Monde : France
Groupement des moyens aériens
Le groupement des moyens aériens (GMA) comprend 445 personnels dont 80 pilotes d’avions et 100 pilotes d’hélicoptères.
L’ensemble des aéronefs, hélicoptères et avions, de la Sécurité civile relève du bureau des moyens aériens (BMA) de la direction générale de la Sécurité civile et de la Gestion des crises (DGSCGC) et sont soumis à la direction de la sécurité aéronautique d'État en ce qui concerne la navigabilité, l'immatriculation et le contrôle.
Le Bureau des moyens aériens est constitué d’un échelon central de direction et d’un échelon délocalisé de mise en œuvre et de gestion dénommé « base de Sécurité civile de Nîmes ». Cet échelon délocalisé est composé d’un groupement d’avions (GASC), d’un groupement d’hélicoptères (GHSC) et de services mutualisés (SMAS), placés sous l’autorité d’un chef de base.
le groupement d’hélicoptères de la Sécurité civile (GHSC)
se compose :
d’un échelon central situé à Nîmes (il comprend une base de commandement et logistique, un centre de formation des équipages et un centre de maintenance des appareils). Cet échelon central a été baptisé le 15 septembre 2007 par Michèle Alliot-Marie, alors ministre de l'Intérieur, base lieutenant-colonel Frédéric Curie, du nom du pionnier du sauvetage héliporté en France et fondateur du groupement hélicoptères de la Sécurité civile,
de 23 bases hélicoptères situées en métropole, Guadeloupe, Martinique, Guyane, ainsi que 5 bases d’hélicoptères en détachement saisonnier.
Chaque année, les hélicoptères de la Sécurité civile — appelés les dragons — effectuent environ 20 000 missions de secours et 25 000 treuillages.
En 2023, la flotte est composée de 37 appareils soit 33 hélicoptères EC145 et 4 hélicoptères H145 D3.
Les missions des hélicoptères sont par ordre de priorité croissant :
mise en condition du personnel et du matériel ;
police et assistance technique ;
lutte contre les feux de forêts - secours non urgents ;
secours urgent et sauvetage.
Il faut cependant préciser que le secours aux personnes est toujours prioritaire.
le groupement d'avions de la Sécurité civile (GASC)
La base d'avions de la Sécurité civile est située sur le site de l'aéroport de Nîmes-Garons dans le département du Gard.
La base d'avions, échelon délocalisé du bureau des moyens aériens, est chargée de conduire des missions de lutte aérienne contre les feux de forêts et des missions de transport de personnel ou de fret au profit du ministère de l'intérieur et des autres ministères.
Le groupement des moyens aérien de la Sécurité civile dispose d'une flotte de 20 bombardiers d'eau (12 Canadair CL-415, 8 Bombardier Dash 8 ) et de 3 avions de liaison et d'investigation Beechcraft King Air 200. En 2019, l’activité des avions de la Sécurité civile comptabilise 6 300 heures de vol et les avions bombardiers d’eau ont effectué 5 056 largages (eau et moussant)
Éric Charden, nom de scène de Jacques André Gilbert Charden, né le 15 octobre 1942 à Haïphong en Indochine française (actuel Viêt Nam) et mort le 29 avril 2012 à Paris 10e, est un auteur-compositeur et chanteur français.
Biographie
Jeunesse et formation
Éric Charden naît à Haïphong, au Tonkin (nord de l'actuel Viêt Nam), d'un père français et d'une mère tibétaine (Indochine 42 comporte un hommage à sa mère). Il passe les sept premières années de sa vie au Tonkin et quitte le pays avec sa mère pour Marseille : son père, ingénieur en chef des ports de France et d'outremer, reste sur place et ne reviendra en France qu'en 1954 à la suite de l'indépendance du Viêt Nam.
Après avoir obtenu son baccalauréat, il monte à Paris pour poursuivre ses études. Il décide de se consacrer totalement à sa passion, la musique, et enchaîne les petits boulots pour gagner sa vie. Il vit chez un peintre Henri Mahé (le "Riton la barbouille" du Voyage au bout de la nuit) où il rencontre Pierre Bourgeois de Pathé-Marconi un patron de maison de disques qui lui met le pied à l'étrier.
Carrière
Le hasard lui ouvre les portes du show-biz lors d'une rencontre avec Pierre Bourgeois, ancien président de Pathé-Marconi. En 1963, il sort son premier 45 tours composé de quatre chansons : Symphonie en bleu – Casoar / Toi - Quatre cent vingt. La même année, il est récompensé par le premier prix du festival d’Enghien pour la chanson Le Printaniste. Peu après sort son premier album, J'ai la tête pleine de Provence. Deux ans plus tard, il connaît son premier succès avec Amour limite zéro.
Contrairement à de nombreuses vedettes françaises des années 1960, qui adaptent et reprennent des chansons anglo-saxonnes, il préfère se créer un répertoire original en s'inspirant de nouvelles sonorités.
En janvier 1966, au Bus Palladium, étant membre du jury de l’élection de Miss Beatnik, il rencontre la lauréate Annie Gautrat, tout juste dix-huit ans, qu'il retrouve plus tard à son retour d’un séjour en Angleterre. Charden écrit deux chansons originales et adapte deux titres des Beatles pour le premier 45 tours d’Annie, rebaptisée Stone pour sa coiffure en référence à celle du fondateur des Rolling Stones, Brian Jones. Ils se marient ensuite.
Parallèlement à sa carrière de chanteur, il s’occupe de celle de son épouse et commence à écrire aussi pour Johnny Hallyday, Sheila, Sylvie Vartan, Dalida et Marcel Amont.
Avec Monty, il écrit Le monde est gris, le monde est bleu, sorti en 1967, ce qui lui permet de s'internationaliser puisqu’il l’interprète en italien, espagnol et allemand. Cette même année, toujours avec Monty, il coécrit la chanson Mais quand le matin qu’il propose à Claude François. Charden ayant dissimulé la participation de Monty à cette chanson, ce dernier n’a pas été crédité et mit fin définitivement à une collaboration de deux ans.
En 1970, il part pour le Québec où sa chanson Montréal atteint les hit-parades.
Entre 1971 et 1975, Stone et Charden, qui se sont associés, écument les scènes de France et accumulent les tubes et les disques d’or. Devenus phénomènes de société, ils véhiculent, sans le vouloir, l’image du bonheur parfait. La naissance de leur fils Baptiste en juillet 1972 ne fait que renforcer cette image. Cependant, Éric Charden ne veut pas se laisser enfermer dans un style duo et sort en 1974 l’album 14 ans, les Gauloises, écrit avec Guy Bontempelli.
En 1975, il crée, avec Guy Bontempelli à l'écriture, la comédie musicale Mayflower — d'après l'histoire du navire Mayflower, emportant les premiers émigrants anglais vers le Nouveau Monde en 1620 —, comédie qui sera inaugurée à Washington, puis jouée avec succès pendant deux ans au Théâtre de la Porte-Saint-Martin : avec Stone, sa nouvelle compagne Pascale Rivault, Christine Delaroche, Patrick Topaloff, et où débutent, entre autres, Roland Magdane, Terry Brossard (Rascal Poupon), Grégory Ken (Chagrin d'amour), Roger Miremont (Gaston Lagaffe), Gérard Wagner, Michel Elias, etc.
Il crée deux autres comédies musicales, L'Opéra vert et La Cinquième Dimension, qui rencontrent des problèmes de production mais dont il reste les disques.
À la fin des années 1970, à l'instar de Claude François, il incorpore des éléments disco dans certains de ses tubes comme L'Été s'ra chaud (1979).
En tandem avec Didier Barbelivien, il diversifie également sa palette de compositeur en créant et interprétant les thèmes musicaux français de séries japonaises de science-fiction, dont le dessin animé Albator, le corsaire de l'espace en 1979 — on lui doit aussi le nom de baptême « Albator », alors internationalement distribué sous le nom de « Captain Harlock » —, ainsi que la série live San Ku Kaï, en 1980. Sans forcément avoir été médiatisés avec son nom, les génériques disco de ces séries futuristes restent très présents dans la mémoire des francophones nés dans les années 1970.
Au tournant des années 2000, il est d'ailleurs ouvertement associé au phénomène culturel nostalgique de « revival cathodique » pour jeunes trentenaires, souvent désigné par l'expression « Génération Albator ». À ce titre, en 1999, Charden sort un nouveau générique d’Albator avec une instrumentation dance intitulé Albator 2000.
En 2001 paraît La Baraque au néon, conte onirique et surréaliste sur le thème de la naissance et de la renaissance, de même que Le monde est gris, le monde est bleu, recueil de maximes, d'aphorismes, illustrés de ses peintures. En 2007, il intègre la saison 2 de la tournée Âge tendre et Têtes de bois, où il chante avec Stone et présente aussi ses propres chansons. Le duo poursuit la tournée jusqu'en 2010, puisqu'ils participent aux saisons 3 et 4.
En janvier 2012, avec Stone, il est nommé chevalier dans l'ordre national de la Légion d'honneur.
Il signe la même année avec le marchand de tableaux Cortade Art, un contrat d'exclusivité pour l'exposition de ses différentes œuvres graphiques, « Fractures », peintures, dessins, pastels, désormais exposées en Europe, aux États-Unis, en Chine. En avril, il présente aux médias son nouvel album avec Stone, Made in France, reprise de duos célèbres. En mai paraît son autobiographie, De l'encre sur les doigts, écrite avec la collaboration d'Alain Vernassa.
Vie privée
Éric Charden a trois enfants : Baptiste (né en 1972) avec sa première femme, Annie Gautrat (Stone), dont il se sépare en 1974 ; Maxime (né en 1976) avec Pascale Rivault ; puis Nolwenn (née en 1998), avec Bénédicte, sa compagne d'alors, dont il a la garde exclusive en 2000.
Il se remarie en juin 2001 avec Gabrielle qui l'accompagne jusqu'à sa mort.
Mort
Après être tombé dans le coma à son domicile et transporté aux urgences de l'hôpital américain de Paris où la maladie de Hodgkin lui est diagnostiquée en tout début 2011, il est ensuite rapidement transféré à l'hôpital Paul-Brousse.
Éric Charden meurt le 29 avril 2012 d'un lymphome à l’hôpital Saint-Louis après quatre protocoles de chimiothérapie.
Carambar est une marque commerciale de bonbon industriel (caramel mou), originellement du caramel et du cacao, de huit centimètres de long pour huit grammes (à ses débuts le Carambar mesurait 6,3 centimètres pour 5,5 grammes) ; son nom est un mot-valise composé de « caramel » et « barre ». Créé par l'entreprise Delespaul en 1954 à Marcq-en-Barœul (Nord) à la suite, dit-on, d'une erreur, Carambar a successivement appartenu à la Générale Alimentaire, à la Générale Occidentale, puis à BSN, devenu Danone, puis Cadbury, puis à Mondelēz International à l'issue d'une scission de l'américain Kraft Foods. À la suite de la demande de revente de Mondelez, le fonds de pension français Eurazeo reprend la marque en 2017 qu'il regroupe avec d'autres marques de confiserie dans le groupe Carambar & Co.
À l'intérieur de chaque emballage est imprimé un « trait d'humour » destiné aux enfants. Principalement diffusé en France, chaque année environ un milliard d'unités de ces confiseries sont consommées. Cette confiserie est aujourd'hui déclinée en variantes aux arômes artificiels de fruits, de nougat (sous la marque Caranougat) ou de cola, puis en variétés aux goûts artificiels très marqués (comme Atomic cactus). Il existe également une variété à deux goûts (bigou), et le molo, plus riche en émulsifiants. La confiserie originelle est réputée ferme et collante, ses déclinaisons modernes étant plus souples.
La société propriétaire de la marque est Carambar & Co.
Histoire
Cette marque est créée en 1954 à Marcq-en-Barœul par monsieur Fauchille, dans l’usine du Chocolat Delespaul-Havez. Ayant fait des études auprès des enfants, il pensait que ceux-ci aimeraient les bonbons au caramel de forme allongée. Contrairement à certaines explications, il n'y aurait pas eu, au départ, d'accident de mélange de caramel et de cacao qui aurait atterri dans une machine déréglée et aurait donné naissance à cette confiserie. Cette machine aurait fabriqué du caramel en barres, débité ensuite à la longueur voulue ; d'où l'origine du nom Caram’Bar.
Au lancement, l'idée marketing est de faire un papier d'emballage rouge et jaune reconnaissable sur les comptoirs des épiceries avec un prix de 5 centimes, accessible à tous. Le bonbon fait à l'origine 12 mm de large et 62 mm de long. Vinrent ensuite les points DH ; ceux-ci pouvait être échangés pour obtenir un lot en échange. En 1960, 300 millions de barres étaient vendues.
En 1965, la Générale Alimentaire rachète l'entreprise Delespaul-Havez et par conséquent, la marque Carambar. En 1969, des blagues remplacent les points DH.
En 1972, Caram’Bar s’allonge. Sa taille passe de 6,2 cm à 10 cm pour 12 g ce qui lui vaut le nouveau nom de Super Carambar et un prix en conséquence (dix centimes au lieu de cinq centimes de franc). En 1973 Caram’Bar se parfume aux arômes artificiels : fraise, orange et citron. En 1977, Super Caram’Bar perd son apostrophe pour devenir Super Carambar et passe de 12 g à 10,5 g toujours pour 10 cm. Une saveur réglisse est lancée mais c'est un échec commercial.
En 1980, Carambar passe sous le giron de l'entreprise française Danone qui absorbe l'entreprise Générale alimentaire. En 1984, Super Carambar s’appelle désormais Carambar et ne mesure plus que 8,5 cm pour 9,4 g. Lancement du Carambar goût cola en boulangeries[réf. souhaitée]. En 1990, le Carambar rétrécit encore pour passer à 8 cm pour 8 g.
En 1998 Carambar passe sous le giron de l'entreprise britannique Cadbury. Le 20 janvier 2010, l'entreprise américaine Kraft Foods rachète pour treize milliards d'euros la société Cadbury Du fait de ce rachat, Carambar est détenu par Kraft Foods. Puis le 1er octobre 2012, Carambar appartient au groupe américain Mondelēz International (issu d'une scission de l'américain Kraft Foods).
Le 23 octobre 2015, la société Mondelez International annonce qu'elle met en vente une partie de sa division confiserie et se sépare de la marque Carambar. En mai 2017, Carambar, Kréma, La Pie qui Chante, Vichy, Poulain et Suchard) sont cédées au fonds d'investissement français Eurazeo pour une valeur d'environ 250 millions d'euros
Ingrédients et goûts
Sirop de glucose
Lait écrémé concentré sucré
Sucre
Huile de coprah hydrogénée
Cacao maigre en poudre
Sel
Arôme artificiel
Gélatine
Lors de la reprise de la société par la compagnie Cadbury, de nouveaux Carambars sont apparus : entre autres le Carambar Bigou, le Molo, l'Atomic, le Mini et le Flex. Excepté le Mini, qui ne diffère que par sa taille, les autres ne sont pas confectionnés avec les mêmes ingrédients que le Carambar original.
Évolution du prix
Dans les années 1960, un Carambar coûtait cinq centimes de franc. Aujourd'hui, il est commercialisé au prix de 15 centimes d'euros, ce qui correspond à un peu moins d'un nouveau franc. Ainsi, en l'espace de 40 ans, son prix a été multiplié par près de 20, mais pas à monnaie constante ; le prix du Carambar n'a, en parité de pouvoir d'achat, en réalité « qu'à peine » doublé. Si la taille du Carambar avait eu la même inflation que son prix, il mesurerait 80 centimètres et six millimètres.
La « blague Carambar »
À l'intérieur de l'emballage du Carambar, se trouvent les « blagues Carambar ». La blague a été introduite en 1969, succédant à un système de points pour gagner des cadeaux, dit D. H. (Delespaul-Havez). La mise au point de ces traits d'humour relève à l'origine des écoliers.
La locution « blague Carambar » est apparue pour désigner un type d'humour. Selon la chaîne de télévision Arte, ces blagues feraient rire beaucoup de Français.
Le 21 mars 2013, la société annonce arrêter ses blagues, et les remplacer par des « jeux ludo-éducatifs ». L'information est reprise par toute la presse, et de très nombreuses voix s'élèvent contre cette décision, des pétitions étant même proposées. L'information n'était finalement qu'une blague de la marque organisée avec l'agence Fred & Farid Group, « la plus grande blague de l'année ».
Le Carambar est cité par le chanteur Renaud dans sa chanson Mistral gagnant.
En 2016, environ une centaine de blagues étaient en circulation dans les différents emballages de Carambars au nougat
Recettes
Cocktail
Il existe un cocktail à base de Carambar, la « Vodka Carambar » qui consiste en la dissolution de bonbons Carambar dans une bouteille de vodka. On trouve aussi une recette équivalente avec du rhum.
Gâteaux et autres recettes
Il existe aussi des recettes de gâteaux aux Carambars
On trouve aussi des recettes sucrées/salées, comme le magret de canard à la sauce Carambar
Didier Deschamps, né le 15 octobre 1968 à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), est un footballeur international français, reconverti en entraîneur. Depuis 2012, il est le sélectionneur de l'équipe de France.
Originaire du pays basque puis formé au FC Nantes, il évolue rapidement au poste de milieu défensif sous les couleurs nantaises. Il est ensuite transféré à l'Olympique de Marseille où il remporte la Ligue des champions 1993, devenant ainsi le seul (à ce jour) capitaine d'un club français à soulever la C1 . Avec l'OM, il gagne aussi deux titres de champion de France . En 1994, il rejoint la Juventus de Turin où il joue quatre finales européennes consécutives, remportant notamment à nouveau la Ligue des champions en 1996, ainsi que trois Serie A. Il termine sa carrière de joueur à Chelsea puis à Valence où il prend sa retraite.
Sélectionné 103 fois en équipe de France, dont il est Capitaine à 54 reprises, entre 1989 et 2000, Didier Deschamps s'impose comme le relais sur le terrain de l'entraîneur Aimé Jacquet . Avec les Bleus, il gagne la Coupe du Monde 1998 (première pour la France) et le Championnat d'Europe 2000. Membre du FIFA 100, une liste des plus grands footballeurs vivants publiée en 2004 pour le centenaire de la Fédération internationale de football association (FIFA), signée par Pelé, il est le deuxième joueur après Franz Beckenbauer à avoir gagné en tant que capitaine la Coupe du monde, le Championnat d'Europe des Nations et la Ligue des Champions.
Didier Deschamps devient entraîneur en 2001 avec l'AS Monaco, club avec lequel il dispute la finale de Ligue des champions 2004. En 2006, il fait remonter la Juventus, reléguée administrativement en Serie B, en première division malgré la sanction de retard de points à l'entame de la saison. Après une pause de deux ans, il revient à l'OM où il remporte le titre de champion de France 2010 ainsi que trois Coupes de la Ligue.
Nommé entraîneur-sélectionneur de l'équipe de France en 2012, il atteint les quarts-de-finale de la Coupe du Monde 2014, puis la finale de l'Euro 2016 (perdue en prolongation face au Portugal). En 2018, il parvient à mener les Bleus à la victoire en finale de la Coupe du Monde, face à la Croatie, sur le score de 4 buts à 2. Deschamps devient ainsi le seul Français à avoir gagné les deux Coupes du Monde (la première en tant que joueur et capitaine, la deuxième en qualité de sélectionneur) ainsi que l'une des trois personnalités du football dans le monde à avoir soulevé le trophée suprême en tant que joueur puis sélectionneur. Après l'échec à l'Euro 2020 puis la victoire à la Ligue des nations 2021, il mène à nouveau l'équipe de France jusqu'en finale à la Coupe du monde 2022 mais s'incline face à l'Argentine à l'issue de la séance des tirs au but (2-4, après le score final 3-3). Son contrat à la tête des Bleus est ensuite prolongé jusqu'en 2026.
Jules Joseph Bonnot est un anarchiste français, né le 14 octobre 1876 à Pont-de-Roide (Doubs) et mort le 28 avril 1912 (à 35 ans) dans le 4e arrondissement de Paris. Il fut le meneur de ce que la presse appela la « bande à Bonnot», un groupe illégaliste ayant multiplié les braquages et les meurtres en 1911 et 1912.
Jeunesse difficile
Sa mère meurt le 23 janvier 1887 à Besançon alors qu’il n'a que dix ans. Le père de Jules, ouvrier fondeur, doit alors assumer seul l’éducation du garçon. Les études de ce dernier se passant mal, il abandonne vite l’école : « Il était paresseux, indiscipliné, insolent », dira de lui son instituteur.
À quatorze ans, il entre en apprentissage. Il n’est pas très motivé par ce travail pénible et se dispute souvent avec ses patrons successifs. Insolent et bagarreur, il se révèle rétif à l'autorité dès son plus jeune âge. En 1891, à quinze ans, Bonnot est condamné pour la première fois pour pêche avec engin prohibé, puis en 1895 à la suite d'une bagarre dans un bal. Il déteste ses frères et une sœur que son père a eus d'un second mariage. Après avoir frappé ce dernier, il est chassé de la maison familiale. Il se réfugie à Nancy où il est repéré par la police en compagnie d’une prostituée et suspecté de « vagabondage spécial » (proxénétisme).
En 1897, il est condamné à nouveau à trois mois de prison pour « coups, outrage, rébellion ». Il est appelé au service militaire le 15 novembre 1897 et rejoint le 133e d'infanterie à Belley. Il termine sa carrière de soldat muni d'un certificat de bonne conduite et d'un brevet de tireur d'élite. Après son service militaire, il est alors ajusteur mécanicien, il se marie le 14 août 1901 à Vouvray avec Sophie Burdet, une jeune couturière. Son frère aîné Justin Louis se suicide par pendaison en 1903 à la suite d'une déception amoureuse.
Engagement anarchiste
Jules Bonnot, sa femme Sophie et leur fils Louis Justin (photo d'avant 1906).
Héritier des Apaches, c’est à la Belle Époque que Bonnot commence à militer pour l’anarchisme. Il se fait renvoyer des chemins de fer de Bellegarde à la suite de son engagement syndical et politique, désormais plus personne n’accepte de l’engager. Il décide alors de partir pour la Suisse. Il trouve un poste de mécanicien à Genève et sa femme tombe enceinte. Mais l’enfant, Émilie, meurt quelques jours après l’accouchement. Bonnot milite toujours pour l’anarchisme et acquiert une réputation d’agitateur. Il est alors expulsé de Suisse.
Ses dons en mécanique lui permettent cependant de retrouver rapidement un emploi chez le grand constructeur automobile Berliet de Lyon. Le 23 février 1904 sa femme accouche d’un second enfant, Louis Justin. Les convictions politiques de Bonnot restent vivaces : dénonçant les injustices et menant des grèves, il s’attire les foudres des patrons. Il décide alors de quitter Lyon pour Saint-Étienne. Dès cette époque, il est fiché par la police comme « très violent et méchant ».
À Saint-Étienne, il est mécanicien dans une firme reconnue. Il loge avec sa famille chez le secrétaire de son syndicat, un certain Benoit Antoine Besson, qui devient l’amant de sa femme (ils se marieront à Toulouse, le 2 septembre 1935). Pour échapper à la colère de Bonnot, Besson part en Suisse avec Sophie et son fils. Jules adresse à Sophie des messages désespérés. En vain. Il ne reverra plus sa femme ni son fils (un décret présidentiel du 30 mars 1925 homologué par ordonnance du président du tribunal civil de Lyon du 31 mai 1926 obligea Louis Justin à adopter le patronyme de « Besson » à la place de celui de « Bonnot »7). Quant à Bonnot, son engagement est toujours plus fort. Il perd son emploi et devient, comme bien d’autres à cette époque, un chômeur miséreux.
De 1906 à 1907, il commet plusieurs cambriolages avec Joseph Platano (1883-1911), son bras droit, un boulanger italien originaire de Peveragno. Bonnot s'exerce notamment à l'ouverture de coffres-forts, ce qui lui permet d'ouvrir deux ateliers de mécanique à Lyon, les voitures et motos qu'il répare lui permettront la nuit de réaliser ses braquages. En 1910, il se rend à Londres pour y rencontrer des cellules anarchistes et serait, selon la légende, devenu le chauffeur de Sir Arthur Conan Doyle (ou d'Ashton Wolfe, ami et collaborateur du romancier), grâce à ses talents de chauffeur qui lui seront plus qu’utiles dans son aventure illégaliste. Ce fait est toutefois controversé : certaines biographies de Bonnot y font bien référence, mais aucune biographie de Conan Doyle ne le confirme. Edmond Locard rapporte, quant à lui, que Conan Doyle, alors qu'il visitait son laboratoire de police scientifique à Lyon, tomba en arrêt devant un portrait et s'écria : « Mais c'est Jules, mon ancien chauffeur ! ».
Fin 1910 de retour à Lyon, il utilise l’automobile (une De Dion-Bouton) comme technique criminelle, une innovation, alors que les policiers et gendarmes se déplacent encore à cheval ou à vélo.
La police le recherche et il quitte précipitamment Lyon avec Platano pour Paris. En cours de route, il tue Platano dans des circonstances qui restent peu claires : selon la version qu’il donnera à ses futurs complices, Platano se serait grièvement blessé avec son revolver par accident, et il l’aurait achevé pour lui éviter de souffrir. Comme le note Alphonse Boudard, Bonnot ne pouvait donner d’autre version, d’autant plus que Platano était sa caution auprès des anarchistes parisiens. Bonnot ayant récupéré une forte somme d’argent que Platano, à la tête d'un héritage de 27 000 francs, portait sur lui, l’hypothèse d’un meurtre prémédité ne peut être écartée.
Fin novembre 1911, Bonnot rencontre au siège du journal L'Anarchie, dirigé par André Lorulot, plusieurs sympathisants anarchistes qui vont devenir ses complices, dont les deux principaux, Octave Garnier dit « Le Terrassier » et Raymond Callemin dit « Raymond-la-science », d’autres qui joueront un rôle moindre dans l’affaire, Étienne Monier dit « Simentoff » (ou Symentoff), Édouard Carouy, André Soudy, ainsi qu’Eugène Dieudonné, dont le rôle exact n’a jamais réellement été établi. Adeptes de la reprise individuelle, tous ont déjà commis de menus larcins, et brûlent de passer à l’étape supérieure. L’arrivée de Bonnot joue un rôle de déclencheur. Bien que l’idée de chef répugne aux anarchistes, Bonnot, plus âgé, plus expérimenté dans le crime, va virtuellement jouer ce rôle.
Braquage de la Société générale
Fiche de police de Jules Bonnot.
Le 14 décembre 1911, Bonnot, Garnier et Callemin volent une automobile qu’ils comptent utiliser pour leurs projets. Utilisant ses connaissances des différents modèles, Bonnot a choisi une limousine Delaunay-Belleville verte et noire de 12 CV, modèle 1910, marque de luxe qu’il sait fiable et rapide (les moteurs étant conçus par Marius Barbarou).
Le 21 décembre 1911, à 9 h, devant le 148 rue Ordener à Paris, Bonnot, Garnier, Callemin et peut-être un quatrième homme se présentent à la rencontre d’Ernest Caby, garçon de recette de la Société générale, et de son garde du corps, Alfred Peemans. Lorsqu’ils les aperçoivent, Garnier et Callemin se précipitent hors de la voiture, une Delaunay-Belleville, Bonnot restant au volant. Garnier fait feu à deux reprises sur l’encaisseur qui s’effondre, grièvement blessé. Callemin ramasse sa sacoche, et tous deux s’enfuient en direction de la voiture, malgré l’intervention de passants que Bonnot tente de disperser en tirant en l’air. Une fois Callemin et Garnier montés à l’intérieur, Bonnot démarre, mais Callemin fait tomber la sacoche dans le caniveau. Il descend pour la récupérer, aperçoit quelqu’un qui court dans sa direction, sur lequel il tire sans le toucher, puis récupère son butin et remonte dans la voiture. Selon plusieurs témoins, un quatrième homme serait intervenu à ce moment. Enfin, Bonnot démarre, et la bande prend la fuite.
C’est la première fois qu’une voiture est utilisée pour commettre un braquage, et l’événement a un retentissement considérable, accru par la blessure grave de l’encaisseur. Le lendemain l’événement fait la une des journaux qui surnomme les braqueurs « la bande en automobiles » ou « les bandits tragiques ». La bande déchante pourtant en découvrant le butin qui n’est que de quelques titres et de 5 000 francs. Ils abandonnent leur voiture à Dieppe puis reviennent à Paris. Callemin, parti en Belgique pour tenter en vain de négocier les titres, les rejoint bientôt. Pendant ce temps la police découvre que le braquage est lié au milieu anarchiste, nouvelle qui, lorsqu’elle transpire dans la presse, augmente encore le retentissement de l’affaire.
Une semaine environ après le braquage de la Société générale, Garnier et Callemin trouvent refuge quelques jours chez Victor Serge et sa maîtresse Rirette Maîtrejean. Bien que n’approuvant pas les méthodes de la bande, ils les hébergent par solidarité. Peu après le départ de Garnier et Callemin, la police, enquêtant toujours parmi les anarchistes connus, perquisitionne le domicile de Victor Serge. Le couple est arrêté, officiellement pour détention d’armes trouvées dans un paquet laissé par un ami anarchiste. La presse présente Victor Serge comme le « cerveau » de la bande, estimant que sans lui la capture des autres est imminente. L’événement a en fait plutôt l’effet inverse : de jeunes anarchistes comme René Valet et André Soudy, révoltés par cette arrestation, vont par la suite se joindre au groupe illégaliste.
Autres vols et braquages
La bande continue son périple ; le 31 décembre 1911 à Gand, Bonnot, Garnier et Carouy tentent de voler une voiture. Ils sont surpris par le chauffeur mais Garnier assomme celui-ci, puis tue au revolver un veilleur de nuit alerté par le bruit. Le 3 janvier 1912, à Thiais, Carouy, en compagnie de Marius Metge, assassine un rentier et sa femme de chambre au cours d’un cambriolage. Rien n’indique que ce double meurtre ait été concerté avec Bonnot et ses autres complices, mais du fait de la participation de Carouy au coup de Gand, la justice va le confondre avec les autres crimes de la bande.
Le 27 février 1912, Bonnot, Callemin et Garnier volent une nouvelle Delaunay-Belleville. Alors que le trio conduit dangereusement dans les rues du 9e arrondissement, il entre en collision avec un autobus de la ligne "Grenelle-Javel-Gare-St-Lazare" sur la Place du Havre avant de prendre la fuite. Témoin des faits, un gardien de la paix occupé à régler la circulation tente de les interpeller en saisissant le volant. Garnier fait feu à trois reprises sur l'agent, qui par coïncidence s’appelait François Garnier, âgé de trente ans, marié et père d'un enfant. Le meurtre d’un agent de la force publique augmente encore la fureur de la presse et de l’opinion, qui exigent la capture de la bande. Le lendemain à Pontoise, le trio tente de dévaliser le coffre-fort d’un notaire. Surpris par celui-ci, ils sont contraints de s’enfuir en abandonnant le butin.
Pendant ce temps, Eugène Dieudonné est arrêté. Dieudonné nie toute participation aux activités criminelles de la bande, bien qu’il admette connaître Bonnot et les autres et reconnaisse ses sympathies anarchistes. Il est accusé de participation au braquage de la rue Ordener par le garçon de recettes de la Société générale, qui avait dans un premier temps reconnu Carouy puis Garnier sur les photos qui lui avaient été présentées.
Le 21 mars 1912, Le Matin publie une lettre de Garnier qui fait sensation. Garnier y provoque les forces de police qu’il met au défi de l’arrêter. Il ne se fait pourtant pas d’illusion sur son sort : « je sais que je serai vaincu que je serai le plus faible, écrit-il, mais je compte bien faire payé [sic] cher votre victoire ». Il innocente Dieudonné, affirmant être l’auteur des crimes dont celui-ci est accusé. La lettre est signée par des empreintes digitales que la police reconnaît comme authentiques.
Le 25 mars 1912, le trio habituel Bonnot, Garnier, Callemin, accompagnés de Monier, Valet et Soudy, se prépare à voler une limousine De Dion-Bouton dont ils ont appris qu’elle devait être livrée sur la Côte d'Azur. L’attaque se passe à Montgeron. Bonnot placé au milieu de la route agite un mouchoir. Lorsque la voiture s’arrête, le reste de la bande surgit. Croyant que le chauffeur allait sortir une arme, Garnier et Callemin l’abattent, ainsi que le propriétaire de la voiture. Selon celui-ci, qui survit à ses blessures, Bonnot aurait crié au milieu de la fusillade « Arrêtez ! Vous êtes fous ! Arrêtez ! ». Dans la foulée, la bande décide de se rendre à la succursale de la Société générale à Chantilly pour un braquage improvisé. Surgissant dans la banque, Garnier, Callemin, Valet et Monier abattent deux employés, entassent des rouleaux d’or et billets de banque dans un sac (tout le numéraire de la banque, 50 000 francs au total), puis regagnent la voiture que Bonnot fait promptement démarrer. Les gendarmes sont alertés, mais ne disposant que de vélos et de chevaux, ils doivent laisser la bande s’enfuir.
Fin de la bande à Bonnot
Photo de l'encerclement de la bande à Bonnot à Choisy-le-Roi.
Après ce dernier braquage, la police va progressivement mettre fin aux activités de la bande. Le 30 mars 1912, Soudy est arrêté. Le 4 avril 1912, c’est le tour de Carouy. Le 7 avril 1912, les policiers capturent Callemin, l’un des protagonistes les plus importants avec Garnier et Bonnot. Le 24 avril 1912, Monier est également arrêté.
Le 24 avril 1912, le commissaire Louis-François Jouin, sous-chef de la Sûreté nationale qui est chargé de l’affaire, effectue une perquisition au 63, rue de Paris à Ivry-sur-Seine, au domicile d’un sympathisant anarchiste. Dans la chambre plongée dans la pénombre, il a la surprise de reconnaître Bonnot, qui le tue à coup de revolver, blesse le brigadier Colmar, puis parvient à s’enfuir par la fenêtre. Blessé à la main au cours de la fusillade, Bonnot se rend chez un pharmacien pour se faire soigner. Il explique au pharmacien qu’il est tombé d’une échelle, mais celui-ci fait le rapprochement avec l’affaire d’Ivry et prévient les autorités. La police peut ainsi avoir une idée approximative de l’endroit où se trouve Bonnot et passe la région au peigne fin.
Le 27 avril 1912, elle le surprend dans sa cachette de Choisy-le-Roi, le pavillon « Nid Rouge » où il est hébergé par un autre membre de la bande et du mouvement anarchiste, le garagiste Jean Dubois. Bonnot a le temps de se retrancher au premier étage de la maison et se barricade, si bien que le chef de la Sûreté préfère faire cerner les alentours et attendre les renforts plutôt que de donner l’assaut. Un long siège commence, mené en personne par le préfet de police, Louis Lépine et sous le commandement du capitaine Pierre Riondet et du lieutenant Félix Fontan de la garde républicaine. De plus en plus de troupes diverses arrivent (jusqu’à un régiment de Zouaves avec sa mitrailleuse Hotchkiss dernier cri), ainsi que de nombreux badauds venus assister au « spectacle ». Bonnot sort de temps en temps sur le perron pour tirer sur ses ennemis ; il est évidemment accueilli par des salves de tir mais parvient à chaque fois à s’en sortir indemne. Tandis que le temps passe et que la police tergiverse sur la façon de mettre fin au siège, il se désintéresse peu à peu de ses assaillants pour se mettre à écrire son testament. Finalement, le lieutenant Félix Fontan décide de faire sauter la maison : progressant à l'abri d'une charrette de paille dont le cheval recule, il peut déposer une charge de dynamite puis, une cartouche à la main et le cordon Bickford de l'autre, la faire exploser. Grièvement blessé dans l’explosion, Bonnot prend encore le temps de terminer son testament en affirmant l’innocence de plusieurs personnes dont Dieudonné. Lorsque les policiers emmenés par Xavier Guichard donnent l’assaut, il parvient encore à les accueillir à coup de revolver avant d’être blessé. Il meurt peu après en arrivant à l’Hôtel-Dieu de Paris. Il est inhumé deux jours plus tard dans le cimetière parisien de Bagneux (42e division).
L'autopsie pratiquée sur le cadavre de Bonnot par le médecin légiste relève six impacts de balles. :
Deux projectiles lui avaient traversé la tête de part en part, en pénétrant par la tempe droite, un peu au dessus de l'oreille, et étaient ressortis par la tempe gauche. Ces deux balles n'ayant atteint aucun organe essentiel n'étaient pas mortelles.
La troisième, provenant d'un petit browning, s'est logé dans le crâne; elle avait été tirée par le côté droit.
La quatrième, également tiré du côté droit, a été trouvée dans la pommette gauche.
Le cinquième projectile a traversé le thorax; entré par devant, il est sorti par derrière.
Une dernière blessure est antérieure à dimanche ; celle du radius gauche qu'il reçut mercredi, en luttant contre monsieur Juin, il se logea cette sixième balle dans le poignet.
Après Bonnot, les deux derniers membres de la bande en liberté sont Valet et surtout Garnier, auteur de la plupart des meurtres. Le 14 mai 1912, ils sont localisés dans un pavillon de Nogent-sur-Marne. Les policiers espèrent réaliser une arrestation « en douceur », mais manquant de discrétion, ils sont repérés par Valet et Garnier qui se retranchent dans la maison. Un nouveau siège commence, pratiquement identique à celui de Choisy, avec un très grand nombre de policiers et militaires et une foule de badauds venue suivre les opérations. Pendant plus de 9 heures, Valet et Garnier tiennent en respect une petite armée de forces de l’ordre24. Du haut du viaduc, Kling, le directeur du Laboratoire municipal de chimie, jette des paquets explosifs de mélinite, en vain. Finalement, un régiment de dragons parvient à faire sauter la villa. La police, ayant donné l’assaut, achève les deux hommes et doit ensuite se battre avec la foule pour récupérer les corps que celle-ci voulait réduire en bouillie.
Le procès des survivants
Le procès des membres survivants de la bande à Bonnot a lieu en février 1913. Les principaux accusés sont Callemin, Carouy, Metge, Soudy, Monier, Dieudonné, Victor Serge, auxquels s’ajoutent diverses personnes accusées d’avoir aidé la bande à différents titres.
Callemin est le principal membre survivant ; il utilise le tribunal comme une tribune pour exprimer sa révolte. Il nie les faits qui lui sont reprochés, mais de telle façon qu’il ne laisse guère de doute sur sa culpabilité.
Carouy et Metge sont surtout jugés pour le double meurtre de Thiais ; ils nient mais leurs empreintes digitales les accusent sans équivoque.
À Monier et Soudy est reprochée leur participation au braquage de Chantilly, car les témoins les reconnaissent formellement.
Victor Serge est présenté au début du procès comme la tête pensante de la bande, ce qu’il nie énergiquement, montrant qu’il n’a à aucun moment profité de leurs vols.
Le seul cas véritablement douteux est celui de Dieudonné, accusé de participation au braquage de la rue Ordener. Bonnot et Garnier ont affirmé son innocence avant de mourir. Dieudonné dispose de plus d’un alibi étayé de preuves, montrant qu’il était à Nancy au moment des faits. Contre lui pèsent les témoignages de plusieurs témoins, dont celui de l’encaisseur de recettes dévalisé par la bande.
À l’issue du procès, le 27 février 1913 :
Callemin, Monier, Soudy et Dieudonné sont condamnés à mort.
Carouy et Metge sont condamnés aux travaux forcés à perpétuité (Carouy se suicidera par la suite dans sa cellule).
Victor Serge est condamné à 5 ans de prison ; il est parvenu à se disculper de l’accusation d’avoir été le « cerveau » de la bande à Bonnot, mais est condamné pour les revolvers retrouvés à son domicile au cours de son arrestation.
David Bélonie est condamné à 4 ans de prison et 10 ans d'interdiction de séjour.
À l’annonce du verdict, Callemin prend la parole. Alors qu’au cours des débats il avait nié avoir participé au braquage de la rue Ordener, il s’accuse, et affirme que Dieudonné est innocent. Cette déclaration va être utilisée par le défenseur de Dieudonné, maître Vincent de Moro Giafferi, pour présenter un recours en grâce auprès du président Raymond Poincaré. Celui-ci commue la peine de Dieudonné en travaux forcés à perpétuité.
Callemin, Monier et Soudy sont guillotinés le 21 avril 1913, devant la prison de la Santé à Paris.
Le député et romancier nationaliste Maurice Barrès prit prétexte de l'affaire Bonnot pour refuser le 10 juin 1912, à la Chambre, les crédits que le gouvernement radical-socialiste voulait allouer à la célébration du bicentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, en rapprochant la pensée politique de celui-ci des théories anarchistes. Son discours fut repris par tous les journaux de droite d'alors et eut un retentissement national. On trouve la trace de l'importance quasi-mythique que prirent les exploits de la bande à Bonnot aussi bien chez les écrivains surréalistes des années 1920 (Aragon dans Le libertinage et plus tard, dans Les Cloches de Bâle) que chez Cendrars (Moravagine, dont le narrateur se nomme Raymond la Science) ou Armen Ohanian (Dans les griffes de la civilisation).
Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, en mai 1968, la salle Cavaillès de la Sorbonne fut rebaptisée salle Jules-Bonnot par les membres du Comité d’occupation de ce bâtiment, « Enragés », anarchistes et situationnistes pour la plupart. Jean-Marc Rouillan rend hommage au célèbre bandit dans sa Lettre à Jules en 2004 et l'évoque dans le tome 3 de ses mémoires.
Héritage de l'affaire Bonnot
Dans l'histoire de la Police criminelle, l'affaire Bonnot marqua un tournant. Elle fut en effet considérée comme la première grande enquête de l'époque contemporaine en raison du recours aux techniques scientifiques des empreintes digitales, et de la collaboration transfrontalière entre les services de police (français et belge)
L'île du Diable est l'une des trois îles du Salut, baptisées ainsi par Jean-Baptiste Thibault de Chanvalon (ou Chanvallon) en 1763, en Guyane, lorsqu'il y installe des colons survivants des épidémies qui sévissent sur la côte de Kourou. L'île du Diable aurait été baptisée ainsi par les Indiens galibis, qui ont fait de cet îlot rocheux dépourvu de végétation la résidence de l'Iroucan, c'est-à-dire de l'esprit du mal.
Rattachée administrativement à la commune de Cayenne, cette petite île rocheuse, longue de 1 200 mètres et large de 400, aujourd'hui recouverte de palmiers, a servi de bagne pour les prisonniers politiques de France et les détenus de droit commun.
Parmi les premiers occupants déportés sur l'île, figure Charles Delescluze, futur dirigeant de la Commune de Paris et condamné en 1849 pour complot. Petit à petit, l'île se peuple puis se dépeuple, soit parce que les déportés sont amnistiés, soit parce qu'ils s'évadent, soit parce qu'ils y meurent. Sur les 329 condamnés qui séjournent dans l'île depuis 1852, 76 sont morts, 177 sont revenus en France métropolitaine, 58 se sont évadés et 17 se sont installés en Guyane après leur libération.
Casimir Péret, né le 5 mars 1801, à Béziers, avant même que napoléon, deviennent empereur des français (1804). Une infamie pour ce farouche républicain. La seconde république est proclamée en 1848, dans la foulée Casimir Péret devient le premier maire républicain de Béziers. Mais Louis Napoléon Bonaparte devient président de la république. Pour s'assurer un pouvoir plus grand et plus long, il fomente un coup d'état en décembre 1851. A Béziers on s'insurge, Casimir Péret qui prit la tête de la résistance après le coup d'état de Napoléon III, le 2 décembre 1851, aux côtés d' André Cadelard, l’une des figures républicaines de Béziers, et qui a également participé à la manifestation d’opposition en sa compagnie. Il pert la bataille, arrêté, jugé. et condamné au bagne sur l'ile du diable.
Casimir Péret, fût déporté au bagne pour insubordination.il mourut lors d’une tentative d’évasion du bagne de l’Ile du Diable en Guyane, le 16 octobre 1855.
En 1866, il ne reste plus qu'un seul condamné, Tibaldi, envoyé en déportation en 1857 pour complot contre l'empereur. L'île sert alors de léproserie pour les forçats affectés par le bacille, qu'il est nécessaire d'isoler pour éviter les risques de propagation de l'épidémie.
En 1895, la détention d'Alfred Dreyfus lui redonne sa vocation première : un lieu de déportation politique. Lorsque Dreyfus revient en France métropolitaine pour la révision de son procès, l'administration pénitentiaire s'interroge à nouveau sur la fonction à donner à l'île ; il est prévu d'en faire un sanatorium pour le personnel libre de la colonie, mais l'approche de la Première Guerre mondiale lui redonne son statut de bagne pour déportés.
Le bagne est fermé en 1946, et la majorité des prisonniers retournent en France métropolitaine ; d'autres s'installent en Guyane. De nos jours, l'île appartient au centre spatial guyanais. Les îles sont aussi ouvertes au grand public, sauf en cas de tir des fusées Ariane.
Un environnement hostile
Climat, environnement hostile et pathologies adjacentes étaient les plus sûrs alliés de l'administration pénitentiaire et des gouvernements. Les précipitations sont beaucoup plus importantes que sur le continent, et les taux d'humidité approchent les 85 à 95%. Les cultures sont difficiles, avec la forte érosion du sol, l'accès aux terres est difficile, les fonds marins sont très profonds déjà aux alentours des îles, et infestés de requins (plus rares de nos jours à cause de la surpêche).
Le climat est de type équatorial humide. La petite saison des pluies s'étale de décembre à février. Puis vient le petit été de mars. Ensuite débute la grande saison des pluies, d'avril à juillet. Enfin, la grande saison sèche s'éternise d'août à décembre. Le taux d'humidité descend rarement en dessous de 80 %. De fait, les températures minimales sont 22 °C et les maximales 32 °C (en moyenne).
Voici un extrait du journal de Dreyfus au moment de la saison sèche :
- « La chaleur y est telle qu'entre 10 h du matin et 15 h de l'après-midi, il est impossible de sortir. »
Le silence règne partout dans l'île (« silence de tombe », dit Dreyfus) hormis le seul bruit répétitif et lancinant du choc des vagues qui déferlent sur les rochers et le bruit du vent.
Voici encore quelques extraits du journal de Dreyfus qui dit percevoir ce climat comme « débilitant ».
Lundi 22 avril 1895 : « Tout moisit ici par suite de ce mélange de l'humidité et de chaleur ; ce ne sont que pluies torrentielles et courtes suivies d'une chaleur torride. »
Mardi 7 mai 1895 : « depuis hier, des pluies torrentielles ; dans les intervalles, chaleur chaude et accablante. »
Mardi 16 juillet 1895 : « Les chaleurs deviennent terribles. La partie de l'île qui m'est réservée est complètement découverte ; les cocotiers ne s'étendent que dans l'autre partie. »
Dimanche 6 octobre 1895 : « Chaleur terrible. Les heures sont de plomb. »
Faune
Alfred Dreyfus y décrit une pullulation d'animaux dans sa case :
« Les moustiques, au moment de la saison des pluies (« jusqu'à plus de 1 000 piqûres par jour »), les fourmis en toute saison, en nombre si considérable, mais la bête la plus malfaisante était l'araignée-crabe : sa morsure est venimeuse. L'araignée-crabe est un animal dont le corps a l'aspect de celui du crabe, les pattes la longueur de celle de l'araignée. L'ensemble est de la grosseur d'une main d'homme. J'en tuais de nombreuses dans ma case où elles pénétraient par l'intervalle entre la toiture et les murs. »
Pathologies
Fièvres continuelles, embarras gastriques, coups de soleil, coliques sèches sont récurrents, selon le capitaine Dreyfus. Le docteur Rousseau résume ainsi la situation dans son livre de souvenirs :
« Les bagnes de Guyane sont des charniers où, s'alliant à la syphilis et à la tuberculose, tous les parasites tropicaux (paludisme, ankylostomes, ver parasite de l'intestin grêle, amibes de la dysenterie) deviennent les auxiliaires les plus sûrs d'une administration dont le rôle est de regarder fondre les effectifs qui lui sont confiés. Les plus farouches théoriciens de l'élimination peuvent être satisfaits. Les condamnés vivent en moyenne 5 ans en Guyane, pas plus. Toutes ces pathologies sont la conséquence d'une malnutrition sévère, d'un manque d'hygiène évident et les bactéries et virus y trouvent un terrain favorable à leur prolifération. »
Détenus célèbres
En octobre 1855 Casimir Péret, ancien Maire de Béziers condamné au bagne pour s’être opposé au coup d’état de Louis Napoléon Bonaparte du 2 décembre 1851, sera déclaré noyé après une tentative d'évasion.
En octobre 1858, le futur communard Charles Delescluze y est transféré. Il bénéficiera de l'amnistie à la fin 1860 et regagnera alors Paris où il publiera un livre de souvenirs consacré à sa détention en Guyane.
L'anarchiste Clément Duval, membre du mouvement « La Panthère des Batignolles », y sera déporté en 1887. Après plusieurs tentatives, il réussira à s'évader le 14 avril 1901 et finira sa vie à New York.
Jean-Charles-Alphonse Avinain fut reconnu coupable de six condamnations, il est libéré en 1867, juste avant de commettre une série de meurtres épouvantables.
La maison habitée par Dreyfus , extrait du livre : La Guyane Française et l'île du Diable
L'île fera parler d'elle lorsqu'Alfred Dreyfus y sera détenu d'avril 1895 à juin 1899. Sa case fut entourée de palissades à la suite de rumeurs d'évasion.
En 1908, l'officier de marine Benjamin Ullmo, accusé de trahison, occupera la même case. Classée monument historique, elle a été restaurée à l'aide de financements du CNES.
Jean De Boë, militant libertaire et anarcho-syndicaliste.
Alfons Paoli Schwartz, espion allemand, y fût détenu jusqu'en 1932.
L'anarchiste Marius Jacob, un des modèles du personnage Arsène Lupin, condamné à perpétuité, y séjournera de 1906 à 1925, en tentant à de multiples reprises de s'évader.
Guillaume Seznec, condamné aux travaux forcés à perpétuité en 1924 sera interné au bagne de Saint-Laurent-du-Maroni en 1927 puis transféré en 1928 à celui des Îles du Salut, qu'il ne quittera qu'en 1948. Il fut détenu sur l'île Royale et l'île St-Joseph, juste en face de l'île du Diable.
Henri Charrière, condamné en octobre 1931 aux travaux forcés à perpétuité pour meurtre, a décrit son séjour et ses tentatives d'évasion dans son livre Papillon publié en 1969. L'authenticité de son témoignage est mise en doute à la suite des déclarations d'un de ses compagnons de bagne, Charles Brunier, qui affirme que Charrière a retranscrit sa propre histoire. Le récit de Charrière s'inspirerait aussi du livre d'un autre bagnard, René Belbenoit, auteur de cinq tentatives d'évasion. En 1973, Papillon a donné lieu à une adaptation cinématographique avec Steve McQueen et Dustin Hoffman.
Source : l'Est Républicain
7 novembre 2001
Source : l'Est Républicain
28 novembre 2001
Source : l'Est Républicain
4 novembre 2001