Mythologie scandinave - Ragnarök

Publié à 14:22 par acoeuretacris Tags : mythologie scandinave ragnarok
Mythologie scandinave - Ragnarök
 
 
L’Yggdrasil était condamné à disparaître,  car rongé à la racine par le monstre Niddhög. Ce jour inéluctable où le grand frêne disparaîtra est appelé le jour de Ragnarök (‘consommation du destin des puissances’.). 
 
 
Au cours de cette bataille de la fin du monde, la plupart des dieux mourront, le pont Bifrost sera détruit, et les neufs mondes seront détruits. Comme il est dit dans l’ancienne Edda, les dieux sont condamnés et la mort est la fin. 
 
 
Le Ragnarök se déclanchera après un hiver de trois années, et Heimdall soufflera dans son cor Gjallarhorn pour prévenir ses confrères de l'imminence du danger. 
 
 
 
 
 
Heimdall fait résonner Gjallarhorn lors du Ragnarök. 
 
 
Alors, l’affrontement aura lieu sur la plaine de Vigrid. Les Ases, menés par Odin, seront appuyés par les Einherjar (les guerriers morts sur terre l’arme à la main, et qui s’entraînaient au Valhöl, le palais d’Odin, en prévision du Ragnarök.). Ils devront affronter les Géants feu, menés par Surt, ainsi que les Géants de glace, les morts de Helheim, le dieu Loki et divers monstres (Fenrir, Jörmungand, etc.) 
 
 
 
 
 
 
Ragnarök, le combat final. 
 
 
Fenrir, après être parvenu à se libérer de ses chaînes, tuera Odin, puis sera tué par un fils de ce dernier, Vidar (divinité du silence et de la vengeance.). Ce dernier arrachera la mâchoire du loup en s’aidant de sa main et de son pied.   
 
 
Thor, après un combat acharné, parviendra à tuer le serpent Jörmungand, mais mourra peu après à cause du venin que le monstre lui a craché dessus pendant toute la bataille. 
 
 
Heimdall affrontera Loki, mais finiront par mourir tous les deux des suites de leurs blessures. 
 
 
 
 
 
Le dernier combat entre Heimdall et Loki. 
 
 
Tyr affrontera Garm, le chien à quatre yeux qui gardait Helheim, et succombera à ses blessures après avoir remporté la victoire. 
 
 
Freyr sera tué par le Géant du feu, Surt ; les autres dieux seront tués par les Géants. 
 
 
Quelques dieux survivront à l’affrontement : quelques fils d’Odin (Vidar, Vali et Hoenir.) et quelques fils de Thor (Modi et Magni, qui hériteront du marteau Mjöllnir.). Balder, quant à lui, reviendra du monde des ténèbres. 
 
 
Seuls deux humains survivront (Lif et Lifthrasir.), cachés dans les branches de l’Yggdrasil, dont ils redescendront. Après la destruction viendra la création, et ils reconstruiront un nouveau monde et une nouvelle humanité.  

Mythologie scandinave-Dieux scandinaves-Divinités féminines

Publié à 14:03 par acoeuretacris Tags : mythologie scandinave divinités F
Mythologie scandinave-Dieux scandinaves-Divinités féminines
Hel
 
 
 
II: Divinités féminines 
 
 
 1° Frigga, première des déesses – 
 
 
Frigga était l’épouse d’Odin, déesse du mariage et de la maternité. Magicienne, elle connaissait l’avenir et la destinée des hommes, mais restait toujours silencieuse, malgré les supplications de son mari qui l’implorait de lui faire part de son savoir. 
 
 
 
 
 
Frigga reprisant les nuages 
 
 
 
 
2° Freya, déesse de l’amour – 
 
 
Fille de Njörd et sœur de Freyr, Freya était une divinité Vane vivant à Asgard. Elle était une des déesses les plus populaires du panthéon scandinave, divinité de l’amour et de la beauté, mais aussi de la terre, de la fertilité et de la guerre. 
 
 
C’est à ce titre que Freya était considérée comme la première des Walkyries, et avait droit à la moitié des hommes morts au combat, Odin devant se contenter du reste. 
 
 
Freya portait constamment à son cou le collier des Brisingar, un bijou magique forgé par des Nains. Alors qu’elle l’avait au cou, personne ne pouvait résister à ses charmes, humains ou dieux (elle n’avait cependant pas besoin de ce collier pour plaire aux Géants, qui étaient très nombreux à vouloir l’épouser.). Ce collier avait en outre le pouvoir de donner la victoire à l’armée que la déesse avait décidé de soutenir sur le champ de bataille. 
 
 
Un jour, le collier des Brisingar fut volé par le dieu Loki. Lorsqu’elle s’aperçut de la disparition de son bijou, elle partit à la recherche du voleur, montant son char tiré par deux chats. 
 
 
 
 
 
Freya sur son char, par Nils BLOMMER, 1852. 
 
 
Au cours de cette quête, elle fut assistée du dieu Heimdall, et ensemble, ils finirent par retrouver Loki. Ils finirent alors par retrouver le voleur qui n’était autre que Loki, transformé en phoque. Heimdall se transforme lui aussi en phoque et l’attaqua. A l’issue de l’affrontement, Loki fut vaincu, et rendit le collier des Brisingar à Freyja 
 
 
 
3° Idun, déesse de la jeunesse éternelle 
 
 
Idun avait pour tâche de conserver dans un coffret les pommes d’or qui assuraient aux dieux la jeunesse éternelle. Quiconque en mangeait rajeunissait instantanément : Idun assurait donc la survie des Ases. 
 
 
 
 
 
 
Idun et les pommes de jeunesse, par J. PENROSE, 1890. 
 
 
 
Mais un jour, Loki accepta de livrer Idun et ses pommes d’or au Géant Thjazi. Pour ce faire, il attira la déesse hors d’Asgard, dans une forêt, lui disant qu’il avait trouvé d’autres pommes de jeunesse (Loki avait aussi recommandé à Idun d’emporter les siennes afin de pouvoir les comparer.). Une fois arrivés, Thjazi, ayant revêtu son plumage d’aigle, s’empara de la jeune femme, et l’emmena dans son antre. 
 
 
 
 
 
Idun transportée par l'aigle Thjazi, par H. THEAKER, 1920. 
 
 
 
 
 Privés des pommes d’or qui leur conféraient l’immortelle jeunesse, les Ases se mirent à vieillir rapidement. Tenant conseil, ils suspectèrent rapidement Loki, qui avait été le dernier à avoir été vu en compagnie d’Idun. Ils demandèrent des comptes à ce dernier, qui préféra avouer. 
 
 
 Loki se changea alors en faucon, et se rendit au nord, en direction de l’antre du Géant. Il y trouva alors Idun seule, Thjazi étant sorti. Loki changea alors la déesse en noix, et put ainsi la prendre entre ses serres, afin de la ramener à Asgard. C’est alors que, rentrant chez lui, le Géant s’aperçut que sa captive s’était enfuie. Revêtant son plumage d’aigle, il se lança à la poursuite de Loki. Ce dernier arrivait à Asgard, lorsque les Ases se rendirent compte qu’il était poursuivi par Thjazi. Les dieux décidèrent alors de mettre le feu au plumage du Géant, qui mourut. 
 
 
Idun était de nouveau parmi les dieux, qui purent ainsi rajeunir en consommant les pommes d’or.  
 
 
4° Sif, déesse à la chevelure d’or 
 
 
Sif était la femme de Thor, et avait engendré plusieurs enfants : Modi (‘courage’.), Thrud (‘vigueur’.) et Magni (‘le fort’.). Elle eut aussi Hull, divinité de l’hiver et du ski. Déesse Ase, Sif avait aussi la capacité de se transformer en cygne. 
 
 
Mais Sif nous est surtout connu pour la mésaventure qu’elle eut avec le dieu Loki : un jour, ce dernier entra dans sa chambre alors que la déesse dormait, et lui coupa les cheveux. Lorsque Thor apprit ce qu’avait fait Loki, il menaça de le tuer s’il ne réparait pas sa faute rapidement. 
 
 
Ce dernier se rendit dans le monde des Nains, et leur demanda de forger une chevelure d’or, dont il fit cadeau par la suite à la déesse. 
 
 
 
 
 
Sif, déesse à la chevelure d'or. 
 
 
Par la suite, les Nains forgèrent encore la lance Gungnir, que Loki offrit à Odin (une arme magique qui revenait dans la main de son lanceur après avoir été projetée.) et le bateau Skidbladnir, dont Loki fit don à Freyr (Ce navire, qui naviguait sur terre comme sur mer, pouvait changer de taille à volonté : rentrer dans une poche ou contenir toutes les divinités d’Asgard.). 
 
 
Après que les Nains aient fabriqué ces artefacts, Loki se moqua d’eux, leur disant qu’ils étaient incapables de faire mieux, et mettant même sa tête en gage. Mais c’est alors que les Nains fabriquèrent Mjöllnir. Ces derniers voulurent alors trancher la tête de Loki, ce que Thor leur interdit, mais il les autorisa cependant à lui coudre les lèvres. 
 
 
5° Hel, déesse des Enfers – 
 
 
Hel était la souveraine de Helheim, le monde des morts. Fille du dieu Loki et de la Géante Angrboda, c’est Odin qui la chargea de régner sur les âmes des défunts morts de maladie ou de vieillesse, lors de la création des neuf mondes. 
 
 
Aux Enfers, elle résidait à Eljundir, accompagnée de ses deux servants, Ganglati et Ganglot (‘lent’.). Mais Hel était aussi assistée de toutes les âmes des mortels qui n’avaient pas péri au combat (qui étaient l’apanage d’Odin et de Freya.), ces dernières souffrant éternellement de froid et de faim à ses côtés. 
 
 
En attendant le jour de Ragnarök, Hel faisait construire Nagflar, un navire fait avec les rognures d'ongle des morts, destiné à porter l’armée des Enfers. 
 
 
Les peuples d’origine scandinaves donnèrent les noms de ces dieux aux jours de la semaine : Tyr était fêté le mardi (en Angleterre, Tyr est devenu Tyg, qui a donné le jour tuesday.), Odin était fêté le mercredi (devenu Wodenou Wotan, qui a donné le jour wenesday.), Thor était fêté le jeudi (Thunor a donné Thursday.), Freya était fêtée le jeudi (d’où Friday.). 
 
 
Notons aussi que le nom de la déesse Hel a donné Hell (‘enfer’.) en anglais. 

Mythologie scandinave-Dieux scandinaves-Divinités masculines

Publié à 13:29 par acoeuretacris Tags : mythologie scandinave divinités M
Mythologie scandinave-Dieux scandinaves-Divinités masculines
Tyr
 
I: Divinités masculines 
  
  
Les dieux scandinaves, tout comme leurs homologues grecs, étaient héroïques et courageux. Cependant, si les dieux de l’Olympe étaient immortels, ce n’étaient pas le cas de leurs homologues d’Asgard. En effet, ces derniers pouvaient mourir, et aussi avoir mal, physiquement et psychologiquement. La différence avec la mythologie grecque, c’est qu’ici, les dieux savaient qu’ils finiraient par perdre, le jour de Ragnarök, et les neufs mondes seraient détruits. Les dieux ne luttaient donc pas pour gagner, mais pour retarder l’échéance. 
  
 
Deux races de dieux cohabitaient, les Ases et les Vanes. Ces derniers faisaient partie d’un panthéon plus ancien et furent supplantés par leurs successeurs, les Ases. La légende relate qu’ils se battirent un temps, puis conclurent finalement une trêve, échangeant des otages : les Vanes envoyèrent Njord, Freyr et Freya ; alors que les Ases se contentèrent d’envoyer Hoenir et Mimir. Les Vanes, vexés par cet échange déséquilibré, décapitèrent Mimir et envoyèrent sa tête à Asgard. 
 
 
Contrairement au panthéon grec, où six dieux côtoyaient six déesses, les Ases étaient bien plus nombreux et importants que leurs homologues féminins, les Asines (les déesses.). A Asgard, aucune d’entre elles n’avait l’importance de leurs homologues grecques, comme Héra, Aphrodite ou Athéna 
  
 
  
1° Odin, père des dieux – 
  
 
Odin était le père céleste, le premier des dieux. Il ressemble en cela à Zeus, mais la ressemblance s’arrête là. Odin ne mangeait pas et ne dormait jamais. Il était accompagné en permanence de deux loups et de deux corbeaux, juchés sur son épaule. Le premier de ces volatiles se nommait Munin(mémoire’.), le second se nommait Hugin (‘pensée’.). Ces derniers racontaient constamment à Odin ce que faisaient les hommes sur terre. 
 
 
 
 
 
Odin chevauchant Sleipnir, le cheval octopode, accompagné de ses deux loups et de ses deux corbeaux. 
  
  
Les hommes qui mourraient l’arme à la main étaient ramenés par les Walkyries au palais d’Odin, le Valhöl (plus connu sous le nom de Walhalla.). Ces dernières avaient comme tâche de choisir les hommes qui allaient gagner ou perdre la bataille. En outre, ces servantes composaient la suite d’Odin, dansant et servant les dieux en repas et boissons. 
  
 
La moitié de ces défunts étaient cependant réservés à la déesse Freya, et ne rejoignaient pas les rangs de ces guerriers, rebaptisés les Einherjar. Ces derniers continuaient à combattre, mourrant et ressuscitant, s’entraînant pour le jour où arriverait Ragnarök. Entre deux combats, les Einherjar buvaient de l’hydromel, issu des pis de la chèvre Heidrun, et tuaient chaque nuit le sanglier cosmique Saehrimnir.   
 
 
 
 
Quant à Odin, dans sa volonté de retarder à tout prix l’heure de Ragnarök, il tentait pour cela d’acquérir toujours plus de connaissances. Un jour, souhaitant gagner en sagesse, le dieu se rendit au puits de la connaissance, gardé par un Géant, Mimir le Sage. Odin sacrifia alors un œil afin d’augmenter son savoir. C’est aussi en souffrant qu’il obtint la science des runes(il resta suspendu à l’Yggdrasil pendant neuf nuits, une lance plantée dans le côté.). Les runes étaient des inscriptions magiques, donnant un pouvoir important à celui qui les gravait dans la pierre ou dans le bois (Odin transmit par la suite la science des runes aux hommes). 
 
 
Il vola ensuite l’Hydromel scaldiqueaux géants (celui qui en buvait devenait alors un poète.). 
 
 
Il possédait comme arme magique la lance Gungnir, qui revenait dans la main du dieu une fois que celui-ci l’avait lancée sur sa cible. 
 
 
 Sa monture était Sleipnir, le cheval à huit pattes. Ce dernier était né suite à une aventure à laquelle avait participé les Ases : après avoir livré bataille contre les Géants, les Ases cherchèrent à mieux protéger Asgard, leur monde de résidence. C’est alors qu’un Géant vint les rencontrer, leur proposant de construire une muraille, en échange du soleil, de la lune et de Freya, la déesse de l'amour. 
 
 
Les dieux acceptèrent l’offre, poussés par le dieu Loki. Cependant, ils émirent la condition que le travail soit effectué en trois ans, pensant que le Géant ne parviendrait pas à tenir ses délais. 
C’est alors que les Ases se rendirent compte que les travaux de construction de la muraille avançaient bien plus vite que prévu. Loki, se sentant responsable, partit espionner le Géant alors qu’il travaillait. C’est alors qu’il découvrit que ce dernier utilisait un étalon gris du nom de Svadilfari (‘esclave’.), qu’il utilisait afin de transporter les pierres nécessaires à la construction de la muraille. 
 
 
A ce rythme, il ne resta bientôt plus que trois jours avant la fin du temps imparti, et le Géant avait presque accompli son ouvrage. C’est alors qu’au cours de la nuit, Loki décida de se transforma en jument, puis attira Svadilfari hors du chantier. Ce dernier poursuivit Loki toute la nuit, et au matin, le Géant ne put avancer dans la construction de la muraille. Loki se changea à nouveau en jument les nuits suivantes, et finalement le Géant ne put achever son oeuvre. 
 
Loki donna peu après naissance à cheval à huit pattes nommé Sleipnir, qui devint la monture d'Odin. 
 
 
2° Thor, dieu du tonnerre – 
 
 
Thor était le fils d’Odin et d’une Géante, et l’un des principaux dieux de la mythologie scandinave. Avec son épouse Sif, il eut comme enfants Modi (‘courage’.), Thrud (‘vigueur’.) et Magni(‘le fort’.). 
Thor était le dieu le plus fort d’Asgard, aussi robuste que son père Odin était sage. Pour se déplacer, il montait sur son char volant, tiré par deux boucs magiques : Tanngnjost (‘dents grinçantes’.) et Tanngrisnir (‘dents étincelantes’.).   
 
 
 
 
 
 
La bataille de Thor et des Géants, par Marten Eskil WINGE, 1890. 
 
 
En outre, le dieu possédait divers objets magique : une ceinture qui augmentait sa puissance au fur et à mesure qu’il la serrait contre sa taille ; et surtout le marteau Mjöllnir, qu’il ne pouvait tenir qu’en mettant des gants de fer, tant le manche était brûlant. 
 
 
Mais un jour, en se réveillant, Thor d’aperçut que son marteau avait disparu. Il demanda alors l’aide du dieu Loki, qui se rendit dans le monde des Géants de glace, Jötunheim. Il y rencontra alors Thrymun Géant de glace. Ce dernier révéla à Loki qu’il s’était emparé du marteau, et qu’il était prêt à le rendre à condition que les Ases le laissent épouser Freya. 
 
 
 
Loki retourna à Asgard, informa Thor de la situation, puis se rendirent ensemble chez la déesse en question. Mais comme cette dernière refusa violemment la proposition de Thrym, les Ases décidèrent de se réunir en conseil, afin de trouver un moyen de récupérer le marteau. C’est alors qu’Heimdall proposa de déguiser Thor en Freyja, afin que ce dernier puisse parvenir auprès des Géants sans éveiller leur attention. Thor s’opposa tout d’abord à cette idée, refusant de se travestir, mais comme les autres divinités insistèrent, le dieu de la foudre accepta. 
 
 
C’est alors que Thor, déguisé en Freya, et Loki, déguisé en servante, se rendirent au Jötunheim. Le géant Thrym, trop content de constater que son plan avait marché, avait invité toute sa famille et préparé un banquet pour l’occasion. Les deux divinités se mirent alors à table, et, au cours du repas, Thor dévora un bœuf et huit saumons, ainsi que trois tonneaux d’hydromel. Thrym s'étonna alors du grand appétit de sa ‘épouse’, et Loki lui expliqua que ‘Freya’ n'avait pas mangé depuis huit jours, tant elle était excitée de se rendre au Jötunheim. Voulant alors embrasser son ‘épouse’, Thrym s’inquiéta alors du regard féroce de cette dernière. Cependant, Loki trouva une nouvelle fois la parade en expliquant que ‘Freya’ était tant excitée de se rendre au Jötunheim, qu'elle n'avait pas dormi depuis huit jours. 
 
 
A la fin du repas, Thrym commit alors le geste qui causa sa perte, offrant Mjöllnir à son ‘épouse’. Une fois l’arme entre ses mains, Thor révéla sa vraie nature, puis massacra Thrym et tous les Géants présents dans la salle. 
 
 
 
3° Njörd, dieu des océans – 
 
 
Comme nous l’avons vu précédemment, Njörd était une divinité Vanne, envoyée à Asgard en tant qu’otage. 
 
 
 
 
 
 
Njörd. 
 
 
 
Dieu de la mer et des vents, il avait conçut Freyr et Freya avec sa sœur Nerthus, mais les Ases n’appréciaient pas l’inceste. Et, une fois à Asgard, il épousa la géante des glaces Skaldi. 
 
 
 
 
 
Skaldi, la géante des glaces. 
 
En effet, Thjazi, le père de cette dernière avait été tué par le dieu Loki, car il avait volé les pommes d’or assurant l’immortalité aux dieux. Les Ases, en voyant la géante arriver, lui proposèrent de l’or, ce qu’elle refusa, puis lui offrirent un mari. Comme Skaldi accepta, les dieux se cachèrent derrière un rideau, ne laissant apparaître que leurs pieds. La Géante espérait choisir Balder, un des dieux les plus appréciés d’Asgard, mais elle tomba sur Njörd. Ils se marièrent, mais le couple connut des difficultés : le dieu ne supportait pas la neige de Jötunheim, et la Géante n’appréciait guère la mer.    
 
 
4° Freyr, dieu de la vie – 
 
 
Fils de Njörd et de Nerthus, Freyr était le dieu de la vie et de la fertilité, et le chef de file des Vanes. Toujours accompagné de son sanglier, Gullinbursti, il profita un jour de l’absence d’Odin pour s’asseoir sur le trône de ce dernier : ainsi, il parvint à voir tout la terre, et aperçut la Géante de glace, Gerda(‘champ’.). Tombant fou amoureux d’elle, il voulut l’épouser. Le dieu fit alors semblant de tomber malade pour attirer son attention. Skinnir, le fidèle serviteur de Freyr, fut alors envoyé à Jötunheim, auprès de la Géante. Il lui présenta alors deux des trésors de son maître : son cheval et son épée de vie, une arme magique qui avait le pouvoir de combattre toute seule. Cependant, Gerda refusa, bien que les dieux lui offrirent onze pommes d’or, ainsi qu’un des bracelets d’Odin. 
 
 
Skinnir jeta alors une malédiction sur Gerda, faisant d’elle un paria. Mise devant le fait accompli,  le serviteur de Freyr lui jeta alors une terrible malédiction incurable faisant d'elle un paria. Mise devant le fait accompli, Gerda dut accepter la demande en mariage de Freyr. Le cœur de la géante de glace fondit lorsqu’elle rencontra Freyr, et le couple vécut heureux. 
 
 
En récompense, Skinnir récupéra le cheval et l'épée de son maître, qui manquera à ce dernier au cours de Ragnarök. 
 
 
 
 
 
Freyr, accompagné du sanglier Gullinbursti, confie son épée de vie à Skinnir. 
 
 
5° Tyr, dieu de la guerre – 
 
 
frère d’Odin, Tyr était le dieu de la guerre et de la justice. Ce dieu faisait en outre partie d’un triptyque guerrier : Odin, Thor et Tyr. Odin était dieu de la ruse et de la victoire ; Thor, dieu de la force brute ; Tyr, dieu de la guerre et de la stratégie. 
 
 
Tyr était un dieu manchot, ayant perdu sa main en gage : les Ases avaient appris d’une prophétie que Fenrir, un loup gigantesque, causerait leur perte. Les dieux décidèrent alors d’enchaîner la créature, la défiant de rompre ses liens. Mais le loup parvint à se libérer. L’on fabriqua alors une chaîne encore plus solide, que Fenrir parvint à détruire sans mal. Alors, l’on demanda aux nains de fabriquer des liens indestructibles, et ils créèrent la chaîne Gleipnir. 
 
 
Les Ases défièrent alors le loup une nouvelle fois, qui accepta l’expérience. Mais comme ce dernier n’avait pas confiance (il savait que les dieux ne le libèreraient pas s’il échouait.), il demanda un gage aux divinités présentes. Tyr mit alors sa main dans la gueule de l’animal, puis Fenrir fut attaché. 
 
 
Le loup avait beau se débattre, il ne parvint pas à se libérer. Les dieux rigolaient bien de voir l’impuissance de Fenrir, sauf Tyr qui venait de perdre sa main. 
 
 
 
 
 
La capture de Fenrir. 
 
 
Par la suite, la créature fut enfermée, une épée en travers de la bouche, afin que celui-ci ne puisse plus mordre personne. Fenrir restera attaché jusqu’au jour de Ragnarök.      
 
 
6° Heimdall, gardien du Bifrost – 
 
 
Heimdall était le gardien des dieux, protecteur du pont arc en ciel Bifrost. Résidant au Himinbjorg (‘château du ciel’.), il était toujours équipé de son cor Gjallarhorn, dans lequel il soufflait pour prévenir les autres divinités qu’un danger approchait. 
 
 
 
 
 
 
Heimdall soufflant dans son cor Gjallarhorn. 
 
 
Doté d’une ouïe exceptionnelle, il pouvait entendre l’herbe pousser et la laine des moutons friser : les Géants de glace ne pouvaient pas compter sur une attaque surprise. 
 
 
Sous la forme du mortel Rig, il fut à l’origine des classes sociales humaines. 
 
. 
Il possédait aussi un cheval volant à la crinière d’or, Gulltop. 
 
 
 
7° Hoder, le dieu aveugle – 
 
 
Fils d’Odin et de Frigga, Hoder était le dieu aveugle des ténèbres et de l’hiver. Il fut l’assassin de son frère Balder, qu’il tua sans le savoir au cours d’un banquet. 
 
 
Hoder était un dieu réputé pour avoir hérité d’Odin un certain côté sombre. Il fut tué par le dieu Vali, fils d’Odin, peu de temps après la mort de Balder. 
 
 
 8° Loki, dieu de la ruse – 
 
 
Loki était le fils du Géant Farbauti, mais fut cependant accueilli comme un Ase à Asgard, mais seuls Odin et Thor acceptèrent de le côtoyer. Odin échangea même un serment avec lui qui les faisaient frères, sans qu’aucune légende ne nous en ait appris la raison. 
 
Dieu du mensonge et de la ruse, Loki était un dieu malicieux et malveillant. Il avait souvent entraîné les dieux dans le danger et les pires difficultés, mais réussissait cependant à toujours les en sortir. Eloquent mais fourbe, Loki savait se transformer en animal ou en femme, afin de parvenir à ses fins.   
 
 
Marié à la déesse Sygin, elle lui donna trois fils : Ali, Vali et Narvi. Mais Loki eut d’autres aventures amoureuses, et rencontra la Géante Angrboda, qui entendra trois des plus monstrueuses créatures de la mythologie nordique : Hel, déesse des Enfers ; le loup Fenrir ; le serpent Jörmungand (après sa naissance, il se mit à grandir si rapidement qu’un jour Thor décida de le lancer dans l'océan cosmique. Il continua d’y grandir, entourant l’univers et venant mordre sa queue. On le surnomma le Serpent-Monde.). Loki donna aussi naissance à Sleipnir, le cheval octopode d’Odin. 
 
Loki participa à de nombreuses aventures aux côtés des Ases : il participa à la construction de la muraille d’Asgard, aida Thor à retrouver son marteau disparu, vola la chevelure de Sif, (pour s’excuser il offrit à Freyr le bateau Skidbladnir et à Odin la lance Gungnir.), etc... 
 
 
Mais Loki fut définitivement considéré comme un ennemi suite à la mort du dieu Balder. Suite à cet incident, il fut enfermé dans une caverne avec les entrailles de son fils Narvi, un serpent venimeux posé sur sa tête lui crachant son venin sur le crâne. Sygin décida alors d’aider son mari en tenant un bol sous la gueule du serpent. Cependant, elle devait quelquefois aller vider le récipient, et le venin atteignait alors Loki, qui se tordait de douleur. 
 
 
 
 
 
Loki et la loyale Sygin. 
 
 
Il restera attaché jusqu’au Ragnarök. 
 
 
9° Balder, le dieu bien aimé – 
 
 
Fils d’Odin et de Frigga, Balder était une divinité Ase beaucoup aimé par ses semblables, et qui connut une destinée tragique. 
 
 
 
 
Balder l'intouchable. 
 
 
Marié à la déesse Nanna, il avait engendré Forseti, une divinité réputée pour son sens de la justice. 
 
 
Mais Balder ne nous est bien connu que par l’histoire de sa mort, qui nous rappelle qu’à Asgard, contrairement à l’Olympe, les dieux sont mortels. 
 
 
Balder faisait alors des rêves funestes, et ses confrères en furent alertés. Odin se rendit donc au Niflheim, afin de connaître le pourquoi de ce phénomène. Là, il apprit que Balder était condamné. Frigga, ayant eu connaissance des dangers qui menaçaient la destinée de son fils, décida de parcourir les neuf mondes, afin de faire jurer aux entités animées et inanimées, de bien vouloir épargner la vie de Balder. 
 
 
Ce dernier devenant ainsi invulnérable, les autres dieux s’amusèrent à lui tirer des flèches dessus, ou à lui envoyer des lances. Les projectiles étaient à chaque fois déviés, ou bien s’arrêtaient net devant leur cible. 
 
 
Loki, quant à lui, détestait Balder, et voyait d’un mauvais œil la puissance de ce dernier. Il décida alors de rendre visite à Frigga, déguisé en femme, afin de lui demander comment Balder était-il devenu invulnérable. Cette dernière lui répondit qu’elle avait demandé à toutes les entités animées et inanimées des neuf mondes de ne pas toucher à Balder, et que tous avaient accepté. Cependant, elle avoua n’avoir pas posé la question au gui, qu’elle jugeait inoffensif. 
 
 
Loki se rendit donc dans la salle où les dieux s’amusaient à tirer sur Balder, et s’approcha de Hoder, le dieu aveugle et frère de Balder. Loki incita Hoder à tirer sur son frère, mais ce dernier refusa à cause de son infirmité. Loki proposa alors à l’aveugle de guider son tir, lui fournissant une flèche faite de gui. Hoder tira alors sur Balder, qui reçut le projectile en plein cœur et mourut. 
 
 
 
 
 
Hoder guidé par Loki. 
 
 
Le cadavre de Balder fut alors déposé sur un bateau. Sa femme, Nanna, mourut de tristesse, et son corps fut déposé près de celui de son mari. L’embarcation funéraire fut ensuite poussée vers le large par la Géante Hyrrokkin, puis incendiée.  
 
 
 
 
 
Balder et Nanna sur leur barque funéraire. 
 
 

10° Hermod, le messager des dieux –     

 

Fils d’Odin et de Frigga, Hermodétait un des frères de Balder. Suite à la mort de ce dernier, il se rendit à Helheim avec Sleipnir, le cheval à huit pattes que lui avait prêté Odin.     

 

Il rencontra tout d’abord Modgud, qui gardait le pont sur la rivière Gjoll. Cette dernière demanda à Hermod ce qu’il faisait en ce monde, vu qu’il n’était pas mort. Ce dernier lui expliqua qu’il était venu chercher son frère Balder, et Modgud l’informa qu’il était bien passé par ce pont.     

 

Hermod rencontra ensuite la déesse Hel, et la supplia de ressusciter Balder. Cette dernière finit par accepter, émettant la condition que les neuf mondes le pleurent, entités animées et inanimées. Hermod parcourut alors l’univers, et partout, tous acceptèrent. Seulement il rencontra un jour une Géante du brouillard qui refusa de pleurer Balder (peut être s’agissait il de Loki déguisé ?). Ce dernier resta donc pour toujours au Helheim. 

Mythologie scandinave-La Genèse-L'Yggdrasil

Publié à 10:52 par acoeuretacris Tags : mythologie scandinave yggdrasil
Mythologie scandinave-La Genèse-L'Yggdrasil
Surt, le géant de feu 
 
 
 
L'Yggdrasil 
  
1° Les neuf mondes – 
  
Le frêne Yggdrasil était le support de l’univers. Selon la mythologie scandinave, ses branches soutenaient les neuf mondes, qui se divisaient en trois grandes zones (de la plus élevée à la plus basse.). 
  
  
 
  
  
L'Yggdrasil. 
 
 
  
  
 - Premier niveau, Asgard, Vanaheim et Lightalfaheim : Asgard était le monde des dieux Ases, Vanaheim celui des dieux Vanes. Ces deux races de dieux s’étaient un temps fait la guerre, puis avaient décidé de conclure une trêve. 
  
  
Lightalfaheim était le monde des Elfes de lumière (ou Alfes.), des créatures considérées comme des divinités mineures, associées à la nature. Les Elfes étaient des être plus petits que les humains, mais plus intelligents et plus malins qu’eux. 
  
  

- Deuxième niveau, Midgard, Jötunheim et Svartalfheim : Midgard était le monde des humains, et était relié à Asgard par le pont arc-en-ciel Bifrost. Composé de feu rouge, d'eau verte et d'air bleu, c’était le dieu Heimdall qui en avait la garde.Jötunheim le monde des Géants de glace. Ce monde leur avait été laissé par Odin et ses frères lors de la création du monde. Ils vivaient dans la forteresse d’Utgard, faite de neige et de glaçons. Enfin, Svartalfheim était le monde des Elfes noirs, qui étaient bien moins bienveillants que leurs homologues. Ce monde était parfois confondu avec le monde des Nains, Nidavellir.

 

 

 

- Troisième niveau, Muspellheim, Niflheim et Helheim : Muspellheim était le monde des Géants de feu, gardé par Surt et sa femme, Sinmore.  

 

 

Helheim était le monde des morts, domaine de la déesse Hel. La rivière Gjoll, issue de la source Hvergelmir, empêchait quiconque pénétrait dans ce monde dans ressortir. En outre, Gnipahellir, l’entrée de Helheim, était gardée par Garm, un chien monstrueux, doté de quatre yeux, vivant dans la caverne Gnipa. Et le pont menant au monde des morts, surplombant la rivière Gjoll, était gardé par Modgud, la ténébreuse vierge. Enfin, le Géant Hraesvelg (‘mangeur de cadavres’.) était assis sur le bord de ce monde, surplombant Helheim. Prenant la forme d'un aigle, lorsqu’il battait des ailes, il créait ce souffle glacial en provenance du royaume des morts. 

 

 

Pour finir, Niflheim était le monde de la glace et des brumes (un monde parfois confondu avec Helheim, tant ils sont ressemblants.). Niflheim était le lieu de résidence de Nihdögg(qui était soit un serpent, soit un dragon, selon les sources.). Cette créature monstrueuse dévorait des cadavres pour survivre, et rongeait continuellement une des trois racines de l’Yggdrasil. Niddhög voulait détruire Yggdrasil, mais n’était pas le seul : d’autres dragons (Graback, Grafvolluth, Goin et Moin.) s’y attaquaient aussi.    

 

 

 

2° Les trois racines – 

  

 

Sur cet arbre colossal, l’on pouvait rencontrer Ratatosk, un écureuil qui rapportait à l’aigle Vedrfölnir (situé au sommet de l’Yggdrasil.) les moqueries de Nihddög (situé tout en bas.). On pouvait aussi y rencontrer d’autres animaux de moindre importance : un coq, un faucon, quatre cerfs et la chèvre Heidrun

 

 

L’Yggdrasil soutenait les neuf mondes, et était soutenu par trois racines : la première se trouvait à Jötunheim, à côté du puits de la connaissance, gardé par le géant Mimir le sage. La seconde se trouvait à Niflheim, prés de la source Hvergelmir, et était sans cesse rongée par Nidhögg. La dernière se trouvait à Asgard, prés du puits d'Urda, gardé par les trois Nornes 

 

 

 

   

 

Les trois Nornes, par Arthur RACKHAM, 1912. 

 

 

 

 

La première, Urda, voyait le passé ; la seconde, Verdandi, voyait le présent ; la troisième, Skuld, voyait le futur. Ces dernières assignaient aux hommes leur destinée. Ces dernières mélangeaient de la boue à l'eau du puits (si sacré qu’il était interdit d’y boire.), afin de soigner la racine rongée par Nidhögg.  Mais tous savaient que l’arbre était condamné, que Niddhög parviendrait à ses fins. Alors arriverait Ragnarök, la bataille de la fin du monde.

Mythologie scandinave-La Genèse-création des mondes

Publié à 10:35 par acoeuretacris Tags : mythologie scandinave création monde
Mythologie scandinave-La Genèse-création des mondes
Le géant Ymir
 
I: La création des mondes 
 
 
La mythologie scandinave nous est connue grâce à deux ouvrages importants : la Nouvelle Edda[1] (écrite au XII° siècle par Snorri Sturluson.) et surtout l’Ancienne Edda (qui est un recueil d’écrits anciens, largement antérieurs au XII° siècle.). 
 
 Ces deux livres sont une compilation des différentes légendes de la mythologie scandinave. 
 
 
Lors de la christianisation de l’Angleterre, de la Germanie et de la Scandinavie, les mythes païens furent détruits par l’Eglise. Ce qui fait qu’aujourd’hui, nous avons perdu beaucoup de textes précédant la christianisation de ces pays. Nous avons cependant conservé l’épopée de Beowulf, en Angleterre ; ainsi que celle des Niebelungenlied, en Allemagne. L’Islande a conservé aussi de nombreuses traces de cette période de l’Histoire, car les chrétiens venus évangéliser ce pays furent plus tolérants.  
 
 
1° De la naissance à la mort d’Ymir – 
 
Au début, il n’y avait rien. Ni ciel, ni terre, ni étoiles, ni lune, ni soleil. Ce vide était appelé Ginnungagap(ce qui veut dire ‘l’abîme’.). Au nord se trouvait le Niflheim (le monde de la glace et des brumes.), et au sud se trouvait de Muspelheim (le pays de feu, gardé par le géant Surt.). Les douze rivières, nommées Heligavar, coulaient du monde des morts vers l’abîme, qui, à son contact, gelaient et formaient de la glace. En provenance du Muspelheim, des nuages brûlants se dirigeaient vers l’abîme, et au contact de la glace, formaient du brouillard. 
 
 
De ce brouillard tombèrent alors des gouttes d’eau, qui donnèrent naissance aux filles du gel, ainsi qu’au premier géant, Ymir. Ce dernier fut le grand-père d’Odin. 
 
 
En même temps apparut Audhumla, la vache nourricière. De ses pis coulaient quatre rivières de lait, dont Ymir se nourrissait. 
 
 
Cette dernière léchait continuellement la glace de Ginnungagap, d’où naquit Buri : le premier jour, ses cheveux apparurent ; le deuxième jour, l’on vit sa tête ; et le troisième jour, il fut achevé. 
 
 
 
 
Audhumla, par  Nicolai Abraham ABILDGAARD, 1790, Statens Museum fur Kunst, Copenhage. 
 
 
Par la suite, ce dernier engendra Bor, qui épousa Bestla, fille d’un géant de glace. Trois garçons naquirent de leur union : Odin, Vili et . 
 
 
C’est alors qu’Odin et ses deux frères tuèrent Ymir. Puis, ils créèrent le ciel et la terre avec son cadavre. Son sang forma la mer, son corps forma la terre, ses os formèrent les montagnes, ses cheveux formèrent les arbres, et son crâne forma les cieux. 
 
 
 
 
 
Ymir se faisant tuer, par Lorenz FROLICH, XIX° siècle. 
 
 
En outre, les larves qui rongeaient le cadavre d’Ymir servirent à Odin et ses frères pour créer les Nains. Ces derniers, vivant sous terre, étaient très adroits dans les travaux manuels. Quatre d’entre eux, des nains gigantesques, Nordi, Sudri, Austri et Westri, servirent à soutenir la voûte céleste, et donnèrent leurs noms aux quatre points cardinaux. 
 
 
Puis, Odin, Vili et Vé créèrent le temps en utilisant le cerveau d’Ymir. 
 
 
Enfin, les trois frères décidèrent de noyer les descendants d’Ymir dans son sang. Seulement, l’un de ses petits fils, Bergelmir, parvint à prendre la fuite, accompagné par sa compagne. Alors, Odin et ses frères formèrent un rempart à l’aide des cils d’Ymir, protégeant le domaine de Midgard, le monde des humains, des attaques de ses ennemis. 
 
 
2° Les premiers humains – 
 
 
Odin et ses frères donnèrent par la suite naissance aux premiers humains grâce à des arbres : le premier homme fut crée d’une branche de frêne (d’où son nom, Ask.), la première femme fut créée avec une branche de bouleau (d’où son nom, Embla.). 
 
 
Peu après, les dieux décidèrent de donner une société à cette humanité encore balbutiante. Le dieu Heimdall fut alors envoyé sur terre, sous les traits d’un mortel, nommé Rig. 
 
 
Ce dernier rendit tout d’abord visite à un couple d’humains vivant dans la misère. Ceux-ci, nommés Ai (‘grand père’.) et Edda (‘grand-mère’.), malgré leur pauvreté, hébergèrent le dieu pendant quelques jours. Neuf mois après, la femme accoucha d’un fils, un enfant laid et au dos voûté : Thrall (‘serf’.). Bien des années après, celui-ci ce maria avec Thir (‘esclave’.), donnant naissance à douze garçons (dont Bruyant, Taon et Voyou.) et six filles (dont Fainéante, Grasse et Perche.). C’est cette famille qui donna naissance à la classe des esclaves. 
 
 
Après s’être rendu chez ces gens pauvres, Rig se rendit dans une maison, habitée par des gens modestes, Afi (‘grand père’.) et Amma(‘grand-mère’.). Il y fut bien accueilli par le couple qui y vivait, et y resta quelques jours. Neuf mois après, la femme mit au monde un fils, nommé Karl(‘homme’ ou ‘hargneux’.). Par la suite, l’enfant devenu grand se maria avec Snor(‘belle fille’.), et il engendra Barbeforte, Bon époux, Forgeron, Vierge, Capable et Beau visage. Ainsi apparut la classe des hommes libres. 
 
 
Enfin, Rig se rendit dans une demeure peuplée de riches humains, et, bien accueilli par ses habitants, Fadir (‘père’.) et Monir (‘mère’.), il y resta quelques jours. Neuf mois plus tard, le couple d’humains eut un enfant magnifique, qu’ils baptisèrent Jarl(‘comte’ ou ‘chef de guerre’.). Rig s’occupa de l’éducation de l’enfant, Il reçut une très bonne éducation de la part de Rig, qui lui enseigna le langage des oiseaux, la connaissance des runes ; les mots magiques pour calmer la mer, éteindre le feu et émousser l’arme d’un adversaire. Jarl fut le premier de la race des guerriers. Par la suite, Rig le quitta, lui révélant qu’il était son père. Le jeune homme se maria plus tard avec Erna (‘gaie’.), et eut plusieurs enfants, les ascendants des nobles et des rois. 
 
Une fois sa tâche accomplie, Heimdall retourna vers le monde des dieux.  
 
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[1] Le terme ‘edda’ signifie ‘histoire’ 

Bon dimanche à tous...

Publié à 09:00 par acoeuretacris Tags : bonjour
Bon dimanche à tous...

Comment sont les gens ?  

 

Il était une fois un vieil homme assis à l’entrée d’une ville du Moyen-Orient.

 

Un jeune homme s’approcha et lui dit :
- Je ne suis jamais venu ici ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?

 

Le vieil homme lui répondit par une question :
- Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?
- Egoïstes et méchants. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais bien content de partir, dit le jeune homme.

 

Le vieillard répondit :
- Tu trouveras les mêmes gens ici.

 

Un peu plus tard, un autre jeune homme s’approcha et lui posa exactement la même question.
- Je viens d’arriver dans la région ; comment sont les gens qui vivent dans cette ville ?

 

Le vieille homme répondit de même :
- Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens ?


- Ils étaient bons et accueillants, honnêtes ; j’y avais de bons amis ; j’ai eu beaucoup de mal à la quitter, répondit le jeune homme.


- Tu trouveras les mêmes ici, répondit le vieil homme.

 

Un marchand qui faisait boire ses chameaux non loin de là avait entendu les deux conversations.

 

Dès que le deuxième jeune homme se fut éloigné, il s’adressa au vieillard sur un ton de reproche :
- Comment peux-tu donner deux réponses complètement différentes à la même question posée par deux personnes ?


- Celui qui ouvre son coeur change aussi son regard sur les autres, répondit le vieillard. Chacun porte son univers dans son coeur.

 

(auteur inconnu)

 

Bonne soirée à tous....

Publié à 20:32 par acoeuretacris Tags : bonsoir
Bonne soirée à tous....

 

Bonne et douce nuit à tous...

à demain...

Animaux - Oiseaux - L'alouette des champs -

Publié à 16:55 par acoeuretacris Tags : oiseaux animaux alouette
Animaux - Oiseaux - L'alouette des champs -
Identification :

L'alouette des champs a les parties supérieures brunes, intensément striées de brun noirâtre. La calotte est légèrement plus foncée, contrastant avec le sourcil blanchâtre.

Les parties inférieures sont blanches, excepté la poitrine chamois clair striée de brun foncé. La gorge est jaunâtre, finement striée de foncé. La queue est presque noire, avec les rectrices externes tachetées de blanc. Les ailes présentent des liserés clairs.

La tête possède de longues plumes sur le sommet de la calotte, formant une crête qui se hérisse à certains moments. Les yeux sont brun foncé. Le bec est relativement court et de couleur corne.

Mythologie - Symboles

Les légions romaines qui étaient essentiellement composées de gaulois avaient pour signe distinctif des ailes d'alouettes pour décorer leurs casques. Notre emblème, le coq gaulois, ne fut choisi qu'à la révolution française.


L' Alouette des champs grisolle, tire-lire, turlute. L'alouette des champs mâle a un chant complexe. Le chant est émis en vol. Quand l'alouette des champs chante au sol, le chant est plus calme et plus court.

Le chant de l'alouette des champs est unique. Sa qualité, sa variété et sa longueur ont inspiré de nombreux artistes, fascinés par ses merveilleuses variations.

L'alouette des champs vit dans les campagnes ouvertes, les zones cultivées, les marais, les prairies et les dunes. Elle évite les zones boisées, mais on peut la trouver aux lisières des forêts et aussi à moyenne et haute altitude dans les zones ouvertes, de 1000 à 2700 mètres.

Comportements

L'alouette des champs vit sur le sol. Pour se nourrir, elle fouille sur le sol, cherchant sa nourriture à vue, un peu accroupie, et avançant au fur et à mesure.

Son plumage la rend presque invisible au sol.
Le mâle chante au-dessus ou sur son territoire, à environ 50 à 60 mètres du nid. Le chant est utilisé pour défendre le territoire et pour renforcer les liens entre les partenaires.

Les couples se forment en février. A ce moment-là, les mâles commencent leurs vols nuptiaux, s'élevant du sol en spirale et en chantant fortement. Une fois à bonne hauteur, le mâle descend en spirale, alternant battements d'ailes et glissés, toujours en chantant. Quand il arrive à une hauteur moindre, laisse tomber sur le sol comme une pierre. Là, il effectue encore d'autres parades, marchant autour de la femelle avec la crête dressée, les ailes abaissées et la queue déployée en éventail.
L'alouette des champs est territoriale pendant la saison de reproduction.

L'alouette des champs vole à basse altitude au-dessus de la campagne. Sur de longues distances, le vol devient ondulant, mais l'alouette a aussi un vol direct puissant.

L'alouette des champs niche sur le sol dans une dépression peu profonde. La femelle construit le nid avec de l'herbe et des tiges sèches.

Le nid est tapissé de matériaux fins et de crins ou de poils.
La femelle dépose 3 à 5 oeufs. L'incubation dure environ 11 jours assurée par la femelle, tandis que le mâle continue à chanter et à voler au-dessus du territoire.

Les poussins sont nourris par les deux parents et grandissent vite. Ils abandonnent le nid à l'âge d'environ 9 à 10 jours et restent dans la végétation environnante. Ils s'envolent 10 jours plus tard, à l'âge de trois semaines.


L'alouette des champs se nourrit d'insectes et de larves, de vers de terre, et de graines et semences diverses.
Les populations d'alouettes des champs sont menacées par la perte de l'habitat, avec les changements dans les pratiques agricoles et la perte des campagnes ouvertes.

La saga des marques - Martini -

Publié à 16:08 par acoeuretacris Tags : marques
La saga des marques - Martini -
 
Martini 
 
 

l'apéritif qui ne manque pas d'appétit 
 
 
Qu’il soit rosso, bianco, rosé ou extra dry, sans compter le cocktail de James Bond ou celui d’Hemingway, Martini est le numéro un mondial du vermouth.
Une place, toujours convoitée mais jamais ravie depuis plus d’un siècle.
 
 
 
 
 
 
Mescatini, Franteli, Fortini... Si la puissance d’une marque se mesure à la seule aune de ses contremarques et autres contrefaçons, Martini figure dans le palmarès des grandes marques mondiales. 
 

Pour autant, sa notoriété, Martini la doit d’abord à un savant cocktail dans lequel entrent les produits, dont un vermouth au goût inimitable, son imaginaire aux couleurs italiennes et le pouvoir visionnaire des dirigeants qui, par leurs nombreuses innovations, ont présidé, pendant cinq générations, à sa longévité. 
 

L’histoire est parfois injuste. 
 
 
 
 
 
 
Alessandro Martini et Luigi Rossi, un tandem de choc. 
 
 
 
 
Quand Martini s’affiche partout 
 
 
"L’apéritif de renommée mondiale", comme le rappelle une réclame des années 1950, aurait pu avoir pour nom Rossi et non celui de Martini car c’est au premier qu’il doit sa recette et à ses descendants, son développement dans le monde entier. 1847 : quatre hommes d’affaires italiens, Clemente Michael, Carlo Re, Agnelli et Baudino s’associent au sein de la Distilleria Nazionale di Spirito di Vino pour produire du vin, des spiritueux et du vermouth. Le contexte économique est favorable. Portée par le mouvement d’unité italienne, le Risorgimento, l’industrie du vermouth stimule l’économie du Piemont. A tel point que, depuis 1840, sur décision du roi Charles Albert, un registre recense les producteurs accrédités à Turin et dans les collines environnantes. 

L’équipe fondatrice s’étoffe avec un trio dont deux noms vont bâtir la légende de la marque : l’agent commercial Alessandro Martini (propriétaire, depuis 1830, d’une petite exploitation de vins située dans les environs de Turin, achetée au grand-père d’Agnelli, fondateur de la Fiat), le comptable Teofilo Sola et Luigi Rossi. Ce dernier, herboriste et vinificateur, crée un vermouth, à base de vin, d’herbes et d’aromates, mélanges subtils d’amertume et de douceur. Son succès est tel que, pour remercier son créateur, Alessandro Martini fait entrer, à la fin des années 1850, Luigi Rossi au sein de la direction de l’entreprise. 

Preuve que la Distilleria Nazionale di Spirito di Vino offre des produits de qualité, San Salvatore Monferrato accueille une distillerie et des succursales s’ouvrent à Gènes, Cagliari et Narbonne. 
 
 
Les médailles, sceau de qualité 
 

Date clé dans l’histoire de la marque,qui figure toujours sur l’étiquette de la bouteille : en 1863, Martini, Sola et Rossi prennent les rênes de la société, rebaptisée "Martini, Sola & Cia". Ce changement, dans le capital de la société, est dû au décès de Carlo Re en 1860, suivi trois ans plus tard par le départ en retraite de Clemente Michael. Révolution industrielle oblige, les dirigeants décident, en 1864, de transférer la production à Pessione di Cheri, un bourg au cœur du Piémont, proche de la ligne ferroviaire qui relie Turin au port de Gènes. 

 

 
 
 
 
étiquette 1896 
 
 
 
 
étiquette 1977 
 
 
 
 
étiquette 1980-1995 
 
 
De là vont partir les caisses de vermouth pour conquérir de nouveaux marchés :New York reçoit les cent premières caisses en 1867. Et puisque l’heure est aux Expositions Universelles, pourquoi ne pas concourrir et remporter des médailles que les bouteilles pourront arborrer fièrement sur les étiquettes. 
 

Celles d’aujourd’hui portent toujours témoignage des nombreuses récompenses remportées par Martini, dont la première fut reçue à Dublin,en 1865.Suivront celles de Paris (1867 et 1878), Vienne (1873) et Philadelphie (1876). Moins de trente ans après sa création, Martini est dégusté dans le monde entier : Etats-Unis, Brésil, Argentine, Grèce, Portugal, Belgique, Egypte... 
 
 
 
 
bouteille 1865 
 
 
 
bouteille 1867 
 
 
 
bouteille 1858 
 
 
 
bouteille 1870 
 
 
 
 
bouteille 1872 
 
 
 
 
bouteille 1873 
 
 
 
 
bouteille 1997 
 
 
 
bouteille 1920 
 
 
 
bouteille 1950 
 
 
1879 : le trio devient duo. L’entreprise accole le nom de Rossi à celui de Martini,en remplacement de Sola.Ce dernier vient de décéder et ses fils, ne souhaitant poursuivre l’œuvre du père, cèdent leurs actions. Les années 1870 sont celles de la diversification avec le lancement de Vino Canelli Spumante, aujourd’hui Asti Martini. Renouant avec la tradition des cours royales, éprises de vermouth au XVIIIème siècle, Martini est de nouveau sur les tables des cours européennes. Signe de qualité avant l’heure, les étiquettes attestent encore aujourd’hui, par la présence de nombreuses armoiries, de l’attachement des cours royales à Martini :le roi Victor Emmanuel II autorise, en 1868,Martini & Rossi à apposer les armoiries de la Maison de Savoie. Il sera bientôt suivi par le roi Louis du Portugal (1872), la reine Christine d’Autriche, alors régente d’Espagne (1897) et le parlement britannique. Aux médailles s’ajoutent les blasons comme ceux de Melbourne,Anvers et Mendoza.
 
 
Le Vermouth au parfum du mystère 
 

Si l’origine du mot est allemande, de "Wermut" signifiant "absinthe", le produit, lui, est d’origine italienne. La légende rapporte que son créateur fut le célèbre Hippocrate qui aurait inventé cet elixir, le "vinum absinthiatum", aux vertus médicales, quatre siècles avant J.C.
Quelques siècles plus tard, Alessio, herboriste italien imagina un mélange, fort prisé à la cour de Bavière qui le baptisa "Wermut Wein".
 

 

 

A base de vin (75%), Martini est concoté à base de plantes et d’herbes : 
 

gentiane, angélique, rhubarbe, iris, gingembre, santal, quinquina, cascara, canelle, armoise, sarriette, menthe, framboise, coriandre, cardamone, anis, genièvre, aloès, cachou, citron,orange,rose,lavande,clous de girofle,origan, marjolaine, thym, romarin, myrrhe. Quant aux proportions,mystère ! 
 
 
La communication au service de l’art 
 

A nouvelle génération, nouveaux défis. Au début du xxe siècle, la direction de Martini & Rossi revient aux fils de Luigi Rossi, Ernesto, Teofilo, Enrico et Cesare, seuls propriétaires de la société depuis le décès d’Allessandro Martini en 1905. Autour de deux pôles dominants, le vermouth et l’Asti Spumante, Martini & Rossi va enrichir son portefeuille de marques avec deux nouveaux parfums,Martini Extra Dry (1900) et Martini Bianco (1910) et étendre sa présence sur le globe. Première entreprise exportatrice du Piémont, elle essaime des succursales dans le monde entier comme à Buenos Aires (1884), Genève (1886) et Barcelone (1893). 

 

 

La deuxième génération entame une nouvelle phase d’expansion à l’international avec la création d’un réseau de filiales - dont la France en 1930 -, chacune ayant son propre capital, son caractère et ses coutumes." Think global,act local" avant l’heure,en somme ! Mais le produit reste le même et le nom Martini est déposé comme marque en 1922. Seule entorse : les Etats-Unis où les bouteilles portent la marque Martini & Rossi car Martini est le nom d’un cocktail américain ! C’est toujours avec cette deuxième génération que Martini choisit l’art comme mode de communication. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
1910-1950 : affiches dessinées par Cappiello, Dudovich... 
 
 
Les réclames sont alors signées par les plus grands affichistes dont Marcello Dudovich (1918) et Leonetto Cappiello (1920) (1). Il revient à la troisième génération, Theo, Napoleone, Metello et Lando, petits-fils de Luigi Rossi, à la tête de l’entreprise depuis 1930, de passer le cap de la deuxième guerre mondiale et son cortège de souffrances et de destructions. 
 
 
Soulignons, l’invention, en 1933, de la contre étiquette ainsi consignée dans les mémoires de Mario Aiassa, ancien secrétaire général de Martini & Rossi : “constatant à la terrasse des cafés que, sur le plateau du garçon, l’étiquette de la bouteille de Martini était tournée vers lui, nous avons inventé la contre étiquette pour que le consommateur puisse lire le mot Martini sur un disque rouge au verso. Nous avons calculé que 100.000 litres de Martini par mois, à raison de quinze verres par litre, donnaient un million et demi de consommations. Un million et demi de disques rouge placés mensuellement et gratuitement sous les yeux des consommateurs !”Les années cinquante renouent avec la tradition de l’art : Jean Droit (1948), F. Marangolo (1955), M. Olivero (1955), Andy Warhol (1958), complètent la galerie. 
 
 
 
 
Quatre variantes en France : Rosso (le porte-drapeau de la marque), Bianco (vermouth blanc), Rosé et Dry (vermouth sec) 
 
 
Traduction du slogan “Martini, l’apéritif de renommée mondiale”, Savignac signe une affiche en 1958 : six hommes de nationalité différente lèvent leur bras droit, un verre de Martini à la main. De 1952 à 1970, le grand prix de l’affiche Martini récompensera, tous les ans, la plus belle affiche (2). L’art toujours avec le "Grandi Concerti Radiofonici Martini & Rossi" qui donna, à Turin, de 1936 à 1943 puis de 1945 à 1964 près de trois cent cinquante concerts où s’illustra, entre autre, Maria Callas. 
 
 
Plus modestement, on pouvait entendre, dans les années 50 sur les ondes de Radio Luxembourg : "Avec Martini, Martini, le monde entier chante et sourit. On en boit de New York à Paris. Y’a rien de tel qu’un vrai Martini. 
 

Et si vous voulez régaler vos amis, offrez un Martini ! Mais, à l’heure de la consommation de masse, le ton publicitaire se recentre progressivement sur le “bénéfice produit”. Petit florilège des années cinquante : "Soif... un grand verre, deux blocs de glace, du Martini, un zeste de citron", "le vermouth Martini éveille l’appétit, active la digestion, tonifie les muscles, donne la ligne sportive. Avant chaque repas, un Martini." 
 
 
 
 
affiche de 1969-1973 
 
 
 
 
affiche de 1954 
 
 
Si Martini doit son succès au goût unique de ses produits, la marque le doit aussi à ses différents modes de consommation : elle peut être bue sur glace, en long drink ou en cocktail. 
 

La preuve par la publicité et les slogans créés par l’agence Alice : le célèbre “Martini on the rocks” date de 1972. Pour Martini Bitter, il devient “Martini on the sea” ou “Martini on the go”. A l’international, Martini se veut“Time of your life”en Angleterre ou aux Etats-Unis,“frohgestimmt” en Allemagne. Sa consommation s’adapte selon les goûts :“Better drink Martini as a cocktail or just by itself”, “Vermouth on the rocks Martini & Rossi… superb !”,“Original, straight Martini Vermouth, sweet or dry, just by itself light, lovely and cool… delicious”,“Vermouth as you like it and you will”. La crise pétrolière ne doit pas entamer le moral des consommateurs : “Donnez du goût à la vie”, “Prenez la vie comme un Martini”, “Avec Martini Bianco, prenez la vie côté soleil”,suggère la marque en 1975. Les années 80 seront celles des sens : “Martini on the rocks : la recette du plaisir” (1983), “Martini Bianco, faites vibrer la soif”(1987),“Martini extra dry, une sensation à découvrir” (1988). Si la marque utilise les écrans, le grand et le petit (4), à l’international avec pour slogan “Martini, there’s a party !” et pur sous-slogan “No Martini, no party !” (au nombre des récentes égéries citons Naomi Campbell et Sharon Stone), elle doit, en France, comme les autres marques d’alcool, se cantonner, depuis le décret Barzach et plus particulièrement la loi Evin,à l’affichage, la presse et la radio, avec, de surcroît, un discours aseptisé. 
 
Un support semble avoir échappé aux foudres gouvernementales : le dictionnaire dans lequel Martini figure parmi les noms communs.Et la célèbre terrasse Martini, ouverte sur les Champs-Elysées en 1948, recevait les stars du cinéma ... 
 
 
 
 
 
 
affiches de 1994-1996 
 
 
 
 
1864 
 
 
Rajeunir la marque
 
 
Grandir par acquisition devient un des leitmotivs des entreprises à compter des années 1950. La société Martini & Rossi n’échappe pas à la règle : son portefeuille de marques s’agrandit avec le whisky William Lawson’s dans les années cinquante,Saint-Raphaël en 1960,le porto Offley en 1966 et le vermouth Noilly Prat en 1971 (3). L’internationalisation croissante des marchés et la création de la Communauté économique européenne conduit la société à se doter, en 1977, d’instances européennes. Une nouvelle ère s’ouvre en 1992 quand la cinquième génération des Rossi, baptisée les “cheikhs du vermouth”, et représentée par le comte Gregorio Rossi di Montelera, vend Martini & Rossi SpA au géant du rhum, Bacardi (distributeur de Martini aux Etats-Unis depuis 1987). L’ensemble prend pour nom Bacardi-Martini en 1994. Une réflexion est alors engagée sur la place de la marque dans l’univers des apéritifs. “Pilier du bar de chaque Français, mais aussi des cafés, restaurants et hôtels, Martini était devenu, au cours des années 90, un choix par défaut”, souligne Géraud de la Noue, directeur marketing, Bacardi-Martini France. De surcroît, des produits qui, autrefois, n’étaient pas éligibles à l’apéritif, le sont aujourd’hui : champagne, vin mousseux, liqueur “moderne” comme le Malibu, bière et vin “tranquille” viennent concurrencer Martini à un moment de consommation - l’apéritif - où 82% des apéritifs sont consommés le soir et le week-end. En outre, le moment consacré à l’apéritif s’est“modernisé”,de l’apéritif traditionnel du dimanche midi aux bars de “pré nuit”. “Avec la réduction de la durée du travail, poursuit Géraud de la Noue, des relations de voisinage, de proximité et de convivialité se sont recréées autour de l’apéritif. Produit consensuel, accessible et mixable, Martini se doit d’être un acteur clé de ce moment de partage et de détente.” Pour refaire de Martini une marque éligible auprès de 25-35 ans, l’agence McCann-Erickson s’appuie, depuis 1999, sur deux valeurs fondatrices : son origine italienne et l’imaginaire de la créativité, du design et de la mode. Le territoire de l’élégance et de la sensualité se résume dans le slogan :“veramente italiano”.La botte de couturier est choisie avec son double symbole : celui, géographique de la carte des villes emblématiques de la créativité (Milan, Rome, Naples) et celui, suggéré, de l’élégance de la mode italienne. 
 

 
 
 
Le don d’ubiquité 
 

Pour la première fois depuis sa création, en 1863, la bouteille change de forme en 1997 en abandonnant l’arrondi pour le carré et son étiquette, elle plusieurs fois modifiée, devient plus sobre. Elle est illustrée par un personnage féminin ailé portant la trompette et la couronne de laurier, sans oublier les médailles et emblèmes royaux. Double objectif : rajeunir la marque et éviter les contrefaçons. 

 

 

 
 
Affiche années 1990 
 
 
 
 
2002 : la styliste Alberta Ferreti habille Martini d’un fourreau
de satin gris perle
 
 
 
 
 
Depuis 1999, l’agence McCann-Erickson s’appuie sur deux valeurs fondatrices. 
 
 
Le sponsoring sportif 
 

C’est avec les courses cyclistes que débute, en 1925, le sponsoring sportif de Martini. Les voitures de courses portent ses couleurs dès 1951 au Grand Prix d’Espagne. Initié par la filiale allemande, en 1968, sur le circuit de Hockenheim, Martini Racing-Team est officiellement créé à Londres en décembre 1970.
C’est au volant d’une Porsche 917 S que Gérard Larrousse remporte les 12 H de Sebring en 1971 et Van Lennep, les 24 H du Mans. De 1972 à 1979, Martini sponsorise également la Formule 1 avec Brabham et Lotus. Mais c’est surtout dans le domaine des Rallyes que la marque remporte ses plus belles victoires avec Lancia, Alfa Romeo et Ford. Martini Racing-Team totalise 40 titres mondiaux. La marque sponsorise également d’autres compétitions sportives comme la voile, le golf, l’escrime et l’équitation.
 

 

 
 
 
 
 
Mais la recette, elle, demeure inchangée dans la composition, même si Martini ne se fabrique plus aujourd’hui comme au 19ème siècle : la technologie a évolué, les arômes peuvent se modifier selon la récolte de vin et le choix des plantes et le degré du produit change selon les pays (de 14,9° à 18°). “Notre stratégie est de suivre l’évolution dans le but de garantir en permanence, grâce à la standardisation des produits, un goût constant pour la satisfaction des consommateurs”, explique Géraud de la Noue. Des deux centres de production, celui de Pessione (Turin) qui produit pour l’Europe et l’Amérique,celui de Barcelone dédié à l’Espagne, au Portugal et à la Belgique, sortent tous les ans 140 millions de bouteilles dont le dernier né en 1980, le Martini Rosé. Consommé dans plus de cent pays, Martini a pour premier marché l’Espagne, suivie par la France et l’Italie : à eux trois, ces pays représentent 60 millions de bouteilles. “L’apéritif est le reflet de la tradition culturelle locale. Moment fort et spontané en Europe du Sud, il l’est de manière occasionnelle en Europe du Nord. La force de Martini est de pouvoir s’y adapter.” Ainsi, l’Angleterre consomme du Martini Extra Dry, Martini fête, cette année, dix ans de co-branding avec Schweppes. “C’est un élément essentiel de la stratégie de la marque que de proposer un nouveau mode de consommation, une boisson fraîche et désaltérante”, souligne Géraud de la Noue. James Bond, lui, s’en tient à un Dry Martini “au shaker et pas à la cuillère, secoué, pas remué”, même s’il est parfois infidèle avec le champagne Bollinger ! 
 

Si le bar Hemingway du Ritz cultive toujours le souvenir du grand écrivain, le barman suit-il encore, à la goutte près sa recette, quinze mesures de gin pour une de vermouth ? 
 
 
 
 
 
Dry Martini les 3 légendes 
 

Qui a inventé le Dry Martini Cocktail, surnommé "élixir de la tranquilité" ? Trois légendes, au choix. Celle de Jerry Thomas qui l’aurait concoté, en 1862, à San Francisco, pour un chercheur d’or de la cité minière de Martinez. Ou bien celle attribuée en 1870 à Julio Richelieu, barman du salon du Martinez. Enfin, celle née en Grande-Bretagne où le mot Martini viendrait de la marque de fusils Martini & Henry en raison d’une comparaison que les soldats auraient faite entre l’arme et le cocktail : tous deux font long feu. Le livre des cocktails du Savoy évoque deux recettes :le Dry Martini Cocktail (gin, vermouth dry et orange bitter) et le Martini Cocktail (deux tiers gin, un tiers vermouth, sans orange bitter). On recense, aujourd’hui, soixante variantes du Dry Martini. 

 

 
 
 
 
Matini baby red 
 
 
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1 - Citons également Giorgio Muggiani (1921),San Marco (1930),D.Lubatti (1930),M.Gros (1930),S Franciscone (1935),C.Borghi (1935),G. Petiti (1935),G.Riccobaldi (1938).
2 - Un livre, réunissant toutes les affiches récompensées, sera édité en 1970 par Martini.
3 - Ajoutons Bénédictine en 1988 à l’issue d’une mémorable OPA contre Rémy-Cointreau (avec, dans la corbeille de mariage l’alcool de menthe Get 27,la vodka Eristoff et le champagne Veuve Amiot),le cognac Otard en 1990,le whisky Dewar’s et le gin Bombay en 1998. Au nombre des marques distribuées : Jack Daniel’s, Pommery, Glenmorangie, Grant’s, Glenfiddish,Veuve Amiot et Charles Volner, Duval et Casanis.
4 - Dernière campagne :Viva La Vita avec trois films (the Guys, the Ladies, Sailing) mettent en scène six jeunes, Johnny, Gianni, Mia, Pia, Sofia et Giovanni, partageant un moment Martini, à la terrasse d’un café ou sur un voilier.
5 - Martini a ouvert d’autres terrasses à Londres,Bruxelles,San Paolo,Barcelone,Milan,Gènes et Pessione.
 
 
 
 

Civilisations anciennes - Sipán . Les Moches ou Mochicas

Publié à 15:33 par acoeuretacris Tags : civilisations anciennes
Civilisations anciennes - Sipán . Les Moches ou Mochicas
Sipán . Les Moches ou Mochicas
Pérou

La découverte, en 1987, de la tombe du « seigneur de Sipán », dans le nord du Pérou, a révélé au monde les beautés de l’artisanat mochica.

La civilisation mochica s’est développée du IIIe siècle avant notre ère au VIIIe siècle de notre ère. La culture des Moches s’est principalement développée dans les vallées de la Moche et de la Chicama (actuelle province de La Libertad).
Très hiérarchisée, la société moche est dominée par une aristocratie qui contrôle le pouvoir politique, militaire et religieux. Ce peuple précolombien avait une culture qui est considérée comme la plus raffinée et la plus avancée du monde préinca.

La culture moche

Les Moches se sont établis dans des vallées fluviales, le long de la côte aride au nord du Pérou. L’agriculture et la pêche nourrissaient une importante population. Cette société très hiérarchisée, bâtissait des canaux d’irrigation, des pyramides et des palais.

Malgré l’absence d’un système écriture, les Moches ont témoigné de leur art dans de beaux vases en céramique, des laines élaborées, des peintures murales et de nombreux objets en cuivre, en or et en argent.

Poterie provenant de la côte nord du Pérou. Art des Moches ; 400-700 après notre ère (British Museum, Londres)

On ne sait pas si les Moches ont fondé un Etat centralisé avec une capitale ou si leur organisation reposait sur une confédération de plusieurs seigneuries.

On sait par contre que la noblesse concentrait tout le pouvoir. Le sommet de la hiérarchie était occupé par un chef, peut-être un roi.

Vase portrait d'un chef Moche

L’agriculture constituait la principale ressource. La population se devait de participer à la construction des grands ouvrages publics. Ces participations volontaires ont d’ailleurs contribué à l’essor de la civilisation. Les Moches ont ainsi réalisé des ouvrages hydrauliques grandioses.

Les Moches cultivaient des céréales, des légumes, du coton, du tabac et la coca. Ils élevaient des chiens, des cochons d’Inde et des lamas.


La pêche était une autre source importante d’approvisionnement. Les pêcheurs utilisaient les totoras, des groupes d’embarcations individuelles, liées entre elles par des cordes en fibre végétale.
La chasse n’était par contre pratiquée que par la noblesse.
L’examen des objets retrouvés dans les tombes a confirmé l’utilisation de cosmétiques, de miroirs, de peignes ou de pinces à épiler.

Pinces à épiler en or de facture moche (Lima, musée de l'Or)

La sépulture de Sipán

En février 1987, en creusant un tumulus sacré, des pilleurs de tombes ont mis au jour un incroyable trésor funéraire.

Une querelle ayant éclaté entre les voleurs, l’un deux dénonça ses complices. C’est ainsi que les archéologues ont pu déblayer les restes de la tombe saccagée.


Les huacas de Sipán étaient, à l'origine, de hautes pyramides de briques

Cette huaca ou pyramide sacrée allait leur révéler de nombreuses surprises. A l’origine, les huacas de Sipán étaient de hautes pyramides de brique, lieux où se déroulaient les rites sacrificiels et où se trouvaient les tombes royales.

Aujourd’hui, il ne reste plus que d’immenses tumulus.
A l’intérieur de la tombe pillée se trouvait le squelette d’un homme coiffé d’un casque de cuivre et protégé par un bouclier.

Des étendards de coton recouvraient le corps. Ils étaient décorés de cuivre plaqué or.

Walter Alva/Bruning Museum

La sépulture de Sipán est la plus magnifique tombe jamais découverte aux Amériques.

Dans la chambre funéraire, des cercueils de roseau abritaient deux hommes, deux femmes et un chien. Au centre, se trouvait le cercueil de bois où reposait l’homme en l’honneur duquel cette sépulture avait été érigée.

Il mourut vers 40 ans. C’était un seigneur guerrier chaussé de sandales d’argent. Dans sa main droite, il tenait un sceptre d’or et, dans la gauche, un sceptre d’argent.

Il était entouré d’objets en or et en argent.

Figurine à la coiffe en forme de hibou. L'homme le plus âgé, retrouvé dans la troisième tombe, portait un ornement de nez de 11 cm de haut, identique à celui de la figurine (Bruning Museum)

Des hommes sacrifiés entouraient le seigneur guerrier. On ne sait pas si les femmes étaient des concubines. En revanche, elles étaient mortes de puis longtemps quand elles ont été placées dans la tombe.

Par la suite, on trouva deux autres sépultures autour du tumulus.

Le site de Dos Cabezas : des tombes de géants

Entre 1997 et 1999, une équipe d’archéologues a localisé trois sépultures à Dos Cabezas, dans la partie basse de la vallée de Jequetepeque, près de Sipán.

Le noble Moche du tombeau 3. Il a été enfoui avec de nombreuses offrandes: une bouteille en forme d'oiseau, une tête de lama et des jarres

Des tombes miniatures étaient accolés à chaque tombe. Les petits compartiments près de la tombe étaient calqués sur le modèle des chambres funéraires. Cette caractéristique est totalement unique.


Tombeau 3 (1999) 1/ Tombe miniature contenant des céramiques, une tête de lama et une figurine en cuivre 2/ Jeune servante de 15 ans sûrement sacrifiée 3/ Homme enveloppé de bandelettes 4/ Enfant âgé de 9 ans 5/ Bouteille en céramique 6/ Bouteille en forme d'oiseau 7/ Marque du fabricant des briques


Excavation Tombeau 2 (1998) 8/ Figurine en cuivre 9/ Bouteille en forme de condor 10/ Tête de lama 11/ Cinq pots 12/ Lama en offrande 13/ Corps 14/ Jeune garçon de 15 ans enterré sous le personnage principal 15/ Bouteille en céramique

A l’extérieur de chaque chambre funéraire, une petite statue en cuivre représentait l’occupant du tombeau.

Bec de chouette en or. C'est l'un des cinq objets en or retrouvés dans la bouche de l'occupant du tombeau 2

Chez les Moches, la taille des hommes variait de 1,47 m à 1,67 m. Or, les trois habitants des tombeaux atteignaient entre 1,75 m et 1,82 m. Ils étaient âgés de 18 à 22 ans et sont probablement morts à un mois d’intervalle.

Visage menaçant d'une figure sur une bouteille en céramique du tombeau 2

L’archéologue Alana Cordy-Collins pense que ces hommes devaient souffrir d’une maladie similaire aux syndromes de Marfan, un désordre génétique à l’origine de l’allongement et de l’amincissement des os.


Outre l’occupant principal, chaque tombeau contenait une jeune femme et une tête ou une carcasse de lama.

Animal non identifié en céramique du tombeau 2

Dans le tombeau 2, l’homme a été enterré avec une chauve-souris en céramique. Les chauves-souris constituaient d’importants symboles pour les Moches. Elles apparaissent souvent dans les descriptions de sacrifices humains.


Plus de 350 sépultures ont été mis au jour mais les tombeaux de Dos Cabezas sont uniques.

Rituels et sacrifices

De nombreuses céramiques mettent en scène des sacrifices, des rites funéraires et des épisodes guerriers.
Certaines illustrations relatent les batailles entre les peuples des vallées fluviales. Ceux-ci s’opposaient en une série de combats singuliers, le but n’étant pas de tuer mais d’assommer l’adversaire.

Le vainqueur déshabillait son ennemi, lui bandait les yeux et pouvait alors exhiber son prisonnier.
Enfin, les hommes capturés étaient sacrifiés. Lors d’une grande cérémonie religieuse, un prêtre leur coupait la gorge et recueillait le sang dans une coupelle. Le contenu était offert au chef.

Poterie symbolisant le sacrifice humain

On démembrait alors les corps des victimes sacrificielles, on attachait leurs têtes et leurs membres à des cordes et on les suspendait comme trophées.

Lutter pour survivre

Les catastrophes naturelles, El Niño, tremblements de terre, éruptions volcaniques, sécheresses et inondations, ont toujours fait partie de l’histoire sud-américaine.

La mer était d’ailleurs au cœur de la culture mochica. Le courant de Humboldt, qui longe les côtes du Pérou du sud au nord, favorise la multiplication des fruits de mer. Ce courant permet des pêches uniques au monde.


Seigneur guerrier. Cette mosaïque de coquillage, d'or et de turquoise, décorait une bijou d'oreille retrouvé dans la première tombe de Sipán

Mais, entre 562 et 594, une période de grande sécheresse s’abattit sur le pays mochica. La famine et la maladie décimèrent la population. D’immenses dunes côtières se formèrent, repoussant les survivants à l’intérieur des terres.

Il fallut créer de nouveaux systèmes d’irrigation.

Poterie moche à effigie (antérieure au VIIe siècle), provenant du nord du Pérou. (Musée des Beaux-Arts de Dallas)

Les guerres, qui se limitaient autrefois à des combats rituels, prirent une ampleur meurtrière. L’enjeu était de préserver les ressources naturelles de sa propre communauté.
Des fortifications s’élevèrent. En 800, cette lutte pour la survie avait divisé le territoire mochica en plusieurs principautés.

L’unité culturelle qui liait les royaumes de la vallée du fleuve appartenait désormais au passé.