop favorables au consortium et s'interrogeront sur la pertinence financière et même la valeur juridique de ces choix. Le projet de Nouvel proposait la construction d'un stade rectangulaire qui aurait été le premier en France à se doter d'un toit amovible, ce qui aurait permis de jouer par n'importe quel temps, dans de bonnes conditions. Il proposait également une modularité inédite avec les quatre tribunes qui s'écarteraient et se déplaceraient sur des roues et des coussins d'airs (même si on est dubitatif sur la faisabilité). L'architecte justifie cela car une piste d'athlétisme provoque au moins le recul de 17 mètres des tribunes du terrain et proposait même un dispositif arena (l'équivalent serait le stade Pierre-Mauroy).
Seul l'État pouvait conduire un investissement de cette envergure. La concession est la meilleure réponse à l'importance du coût. Le principe, inédit pour la construction d’un équipement sportif, est le suivant : le concessionnaire prend à sa charge la construction et l'exploitation du stade, et obtient en échange de l'État une concession de 30 ans et une participation financière à son investissement. Ce principe, envisagé dès 1988, a eu des conséquences importantes sur le choix du site (qui devait être bien desservi et proche de Paris) et sur la polyvalence du programme (compétitions de haut niveau en football, rugby et athlétisme, spectacles et manifestations de grande envergure). Après le choix des constructeurs et la signature du permis de construire (le 30 avril 1995), il ne restait plus que 31 mois pour bâtir le stade.
Le chantier commence le 2 mai 1995 mais la pose de la première pierre a lieu le 6 septembre 1995. La construction du stade de France a fait appel à la fois à des techniques de travaux publics (structures des gradins, haubans et ancrage du toit) et de bâtiment (locaux intérieurs, surfaces habitables sous les gradins, façades vitrées).
L'une des caractéristiques de ce chantier fut sa rapidité d'exécution. Les 800 000 m2 de terrassement ont été effectués en cinq mois et les 180 000 m3 de béton coulés en un an. Les aménagements techniques, la pose du toit, l'installation de la tribune mobile de 25 000 places se sont également effectués en un an. En outre, 40 000 plans ont été nécessaires.
Longtemps nommée « Grand Stade », l'enceinte est baptisée « Stade de France » le 4 décembre 1995 par un jury réuni par le ministre des Sports de l'époque, Guy Drut, spécialement pour lui trouver un nom : « Le stade que la France entière attendait depuis si longtemps… s'appellera tout simplement stade de France ». Un concours d'idées avait été lancé par le ministère des Sports ainsi qu'une consultation populaire sur Radio France, et le nom de Michel Platini fut le plus souvent cité ; ce-dernier, co-président du comité d'organisation du Mondial, est cependant contre. Le jury écarta toutefois les noms de personnes et opta pour « stade de France » après une proposition de Liane Foly et Francis Huster
La crue de la Seine de 1910, souvent qualifiée de crue centennale, est le plus important débordement connu de la Seine après celui de 1658. Il a touché la plus grande partie de sa vallée et, bien qu'il n'ait pas été très meurtrier, a causé d'importants dommages à l'économie régionale, en particulier à Paris. La Seine a atteint son niveau maximal, 8,62 mètres sur l'échelle hydrométrique du pont d'Austerlitz à Paris le 28 janvier. Elle a affecté de nombreux quartiers de la capitale et de nombreuses villes riveraines du fleuve pendant plusieurs semaines avant et après cette date. La montée des eaux s'est faite en une dizaine de jours, et la décrue en 35 jours environ.
Les affluents et les confluents de la Seine connaissent le même sort à des degrés différents à cause de l'interdépendance des différents systèmes hydrologiques. Certaines villes de banlieue subissent des dégâts importants.
Lors de cette grande crue de 1910, les députés, pour réamorcer la reprise du travail, se rendent à l'Assemblée nationale en barque. Le Zouave du pont de l'Alma, sur lequel les Parisiens ont l’habitude de mesurer la hauteur des crues de la Seine, a de l’eau jusqu’aux épaules
Histoire
Les causes
Carte de Paris où la zone hachurée en bleu représente approximativement les crues de 1910. Cette crue de la Seine est occasionnée par la conjonction de plusieurs facteurs :
pluviométrie importante,
neige et gel,
débordement de plusieurs cours d'eau : Yonne, Loing, Grand Morin,
sous-sols saturés dans tout le bassin parisien (en forme de cuvette).
En janvier 1910, des inondations importantes se produisent également en Alsace-Lorraine, alors rattachée à l’Allemagne
L'inondation
Le 20 janvier, la navigation sur la Seine au niveau de Paris est arrêtée car il n'y a plus assez de place pour passer sous les ponts
Le 21 janvier, l'usine de la Société Urbaine d'Air Comprimé située dans le XIIIe arrondissement est arrêtée, ce qui a pour conséquence d'arrêter les horloges publiques et les ascenseurs.
Le 23 janvier, le niveau de la Seine atteint le haut des quais, qui étaient conçus pour résister à une crue équivalant à celle de 1876 : une partie de Paris est inondée
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Les dégâts et les sinistrés
Le 28 janvier 1910, 22 000 caves et des centaines de rues sont envahies par une eau glacée et de plus en plus polluée car les égouts refluent. En effet, des dizaines de milliers de fosses d'aisance dans les sous-sols qui ne sont pas raccordés aux collecteurs municipaux sont inondées. Les bateaux-citernes qui doivent évacuer hors de Paris les résidus ne peuvent plus passer sous les ponts. La situation sanitaire devient préoccupante, des cas de typhoïde et de scarlatine sont signalés. Il faut attendre la mi-mars pour que la crue soit entièrement résorbée. Les libraires et les éditeurs notamment paieront un lourd tribut à la crue, tous leurs stocks définitivement perdus
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Comportant un seul pic, alors que celles de 1924 et 1955 sont à pics multiples, l'inondation a causé des dégâts d'un montant de 400 millions de francs-or (soit l'équivalent de plus d'1,6 milliard d'euros) en ce qui concerne les dommages directs auxquels il faut ajouter 50 millions de francs-or distribués à titre de secours
Paris
À Paris, 20 000 immeubles sont inondés. La moitié du réseau métropolitain existant à l'époque est inondée. Ainsi, la ligne 4 qui venait d'être inaugurée quelques semaines plus tôt est fermée.
Les surfaces inondées correspondent aux zones alluviales du méandre de la Seine, étendues en rive gauche notamment dans le quinzième arrondissement et également au cours préhistorique de la Seine qui passait au nord des grands boulevards de la rive droite et jusqu'au pont de l'Alma au débouché du grand égout recouvert vers 1760. Une grande partie du quartier du Marais, qui correspondait au large lit du fleuve à l'époque néolithique puis à des marécages progressivement viabilisés à partir du Moyen Âge, est submergée.
Le gymnase de la rue Saint Lambert est transformé en dortoir pour les sinistrés. Une partie des malades de l'hôpital de la Charité est évacuée, le fonctionnement de l'établissement devenant difficile
Périphérie
La situation de la banlieue est dramatique en amont comme en aval avec plus de 30 000 maisons sinistrées.
Ivry-sur-Seine
Après avoir été inondée, l'usine de vinaigre Pagès Camus explose. Il s'ensuit un incendie qui la détruira totalement. Ivry-sur-Seine, qui sera particulièrement sinistrée, fera l'objet de visites de nombreuses personnalités comme Armand Fallières, Aristide Briand, Alexandre Millerand, Louis Lépine
Gennevilliers
La crue de 1910 n’épargne pas Gennevilliers. Les digues sont complètement submergées et le refoulement des eaux d’égout contribue à rendre la catastrophe encore plus violente. Les dégâts sont gigantesques sur l’ensemble de la commune. Plus de 1 000 maisons sont atteintes, 150 sont évacuées et 13 complètement écroulées.
Villeneuve-la-Garenne
Le bilan des inondations est catastrophique. Malgré les digues, l’eau atteint 1,20 m dans beaucoup d’endroits. Les cultures sont ravagées, les maisons s’écroulent, beaucoup d’animaux périssent noyés. Dans le hameau de Villeneuve-la-Garenne, dépendant alors de Gennevilliers, on est obligé d’entrer dans les maisons par les fenêtres du premier étage. Dès le 21 janvier, les avenues de Gennevilliers (avenue de Verdun) et d'Asnières (boulevard Gallieni) sont submergées. Le 26 janvier, les écoles sont évacuées. Dans la nuit du 27 au 28 janvier, les digues sont submergées. Les familles les plus touchées sont évacuées en barques ou en embarcations de fortune. Le 29 janvier, l’inondation est générale. C’est seulement début février que la décrue s’amorce, mais il faudra plusieurs semaines pour nettoyer les boues et déblayer les rues des amas de ferrailles et de détritus de toutes sortes.
L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis et Épinay-sur-Seine
L'inondation fait également de grands dégâts dans la partie ouest de ce qui est aujourd'hui la Seine-Saint-Denis (L'Île-Saint-Denis, Saint-Denis, Épinay-sur-Seine).
Suresnes
À l'instar des villes des Hauts-de-Seine situées le long de la Seine, Suresnes est partiellement touchée par la crue, le fleuve envahissant les quais et les bas quartiers, jusqu'à la place Eugène-Sue au sud, près de la rue de Verdun au nord et avant la rue des Bourets au centre. Historiquement bâtie sur un plateau de sable inaccessible aux inondations, la majorité de la ville y échappe donc. Toutefois, les rues envahies par les eaux amènent les habitants à circuler en bateau ou sur des passerelles provisoires le long des maisons. Le pont de Suresnes reste cependant accessible à ses deux extrémités. Après la fin de la crue, il faut remettre en état les bâtiments dévastés et aider les chômeurs, grâce à 143 193 francs recueillis, de l’État, de la préfecture, d’entreprises ou encore de la ville anglaise de Keighley, avec laquelle Suresnes est jumelée. Par la suite, un nouveau plan d'aménagement de la Seine permet la construction du nouveau barrage-écluse
Aval de la Seine
Alors que les six usines d'épuration et d'incinération au bord de la Seine sont devenues inaccessibles, le préfet Lépine met en place l'opération « Ordures au fil de l'eau » pour prévenir les épidémies : les 500 chariots hippomobiles qui collectent chaque matin 1 500 tonnes d'ordures déversent des tombereaux de déchets dans la Seine à partir du pont de Tolbiac et du viaduc d'Auteuil pour les évacuer dans la Manche. Lors de la décrue, les ordures se sont déposées sur les quais et les arbres de la ripisylve des communes situées en aval, entraînant des protestations de la part de ces communes
Repères de crue Seine 1910
Au-delà de l'aspect mémoriel, la présence de repères de crue dans les lieux publics a pour objectif de sensibiliser les citoyens et les acteurs au risque de crue, toujours réel, et de leur permettre d'anticiper. À noter aussi que, dans les zones inondables, les normes de construction imposent désormais que le niveau des rez-de-chaussée soit au-dessus de la crue de 1910
Informations diverses
À Paris, le débit maximal est estimé à environ 2 400 m3/s ; les mesures qui ont été effectuées n'ont pu être faites qu'à la décrue.
À Mantes-la-Jolie, le débit maximal a été mesuré par jaugeage ; il est de 3 300 m3/s.
Les dégâts divers estimés pour le département de la Seine s’élèvent à 7 milliards et demi de francs.
La crue de la Seine de 1910 sert de cadre à l'histoire du film Un monstre à Paris.
Centenaire
En 2010, dans le cadre du rendez-vous annuel de la culture scientifique « La Science se livre », qui a pour thème cette année-là « L'eau, un enjeu essentiel du XXIe siècle », le conseil départemental des Hauts-de-Seine organise une exposition sur la crue de 1910, ainsi que des cycles de rencontres, des débats et des animations
Environ 340 bouteilles remplies d'urine ont été découvertes dans un talus dimanche à Lorient.— Terceltphoto
Lorient : En ramassant des déchets, ils tombent sur 340 bouteilles remplies d’urine
SURPRISE Les bénévoles du collectif Nettoyage Citoyen Lorient ont fait une trouvaille surprenante ce week-end
La nature prend parfois malheureusement des allures de grand dépotoir. Les bénévoles du collectif Nettoyage Citoyen Lorient peuvent en témoigner. Lors d’une opération menée dimanche près de la station d’épuration de la ville, ils ont ramassé plus de 100 kilos de déchets, comme le rapporte Ouest-France. Dans leur besace, on retrouve pêle-mêle des bouteilles en verre, de la ferraille, des pneus ainsi que des déchets électriques.
Les bénévoles ont également fait une trouvaille pour le moins surprenante dans un talus en découvrant 340 bouteilles en plastique remplies d’urine. Le mystère reste entier sur leur origine.
Sur les traces d’un « serial pisseur » dans le Morbihan
Cette affaire n’est pas sans rappeler l’enquête menée l’an dernier par les gendarmes du Morbihan. Pendant plusieurs mois, plusieurs dizaines de bouteilles contenant un liquide jaune s’apparentant à de l’urine ont été déposées régulièrement au pied des conteneurs à verre dans le hameau de Mériadec près de Vannes.
Une enquête qui n’a pour l’heure rien donné avec un « serial pisseur » qui court toujours.
Carte
Les Mouvements unis de Résistance (MUR) sont une organisation française de résistance à l'occupation allemande et au régime de Vichy pendant la Seconde Guerre mondiale ; ils sont créés le 26 janvier 1943 par la fusion des trois grands mouvements non communistes de zone sud : « Combat » (Henri Frenay), « Franc-Tireur » (Jean-Pierre Lévy) et « Libération-Sud » (Emmanuel d'Astier de La Vigerie), qui avaient déjà créé un « Comité de coordination de zone sud », présidé par Jean Moulin, délégué du général de Gaulle en zone sud.
Le but de la fusion est d'accroître l'efficacité notamment dans les domaines de l’action politique insurrectionnelle, de la prise de pouvoir et des actions de masse, alors que la zone sud (au départ « non occupée ») a été envahie par l'armée allemande en novembre 1942 et que Jean Moulin a pour objectif une unification plus générale de la Résistance sous l'égide de la France libre. En mai 1943, il réussit à constituer le Conseil national de la Résistance, qui réunit mouvements de Résistance, partis politiques et syndicats et dans lequel les MUR ont trois représentants, un pour chacun des mouvements constitutifs.
En décembre 1943, les MUR s'élargissent en intégrant trois mouvements de zone nord : « Défense de la France », « Résistance » et « Lorraine » et en devenant le Mouvement de libération nationale (MLN).
Histoire
Les conditions de la fusion
Elle n’a été facile ni à imaginer, ni à réaliser. « La cohésion interne de chaque groupe repose sur des affinités personnelles, une communauté de sentiments, de pensées et de périls, qui entraînent des différences de tendances » écrit un chef du Mouvement à de Gaulle au printemps 1943. Les chefs répugnent à perdre leur autonomie ; des raisons de sécurité jouent aussi pour rendre plus difficiles les révélations sur les effectifs, les pseudonymes, les caches d’armes. Cependant vers le milieu de septembre 1942, tout le monde s’est rendu compte de l’absolue nécessité d’une étroite coordination
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Cette unification a été très complexe en raison des personnalités des trois chefs de mouvements, qui, d'une part, avaient des fortes personnalités, d'autre part, étaient séparés par des problèmes idéologiques : notamment, Frenay craignait d’Astier de la Vigerie, qui était plutôt de gauche, et celui-ci reprochait à Frenay d’être plutôt à droite, voire proche de Vichy.
La création
Les travaux préparatoire à la fusion ont lieu lors de réunions entre Jean Moulin, Henri Frenay, Emmanuel d'Astier de La Vigerie et Jean-Pierre Lévy, chef de Franc-Tireur, au domicile d'Henri Deschamps à Miribel1 (en banlieue lyonnaise).
Le 26 janvier 1943, une note du Comité de coordination zone sud annonce la fusion en indiquant un certain nombre de principes. Les trois mouvements fusionnés au sein des MUR conservent une certaine autonomie, notamment en termes de publication de journaux (presse clandestine). Tous leurs autres services doivent se fondre dans cette organisation unique.
L'organisation des MUR
Leur siège est à Lyon. Un comité directeur (ou directoire), qui remplace le Comité de coordination, est mis en place, toujours sous la direction de Jean Moulin. Henri Frenay, Emmanuel d’Astier et Jean-Pierre Lévy représentent toujours leurs mouvements respectifs.
Les MUR implantent dans toute la zone Sud une solide organisation clandestine inspirée de celle de Combat et divisée en plusieurs branches : armée secrète, action immédiate (par des « groupes francs »), noyautage des administrations publiques (NAP), faux-papiers et logements, maquis, atterrissages et parachutages, propagande, œuvres de solidarité, action ouvrière, renseignement (réseau « Gallia »).
La répartition des responsabilités se fait de telle manière que dans chaque région, est créé un comité directeur avec à sa tête un chef régional, élu d’un commun accord par le Comité directeur avec l’accord des deux adjoints, ces adjoints étant les anciens chefs des deux autres mouvements prêts à le remplacer si cela est nécessaire[réf. nécessaire]. Cette nouvelle organisation repose sur des désignations provisoires[réf. nécessaire]. La note du 26 janvier spécifie que les chefs sont élus non selon « un souci de dosage entre les trois mouvements mais de recherche du meilleur homme ».
Au niveau central, Frenay devient commissaire aux affaires militaires, d’Astier commissaire aux affaires politique et Lévy commissaire au renseignement, à la sécurité et aux moyens matériels. Les personnels des états-majors des anciens mouvements sont affectés selon leur spécialité : par exemple, comme Frenay est le commissaire aux affaires militaires, les responsables militaires des deux autres mouvements rejoignent auprès de lui ceux de « Combat », et de même pour les autres commissaires.
L’Armée secrète (AS) est directement subordonnée au directoire. Des commissaires politiques aux armées sont nommés par les chefs de région et maintiennent la liaison permanente entre l’Armée secrète et les chefs de régions. Les opérations aériennes ou maritimes sont gérées par un service particulier qui est aussi sous le contrôle du directoire.
Des tâches nouvelles
La coordination est d’autant plus nécessaire que des tâches nouvelles doivent être prises en charge par les mouvements et qu’aucun d’entre eux, isolément, ne peut y faire face.
En particulier, à partir de 1943, la réquisition pour le Service du travail obligatoire (STO) provoque la fuite de milliers de jeunes gens vers des lieux d’asile, montagnes ou campagnes. C’est la naissance des maquis. Désormais, il n’est pas de famille française qui ne se sente menacée ou déjà touchée ; de minorité active, la Résistance passe à une action de masse. « Planquer » les réfractaires pour qu’ils échappent aux recherches, et les grouper pour qu’ils se défendent, ces deux tâches immenses exigent l’union de tous.
Les problèmes de mise en place
Au comité directeur des MUR, qui se réunit à peu près chaque semaine, il s’agit de mettre en œuvre dans les faits la décision de fusionner les trois mouvements. Le problème est très complexe et ne sera vraiment résolu qu’à la fin du mois de mai, au prix de discussions souvent véhémentes.
Désigner d’un commun accord le chef des services nationaux et les chefs régionaux n’est pas simple. La supériorité de Combat en effectif et en organisation est évidente, mais pas réellement reconnue par ses interlocuteurs. Les discussions prennent souvent un ton âpre et parfois violent.
Le 21 février 1943, Jean Moulin, peu avant son départ pour Londres, réunit le comité directeur chez Louis Martin-Chauffier. Une fois encore, des divergences profondes apparaissent entre Jean Moulin et les chefs de mouvements. D’abord sur l’organisation de l’Armée secrète et ses rapports avec les MUR, plus encore dans les régions et départements qu’au niveau national. Au cours de cette réunion, chacun fait état des informations reçues des régions sur les maquis. Le mouvement se développe spontanément avec une rapidité qui dépasse les prévisions des responsables.
Des MUR au MLN (février-décembre 1943)
Dirigé pour les Mouvements unis de la Résistance par Gontran Royer jusqu'en 1943, les responsables les plus connus des maquis de la région Limousin qui furent Maurice Rousselier, Eugène Déchelette, Georges Héritier, Edmond Michelet, Georges Guingouin, Albert Fossey-François, Jacques Chapou, Édouard Valéry, Roger Lescure, André Malraux, Victor Nessmann, Marius Guédin, Eugène Pinte, Martial Brigouleix2,3...
Quelques figures des Mouvements unis de la Résistance
Jean Bastide
Jacques Baumel alias « Saint-Just », « Berneix », « Rossini »
Georges Bonnac, responsable pour la région « B »
Claude Bourdet
Frédéric Bourguet, membre du directoire des MUR et président du Comité départemental de Libération du Tarn.
René Char
Nicole Clarence
Pascal Copeau
Irénée Cros, responsable des MUR en Ariège.
Vitalis Cros
Paul Guiral alias « Daumier », « Gérôme », lieutenant-colonel « Gavarni », président du comité départemental de Libération de Tarn-et-Garonne (1944-1945).
Jacques Jourda alias Jacquemin, responsable du bureau de liaison des MUR.
Robert Noireau, responsable des MUR dans le Lot.
Jacques Renard, responsable de l'action immédiate en région Provence.
François Verdier
Patrick Bourdeaux, dit Patrick Dewaere [patʁik dəvɛʁ] est un acteur français né le 26 janvier 1947 à Saint-Brieuc (France) et mort le 16 juillet 1982 à Paris 14e.
Au départ enfant acteur parmi les « petits Maurin », il s'émancipe au sein de la troupe du café de la Gare puis est révélé au grand public avec Gérard Depardieu dans le film Les Valseuses en 1974, devenant une valeur montante du cinéma français, tournant pour différents réalisateurs comme Claude Miller, Yves Boisset, Jean-Jacques Annaud, André Téchiné, Alain Corneau, Henri Verneuil ou encore pour son ami Bertrand Blier.
Considéré comme un des acteurs les plus brillants de sa génération, son jeu se caractérise par un naturel, une exactitude et une vérité dans les expressions, dans les gestes et dans les attitudes proches de l’Actors Studio, inventives et généreuses même si à la fin des années 1970 les critiques préfèrent alors les « rondeurs » et le jeu de son alter-ego professionnel, concurrent et ami Gérard Depardieu. Il est ainsi l'un des grands oubliés de la cérémonie des César, jamais récompensé, malgré une nomination comme meilleur acteur dans un second rôle et cinq nominations au César du meilleur acteur.
Alternant les drames, les comédies ou comédies dramatiques, les thrillers et les polars, il marque par ses apparitions dans F… comme Fairbanks (1976), Coup de tête (1979), Série noire (1979), Un mauvais fils (1980), Beau-père (1981), Hôtel des Amériques (1981) et Paradis pour tous (1982) ainsi que dans de grands succès publics — étant un temps plus populaire que Depardieu au box-office — tels que Adieu poulet (1975) avec Lino Ventura, Le Juge Fayard dit « le Shériff » (1977), La Clé sur la porte (1978) avec Annie Girardot, et Préparez vos mouchoirs (1978) où il retrouve Depardieu.
Il se suicide à l'âge de trente-cinq ans, après avoir joué dans trente-sept longs métrages et incarné une soixantaine de personnages différents au théâtre, au cinéma et à la télévision durant trente et un ans, ayant aussi composé plusieurs chansons pour Françoise Hardy ainsi que d'autres titres qu'il interprète lui-même et écrit la musique du film F… comme Fairbanks.
Il est le père de la scénariste Angèle Herry, qu'il a eue avec Miou-Miou, et de la comédienne Lola Dewaere.
Photocopie de la lettre de Louis XVI ordonnant l'embastillement du cardinal de Rohan adressée au gouverneur de Launay.
Le scandale
La prétendue comtesse, sentant les soupçons, s’est entre-temps arrangée pour procurer au cardinal un premier versement de 35 000 livres, grâce aux 300 000 livres qu'elle a reçues pour la vente du collier, et dont elle s'est déjà servie pour s'acheter une gentilhommière. Mais ce versement, d’ailleurs dérisoire, est désormais inutile. Parallèlement, la comtesse informe les joailliers que la prétendue signature de la reine est un faux afin de faire peur au cardinal de Rohan et l'obliger à régler lui-même la facture par crainte du scandale. L’affaire éclate. Entre-temps, les mêmes aigrefins, menés par l'ex-inspecteur des mœurs, agent secret et escroc Jean-Baptiste Meusnier, en profitent pour soutirer 60 000 autres livres à d'autres bijoutiers.
Le roi est prévenu de l'escroquerie le 14 août 1785. Le 15 août, alors que le cardinal — qui est également grand-aumônier de France — s’apprête à célébrer en grande pompe la messe de l’Assomption dans la chapelle du château de Versailles, il est convoqué dans les appartements du roi en présence de la reine, du garde des sceaux Miromesnil et du ministre de la Maison du Roi Breteuil.
Il se voit sommé d’expliquer le dossier constitué contre lui. Le prélat comprend qu’il a été berné depuis le début par la comtesse de La Motte. Sur le coup, il ne peut s'expliquer. Le roi lui prête son bureau afin qu'il prépare sa défense et ses arguments. Pendant ce temps, Marie-Antoinette, très en colère et impulsive, sans penser aucunement aux conséquences, demande à Louis XVI d'envoyer le cardinal de Rohan le soir même à la Bastille. Rohan, revenu avec son « écrit », commence à subir les questions du roi. « Avez-vous le collier ? », lui demande-t-il. Stupéfait, Rohan répond non en regardant la Reine qui se détourne dédaigneusement. La reine ajoute : « Et comment avez-vous pu croire que moi, qui ne vous ai pas adressé la parole depuis dix ans, j’aurais pu m’adresser à vous pour une affaire de cette nature ? ». Le cardinal tente de s’expliquer. « Mon cousin, je vous préviens que vous allez être arrêté », lui dit le roi. Le cardinal supplie le roi de lui épargner cette humiliation, il invoque la dignité de l’Église, le nom des Rohan, le souvenir de sa cousine la comtesse de Marsan qui a élevé Louis XVI. Le roi hésite mais devant la pression de Marie-Antoinette à ses côtés, le roi se retourne vers lui : « Je fais ce que je dois, en tant que roi, et en tant que mari. Sortez ». Au sortir des appartements du roi, il est arrêté dans la galerie des Glaces, au milieu des courtisans médusés. Alors que la Cour est sous le choc, il demande à un ecclésiastique s'il a du papier et un crayon, puis d'aller trouver son grand Vicaire pour lui remettre cette missive écrite à la hâte, afin que ce dernier brûle les lettres que Marie-Antoinette lui aurait fait parvenir. Par cette extraordinaire arrestation, car le nom de Rohan est de grande noblesse, la cour est scandalisée mais Marie-Antoinette est persuadée d'être couverte d'éloges. Cependant, le soir même, devant la froideur de la cour à son égard (également la gêne de ses amies), elle sent toutefois « confusément » qu'elle vient de commettre une erreur.
Le cardinal est emprisonné à la Bastille. Il commence immédiatement à rembourser les sommes dues, en vendant ses biens propres, dont son château de Coupvray (jusqu'en 1881, les descendants de ses héritiers continueront de rembourser les descendants du joaillier). La comtesse de La Motte est arrêtée, son mari s’enfuit à Londres (où il bénéficie du droit d'asile) avec les derniers diamants, Rétaux de Villette étant déjà en Suisse. On interpelle aussi Cagliostro puis, le 20 octobre, c'est au tour de Nicole Leguay d'être arrêtée, à Bruxelles, avec son amant dont elle est enceinte.
Le procès
Le roi laisse au cardinal le choix de la juridiction qui aura à se prononcer sur son cas : s’en remettre directement au jugement du roi en huis clos ou être traduit devant le Parlement de Paris. Ceci s’avère fort malhabile de la part de Louis XVI : le cardinal décide de mettre l’affaire dans les mains du Parlement qui est toujours, plus ou moins, en fronde contre l’autorité royale.
Le 22 mai 1786, le procès public s’ouvre devant les 64 magistrats de la Tournelle et la Grand-chambre du Parlement présidée par le marquis Étienne François d'Aligre assisté de conseillers honoraires et maîtres des requêtes.
Le cardinal de Rohan choisit comme avocat Jean-Baptiste Target dont la plaidoirie retentissante le rendra célèbre et lui permettra d'être élu, moins de 3 ans plus tard, député de Paris du tiers-état.
En effet, l'opinion s'est gargarisée de cette affaire, avec la reine en toile de fond, et en parlant de Rohan : « le Saint-Père l'avait rougi, le roi l'a noirci, le parlement le blanchira, alléluia… ».
De fait, le cardinal ayant été reconnu innocent du vol du collier, il ne restait plus qu'une seule chose reprochée et jugée : « « le crime de lèse-majesté » pour avoir cru que la reine pouvait lui donner des rendez-vous galants dans le parc de Versailles, avoir cru à ses lettres.... Ce qui nous amène à la conclusion : si le cardinal est acquitté, c'est la reine qu'on aura « jugée » ».
Le 30 mai, le parlement rend son verdict, face à une presse qui se déchaîne. Le cardinal est acquitté (aussi bien pour l'escroquerie que pour le crime de lèse-majesté envers la reine et ce malgré un mémoire à charge réalisé par un homme d'intrigue, sieur Bette d'Etienville, et le réquisitoire du procureur Joseph Omer Joly de Fleury) à 26 voix de conseillers contre 23. La prétendue comtesse de La Motte, elle, est condamnée à la prison à perpétuité à la Salpêtrière, après avoir été fouettée et marquée au fer rouge sur les deux épaules du « V » de « voleuse » (elle se débattra tant que l’un des « V » sera finalement appliqué sur son sein). Son mari est condamné aux galères à perpétuité par contumace, et Rétaux de Villette est banni (il s'exile à Venise où il écrit en 1790 Mémoire historique des intrigues de la Cour, avec comme sous-titre "Et de ce qui s'est passé entre la reine, le comte d'Artois, le cardinal de Rohan, madame de Polignac, madame de La Motte, Cagliostro, MM de Breteuil et de Vergennes".). Enfin, Nicole Leguay est déclarée « hors de cours » (mise hors de cause après avoir ému le tribunal avec son bébé dans les bras). Quant à Cagliostro, après avoir été embastillé puis soutenu par Jacques Duval d'Eprémesnil, et défendu par le brillant avocat Jean-Charles Thilorier, il est bientôt expulsé de France (1786).
Marie-Antoinette est au comble de l’humiliation car elle considère l’acquittement du cardinal comme un camouflet. De fait, il signifie que les juges ne pouvaient tenir rigueur au cardinal d’avoir cru que la reine pouvait lui envoyer des billets doux, lui accorder des rendez-vous galants dans le parc de Versailles et acheter des bijoux pharaoniques par le biais d’hommes de paille en cachette du roi. Et donc que de telles frasques n'auraient rien eu d'invraisemblable de la part de la reine. Et c’est bien dans cet esprit que le jugement fut rendu, et reçu dans l’opinion.
La reine, désormais consciente que son image s'est dégradée auprès de l'opinion, obtient donc du roi qu’il exile le cardinal de Rohan à l'abbaye de la Chaise-Dieu, l’une des abbayes en commende du cardinal, après l’avoir démis de son poste de grand aumônier — on entendit dans Paris « le Parlement l'ayant purgé, le roi l'envoya à la chaise ».
Il restera trois mois dans cette abbaye, après quoi il ira sous des cieux plus cléments, à l’abbaye de Marmoutier près de Tours. Ce n’est qu’au bout de trois ans, le 17 mars 1788, que le roi l’autorisera à retrouver son diocèse de Strasbourg.
Retentissement
Le résultat de cette affaire fut résumé par l'exclamation, au lendemain du verdict, de Fréteau de Saint-Just, magistrat du Parlement de Paris : « Un cardinal escroc, la reine impliquée dans une affaire de faux ! Que de fange sur la crosse et le sceptre ! Quel triomphe pour les idées de liberté ! »
Bien que Marie-Antoinette ait été étrangère à toute l'affaire, l’opinion publique ne voulut pas croire à l’innocence de la reine. Accusée depuis longtemps de participer, par ses dépenses excessives, au déficit du budget du royaume, elle subit à cette occasion une avalanche d’opprobres sans précédent. Les libellistes laissèrent libre cours aux calomnies dans des pamphlets où « l’Autrichienne » (ou « l'autre chienne ») se faisait offrir des diamants pour prix de ses amours avec le cardinal. Mme de la Motte qui a nié toute implication dans l'affaire, reconnaissant seulement être la maîtresse du cardinal, est parvenue à s'évader de la Salpêtrière et publie à Londres un récit dans lequel elle raconte sa liaison avec Marie-Antoinette, la complicité de celle-ci depuis le début de l'affaire et jusqu'à son intervention dans l'évasion.
Par le discrédit qu'il jeta sur la Cour dans une opinion déjà très hostile et le renforcement du Parlement de Paris, ce scandale aura pour certains directement sa part de responsabilité dans le déclenchement de la Révolution française quatre ans plus tard et dans la chute de la royauté. « Cet événement me remplit d'épouvante, comme l'aurait fait la tête de Méduse », écrit Goethe dans sa correspondance. Peu après, il ajouta : « Ces intrigues détruisirent la dignité royale. Aussi l’histoire du collier forme-t-elle la préface immédiate de la Révolution. Elle en est le fondement… ».
Dans la fiction
Le collier, dépouillé de ses diamants originaux, est volé par Arsène Lupin enfant dans la nouvelle de Maurice Leblanc le Collier de la reine (publiée par la suite dans le recueil Arsène Lupin, gentleman-cambrioleur).
L’Affaire du collier, bande dessinée de la série Blake et Mortimer (1967), imagine la réapparition du collier à l’époque moderne.
Les faits et les personnages de l’affaire du collier apparaissent dans un manga contant la vie de Marie Antoinette, Rose de Versailles">La Rose de Versailles, et dans ses adaptations en série anime, Lady Oscar.
Dans le 1er tome de Les Misérables, Victor Hugo y fait allusion dans le 1er chapitre du livre III, Marius, « Le grand-père et le petit-fils ».
Goethe en fait le sujet d'une pièce de théâtre, Le Grand Copthe (de).
L’Affaire inspire en outre les romans historiques :
Le Collier de la reine à Alexandre Dumas,
The Queen's Necklace à Frances Mossiker (en),
Un collier pour le diable de Juliette Benzoni,
Les Diamants de la guillotine, de Pierre Combescot.
L’Affaire est le thème des films suivants :
L'Affaire du collier (The Affair of the Necklace) de Charles Shyer en 2001,
L'Affaire du collier de la reine de Marcel L'Herbier en 1946,
L'Affaire du collier de la Reine de Guy Lessertisseur - INA - La caméra explore le temps en 1962.
L’Affaire est relatée dans les films suivants :
Lady Oscar réalisé par Jacques Demy en 1978,
Si Versailles m'était conté... en 1954, (narration de Sacha Guitry).
Le collier apparaît également dans le film Ocean's 8 de Gary Ross lors d'une réception fictive au Met Gala
Le Collier de la reine est le titre du premier épisode de la série Lupin; le collier joue un rôle central dans l'intrigue de la série
Le 28 décembre 1784, se présentant toujours comme une amie intime de la reine, elle rencontre les joailliers Boehmer et Bassenge qui lui montrent le collier de 2 840 carats qu'ils souhaitent rapidement vendre car ils se sont endettés pour le constituer. Tout de suite, elle imagine un plan pour entrer en sa possession. Elle déclare au joaillier qu’elle va intervenir pour convaincre la reine d’acheter le bijou, mais par le biais d’un prête-nom. De fait, le cardinal de Rohan reçoit en janvier 1785 une nouvelle lettre, toujours signée « Marie-Antoinette de France », dans laquelle la reine lui explique que ne pouvant se permettre d’acquérir ouvertement le bijou, elle lui fait demander de lui servir d’entremetteur, s’engageant par contrat à le rembourser en versements étalés dans le temps — quatre versements de 400 000 livres — et lui octroyant pleins pouvoirs dans cette affaire.
En outre, la comtesse s’est ménagé la complicité de Cagliostro, dont le cardinal est fanatique (il ira jusqu’à déclarer « Cagliostro est Dieu lui-même ! »). Devant le cardinal, le mage fait annoncer par un enfant médium un oracle dévoilant les suites les plus fabuleuses pour le prélat s’il se prête à cette affaire : la reconnaissance de la reine ne connaîtra plus de bornes, les faveurs pleuvront sur la tête du cardinal, la reine le fera nommer par le roi premier ministre. Le 1er février 1785, convaincu, le cardinal signe les quatre traites et se fait livrer le bijou qu’il va porter le soir même à Mme de La Motte dans un appartement qu'elle a loué à Versailles. Devant lui, elle le transmet à un prétendu valet de pied portant la livrée de la reine (qui n’est autre que Rétaux de Villette). Pour avoir favorisé cette négociation, l’intrigante bénéficiera même de cadeaux du joaillier.
Immédiatement, les escrocs dessertissent maladroitement le collier en abîmant les pierres précieuses et commencent à les revendre. Rétaux de Villette a quelques ennuis en négociant les siennes. Leur qualité est telle et, pressé par le temps, il les négocie si en dessous de leur valeur que des diamantaires soupçonnent le fruit d'un vol et le dénoncent. Il parvient à prouver sa bonne foi et part à Bruxelles vendre ce qu'il lui reste. Le comte de La Motte part de son côté proposer les plus beaux diamants à deux bijoutiers anglais de Londres. Ceux-ci, pour les mêmes raisons que leurs collègues, flairent le coup fourré. Ils envoient un émissaire à Paris : mais aucun vol de bijoux de cette valeur n’étant connu, ils les achètent, rassurés. Les dernières pierres sont donc vendues à Londres.
Pendant ce temps, la première échéance est attendue par le joaillier et le cardinal pour le 1er août. Toutefois, l'artisan et le prélat s'étonnent de constater qu'en attendant, la reine ne porte pas le collier. Mme de La Motte les assure qu'une grande occasion ne s'est pas encore présentée et que, d'ici là, si on leur parle du collier, ils doivent répondre qu’il a été vendu au sultan de Constantinople. En juillet cependant, la première échéance approchant, le moment est venu pour la comtesse de gagner du temps. Elle demande au cardinal de trouver des prêteurs pour aider la reine à rembourser. Elle aurait, en effet, du mal à trouver les 400 000 livres qu'elle doit à cette échéance. Mais le bijoutier Bœhmer va précipiter le dénouement. Ayant eu vent des difficultés de paiement qui s'annoncent, il se rend directement chez la première femme de chambre de Marie-Antoinette, Mme Campan, et évoque l'affaire avec elle. Celle-ci tombe des nues et naturellement va immédiatement rapporter à la reine son entretien avec Boehmer. Marie-Antoinette, pour qui l'affaire est incompréhensible, charge le baron de Breteuil, ministre de la Maison du Roi, de tirer les choses au clair. Le baron de Breteuil est un ennemi du cardinal de Rohan, ayant notamment convoité en vain son poste d'ambassadeur à Vienne. Découvrant l'escroquerie dans laquelle le cardinal est impliqué, il compte bien lui donner toute la publicité possible pour lui nuire