Villes françaises -La Rochelle - Tour Saint Nicolas -

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Villes françaises -La Rochelle - Tour Saint Nicolas -
C'est en 1384 la nomination par le Corps de ville, d'un capitaine de garde qui nous donne la première mention de son existence. Il est le représentant du roi et le chef des armées de la ville. Sa fonction consiste à surveiller le trafic du port, et à s’assurer du paiement des taxes.

En raison du terrain marécageux, il fallut un radier, constitué de pieux de chêne enfoncés dans la vase et calés à l’aide de pierres, faisant office de fondations. En raison du poids de la construction et de la nature du terrain, les fondations  cèdent, ce incline l’édifice de plus de vingt centimètres vers l’Est. Ne parvenant pas à la redresser, les ingénieurs décident de stabiliser le tout.

Tour Saint-Nicolas - Pieu de chêne - W Scott

En 1376, après 31 ans de travaux interrompus par le problème des fondations puis par l’occupation anglaise, la tour Saint-Nicolas est achevée. Cette construction, imposante, est assez irrégulière, mais les plans permettent de se rendre compte de sa disposition intérieure :

-- vastes salles gothiques
-- escaliers qui desservent deux étages
-- réduits pratiqués dans l'épaisseur des murs,
-- dédale de couloirs
-- chemins de ronde

Sa hauteur est de 36 mètres.

Y sont accolées quatre tours semi-cylindriques, sauf du côté de la mer. De ce côté, la tour forme une tour carrée plus élevée que le reste du bâtiment. Ce donjon est entouré d'une plate-forme ceinte d'un parapet en saillie, décoré de trèfles et reposant des consoles à trois renflements.

La Tour Saint-Nicolas

Lorsque l'architecte Lisch fut chargé de la restauration des Tours, il remarqua, sur le flanc de la Tour Saint-Nicolas, une partie d’un arceau et conclut qu'il existait, entre la Tour Saint-Nicolas et la petite Tour de la Chaîne, disparue, un arc sous lequel passaient les bateaux. Cet arc devait-il former une ronde ininterrompue avec toute la crête de la fortification ?

Paul Signac  - le Port de La Rochelle

Son dernier étage fut détruit pendant la Fronde. En 1648, Louis de Foucault de Saint-Germain Beaupré, comte du Daugnon, gouverneur royal de l’Aunis, sombre personnage et véritable tyran, décide de faire des tours son réduit de sûreté à La Rochelle. En 1649, il se range du côté des frondeurs et fait fortifier les tours, notamment en faisant araser le parapet de la tour Saint-Nicolas pour l’équiper d’une douzaine de pièces de fonte.

En 1651 cependant, à l’arrivée des troupes du roi Louis XIV menées par Henri de Lorraine, comte d’Harcourt, le dernier étage de la tour Saint-Nicolas est bombardé et détruit.
Le lieutenant de Besse est trahi par ses soldats qui le précipitent du haut de la tour le 29 novembre 1651.

De 1652 à 1659, la tour héberge les Compagnons charpentiers de marine de Hambourg, venus à La Rochelle pour monter un chantier naval.

Puis la tour sert de dépôt d’armes, de poudrière et de prison. Lors de la Révolution elle est utilisée pour emprisonner des Chouans.

Villes françaises - La Rochelle - Tour de la Chaine -

Publié à 17:09 par acoeuretacris Tags : la rochelle ville francaise
Villes françaises - La Rochelle - Tour de la Chaine -
Entre la Tour actuelle et celle de Saint-Nicolas, existait une petite tour qui fut démolie au XIXe siècle pour élargir l'entrée. Il y avait aussi une chaîne fixée par un anneau à la Tour Saint-Nicolas et qui arrivait à une ouverture voûtée de la Tour de la Chaîne que l’on tendait avec un treuil.

La Tour de la Chaîne était sous la garde d'un capitaine, nommé chaque année par le maire et, avant de prendre sa charge, il jurait d'y résider sans découcher. Mais ces capitaines avaient introduit l'usage de se faire payer par les capitaines de navires qui entraient dans le port et, plusieurs fois, la ville fit des règlements pour interdire ceci.

Tour de la Chaine

Construite en 1382, elle a une hauteur 34 m, son diamètre est de 16 m et sa muraille épaisse de 3 m 50 et, dans l'épaisseur de cette muraille, il y a les escaliers.

En novembre 1651, Le comte d'Harcourt dégage Cognac que La Rochefoucauld assiège. Condé assiste impuissant à la prise de la ville de Cognac. Ses soldats sont tués ou, comme lui, faits prisonniers.

Grand Condé - Musée du Louvre

Le Comte du Daugnon, gouverneur du pays d'Aunis a pris parti pour le Prince de Condé contre le roi. Il s’est enfermé dans la Tour, et les troupes royales voulurent l’en déloger lors de la prise de La Rochelle par d'Harcourt ; plutôt que de tomber aux mains de ceux qui le cernaient, il mit le feu aux poudres et l'édifice s'effondre sous une formidable explosion !

En 1727, on construisit la terrasse fortifiée, la salle du rez-de-chaussée, octogonale, et les nervures de ses voûtes. Il faut attendre le XIXè pour que commencent les travaux de restauration et la Tour fut classée monument historique par décret du 17 février 1879.

Jean-Baptiste Camille

La Fronde

La Fronde est l’aboutissement d'un mécontentement général (crise économique et fiscalité excessive nécessaire aux dépenses de la guerre de Trente Ans) surtout dû aux moyens utilisés par la monarchie pour lever l'impôt. La régence d’Anne d'Autriche avait fait espérer un allègement des taxes, mais Mazarin ne desserra pas l'étreinte.

Face au gouvernement royal, se dressait surtout la famille royale. Gaston de France, oncle du roi, comploteur dans l’âme, s’opposait à Mazarin, comme sa fille, la Grande Mademoiselle.
Le Grand Condé et la duchesse de Longueville, lorgnaient le Conseil royal.

Mgr de Gondi voulait un chapeau de cardinal.  Le Parlement de Paris se fâchait avec la régence au sujet de l'impôt. Il exerçait son droit de remontrance et, Paris, ville rebelle, fut facile à enflammer. C’est au cours d’un des épisodes de la Fronde que la Tour explosa.

Villes françaises -La Rochelle-Tour de la Lanterne-

Publié à 16:40 par acoeuretacris Tags : la rochelle ville francaise
Villes françaises -La Rochelle-Tour de la Lanterne-

 

 

 

Tour de la Lanterne


Gardiennes de la cité et vestiges des sièges successifs, les trois tours du port témoignent de la grandeur maritime de La Rochelle depuis le Moyen Age. Le mur qui relie la Tour de la Chaîne à la Tour de la Lanterne était battu par la mer, à chaque marée.


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Montage : La Rochelle - Juste Lisch


Illustrations réalisées par Juste Lisch en 1864 et qui représentent, selon lui, les tours du Vieux-Port de La Rochelle avant qu’elles n’aient été endommagées, en les comparant à ce qu'elles étaient alors à son époque.


La muraille primitive date de 1837. Plusieurs tours assuraient sa solidité contre les tempêtes. Elle servait de chemin de ronde. On y accédait par un escalier refait en 1853.


A l'extrémité ouest s'élevait la Tour de la Lanterne, qui baignait dans la mer. Devant se trouvait un ouvrage, entouré d'eau, et le cours d'eau de Parthenay, bien plus abondant qu’aujourd'hui débouchait à cet endroit.


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La Tour de La Lanterne


La Tour de la Lanterne fut commencée en 1445 et achevée en 1476, sous Louis XI, qui en paya une partie. Elle mesure environ 70 mètres de haut et tire son nom du fait que sur la tourelle se trouvait une lanterne percée à six pans et vitrée pour protéger le flambeau que l'on y mettait dedans la nuit pour servir de phare.

La Tour comporte de vastes caves, l'ancien corps de garde et quatre étages, et fut utilisée comme prison. En tant que prison, elle reçut, des corsaires anglais, écossais, irlandais, hollandais et espagnols dont certains, condamnés à mort, furent pendus dans la salle la plus haute.

Les prisonniers ont laissé de nombreux graffitis : des croix, des bateaux, et la gravure de Lafontaine, condamné à 60 jours de prison en 1872.


Elle se nomma aussi Tour des prêtres ou Tour des Anglais ou encore Tour de Garrot, parce que destinée au désarmement des nefs avant l’entrée dans le port. On y avait enfermé des bourgeois en rébellion contre la ville (1615) et des protestants du Poitou après l'insurrection vendéenne (1793).


On l'appelle encore Tour des Quatre Sergents, dont deux y furent enfermés en 1822, avant d'être guillotinés à Paris avec leurs collègues le 21 septembre 1822.


En 1920 l'autorité militaire l’utilisait encore comme prison pour les soldats de la garnison. Le carbonarisme pour l'Italie et la charbonnerie pour la France.


C’est une société plus ou moins secrète, politique, qui eut un rôle important sous la Révolution française, et qui contribua à l'unification de l'Italie.


Cette association est issue de la corporation des charbonniers. Le phénomène fut avant tout italien avec des ramifications en France. Dès 1817, le carbonarisme entretint l’agitation qui débuta dans les Marches pontificales (1817), et culmina en 1820-1821, à Naples et au Piémont avec Charles-Albert de Savoie qui encourageait les conspirateurs.


La répression fut féroce et les souffrances de Pellico et Maroncelli (1820), ou de Confalonieri et Pallavicino (1824) sensibilisèrent l’opinion à la cause italienne.


C'est du Carbonarisme que sortit le mouvement de la Jeune Italie, créé à Marseille en 1831 par des Carbonari en exil, et dirigé par Giuseppe Mazzini.


Les quatre sergents


La charbonnerie française, elle, sera très active de 1820 à 1823. La conspiration échoue et les quatre sergents de La Rochelle furent exécutés.


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Les quatre sergents de La Rochelle


Dès 1821, le 45e régiment d’infanterie en garnison à Paris inquiète les autorités militaires à cause de son « mauvais esprit ». Les soldats qui refusent de crier “ Vive le Roi ” provoquent le déplacement de ce régiment à La Rochelle en 1822. Quatre jeunes sergents : Bories, Pommier, Raoulx et Goubin, âgés de 25 ans ont fondé dans leur unité une division de la Charbonnerie, et, comme dans la capitale, ils entendent poursuivre leur action. Mais ils sont dénoncés et traduits en justice. Refusant de dénoncer leurs camarades, ils paient pour tous, y compris pour le marquis de La Fayette. Après un procès sommaire, ils sont guillotinés en place de Grève le 21 septembre 1822. Ils sont considérés comme des “ martyrs de la liberté ” après avoir crié, chacun, « Vive la liberté ! » en grimpant sur l’échafaud. Et ces paroles furent répercutées par tout le pays. Et lorsque Charles X durcit encore la concentration du pouvoir, c’est la révolution de juillet en 1830 !


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La liberté guidant le peuple par Eugène Delacroix


Eugène Delacroix n'a jamais été un révolutionnaire, il fut cependant témoin des journées de Juillet 1830. Il participa même à la défense du Louvre. Ce tableau est une commande de Louis Philippe. Le sujet est un fait d'actualité, E. Delacroix avait déjà travaillé sur les thèmes politiques avec des tableaux comme Le massacre de Chios. Charles X, le 27 Juillet, publie 4 ordonnances renforçant le caractère dictatorial de son règne. Les 27, 28 et 29 juillet la révolution éclate, Charles X perd son trône. Louis Philippe fonde la monarchie de Juillet, plus libérale, et rétablit le drapeau tricolore.

Villes françaises-La Rochelle- La ville -

Publié à 16:14 par acoeuretacris Tags : la rochelle ville francaise
Villes françaises-La Rochelle- La ville -
Le vieux port

La Rochelle, port sur l’Atlantique, se trouve en région Poitou-Charente, dans le département de la Charente Maritime ; c’est un port bien abrité par les îles de Ré et d’Oléron.

Le charme de La Rochelle est sa vieille ville avec ses rues à arcades, où l’on pouvait étaler ses marchandises en les protégeant des intempéries, souci du commerçant qui devait, pour ce faire, s'acquitter d'une redevance à la commune. La vieille ville comporte des maisons du Moyen Age à pans de bois et ardoises ou à façades de pierre, sobriété des grands hôtels d’armateurs du XVIIIème. L’ancienne porte de l’enceinte séparait le port de la cité et comportait deux ouvertures, l’une pour les piétons et l’autre pour les attelages jusqu’en 1672.

L’ouverture du Nouvel Aquarium de La Rochelle date de l’an 2000 sur le bassin des Grands Yachts. Roselyne et Pascal Coutant, frère et soeur, professionnels depuis plus de 30 ans, ont mis leur passion, leurs compétences techniques, biologiques et le financement dans ce projet. L’aquarium de La Rochelle est l’un des plus grands aquariums européens.

Carte de Charente Maritime

Le Centre de Recherche sur les Mammifères Marins existe depuis 1972, fondé sous l’impulsion de la Ville et du Muséum National d’Histoire Naturelle. Le CRMM est un observatoire de l’Institut du Littoral et de l’Environnement de l’Université de La Rochelle. Sa mission consiste à détecter les évènements qui affectent les populations de mammifères marins vivant au large des côtes et à collecter, centraliser et traiter des informations scientifiques y relatives. Pour assurer la collecte d’informations un « Réseau National Echouage » a été mis en place. Le CRMM coordonne et anime ce réseau avec le soutien du Ministère chargé de l’Environnement.

La Rochelle, carte postale ancienne

La Ville

Au Xe siècle, en l’an 961, Guillaume d’Aquitaine octroie à La Rochelle une charte concernant le droit d’ancrage et de lestage des navires. À cette époque, le port primitif se situe au pied de la tour de la Lanterne sur le ruisseau du Lafond.

Guillaume d'Aquitaine

Il règne de 1126 à 1137 sous le nom de comte de Poitiers et duc d'Aquitaine, Guillaume X. Mort au cours d'un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle, il prie, dans ses dernières volontés Louis VI le Gros de bien vouloir marier son fils Louis ( futur Louis VII) à sa fille aînée, Aliénor d'Aquitaine. Il devient, à la fin du Moyen Âge, un personnage de légende.

La Rochelle s'affranchit des tutelles féodales.  Avant 1200 et pour la première fois en France, il y a un maire à La Rochelle, Guillaume de Montmirail. Guillaume de Montmirail, seigneur de Boscodon, était un noble français, et a été le premier maire de la ville, suite à son élection en 1199, laquelle fut la première de l'Histoire de France. Sa nomination fut le résultat du renouvellement, en 1199, par Aliénor d’Aquitaine, de la charte de commune octroyée à La Rochelle par son père, Guillaume X, ainsi que la concession à la ville de pouvoirs politiques et judiciaires étendus.

La Rochelle - R. Schmidtke

Le Moyen-Age marque son apogée grâce au vin et au sel. Elle sera le plus important port français sur l'Atlantique jusqu'au 15ème siècle.

1568 - Les Rochelais optent pour la cause réformée lors du coup d'état du 9 janvier. Poussé par la propagande des pasteurs, le maire protestant François Pontard, soulève la ville contre les catholiques. Ces derniers fuient mais 13 prêtres sont arrêtés, égorgés et jetés à la mer du haut de la tour de laLanterne, qui prendra le nom de « tour des Prêtres ». Les églises Notre-Dame-de-Cougnes, Saint-Sauveur et Saint-Barthélemy sont détruites, leurs pierres servant à renforcer les murailles.  La Rochelle se proclame république indépendante et calviniste.

Elle a un statut de ville libre dès 1590, mais, épanouie, elle menace la politique d'unification de Richelieu et la répression ne se fait pas attendre.

De 1620 à 1628, Louis XIII, qui veut mettre fin aux privilèges dont bénéficient les protestants, mène une politique de rétablissement de l’autorité militaire de l’État et fait assiéger la ville par le duc d’Epernon. La Rochelle cède, la mairie est supprimée et la ville se retrouve sans privilèges.

En 1630-1635 c'est le début de relations régulières avec la Nouvelle-France (Canada) et les Antilles. Puis la Révolution et les guerres de l'Empire endorment la ville jusqu’en 1890, date de la création du port eneauprofonde de La Pallice.

Port La Pallice - R. Jouan 6

Les allemands  y établiront une base sous-marine lors de la deuxième guerre mondiale, à peu près aussi moche que celle de St Nazaire !

Entree du port - diagramme de situation

Ce n’est pas la seule similitude entre les deux villes qui, sauf erreur, sont les deux dernières villes de France à avoir été libérées, les fameuses « poches »… A la différence importante que St-Nazaire fut entièrement détruite et La Rochelle relativement épargnée.

Base de La Rochelle

Base de Saint Nazaire

Années 50 -1954,"Mademoiselle" est de retour

Publié à 15:20 par acoeuretacris Tags : années 50 retour de mademoiselle
Années 50 -1954,"Mademoiselle" est de retour
Coco Chanel avec Salvador Dali en 1937

““L’élégance, c’est la liberté de bouger”

Le 5 février 1954 Mademoiselle réouvre sa maison de coutureaprès quinze années d'inactivité. Sa nouvelle collection, débute par un tailleur jersey qui fait toujours partie de la garde-robe des femmes d'aujourd'hui. Le vêtement signature de la grande maison descend dans la rue ; "universellement adopté et copié " mais jamais égalé.

Née à Saumur en 1883, Gabrielle Chanel est la deuxième fille d'Albert Chanel, camelot et de Mlle Jeanne Devolle, couturière. Sa mère meurt alors qu'elle n'a que douze ans. Elle devient demoiselle de magasin à Moulins, puis chanteuse de music-hall. Elle se produit en spectacle devant les officiers qui la surnomment "Coco", parce qu'elle chante "Qui qu'a vu Coco" . Ce surnom ne la quittera plus. Elle est remarquée par un jeune officier de cavalerie, Étienne Balsan, qui l’installe à Paris.

"Ma légende repose sur deux piliers indestructibles : le premier, c'est que je suis sortie on ne sait d'où, du music-hall, de l'opéra, ou du bordel... Le second, c'est que je suis la reine Midas. On m'a cru une intelligence des affaires, mais les affaires, les bilans m'ennuient. Pour additionner, je compte sur mes doigts" Coco Chanel

La petite robe noire - Marlene Dietrich en tailleur pantalon Chanel1933 - Chanel 1937

En 1909, à 26 ans, partie de rien elle commence avec des chapeaux. Un an après, elle ouvre boutique rue Cambon.En 1913, financée par son amant de l'époque Arthur Capel, dit "Boy", elle ouvre une boutique à Deauville et une autre à Biarritz en 1915. Première audace : des tenues en jersey, la matière réservée jusque là aux sous-vêtements,l'audace fait fureur. Viendront ensuite des ensembles pantalons, et dans les années 20, la fameuse petite robe noire. Ses liaisons masculines sont source d'inspiration : robes à motifs slaves au temps du grand-duc Dimitri, Dimitri Pavlovitch Romanoff, cousin du dernier tsar de Russie. Plus tard, elle emprunte au duc de Westminster, Hugh Richard Arthur Grosvenor, des éléments de costume masculin, comme le chandail, la pelisse, le béret de marin ou la veste en tweed, et les adapte à la panoplie vestimentaire de la femme. En 1918, la boutique parisienne de Chanel s'agrandit; elle emploie plus de 300 ouvrières, rembourse "Boy", refusant à jamais le statut de femme entretenue.

La maison devint célèbre aussi pour son parfum emblématiqueN°5 conçu en 1921. Ernest Beaux continua à créer des parfums pour Chanel, dont le N°22 (1922), le Cuir de Russie (1927), le Gardenia (1925), et le Bois des Îles (1926).
Ses amis sont sa seule famille,elle s’entoure d’artistes tels que Stravinsky, Lifar, Morand, Picasso, Diaghilev, Cocteau. Elle créera des costumes de scène pour Diaghilev (le Train bleu, 1924), et pour le cinéma, notamment, en 1939, pour la Règle du jeu de Jean Renoir.

Dans les années 30, elle fera face au succès de Schiaparelli, couturière d'origine italienne,amie des surréalistes, qui a ouvert sa maison en 1934, et à la grève de ses ouvrières, à sa manière autoritaire et imptoyable. En 1939, à l’annonce de la déclaration de la Seconde Guerre mondiale, elle licencie tout son personnel, elle ferme sa maison de couture. Les parfums Chanel suffisent largement à son train de vie

Coco Chanel et un mannequin en 1954

Chanel collection de 1956

Installée à l'Hôtel Ritz, parmi ses paravents en laque de Coromandel,elle y vit durant la Seconde Guerre mondiale avec l'officier allemand des services de renseignements Hans Gunther von Dincklage. Coco Chanel propose à Walter Schellenberg, chef des services de renseignements SS (qui accepte), de négocier une paix séparée avec Churchill, mais ne peut, par l'ambassade d'Angleterre à Madrid, prendre contact avec lui. On lui reprocha aussi des manoeuvres douteuses contre les frères Wertheimer, avec lesquels elle avait fondé en 1924 la Société des parfums Chanel. (Les hommes d'affaires détenait 70 % du capital, Chanel 10 %. Devant le succès du secteur parfum, les relations se tendent, Chanel a vendu la poule aux oeufs d'or sans le savoir). Les Wertheimer sont juifs. Ils sont partis aux Etats-Unis. En leur absence, l'entreprise doit être confiée à un administrateur aryen. Chanel tente avec l'aide de son amant de récupérer la société. Mais les Wertheimer ont organisé avant leur départ une vente fictive à leur ami Félix Amiot, un constructeur d'avions. Après la guerre, le prête-nom rend la société à ses vrais propriétaires.

L'antisémitisme de Channel semble bien avéré.Un membre de sa famille la qualifiera d' "atroce emmerdeuse" et précise que la dame avait sa grille de lecture: "Elle distinguait trois groupes. 1. Les Israélites, parmi lesquels elle plaçait les Rothschild. 2. Les juifs. 3. Les youpins. Selon les jours, elle classait les Wertheimer dans la deuxième ou la troisième catégorie." "Cette dame, qui d’ailleurs me voulait du bien, était décidément trop antisémite pour mon goût." dira Françoise Sagan. Seule, sans doute, l'amitié de Winston Churchill, qu'elle avait connu pendant sa liaison avec le duc de Wesminster, lui évite de graves ennuis à la Libération.

Elle quitte Paris et s’installe en Suisse.C'est d'un palace de Saint-Moritz qu'elle assiste au succès du "new-look". Christian Dior entrave à nouveau les femmes, à contre-courant des convictions de "Mademoiselle". Il lui faudra attendre quelques années encore avant de reprendre le combat sur son propre terrain.

Chanel en 1958 Parisienne de photographie

Chanel au Ritz - Chanel en 1964

En 1947 "Pierre Wertheimer [...] jugea que la générosité fut la seule revanche qu'il put prendre "et réaliste, il comprend aussi qu’il ne peut y avoir de Chanel sans Gabrielle Chanel. Il accepte de verser à Coco une redevance de 2 % sur toutes les ventes de ses parfums dans le monde. "Soit environ 1 million de dollars par an", précise Edmonde Charles-Roux. En 1954, Coco Chanel cèdera ses droits sur son nom à Wertheimer.

En 1953, à 70 ans, à la demande de ses commanditaires qui comptent sur sa présence pour relancer la vente des parfums,Chanel prépare son retour et réintègre la rue Cambon. Elle a du mal à imposer son style face aux jeunes créateurs comme Christian Dior qui s’est fait une renommée internationale. Sa première collection en 1954 est mal accueillie et lui vaut les salves de la presse qui l'avait portée aux nues (La couture est encore sous l’influence "new look", la taille bien prise et la jupe ample), mais défendue par le journal Elle (Hélène Lazareff en tête) et reconnue parle magazine américain "Life" et les acheteurs New-yorkais, Coco Chanel tient bon. Elle impose de nouveau des robes près du corps, une silhouette androgyne, des vêtements sobres. Le tailleur de tweed à motifs écossais, décoré de boutons-bijoux et orné d’une ganse de couleur contrastée fait une entrée fracassante, complété par une blouse de soie réalisée dans le tissu de la doublure. Perfectionniste "à en mourir", Mademoiselle pense à tout, à l'escarpin bicolore, qui allonge la jambe et raccourcit le pied, comme au catogan, qui ajoute au maintien. Roland Barthes définit le tailleur Channel "...Comme l'oubli du corps tout entier réfugié, absorbé dans la distinction sociale du vêtement". Il donne aux femmes ce qu'elle a toujours voulu pour elles: l'allure, le confort et le détachement. Le succès se manifestera dès sa seconde collection, son style retrouve les faveurs des femmes.

Jeanne Moreau "Les amants" 1958 - Delphine seyrig "baisers volés" 1968

Jackie Kennedy, Dallas, en Channel

Le tailleur Channel alliance parfaite de l'allure et du confort connaitra un succès mondial. Sans cesse réinventé à chaque nouvelle collection depuis plus d'un demi-siècle,il est devenu un symbole de l'élégance française. Il habille les actrices du moment, notamment Jeanne Moreau dans "les Amants" (1958) de Louis Malle, et Delphine Seyrig dans "Baisers volés" (1968) de François Truffault. Sa plus belle ambassadrice dans les années 60 est la première dame des Etats-Unis, Jackie Kennedy, icône américaine de la modernité et de l’élégance qui portait le fameux tailleur Chanel rose lors de l’assassinat de son mari à Dallas.

En 1955 Chanel lancement le sac matelassé en bandoulière devenu, un grand classique. Le succès est tel que ses ateliers ne peuvent satisfaire la demande croissante. La première eau de toilette pour homme, "Pour Monsieur", est lancée cette même année 1955 et Coco Chanel reçoit l’oscar de la mode honorant "la créatrice la plus influente du XX e siècle", des mains de Stanley Neiman Marcus, propriétaire des grands magasins de mode de Dallas. En 1959 le flacon du N°5 est exposé au musée d’Art moderne de New-York.

"Mais l'âge est là et, peu à peu, les ciseaux de la révolution ne servent plus qu'à couper l'uniforme de la haute bourgeoisie. Coco Chanel peste contre la minijupe et les libertés qu'elle n'habillera pas. Lorsqu'elle meurt, en 1971, la maison entre dans ce que Marie-Louise de Clermont-Tonnerre, directrice des relations extérieures, appelle 'un arrêt sur image'".Edmonde Charles-Roux... Dont elle ne sortira qu'avec l'arrivée de Lagersfeld.

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Chanel au Ritz 1937

Chanel et Serge Lifar 1937

Le tailleur Chanel

Coco Chanel

Coco Chanel 1935

Pour Coco Chanel, "il n’y a d’autre beauté que la liberté du corps".La "petite robe noire" épouse le corps des femmes et fait fi du corset. "La première, créée en 1926 par Mademoiselle Chanel et baptisée par les Américains la Ford en raison de son succès, a renvoyé toutes les robes compliquées au placard, explique Didier Ludot. Grâce à sa forme simple, proche du T-shirt, elle a bouleversé les garde-robes." Courte, elle permet les grandes enjambées. "La petite robe noire" est synonyme de liberté et d’élégance. Vogue écrit : "Maintenant qu’il est de mauvais goût de s’habiller en riche, le look de pauvre est à la mode. Des femmes fortunées se promènent en petites robes toute simples". Et déja elle est copiée à tout va. Elle accédera au rang de "classique" dans les années 50. Depuis elle ne s'est jamais démodée. Elle fait partie des basiques comme le jean, le sweat, la veste d’homme ou la chemise blanche. Elle s’adapte à tous les styles, allonge ou raccourcit, avec ou sans manches,avec ou sans décolleté. Une seule constante : le noir et une "philosophie" : "La petite robe noire exige une ligne simple, une coupe parfaite et une touche d'esprit" Suzy Menkes.Tous les couturiers et stylistes qui se respectent en ont dessiné leur version. Tour à tour adoptée par Edith Piaf, symbole des existentialistes, porte-drapeau du renouveau de la couture, uniforme de la bourgeoise, vêtement le plus "tendance", c'est cela sa magie.

Années 50 - Des bidonvilles aux portes de Paris

Publié à 15:04 par acoeuretacris Tags : années 50 bidonvilles
Années 50 - Des bidonvilles aux portes de Paris
 
un bidonville dans les années 60 
 
 
"Ce jour-là, je suis entré dans le malheur" 
Joseph Wresinski 
parlant de son arrivée dans le bidonville de Noisy le Grand” 
 
 
La France des années 1950, en pleine relance économiqueliée à la reconstruction de l’après-guerre a favorisé l'immigration des Portugais, des Espagnols et des Maghrébins afin de fournir une main d’œuvre bon marché notamment a l'industrie du bâtiment et à celle de de l’automobile. Ce flot de migrants venant s’ajouter à une population en mal de logement, du fait de la destruction de certaines cités et du niveau de pauvreté, n'a eu d’autre alternative que de s'installer dans des baraquements en périphérie des grandes villes. Les bidonvilles représentaient une solution de fortune, illégale mais tolérée. Des agglomérations de baraques, dans lesquelles les conditions de vie étaient particulièrement difficiles, venaient ainsi s’ajouter aux quartiers auto-construits de l’entre-deux-guerres. 
 
Parmi tous les bidonvilles, ceux de Nanterre et de Noisy-le-Grand furent les plus célèbres en périphérie de Paris.Celui de Nanterre, à une demi-heure de Paris s'est développé dans un quartier de baraques occupées par des de familles de chiffonniers parisiens depuis le début du siècle. A l’emplacement actuel de la faculté, se trouvait le bidonville de la Folie sur un terrain vague de 21 hectares.
 
 
 
 
 
Bidonville de Nanterre 
 
 
Sans eau courante, lieu de descentes de polices régulières et brutales,d'incendies, d'infestation de rats, le bidonville est fait de baraques en tôle et bois. Les rues sont étroites, la pluie les transforme en bourbier. 
 
 
"Des milliers de tôles enchevêtrées se mêlent à des briques cassées :La Folie. Des moutons broutent l'herbe alentour. Gravats et vieilles ferrailles traînent aux abords de cette étrange cité, reliquats des déchets déversés ici par des entreprises : une décharge publique ! Je contourne le bidonville. Je n'ose y pénétrer. Je suis une intruse. Par une sorte de boyau, je me faufile à l'intérieur de cette agglomération en papier goudronné et cartons aplatis, bouts de bois vermoulus et tôles rouillées. Situées derrière le palais de La Défense en construction luisant de blancheur, les baraques s'agrippent les unes aux autres dans un décor de débris de matériaux usés. Les chemins sont vides. Tout semble inerte. " Monique Hervo, La Folie, 1959 
 
Durant la guerre d'Algérie,Nanterre a été un bastion disputé, avec violence, par les organisations nationalistes algeriennes rivales MNA et FLN. A mesure que la guerre d'Algérie se durcit, la répression s’amplifie, représailles, incendie des habitations, racket, rafles et passages à tabac dans les commissariats, dont certains ne reviendront pas. La majorité des victimes de la manifestation du 17 octobre 1961 était des habitants des bidonvilles de la banlieue parisienne. "Théâtre de luttes fratricides entre FLN et MNA [Mouvement National Algérien], lieu sur lequel s’effectuaient de manière permanente les "descentes de police", avec leurs cortèges d’arrestations, ce "petit bout d’Algérie", qu’était le bidonville de Nanterre allait se trouver entraîné dans la guerre. La population du bidonville allait être soumise à la même répression qui avait été mise en œuvre au "pays" : une double police spéciale, outre la "brigade Z" — chargée de la répression ordinaire des "constructions illégales" — des forces supplétives "es harkis de Nanterre" (ou de Paris), recrutés spécialement à Alger pour aller mener la guerre en "Algérie immigrée" . Abdelmalek Sayad "Un Nanterre algérien, terre de bidonville"Les familles portugaises, ellee étaient sous la surveillance de la police politique de Salazar, la PIDE.
 
 
 
 
Bidonville un jour de pluie 
 
 
 
 
Bidonville de nanterre 1964 
 
 
En règle générale les migrants furent les principales victimesde pratiques souvent brutales et de situations d’affrontement culturel. En 1955 une directive du ministère de la Reconstruction et du Logement exposait : “Dans les bidonvilles, il faut veiller à limiter le nombre de lits par foyer de manière à éviter la constitution de véritables villages indigènes aux portes des agglomérations. Il faut recourir à la forme architecturale habituelle à la localité et non pas à celle du camp de baraquement dont l’aspect, insolite dans le paysage urbain, accentue le caractère de paria du migrant. La formule de la casbah avec patio et minaret, sans parler de la décoration intérieure “à l’orientale” est aussi insolite dans notre paysage occidental” 
 
Insalubre et dangereux pour la santé,le bidonville est aussi avilissant sur le plan social et marque négativement ses habitants. L’adresse en bidonville, reconnue valable pour certains documents et l’obtention de certains droits, ne l’est plus pour d’autres. Sur la carte de séjour et de travail, les préfectures indiquaient “absence de domiciliation", les autorités ne délivraient pas de certificat de domicile, indispensable aux familles se rendant en Algérie pour pouvoir rentrer en France ensuite, aux habitants des bidonvilles. 
 
 
La police était chargée d'éviter toute extension du bidonville.L’équipe de policiers, appelée selon les lieux “brigade Z”, brigade des démolisseurs ou brigade des casseurs, était composée de punis de la police, munis de masses ils parcouraient les ruelles en quête d’une construction à détruire. Les premières interven- tions de ces brigades datent du début des années soixante. et sont marquées du sceau de la brutalité : portes enfon- cées, vandalisation des affaires, brimades diverses : tas de terre devant les habitations, interdiction de commerces à l’intérieur du bidonville, pose de grillage, coupures d’eau, destruction des améliorations apportées aux baraques..."Une brigade spécialisée pour les bidonvilles a été constituée par le commissariat de la ville de Nanterre. C’est la brigade « Z » : nous l’appelons « la patrouille ». Cette brigade est constituée de six énormes bonhommes, vêtus de bleu et chaussés d’énormes bottes, pour mieux affronter la boue. […] ils sont armés d’énormes arrache-clous avec lesquels, d’un simple geste, ils décollent les toits des baraques.[…] Dès qu’ils sont annoncés à l’entrée du bidonville, une panique nous saisit. Ils débarquent au 102 […], progressent avec peine au milieu des allées étroites, s’arrêtent devant les baraques suspectes. D’un coup d’épaule, ils défoncent un mur. Un toit vole en l’air à l’arrache-clous. La baraque est décapitée." "Vivre au paradis" Brahim Benaïcha. 
 
 
La loi Debré dont l'objet était l'éradication des bidonvilles est votée le 14 décembre 1964. Mais la plupart du temps après la destruction d’un bidonville, les familles n’avaient pas d’autre ressource que d’aller s’installer dans d’autres taudis. 
 
 
 
 
Bidonville de Noisy - photos Bloncourt 
 
 
Gérald Bloncourt - Bidonville de Noisy le Grand 
 
 
"Toute mon oeuvre, tout mon travail, tout le feu de ma vie, toute ma violence,je les ai mis dans une direction à laquelle je n'ai jamais failli Dans cet Homme et dans son devenir. Dans ses luttes, ses souffrances, ses petites joies modestes, pures, ces morceaux de sourire qu'on rencontre au coin des taudis, ces mains calleuses, émouvantes... J'ai copié les milliers de visages de toutes les races, de toutes les joies, de toutes les peines Des dockers du Havre, aux mineurs de Trieux, de la Finlande à la Côte d'Azur, du métro aux gosses de mon quartier, de Moscou au Caucase des légendes, du métallo de Léningrad au Maître tapissier Lurçat, de l'exposition d'Arcueil au thème plus complexe sur la pollution des eaux, du Sahara aux tremblements de terre de l'Italie du Sud..." 
 
 
 
 
Bidonville de Nanterre - photos Pottier 
 
Jean Pottier Bidonvilles de Nanterre (1957-1963) 


 

 
"En 1956, j'ai découvert le bidonville de la rue de la Garenne en passant souvent en vélo dans cette rue.Je voyais des baraques en tôle, en bois protégées par de la toile goudronnée, des roulottes usagées, des bâtiments en parpaings. Les enfants jouaient dans cet univers, ils s'appropriaient les terrains, couraient, inventaient des histoires, des jeux. Les adultes s'occupaient aux affaires quotidiennes, ils allaient chercher de l'eau à l'unique fontaine dans un grand bidon de lait de 50 litres posé sur une remorque, souvent ils aménageaient leur logement, réparaient le toit... Je venais de temps en temps, les habitants étaient accueillants, ils acceptaient que je fasse des photos pour informer sur leurs conditions de vie" 
 
 
En 1966 une enquête officielle nationale donne les résultats suivants :Paris et sa banlieue avec 119 bidonvilles regroupe environ 4100 familles et 47000 personnes. Huit communes hébergent à elles seules les deux tiers de la population des bidonvilles : Champigny-sur-Marne, Nanterre, Saint-Denis, La Courneuve, Gennevilliers, Massy. L’enquête montre que les bidonvilles rassemblent majoritairement mais non exclusivement des habitants de nationalité étrangère : 42% de Maghrébins, 21% de Portugais, 6% d’Espagnols et 20% de Français parmi lesquels beaucoup habitent l’îlot de Noisy-le-grand (composé à 80% de Français).
 
 
Ce n'est qu'en 1970 que le gouvernement se décida a prendre des mesures concrètes.Jacques Chaban Delmas après une visite du bidonville d'Aubervilliers déclare : “J’ai pu constater des conditions d’existence insupportables et pourtant elles sont supportées par ceux qui les subissent (...),J’ai vu un bidonville le long d’un canal, à un endroit appelé “le chemin de halage”: dans la boue, avec les bruits incessants des pelles mécaniques qui creusent, des camions qui vont et viennent, en bref, un genre “Quai des brumes” mais sans Michèle Morgan... Il y avait là des centaines de familles : les hommes étaient au travail, il restait les femmes avec une multitude d’enfants (...). Il y avait longtemps que je n’avais pas vu un pareil spectacle”. 
 
Se mit alors en place une politique réelle resorbtion des bidonvilles.Les familles furent relogés en Cités de transit, conçues, au départ, comme une étape durant laquelle les familles sont accompagnées par une équipe socio-éducative qui cherche à favoriser leur "promotion" sociale, ce n’est, en fait, qu'en 1985, que disparait la dernière cité de transit. 
 
 
D'après Yvan Gastaut, "Les bidonvilles, lieux d’exclusion et de marginalité en France durant les trente glorieuses" 
 
 
 
 
L'abbé pierre en 1954 dans un bidonville parisien  

Années 50 - Hugh Hefner créait Playboy -

Publié à 14:20 par acoeuretacris Tags : années 50 playboy
Années 50 - Hugh Hefner créait Playboy  -
Playboy - décembre 1953 - janvier 1954

"Il y a eu trois grande inventions dans l'Histoire de l'humanité :
le feu, la roue et Playboy !"
Hugh Hefner

En cette année 1952,Hugh Hefner quitte Esquire,ou il était rédacteur, quand le journal transfère son siège de Chicago à New-York. Esquire avait été dans les années 40 le magazine "légal" le plus osé des Etats Unis avec ses illustrations d'aguichantes pin-up les Petty Girls et les Vargas Girls ; le Service des Postes refusa même longtemps de le distribuer le considérant comme une revue obscène. Mais à l'époque d'Hefner il cherchait à se débarrasser de cette réputation sulfureuse.

Hefner devient directeur des ventes d'un groupe de magazine "pour hommes" la Publishers Development Corporation.En 1952, en plein McCarthysme, au milieu d'un climat de crainte et de suspicion ou tout ce qui s'éloigne de la norme morale et du droit chemin est soupçonné de subversion, les magazines "pour hommes" ne sont vendus que "sous le comptoir", et encore se limitent-ils à de pseudos revues naturistes et à des revues photographiques de nus "artistiques". A la fin de 1952 il trouve un emploi plus lucratif dand un magazine... pour enfants "Children's Activities".
En 1953, l'idée de créer son propre magazine le reprend(il a déja fait plusieurs tentatives sans succès dans ce domaine). Il écrit dans sa biographie "Je voulais créer un magazine pour distraire l'homme de la ville, une revue gaie et intelligente. Les photos de filles permettraient le démarrage initiale mais avec la qualité en plus". Dans une société puritaine comme celle des années 50, si le sexe intéresse tout le monde, personne n'ose l'évoquer. Hefner affine son idée de magazine érotique de qualité avec son ami Eldon Sellers. Le titre retenu est "Stag Party"

Esquire - fevrier 1948 - avril1952

Pour lancer son magazine, Hefner doit trouver une idée de couverture car c'est ce qui fera acheter le nouveau magazine.En 1949 Marilyn Monroe, alors starlette désargentée, avait posé nue pour le photographe Tom Kelley, qui avait revendu les photos à la John Baumgarth Company, éditrice de calendriers. Entre temps Marilyn Monroe était devenue célèbre. Baumgarth avait utilisé les photos pour des calendriers (connus sous le nom de calendrier Golden dreams) dont une série retouchée avec un déshabillé dessiné en surimpression sur la photo originale, Baumgarth craignant des poursuites pour obscénité. Hefner put obtenir les droits de publication pour 500 dollars.

Hefner et Sellers, rameutant amis et familles réunissent 8000$.Le contenu du premier numéro est pour une part réalisé à l'aide de textes tombés dans le domaine public. La maquette est créee par Art Paul qu' Hefner réusit à convaincre d'accepter des actions en paiement. Le titre "Stag Party", posant des problèmes juridiques (il existait déja un magazine appelé Stag) Eldon Sellers propose un nouveau titre "Play boy", pour lequel Art Paul dessine immédiatement le célèbre lapin."Bunny". Hefner rédige l'éditorial : "Que ce soit clair : nous ne sommes pas un magazine familial. soeur, épouse ou bellemère, si vous avez ouvert ce journal par hasard, je vous en prie, rendez le à l'homme de votre vie...". Au dernier moment Hefner fait retirer la date de parution sur la couverture ("Je n'ai pas daté le premier magazine car je n'étais pas sûr de pouvoir en sortir un autre" explique-t-il) et ainsi pouvoir éventuellement laisser le numéro en vente jusqu'à épuisement du stock. Mais en quelques semaines, plus de 50 000 exemplaires à 50 cents la pièce sont vendus. Le second numéro, daté lui, est publié en janvier 1954. Le personnel du magazine se compose alors en tout et pour tout de quatre personnes: Hefner lui même, Art Paul, Seldon Sellers et un écrivain anonyme recruté par Hefner, Ray Russel. Un an après Playboy tirait à 175 000 exemplaires et en 1959 il atteignait un tirage d'un million d'exemplaires.

Juillet 1955 le numéro avec Jant Pilgrim - Janet Pilgrim Playmate encore en décembre 1955

La fameuse Playmate fit son apparition dès le deuxième numéro(Marilyn Monroe était la sweetheart du mois), au début elle était sélectionnée dans le catalogue de photos de de la John Baumgath Company. Hefner fit par la suite appel à des modèles professionnelles on vit ainsi poser Bettie Page (janvier 1955) et Jayne Mansfield (fevrier 1955). Pour la petite histoire la play mate de juillet 1955, Charlene Drain alias Janet Pilgrim était employée au service abonnement de Playboy, et la maîtresse éphémère d'Hefner. Janet Pilgrim marque un tournant dans l'histoire de la Playmate, la fin des pin-up et modèles professionnelles et l'entrée en scène de "la fille d'à côté", une fille "convenable" qu'on n'aurait pu voir nue nulle par ailleurs. Désormais chaque Playmate se voit accompagnée d'une histoire inventée de toutes pièces racontant ou et comment elle a été découverte.

Hefner dut batailler contre le Service des postes américaines,qui lui refusait le tarif spécial appliqués au magazine, et qui dans certains états du Sud n'acheminait carrément pas Play Boy aux abonnés, en novembre 1955 une décision de justice donna raison à Hefner et mit à la raison le moralement sourcilleux service postal. En 1957 Playboy s'installe dans nouveaux locaux et Heffner y installe aussi son appartement, ce qui lui permet de déambuler jour et nuit en pyjama, mal rasé, passant ses nuits à travailler et a recevoir starlettes et Playmates potentielles. D'où la légende qui veut que les étoiles qui apparaissaient sur la couverture du magazine notaient les performances sexuelles des demoiselles (elles indiquaient en fait une édition régionale)

Janet Pilgrim au "civil" en 1959

Playboy - novembre 1955 playmate Barbara Cameron - aout 1957 playmate Dolores Donlon

En août 1958 Playboy organise"le plus grand festival de jazz du monde" avec Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Duke Ellington... Tout d'abord prévu dans la cadre d'un festival subventionné par la mairie de Chicago le "Festival des Amériques", Hefner dut se résoudre finalement à monter son festival sans l'aide de la municipalité, la hiérarchie catholique ayant fait discrètement pression sur la mairie, mettant en avant le caractère peu présentable de Playboy. Le Festival de jazz fut organisé dans le stade de Chicago et attira plus de 60 000 spectateurs, il coûta cher mais assura une publicité considérable à la revue.

En Octobre 1959 nait l'émission de télévision "Playboy's Penthouse" sur une chaine de Chicago. Le décor représentait une luxueuse garconnière avec vue panoramiquesur la ville avec jolies filles et invités célèbres, le tout présenté par Hefner lui-même, affublé d'une pipe pour se donner une contenance. Il avait refusé que quin que ce soit d'autre puisse présenter ce show. Et si Hefner était un éditeur surdoué, c'était un présentateur gauche et maladroit, le show ne survécut que 6 mois à sa nullité comme animateur.

Playboy - juillet 1958 playmate Joyce Nizzari - novembre 1960 playmate Joni Mattis

C'est en 1959 aussi que Playboy publia des nus intégraux, des photos de strip-teaseuse,ce qui lui valut une descente du FBI et la confiscation des photos. Cette année là aussi Playboy fit l'acquisition, à Chicago, de la propriété de 70 pièces qui allait devenir la première Playboy Mansion. ( en 1971 Playboy acheta une autre prropriété en Californie, la propriété de Chicago fut offerte à l'"Art Institute of Chicago au début des années 80, elle est actuellement reconvertie en appartements). En 1960 voit le jour le club Playboy avec ses Bunnies en costume de lapin.
Playboy est alors une véritable institution, la voix d’une révolution sexuelle au sein d'un des pays les plus puritains au monde !(Le rapport Kinsey, publié en 1948, sur la sexualité masculine "Sexual Behavior in the Human Male", avait stupéfié la nation... Le rapport de 1953 sur la sexualité féminine, "Sexual Behavior in the Human Female" lui fit carrément scandale.)

Dans les années 70, le magazine tirera jusqu'a plus de 7 millions d’exemplaires (tirage record de novembre 1972).Ce sera le sommet de son succès. Bo Derek ou Brigitte Bardot nues côtoient les interviews de Salvador Dali, de Jean-Paul Sartre ou d'Henry Miller… La version française est lancée en 1973. Les années 80 seront nettement moins fastes, les ventes remonteront et se stabiliseront dans les années 90

Hugh Hefner entouré de bunnies

Cadeau d'amitié de Ennia... (pour tous)

Publié à 09:07 par acoeuretacris

Bonjour et bienvenue à tous...

Publié à 08:49 par acoeuretacris Tags : bonjour
Bonjour et bienvenue à tous...

 

 

 

"Savez-vous bien ce que c'est qu'aimer?
C'est mourir en soi
Pour revivre en autrui..."

Honoré d'Urfé

 

 

 

 

 

Cadeau de Dany pour tous....

Publié à 21:34 par acoeuretacris
Cadeau de Dany pour tous....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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